l`offre en oscilloscopes entrée de gamme s`étoffe

Transcription

l`offre en oscilloscopes entrée de gamme s`étoffe
S olutions
INST R U M E N T A T I O N É L E C T R O N I Q U E
L’offre en oscilloscopes e ntrée de gamme s’étoffe
Il y a près de 15 ans, en lançant un oscilloscope numérique à un prix attractif,
Tektronix a entamé sa conquête du marché des oscilloscopes entrée de gamme
dominé jusqu’alors par les appareils analogiques. Le constructeur américain a ainsi
acquis une bonne part de ce marché. Mais au fil des ans, de nombreux constructeurs, chinois en tête, s’invitent sur ce créneau devenu très convoité. Depuis peu,
il doit également faire face à Agilent et Lecroy, ses principaux concurrents dans le
domaine des oscilloscopes, qui disposent désormais d’une offre en la matière.
E
n 1996, avec son boîtier de 30 cm
de largeur, 15 cm de hauteur et
12 cm de profondeur, le TDS200
de Tektronix faisait une entrée remarquée sur le marché de l’oscilloscope
d’entrée de gamme. Par sa compacité, il se
démarquait clairement des appareils à tube
cathodique aux formes allongées. Son écran
LCD monochrome de 11,5 cm x 8,6 cm le
distinguait par de nouvelles possibilités
d’affichage des signaux, de mesures et de
configurations. Mais son design et son ergonomie inédits, n’étaient pas ses seules
particularités. Il s’agissait alors du premier
oscilloscope numérique à passer largement
sous la barre des
10 000 francs (environ
L’essentiel
1 500 euros). Le modèle TDS210 (60 MHz
 La concurrence s’intensifie
de bande passante) a
sur le marché des oscillosété en effet lancé au
copes numériques entrée
prix de 5 840 francs
de gamme.
(890 €) et le TDS220
 Le panel des modèles
(100 MHz de bande
disponibles s’est considérapassante) à 8 620 francs
blement élargi avec l’arrivée
(1 314 €). « Sur ce marde nouveaux acteurs.
ché de l’entrée de gamme
 Les écrans couleurs sont
nous avons été les premiers
de mise et les modèles
à innover de manière subsdotés de quatre voies
se multiplient.
tantielle tant au niveau du
prix que du format et en y
 Les premiers prix descendent
introduisant la technologie
largement sous les 1 000 €.
d’acquisition numérique, »
26
rappelle, Françoise Sango, directrice commerciale de la filiale française.
L’encombrement des modèles TDS200 était
en effet quatre fois moins important que
celui des oscilloscopes conventionnels, analogiques ou numériques. Et un oscilloscope
analogique entrée de gamme coûtait avant
ce lancement 20 à 50 % moins cher qu’un
appareil numérique de même catégorie.
Alors, la plupart du temps, faute de budget
suffisant, les services de fabrication, les établissements de dépannage et le secteur de
l’enseignement ne pouvaient se permettre
de s’équiper d’un oscilloscope numérique.
Depuis 1996, Tektronix, avec sa gamme
TDS200, remplacée depuis par les série
TDS1000 et TDS2000, fort de son prix attractif, a peu a peu conquis les secteurs traditionnellement réservés aux oscilloscopes
analogiques. Si bien qu’aujourd’hui, le numéro un mondial du domaine, détiendrait
en France la plus grosse part de marché des
oscilloscopes numériques d’entrée de
gamme. Il faut dire que ses principaux concurrents, Agilent et Lecroy notamment, lui ont
laissé le champ libre pendant une bonne
dizaine d’années en ne proposant pas de
produits directement rivaux. Ils investissent
aujourd’hui en force ce secteur avec des oscilloscopes numériques dont les prix démarrent à moins de 1 000 euros. Lecroy a lancé
fin 2008 sa famille WaveAce et Agilent la série
DSO1000 introduite fin 2009 qui compte
4 modèles (2 à 4 voies de 60, 100 et
200 MHz) dont le prix s’étend de 942 euros
à 1 991 euros. Depuis, le premier a complété fin 2009 sa gamme WaveAce, qui proposait 6 modèles de 60 à 300 MHz, par 5
appareils : un modèle de 2 voies pour
40 MHz de bande passante et 4 modèles de
4 voies de 60 à 300 MHz. Leur prix s’étalant
de 695 euros à 2 720 euros. Tektronix leur
fait face avec les gammes TDS1000B et
TDS2000B. La première est composée de
3 modèles de deux voies dotés d’un écran
monochrome dont les gammes de fréquences s’étendent de 40 à 100 MHz, la seconde
de 6 modèles de 2 ou 4 voies équipés d’un
écran couleur dont les bandes passantes
couvrent 60 à 200 MHz. Le prix de ces appareils commence à 790 euros pour finir à
2 120 euros.
Le marché des oscilloscopes entrée de
gamme est donc désormais très convoité.
Une étude réalisée par EBF indique qu’en
2009 les appareils de bande passante inférieure ou égale à 100 MHz représentent en
valeur 25 % du marché français.
Tektronix

Les appareils de la série TDS1000 de Tektronix sont dotés
d’un afficheur monochrome alors que ceux de la famille TDS2000
arborent un écran LCD couleur.
MESURES 823 - MARS 2010 - www.mesures.com
Etonnamment, cette part de marché serait
plus importante que dans les pays européens
limitrophes : environ 20 % en Allemagne et
15 % en Italie. Alors pourquoi les grands
constructeurs s’y sont si longtemps désintéressés ? Pour Pascal Derive, responsable marketing produits chez Metrix, « Hameg et
Metrix étaient historiquement bien représentés dans
le domaine de l’éducation. Les autres constructeurs
s’y sont intéressés lorsqu’ils se sont rendus compte
que ce marché était important, qu’il ne suivait pas
les mêmes cycles et qu’il était moins sujet aux aléas
des crises économiques que celui de l’industrie. Ces
deux dernières années, il n’a d’ailleurs pas connu la
baisse, voire l’effondrement, de celui de l’industrie et
de l’installation électrique ». De son côté, JeanMichel Catherin, fondateur de Testoon, site
Internet spécialisé dans la vente d’instruments qui distribue notamment les oscilloscopes de Lecroy et Metrix avance une autre
explication : « Tektronix a été seul pendant des
années sur le secteur des oscilloscopes numériques
entrée de gamme car il disposait d’une technologie
lui permettant de réaliser à faible coût des conversions analogiques/numériques de signaux à
1 Géch./s sur quelques dizaines de kilo-octets de
mémoire. Ce que ses concurrents ne maîtrisaient
vraisemblablement pas ». Car sur ces instruments, le convertisseur analogique/numérique et la mémoire sont intégrés sur le même
composant électronique. Ce qui réduit les
coûts mais n’autorise pas de grandes profondeurs mémoire. Pour offrir de plus longues
capacités mémoire, il faut séparer la mémoire
du circuit de conversion A/N. Ce qui exige
le recours à des bus et renchérit la fabrication
des appareils. De plus, l’intégration du convertisseur et de la mémoire sur le même circuit limite la consommation électrique.
L’appareil peut se contenter d’une plus petite
alimentation. Ce qui, ajouté au faible encombrement des écrans LCD, rend possible la
réalisation d’oscilloscopes plus compacts. De
fait, en la matière, qui peut le plus ne peut
Agilent a lancé
en 2009 la série DSO1000
comprenant des modèles
2 ou 4 voies qui couvrent
des gammes de fréquences
de 60 à 200 MHz.
pas forcément le moins.
« Quand on sait concevoir
des oscilloscopes de bande
passante de 500 MHz
voire plus, on pourrait
croire qu’il est facile de
fabriquer des appareils aux
bandes de fréquences plus
modestes. Mais les démarches de conception, de production et d’organisation
pour proposer des oscilloscopes entrée de gamme à
des prix compétitifs tout
en garantissant une certaine rentabilité ne sont
pas du tout les mêmes », observe Jean Laury,
directeur commercial de Lecroy France.
Pour proposer des appareils à des prix si attractifs, le seul savoir-faire du fabricant ne
suffit pas. La réduction de coûts de fabrication, comme pour la plupart des appareils
électroniques grand public, passe souvent
par la délocalisation de la production dans
les pays asiatiques. D’ailleurs, le français
Metrix du groupe Chauvin-Arnoux et l’allemand Hameg revendiquent leur statut de fabricant européen ; eux qui ont vu Tektronix
grignoter petit à petit des parts marchés sur
un secteur sur lequel ils étaient historiquement bien implantés : celui de l’enseignement. Là, le prix du matériel y est déterminant, les oscilloscopes analogiques et les
combiscopes (analogique doté de fonctions
numériques) ont longtemps régné en maî-
MESURES 823 - MARS 2010 - www.mesures.com
Agilent
tre. S’en est maintenant fini. « Le marché des
oscilloscopes analogiques décline de 20 à 30 % par
an. Celui des oscilloscopes mixtes est également en
déclin mais de façon beaucoup moins prononcée que
celui des analogiques. », indique Pascale Derive
(Metrix). Ce sont les fonctionnalités numériques des combiscopes (mesures par curseur, mémoire, etc.) alliées à leur technologie analogique d’acquisition qui autorise
l’affichage de signaux modulés et instables
de façon plus vivante qui ralentissent la chute
de leurs ventes.
Le déclin des oscilloscopes analogiques et
l’intérêt croissant pour les fonctionnalités
offertes par les appareils numériques, désormais disponibles à bas prix, ont donc laissé
la place aux spécialistes en la matière. Tektronix
se taille maintenant la plus grosse part de
marché en entrée de gamme mais elle est ➜
27
Solutions
Lecroy
cilloscopes les plus renommés. Distrame et
Radiospares, à l’instar de ce qui se fait dans la
grande distribution, se sont constitués une
gamme de marque distributeur : Française
d’Instrumentation pour le premier et IsoTech pour le second. « Nous avons développé
cette ligne d’instruments pour atteindre une nouvelle
catégorie de clients : ceux qui n’ont pas de besoins
hypertechniques et dont les attentes sont moins
pointues. Auparavant, nous n’avions pas de réponse
à ses demandes particulières. Cette gamme peut aussi
trix
faire office de produits d’appel pour attirer des
Me
clients qui découvriront alors que l’on distribue aussi
Les oscilloscopes OX6000 de Metrix se distinguent par leur forme, leur écran tactile
les grandes marques. Nous déployons d’ailleurs beauet leur port Ethernet intégré.
coup d’efforts pour promouvoir les marques leaders », explique Arnaud Buffard, chef de
➜ désormais très convoitée par ses homolo- projet marketing chez Radiospares. Sefram, le
gues américains Agilent et Lecroy. « Depuis fin spécialiste français des enregistreurs de si2008, on implante notre marque sur ce créneau. On gnaux, avec ou sans papier, propose égaleessaie de s’y faire connaître en proposant des produits ment une série d’oscilloscopes numériques
dotés de fonctionnalités supplémentaires à ceux qui entrée de gamme sous sa marque et sous
existent déjà. Nous disposons pour l’instant d’une celle de l’américain B&K Precision.
part peu significative de ce marché mais nous y Hameg pour sa part, qui commercialise des
avons une opportunité de croissance importante. oscilloscopes analogiques et mixtes de 40 à
Notre objectif est également de ne pas laisser les 200 MHz et dont le nom est reconnu sur ce
marques chinoises occuper ce terrain puis monter en créneau, ne souhaite pas entrer dans la
gamme », souligne Jean Laury (Lecroy). En guerre des oscilloscopes numériques entrée
effet, depuis quelques années des entreprises de gamme. « Nous adoptons une stratégie de repli
chinoises telles que Rigol ou encore Owon ont dans cette lutte car, quoi que l’on fasse, en fabriquant
lancé des oscilloscopes numériques entrée nos instruments en Europe continentale, à Francfort
de gamme à prix cassés. Car pour cette caté- plus précisément, nos concurrents arriveront toujours
gorie d’appareils, « le prix est le nerf de la à produire des appareils à des coûts moindres. Notre
guerre », reconnaît Pascal Grison, ingénieur volonté est plutôt de monter en gamme en proposant
commercial chez Agilent. Les constructeurs des produits plus performants en conservant un bon
historiques ont donc aligné leur prix sur rapport qualité/prix », rapporte Georges de
ceux des produits chinois. « Mais plutôt que de Coisy, ingénieur technico-commercial chez
continuer à réduire leur prix, les fabricants chinois Hameg Instruments France. Ainsi après avoir
ont tendance à renforcer leur gamme et à doper les lancé fin 2008 la série d’oscilloscopes nufonctionnalités de leurs appareils », constate Jean- mériques HMO3520 (2 et 4 voies pour
Michel Catherin qui distribue notamment 350 MHz de bande passante), l’entreprise a
ces deux marques via son site marchand annoncé fin 2009 le lancement du modèle
HMO2524 (4 voies pour 250 MHz de
Testoon.com.
Ce distributeur via Internet n’est évidem- bande passante). Ces deux familles propoment pas le seul à proposer un catalogue sent une option MSO pour l’acquisition de
multimarque. Equipements Scientifiques, 8 à 16 voies logiques en complément des
Distrame ou encore Radiospares représentent la entrées analogiques. Ces lancements sont
plupart, voire tous les constructeurs, d’os- d’autant plus remarquables, qu’il s’agit des
Fin 2009, Lecroy a complété
sa série WaveAce par des modèles
4 voies équipés d’une interface
Ethernet en standard.
28
premiers oscilloscopes du constructeur allemand dotés d’une technologie d’acquisition des signaux uniquement numériques
et d’un écran couleur. Cette série pourrait
sans doute encore s’étoffer à l’avenir par des
appareils offrant des bandes de fréquences
supérieures.
Pascal Derive assure que Metrix pour sa part
« ne confie pas la définition, la conception et la
production de ses oscilloscopes à des tiers afin de
conserver la maîtrise totale du produit et notre savoir-faire historique ». Les oscilloscopes numériques du français se distinguent par ailleurs
par leur forme pyramidale inédite, leurs couleurs bleue et grise, leur face avant sans boutons rotatifs et leur écran tactile couleur ou
monochrome. Ils se démarquent également
par leur résolution verticale sur 10 bits et
leur sensibilité allant jusqu’à 100 V/division.
La gamme OX6000 comprend des modèles
deux voies de 60 et 200 MHz de bande passantes dont les prix s’étendent de 900 à
1 460 euros.
L’éducation ciblée
On le voit, l’offre en oscilloscope numérique
s’est considérablement étoffée dans l’entrée
de gamme ces dernières années. Elle vise
principalement l’électronicien amateur, les
applications de réparation et de maintenance
industrielle, le secteur de l’éducation, etc. Ce
dernier représenterait à lui seul une bonne
part de ce marché. « 30 à 50 % selon les années », estime Pascal Grison d’Agilent. « En gros,
le marché se répartit à part égale entre l’éducation
et l’industrie », indique pour sa part JeanMichel Catherin (Testoon). Les établissements
scolaires et universitaires doivent en effet
s’équiper de nombreux appareils pour mettre en place les séances de travaux pratiques.
Le prix d’achat est l’un des principaux critères de choix. C’est d’ailleurs pour cela que
Lecroy vient de lancer le modèle WaveAce
101 (40 MHz, 2 voies) vendu 695 euros.
Principal objectif : « positionner un oscilloscope
à un prix d’appel intéressant visant notamment le
marché de l’éducation », rapporte Jean Laury
(Lecroy). « Notre gamme d’instruments TDS1000
répond aux exigences du domaine de l’éducation
mais également à toutes applications génériques pour
lesquelles il est nécessaire de vérifier et de visualiser
des signaux électroniques. Leur prix les rend accessibles à toute entreprise disposant d’un petit budget », explique Mathias Charriot, ingénieur
commercial chez Tektronix. Les constructeurs
s’implantent massivement sur ce marché car
dans les domaines des oscilloscopes peu
chers une commande acquise peut en déclencher beaucoup d’autres pour des produits de même catégorie mais aussi pour
MESURES 823 - MARS 2010 - www.mesures.com
Owon
Solutions
Le modèle MSO7102T d’Owon
propose 16 entrées numériques
en complément des deux voies
analogiques pour moins
de 900 euros. Sa bande passante
est de 100 MHz.
des instruments de gamme supérieure. Un
fabricant leader ne va pas forcément gagner
beaucoup d’argent sur la vente d’un produit, mais il peut espérer que l’application
de l’utilisateur évolue et qu’elle exige l’emploi d’un appareil plus performant. Et en
positionnant sa marque dans l’éducation, il
espère séduire les futurs techniciens et ingénieurs qui seront plus tard, dans l’industrie, des utilisateurs et acheteurs potentiels.
L’image de marque est également un critère
décisif : « le choix du produit repose sur un mélange
entre l’argent que l’on veut y mettre et la confiance
que l’on porte à une marque. Mais à prix équivalent,
un client choisira une marque », assure JeanMichel Catherin (Testoon). Derrière une marque connue, subsiste l’idée de qualité du
service après-vente, de compétences techniques, du sérieux et de la réputation du fabricant… « L’introduction de la série DSO1000 a
répondu à la demande des utilisateurs qui souhaitaient des appareils d’entrée de gamme à un budget
équivalent aux produits chinois supportés par des
centres techniques, de métrologie et de SAV, plus
réactifs, expérimentés et de proximité. La pérennité
de l’investissement est garantie par le choix d’un
grand constructeur », argumente Pascal Grison
d’Agilent. « Mais peut-on s’attendre à la qualité
habituelle de ses marques lorsque certains constructeurs ont confié à des entreprises partenaires la conception et la fabrication de ces instruments dont
certaines n’ont pas l’expérience de ce genre d’appareil ? », s’interroge Pascale Derive (Metrix).
Quoi qu’il en soit, même pour des modèles
entrée de gamme, les fabricants offrent des
garanties. A titre d’exemple Radiospares garantit trois ans les appareils de sa gamme IsoTech, de même qu’Agilent Technologies, Lecroy
et Rigol. Sefram porte cette garantie à dix ans
alors que les OX 6062E-M et l’OX 6152 de
Metrix et lesTDS1000 etTDS2000 de Tektronix
sont garantis à vie. « Cette garantie reste valable
cinq ans après la fin de leur fabrication (arrêt de la
gamme) avec une période minimale de la garantie
de 10 ans après leur date d’achat, précise
Françoise Sango de Tektronix. Avec ce niveau de
garantie, le client est assuré de ne pas avoir de coûts
de réparation supplémentaires et de ne pas payer
deux fois l’appareil. Nous sommes par ailleurs le
seul fabricant qui maîtrise la conception et la fabrication de A à Z depuis les sondes de mesures
jusqu’aux oscilloscopes. »
L’embarras du choix
La multiplication des modèles entrée de
gamme offre certes un plus grand choix.
Mais il est compliqué pour les utilisateurs de
MESURES 823 - MARS 2010 - www.mesures.com
sélectionner l’appareil qui leurs convient.
Après le prix, le second critère est la bande
passante de l’appareil puis sa disponibilité,
mais de petites particularités, dont le look,
peuvent aussi faire la différence. Ceux qui
travaillent sur une technologie spécifique
vont choisir la gamme de fréquences en
fonction de la cadence du bus concerné.
Mais la plupart des utilisateurs achètent un
oscilloscope pour le garder longtemps. « Ils
acquièrent un produit pour répondre à un besoin
d’aujourd’hui et préfèrent disposer d’une réserve
pour les évolutions futures », note Jean-Michel
Catherin (Testoon). Ainsi, de nombreux instruments d’entrée de gamme sont maintenant équipés de 4 voies d’entrée. Les utilisateurs optent en nombre pour cette option
qui leur procure un grand confort d’utilisation. « Auparavant, les appareils 4 voies étaient
chers. Les gens essayaient donc de se débrouiller avec
2 voies seulement. Maintenant avec 300 euros
d’écart, ils peuvent s’offrir un oscilloscope 4 voies »,
poursuit Jean-Michel Catherin. Ce qui n’est
pas du luxe pour contrôler une carte électronique numérique : acquisition des signaux
d’horloge, de deux entrées et d’une sortie.
« Les modèles 2 voies sont choisis pour une con- ➜
29
Solutions
Rigol
L’Ethernet arrive
Hameg préfère monter en gamme avec une famille
d’oscilloscopes offrant 250 et 350 MHz de bande passante.
pas indispensables et s’adressent à des niches.
La plupart des modèles disposent d’une palette de fonctions mathématiques et notamment du calcul de la transformée de Fourier
d’un signal (FFT). D’autres autorisent de
réaliser des tests de type bon/mauvais à partir d’un gabarit du signal à contrôler défini
par l’utilisateur et intègrent même des filtres
numériques basiques (passe-bas, passe-haut,
passe-bande, extraction de bande). « Une bibliothèque de masques peut également être sauvegardée en mémoire pour le dépannage de différentes
cartes électroniques », note Pascal Grison
(Agilent). En fait, l’effet volume sur le marché
des oscilloscopes entrée de gamme autorise
le développement de circuits Asic intégrant
toutes sortes de fonctionnalités avancées.
Côté affichage, les écrans couleur se généralisent et des fonctions zoom avec double base
de temps sont également disponibles.
Côté interface, le port RS-232 est encore
souvent proposé en standard sur les oscilloscopes numériques d’entrée de gamme.
Pour piloter les instruments par un PC et
transférer des valeurs mesurées et les paramètres de configuration, l’interface GPIB
est clairement en perte de vitesse. Elle
équipe très peu d’appareils. En revanche, les
ports USB se multiplient. Tous les modèles
ou presque sont dotés d’un port USB en
face avant pour y connecter une clé mémoire sur laquelle l’utilisateur pourra sauvegarder toutes sortes d’informations : paramétrage, vues d’écran, formes d’ondes,
gabarit de test, résultats de mesures
automatiques, etc. Sauf Metrix qui a opté
pour un enregistrement sur une carte mémoire de type SD. A l’arrière du boîtier, on
trouve souvent un ou deux autres ports USB
pour le contrôle et l’échange d’informations avec un PC. Bien entendu, chaque
fournisseur associe un logiciel spécifique à
Le modèle DS1102D de Rigol offre
une profondeur mémoire de 1Mpts
et 16 voies numériques.
30
sa gamme de produit. Tektronix propose les
logiciels OpenChoice et SignalExpress. « Le
premier autorise le transfert et la visualisation
d’images et de données dans un environnement dédié
ou directement vers Word ou Excel alors que le second développé avec National Instruments délivre
des capacités d’analyses étendues et le contrôle à
distance par PC », décrit Mathias Charriot
(Tektronix).
Hameg
➜ trainte de prix », confirme Mathias Charriot
(Tektronix). Pour l’analyse de bus numérique,
Rigol a complété les 2 voies des modèles
DS1052D (50 MHz, 1 190 euros) et
DS1102D (100 MHz, 1 490 euros) par
16 entrées numériques. Chez Owon, cette
fonctionnalité est disponible sur les modèles
MSO5022S (2 voies, 25 MHz, 599 euros) et
MSO7102T (2 voies, 100 MHz, 865 euros).
Chez Tektronix, les 16 entrées numériques ne
sont accessibles qu’à partir de la série
MSO2000 (2 ou 4 voies) dont le prix démarre à 3 290 euros (2 voies, 100 MHz).
« Le MSO5022 d’Owon est l’oscilloscope pour
signaux mixtes le moins cher du marché. Il vise
notamment le secteur de l’éducation. La possibilité
d’acquérir des signaux numériques en complément
des signaux analogiques (MSO) intéresse beaucoup
de gens même s’ils ne l’utilisent pas vraiment. Car
auparavant la fonction MSO doublait le prix de
l’appareil. Il fallait donc vraiment en avoir l’utilité.
Alors qu’aujourd’hui, on peut y accéder pour 15 à
20 % de plus que le prix d’un appareil classique »,
remarque Jean-Michel Catherin (Testoon).
Une fois les choix de la bande passante, du
nombre de voies et de la gamme de prix
arrêtés, il reste encore de nombreux appareils en liste. Les instruments présentent tous
des différences, mais qui ne portent pas sur
les fondamentaux. Chaque marque met l’accent sur une fonctionnalité. Lecroy met par
exemple en avant le nombre de mesures
automatiques disponibles. « 32 paramètres
peuvent s’afficher dans un tableau sous la courbe à
l’écran mais 4 paramètres peuvent être visualisés
simultanément sans masquer les formes d’onde. Les
mesures, comme l’écart temporel ou en phase entre
deux fronts situés sur deux courbes différentes, fait
partie des particularités de la gamme WaveAce »,
avance Jean Laury (Lecroy). Ses concurrents
Agilent et Tektronix proposent respectivement
23 mesures automatiques sur le DSO1000
et 11 mesures sur la gammeTDS1000/2000.
Si les mesures des temps de montée et de
descente, d’amplitude (min/max et pic à
pic), de fréquence, de période, de valeurs
efficaces, etc. sont des fonctions utilisables
par tous quotidiennement, d’autres ne sont
Certaines interfaces USB compatibles
PictBridge rendent possible l’impression directe de vues d’écran sans passer par un ordinateur. « Cela répond à une forte demande d’utilisateurs qui souhaitent pouvoir employer des
imprimantes standard du marché avec leurs oscilloscopes », indique Pascal Grison (Agilent). Pour
pouvoir commander l’oscilloscope au-delà
des quelques mètres autorisés par une liaison
USB, certains instruments sont désormais
pourvus d’une interface Ethernet. « Tous les
modèles 4 voies de la famille WaveAce que nous
venons de lancer sont équipés en standard de cette
interface qui n’était pas disponible sur les autres
modèles », souligne Jean Laury (Lecroy).
Ethernet est en effet de plus en plus réclamé
par les utilisateurs pour le contrôle des instruments sur des bancs de test. Metrix a également équipé ses instruments deux voies
de la série OX6000 de cette interface en
complément d’une liaison RS-232, le port
USB étant une option. « Grâce à un serveur Web
intégré, il est possible de piloter les appareils et de
visualiser les courbes à distance sans charger aucun
logiciel spécifique sur le PC », rapporte Pascal
Derive (Metrix).
Enfin, concernant les caractéristiques d’acquisition, ces oscilloscopes numériques
d’entrée de gamme affichent en général
des vitesses d’acquisition de 250 Méch./s
à 2 Géch./s avec la possibilité pour certains
modèles de doubler leur cadence d’échantillonnage en entrelaçant les voies. Leur
mémoire d’acquisition va pour la plupart
des instruments de 2,5 Kpoints/voie à
10 Kpoints/voie avec la aussi la possibilité
de multiplier par deux sur certains appareils cette profondeur en combinant les
entrées. « Ce qui suffit amplement à la visualisation des signaux qui est la principale vocation de ces
appareils. Les capacités mémoires plus importantes
sont nécessaires pour des analyses plus approfondies », observe Jean-Michel Catherin
(Testoon). On notera toutefois que les appareils DS1052 et DS1102 de Rigol et ceux de
la série 5400 de Sefram proposent des profondeurs mémoire atteignant respectivement 1 Mpoints/voie et 2 Mpoints/voie.
Youssef Belgnaoui
MESURES 823 - MARS 2010 - www.mesures.com

Documents pareils