eclairage des signes du zodiaque par les mythes

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eclairage des signes du zodiaque par les mythes
ECLAIRAGE DES SIGNES DU ZODIAQUE
PAR LES MYTHES
Deuxième partie
Sommaire
X – LA CONSTELLATION DU VERSEAU ........................................................................................ 1
XI – LA CONSTELLATION DU CAPRICORNE .................................................................................. 8
XII – LA CONSTELLATION DU SAGITTAIRE ................................................................................. 11
XIII – LA CONSTELLATION DU SCORPION.................................................................................. 14
XIV – LA CONSTELLATION DE LA BALANCE ............................................................................... 17
XV – LA CONSTELLATION DE LA VIERGE ................................................................................... 20
XVI - CONCLUSION .................................................................................................................. 25
Notes et références ................................................................................................................ 25
Bibliographie .......................................................................................................................... 26
X – LA CONSTELL ATION DU VERSEAU
Parmi les constellations zodiacales, il en est quatre dans
lesquelles figure un être humain : les Gémeaux, la
Vierge, le Sagittaire, le Verseau. Aucun de ces signes ne
fait double emploi ; le premier se distingue par sa
gémellité, le second par sa féminité, le troisième intègre
dans une même figure hybride, l’homme et l’animal,
tandis que le Verseau met en scène un homme seul
dont la tache est de porter une ou deux amphores, et
d’en verser le contenu vers le sol. Dans l’image cidessus, qui représente la constellation telle qu’elle se
levait en Grèce il y a quatre mille ans, notre homme semble attentif à ce liquide qui coule
de son urne, tandis que sur son côté droit, le cheval ailé de Pégase regarde et se dirige
dans la direction opposée, tout comme le petit cheval placé juste au-dessus de la tête du
Verseau. L’eau versée semble abreuver les poissons, ceux, doubles, de la constellation
zodiacale, et celui, austral, situé à gauche du Verseau à hauteur de ses pieds. Plus haut
dans le ciel, l’aigle évoque Zeus se métamorphosant en cet animal pour enlever
Ganymède et le conduire dans l’olympe.
Commençons notre exploration du signe par le mythe de ce beau jeune homme dont
Zeus tomba amoureux.
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G A N YME DE
Érichthonios, roi de Dardania en Phrygie,
était le plus riche des hommes. Son
troupeau était fort de mille chevaux, si
beaux que Borée lui-même, dieu du vent
du nord, en tomba amoureux et descendit
sur Terre sous la forme d'un étalon pour
jouir des juments qui paissaient dans les
plaines. L'un des fils d'Érichthonios
s'appelait Trôs, qui donna son nom à Troie,
la ville sur laquelle il régnait, et à ses
habitants. Quand vint pour lui l'heure de
se marier, il prit pour femme la charmante
Callirrhoé, fille du dieu fluvial Scamandre.
Il leur naquit trois superbes fils, Ilos,
Assaracos et le divin Ganymède, le plus
beau des mortels. Même Zeus, le roi des
dieux, se consuma d'amour pour le jeune
Phrygien. Souhaitant se l'attacher, le dieu
descendit sur le luxuriant mont Ida, où le
blond garçon jouait, insouciant, entouré
de ses amis et de ses précepteurs. Comme
à son habitude, Zeus changea de forme,
pour cette fois-ci prendre l'aspect de
l'oiseau qui porte sa foudre. Décochant ses
éclairs dans son vol, il fit apparaître une
terrible tempête qui obscurcit le ciel. Sous
le couvert de l'orage, l'aigle
divin fondit sur le garçon et le
saisit de ses serres. Les
gardiens âgés tendirent en
vain les bras vers le ciel,
pendant que les chiens
aboyaient
furieusement
contre les étoiles. Le garçon
juché sur son dos, l'aigle
porté par les vents furieux
s'éleva jusque vers l'Olympe.
Là, le jeune homme devint
l'amant du Père du Ciel et son
échanson, versant dans la coupe dorée du
dieu le nectar grenat. Tous les immortels
l'honoraient pour sa beauté incomparable,
sauf Héra, la femme de Zeus, qui ne
pouvait supporter sa vue. Elle reprochait à
Zeus la présence de ce mortel aux longs
cheveux que Zeus avait osé attirer dans
Enlèvement de
l'Olympe.
Mais Zeus ne se gênait pas pour
Ganymède
d'après CORREGGIO
louer les baisers de son échanson.
LA BE A U T E
Même les Dieux ne savent pas résister à l’attrait du beau. Ce mythe d’ascension a son
pendant obscur des profondeurs avec l’histoire d’Hadès qui enleva Perséphone la
conduisant dans son domaine souterrain. Nous sommes au cœur d’une dialectique
mettant en jeu les forces d’attraction terrestre et la rupture d’un équilibre parce qu’une
créature masculine ou féminine s’est fait remarquer par un dieu. Cette beauté, objet de
convoitise, est-elle uniquement physique ?
En tout cas, les récits décrivent des victimes insouciantes, innocentes qui jouent, ou
cueillent des fleurs, symbole de beauté et de jeunesse. Pas de calcul en eux, ni
d’ambition spirituelle ; la libération de la pesanteur, ou la pénétration dans les
profondeurs ne sont pas présentés ici comme l’aboutissement d’un travail sur soi, mais
le résultat d’une disposition naturelle propre à la jeunesse.
Si travail il y a, celui-ci consiste à retrouver notre pureté initiale dans l’esprit de cette
assertion biblique : « Si vous ne redevenez pas comme des enfants, vous n’entrerez pas
dans le royaume des cieux (1)».
Ecla ira g e d e s sig n es d u zo d ia q u e p a r l es my th e s (2 )
Pa g e 2
La beauté de Ganymède ne peut opérer que dans l’innocence de celle-ci. Dès l’instant où
un miroir, c'est-à-dire le regard des autres, nous permet de prendre conscience de ce
que nous sommes, nous devenons des prisonniers, dans le sens qu’il nous faut répondre
à une attente. Ce positionnement déforme nos traits, nos expressions ; nous voilà piégés
par cette connivente réciprocité qui lie le regardé et le regardant ; Zeus alors ne peut
plus être séduit. Le Verseau est souvent considéré comme un signe de naïveté, sans que
l’on comprenne que derrière celle-ci se cache une grande sagesse. Rester naïf, c’est
garder un cœur d’enfant, préserver les conditions d’une liberté intérieure.
L’ E N VO L
L’homme toujours a rêvé de voler, de s’affranchir de l’attractive réalité terrestre tout
comme y parviennent si naturellement les oiseaux. L’aigle est le plus puissant des
oiseaux ; lui seul peut atteindre les hauteurs de l’Olympe où séjournent les Dieux ; c’est
par lui que Zeus enlève Ganymède pour en faire son amant et son échanson.
L’ H O MO SE X U A LIT E
Dans la Grèce antique l’initiation amoureuse des adolescents par les adultes s’inscrivait
dans les mœurs de ce peuple. Aussi, n’est-il pas étonnant de retrouver ce type de
relation entre un dieu et un homme. Pour autant, les rapprochements entre
l’homosexualité et le signe du Verseau n’ont pas de fondements expérimentaux, témoin
ce test effectué sur 1841 thèmes de sujets masculins homosexuels (2). Nous trouvons les
distributions planétaires suivantes :
Ar
Ta
Ge
Cn
Le
Vi
Li
Sc
Sg
Cp
Aq
Pi
Moon
153
165
152
149
144
145
175
169
133
148
146
162
Sun
136
148
148
189
169
152
157
151
142
146
146
157
Mercury
155
125
130
172
161
152
160
181
146
172
162
125
Venus
175
133
164
179
133
203
133
173
112
135
177
124
Mars
137
133
154
187
184
206
167
176
130
123
120
124
Ascendant
83
111
138
180
184
209
191
182
178
144
136
105
TOTAL
839
815
886 1056
983 1032
841
868
887
797
LOT VRAI
975 1067
LOT CONTROLE
Ar
Ta
Ge
Cn
Le
Vi
Li
Sc
Sg
Cp
Aq
Pi
Moon
162
161
147
136
167
149
153
153
160
139
137
177
Sun
148
178
161
157
138
141
151
153
148
147
146
173
Mercury
151
155
134
151
132
130
167
162
176
154
165
164
Venus
165
163
153
171
116
190
115
164
131
157
183
133
Mars
125
120
181
184
184
194
167
144
129
141
126
146
Ascendant
87
98
145
178
202
203
200
189
171
143
123
102
TOTAL
838
875
921
977
939 1007
953
965
915
881
880
895
Ecart
Ar
Ta
Ge
Cn
Le
Li
Sc
Sg
Cp
Aq
Pi
-60
-35
-74
-13
TOTAL
1
79
36
Vi
60
Ecla ira g e d e s sig n es d u zo d ia q u e p a r l es my th e s (2 )
30
67
7
-98
Pa g e 3
Commentaires :
La somme des positions des cinq planètes rapides, plus l’ascendant, par signes tropicaux,
ne met aucunement le Verseau en relief. L’écart le plus important obtenu avec un lot
contrôle concerne le Cancer. L’occupation forte de ce signe par le Soleil est à noter.
Comme nous sommes ici dans une collection de sujets masculins, la prédominance d’un
signe lunaire n’est pas pour surprendre.
L’ ECH A N SO N D ES DI E U X
C’est bien dans cet acte de verser le nectar aux Dieux, que l’association entre le mythe et
le signe trouve son point d’ancrage. Les Dieux se délectent de ce qu’il y a de meilleur tant
pour leurs yeux que pour leur palais. La jalousie d’Héra mettra un terme à ce privilège ;
Zeus transformera Ganymède en la constellation du Verseau, et les hommes qui naîtront
sous la dominante de celle-ci, ou du signe correspondant, auront à cœur de déverser
leurs connaissances les plus précieuses, d’embellir l’existence par des flots de musiques
ou de poésies célestes, sans être animé par des sentiments d’intérêt, de possession ou
de jalousie. Avoir connu la proximité des Dieux leur donne cette grâce spéciale qui les
déconnecte de la réalité matérielle.
DED A LE et I C A RE
Autre mythe typiquement Verseau celui d’Icare mettant en scène la griserie de la liberté
et les conséquences pouvant en résulter.
Dédale, que Minos retient prisonnier en
Crète, est désireux de regagner Athènes. Il
décide de quitter l'île en empruntant la
voie des airs. Son génie d'artisan lui
permet en s'inspirant du vol des oiseaux,
de fabriquer avec des plumes, du lin et de
la cire, deux paires d'ailes, destinées à
permettre son évasion et celle de son fils
Icare.
Une fois réglés les préparatifs matériels,
Dédale initie Icare à l'art de voler et, non
sans appréhension, il fait à son fils
d'ultimes recommandations de prudence,
lui disant de suivre son père et une route
médiane (le juste milieu). Tous deux
prennent leur envol et les « terriens » qui
les voient voler les prennent pour des
dieux.
Ecla ira g e d e s sig n es d u zo d ia q u e p a r l es my th e s (2 )
Une fois au-dessus de la mer Égée, Icare,
grisé, oublie les conseils paternels. Le soleil
dont il s'était trop rapproché, lui fit fondre
la cire de ses ailes ; il tomba dans la mer
qui fut ainsi appelée « Icarienne ». Dédale,
cherchant son fils qui avait cessé de le
suivre, découvre des plumes à la surface
de l'eau. En l'honneur de son fils, il dresse
un tombeau dans l'île d'Icaria. (3)
Pa g e 4
Le Verseau, élément air, avec sa planète Uranus, est considéré aujourd’hui comme le
signe de l’aviation. Dédale, l’ingénieux, incarne à la fois, la prudence, l’expérience
saturnienne et la volonté uranienne de verticalité. Il fait profiter son fils de son savoir,
mais celui-ci est porté par l’idéal intrépide propre à la jeunesse ; il fait fi des conseils de
son père et se brûle les ailes au contact du Soleil, une façon de traduire l’exil de cet astre
dans le signe du Verseau.
Un autre enseignement véhiculé par ce mythe est celui du châtiment se transmettant à
nos descendants. En effet, la chute d’Icare fut précédée par celle du neveu de Dédale
que ce dernier précipita dans le vide, car il était jaloux de ses talents d’inventeurs.
Comparativement au mythe de Ganymède, nous voyons opérer la loi divine et la loi
humaine avec des résultats opposés ; Ganymède est transformé en constellation, tandis
qu’Icare tombe sur la terre, illustrant les dangers inhérents à la technique lorsque celle-ci
est au service d’un esprit immature. Une autre figure mythique proche de Dédale est
celle mettant en scène Prométhée, celui qui déroba le feu aux dieux pour le donner aux
hommes.
PRO M ET H EE et E P I MET H EE
La thématique propre au mythe associant Dédale et son fils Icare, réapparaît avec celui
mettant en scène Prométhée et son frère Epiméthée. Fils du Titan Japet et de l’une des
filles d’Océan, Prométhée, nom qui signifie « celui qui prévoit » est un héros civilisateur
au même titre que Dédale. Comme lui, il apporte aux hommes des connaissances ; il est
rusé et parviendra à dérober le feu aux dieux pour l’offrir aux hommes, une plaisanterie
qui lui coutera cher, Zeus le punissant en l’attachant à un rocher dans le tartare, avec en
prime un aigle venant chaque nuit lui dévorer le foie. Héraclès le délivrera au cours de
ses 12 travaux.
Son frère Epiméthée, nom qui signifie « celui qui réfléchit trop tard », s’apparente à Icare.
Comme lui, il n’écoutera pas les avertissements de son aîné en sagesse, ouvrira la boîte
de Pandore envoyée par Zeus, de laquelle s’échapperont tous les maux, toutes les
calamités pouvant affliger le genre humain. Seule l’espérance, vertu propre au Verseau,
demeurera dans la boîte, donnant aux hommes la possibilité de continuer à vivre.
Dans ces trois récits illustrant les caractéristiques du Verseau, nous retrouvons la
présence plus au moins centrale du vol, par l’aigle en ces deux actions opposées, celle de
transporter vers les hauteurs et de dévorer l’âme, et par l’homme-oiseau qui ne pourra
atteindre le ciel par le simple usage de ses connaissances techniques.
La nature profonde du Verseau s’inscrit dans cette aspiration de s’affranchir des limites
matérielles, dans cet amour porté pour l’humanité et la liberté, le prix à payer n’étant
pas un frein suffisant à son idéal, un idéal qui parfois, habitant un être immature, peut
conduire au désastre.
Ecla ira g e d e s sig n es d u zo d ia q u e p a r l es my th e s (2 )
Pa g e 5
Il est permis aussi d’associer Prométhée à un Mercure dégagé des rayons du Soleil,
matutinal, direct, tandis qu’Epiméthée serait représenté dans un thème par un Mercure
combuste, vespérin et rétrograde. De même qu’en caractérologie, Prométhée fait penser
à la secondarité, et son frère, à la primarité.
T R A V A U X D’ H E R A C L E S : dé l i vr a nc e de P ro m ét hé e
Dans la première partie de notre étude, nous avons tenté de suivre l’ordre classique des
travaux de notre héros, partant de la victoire sur le lion de Némée relié au signe de
même nom, puis, remontant le courant zodiacal, nous avons rapidement été confronté à
l’apparence arbitraire de la succession des travaux. Ainsi, fîmes-nous correspondre le
signe du Taureau, quatrième étape zodiacale, avec le travail consistant à dominer le
Taureau de Crête, un exploit placé en septième place. Pour bien clarifier la question, voici
l’ordre habituel des travaux d’Héraclès :
Ordre des travaux
Le Lion de Némée
L’Hydre de Lerne
Le sanglier d’Erymanthe
La biche de Cérynie
Les oiseaux du lac Stymphale
Les écuries d’Augias
Le taureau de Crête
Les juments de Diomède
La ceinture de la reine des Amazones
Les bœufs de Géryon
Le chien Cerbères
Les pommes d’or du jardin des Hespérides
Suite théorique
Correspondances vraisemblables
LION
CANCER
GEMEAUX
TAUREAU
BELIER
POISSONS
VERSEAU
CAPRICORNE
SAGITTAIRE
SCORPION
BALANCE
VIERGE
LION
CANCER ou SCORPION
CAPRICORNE
GEMEAUX
BELIER
POISSONS ou VERSEAU
TAUREAU
SAGITTAIRE
BALANCE
?
SCORPION
MYTHE POLAIRE
Si le premier travail se situe sur l’écliptique avec la constellation du Lion, les deux
derniers font référence à deux extrêmes, Sud et Nord, avec la descente aux enfers et la
conquête des pommes d’or. La succession décrirait donc un double mouvement spiralé
par lequel notre héros pénétrerait progressivement et alternativement, hauteur et
profondeur. Dans cette perspective, les travaux dépassent le cadre étroit des signes du
zodiaque pour concerner l’ensemble du ciel étoilé.
L’intention de l’organisateur de ces travaux, peu importe son origine, humaine, divine ou
extraterrestre, se révèle à nous par cette décision de commencer les travaux en
référence au signe du Lion. La logique zodiacale et numérique eût voulu qu’il commença
par le signe cardinal du Bélier. C’est en début de ce signe que se tient l’un des
croisements de l’écliptique et de l’équateur, le point vernal à partir duquel se comptent
les degrés du cercle zodiacal. En ce point de croisement, deux chemins sont possibles :
celui qui suit la ligne de l’équateur, chemin terrestre et personnel, et celui de l’écliptique,
voie solaire et collective.
Ecla ira g e d e s sig n es d u zo d ia q u e p a r l es my th e s (2 )
Pa g e 6
En choisissant comme origine le Lion, notre organisateur met l’accent sur l’écliptique et
le Soleil. Les étapes suivies par Héraclès concernent un processus collectif, confirmé par
le fait qu’il est au service d’Eurysthée, et qu’il n’agit pas plus sous l’impulsion de ses
désirs. Dans cette optique, la sphère étudiée a pour axe les pôles de l’écliptique et non
ceux de la Terre.
Cela étant constaté, force est de reconnaître la difficulté d’ajuster l’ordre du ciel avec
celui des travaux. Les principes évoqués pouvant en permettre une logique
interprétative, ne résistent pas à une étude analytique objective. L’affaire est complexe
et l’humilité est de rigueur.
Aussi, faisant preuve de prudence, relierons-nous simplement le signe du Verseau à cet
épisode de la vie d’Héraclès où il délivre Prométhée de ses chaines. Voici quelques vers
sur ce thème, écrits par louis Ménard (4) :
PROMETHEE,
Les astres d'or, roulant aux éternelles
sphères,
Achèvent lentement leur cours silencieux ;
L'encens et la rumeur des plaintives prières
Ont cessé de monter vers le tyran des cieux.
Je veille seul : il n'est pour moi ni nuit ni rêve,
Et l'immortel vautour ne laisse pas de trêve
À mes flancs déchirés que nourrit la douleur ;
Depuis quatre mille ans sa rage me dévore,
Mais les temps vont enfin s'accomplir, et
l'aurore
Doit éclairer les pas de mon libérateur.
Jadis, quand Zeus punie en moi le divin crime
Du feu sacré porté chez les êtres d'un jour,
Vaincu, je lui prédis qu'au fond du noir
abîme
Les dieux, chassés du ciel, tomberaient à leur
tour.
Cependant, enivrés de l'encens de la terre,
Ils s'endorment au fond de leur ciel solitaire ;
Mais le matin verra mon oracle accompli :
Sous le bras d'Héraclès quand tomberont
mes chaînes,
Déshérités enfin des prières humaines,
Les cultes oppresseurs périront par l'oubli…
HERACLES,
…Me voici ; tes jours d'esclavage,
Titan ! vont à jamais finir.
Tombez, chaînes, restez sur ce rocher
sauvage,
Monument éternel qui montre à l'avenir
Ce que coula, dans un autre âge,
Le feu du ciel à conquérir.
PROMETHEE,
Je suis libre ! Salut, immortelle nature,
Azur foncé du ciel, champs de l'immensité!
Salut, terre, salut, jour de la liberté !
Soleil, vivant flambeau, sources à l’onde pure,
Prismes étincelants des monts cristallisés,
Où mire l’Arc-en-ciel ses reflets irisés !
O mon libérateur, salut ! gloire éternelle
A ton bras tout-puissant invoqué tant de ibis !
Partage, dès ce jour, ma puissance nouvelle ;
L'univers à jamais est soumis à mes lois…
Le feu dérobé aux Dieux peut représenter la lumière du mental qui rend l’homme
conscient de lui-même et de ce qui le différencie des autres. Comme la délivrance de
Prométhée se situe dans les travaux, juste avant qu’il aille cueillir les pommes d’or aux
jardins des Hespérides, il est possible de voir dans cette punition de Prométhée une
situation analogue à celle d’Eve et d’Adam goutant de la pomme de l’arbre de la
connaissance, chassé du paradis avec perte et fracas. L’arbre est un symbole axial, c’est
l’axe du monde et ses divers avatars.
Ecla ira g e d e s sig n es d u zo d ia q u e p a r l es my th e s (2 )
Pa g e 7
XI – LA CONSTELLATION DU CAPRICORNE
Le Capricorne est, avec le Sagittaire, l’un des
deux signes hybrides du zodiaque. Il est
constitué d’une partie chèvre à l’avant du
corps, et d’une queue de poisson à l’arrière,
une association curieuse, pas des plus
pratiques pour grimper au sommet des
montagnes.
Il y a lieu de s’interroger sur les significations
possibles de ce curieux croisement animal. Il
évoque d’abord les animaux amphibies tel le
crocodile capable de vivre dans les milieux
aquatique et aérien.
Dans la mesure où l’eau fut notre milieu originel, cet animal montrerait un lien
handicapant avec notre histoire, cet handicap étant comparable à une caravane que l’on
traîne tout au long du chemin, et que par fidélité, intégrité, on ne peut laisser sur le bas
côté. Comme il grimperait plus vite notre bouc s’il n’avait cette queue de poisson, s’il
n’avait ces souvenirs en otage, en raison de vivre ou de mal vivre !
Dans une vision plus initiatique, on peut voir dans cette figure l’effort solitaire de l’initié
qui ramène des profondeurs de sa méditation, les éléments d’une vie future.
Pour recentrer notre réflexion sur la mythologie, nous trouvons l’histoire de dieu Pan
qui, pour échapper à Typhon, plongea dans le Nil et transforma la partie supérieure de
son corps en bouc, et la partie inférieure en poisson.
LE D IE U P A N
Les anciens regardaient le bouc comme l’animal le plus enclin à
l’acte de la génération. C’est pour cela que les Egyptiens le prirent
pour symbole de Mendès (avec le Bélier) et les Grecs pour celui de
Pan, divinités qui toutes les deux étaient l’emblème d’une même
propriété de la nature, celle de tout produire.
Pan était chez les grecs le dieu des bergers, des chasseurs et de
tous les habitants des campagnes. Il était représenté avec les
cheveux et la barbe négligés, des cuisses, des jambes et des pieds
de bouc.
Ecla ira g e d e s sig n es d u zo d ia q u e p a r l es my th e s (2 )
Pa g e 8
Il vivait en Arcadie, lieu sauvage, montagneux qu’il ne cessait de parcourir avec agilité,
protégeant habituellement les bergers, les troupeaux et les bêtes sauvages. C’était là son
monde, son peuple.
Par ailleurs, Pan était lascif, débauché. Il ne cessait de poursuivre les nymphes qui
s’enfuyaient effarouchées, un besoin destiné peut-être à compenser l’abandon par sa
mère dès la naissance, celle-ci s’étant effrayée de sa laideur. Son père – Hermès, mais il y
a tant de variantes quant à son géniteur – le porta sur l’Olympe pour amuser les Dieux.
Moqué par les Dieux, abandonné par sa mère, pas vraiment un modèle de beauté, on
peut comprendre son besoin de se cacher et sa sympathie pour les habitants des
campagnes peu enclins à mettre en valeur l’apparence physique.
Pan, c’est le dieu de l’instinct animal, et l’histoire de sa mort annoncée, traduit la mort
de l’homme primitif, de l’homme vivant au contact direct de la nature, répondant à ses
instincts amoureux, laissant place à l’homme civilisé, industrialisé, honni par de
nombreux Capricornes.
Il y a fréquemment chez les sujets marqués par ce signe, une certaine réticence à la vie
moderne, un besoin de vivre sobrement, simplement, habités qu’ils sont par une
nostalgie de cette époque révolue où l’homme trouvait le sens de sa vie dans ce contact
authentique avec les forces mystérieuses de la nature.
« Le grand Pan est mort » comme le chantait Brassens, les guitares électriques
remplacent la flute de pan, les cris irrationnels du Dieu sont couverts par les sonos
poussées à fond, et sa sieste est dérangée par la sonnerie d’un téléphone portable. Non,
vraiment, ce n’est pas une vie pour le dieu Pan que le XXIème siècle dans les cités
modernes.
Les personnages mis en scène par les mythes correspondant aux deux signes saturniens,
le Verseau et le Capricorne, font ressortir la différence entre les facettes diurnes et
nocturnes de l’astre.
Le Saturne diurne du Verseau, épaulé par Uranus et Mercure, met en scène le type
savant, inventeur, qui par la puissance de son esprit cherche à sortir l’homme de sa
condition animale, avec les risques que comporte cette démarche, lorsque ces
découvertes tombent entre les mains d’un esprit immature.
Le Saturne nocturne du Capricorne épaulé par Mars, met en exergue le milieu naturel, le
monde paysan avec les excès et les problèmes propres au monde des instincts :
sexualité, asociabilité, primarité des sentiments.
Ecla ira g e d e s sig n es d u zo d ia q u e p a r l es my th e s (2 )
Pa g e 9
T R A V A U X D’ H E R A C L E S : L E S A N GL IE R D’ ER IM A N TH E
Héraclès gravissait la montagne escarpée
du mont Erymanthe en Arcadie en vue de
capturer le sanglier qui terrorisait la
région, lorsqu’il rencontra Chiron, l’un des
deux centaures civilisés ; après avoir
discuté et mangé avec lui, Héraclès
suggéra d’entamer une barrique de vin.
Comme celle-ci appartenait au groupe des
centaures sauvages, Chiron refusa dans un
premier temps, puis se laissant fléchir, ils
burent ensemble. L’odeur du vin attira les
autres centaures et une furieuse bataille
s’engagea dans laquelle Héraclès tua et
mis en fuite la plupart des centaures.
Malheureusement une de ses flèches
empoisonnée par le venin mortel de
l’Hydre de Lerne, vint à toucher un genou
de Chiron. Comme celui-ci était immortel,
il souffrait sans pouvoir mourir. Zeus
accepta de donner son immortalité à
Après ce triste épisode, Héraclès repris sa
traque du sanglier par un froid glacial.
Il posa un piège
adroitement caché
par la neige, dans
lequel chut l’animal
qu’il maîtrisa vite et
adroitement.
Du sommet neigeux
de
la
haute
montagne, Héraclès
descendit le sanglier
féroce par les deux pattes de derrière et
tous sur le chemin, puis dans la cité de
Mycènes, riaient à ce spectacle. Lorsque le
roi Eurysthée aperçut le sanglier, il eut si
grand peur qu’il se réfugia dans sa jarre de
bronze.
Prométhée.
Les rapprochements avec le signe du Capricorne sont aisément repérables. Comme dans
la légende de Pan, l’histoire se déroule dans la contrée sauvage d’Arcadie, dans un décor
montagneux, neigeux, glacial, caractéristique du signe. Dans la tradition de l’Inde, le
sanglier est l’un des avatars sous lequel Vishnu ramena la terre à la surface des eaux et
l’organisa.
Comment ne pas faire le rapprochement avec ce monstre marin mi-chèvre mi-poisson ?
Même ce détail pittoresque d’Héraclès portant le sanglier comme une brouette, qui le
prive de ses pattes arrière, évoque la queue de poisson.
Dans la tradition hyperboréenne, donc primordiale, le sanglier figure l’autorité
spirituelle. Ce sens peut être en rapport avec la retraite solitaire en forêt du druide ou du
brahmane.
Ici le sanglier terrorise la région ; il incarne un pouvoir spirituel dévié de sa source, un
homme qui s’est isolé, et que la solitude a rendu dangereux, frustré, avide. Ou bien
encore symbolise-t-il le gardien d’une tradition figée, d’une époque révolue, une autorité
se prenant trop au sérieux, dont il faut savoir rire.
Ecla ira g e d e s sig n es d u zo d ia q u e p a r l es my th e s (2 )
Pa g e 1 0
XII – LA CONSTELLATION DU SAG ITTAIRE
Dans cette représentation céleste du Sagittaire l’archer semble viser le Scorpion qui s’est
levé avant lui. Cet animal par son venin
pouvant symboliser la mort, l’acte de
le viser représente une aspiration à
« tuer la mort », c'est-à-dire à vivre
dans un « au-delà », de s’affranchir des
limites temporelles ; en un mot, de
devenir immortel.
En une curieuse coïncidence, la pointe
Centre
de la flèche n’est pas loin de désigner
galactique
l’endroit que les astrophysiciens ont
reconnu comme étant le centre de
notre galaxie. Si le Soleil constitue le centre énergétique et gravitationnel de notre
système solaire, le centre galactique est lui le « centre des centres », le lieu d’attraction
autour duquel se meuvent tous les soleils de notre galaxie. Y placer là le « dieu des
dieux » de l’olympe, Zeus, par sa maîtrise sur le signe du Sagittaire, constitue un gage de
l’intuition des anciens.
Viser le centre de la galaxie, c’est assurément être appelé par un ailleurs, c’est aspirer à
franchir les frontières d’un système, c’est placer très haut et très loin nos idéaux. On
comprendra qu’avec un tel objectif, le sagittaire, ressente plus que tout autre signe, une
impression d’étouffement lorsque l’espace devant lui est limité.
En cela, quelques-uns des mythes retenus pour le signe du Verseau, ceux qui traitent de
l’ascension, de l’envol, feraient bonne figure, à ceci près, qu’étant un signe de Feu, le
sagittaire évoque un élan, une action personnelle, là où le Verseau mû par un état de
grâce aérien, se laissait emporter par quelques oiseaux célestes, quand il ne s’agissait pas
de l’aspect technique et scientifique du signe.
Le feu Sagittaire, en sa vibration optimale, se manifeste à travers la foi, véritable source
d’élan spirituel, de cette foi qui ne se tarit jamais, qui se fait conquérante, aventurière,
militante. Etre animé par elle n’est pas sans danger ; côtoyer les instances suprêmes
demande une justesse de chaque instant, et l’on sait combien le centrage permanent est
difficile à obtenir dans l’expérience terrestre.
L’homme du Sagittaire parcourt l’horizon en sa partie cheval, tandis qu’il tourne son
regard et sa flèche vers les hauteurs ; c’est le centaure, figure énigmatique que nous
retrouvons dans plusieurs mythes.
Ecla ira g e d e s sig n es d u zo d ia q u e p a r l es my th e s (2 )
Pa g e 1 1
La Grèce ancienne met en scène deux catégories de centaures. Dans la première, se
trouvent ceux qui brûlent d’un feu dionysiaque, le feu de la vie instinctive, qui les rend
avides de sensations fortes, les projetant dans des excès destructeurs : veuleries, viols,
meurtres… Assurément, ceux-là sont livrés à la partie bestiale qui les habite. Dans l’autre
catégorie, nous rencontrons des initiateurs, des guides, des sages, qui connaissent la
pédagogie, la guérison par les simples, capable d’enseigner toutes les sciences.
Deux noms se dégagent, Chiron et Pholos. Leur histoire nous dira-t-elle par quelle magie
ils sont parvenus à cette maitrise de leurs instincts ? Etudions celle plus élaborée de
Chiron, en sachant que l’histoire de Pholos lui ressemble à bien des égards.
CH IRO N
Le Centaure Chiron habitait le mont Pélion, en Thessalie. On l’appelait parfois le Sage à cause
de sa science et de son habileté. Il naquit des amours de Saturne, métamorphosé en cheval,
avec l’océanide Philyre. Celle-ci eut tant de regrets d’avoir mis au monde ce monstre qu’elle
demanda aux dieux de la métamorphoser : elle fut changée en tilleul. Dès que le centaure fut
grand, il se retira sur les montagnes et dans les forêts où, chassant avec Diane, il acquit la
connaissance de la botanique et de l’astronomie. Il apprit surtout les vertus des plantes
médicinales et enseigna la médecine et la chirurgie à un grand nombre de héros.
On se souvient que Saturne (Chronos), se distingua par le passé en coupant les testicules
de son père Ouranos avec une faucille, sur la demande de sa mère Gaia. Un tel acte
castrateur étend ses effets sur sa descendance. Si Chiron – son fils – excelle dans les
sciences et les arts, c’est parce que sa vie sexuelle est sublimée, et que les instincts de
conservation de l’espèce ont muté en volonté de transmettre une connaissance
civilisatrice. Le zodiaque, nous l’avons vu plus haut, met principalement en scène des
animaux et des humains. Les premiers représentent la dimension instinctive, et les
seconds, la raison. La vie instinctive constitue notre essence, c’est-à-dire ce qui est inné,
tandis que la raison est acquise, développée par la culture qui forme notre personnalité.
Celle-ci se greffe sur l’animal en nous, et cette figure du centaure image cette
problématique.
L’homme, lorsqu’il est coupé de ses instincts par la faucille d’un père castrateur, devient
un être mentalisé, froid, sans saveur, et c’est l’apport de sa dimension féminine
représentée par sa mère, qui peut lui permettre de renouer des liens avec son essence.
La mère de Chiron est une océanide, née de l’Océan ; en d’autres termes, elle est la
gardienne d’un de ces multiples fleuves qui se jettent dans l’océan, après avoir nourri –
comme le fait le sang artériel pour nos cellules – toute la végétation terrestre.
Là encore, Philyre va accomplir un acte sacrificiel : frappée par le regret, elle demande
aux dieux de la métamorphoser en tilleul dont les fleurs parfumées ont des vertus
adoucissantes, et qui fut toujours considéré comme un symbole d’amitié, de fidélité.
Ecla ira g e d e s sig n es d u zo d ia q u e p a r l es my th e s (2 )
Pa g e 1 2
Chiron, fort de cette hérédité, devient entre autre sur Terre, le maître de la guérison par
les plantes, enseignant avec douceur, pédagogie, de nombreux héros en quête
d’accomplissement.
Dans la guerre qu’Héraclès fit aux centaures, une de ses flèches trempées dans le sang de
l’Hydre de Lerne, ayant manqué sa destination, alla frapper Chiron au genou. Héraclès
désespéré, accourut promptement et appliqua un remède que son maître lui avait appris ;
mais le mal était incurable ; et le malheureux centaure, souffrant d’horribles douleurs, pria
Zeus de terminer ses jours. Le père des dieux, touché par sa prière, fit passer à Prométhée
l’immortalité que Chiron devait en sa qualité de fils de Saturne, et plaça le centaure dans le
Zodiaque où il forma la constellation du Sagittaire.
Une nouvelle fois, l’histoire de Chiron contient un sacrifice, celui de son immortalité
transférée à Prométhée qui donna le feu aux hommes. De métamorphose en
métamorphose, le langage mythologique décrit le cheminement de la conscience
humaine en conscience cosmique ; après de multiples épreuves, l’homme dans lequel
perdurent ses origines divines, devient régent d’une partie de l’univers, constellation
parmi les constellations, lumière dans la nuit des mystères.
T R A V A U X D’ H E R A C L E S : l es j um e nt s d e D i om èd e
Diomède, roi de Thrace, était le fils du dieu Arès et de la nymphe Cyréné. Il possédait un
attelage de juments qui se nourrissaient de chair humaine, généralement celle d’étrangers
ayant eu la mauvaise idée d’accepter son hospitalité. Héraclès reçut pour mission de ramener
ces juments à Argos. A son arrivée en Thrace, Héraclès se rendit dans les écuries de Diomède
et maîtrisa les palefreniers. Puis il attacha les juments à un même licol et les tira toutes les
quatre hors de l’écurie. Elles ruaient et hennissaient en faisant un tel vacarme que l’alerte fut
donnée. Diomède et ses gardes accoururent. Le roi attaqua le héros qui lâcha les juments
pour abattre Diomède d’un coup de massue, avant de s’en prendre aux gardes. Les animaux
voyant leur maître à terre, se jetèrent sur lui et le dévorèrent. Ainsi calmées, les juments
suivirent Héraclès sans protester jusqu’à l’Argos.
Dans les correspondances proposées par Le tibétain, le travail de capture des juments de
Diomède est relié au signe du Bélier, tandis qu’il donne au Sagittaire le travail concernant
les oiseaux du lac Stymphale. Nous préférons retenir la solution inverse. Il est notable
que les juments et les oiseaux sont présentés comme dévorant la chair humaine, en
relation avec l’élément feu. L’enjeu du Sagittaire et de domestiquer le cheval et de lui
adjoindre l’idéal de l’esprit. Le cheval sert à notre mouvement. A l’origine, il est sauvage.
Ici, le mythe parle de jument ; il féminise notre « animal » pour en orienter la symbolique
vers le monde terrestre. En se nourrissant de chair humaine, alors que la fonction
féminine de la femme comme celle de la nature, est de nourrir l’homme, il nous indique
le renversement négatif de son symbolisme sous l’influence du mental représenté par
Diomède. Finalement, ce roi sera mangé par ses propres cavales montrant l’inévitable
retour de ce que nous créons, dans notre destinée.
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Pa g e 1 3
XIII – L A CONSTELLATION DU SC ORPION
Dans cette image céleste, le lever et le coucher des constellations sont représentés pour
l’époque de 2000 ans av. J.-C., en Grèce. Elles confirment une remarque souvent citée
affirmant qu’au lever du Scorpion coïncide le coucher d’Orion. Cette coïncidence trouve
un écho dans le mythe où un scorpion tue le géant Orion :
Orion et Artémis avaient l'habitude de chasser ensemble. Un jour, Orion, qui était amoureux
de la déesse, essaya de l'embrasser. Artémis, indignée, fit apparaître un scorpion et lui
ordonna de piquer le géant. En le voyant mourir, Artémis, émue, transforma Orion en
constellation, et réserva le même sort au scorpion qui l'avait fidèlement servie.
En analogie avec le lever du Soleil, l’ascendant est un lieu de vie, un lieu où ce qui s’y
trouve est animé d’une force renouvelée, à l’image du jour commençant. A l’opposé, le
descendant – lieu où disparaissent les astres – symbolise la mort, le passage dans
l’obscurité. Orion y disparaît lorsque la puissance du Scorpion s’exalte au lever.
Le tort d’Orion est d’avoir voulu embrasser une déesse, en d’autre terme, il a tenté de
refaire son unité, il a élevé son amour vers les cimes, vers l’inaccessible étoile. Or, un tel
amour ne peut être de ce monde. Le désir d’Orion le condamne dans sa dimension
humaine et mortelle tandis que sa partie divine, immortelle, s’installe dans les cieux en
compagnie du Scorpion. Voyons en cet animal le fidèle allié de notre âme, l’implacable
compagnon qui favorise notre réalisation ultime.
o
Dé e ss e s s co r p io n de l a m yt ho l og i e é gy pt i en n e
Nous venons de voir dans l’histoire d’Orion, l’association de la déesse Artémis – d’autres
versions citent Héra – avec le Scorpion. Dans l’Egypte antique nous trouvons plusieurs
déesses associées au Scorpion. Il s’agit principalement de :
Ecla ira g e d e s sig n es d u zo d ia q u e p a r l es my th e s (2 )
Pa g e 1 4
Hededet, déesse-scorpion – Mentionnée pour la première fois dans les Textes
des sarcophages, tardivement assimilée à Isis qui, grâce à ses
talents de magicienne, avait sauvé son fils de la morsure d’un
scorpion.
Selqet, déesse-nèpe – Bien qu’elle soit tardivement
représentée comme une déesse-scorpion, on sait depuis
longtemps que Selqet est, à l’origine, une déesse-nèpe du nom
de ce petit animal aquatique que nous appelons « scorpion
d’eau ». L’aspect le plus important de sa personnalité est celui qui lui vaut l’épithète de
« dame de la morsure », à savoir sa capacité de prévenir et de guérir les piqûres et les
morsures d’animaux venimeux parce qu’elle est la forme divine de l’un deux. A la basse
époque, elle sera associée, tout comme Hededet, à Isis.
Sepertounes, déesse-scorpion – Elle est invoquée dans les formules magiques
utilisées pour conjurer les morsures de scorpion, mais aussi pour favoriser les
accouchements.
Tabitjet, déesse-scorpion – Comme ses consœurs, on l’invoque dans les
formules magiques destinées à conjurer la morsure d’un scorpion, chasser les humeurs
malignes qui sont dans les membres, ou encore, clore la gueule de tout reptile.
S’il est un signe associé aux pratiques magiques, c’est bien celui du Scorpion, et la
mythologie égyptienne fait l’apologie de cette association.
T R A V A U X D’ H E R A C L E S : L a c ap tu r e d e C er b èr e , g a rd i e n d e s e n fe r s
Eurysthée donna l’ordre à Héraclès de se
rendre au royaume des enfers et de voler
le redoutable cerbère qui en gardait
l’accès. Athéna et Hermès vinrent à son
aide pour accomplir ce périlleux exploit.
Hermès le conducteur des âmes, guida
Héraclès vers le royaume d’Hadès, tandis
qu’Athéna demeurait à ses côtés pour le
rassurer. Parvenu au Styx, rivière que
doivent traverser les âmes décédées, notre
héros persuada Charon de lui faire passer
le fleuve. En mettant le pied sur l’autre
rive il vit une ombre s’approcher de lui. Il
allait la percer d’une flèche lorsqu’Hermès
l’en dissuada lui garantissant qu’il n’avait
rien à redouter des morts. Finalement le
héros rencontra Hadès lui-même. Le
Ecla ira g e d e s sig n es d u zo d ia q u e p a r l es my th e s (2 )
souverain des enfers lui refusa le passage.
Ils commencèrent à se battre, Héraclès eut
le dessus et Hadès tomba à terre à la porte
de son royaume. Il autorisa alors Héraclès
à s’emparer de cerbère à condition qu’il ne
se serve que de ses mains. Le héros saisit
la bête à trois têtes par le cou central. Ses
trois gueules tentèrent de contre-attaquer
et la queue terminée par un dard fouetta
le héros. Mais Héraclès maintint son
emprise et Cerbère perdit conscience.
Athéna l’aida à franchir le Styx dans
l’autre sens. Eurysthée éprouva une peur
atroce en voyant le monstre aux trois têtes
terrifiantes. Il se réfugia dans sa jarre et
ordonna de renvoyer Cerbère aux enfers.
Pa g e 1 5
Il y a deux travaux pouvant être rattachés au signe du Scorpion, celui où il tue l’hydre de
Lerne dont le poison évoque le venin du scorpion, et bien sûr, celui de sa descente aux
enfers où l’on voit le chien Cerbère l’attaquer avec une queue munie d’un dard.
Ce travail de descente dans les enfers est parfois relié au signe du Capricorne qui, dans
l’hémisphère nord, représente la partie du zodiaque tropical pénétrant le plus
profondément sous l’horizon. C’est la raison pour laquelle un initié comme Jésus est né
un 25 décembre à minuit, à l’heure où le Soleil est enfoncé dans les profondeurs de
l’Hadès. Le Soleil, c’est la lumière du héros qui vient éclairer les ténèbres et qui triomphe
sur la mort.
Le Scorpion apparaît comme un animal au service d’Hadès qui lui confère la mission
d’exécuter la sentence de mort décrétée par le destin. C’est dans ce sens que nous
pouvons le relier à ce travail. S’il est un signe qui ne craint pas la mort, qui ose l’affronter,
c’est bien celui qui la représente.
Il n’est sans doute pas une mythologie qui n’ait associé le chien à la mort, aux enfers, au
monde du dessous.
Ce fut en Egypte le dieu-chien Anubis, principal dieux des morts, patron des
embaumeurs, gardiens des enfers, ou Khenty-Imentyou, « celui qui est à la tête des
Occidentaux », autrement dit des défunts censés être inhumés à l’Ouest du Nil ou le
soleil « meurt » tous les soirs.
Tien-k’uan, en Chine, qui accorde la rémission des péchés.
Xolotl, un « teotl » (divinité) de la mythologie aztèque, dont le nom
signifie « animal » ou « étoile du soir ». Frère jumeau obscur de Quetzalcóatl, il est le
protecteur des jumeaux et le dieu du jeu de pelote. Il est également le dieu-chien
compagnon du soleil dans le monde souterrain. Bossu et armé d'une hache, il
accompagne les défunts au Mictlan (5).
Garm, (Hurleur) dans les mythologies nordiques, est le chien enchaîné à
l'entrée de Niflheim, monde de la brume, de l’obscurité où résident ceux qui sont morts
de maladie ou de vieillesse, et où il garde le monde des morts.
Pour notre esprit cartésien, ce rapprochement est énigmatique. Il s’inscrit dans un
domaine de la connaissance ésotérique qui échappe aux sens ordinaires et à l’analyse
intellectuelle. Il faut, pour percevoir ce genre d’affinité, voir avec l’œil intérieur. Comme
notre champ d’exploration s’est considérablement spécialisé dans l’analyse sectorielle de
la réalité tangible, nous avons cessé de percevoir comme les anciens.
Ecla ira g e d e s sig n es d u zo d ia q u e p a r l es my th e s (2 )
Pa g e 1 6
Ce que l’on peut dire, c’est que les personnes marquées par le signe du Scorpion
entretiennent avec les chiens une relation privilégiée, et cela est vrai aussi pour les
personnes marquées par la planète Mars, régente du signe.
Nous avons vu plus haut,
combien Orion était lié au
Scorpion. Or, dans les
représentations imagées
du zodiaque, les anciens
ont placé derrière Orion,
le magnifique chasseur, le
grand chien avec son
étoile Sirius, la plus
brillante du ciel de
l’hémisphère nord.
Pour les Egyptiens, Sirius était personnifié par la déesse Sothis. En fait, dès les Textes des
pyramides, Sothis est assimilée à Isis comme l’indiquent plusieurs formules qui en font la
compagne d’Orion, lui-même assimilé à Osiris.
A l’époque romaine, des statuettes de terre cuite, et le revers de monnaie frappée à
Alexandrie montre Isis-Sothis assise en amazone sur un chien. Là encore, la grande
magicienne Isis, capable de ressuscité Osiris, est associé à un chien.
Orion, Osiris sont similaires à Héraclès pénétrant dans l’Hadès, il est accompagné de
Sirius, Athéna, Isis, sans lesquels il ne pourrait accomplir sa mission.
XIV – LA CONSTELLATION DE LA BALANCE
Les anciens ne considéraient
pas la Balance comme une
constellation
séparée.
Ils
l’appelaient Chelae, ou « les
pinces du Scorpion », qui
constituait un signe de 60°. La
constellation
actuelle
représente la balance avec
laquelle Astrée (6) pesait les
actes des hommes pour les
présenter à Jupiter.
Ecla ira g e d e s sig n es d u zo d ia q u e p a r l es my th e s (2 )
Pa g e 1 7
Recouvrant les notions de justice, de mesure, d’ordre, la balance, chez les grecs, est
représentée par Thémis qui régit les mondes selon une loi universelle. Elle apparaît dans
l’Iliade comme un symbole du destin. Son nom signifie « inébranlable » ; peut-être est-ce
la raison pour laquelle elle est considérée comme une abstraction représentant la loi, la
justice, plutôt que comme une déesse. Précisons à ce sujet que la balance est le seul
signe du zodiaque représenté par un objet.
Si l’on retient cette superposition de la Balance avec une partie du Scorpion, et qu’on
l’associe aux significations de Vénus, son maître, et de Saturne en exaltation, il est un
personnage de la mythologie grecque que l’on peut relier à ce signe.
Il s’agit du seul héros pacifique de la Grèce, Orphée qui, pour triompher des dieux,
déesses, hommes et monstres, n’utilisa que la puissance de son art.
O r ph é e
A l’époque où Orphée naquit, la Thrace était
en proie à une lutte profonde, acharnée
entre les cultes solaires et lunaires qui se
disputaient la suprématie. Les cultes solaires
et ouraniens avaient leurs temples sur les
hauteurs et les montagnes, des prêtres
mâles et des lois sévères. Les cultes lunaires
régnaient dans les forêts et les vallées
profondes ; ils avaient des femmes pour
prêtresses, des rites voluptueux, la pratique
déréglée des arts occultes et le goût de
l’excitation orgiaque. De même que la fusion
parfaite du masculin et du féminin constitue
l’essence même et le mystère de la divinité,
de même l’équilibre de ces deux principes
peut seul produire les grandes civilisations.
Orphée, qui ne s’appelait pas encore ainsi,
était fils d’une prêtresse d’Apollon. Sa voix
mélodieuse avait un charme étrange, la
musique qui coulait de ses lèvres prêtait un
contour suave et triste au coin de sa bouche.
Les femmes disaient que ses yeux mêlaient
dans leur philtre d’azur les flèches du soleil
et les caresses de la lune.
Subitement, il disparut ; on le disait mort,
descendu aux enfers. Il fut en fait initié aux
mystères en Egypte où il reçut le nom
d’Orphée ou Arpha qui signifie « celui qui
guérit par la
lumière » Son
œuvre consista
à réunir les deux
cultes solaires et
lunaires.
Dans un épisode
de sa vie, il
descend
dans
les enfers pour
sauver Eurydice,
l’amour de sa vie, sans y parvenir. Il meurt
en se sacrifiant pour sauver le culte qu’il
avait initié, et dans lequel masculin et
féminin fusionnaient parfaitement.
Le signe de la Balance transparaît dans le mythe d’Orphée au travers de toutes ces
singularités qui le distinguent du portrait classique attribué par les grecs à ces figures
héroïques. A l’image d’un Gandhi, Soleil Balance en zodiaque tropical, il est le héros
philosophe de la non-violence.
Ecla ira g e d e s sig n es d u zo d ia q u e p a r l es my th e s (2 )
Pa g e 1 8
Orphée remporte ses victoires par le charme fascinant de sa voie mélodieuse, ou par les
accords de sa lyre à sept cordes, chacune représentant une planète et le dieu lui
correspondant. Dans la veine symbolique de Vénus, il est la beauté même et place sa vie
de couple au centre de son idéal.
Comme souvent chez les natifs de la Balance, le plateau sur lequel se tient Saturne finit
par l’emporter, et le renoncement à l’être aimé conduit au désespoir, puis à la sagesse.
Ainsi l’équilibre entre les forces dionysiennes et solaires est trouvé ; c’est alors que le
culte d’Orphée prend naissance.
Dans la mythologie égyptienne, la Balance joue un rôle essentiel pour le jugement de
l’âme du natif à son heure dernière. La déesse Maât en est la personnification.
La d ée s se M a ât
Traditionnellement figurée comme une élégante jeune femme que
l’on reconnait au premier regard à la plume d’autruche qu’elle porte
sur la tête, la déesse Maât était là dès l’origine de l’univers, veillant à
l’équilibre de tout, aux rapports harmonieux des êtres, à leur
cohésion indispensable.
Elle maintient l’ordre du ciel comme celui de la terre. Elle est
responsable des saisons, du jour et de la nuit, du mouvement des
astres et de la chute des pluies. Son rôle est à la fois cosmique et
social.
Elle est la justice et la vérité, le poids juste avec lequel on juge le cœur
du défunt. Au moment du jugement de l’âme défunte, La plume
d’autruche qui la symbolise était placée sur un des plateaux de la
balance et servait à peser le cœur du décédé.
Si l’on regarde de chaque côté du signe de la Balance, à sa droite se tient la Vierge,
symbole de pureté où se dirige l’amour pur, et à gauche, le Scorpion où vont les âmes
convoitées par Hadès. Il est clair que la théorie de l’enfer et du paradis, chère à la
religion catholique, fut en usage dans un passé lointain.
T R A V A U X D’ H E R A C L E S
Joëlle de Gravelaine relie ce signe à la conquête des pommes d’or des Hespérides, mythe
axial qui nous semble plus appartenir à l’un des axes des sphères dans lesquelles nous
nous mouvons, qu’à un signe particulier. Le tibétain associe lui le sanglier d’Erymanthe
au signe de la Balance avec des arguments qui ne nous convainquent pas. Nous n’avons
pas de correspondance à proposer.
Ecla ira g e d e s sig n es d u zo d ia q u e p a r l es my th e s (2 )
Pa g e 1 9
XV – LA CONSTELLATION DE LA VIERGE
Elle représente, Érigone, fille d’Icarios, qui voua à son père un amour jusqu’à la mort.
En Icaria habitait un paysan, nommé Icarios, en
compagnie de sa fille Érigone (née avec l'aube) et d'une
chienne appelée Maïra (l'Étincelante). Accueillant sans le
savoir le dieu Dionysos sous son toit, il lui offre un repas
frugal arrosé de lait. En reconnaissance de cette
hospitalité simple et cordiale, Dionysos lui donne un plant
de vigne et lui apprend à transformer son fruit en vin.
Icarios se met donc à cultiver la vigne et à produire du vin.
Il place sur son chariot une outre remplie de vin et prend
seul la route afin de présenter le don de Dionysos aux
bergers de l'Attique. Ceux-ci, ne devinant pas ses effets,
en consomment sans mesure et s'enivrent. Ils s'imaginent
qu'on leur a donné du poison et tuent Icarios à coups de
bâtons en abandonnant son cadavre au pied d'un arbre.
Érigone s'inquiète de l'absence de son père pendant des
semaines et des mois, mais reconnaît aussitôt dans le
hurlement de la chienne un indice de la mort de son père. Elle part avec Maïra à la recherche de son père.
Tenant dans sa gueule un vêtement du disparu, Maïra conduit sa maîtresse directement au cadavre
d'Icarios. Inconsolable, Érigone se pend à l'arbre qui marque la sépulture de son père. La chienne apaise par
sa propre mort les mânes d'Érigone. (7)
La constellation du Bouvier qui se lève, avec celle de la Vierge, représentent Icarios
assassiné par les bergers ivres. Juste au-dessus de lui, à droite de la Vierge-Epigone, se
tiennent les chiens de chasse assimilés à Maïra. Sur la gauche est placée la constellation
de la Coupe pouvant évoquer la vigne et le vin. L’amour filial d’Erigone pour son père, l’a
conduit jusqu’à sa propre mort. Comme indiquée précédemment, la chienne joue le rôle
de psychopompe en guidant Erigone vers le cadavre de son père.
Une des interprétations que l’on peut donner à ce mythe est la suivante : Erigone est
l’image de l’âme emprisonnée dans le corps qui se souvient de son origine divine
incarnée par la figure de son père Icarios. Cette âme vierge de toutes relations sexuelles
voue à son père un amour inconditionnel. Dionysos, le dieu du vin et de l’ivresse, qui
déchaîne défoulements, délires, orgies ou extases mystiques, vient ici jouer les troublefêtes dans cet amour fusionnel.
Dans une variante du récit, il est dit que Dyonisos tombe amoureux d’Erigone, et que
pour la séduire, il se transforma en grappe de raisin. Erigone résiste à cet amour. Sa voie
ne passe pas par la chute dans le monde sensoriel qui, au travers de l’ivresse des bergers,
se retourne contre elle et son père. En mourant, elle symbolise la fin de l’âge d’argent, et
tout comme Astrée, elle retourne au ciel laissant sur terre s’étendre l’âge de Bronze.
Voici un résumé à partir « Des travaux et des jours » d’Hésiode, des différents âges par
lesquels passe l’humanité :
AGE D’OR – Les hommes de la race d'or ne connaissent ni la guerre ni le travail
de la terre ; pour eux, spontanément, la terre produit des biens en nombre.
Contemporains de Cronos, dieu souverain, les hommes de l'or incarnent la royauté juste,
la souveraineté respectueuse de la dikè.
Ecla ira g e d e s sig n es d u zo d ia q u e p a r l es my th e s (2 )
Pa g e 2 0
AGE D’ARGENT – Au contraire, les hommes d'argent, tout aussi étrangers que les
premiers à la guerre et au labeur, représentent la souveraineté inique, la royauté de
l'hubris ; ils refusent de sacrifier aux puissances de l'Olympe, et ne peuvent s'abstenir
entre eux d'une folle démesure.
AGE DE BRONZE – À la fonction de souveraineté, représentée par les deux
premières races, les deux suivantes opposent leur activité guerrière. Tout entier voués à
la guerre et à ses œuvres, les hommes de bronze et les héros sont deux modèles
antithétiques du combattant : les premiers sont pure violence, ils succombent sous les
coups les uns des autres, et disparaissent dans l'oubli sans recevoir aucune marque
d'honneur.
AGE DES HEROS – Ce sont des guerriers justes dont la force vient se mettre au
service du pouvoir exercé par le Bon Souverain, conformément à la justice. En
récompense de leurs vertus, les héros ont accès à l'île des Bienheureux où, désormais,
leur vie s'écoule sans fin, semblable à celle des dieux immortels.
AGE DE FER – À ces deux premiers paliers, de caractère essentiellement
mythique, l'âge de fer vient opposer un tableau de la vie humaine dominé par
l'ambiguïté et le mélange des contraires. Tout aspect positif est contrebalancé par une
part négative : l'homme implique la femme ; la naissance, la mort ; la jeunesse, la
vieillesse ; l'abondance, la peine ; le bonheur, le malheur. L’homme a le choix entre deux
genres de vie : ou bien respecter la dikè, et pratiquer la justice, il peut, en travaillant la
terre comme les dieux l'ont voulu, compenser le mal par le bien ; ou bien, être entraîné
par l'hubris, poussé par la démesure, et s'abandonner au mal, faire violence à l'hôte,
maltraiter son père, refuser de nourrir ses vieux parents, mépriser les serments et ne
croire qu'en la violence.
Tels sont les aspects sombres d'un âge à propos duquel Hésiode évoque le temps proche
où les fils seront semblables à leur père, et où les hommes naîtront vieux, avec les
tempes blanches. Au terme du cycle qui commence dans la pure justice de l'âge d'or,
Hésiode annonce, à la manière d'un prophète, un âge de pure violence, tout entier
abandonné au surdroit. (8)
DEME T ER
« Je chante Déméter aux beaux cheveux, Démeter l’auguste déesse, et sa fille, la jeune
vierge aux graciles chevilles, qu’un jour lui ravit Hadès, roi des enfers, avec le consentement de Zeus dont la voix gronde sous la voûte du ciel. » (Hymne à Démeter, Homère).
L’histoire de Déméter et du rapt de sa fille Perséphone par Hadès, constitue à nouveau la
marque d’une transition entre un âge d’insouciance et d’innocence, d’éternel printemps
à celui d’un âge laborieux rythmé par les saisons.
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Pa g e 2 1
Déméter, fille de Cronos et de Rhéa, est la
déesse de la terre cultivée et fertile, tout
particulièrement la divinité du Blé. Sa fille
unique Perséphone grandit heureuse et
enjouée au milieu des autres enfants du
maître de l’Olympe. Son oncle Hadès
tombe éperdument amoureux d’elle. Alors
qu’elle est entrain de cueillir un narcisse
dans un jardin paradisiaque, il entrouvre la
terre, elle pousse un cri de surprise, il
apparaît et l’entraîne avec lui aux enfers.
Déméter entendant le cri de sa fille, se
précipite mais ne la trouve pas. L’angoisse
au cœur, elle parcourt le monde entier, à
sa recherche, sans boire, sans manger,
sans se maquiller d’aucune sorte. Elle
apprend enfin par Hélios, le soleil qui voit
tout, qui est le ravisseur. Elle décide alors
de ne plus remonter au ciel et d’abdiquer
ses prérogatives de déesse jusqu'à ce
qu’elle ait retrouvé sa fille. Sous les
apparences d’une vieille femme, elle visite
les cités des hommes, observe leurs
travaux, puis s’assoit sur « la pierre sans
joie », et échoue enfin au milieu des
vieilles qui papotent à la cour du roi
Céléos. L’une d’elle, Iambé, réussit à la
faire sourire avec ses badinages. Le jeûne
est rompu. Elle s’engage comme nourrice
et tente de rendre Démophon immortel.
Déméter de Cnide, Léocharès,
330 av. J.-C.,
Mais cet exil de la déesse rend la terre
stérile et Zeus, responsable de l’ordre du
monde, exige d’Hadès qu’il rende
Perséphone. Or celle-ci a goûté du grain de
grenade qui la lie définitivement aux enfers.
Un compromis est pourtant trouvé :
Perséphone monte vers le ciel avec sa mère
aux premières pousses de printemps, et
retourne dans son séjour souterrain avec les
semailles de l’automne.
Nous retrouvons tout au long de ce récit, plusieurs des caractéristiques attribuées au
signe de la Vierge. Face au rapt de Perséphone, Déméter n’use pas de la force comme
l’aurait fait un héros solaire ; elle fait inertie – sens de l’élément terre – et entre dans une
phase de jeûne, de déprime, la perte de sa fille s’accompagnant d’un sentiment de
culpabilité de ne pas avoir su protéger celle-ci. Les problèmes d’anorexie impliquent
souvent l’axe Vierge – Poissons, en association avec des aspects planétaires tels que Lune
– Saturne ou Lune – Pluton. Lorsque la déesse est en dépression, la terre devient stérile à
l’image du signe. Comme son régent est Mercure, la solution fait appel à la raison ; un
compromis est trouvé sur la base d’un partage. Désormais, Perséphone partagera son
temps entre son rôle de compagne d’Hadès et de fille à Déméter. L’axe de la terre s’est
incliné et les quatre saisons alternent tout au long de l’année.
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Pa g e 2 2
T R A V A U X D’ H E R A C L E S
Alice A.Bailey, sous la conduite du tibétain, relie ce signe au travail consistant à rapporter
la ceinture d’Hyppolyte, la reine des amazones, à la fille d’Eurysthée qui la désirait.
Si l’on met en avant le côté guerrier de ces femmes formant un peuple sauvage et
redoutable, à cheval toute la journée, il est quelque peu osé de voir en elles un portrait
de la femme Vierge, discrète, effacée. En revanche, le travers du signe, lorsqu’il
s’accompagne d’une dominante planétaire mâle dissonante et qu’il se combine avec le
Sagittaire, peut conduire la femme à rejeter l’homme, ce qui est l’idéal des amazones.
Voici comment Diodore De Sicile décrit ce peuple guerrier.
Auprès du fleuve Thermodoon, était jadis un peuple puissant gouverné par des femmes qui
portaient les armes à l'exemple de leur mari. Mais on dit qu'une de leurs reines, distinguée
par sa force et par sa bravoure, leva une armée qui ne fut composée que de femmes. Elle les
exerça pendant quelque temps et les conduisit ensuite contre quelques-uns de ses voisins. Ses
succès lui ayant enflé le cœur, elle mena son armée plus loin, et la fortune la favorisant de
plus en plus, elle se dit d'abord fille de Mars. Elle contraignit ensuite les hommes de travailler
à la laine et aux autres ouvrages des femmes pendant que les femmes iraient à la guerre et
auraient en toutes choses une autorité absolue sur les hommes. Elles estropiaient les bras et
les jambes à leurs enfants mâles dès qu'ils venaient au monde afin de les rendre incapables de
tous les exercices militaires. Elles brûlaient la mamelle droite aux filles de peur que cette
partie qui s'avance ne les empêcha de tirer de l'arc. C'est cette pratique qui leur a fait donner
le nom d'Amazones. Cette même reine qui était intelligente en tout, bâtit une grande ville à
l'embouchure du Thermodoon. Elle la nomma Themiscyre et elle y fit élever un magnifique
palais. Après avoir établi une excellente discipline parmi ses troupes, elle porta son empire
jusqu'au-delà du Tanaïs et elle fut tuée enfin dans une bataille où elle avait combattu
vaillamment. Sa fille lui succéda et la surpassa même en quelques-unes de ses actions. Dès sa
plus tendre jeunesse elle menait les filles à la chasse et leur faisait faire tous les jours
quelques exercices de guerre. Elle institua des sacrifices en l'honneur de Mars et
de Diane surnommée Tauropole. Elle porta ses armes fort avant, au-delà du Tanaïs et joignit
à ses états tout le pays qui s'étend depuis ce fleuve jusqu'à la Thrace. Étant revenue chargée
de dépouilles, elle éleva des temples somptueux aux dieux que nous venons de nommer, et
s'acquit l'amour de ses sujets par la modération et la justice de son gouvernement. Revenant
du côté de l'Asie, elle en conquit une partie considérable et étendit sa domination jusque dans
la Syrie. Les reines qui lui succédèrent soutinrent l'honneur de leur race et firent toujours
croître la gloire et la puissance de leur nation.
La plupart des travaux d’Héraclès consiste à combattre les résultats de déviances
énergétiques. La femme amazone délaisse, renie sa fonction féminine pour devenir un
rival de l’homme et l’affronter sur son propre terrain de la guerre. Il s’agit d’une
tentative maladroite de sublimation qui, au lieu de s’inscrire dans une dynamique
verticale, opère sur le plan horizontal de la confrontation stérile.
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Pa g e 2 3
Si l’on considère le féminin comme l’expression des forces de la nature, et le masculin
comme symbole des forces de l’Esprit, les amazones peuvent symboliser une tentative
de la matière à égaler l’esprit, à le vaincre au lieu de collaborer avec lui. Ce mythe rejoint
les aspirations modernes d’émancipation féminine, dont la dernière impulsion remonte
au début des années 1960, alors que se formait dans le ciel la conjonction Pluton Uranus
dans le signe de la Vierge.
Voici les coordonnées de naissance de treize femmes célèbres pour leur engagement
dans la cause féminine.
Nom, Prénom
BAUMER Gertrude
BEAUVOIR Simone de
BETTY Friedan
HALIMI Gisèle
KATTE Millett
LEMPERIERE Louise
MICHEL louise
PANKHURST Émeline
PELLETIER Madeleine
STEINEM Gloria
SULLEROT Evelyne
VEIL SIMONE
WEISS Louise
Date, heure naiss.
1873091208.0000
1908010904.3000
1921020404.0000
1927072716.3000
1934091419.4000
1903111701.0000
1830052917.0000
1858071421.3000
1874051823.3000
1934032522.0000
1924101011.0000
1927071308.1500
1893012516.0000
Long.
7E3600
002E2000
89W3520
10E1800
93W0535
1W4706
6E05
2W1500
2E2035
83W3319
2E19
007E1400
2E4600
Lat.
51N21
48N50
40N42
36N50
44N57
49N23
48N28
53N30
48N52
41N40
48N49
43N42
50N17
Pays
ALLEMAGNE O
FRANCE
USA ILLINOIS
TUNISIE
USA MINNESOTA
FRANCE 50
France 24
ROYAUME-UNI
France
USA OHIO
FRANCE 24
FRANCE
France
Ville
Hohenlimburg
Paris
Peoria
La goulette
Saint Paul
Barneville
Vroncourt
Manchester
Paris
Toledo
Montrouge (92)
NICE
ARRAS

Répartition des planètes
dans les signes du zodiaque
tropical.
*
Ce test sur un échantillon aussi
faible n’a aucune valeur statistique
juste indicative pour un travail
ultérieur. Le signe de la Vierge est
bien présent. On notera aussi 4
Ascendants Sagittaire.

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Ecla ira g e d e s sig n es d u zo d ia q u e p a r l es my th e s (2 )
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Pa g e 2 4
XVI – CONCLUSION
Parvenus au terme de cette exploration des mythes en corrélation avec les signes du
zodiaque, nous ressentons la richesse contenue dans ces récits épiques, souvent
tragiques, dans lesquels l’évolution positive de l’histoire passe le plus souvent par des
sacrifices de toutes sortes, véritables « Sésame » pour entrer dans le royaume de la
divinité.
Envisager l’interprétation d’un thème astrologique sous l’angle du sacrifice, c’est voir en
lui les ingrédients, les situations, les acteurs… en un mot, les mythes pouvant s’incarner
dans une existence. Il y a en eux une vie qui les traverse et qui continue de vibrer dans
notre ciel de naissance. Puissions-nous retrouver l’inspiration des poètes d’antan pour en
retranscrire l’ineffable parfum.
Notes et références
(1) « Si vous ne redevenez pas comme des enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume des
cieux » : Bible, Nouveau testament Mt 18, 3
(2) « L’homosexualité et le signe du Verseau ». Données de naissance puisées dans le logiciel
Astrodatabank V4
(3) « Mythe de Dédale et Icare » http://bcs.fltr.ucl.ac.be/metam/met08/m-08-152-259.htm « Les métamorphoses d’Ovide » - Livre VIII
(4) « Poème de Louis Menard » http://fr.wikisource.org/wiki/Prométhée_délivré
(5) Dans la mythologie aztèque, Mictlan est le royaume des morts sauf pour les guerriers
morts à la guerre, les femmes mortes en couches et les personnes touchées par la foudre. Ce lieu
mythique était toujours situé loin au nord. Le voyage vers ce lieu prenait quatre années mais le défunt
était accompagné par Xolotl. (Source : Wikipédia).
(6) Astrée, dans la mythologie grecque, Astrée ou Astrapé (en grec ancien Ἀ στράια / Astráia,
« la fille-étoile » ou Ἀ στραπή / Astrapé, « l'éclair ») est la fille de Zeus et Thémis (ou d'Astraéos et
d'Éos selon les versions). Elle et sa mère sont la personnification de la Justice. Astrée est la dernière
des immortelles à vivre parmi les humains durant l'Âge d'Or. Quand l'humanité est devenue corrompue
à l'Âge de Bronze, elle quitta la Terre et Zeus la plaça dans le Ciel sous la forme de la constellation de
la Vierge, tandis que la Balance de la Justice (son principal attribut) devint la constellation de
la Balance. Astrée est souvent identifiée à Dicé, déesse de la Justice, ou à Némésis (le Châtiment
divin). (Source : Wikipédia)
(7) Érigone : http://agora.qc.ca/thematiques/mort.nsf/Dossiers/Erigone
(8) Théorie des âges : Encyclopédie Universalis « HESIODE, VIIIe-VIIe siècle avant J.-C. »
Article écrit par Marcel DETIENNE.
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Bibliographie
La théogonie d’Hésiode. Traduction en français par M Patin, 1872 –
Bibliothèque numérique Gallica.
(2) Homère : L’Iliade. Traduit du grec par Frédéric Muglier – Edition Babel.
(3) Homère : Odyssée. Traduction de Leconte de l’Isle – Edition Pocket.
(4) Homère : Des héros et des dieux – Arléas
(5) Astronomiques de M. Manilius. Traduit en français par G. Pingré, numérisé par
Google.
(6) Ptolémée : Le livre unique de l’astrologie. Traduction de Pascal Charvet – Nil
Editions.
(7) L’Egypte ancienne et ses dieux. Jean-Pierre Corteggiani – Editions Fayard.
(8) Mythes, rêves et mystères. Mircea Eliade – Editions Folio Essais.
(9) Guides des mythes et des légendes. Myriam Philibert – Editions Dervy.
(10) Le symbolisme dans la mythologie grecque. Paul Diel – Editions Petite
Bibliothèque Payot.
(11) La genèse des Mythes. A.H. Krappe – Editions Payot.
(12) Mythologie grecque et romaine. Comelin – Editions France Loisirs.
(13) Le langage secret des étoiles et des planètes. Geoffrey Cornelius/ Paul
Devereux.
(14) Astrologie, racines secrètes et sacrées. Marie Delclos – Editions Dervy.
(15) Dieux et héros du zodiaque. Joëlle de Gravelaine – Editions Robert Laffont.
(16) Traité d’astrologie Galactique et de mythologie céleste. Robert Gouiran et
Francine Mercier – Editions Sar.
(17) Astrologie et mythologie. Marie Saint Rochel – Editions Anagramme
(18) Les étoiles fixes et les constellations en astrologie. Vivian E. Bobson. Pardès
(19) Le secret des constellations. Denis Labouré, 2008
(20) Les grands initiés Edouard. Schuré – Librairie académique Perrin
(21) Le dictionnaire des Symboles. Jean Chevalier /Alain Gheerbrant – Robert
Laffont.
(1)
___________________________________
– Pierre Cornuez –
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