l`offre en oscilloscopes entrée de gamme s`étoffe
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l`offre en oscilloscopes entrée de gamme s`étoffe
S olutions INST R U M E N T A T I O N É L E C T R O N I Q U E L’offre en oscilloscopes e ntrée de gamme s’étoffe Il y a près de 15 ans, en lançant un oscilloscope numérique à un prix attractif, Tektronix a entamé sa conquête du marché des oscilloscopes entrée de gamme dominé jusqu’alors par les appareils analogiques. Le constructeur américain a ainsi acquis une bonne part de ce marché. Mais au fil des ans, de nombreux constructeurs, chinois en tête, s’invitent sur ce créneau devenu très convoité. Depuis peu, il doit également faire face à Agilent et Lecroy, ses principaux concurrents dans le domaine des oscilloscopes, qui disposent désormais d’une offre en la matière. E n 1996, avec son boîtier de 30 cm de largeur, 15 cm de hauteur et 12 cm de profondeur, le TDS200 de Tektronix faisait une entrée remarquée sur le marché de l’oscilloscope d’entrée de gamme. Par sa compacité, il se démarquait clairement des appareils à tube cathodique aux formes allongées. Son écran LCD monochrome de 11,5 cm x 8,6 cm le distinguait par de nouvelles possibilités d’affichage des signaux, de mesures et de configurations. Mais son design et son ergonomie inédits, n’étaient pas ses seules particularités. Il s’agissait alors du premier oscilloscope numérique à passer largement sous la barre des 10 000 francs (environ L’essentiel 1 500 euros). Le modèle TDS210 (60 MHz La concurrence s’intensifie de bande passante) a sur le marché des oscillosété en effet lancé au copes numériques entrée prix de 5 840 francs de gamme. (890 €) et le TDS220 Le panel des modèles (100 MHz de bande disponibles s’est considérapassante) à 8 620 francs blement élargi avec l’arrivée (1 314 €). « Sur ce marde nouveaux acteurs. ché de l’entrée de gamme Les écrans couleurs sont nous avons été les premiers de mise et les modèles à innover de manière subsdotés de quatre voies se multiplient. tantielle tant au niveau du prix que du format et en y Les premiers prix descendent introduisant la technologie largement sous les 1 000 €. d’acquisition numérique, » 26 rappelle, Françoise Sango, directrice commerciale de la filiale française. L’encombrement des modèles TDS200 était en effet quatre fois moins important que celui des oscilloscopes conventionnels, analogiques ou numériques. Et un oscilloscope analogique entrée de gamme coûtait avant ce lancement 20 à 50 % moins cher qu’un appareil numérique de même catégorie. Alors, la plupart du temps, faute de budget suffisant, les services de fabrication, les établissements de dépannage et le secteur de l’enseignement ne pouvaient se permettre de s’équiper d’un oscilloscope numérique. Depuis 1996, Tektronix, avec sa gamme TDS200, remplacée depuis par les série TDS1000 et TDS2000, fort de son prix attractif, a peu a peu conquis les secteurs traditionnellement réservés aux oscilloscopes analogiques. Si bien qu’aujourd’hui, le numéro un mondial du domaine, détiendrait en France la plus grosse part de marché des oscilloscopes numériques d’entrée de gamme. Il faut dire que ses principaux concurrents, Agilent et Lecroy notamment, lui ont laissé le champ libre pendant une bonne dizaine d’années en ne proposant pas de produits directement rivaux. Ils investissent aujourd’hui en force ce secteur avec des oscilloscopes numériques dont les prix démarrent à moins de 1 000 euros. Lecroy a lancé fin 2008 sa famille WaveAce et Agilent la série DSO1000 introduite fin 2009 qui compte 4 modèles (2 à 4 voies de 60, 100 et 200 MHz) dont le prix s’étend de 942 euros à 1 991 euros. Depuis, le premier a complété fin 2009 sa gamme WaveAce, qui proposait 6 modèles de 60 à 300 MHz, par 5 appareils : un modèle de 2 voies pour 40 MHz de bande passante et 4 modèles de 4 voies de 60 à 300 MHz. Leur prix s’étalant de 695 euros à 2 720 euros. Tektronix leur fait face avec les gammes TDS1000B et TDS2000B. La première est composée de 3 modèles de deux voies dotés d’un écran monochrome dont les gammes de fréquences s’étendent de 40 à 100 MHz, la seconde de 6 modèles de 2 ou 4 voies équipés d’un écran couleur dont les bandes passantes couvrent 60 à 200 MHz. Le prix de ces appareils commence à 790 euros pour finir à 2 120 euros. Le marché des oscilloscopes entrée de gamme est donc désormais très convoité. Une étude réalisée par EBF indique qu’en 2009 les appareils de bande passante inférieure ou égale à 100 MHz représentent en valeur 25 % du marché français. Tektronix Les appareils de la série TDS1000 de Tektronix sont dotés d’un afficheur monochrome alors que ceux de la famille TDS2000 arborent un écran LCD couleur. MESURES 823 - MARS 2010 - www.mesures.com Etonnamment, cette part de marché serait plus importante que dans les pays européens limitrophes : environ 20 % en Allemagne et 15 % en Italie. Alors pourquoi les grands constructeurs s’y sont si longtemps désintéressés ? Pour Pascal Derive, responsable marketing produits chez Metrix, « Hameg et Metrix étaient historiquement bien représentés dans le domaine de l’éducation. Les autres constructeurs s’y sont intéressés lorsqu’ils se sont rendus compte que ce marché était important, qu’il ne suivait pas les mêmes cycles et qu’il était moins sujet aux aléas des crises économiques que celui de l’industrie. Ces deux dernières années, il n’a d’ailleurs pas connu la baisse, voire l’effondrement, de celui de l’industrie et de l’installation électrique ». De son côté, JeanMichel Catherin, fondateur de Testoon, site Internet spécialisé dans la vente d’instruments qui distribue notamment les oscilloscopes de Lecroy et Metrix avance une autre explication : « Tektronix a été seul pendant des années sur le secteur des oscilloscopes numériques entrée de gamme car il disposait d’une technologie lui permettant de réaliser à faible coût des conversions analogiques/numériques de signaux à 1 Géch./s sur quelques dizaines de kilo-octets de mémoire. Ce que ses concurrents ne maîtrisaient vraisemblablement pas ». Car sur ces instruments, le convertisseur analogique/numérique et la mémoire sont intégrés sur le même composant électronique. Ce qui réduit les coûts mais n’autorise pas de grandes profondeurs mémoire. Pour offrir de plus longues capacités mémoire, il faut séparer la mémoire du circuit de conversion A/N. Ce qui exige le recours à des bus et renchérit la fabrication des appareils. De plus, l’intégration du convertisseur et de la mémoire sur le même circuit limite la consommation électrique. L’appareil peut se contenter d’une plus petite alimentation. Ce qui, ajouté au faible encombrement des écrans LCD, rend possible la réalisation d’oscilloscopes plus compacts. De fait, en la matière, qui peut le plus ne peut Agilent a lancé en 2009 la série DSO1000 comprenant des modèles 2 ou 4 voies qui couvrent des gammes de fréquences de 60 à 200 MHz. pas forcément le moins. « Quand on sait concevoir des oscilloscopes de bande passante de 500 MHz voire plus, on pourrait croire qu’il est facile de fabriquer des appareils aux bandes de fréquences plus modestes. Mais les démarches de conception, de production et d’organisation pour proposer des oscilloscopes entrée de gamme à des prix compétitifs tout en garantissant une certaine rentabilité ne sont pas du tout les mêmes », observe Jean Laury, directeur commercial de Lecroy France. Pour proposer des appareils à des prix si attractifs, le seul savoir-faire du fabricant ne suffit pas. La réduction de coûts de fabrication, comme pour la plupart des appareils électroniques grand public, passe souvent par la délocalisation de la production dans les pays asiatiques. D’ailleurs, le français Metrix du groupe Chauvin-Arnoux et l’allemand Hameg revendiquent leur statut de fabricant européen ; eux qui ont vu Tektronix grignoter petit à petit des parts marchés sur un secteur sur lequel ils étaient historiquement bien implantés : celui de l’enseignement. Là, le prix du matériel y est déterminant, les oscilloscopes analogiques et les combiscopes (analogique doté de fonctions numériques) ont longtemps régné en maî- MESURES 823 - MARS 2010 - www.mesures.com Agilent tre. S’en est maintenant fini. « Le marché des oscilloscopes analogiques décline de 20 à 30 % par an. Celui des oscilloscopes mixtes est également en déclin mais de façon beaucoup moins prononcée que celui des analogiques. », indique Pascale Derive (Metrix). Ce sont les fonctionnalités numériques des combiscopes (mesures par curseur, mémoire, etc.) alliées à leur technologie analogique d’acquisition qui autorise l’affichage de signaux modulés et instables de façon plus vivante qui ralentissent la chute de leurs ventes. Le déclin des oscilloscopes analogiques et l’intérêt croissant pour les fonctionnalités offertes par les appareils numériques, désormais disponibles à bas prix, ont donc laissé la place aux spécialistes en la matière. Tektronix se taille maintenant la plus grosse part de marché en entrée de gamme mais elle est ➜ 27 Solutions Lecroy cilloscopes les plus renommés. Distrame et Radiospares, à l’instar de ce qui se fait dans la grande distribution, se sont constitués une gamme de marque distributeur : Française d’Instrumentation pour le premier et IsoTech pour le second. « Nous avons développé cette ligne d’instruments pour atteindre une nouvelle catégorie de clients : ceux qui n’ont pas de besoins hypertechniques et dont les attentes sont moins pointues. Auparavant, nous n’avions pas de réponse à ses demandes particulières. Cette gamme peut aussi trix faire office de produits d’appel pour attirer des Me clients qui découvriront alors que l’on distribue aussi Les oscilloscopes OX6000 de Metrix se distinguent par leur forme, leur écran tactile les grandes marques. Nous déployons d’ailleurs beauet leur port Ethernet intégré. coup d’efforts pour promouvoir les marques leaders », explique Arnaud Buffard, chef de ➜ désormais très convoitée par ses homolo- projet marketing chez Radiospares. Sefram, le gues américains Agilent et Lecroy. « Depuis fin spécialiste français des enregistreurs de si2008, on implante notre marque sur ce créneau. On gnaux, avec ou sans papier, propose égaleessaie de s’y faire connaître en proposant des produits ment une série d’oscilloscopes numériques dotés de fonctionnalités supplémentaires à ceux qui entrée de gamme sous sa marque et sous existent déjà. Nous disposons pour l’instant d’une celle de l’américain B&K Precision. part peu significative de ce marché mais nous y Hameg pour sa part, qui commercialise des avons une opportunité de croissance importante. oscilloscopes analogiques et mixtes de 40 à Notre objectif est également de ne pas laisser les 200 MHz et dont le nom est reconnu sur ce marques chinoises occuper ce terrain puis monter en créneau, ne souhaite pas entrer dans la gamme », souligne Jean Laury (Lecroy). En guerre des oscilloscopes numériques entrée effet, depuis quelques années des entreprises de gamme. « Nous adoptons une stratégie de repli chinoises telles que Rigol ou encore Owon ont dans cette lutte car, quoi que l’on fasse, en fabriquant lancé des oscilloscopes numériques entrée nos instruments en Europe continentale, à Francfort de gamme à prix cassés. Car pour cette caté- plus précisément, nos concurrents arriveront toujours gorie d’appareils, « le prix est le nerf de la à produire des appareils à des coûts moindres. Notre guerre », reconnaît Pascal Grison, ingénieur volonté est plutôt de monter en gamme en proposant commercial chez Agilent. Les constructeurs des produits plus performants en conservant un bon historiques ont donc aligné leur prix sur rapport qualité/prix », rapporte Georges de ceux des produits chinois. « Mais plutôt que de Coisy, ingénieur technico-commercial chez continuer à réduire leur prix, les fabricants chinois Hameg Instruments France. Ainsi après avoir ont tendance à renforcer leur gamme et à doper les lancé fin 2008 la série d’oscilloscopes nufonctionnalités de leurs appareils », constate Jean- mériques HMO3520 (2 et 4 voies pour Michel Catherin qui distribue notamment 350 MHz de bande passante), l’entreprise a ces deux marques via son site marchand annoncé fin 2009 le lancement du modèle HMO2524 (4 voies pour 250 MHz de Testoon.com. Ce distributeur via Internet n’est évidem- bande passante). Ces deux familles propoment pas le seul à proposer un catalogue sent une option MSO pour l’acquisition de multimarque. Equipements Scientifiques, 8 à 16 voies logiques en complément des Distrame ou encore Radiospares représentent la entrées analogiques. Ces lancements sont plupart, voire tous les constructeurs, d’os- d’autant plus remarquables, qu’il s’agit des Fin 2009, Lecroy a complété sa série WaveAce par des modèles 4 voies équipés d’une interface Ethernet en standard. 28 premiers oscilloscopes du constructeur allemand dotés d’une technologie d’acquisition des signaux uniquement numériques et d’un écran couleur. Cette série pourrait sans doute encore s’étoffer à l’avenir par des appareils offrant des bandes de fréquences supérieures. Pascal Derive assure que Metrix pour sa part « ne confie pas la définition, la conception et la production de ses oscilloscopes à des tiers afin de conserver la maîtrise totale du produit et notre savoir-faire historique ». Les oscilloscopes numériques du français se distinguent par ailleurs par leur forme pyramidale inédite, leurs couleurs bleue et grise, leur face avant sans boutons rotatifs et leur écran tactile couleur ou monochrome. Ils se démarquent également par leur résolution verticale sur 10 bits et leur sensibilité allant jusqu’à 100 V/division. La gamme OX6000 comprend des modèles deux voies de 60 et 200 MHz de bande passantes dont les prix s’étendent de 900 à 1 460 euros. L’éducation ciblée On le voit, l’offre en oscilloscope numérique s’est considérablement étoffée dans l’entrée de gamme ces dernières années. Elle vise principalement l’électronicien amateur, les applications de réparation et de maintenance industrielle, le secteur de l’éducation, etc. Ce dernier représenterait à lui seul une bonne part de ce marché. « 30 à 50 % selon les années », estime Pascal Grison d’Agilent. « En gros, le marché se répartit à part égale entre l’éducation et l’industrie », indique pour sa part JeanMichel Catherin (Testoon). Les établissements scolaires et universitaires doivent en effet s’équiper de nombreux appareils pour mettre en place les séances de travaux pratiques. Le prix d’achat est l’un des principaux critères de choix. C’est d’ailleurs pour cela que Lecroy vient de lancer le modèle WaveAce 101 (40 MHz, 2 voies) vendu 695 euros. Principal objectif : « positionner un oscilloscope à un prix d’appel intéressant visant notamment le marché de l’éducation », rapporte Jean Laury (Lecroy). « Notre gamme d’instruments TDS1000 répond aux exigences du domaine de l’éducation mais également à toutes applications génériques pour lesquelles il est nécessaire de vérifier et de visualiser des signaux électroniques. Leur prix les rend accessibles à toute entreprise disposant d’un petit budget », explique Mathias Charriot, ingénieur commercial chez Tektronix. Les constructeurs s’implantent massivement sur ce marché car dans les domaines des oscilloscopes peu chers une commande acquise peut en déclencher beaucoup d’autres pour des produits de même catégorie mais aussi pour MESURES 823 - MARS 2010 - www.mesures.com Owon Solutions Le modèle MSO7102T d’Owon propose 16 entrées numériques en complément des deux voies analogiques pour moins de 900 euros. Sa bande passante est de 100 MHz. des instruments de gamme supérieure. Un fabricant leader ne va pas forcément gagner beaucoup d’argent sur la vente d’un produit, mais il peut espérer que l’application de l’utilisateur évolue et qu’elle exige l’emploi d’un appareil plus performant. Et en positionnant sa marque dans l’éducation, il espère séduire les futurs techniciens et ingénieurs qui seront plus tard, dans l’industrie, des utilisateurs et acheteurs potentiels. L’image de marque est également un critère décisif : « le choix du produit repose sur un mélange entre l’argent que l’on veut y mettre et la confiance que l’on porte à une marque. Mais à prix équivalent, un client choisira une marque », assure JeanMichel Catherin (Testoon). Derrière une marque connue, subsiste l’idée de qualité du service après-vente, de compétences techniques, du sérieux et de la réputation du fabricant… « L’introduction de la série DSO1000 a répondu à la demande des utilisateurs qui souhaitaient des appareils d’entrée de gamme à un budget équivalent aux produits chinois supportés par des centres techniques, de métrologie et de SAV, plus réactifs, expérimentés et de proximité. La pérennité de l’investissement est garantie par le choix d’un grand constructeur », argumente Pascal Grison d’Agilent. « Mais peut-on s’attendre à la qualité habituelle de ses marques lorsque certains constructeurs ont confié à des entreprises partenaires la conception et la fabrication de ces instruments dont certaines n’ont pas l’expérience de ce genre d’appareil ? », s’interroge Pascale Derive (Metrix). Quoi qu’il en soit, même pour des modèles entrée de gamme, les fabricants offrent des garanties. A titre d’exemple Radiospares garantit trois ans les appareils de sa gamme IsoTech, de même qu’Agilent Technologies, Lecroy et Rigol. Sefram porte cette garantie à dix ans alors que les OX 6062E-M et l’OX 6152 de Metrix et lesTDS1000 etTDS2000 de Tektronix sont garantis à vie. « Cette garantie reste valable cinq ans après la fin de leur fabrication (arrêt de la gamme) avec une période minimale de la garantie de 10 ans après leur date d’achat, précise Françoise Sango de Tektronix. Avec ce niveau de garantie, le client est assuré de ne pas avoir de coûts de réparation supplémentaires et de ne pas payer deux fois l’appareil. Nous sommes par ailleurs le seul fabricant qui maîtrise la conception et la fabrication de A à Z depuis les sondes de mesures jusqu’aux oscilloscopes. » L’embarras du choix La multiplication des modèles entrée de gamme offre certes un plus grand choix. Mais il est compliqué pour les utilisateurs de MESURES 823 - MARS 2010 - www.mesures.com sélectionner l’appareil qui leurs convient. Après le prix, le second critère est la bande passante de l’appareil puis sa disponibilité, mais de petites particularités, dont le look, peuvent aussi faire la différence. Ceux qui travaillent sur une technologie spécifique vont choisir la gamme de fréquences en fonction de la cadence du bus concerné. Mais la plupart des utilisateurs achètent un oscilloscope pour le garder longtemps. « Ils acquièrent un produit pour répondre à un besoin d’aujourd’hui et préfèrent disposer d’une réserve pour les évolutions futures », note Jean-Michel Catherin (Testoon). Ainsi, de nombreux instruments d’entrée de gamme sont maintenant équipés de 4 voies d’entrée. Les utilisateurs optent en nombre pour cette option qui leur procure un grand confort d’utilisation. « Auparavant, les appareils 4 voies étaient chers. Les gens essayaient donc de se débrouiller avec 2 voies seulement. Maintenant avec 300 euros d’écart, ils peuvent s’offrir un oscilloscope 4 voies », poursuit Jean-Michel Catherin. Ce qui n’est pas du luxe pour contrôler une carte électronique numérique : acquisition des signaux d’horloge, de deux entrées et d’une sortie. « Les modèles 2 voies sont choisis pour une con- ➜ 29 Solutions Rigol L’Ethernet arrive Hameg préfère monter en gamme avec une famille d’oscilloscopes offrant 250 et 350 MHz de bande passante. pas indispensables et s’adressent à des niches. La plupart des modèles disposent d’une palette de fonctions mathématiques et notamment du calcul de la transformée de Fourier d’un signal (FFT). D’autres autorisent de réaliser des tests de type bon/mauvais à partir d’un gabarit du signal à contrôler défini par l’utilisateur et intègrent même des filtres numériques basiques (passe-bas, passe-haut, passe-bande, extraction de bande). « Une bibliothèque de masques peut également être sauvegardée en mémoire pour le dépannage de différentes cartes électroniques », note Pascal Grison (Agilent). En fait, l’effet volume sur le marché des oscilloscopes entrée de gamme autorise le développement de circuits Asic intégrant toutes sortes de fonctionnalités avancées. Côté affichage, les écrans couleur se généralisent et des fonctions zoom avec double base de temps sont également disponibles. Côté interface, le port RS-232 est encore souvent proposé en standard sur les oscilloscopes numériques d’entrée de gamme. Pour piloter les instruments par un PC et transférer des valeurs mesurées et les paramètres de configuration, l’interface GPIB est clairement en perte de vitesse. Elle équipe très peu d’appareils. En revanche, les ports USB se multiplient. Tous les modèles ou presque sont dotés d’un port USB en face avant pour y connecter une clé mémoire sur laquelle l’utilisateur pourra sauvegarder toutes sortes d’informations : paramétrage, vues d’écran, formes d’ondes, gabarit de test, résultats de mesures automatiques, etc. Sauf Metrix qui a opté pour un enregistrement sur une carte mémoire de type SD. A l’arrière du boîtier, on trouve souvent un ou deux autres ports USB pour le contrôle et l’échange d’informations avec un PC. Bien entendu, chaque fournisseur associe un logiciel spécifique à Le modèle DS1102D de Rigol offre une profondeur mémoire de 1Mpts et 16 voies numériques. 30 sa gamme de produit. Tektronix propose les logiciels OpenChoice et SignalExpress. « Le premier autorise le transfert et la visualisation d’images et de données dans un environnement dédié ou directement vers Word ou Excel alors que le second développé avec National Instruments délivre des capacités d’analyses étendues et le contrôle à distance par PC », décrit Mathias Charriot (Tektronix). Hameg ➜ trainte de prix », confirme Mathias Charriot (Tektronix). Pour l’analyse de bus numérique, Rigol a complété les 2 voies des modèles DS1052D (50 MHz, 1 190 euros) et DS1102D (100 MHz, 1 490 euros) par 16 entrées numériques. Chez Owon, cette fonctionnalité est disponible sur les modèles MSO5022S (2 voies, 25 MHz, 599 euros) et MSO7102T (2 voies, 100 MHz, 865 euros). Chez Tektronix, les 16 entrées numériques ne sont accessibles qu’à partir de la série MSO2000 (2 ou 4 voies) dont le prix démarre à 3 290 euros (2 voies, 100 MHz). « Le MSO5022 d’Owon est l’oscilloscope pour signaux mixtes le moins cher du marché. Il vise notamment le secteur de l’éducation. La possibilité d’acquérir des signaux numériques en complément des signaux analogiques (MSO) intéresse beaucoup de gens même s’ils ne l’utilisent pas vraiment. Car auparavant la fonction MSO doublait le prix de l’appareil. Il fallait donc vraiment en avoir l’utilité. Alors qu’aujourd’hui, on peut y accéder pour 15 à 20 % de plus que le prix d’un appareil classique », remarque Jean-Michel Catherin (Testoon). Une fois les choix de la bande passante, du nombre de voies et de la gamme de prix arrêtés, il reste encore de nombreux appareils en liste. Les instruments présentent tous des différences, mais qui ne portent pas sur les fondamentaux. Chaque marque met l’accent sur une fonctionnalité. Lecroy met par exemple en avant le nombre de mesures automatiques disponibles. « 32 paramètres peuvent s’afficher dans un tableau sous la courbe à l’écran mais 4 paramètres peuvent être visualisés simultanément sans masquer les formes d’onde. Les mesures, comme l’écart temporel ou en phase entre deux fronts situés sur deux courbes différentes, fait partie des particularités de la gamme WaveAce », avance Jean Laury (Lecroy). Ses concurrents Agilent et Tektronix proposent respectivement 23 mesures automatiques sur le DSO1000 et 11 mesures sur la gammeTDS1000/2000. Si les mesures des temps de montée et de descente, d’amplitude (min/max et pic à pic), de fréquence, de période, de valeurs efficaces, etc. sont des fonctions utilisables par tous quotidiennement, d’autres ne sont Certaines interfaces USB compatibles PictBridge rendent possible l’impression directe de vues d’écran sans passer par un ordinateur. « Cela répond à une forte demande d’utilisateurs qui souhaitent pouvoir employer des imprimantes standard du marché avec leurs oscilloscopes », indique Pascal Grison (Agilent). Pour pouvoir commander l’oscilloscope au-delà des quelques mètres autorisés par une liaison USB, certains instruments sont désormais pourvus d’une interface Ethernet. « Tous les modèles 4 voies de la famille WaveAce que nous venons de lancer sont équipés en standard de cette interface qui n’était pas disponible sur les autres modèles », souligne Jean Laury (Lecroy). Ethernet est en effet de plus en plus réclamé par les utilisateurs pour le contrôle des instruments sur des bancs de test. Metrix a également équipé ses instruments deux voies de la série OX6000 de cette interface en complément d’une liaison RS-232, le port USB étant une option. « Grâce à un serveur Web intégré, il est possible de piloter les appareils et de visualiser les courbes à distance sans charger aucun logiciel spécifique sur le PC », rapporte Pascal Derive (Metrix). Enfin, concernant les caractéristiques d’acquisition, ces oscilloscopes numériques d’entrée de gamme affichent en général des vitesses d’acquisition de 250 Méch./s à 2 Géch./s avec la possibilité pour certains modèles de doubler leur cadence d’échantillonnage en entrelaçant les voies. Leur mémoire d’acquisition va pour la plupart des instruments de 2,5 Kpoints/voie à 10 Kpoints/voie avec la aussi la possibilité de multiplier par deux sur certains appareils cette profondeur en combinant les entrées. « Ce qui suffit amplement à la visualisation des signaux qui est la principale vocation de ces appareils. Les capacités mémoires plus importantes sont nécessaires pour des analyses plus approfondies », observe Jean-Michel Catherin (Testoon). On notera toutefois que les appareils DS1052 et DS1102 de Rigol et ceux de la série 5400 de Sefram proposent des profondeurs mémoire atteignant respectivement 1 Mpoints/voie et 2 Mpoints/voie. Youssef Belgnaoui MESURES 823 - MARS 2010 - www.mesures.com