LINZ ET DAKAR ( PDF - 614.9 ko)

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LINZ ET DAKAR ( PDF - 614.9 ko)
Ecoles associées de l’UNESCO (réSEAU)
Rapport sur l’atelier international d’éducation artistique
De Linz et de Dakar
Cet atelier LINZ 09 DAKAR 10 est une double rencontre. Rencontre avec des enseignants et une
diversité d’enseignements artistiques : photographie, arts du spectacle, arts appliqués (graphisme,
sculpture), musique et arts plastiques. Rencontre entre professeurs et élèves, à travers trois
workshops ou ateliers.
Nom de l’action : Atelier
international d'éducation artistique
Nombre de professeurs concernés : 1
Nombre d’élèves concernés : 2
Disciplines concernées : Art plastique
Pays d’appariement (Si c’est le cas) : Autriche, Sénégal...
Dates : Autriche du 13 au 23 septembre 2009
Sénégal : Mai 2010
Statut (en cours, à réaliser, réalisée) :
Site Internet ou blog de
l’action :
Thème de l’action (mettre en gras ) :
Education au patrimoine
Education aux problème mondiaux et à la solidarité internationale
Année de la biodiversité
Année internationale du rapprochement des cultures
Budget de l’action :
-
Fonds propres Etablissement : ou
-
UNESCO
1ère rencontre à Linz ( Autriche)
International Arts Education Workshop LINZ 09 DAK’ART 10
LINZ du 17.9.2009 au 23.9.2009
LES ATELIERS
Premier atelier GANN GUEST
L’artiste international Mara Niang a encadré le premier atelier interculturel. Il vit à Vienne, Linz et au
Sénégal. Pendant toute la durée du séjour, il sera notre interlocuteur de référence pour les participants
francophones français et africains.
Photo Véronique Decaestecker
Ce premier atelier permet de faire connaissance entre nous et nos divers enseignements. Il n’y a pas de
médium imposé et chacun peut ainsi s’exprimer avec celui qui lui est le plus proche.
J’ai proposé de réaliser un montage audiovisuel à partir de photos réalisées sur place, pendant l’atelier, et
de musiques amenées dans nos bagages. Nous sommes trois : moi, l’élève Lucie Bonnet et un collègue
sénégalais, professeur d’arts plastiques, Mr Kader Seck.
La démarche photographique a été ensuite complétée. Chaque participant, professeur et élève, écrit un
mot dans sa langue, sans trop réfléchir. Ce mot est photographié mais non traduit, de l’allemand,
hongrois, slovène, moré, wolof, bambara. Rétrospectivement, il peut y avoir de la nostalgie : le prénom
d’une personne aimée mais éloignée le temps du séjour (maman, femme, enfant), le plat quotidien
culturel (riz au poisson, mangue..). Il y a aussi la formule rituelle (bonjour), les valeurs humaines
(fraternité, bonheur, hospitalité). J’ai choisi d’écrire le mot « rencontre » et c’est lui qui donne le titre
final au montage.
Le choix de la musique qui rythme le montage est celui de Mr Kader Seck. C’est une musique rituelle,
appelée Goumbé. Elle est utilisée dans la thérapie des troubles mentaux, psychologiques. Une
cérémonie, avec sacrifice animal, est organisée avec la guérisseuse, la famille et la communauté. Le
malade est assis, on danse autour de lui. La guérisseuse chante accompagnée uniquement de tam-tam.
Dans cet enregistrement le musicien contemporain a adapté la musique traditionnelle.
L’atelier s’est déroulé en deux espaces successifs très différents. Une place intérieure avec une fontaine
dans une maison communautaire ; puis en extérieur, sur une structure flottant sur le Danuble. Cette
plateforme mobile et oscillante, L’œil de Linz, en contre bas du grand pont autoroutier Nibelungen,
vient d’être inaugurée dans le cadre de Linz capitale européenne de la culture en 2009.
Quand nous sommes arrivés, les participants vivaient depuis quatre jours en Autriche et avaient visité
Vienne ensemble. Notre intégration à ce groupe a cependant été rapide car la ville de Marseille est une
ville multiculturelle. Contrairement aux autres participants européens, vivre à Marseille c’est vivre
tournés vers l’Afrique. De plus, j’avais enseigné à des élèves originaires d’Afrique noire, notamment du
Cap vert et des Comores.
Second atelier : ENTENTES
L’atelier des tentes avec l’artiste Reinhold Rebhandl s’est déroulé sur l’esplanade herbeuse devant l’Ars
Electronic Center. La technique traditionnelle de peinture sur toile a été transposée sur un objet
interculturel : la tente de toile. Il s’agit de la référence à la tente canadienne (loisirs), mais c’est aussi la
tente des secours humanitaires (Croix Rouge, réfugiés). Pour les collègues africains présents, la tente ne
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fait pas partie de l’habitat traditionnel sauf dans le nord du Mali (pour dormir). Elle peut évoquer le
scoutisme pour les collègues du Sénégal.
La tente permet de se réunir par groupes constitués de deux professeurs (Europe et Afrique) avec deux
élèves (Europe et Afrique). A partir des échanges sur nos cultures et nos pratiques, réalisations de
peintures qui font dialoguer l’intérieur de la toile de tente avec son extérieur. Notre groupe mixte se
compose de deux professeurs : moi-même et Mr Abdou Kasse (Sénégal) avec trois élèves (Sénégal,
Autriche et Allemagne). Les motifs peints sont l’écho de cette diversité culturelle et artistique: tambours
traditionnels et symbole de la paix fleuri.
Troisième atelier : THE TOUCH OF COLOUR
L’atelier The Touch of Colour avec Bella Volen se déroule dans un espace inattendu, un passage du
Shopping Center. Après une projection d’images sur la peinture corporelle et ses relations avec la culture
et les arts, on se répartit par duo : un africain et un européen. Peindre sur la peau de l’autre. La situation
de l’atelier dans un passage commercial a suscité la participation des passants.
LES MUSEES DE LINZ
Des visites de musées alternent avec les ateliers. Linz possède les musées les plus importants d’Autriche.
Exposition Das Grüne Band au Schlossmuseum. Le musée du château, dont une aile est reconstruite
dans une architecture de verre, accueille le plus grand musée d’Autriche en Sciences Naturelles. Son
ouverture date de début septembre 2009.
Le musée pense au corps du visiteur, on peut emprunter un siège pliant pendant le temps du parcours. Sa
conception est celle d’un open space avec des cloisons selon les départements. Son aquarium est en
relation avec la formation des continents.
Tour sur les toits de Linz avec l’exposition Höhenrausch ou Euphorie à haute attitude.
Les visiteurs parcourent les toits de Linz et rencontrent l’art entre le ciel et la ville. Cette expérience
unique avec une perspective inhabituelle ne dure que 150 jours. On franchit les espaces par l’intérieur ou
par l’extérieur des bâtiments par passerelles, escaliers, plateaux et ponts. Un mélange de parc de loisirs à
sensations fortes, de randonnée en altitude et d’expérience de l’art Une grande roue de fête foraine
rouge, perchée sur un toit du centre-ville est une attraction qui introduit à ces paysages par-dessus les
ponts. On rencontre des œuvres d’artistes internationaux : Pierre Bismuth, Pipilotti Rist, Roman Signer,
Fiona Tan et Erwin Wurm.
Visite de l’Ars Electronica Center .
L’ensemble des expositions de l’Ars Electronica Center, ouvert depuis le 2 janvier 2009, est une
présentation des projets à la croisée des médias, la technologie, la conception et la science.
La Galerie Principale, de 1000m2, est un espace où artistes et scientifiques, scolaires et étudiants,
parents et enfants, peuvent expérimenter, travailler et jouer dans les différents laboratoires : BrainLab,
BioLab, FabLab et RobotLab. Ateliers et laboratoires attestent des affinités entre art et science.
Un espace d’exposition contigu est occupé par GeoCity qui examine l’urbanisation incessante de notre
monde. L’homme devient un urbanicus homo et GeoCity examine les tendances mondiales et leur
impact local.
Une des nouvelles attractions de l’Ars Electronica, Deep Space, est une spacieuse surface de projection
pour voyager dans l’espace et le temps à partir d’images en 3D, avec des lunettes pour vision
stéréoscopique.
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Le projet Device Art est une nouvelle forme d’art. Elle fait le pont entre art, design et technologie dans
la filiation du Bauhaus. Ce groupe d’artistes, d’ingénieurs et de chercheurs proposent, par exemple, un
jeu vidéo pour deux joueurs, un véhicule pour espace virtuel, une paire d’yeux qui donnent une vue des
objets qui nous environnent,. La sensation du toucher est un des premiers et plus direct mode de contact
avec le monde. « Touch the small world » est une nouvelle interface qui crée l’illusion de la texture de la
matière, lorsque l’on touche une image
Les artistes sont à l’interface entre technologie et société, qui vient de l’ordinateur comme outil. L’Ars
Electronica présente des projets qui allient l’artistique et l’innovation technologique. Les mécanismes
sont animés du souffle de la vie, ouvrant vers la fantaisie et l’imaginaire comme dans les sculptures
cinétiques d’Arthur Ganson.
Visite sur temps libre au Lentos Kunstmuseum, avec l’exposition temporaire : See this sound.
Cette exposition historique sur l’utilisation du son par les artistes propose, en huit parties, des points de
référence sans imposer un développement linéaire. Il s’agit aussi d’une réflexion artistique sur les
relations entre l’image et le son. Les expériences de John Cage qui approche la musique comme
l’organisations de sons et d’actions, et ses influences sur le mouvement Fluxus. C’était l’occasion de
revivre des expériences rencontrées dans de rares expositions parisiennes ou des biennales.
VIE QUOTIDIENNE
L’hébergement dans une unité de logements étudiants, inoccupés à cette période, est d’une grande
qualité. Le petit déjeuner traditionnel très varié permet à tous, quelque soit ses habitudes culturelles de
s’alimenter avec équilibre.
Le tram est très développé à Linz et l’on gagne rapidement le centre ville et les lieux d’atelier et de
visite.
Les repas de midi et du soir étant libres, ils sont l’occasion de déambuler dans la ville, de choisir une
terrasse pour discuter ou de s’organiser pour un moment festif.
Un repas du soir fut organisé dans un restaurant africain conseillé par l’artiste Mara Niang. Pendant
notre séjour, nous avons assisté à des performances sonores lors d’une soirée dans un bar : performance
avec mégaphones et musique de fanfare avec ordinateur.
Le costume traditionnel autrichien est porté par tous les âges lors de ces manifestations.
Au cours de ces journées passées à Linz, les collègues africains ont alterné le port de vêtements à
l’occidental avec le port de vêtements traditionnels pour leur confort et aussi pour nous faire partager
leur culture.
La réalisation d’un repas africain comme clôture du stage vient d’eux, c’est toujours dans l’idée de
rencontre culturelle avec une ambiance sympathique.
2ème rencontre Dakar (Sénégal)
International Arts Education Workshop LINZ 09 DAK’ART 10
DAKAR, du 02.05.2010 au 11.05.2010
DAKAR ET SAINT-LOUIS
Le séjour s’est déroulé en deux espaces très différents. Saint-Louis, ancienne capitale avec son
architecture coloniale et Dakar, la capitale depuis 1895.
Deux lieux reliés au patrimoine historique mondial.
La ville de Dakar, la mairie de Gorée et l’Université Gaston Berger de Saint-Louis sont des partenaires
de ce 2e Atelier international d’Education en Art Contemporain.
L’alternance des lieux : Dakar, Saint-Louis, Dakar correspond à des activités différentes et
complémentaires.
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Photo Véronique Decaestecker
Suite à mon expérience audiovisuelle à Linz, je souhaitais continuer à travailler avec le collègue,
professeur d’arts plastiques, Mr Kader Seck pour réaliser un petit court métrage dont le sujet
s’imposerait pendant le séjour. Le sujet s’est vite imposé, suite à des échanges :
l’immatériel. Ce patrimoine immatériel est souvent opposé au patrimoine que l’on conserve : bâtiments,
trésors, objets.
Le patrimoine immatériel en Afrique, c’est l’oralité, les traditions, les coutumes non écrites, la
transmission orale. C’est aussi dans l’éducation des jeunes : les danses, les légendes, les mythes et les
contes. La ville de Saint Louis était un lieu propice par ses origines mythiques. Mr Seck n’a pu ni
m’aider, ni être disponible, car en tant qu’habitant et professeur à Saint Louis, il organisait notre
immersion dans la vie quotidienne par la mise en place d’ateliers. Aussi ce souhait de réaliser, avec une
personne de culture africaine, une approche sur l’immatériel restera comme une approche réflexive sur
la culture africaine.
Dakar, rencontre avec une capitale.
C’est par des déplacements dans un petit car que nous rencontrons la circulation dakaroise. Pas de feux
tricolores, ni de panneaux de signalisation, victimes des mouvements de révolte. Des bâtiments de la vie
administrative, politique, militaire, économique, sociale et culturelle : le palais du Président de la
République, le Conseil d’Etat, l’Hôtel de Ville, le musée des arts et traditions , la Grande Mosquée, la
cathédrale néo-soudanaise byzantine, la gare, le port et l’embarcadère pour Gorée. Nous visitons
Soumbédioune avec son marché artisanal et son port de pêche.
La Place du Tirailleur est en écho avec le musée militaire.
Le contenu du musée militaire commence par les armées des Grands Empires, les armées coloniales,
notamment les Troupes Noires et leur participation à l’expansion française. L’exposition continue avec
les forces armées sénégalaises de l’Indépendance à nos jours, leur participation au développement et aux
missions de maintien de la paix à travers le monde.
La visite du musée militaire de Dakar commence après avoir gravi quelques marches. On se trouve face
à une table sur laquelle est érigée le monument de Reims, dédié à la force noire..
Dans les armées coloniales, la création des Tirailleurs sénégalais était un corps de militaires créé par
Faidherbe, en 1857. Recrutés dans toute l’Afrique noire, le terme de « sénégalais » leur est donné car le
premier régiment a été créé au Sénégal. Ces militaires sont toujours restés d’une fidélité exceptionnelle à
l’Empire colonial. Dans le musée, des mises en scène montrent les Tirailleurs dans les tranchées de la
Grande guerre de 1914-1918. Pendant la Seconde Guerre mondiale, des Tirailleurs sénégalais sont
massacrés par les allemands à Thiaroye en 1944.
Le Tirailleur sénégalais a longtemps était symbole de l’Empire français. La marque de cacao Banania
modifie son image dans le contexte de la Première guerre mondiale et porte son choix sur le Tirailleur
sénégalais. Caricature du Noir de l’époque, il porte les stéréotypes racistes.
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Le musée expose les décorations militaires avec la fourragère, les drapeaux décorés de la Légion
d’honneur et les citations militaires des Tirailleurs. En 2006, suite au film Indigènes, évoquant le rôle
des Tirailleurs en Europe en 194361945, la pension des soldats des ex-colonies est revalorisée.
Photo Véronique Decaestecker
La visite de Gorée, île inscrite au patrimoine de l’Humanité.
Dans la navette pour Gorée, nous croissons un groupe de collégiens accompagnés de leurs professeurs
qui vont à la découverte de cette île, escale ou marché d’esclaves devenue musée. Le site naturel, la
couleur des murs, les jardins, les ruelles paisibles et les souffrances.
M. Amadou Mahtar M’Bow, directeur général de l’UNESCO, évoque « un haut lieu de réflexion et de
recueillement, où les hommes (…) apprendront mieux le sens de la justice et celui de la fraternité ».
La douceur de vivre de Saint-Louis
Après plus de trois heures de car, nous arrivons dans la nuit à Saint-Louis.
Le sol est sablonneux, de nombreux étangs entourent la ville. Par le pont Faidherbe, on accède à l’île et à
l’ancienne ville. La visite en calèche de la ville participe à l’économie locale. Les maisons aux balcons
en fer forgé, le Palais du gouverneur, cette ville musée, classée Patrimoine Mondial de l’Humanité par
l’Unesco en 2000, voit son architecture coloniale menacée de disparition.
Nous rencontrons les personnalités administratives et éducatives : M. l’Inspecteur d’Académie, le
représentant des Parents d’élèves et M. le Maire.
Nous passons une journée au Parc national des oiseaux du Djoudj, situé au nord (60 km de SaintLouis), dans le delta du Fleuve Sénégal. Il est le troisième parc ornithologique du monde. Classé au
patrimoine mondial de l’Unesco, il regorge de colonies entières de pélicans. On y trouve d’autres
espèces d’oiseaux comme le cormoran, l’oie d’Egypte. Sur les berges, se déplacent des phacochères, des
singes, des crocodiles.
Le musée de Saint-Louis retrace l’histoire de la ville, sa fondation par les Européens, son aéroport et
l’Aéropostale. Ce musée est aussi ethnographique et artistique. Une belle collection de silex taillés et
des offrandes à l‘être qui protège la ville, le Leuk Daour ; associent une histoire archéologique et
mythique.
Université Gaston Berger (UGB), partenaire de cet Atelier Unesco.
C’est la deuxième université du Sénégal et elle a joué un grand rôle dans l’édification du système
éducatif sénégalais. Elle comporte les départements : Sciences juridiques et politiques, Sciences
économiques et de gestion, Lettres et Sciences humaines.
Une visite de l’Université nous a été proposée. Cette université fournit les cadres de la nation, contribue
à la recherche scientifique. Elle développe les valeurs culturelles africaines.
L’UGB se distingue par l’importance des aménagements destinés aux manifestations sportives et
culturelles. Un concert des musiciens sénégalais Youssou N’Dour y était programmé, concert auquel
nous avons pu assister. Ces musiciens expriment dans leurs chants leur solidarité avec le peuple. Leurs
textes engagés en langue Wolof, sont des messages politiques.
LES ATELIERS
Les ateliers se sont déroulés à Saint-Louis pour des raisons de commodité, de calme et dans cette volonté
de pouvoir nous immerger dans la vie sociale quand l’atelier s’y prête.
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A partir de son artisanat d’art, la peinture sur verre, le batik et le tatouage, associé à des répertoires de
formes, la création artistique contemporaine va interroger les finalités pour franchir les frontières ente
artisanat et art, entre tradition et modernité.
PEINTURE SUR VERRE
Traditionnellement cette peinture utilise une petite surface de verre avec les qualités de transparence du
support, demande de peindre en dernier l’arrière plan et propose un seul point de vue.
L’actualisation de cette technique a demandé de travailler sur des plaques de plexiglass de grande
dimension au format paysage, de travailler à deux, chacun sur une face et surtout de travailler avec
l’autre. Deux points de vue sont ainsi proposés : un par face de plexiglass.
L’espace naturel ombragé a permis de travailler en extérieur, avec la lumière naturelle, de travailler sur
plusieurs journées sans avoir à ranger tout le matériel.
On a travaillé par duo, un enseignant avec son élève. Les résultats sont variés : abstraits et figuratifs.
BATIK ET TATOUAGE
Par ces deux ateliers nous avons pu rencontrer la vie sociale. Un centre culturel nous a accueilli pour
l’atelier de tatouage animé par trois femmes. Ces femmes travaillent en réalisant des tatouages à
domicile ou pour les fêtes. La technique de masquage avec du sparadrap est très précise, les motifs sont
géométriques et la situation corporelle du motif fait aussi partie de la tradition. Le henné permet la
coloration naturelle du motif.
Nous avons travaillé en questionnant la tradition sur les motifs et leur emplacement corporel.
Au rez-de-chaussée de ce Centre culturel, des jeunes filles apprennent la couture. La réalisation de
vêtement sur mesures à partir du tissu de votre choix par un tailleur fait partie de la culture africaine.
Les pratiques artistiques artisanales apportent leurs techniques et leurs modes d’organisation sociale. La
pratique artistique contemporaine propose des écarts avec la tradition et s’oriente vers une autonomie
reliée à une autre finalité.
Batik
Photo Véronique Decaestecker
Une association de femmes réalisant du batik pour le vendre au marché nous a reçu dans une cour
privée. C’est par ce travail artisanal qu’elles ont des moyens de subsistance. L’espace privé de la cour a
été aménagé pour notre venue, la démonstration puis notre participation.
La technique des réserves par nœuds ou par motifs à la cire laisse une place au hasard dans la diffusion
des couleurs et leurs teintes finales. Cet artisanat comporte des risques sanitaires dus aux vapeurs des
produits chimiques lors l’étape du mordançage. Les conditions de travail dans des espaces étroits sont
difficiles.
Nous avons pu expérimenter une technique de batik au choix.
Sur les marchés, on trouve les vêtements réalisés à partir de leurs batiks, dans des coupes traditionnelles
ou occidentales. Il y a actuellement concurrence entre ces batiks traditionnels et les produits
d’importation chinoises qui les imitent.
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C’est un souvenir très émouvant que ces rencontres humaines avec un artisanat lié à la vie traditionnelle.
Dans l’art contemporain, la relation avec la mode ou le tatouage propose des noms célèbres d’artistes
internationaux : Elisabeth Lesueur, Fred Sathal.
Les ateliers de tatouage et de batik nous ont permis de rencontrer des femmes vivant de l’artisanat, dans
un espace réaliste, avec une grande force de vie et une générosité dans les échanges.
Nous avons eu des relations très privilégiées avec ces femmes dont avons pu photographier leurs gestes
et les étapes de réalisation ou de fabrication.
BIENNALE D’ART CONTEMPORAIN et le Village des arts
La Biennale d’art contemporain met en avant la richesse de la création plastique dans tout le continent
africain, afin de la valoriser et de la promouvoir.
Des expositions ont lieu dans différents quartiers de la capitale.
Un des lieux d’exposition est l’ancien musée Théodore Monod, appelé aujourd’hui le musée des arts et
traditions de l’Afrique de l’Ouest.
Dans les salles du rez-de-chaussée du musée, des mises en scène avec mannequins réalisés par un
artiste, évoquent des coutumes traditionnelles.
A l’étage, des œuvres contemporaines de la Biennale et une rétrospective sur les précédents lauréats,
comme Mounir Fatmi, Maroc, qui a exposé à la Biennale de Lyon en 2009.
Les autres expositions constituent le OFF de la Biennale comme le Village des arts de Dakar. Ce village
accueille des biennalistes sélectionnés dans sa galerie Leopold Sédar Senghor. Ce village permet des
résidences d’artistes et le développement d’initiatives individuelles et collectives.
Cette résidence d’artistes, avec une galerie d’exposition associée, montre l’engagement et le dynamisme
pour la création artistique au Sénégal.
Dans la galerie Le Manège, autre lieu OFF de la biennale, est présenté l’artiste Barthélémy Toguo qui a
déjà exposé à Marseille, au Fonds régional d’art contemporain.
La visite de la Biennale et de lieux OFF de la Biennale de Dakar permet une vision des tendances
actuelles des peintres et sculpteurs africains.
Village des arts
Photo Véronique Decaestecker
Exposition des travaux réalisés pendant les ateliers Unesco de Linz et de Dakar
L’exposition s’est réalisée au Cours Sainte Marie de Hann, établissement d’éducation à la paix. Il a été
le premier établissement à recevoir le Prix Unesco de l’éducation pour la paix en 1991. C’est le plus
important établissement scolaire de l’Afrique de l’Ouest, avec un programme français et sénégalais. Il
reçoit une grande diversité sociale, culturelle et religieuse.
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L’accrochage s’est fait dans différents espaces intérieurs et extérieurs. Des journalistes, des
représentants des partenaires et des différentes commissions de l’Unesco, un représentant de la Biennale
d’art ont suivi la visite guidée de Madiyou Touré.
VIE QUOTIDIENNE
L’hébergement a été intégralement pris en charge ce qui a permis d’associer souplesse et rigueur dans
les horaires selon les déplacements.
Le logement à Dakar, dans un centre sportif, est un choix qui nous a mieux immergé dans la vie
quotidienne de la capitale qu’un hébergement hôtelier. La piscine olympique a permis d’assister à des
compétitions nautiques. La restauration quotidienne fait rencontrer le cuisinier et le plat traditionnel du
riz au poisson avec ses déclinaisons. La proximité des transports collectifs, le bus et le bus rapide, nous a
permis de nous déplacer vers les marchés traditionnels.
REMERCIEMENTS
L’Atelier international Unesco en art contemporain LINZ09 DAK’ART10 est né de la rencontre et de
l’amitié entre deux professeurs Oswald Seitinger et Madiyou Touré.
Grâce à l’écoute, à l’engagement artistique de leurs commissions Unesco respectives, un projet artistique
interculturel a pu se réaliser et réunir plusieurs professeurs d’enseignement artistique, représentant
l’Europe et l’Afrique francophone.
Nous avons eu le plaisir de rencontrer Mme Gabriele Eschig et Mr Moustapha Tambadou.
Que de l’amitié naisse un projet interculturel et artistique me semble symbolique de l’engagement de
l’Unesco dans le monde.
Je remercie mes collègues autrichiens et sénégalais pour leur disponibilité dans l’organisation des
ateliers et des visites.
Je remercie la Commission française Unesco pour la prise en charge de mon billet à destination de
Dakar.
Je remercie le lycée Marseilleveyre pour la prise en charge des billets des élèves pour Linz et Dakar, et
pour mon billet à destination de Linz.
Les ateliers d’expression artistiques à Linz et à Dakar ont permis de créer des relations très fortes entre
nous, d’échanger sur nos pratiques et sur nos modes de vie.
Sagitta Lampe, professeur à l’école allemande avec diplôme Unesco, Gymnasium Essen-Üeberruhr, m’a
donné un DVD qui présente l’organisation scolaire au quotidien et, en retour, interroge nos orientations
pédagogiques.
Le programme artistique du Baccalauréat propose en analyse un film malien, Yeelem de Souleimane
Cissé. C’est une entrée pour appréhender la culture africaine avec Mr Sériba Ballo, professeur à l’école
de la Cathédrale de Bamako.
Le souhait est de continuer à enrichir les relations, par les échanges épistolaires par la toile mais aussi
par la construction pédagogique.
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