Les déplacement domicile-travail dans le sillon lorrain : vers
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Les déplacement domicile-travail dans le sillon lorrain : vers
Conclusion Claude Bertsch, représentant de la fédération MIRABEL - Lorraine Nature Environnement au Conseil Économique et Social de Lorraine. Le représentant du Conseil Général du Bas-Rhin nous a montré qu’on pouvait faire beaucoup au niveau des déplacements domicile - travail, lorsque la volonté politique est présente. S’il faisait parvenir son pack PDE au Conseil Régional et aux Conseils Généraux de Lorraine, ça pourrait les inciter à travailler dans ce sens. On a vu que le Conseil Régional de Lorraine a fait des efforts importants pour le cadencement du TER. Il serait intéressant de rendre ce TER plus disponible aux zones périurbaines, avec la création de nouveaux arrêts desservant les grandes zones d’activité. Actisud à Metz, par exemple, se trouve à proximité de la voie ferrée. Ces arrêts devraient être intégrés aux Plans de Déplacements Urbains de nos grandes agglomérations, ce qui permettrait des progrès notables pour les déplacements dans ces agglomérations. Je souhaite parler également de tous nos petits déplacements quotidiens. Un déplacement sur deux fait 3 km, un déplacement sur quatre fait 1 km, un déplacement sur dix fait 500 m. Dans tous ces cas, les modes de déplacement doux sont appropriés. Que ce soit pour aller chercher sa baguette à la boulangerie, ou pour emmener ses enfants à l’école, il est très bon pour le physique comme pour le psychisme de faire ces petits trajets à pied. Souvent, si on prend en compte le temps de mettre sa voiture en route et de la sortir du garage, on va en fait plus vite à pied. Mais beaucoup prennent tout de même la voiture, nous voyons ce type d’exemple tous les jours autour de nous. Certains de nos pays voisins, comme l’Allemagne et la Hollande, intègrent systématiquement les pistes cyclables dans leurs infrastructures. Le département a actuellement presque toutes les routes sous son égide. Il faudrait intégrer dans toute rénovation ou construction de nouvelle route la présence de pistes cyclables. Beaucoup de personnes utiliseraient le vélo pour les trajets interurbains si elles disposaient de pistes sécurisées. Jusqu’à présent ce n’était pas une priorité, mais il faut mener une nouvelle réflexion pour faire évoluer cette situation. Jean-Claude Thomas, président du groupe de travail Intermodalité du Conseil Economique et Social Je suis chargé au sein du Conseil Economique et Social d’un groupe de travail sur l’intermodalité. Ce groupe d’une quinzaine de personnes travaille depuis avril dernier, afin de rendre un rapport pour la fin de l’année. Suite à un constat d’augmentation des migrations pendulaires, de nouvelles habitudes de vie, de temps libre, de consommation, de l’utilisation quasi exclusif de la voiture, d’une hausse du trafic, qui arrive à saturation, avec une dimension transfrontalière qui prend de plus en plus d’importance, l’objectif est de rechercher une meilleure organisation des transports. Nous avons engagé une réflexion sur les façons de rendre plus attractifs les modes de transport alternatifs. Nous réfléchissons à une refonte et une harmonisation des dessertes par rapport au TER, qui reste l’épine dorsale du réseau. Il est difficile de déplacer des gares, mais les autres modes de transport urbains ou interurbains, taxi ou covoiturage doivent permettre de se rabattre sur les gares. Il faut valoriser les pôles d’échange intermodaux. La réalisation qui est en cours à Nancy ira dans ce sens. Nous avons aussi une réflexion sur le cadencement, la tarification, la lisibilité de l’offre offerte au voyageur et l’information. Nous faisons des sorties sur le terrain qui nous permettent de se mettre dans la situation réelle de tout voyageur, qu’il aille au travail ou qu’il se déplace pour ses loisirs, en pensant aussi aux personnes à mobilité réduite. Le dossier que nous présenterons à la fin de l’année sera, j’espère, utile pour la mise en place d’une collaboration entre toutes les collectivités. 110 000 travailleurs frontaliers se rendent au Luxembourg, ce qui représente 70 % du nombre total des frontaliers. Parmi ses 70 %, 50 % sont français. Nous avons un solde migratoire déficitaire, une prépondérance des français à destination du Luxembourg, et un taux de chômage assez élevé. Il y a une nette corrélation entre l’économie et le phénomène frontalier. 10 % seulement des frontaliers qui se rendent au Luxembourg utilisent les transports en commun. Pourtant, depuis décembre dernier, la SNCF en tant que prestataire de service, et la Région en tant qu’Autorité Organisatrice, ont mis en place un meilleur cadencement. Il faut aller au delà de cette évolution qui ne suffit pas. Le transport est, au quotidien, synonyme de fatigue, stress, perte de temps. Pour la région lorraine, il y a entre 20 et 27 Autorités Organisatrices de Transports. Ce qui ne rend pas facile de travail d’harmonisation. Il faut une complémentarité de tous les modes de transport. Une augmentation du nombre de bus pénaliserait l’environnement. Même si on augmente la capacité des rames TER, il faut une complémentarité pour pouvoir absorber les voyageurs potentiels. Une personne changera ses habitudes et cessera d’utiliser son véhicule, si on lui propose une alternative qui utilise au maximum deux modes de transport. Si elle doit utiliser plus de deux modes de transports, elle gardera la solution voiture. Il y a trois freins à cette intermodalité : un frein institutionnel lié au nombre d’AOT important, un frein économique, car le budget transport par famille est relativement important et un frein culturel, car la notion de transport collectif n’est pas prise en compte dans son ensemble. Il faut consulter les utilisateurs actuels pour savoir quels sont leurs souhaits, mais aussi trouver les nouveaux utilisateurs. Pour définir la trame des futurs réseaux de transports collectifs, il faut tenir compte de ces clients potentiels. Les notions d’intermodalité et d’interopérabilité pourraient être intégrées dans un cadre législatif. Nos élus pourraient engager une démarche dans ce sens. L’esprit de transport collectif doit être développé dans le cadre de l’éducation scolaire. Si nous n’utilisons pas les transports collectifs, nos enfants n’auront pas l’habitude de les prendre. C’est à nous de leur proposer un autre mode de vie. Le titre unique de transport doit être favorisé. La carte SimpliCités est une première étape, qui va s’appliquer à tous les abonnés TER en janvier. Mais il faut aller au-delà et inciter toutes les Autorités Organisatrices de Transports à utiliser cette carte. Nos amis alsaciens ont lancé il y a 15 jours leur nouvelle carte qui intègre tous les types de transports en un titre unique. Il faut développer une tarification simple et lisible. Ca a été fait pour le TER, mais il faut l’harmoniser avec les autres AOT. Il faut surtout coordonner les grilles des horaires. En Lorraine, la SNCF change ses horaires en fin d’année, tandis que les autres AOT changent en septembre avec la rentrée scolaire. En harmonisant ce point, on enlèvera beaucoup de freins à l’intermodalité. L’information du voyageur doit être la plus claire possible, qu’elle soit sur papier, électronique ou visuelle. Il faut dépasser le cadre des réseaux de transport et prévoir une cellule qui regroupe l’information pour l’ensemble des voyageurs en une source commune. Pour les personnes à mobilité réduite, il faut une chaîne de déplacement comprenant l’accès pour les divers modes. Il faut créer des parcs relais, des parcs de rabattement, pour le covoiturage, ou pour les vélos. Les Plans de Déplacements Entreprises doivent être plus fréquents. Le développement de l’utilisation des voitures partagées se heurte à un aspect culturel sur lequel il faut réfléchir. Le covoiturage est une possibilité. Les rames de TER prennent actuellement 6 vélos, mais on pourrait les aménager pour en mettre davantage. 78 % des automobilistes conservent leur réflexe voiture malgré l’augmentation constante du coût des carburants. Parmi eux, seulement 3 à 4 % seraient favorable à l’utilisation des transports collectifs. Il y a encore des efforts à faire pour convaincre, mais on ne peut que progresser. Sur Metz, la moyenne des transports en communs est de 16,73 km/h, et sur Nancy de 23 km/h. Dans ce contexte, le vélo a aussi de l’avenir. Il faut aussi rappeler le coût réel d’utilisation d’une voiture : l’énergie utilisée, les gaz polluants, l’usure des pneumatiques… Les élus de tous bords doivent s’engager sur l’offre de transports collectif, et la faire connaître. Il y a un gros travail de communication à faire. Intervention de la salle (Philippe Leclercq – Conseiller Régional) : Vous avez bien fait d’interpeller les élus. Le sujet du bouleversement climatique va être un de ceux qui seront les plus traités dans le cadre des échéances électorales futures. Je m’étonne de voir ici moins d’une dizaine d’élus présents. C’est peu quand on sait l’importance qu’ils ont et le poids de leurs décisions. S’il n’y a pas de volonté politique, malgré toute la qualité des interventions d’aujourd’hui, on ne pourra pas progresser rapidement.