Les avantages stratégiques et opérationnels de PRINCE2® Dr Ian
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Les avantages stratégiques et opérationnels de PRINCE2® Dr Ian
For Portfolio, Programme, Project, Risk and Service Management Les avantages stratégiques et opérationnels de PRINCE2® Dr Ian Clarkson, QA Livre blanc Janvier 2010 2 Les avantages stratégiques et opérationnels de PRINCE2® Section 1 Introduction Alors que le rythme, l’intensité et la complexité du changement ne cessent d’augmenter, les organisations se doivent de relever un défi fondamental, celui de se transformer afin d’assurer un avenir profitable sans toutefois interrompre le cours normal de leurs activités. Ce défi crée une tension naturelle dont la gestion, dans la plupart des cas, exige toujours plus de temps et d’argent que prévu. Les projets fournissent aux organisations des moyens de transformer leurs activités professionnelles. La gestion de projet est donc le mécanisme permettant de gérer ce processus de transformation. Ce livre blanc examine les avantages stratégiques et opérationnels dont peuvent bénéficier les organisations en adoptant une méthode de gestion de projet structurée, contrôlée, répétable et robuste. La méthode de gestion de projet mise « sous le feu des projecteurs » dans ce livre blanc est PRINCE2®. Le contenu de ce livre blanc est divisé en plusieurs sections. La section 2 est consacrée à la définition de PRINCE2 et à la place qu’occupe cette méthode au sein du secteur de la gestion de projet, tandis que la section 3 explique précisément ce qu’on entend par « Avantages stratégiques et opérationnels de PRINCE2 ». La section 4 argumente en faveur de la nécessité d’une gestion de projet formelle (et aussi d’une approche structurée), et la section 5 explore les avantages de l’adoption de PRINCE2 du point de vue 1) du secteur commercial, 2) du secteur public, 3) du secteur de la vie associative (ou tiers secteur) et 4) de l’individu. La section 6 fournit quelques conseils pratiques sur la façon dont les organisations peuvent adopter PRINCE2 et « exploiter » les avantages de cette méthodologie, alors que la section 7 fait la synthèse des constatations du livre blanc. Enfin, la section 8 énumère les publications mentionnées et recommande une liste de lecture supplémentaire. Il est naturellement conseillé de lire ce livre blanc dans son intégralité, mais les lecteurs déjà versés dans la méthode PRINCE2 peuvent sauter la section 2. De même, si vous plaidez déjà en faveur de la gestion de projet, vous pouvez faire l’impasse sur la section 4. Cela dit, gardez l’esprit ouvert car vous aurez peut-être la surprise d’apprendre quelque chose de nouveau sur un sujet que vous pensiez parfaitement maîtriser. Section 2 Comment définir PRINCE2 ? Cette section n’est pas un traité détaillé sur la définition de PRINCE2. Il existe un nombre suffisant d’ouvrages décrivant exactement ce qu’est PRINCE2. Par conséquent, le lecteur est renvoyé aux sources suivantes sur la méthode PRINCE2 intégrale : le premier volume, [1], s’adresse aux personnes intervenant dans la gestion de projets et jouant un rôle de soutien, et le second volume, [2], est principalement destiné aux personnes qui sponsorisent ou conduisent des projets. Il est évident que ces dernières peuvent également lire le premier volume (et vice-versa). D’ailleurs, c’est absolument ce que je préconise. Tous les personnels intervenant dans des projets (quelles que soient leurs fonctions) devraient connaître tous les éléments de la méthode PRINCE. Essayons donc de définir PRINCE2. PRojects IN Controlled Environments (PRINCE2 – Projets dans des environnements contrôlés) est une méthode générique et structurée de gestion de projet, basée sur une multitude d’expériences provenant de milliers de projets entrepris dans des organisations du monde entier. De nombreuses parties prenantes ont apporté leur contribution à cette méthode (chefs de projets, sponsors, équipes de projets, éminents experts du secteur, conférenciers et consultants), et la publication finale a fait l’objet d’un processus d’examen rigoureux pour s’assurer qu’elle réponde pleinement aux besoins du secteur de la gestion de projet. PRINCE2 est une méthode, une structure, un cadre au sein duquel la gestion de projet peut être entreprise avec efficacité. PRINCE2 fournit des directives sur les choses à faire (pour gérer un projet) et les raisons pour lesquelles employer cette méthode, mais elle se refuse à prescrire comment faire. PRINCE2 a pour objet de gérer des projets et non pas de faire le travail, une différence subtile qui doit être bien saisie pour comprendre et mettre en œuvre PRINCE2. Si PRINCE2 se chargeait de faire le travail, elle ne serait plus générique et perdrait son efficacité en partie - voire dans sa totalité. La méthode PRINCE 2 qui incarne les principes de meilleures pratiques en matière de gestion de projet est publiée par TSO (The Stationery Office) pour le compte de l’Office of Government Commerce du Royaume-Uni. PRINCE2 fait partie d’un ensemble de directives © Crown copyright 2009 Reproduction sous licence d’OGC Figure 1 : Gamme de produits « Meilleures pratiques » de l’Office of Government Commerce du Royaume-Uni Les avantages stratégiques et opérationnels de PRINCE2® sur les bonnes pratiques de l’Office of Government Commerce visant à aider les organisations et les individus à gérer leurs initiatives de changement ; les autres directives couvrent la gestion de programmes réussis (Managing Succesful Programmes – MSP™ [3]), la gestion des risques (Management of risk – M_o_R®, [4]), les fonctions de support dans l’entreprise (Portfolio, Programme and Project Offices – P3O®, [5]), la gestion de portefeuille ([6]), le processus d’analyse (Gateway®, [7]) et la gestion des services (ITIL®, [8]). L’Office of Government Commerce publie également d’autres modèles pour évaluer la capacité organisationnelle à conduire le changement (modèles de maturité) : le modèle de maturité PRINCE2™ (P2MM, [9]) et le modèle de maturité de la gestion des portefeuilles, programmes et projets (P3M3™, [10]). La figure 1 de la page précédente est un diagramme de la structure de la gamme de produits incarnant les meilleures pratiques. Un programme de certifications professionnelles accompagne ces ouvrages le cas échéant. Il existe deux certifications PRINCE2 : PRINCE2 niveau de Base et PRINCE2 niveau Expert. PRINCE2 est une véritable norme internationale. Bien que cette méthodologie ait été créée au Royaume-Uni, ses atouts et avantages sont reconnus à l’échelle internationale. Les qualifications PRINCE2 sont dispensées sur tous les continents. En outre, les ouvrages [1] et [2] sur la méthode PRINCE2 et les examens PRINCE2 ont été traduits dans de nombreuses langues : français, allemand, danois, polonais, italien, espagnol, néerlandais et chinois. Des informations et ressources supplémentaires sont accessibles à partir des sites Internet indiqués aux références [11] et [12]. La première référence, PRINCE2 Best Management Practice, est le site Internet global officiel qui fournit une assistance pour tous les niveaux d’adoption de PRINCE2 (et tous les autres produits incarnant de meilleures pratiques) et qui a pour objectif de rendre l’accès aux directives à la fois simple et rapide. La seconde référence, le site officiel PRINCE2, offre d’excellentes ressources sur cette méthode. Section 3 « Les avantages stratégiques et opérationnels de PRINCE2 » – Une définition Puisque ce livre blanc s’intitule « Les avantages stratégiques et opérationnels de PRINCE2 », il est indispensable de définir l’expression « avantages stratégiques et opérationnels » pour savoir sur quel thème ce livre blanc portera ensuite son attention. Selon le dictionnaire [13], on entend par avantage « quelque chose qui améliore ou développe », tandis que l’ouvrage [1] (page 19) définit un avantage comme « l’amélioration mesurable découlant d’un résultat qui est perçue comme un avantage par une ou plusieurs parties prenantes ». Comme on pouvait s’y attendre, ces définitions expriment clairement que pour que quelque chose soit considéré comme un avantage, il doit se traduire par une sorte d’amélioration. Il reste à déterminer la nature exacte de cette amélioration qui fait de la partie « mesurable » de la définition le paramètre le plus important à prendre en considération, aspect qui sera étudié plus en détail à la section 5. Je n’ai pas oublié le fait que la seconde définition du terme « avantage » (tirée de l’ouvrage [1]) mentionne le terme « résultat », et naturellement tout avantage affirmé dépend du ou des résultats que l’organisation voulait obtenir à l’origine. Or selon la référence [13], un résultat est « ce qui résulte d’une action ou situation ; une issue ; une conséquence ». Quand il s’agit du ou des résultats que les organisations veulent obtenir en adoptant PRINCE2 - et c’est en fait ce dont je parle quand je mentionne « les avantages stratégiques et opérationnels de PRINCE2 » (voir définition en fin de section) -, l’un des objectifs prioritaires (si ce n’est le premier) doit être « l’amélioration de la performance ». Cela dit, l’« amélioration 3 de la performance » est un terme générique qui prend une signification différente en fonction du secteur de l’industrie concerné et qui exige donc une recherche plus approfondie ; elle fait l’objet de la section 5. Chose intéressante, dans la définition de résultat, le terme « conséquence » a des connotations négatives (ainsi que des connotations positives) et, de ce point de vue-là, un résultat sera toujours obtenu (même s’il est peut-être indésirable ou imprévu) à la suite d’une inaction ou de l’incapacité d’exploiter pleinement l’action ou la situation. La définition de résultat donnée cidessus mentionne aussi « ce qui résulte d’une action », laissant entendre que la manifestation du résultat survient à une date ultérieure ou après la date à laquelle a eu lieu l’action ou la situation. Par conséquent, quand nos actions sont accomplies, nous ne pouvons qu’espérer qu’elles donneront lieu aux améliorations que nous souhaitons (ou, dans le cas d’une inaction/incapacité à exploiter pleinement, qu’aucune conséquence indésirable prévue ne se manifestera). Je propose donc le corollaire suivant pour l’expression « Avantages stratégiques et opérationnels de PRINCE2 » : des améliorations ne se manifesteront pleinement pour l’organisation que si PRINCE2 est ancrée dans celle-ci. Si vous acceptez ce corollaire (et même si vous ne l’acceptez pas), par « Avantages stratégiques et opérationnels de PRINCE2 », on entend : « L’amélioration mesurable de la performance découlant de l’adoption et de l’utilisation systématique de PRINCE2 à travers toutes les parties d’une organisation. » La section 6 fournit des conseils sur la façon d’ancrer PRINCE2 au sein d’une organisation. 4 Les avantages stratégiques et opérationnels de PRINCE2® Section 4 Pourquoi faire tant d’histoires ? Avons-nous besoin de la gestion de projet ? Jusqu’ici, j’ai parlé de ce qu’était PRINCE2 et de la signification de l’expression « Avantages stratégiques et opérationnels de PRINCE2 », mais pourquoi avons-nous en fait besoin de la gestion de projet ? Ne s’agit-il pas simplement de la formalisation du raisonnement du bon sens ? Quelles sont donc les origines de la gestion de projet ? Les pages 33 – 85 du chapitre 2 de l’ouvrage [14] fournissent des informations fascinantes sur les origines, l’évolution et le développement de la gestion de projet. En outre, ce même livre décrit un certain nombre de concepts de gestion de projet qui sont considérés comme des références en la matière dans le « monde moderne de la gestion de projet » d’aujourd’hui. Mais qu’en est-il de la méthode PRINCE2 ? D’où vient-elle ? Pour ceux d’entre vous (et les autres) qui se souviennent encore de la technique PROMPT (Project Resource Organization Management Planning Technique), apparue au milieu des années 1970, l’un de ses éléments était PROMPT II qui concernait le développement de systèmes. En 1983, l’agence CCTA (Central Computer and Telecommunications Agency), qui est finalement devenue l’Office of Government Commerce du Royaume-Uni, a développé et lancé « PROMPT pour le gouvernement » dans les ministères britanniques. Vers la fin des années 1980, 1987 pour être exact, la CCTA a mis à jour cette technique et l’a rebaptisée PRINCE (PRojects IN Controlled Environments) avant son lancement officiel en 1990. La version PRINCE2 est née en 1996 après un certain nombre de perfectionnements, et des révisions majeures ont été publiées en 2005 et 2009. Nous connaissons maintenant l’histoire de la gestion de projet et de PRINCE2, mais cela ne répond toujours pas à la question posée plus haut : avons-nous besoin de la gestion de projet ? Ou même d’une méthode structurée ? La réponse est simple : oui, nous avons besoin de la gestion de projet et nous avons sans aucun doute besoin d’un processus de gestion de projet structuré. Prenez quelques instants pour vous demander si vous avez déjà géré un projet. Que ce soit à titre de chef de projet au travail ou non, je suis sûr que vous avez tous géré des projets à un moment ou un autre. Avez-vous déjà fait construire une véranda dans votre jardin ? Fait agrandir votre maison ? Acheté une voiture ou une maison ? Refait la décoration chez vous ? Organisé un événement quelconque ? Cela vous dit quelque chose ? Ce sont tous des projets qui ont nécessité une gestion de votre part afin de vous permettre d’en tirer vos propres « avantages stratégiques et opérationnels ». Lors d’une conférence PRINCE2 mémorable, un participant m’a lancé un défi en me demandant si l’achat d’une banane (ou de tout autre fruit, du reste) représentait un projet et si j’en avais tiré un avantage stratégique et opérationnel. Je vous laisse deviner la réponse que je lui ai donnée ! Je réalise bien que vous n’avez pas pris le temps d’écrire pour chaque projet un « Document de lancement de projet » (PID en anglais), le terme PRINCE2 employé pour les informations « qui définissent le projet afin de former la base de sa gestion et de l’évaluation de son succès général » (voir page 254 de l’ouvrage [1]). Cependant, je suis prêt à parier que vous saviez certainement pourquoi vous entrepreniez votre projet, en quoi il consistait, qui était chargé de faire le travail, quand il devait être terminé, comment il devait être exécuté, combien il devait vous coûter… et je suis également persuadé que vous l’avez suivi de près. Or si cela était le cas, vous aviez un PID (si l’on peut dire) et vous exerciez les fonctions de chef de projet. Essayez maintenant de vous rappeler comment se sont déroulés ces projets. Peut-être avez-vous connu quelques déboires en cours de route ou dû faire face à des imprévus ? Vous n’avez pas obtenu la qualité voulue ou avez dépensé beaucoup plus que le budget ? Mais peut-être suis-je un cynique et tout s’est en fait passé « comme prévu ». En toute honnêteté, pensez-vous que vous auriez gagné à avoir de plus amples connaissances sur la façon de bien gérer ces projets ? Comme quelques conseils fondés sur l’expérience d’autres personnes précisant les choses à faire et à ne pas faire ? Je suis sûr que oui ! Auquel cas, vous venez d’admettre que vous auriez eu besoin d’une forme de processus pour entreprendre la gestion efficace de vos projets. Passons maintenant aux projets de plus grande échelle entrepris dans votre organisation. Il s’agit probablement de projets de plus grande envergure, plus importants au plan politique et qui font peut-être même partie d’un programme, mais les problématiques rencontrées dans ces projets sont essentiellement les mêmes que dans vos projets personnels, sauf qu’elles ont été formalisées à l’aide de la terminologie de gestion de projet, et sont respectivement : la gestion des risques/problèmes, la gestion de la qualité, l’élaboration d’un budget et la maîtrise des coûts. Sachant cela, combien de ces problématiques avez-vous rencontrées dans votre organisation ? Reconnaissezvous donc maintenant que votre organisation a besoin d’un processus pour entreprendre la gestion de projet ? En conséquence, j’affirme qu’une gestion de projet efficace ne consiste pas simplement à formaliser le raisonnement du bon sens. Si c’était le cas, on pourrait soutenir que certains des problèmes rencontrés n’auraient en fait pas dû survenir du tout. Ce n’est pas une faiblesse (organisationnelle) que d’avouer que nous avons parfois besoin d’un peu d’aide pour assurer le bon déroulement de nos projets. Comme l’ont montré mes propos sur le document PID dans les paragraphes précédents, le degré de « rigueur » de gestion appliqué aux projets peut varier. Nous aurions donc tort de croire qu’il existe une solution unique quant à l’application d’un processus pour gérer des projets. Nous pouvons cependant affirmer avec confiance que les activités à réaliser pour gérer des projets sont essentiellement les mêmes – c’est-à-dire, entre autres, établir les besoins du projet et en définir la portée, gérer les risques, convenir des exigences de qualité, établir des contrôles de projet efficaces. Il vous suffit de décider dans quelle mesure toutes ces activités doivent être appliquées à vos projets. Les avantages stratégiques et opérationnels de PRINCE2® Section 5 Et MOI, que puis-je en tirer ? Les avantages stratégiques et opérationnels de PRINCE2 Venons-en maintenant au titre de ce livre blanc : « Les avantages stratégiques et opérationnels de PRINCE2 ». La section précédente a étudié pourquoi la gestion de projet provoquait tant de remous et a abordé l’un de ses avantages stratégiques et opérationnels évidents : « la meilleure mise en œuvre de projets ». À la section 3, nous avons défini le terme « Avantages stratégiques et opérationnels de PRINCE2 ». Comment la « meilleure mise en œuvre de projets » (grâce à l’utilisation systématique de PRINCE2) se rapporte-t-elle à « l’amélioration mesurable de la performance » ? C’est une bonne question ! Et une question à plusieurs niveaux qui nécessite donc une réponse à plusieurs niveaux. Nous ne pouvons pas aborder cette question en traitant toutes les organisations de la même façon. Les organisations ont des « moteurs de changement » différents et entreprennent des projets pour une multitude de raisons différentes. Nous pouvons cependant étudier la question de plusieurs points de vue. Le MOI du titre de cette section « Et MOI, que puis-je en tirer ? » désigne : • une organisation du secteur commercial (ou entreprise commerciale) • une organisation du secteur public • une organisation du secteur associatif (tiers secteur) et • un individu Quelle que soit l’organisation de quelque secteur que ce soit, voulons-nous vraiment dire que PRINCE2 a uniquement pour avantage de nous permettre de réaliser des projets en respectant les délais, les coûts et la qualité ? Se résume-t-il uniquement en ces termes ? En partie oui, mais les implications de cette définition ne signifient pas la même chose pour tous les secteurs d’activité. Section 5.1 Une entreprise commerciale Pour les entreprises commerciales, les projets représentent un moyen de mettre de nouveaux produits sur le marché. La nature de ces nouveaux produits, la façon dont ils sont développés, commercialisés et lancés se manifestent au travers de projets, et une entreprise capable de mettre un projet en œuvre efficacement peut réduire le délai de mise sur le marché et avoir l’avantage sur la concurrence en raison d’un lancement précoce (ou d’un tout premier lancement). Qu’est-ce que cela signifie en vérité ? Une augmentation de la part de marché et de la rentabilité – ce qui représente une amélioration mesurable de la performance d’une entreprise commerciale ? Un autre point de vue consiste à considérer la réputation de l’entreprise et la perception des consommateurs sur le marché – deux éléments indispensables à la réussite d’une entreprise commerciale. Est-il possible d’améliorer la réputation d’une entreprise et la perception des consommateurs (et donc peut-être la part de marché/rentabilité) en raison d’une meilleure mise en œuvre de projet grâce à l’utilisation systématique de PRINCE2 ? Laissez-moi vous expliquer pourquoi j’estime que la réponse à cette question est affirmative. Imaginez que vous développiez un nouveau produit et qu’en raison d’une mauvaise conduite de projet (y compris un mauvais contrôle de la qualité), le produit soit lancé avec des défauts. Il vous faut donc rappeler tous les produits vendus aux consommateurs. Leur remplacement pourrait vous coûter très cher (et ce sera sans doute le cas), mais pensez à l’effet sur la réputation de votre entreprise. Comment les consommateurs vous perçoivent-ils maintenant sur le marché ? Comment mesurer toute « perte de réputation » sur le plan financier ? Je suis sûr que nous avons connu, de première main ou en tant que témoins, des situations similaires. Une meilleure mise en œuvre de projet peut empêcher la survenance de tels problèmes (ou de problèmes analogues) et même entraîner le lancement d’un produit supérieur. L’amélioration mesurable de la performance ne se manifestera 5 pas toujours (initialement) en termes d’augmentation de la part de marché ou de renforcement de la réputation, mais plutôt en termes de « protection » de la réputation de l’entreprise et de la perception des consommateurs au moment donné. Un atout précieux à part entière ! Il est évident que les entreprises commerciales ne se soucient pas uniquement de lancer de nouveaux produits en vue d’augmenter leur part de marché et leur rentabilité. Certains projets peuvent viser à mettre en œuvre/à jour des processus pour rationaliser les activités (c’est-à dire réduire les coûts), améliorer la qualité des produits existants en appliquant des démarches de qualité au sein de l’entreprise (p. ex. en alignant les processus opérationnels sur les normes ISO ou en élaborant des programmes de perfectionnement professionnel pour les employés) ou en entreprenant des projets de responsabilité sociale/verte (comme les initiatives pour réduire le gaspillage et l’empreinte carbone et en faveur du commerce éthique). Une amélioration de la mise en œuvre de projet reste nécessaire pour que les projets apportent les capacités prévues (quel que soit le contexte de ces capacités). Il est évident que les projets ne se déroulent pas toujours sans difficulté, comme il en est question à la section 4. Les coûts sont souvent dépassés dans de nombreux projets et il est nécessaire de trouver des capitaux supplémentaires pour financer le reste du projet (s’il s’agit toujours d’une priorité organisationnelle). La question est de savoir d’où proviendront ces capitaux. Ils peuvent provenir d’un fonds de prévoyance établi en vue de pourvoir aux dépenses imprévues (ce qui est très fréquent) ou d’autres sources, comme de finances privées ou de projets du portefeuille de l’entreprise qui ont été clôturés pour dégager des ressources pour d’autres fins. Quel que soit le scénario, en raison des actions correctives prises pour parer aux dépassements de coûts, il est possible que les ressources ne soient plus utilisées comme prévu à l’origine ou qu’elles soient réduites. En conséquence, l’entreprise ne sera peut-être plus capable d’entreprendre l’ensemble de ses projets et risque alors de ne pas réaliser tous ses objectifs stratégiques/opérationnels, ce qui pourrait s’avérer nuisible sur le plan commercial selon la nature des activités de l’entreprise. 6 Les avantages stratégiques et opérationnels de PRINCE2® Les entreprises commerciales répondent souvent aux appels d’offres d’autres organisations (appartenant en général au secteur public). Elles doivent fréquemment expliquer comment elles entreprendraient et géreraient le travail si elles remportaient le contrat. Elles doivent aussi démontrer qu’elles justifient d’une expérience réussie dans des projets de nature similaire. La gestion de projet se révèle indispensable à cet effet. Comme PRINCE2 est la méthode de gestion de projet incarnant les meilleures pratiques, les entreprises qui l’ont adoptée et l’utilisent systématiquement (et justifient d’une expérience réussie) peuvent être mieux placées que les autres pour remporter le contrat. En effet, PRINCE2 est une méthode connue et générique, qui a fait ses preuves et utilise une langue commune à tous les secteurs d’activités (afin que le personnel puisse participer et communiquer plus efficacement). En bref, il peut s’avérer moins risqué pour de nombreuses organisations faisant des appels d’offres (notamment celles du secteur public) de travailler avec un fournisseur capable de prouver qu’il utilise PRINCE2 avec succès pour la gestion de ses projets. Section 5.2 Une organisation du secteur public Contrairement aux entreprises commerciales, les organismes publics (comme le gouvernement central, les autorités locales, les organisations de santé, la police, etc.) n’ont pas à se préoccuper de leur part de marché ou de leur rentabilité. Que signifie donc pour eux « une amélioration mesurable de la performance » ? d’origine, sont tout aussi vrais pour le secteur public, à une différence près : la non-réalisation d’objectifs stratégiques/ opérationnels peut alors avoir davantage de conséquences pour chacun de nous, vu que nous utilisons tous sans exception des services publics d’une forme ou d’une autre, car ces derniers ne pourront peut-être pas être transformés ou améliorés autant que prévu à l’origine. Au minimum, les avantages stratégiques et opérationnels de PRINCE2 peuvent se manifester dans le respect des exigences législatives. Bien qu’il soit impossible d’énumérer toutes les dispositions législatives pour lesquelles l’adoption et l’utilisation systématique de PRINCE2 pourraient jouer un rôle positif, l’un des principaux textes législatifs affectant les organismes du secteur public a été le « Gershon Review » (le Bilan Gershon, [15]) qui affirmait que « … des gains d’efficience de plus de 20 milliards £ en 2007-08 ont été identifiés et convenus à travers tout le secteur public ». Si les organismes du secteur public arrivaient à mieux conduire leurs projets en utilisant systématiquement PRINCE2, ils devraient alors (comme il en est question cidessus) pouvoir réaliser leurs objectifs stratégiques/opérationnels de manière plus efficace et effective, et donc respecter les engagements d’efficience pris dans le cadre du Bilan Gershon. Même si l’application de ce texte a maintenant expiré, le secteur public continue de faire tout son possible pour obtenir des gains d’efficience. Dans ce contexte, il s’agit principalement de la transformation et/ou de l’amélioration des services publics. Naturellement, les initiatives de « responsabilité sociale/verte » et projets d’amélioration de la qualité mentionnés ci-dessus comme étant des considérations pour les entreprises commerciales ont la même importance (si ce n’est une plus grande importance) pour les organismes du secteur public, car leurs projets auront une influence directe sur les usagers des services publics (c’est-à-dire sur nous). L’argument concernant la perte potentielle de réputation en cas de mauvaise réalisation de projet s’applique tout autant aux organisations du secteur public. Bien que ces organisations ne mesurent pas nécessairement les conséquences financières de la perception des consommateurs, le gouvernement central et les autorités locales sont très soucieux de l’opinion publique au sujet de leurs services. Une mauvaise mise en œuvre de projet ne pourrait-elle pas en effet se traduire par des sondages d’opinion négatifs ? Une meilleure mise en œuvre de projet (grâce à l’usage systématique de PRINCE2) peut, au contraire, « protéger » l’opinion positive existante ou du jour et même la renforcer (comme c’est le cas pour une entreprise commerciale). Les propos tenus à la section 5.1, selon lesquels une mauvaise gestion de projet peut entraîner le détournement de ressources aux dépens du projet Il est possible qu’un « Centre d’excellence » de la gestion de projet soit établi dans le cadre de l’adoption et de l’utilisation systématique de PRINCE2 pour assurer une meilleure réalisation de projet et une amélioration mesurable de la performance. P30® ([5]), qui a été mentionné à la Section 2 (et le sera de nouveau à la section 6), est essentiellement ce à quoi je me réfère lorsque je parle de l’établissement d’un « Centre d’excellence ». Il permettra à la gestion de projet (et la gestion de programme et de portefeuille, du reste) de se développer et de s’ancrer dans la culture de l’entreprise, résultant en une amélioration supplémentaire de la performance. Section 5.3 Une organisation du secteur associatif (tiers secteur) Une telle organisation ressemble à un organisme du secteur public en ce sens que la part de marché et la rentabilité ne sont pas au cœur de ses préoccupations. Par conséquent, les affirmations à propos des avantages stratégiques et opérationnels de PRINCE2 pour le secteur public s’appliquent également au tiers secteur. Je compte notamment parmi les organisations de ce secteur les associations caritatives, les agences humanitaires et les organismes à but non lucratif. Dans la section sur le secteur public, j’ai souligné que le coût d’opportunité d’une mauvaise réalisation de projet pouvait avoir d’importantes répercussions sur les usagers des services publics. Or, dans le secteur associatif, les usagers sont les bénéficiaires d’une forme d’assistance. Le coût d’opportunité d’une mauvaise réalisation de projet est donc encore plus élevé puisque les chefs de projets de ce secteur sont souvent responsables de projets qui affectent ou sauvent des vies humaines. Comme le constate la section 2, PRINCE2 est une véritable norme internationale. Les associations caritatives et les agences humanitaires gèrent souvent (pour ne pas dire presque toujours) des projets qui portent sur plusieurs secteurs d’activités et plusieurs régions géographiques. Etant donné que la méthode PRINCE2 est générique et dotée d’une terminologie standard et qu’elle peut être enseignée et répétée, les agences qui coordonnent des projets à travers plusieurs continents peuvent augmenter leurs chances de succès dans la réalisation de ces projets par le biais d’une approche commune. Les avantages stratégiques et opérationnels de PRINCE2® Dans un récent communiqué de presse, [16], Eric Berg, directeur général de LINGOs (Learning for International Non-Government Organizations, un groupement de plus de quarante organisations de secours humanitaire, de développement, de conservation et de santé qui partagent des expériences et ressources d’apprentissage) a déclaré qu’une amélioration d’un pour cent seulement de l’efficience de douze organisations non gouvernementales bien connues permettrait de consacrer tous les ans 47 millions de dollars de plus à la réalisation de projets. Il a ajouté que l’impact en termes d’amélioration de la qualité serait encore plus grand. Ce chiffre ne peut être ignoré. Non seulement il s’agit d’un montant incroyable en lui-même, mais une amélioration encore plus grande de l’efficience rapporterait des fonds encore plus importants pour de nouveaux projets. La nature et le portefeuille des projets qui pourraient être entrepris avec ces fonds supplémentaires, ainsi que l’impact qu’ils pourraient avoir sur de nombreuses vies humaines, peuvent nous laisser rêveurs. Peut-être serait-ce « l’amélioration mesurable de la performance » résultant le plus directement d’une meilleure gestion de projet. L’adoption et l’utilisation systématique de PRINCE2 y contribueraient. Section 5.4 Un individu Comment la définition des avantages stratégiques et opérationnels de PRINCE2 (section 3) s’applique-t-elle à un individu ? Que signifie une « amélioration mesurable de la performance » sur un plan individuel ? Comment un individu peut-il « adopter et utiliser systématiquement PRINCE2 » ? La définition reste pertinente, sauf qu’il s’agit maintenant de la compétence d’un individu à gérer des projets en suivant systématiquement la méthode PRINCE2. Comment un individu obtient-il donc cette compétence ? On ne peut pas (et on ne doit pas) ignorer l’expérience personnelle, ni le bénéfice d’avoir reçu une qualification PRINCE2. De préférence, les compétences PRINCE2 doivent être le produit de l’expérience PRINCE2 et d’une qualification professionnelle PRINCE2. Autrement dit : Compétences PRINCE2 = Expérience PRINCE2 x Qualification PRINCE2 La détention d’une qualification PRINCE2 permet (à l’industrie de gestion de projet) de reconnaître qu’un individu a obtenu certaines connaissances sur le sujet conformément aux normes de certification. Comme il a été précisé plus haut, PRINCE2 a été traduit en de nombreuses langues et est donc une norme véritablement internationale. Il est également important de bien reconnaître que les qualifications PRINCE2 jouissent d’une grande considération auprès des employeurs (pour les raisons données plus haut) et suscitent l’admiration sur le curriculum vitae d’un individu. Néanmoins, l’équation ci-dessus implique qu’une telle qualification ne donne pas automatiquement à son détenteur le droit de déclarer avoir les compétences PRINCE2, c’est-à-dire de démontrer une « amélioration mesurable de sa performance ». Il est possible de suivre une formation PRINCE2 auprès d’organismes de formation accrédités qui offrent une vaste gamme de formations aboutissant à une certification professionnelle, notamment PRINCE2 niveau de Base et PRINCE2 niveau Expert. Des informations supplémentaires sur les organismes qui offrent des examens menant à la certification PRINCE2 ou sur la façon de devenir un organisme de formation accrédité sont accessibles auprès du groupe APM sur www.apmgroup.co.uk, ou au +44 (0)1494 452450. Il est possible d’obtenir des détails d’événements de formation PRINCE2 particuliers en contactant directement l’organisme de formation accrédité concerné. Par nature, l’adoption et l’utilisation systématique de PRINCE2 pour conduire des projets représentent une bonne gestion des risques. PRINCE2 s’adapte à tous les secteurs d’activité. Par conséquent, toutes les parties concernées savent à quoi s’attendre, des services de conseils et de formation accréditée sont mis à leur disposition, les connaissances peuvent être partagées et diffusées et, enfin, de vastes ressources peuvent être utilisées. Le tout résulte en une amélioration mesurable de la performance – c.-à-d. l’obtention des avantages stratégiques et opérationnels de PRINCE2 (si nous avons les bons ingrédients – voir section 6). Nous avons étudié plusieurs points de vue, celui 1) d’une entreprise commerciale, 2) d’une organisation du 7 secteur public, 3) d’une organisation du secteur associatif (ou tiers secteur) et 4) d’un individu, or ils ont tous une chose en commun : l’amélioration de la performance sera optimisée s’ils parviennent à accroître leurs compétences et capacités en gestion de projet avec PRINCE2. Il existe un avantage stratégique et opérationnel souvent sous-estimé de PRINCE2 : si une organisation adopte et utilise systématiquement PRINCE2 « à tous les niveaux », c’est qu’elle considère sans doute que la gestion de projet est un choix de carrière spécifique (comme elle devrait l’être, à mon humble avis). En conséquence, il est possible que des occasions se présentent et permettent à des collaborateurs de faire progresser leur carrière en gestion de projet, de développer leurs connaissances, de parrainer de nouveaux chefs de projets, de partager leurs connaissances et leur expérience, d’orienter la politique de gestion de projet (voire la gestion de programme et plus encore) et même d’établir un P30. Tout cela peut ensuite assurer la stabilité (accrue) des ressources de gestion de projet que l’organisation peut exploiter pour obtenir de plus grands avantages stratégiques et opérationnels de PRINCE2. Cette stabilité ne sera cependant atteinte que si toute l’organisation adopte et utilise systématiquement PRINCE2 (c.-à-d. si elle ancre la méthode PRINCE2 dans ses processus). Examinons donc maintenant comment y parvenir. Section 6 Est-ce vraiment difficile ? Comment ancrer PRINCE2 dans votre organisation ? Ce n’est pas aussi simple que vous l’imaginez. Je ne veux pas me montrer négatif, mais plutôt faire preuve de réalisme. La section précédente a décrit les avantages stratégiques et opérationnels que les organisations peuvent obtenir en adoptant PRINCE2, mais ces avantages ne se concrétiseront 8 Les avantages stratégiques et opérationnels de PRINCE2® pas simplement en mettant en œuvre une méthode de gestion de projet sans tenir compte du reste de l’entreprise. L’un de mes auteurs favoris, Malcolm Gladwell, a écrit un ouvrage fascinant intitulé Outliers : The Story of Success ([17]) dans lequel il argue de façon convaincante que la réussite personnelle ne dépend pas seulement du talent et du travail (bien que ces deux facteurs ne puissent être ignorés), mais également de la chance et de ce que l’auteur appelle le « patrimoine culturel », ce qui signifie que les personnes avec qui nous avons des relations et leurs valeurs ont un effet profond sur nous. Cet ouvrage traite essentiellement du fait que la réussite personnelle est un produit du talent, du travail, de la chance et du « patrimoine culturel » : Réussite = Talent x Travail x Chance x Patrimoine culturel Peut-on étendre aux projets d’une organisation le concept que le talent et le travail ne sont pas les seuls facteurs de réussite ? J’estime que la réponse est « oui » si le « patrimoine culturel » se réfère à la maturité existante d’une organisation permettant d’ancrer PRINCE2. Il faut tenir compte des autres paramètres pour ancrer PRINCE2 de façon efficace dans une organisation et interpréter l’équation ci-dessus du point de vue organisationnel. Je préconise ici une approche holistique pour l’ancrage de PRINCE2. Étudions maintenant la question de plus près. Les organisations recèlent certainement de nombreux talents en matière de gestion de projet, des personnes qui travaillent très dur. Passez votre personnel en revue et je suis sûr que vous serez agréablement surpris à ce niveau-là. Je ne pense pas que ces deux premiers paramètres de l’équation constituent une entrave à la réussite. En outre, les principaux défis que doivent relever les organisations sont axés sur la chance de pouvoir utiliser PRINCE2 (et peut-être de se perfectionner en fonction de la spécificité de leurs besoins) et sur leur « patrimoine culturel ». Ces défis ne sont heureusement pas insurmontables comme nous allons le voir maintenant. Commençons par le facteur « chance ». En tant que conférencier PRINCE2 expérimenté collaborant avec de nombreuses organisations, j’ai vu des milliers de délégués participer à une formation et être très motivés par la perspective d’utiliser PRINCE2 à leur retour au bureau à l’issue de la formation. Soyons réalistes, les délégués participant à une formation PRINCE2 ne souhaitent pas tous utiliser cette méthode de retour au travail ; certains veulent uniquement obtenir les certifications PRINCE2 niveau de Base et PRINCE2 niveau Expert pour des raisons de perfectionnement personnel et/ou professionnel (et pourquoi pas – voir section 5.4), mais nombre d’entre eux souhaitent l’utiliser (tout en obtenant bien sûr les certifications !). Cependant, non par manque de volonté ni d’effort, ils n’ont pas toujours la chance de découvrir par eux-mêmes les avantages que peut conférer PRINCE2. Pour de multiples raisons (par exemple le manque d’enthousiasme à l’échelle de l’ensemble de l’organisation, le manque de volonté de changer les processus de gestion en vue d’une mise en œuvre complète, le manque d’infrastructure pour soutenir une méthode à l’échelle de toute l’entreprise, une mauvaise compréhension de la nature de PRINCE2, pour n’en citer que quelques-unes), les organisations ne créent pas toutes l’environnement dans lequel la méthode PRINCE2 peut être pratiquée et ses avantages exploités. C’est vraiment dommage quand on sait qu’ils sont à portée de main ! Les organisations doivent donner des chances de pratiquer PRINCE2 et créer l’environnement approprié pour orchestrer la réussite. À la suite de cet argument, il est très souhaitable d’adopter une approche structurée envers la gestion de portefeuille, définie dans l’ouvrage [6] comme « un ensemble coordonné de processus et de décisions stratégiques qui à eux tous procurent l’équilibre le plus efficace entre le changement organisationnel et le maintien du statu quo ». Si une organisation adopte une gestion de portefeuille efficace, elle sera davantage susceptible d’entreprendre des projets appropriés et donc de créer des chances de pouvoir pratiquer PRINCE2, puisque le processus de prise de décision menant à la sélection d’un projet particulier doit certainement inclure la prise en considération de la maturité de l’environnement de gestion de projet dans lequel il évoluera. Ce qui m’amène logiquement au dernier paramètre de notre équation, le « patrimoine culturel ». Comment le « patrimoine culturel » d’une organisation crée-t-il un obstacle à l’ancrage efficace de PRINCE2 et comment changer ce patrimoine pour éliminer cet obstacle ? Une organisation doit décider quel(s) résultat(s) elle souhaite obtenir en adoptant PRINCE2. Comme nous l’avons vu à la section 3 (et à la page 19 de l’ouvrage [1]), la définition d’un avantage est « l’amélioration mesurable découlant d’un résultat qui est perçue comme un avantage par une ou plusieurs parties prenantes ». Par conséquent, si l’organisation ne sait pas ce qu’elle veut accomplir en adoptant PRINCE2, elle ne peut espérer exploiter tous les avantages de la méthode. La première étape à franchir pour venir à bout d’un « patrimoine culturel » existant consiste donc à savoir clairement ce que l’on veut accomplir avec une méthode de gestion de projet. J’espère que les propos de la section 5 aideront les organisations à en décider. Les organisations doivent prendre conscience du besoin de transformer leurs opérations de gestion afin d’englober PRINCE2. Après tout, l’adoption de PRINCE2 constitue un changement en lui-même et doit donc être gérée d’une façon appropriée (en utilisant PRINCE2 bien sûr !). Une organisation plus mature reconnaîtra cela comme un moyen qui justifie la fin, ce qui n’est peut-être pas le cas pour les organisations moins matures. Un manque de maturité en matière de gestion de projet peut-il s’expliquer par la culture existante au sein de l’organisation ? Sans aucun doute. À quoi ressemble aujourd’hui la culture de gestion de projet dans votre organisation ? Entreprenez-vous les « bons » projets et les conduisez-vous « correctement » ? La gestion de projet est-elle considérée comme un choix de carrière spécifique ? Les aptitudes et attributs d’un bon chef de projet sontils reconnus comme des compétences professionnelles à part entière ? Est-il possible d’obtenir de l’assistance, des conseils et des informations auprès d’experts en gestion de projet ? Les projets doivent-ils (encore) être gérés en plus des activités quotidiennes ? Cela vous dit quelque chose ? Selon mon expérience, ce dernier point est probablement la critique la plus commune que font les délégués lors des formations PRINCE2 – ils peuvent apprécier l’avantage procuré par l’utilisation de PRINCE2, mais ne peuvent en profiter pleinement car ils ont trop à faire dans leurs fonctions quotidiennes. C’est l’exemple classique d’une organisation dotée de collaborateurs talentueux et travailleurs à qui elle donne la chance d’utiliser PRINCE2 (bien que Les avantages stratégiques et opérationnels de PRINCE2® de façon limitée, sans doute en laissant de côté la gestion de portefeuille), mais qui ne peuvent en tirer un maximum en raison de la culture d’entreprise inhérente et donc du mode d’opération (c.-à-d. le patrimoine culturel de l’organisation). À la page 215, l’ouvrage [1] fait la différence entre la personnalisation et l’ancrage. La personnalisation désigne « l’utilisation appropriée de PRINCE2 pour un projet donné, en assurant le juste niveau de planification, de contrôle, de gouvernance et d’utilisation des processus et thèmes », tandis que l’ancrage est défini comme étant « l’adoption de PRINCE2 à travers toute l’organisation ». Pour surmonter l’obstacle du « patrimoine culturel », les organisations doivent chercher à ancrer PRINCE2 et non pas seulement à le personnaliser ou à l’utiliser de façon ponctuelle. Comme je l’ai déjà prôné, pour ancrer PRINCE2, il faut traiter le problème de façon holistique et examiner l’organisation comme un tout plus grand que la somme de ses parties. Je crains que l’utilisation de quelques modèles et le passage de plusieurs examens ne suffisent pas à ancrer PRINCE2. Même si le désir d’ancrer PRINCE2 est manifeste, les moyens d’y parvenir ne le seront peutêtre pas. Comme je l’ai déjà mentionné, les organisations devront changer leurs modes d’opération pour ancrer PRINCE2. J’aimerais citer un passage de la page 184 de [3] : « L’ancrage d’une nouvelle capacité dans l’entreprise de façon à ce qu’elle serve au quotidien est ce qui permettra d’en tirer des bénéfices. » C’est donc la tâche à accomplir : mettre en œuvre la capacité d’ancrer PRINCE2 et réaliser l’ancrage de manière à ce que cette méthode devienne la « norme » dans la gestion de projet. De quelle capacité souhaitons-nous donc disposer ? Bien entendu une méthode, des modèles et des individus compétents, mais quoi d’autre ? Un modèle de maturité peut servir, dans ce cas-là, à nous aider à identifier l’écart de capacité dans les processus organisationnels. Un « modèle de maturité » est une stratégie hiérarchique qui permet à une organisation d’évaluer ses capacités actuelles en matière de gestion de portefeuille et/ou de programme et/ ou de projet et d’identifier les domaines à améliorer qui auront la plus grande répercussion sur la performance. Le modèle de maturité PRINCE2 est mentionné dans l’ouvrage [9] et étudie seulement la capacité organisationnelle d’utiliser PRINCE2. Pour élargir leurs perspectives et considérer la maturité inhérente en matière de gestion de portefeuille et de programme, les organisations peuvent décider d’utiliser P3M3™, le modèle de maturité de gestion de portefeuille, de programme et de projet (voir [10]). Nous avons rencontré P2MM™ et P3M3™ à la Figure 1. Tout comme seuls les organismes de formation accrédités peuvent fournir des formations menant aux qualifications PRINCE2, seuls les organismes de conseil accrédités peuvent entreprendre des évaluations P2MM et P3M3. Des informations supplémentaires sur les organismes de conseil accrédités et sur ceux qui offrent des évaluations P2MM et/ou P3M3 sont accessibles auprès du groupe APM sur www.apmgroup.co.uk, ou au +44 (0)1494 452450. Il est possible d’obtenir des détails d’événements particuliers en contactant directement l’organisme de conseil accrédité concerné. En ce qui concerne P3M3, les organisations peuvent télécharger un questionnaire (à partir de http:// www.p3m3-offcialsite.com/home/ home.asp) afin d’entreprendre ellesmêmes l’évaluation P3M3, mais il faut noter que celle-ci ne sera naturellement pas aussi efficace que si elle avait été accomplie par un consultant accrédité et expérimenté travaillant pour un organisme de conseil accrédité. Soit dit en passant, l’équation de la section 5.4 sur les compétences PRINCE2 peut être adaptée à P2MM et P3M3 et l’argument reste le même. Tout cela est bien beau et la modélisation de maturité peut contribuer à l’identification des mesures à prendre, mais, comme mentionné ci-dessus, les organisations doivent savoir quels résultats elles veulent obtenir (c.-à-d. le niveau de maturité qu’elles souhaitent atteindre), car si l’écart de capacité est trop grand et que les organisations veulent trop « réparer » trop tôt, l’ancrage ne s’avérera pas nécessairement aussi efficace que prévu à l’origine. Les recommandations doivent aussi inclure l’établissement d’une infrastructure capable de supporter PRINCE2 dans les affaires courantes. L’ouvrage [5] renferme les directives de l’Office of Government Commerce sur l’établissement d’un bureau de portefeuille, programme et projet (le P30). PRINCE2 aura ainsi un « domicile » dans l’organisation, et un 9 P30 pourrait assurer la responsabilité de l’amélioration continue des processus et le développement des compétences du personnel PRINCE2 et de la gestion de projet. Le dernier élément du « patrimoine culturel » et peut-être le plus important est le fait que les organisations doivent vouloir changer. Les avantages stratégiques et opérationnels de l’adoption de PRINCE2 peuvent sembler probants en théorie, mais si l’organisation n’a aucun désir ni aucune motivation de changer, le talent et le travail des collaborateurs seront en vain. Ne négligez jamais l’aspect humain dans toute cette procédure. Vos personnels sont vos meilleures ressources et sans leur contribution vous ne pourrez pas tirer profit de votre décision d’ancrer PRINCE2. Section 7 Conclusions Ainsi se termine le traité détaillé des avantages stratégiques et opérationnels de PRINCE2 pour les secteurs commercial, public et associatif ainsi que pour l’individu ! Ce livre blanc n’a pas seulement abordé les avantages de PRINCE2 comme son titre le suggère. Il a fallu contextualiser le titre en définissant la méthode PRINCE2, en expliquant pourquoi la gestion de projet était nécessaire (et en fait une méthode structurée) et en précisant la signification du terme « avantages stratégiques et opérationnels ». Après avoir étudié comment une meilleure mise en œuvre de projet grâce à l’utilisation systématique de PRINCE2 peut mener à une amélioration mesurable de la performance et (espérons) stimuler une organisation à s’efforcer d’obtenir de tels avantages, ce livre blanc a conclu en fournissant quelques conseils pratiques sur la façon d’ancrer PRINCE2 dans une société – chose nécessaire pour réussir dans cette entreprise. Dans le monde actuel en évolution constante, le risque existe dans tout ce que nous faisons. Qui sait ce que l’avenir nous réserve ? Mais une chose est certaine : le monde de demain ne sera pas le même que celui d’aujourd’hui. Les projets fournissent aux organisations des moyens de transformer leurs activités professionnelles, et les organisations devront se transformer si elles veulent survivre. Celles qui relèvent ce défi prospéreront, tandis que les autres 10 Les avantages stratégiques et opérationnels de PRINCE2® éprouveront des difficultés. Vu le degré d’incertitude, les organisations doivent se transformer de la façon la plus efficace et la plus efficiente possible, et la gestion de projet est l’aide indispensable à leur réussite. PRINCE2 est la référence dans l’industrie en matière de gestion de projet et est donc une méthode avérée. Il s’agit d’une méthode générique, répétable et enseignable qui a fait ses preuves et utilise une langue commune à tous les secteurs d’activités et toutes les régions géographiques. Offrant une multitude d’expériences, de ressources, d’enseignements et de conseils, PRINCE2 est un outil de gestion de projet pour les organisations souhaitant changer/se transformer avec efficacité. Peut-être est-ce l’avantage stratégique et opérationnel le plus puissant de PRINCE2 sans aucune exception. Section 8 Références et autres textes à consulter Les publications suivantes sont mentionnées dans le texte et il est conseillé de les lire : [1] Managing Successful Projects with PRINCE2, Edition 5, The Stationery Office, Norwich, 2009. ISBN 978-0113310594 [2] Directing Successful Projects with PRINCE2, Edition 1, The Stationery Office, 2009. ISBN 978-0113310610 [3] Managing Successful Programmes, Edition 3, The Stationery Office, 2007. ISBN 978-0113310402 [4] Management of Risk: Guide for Practitioners, Edition 2, The Stationery Office, 2007. ISBN 978-0113310389 [5] Portfolio, Programmes and Project Offices, Edition 1, The Stationery Office, 2008. ISBN 978-0113311249 [6] Portfolio Management Guide, Final Public Consultation Draft, 2008. http://www.ogc.gov.uk/documents/ PfM_Guide_OGC.pdf [7] Office of Government Commerce Gateway™ Review Process. http://www.ogc.gov.uk/what_is_ogc_ gateway_review.asp [8] ITIL Publication Lifecycle Suite, Version 3, The Stationery Office, 2007. ISBN 978-0113310501 [9] PRINCE2™ Maturity Model (P2MM), Version 1, 2006. http://www.ogc.gov.uk/ documents/PRINCE2_Maturity_Model_ Version_1.pdf © Copyright TSO et QA. Toute reproduction en tout ou en partie est interdite sans l’accord préalable de l’auteur. Auteur [10] Portfolio, Programme and Project Management Maturity Model (P3M3™), Final Public Consultation Draft Version 2, 2008. http://www.p3m3-officialsite. com/home/home.asp Dr Ian Clarkson Maître de conférences sur les meilleures pratiques professionnelles QA [email protected] [11] Site Internet PRINCE2 Best Management Practice, http://www. best-management-practice.com/ProjectManagement-PRINCE2/ Dr Ian Clarkson est maître de conférences principal en programme et gestion au sein de la division sur les meilleures pratiques professionnelles de QA, la plus grande société de formation du Royaume-Uni. Il est lui-même un chef de programme et de projet expérimenté, ayant conduit des programmes et projets dans les secteurs privé et public. Justifiant de cette vaste expérience pratique et d’un parcours dans l’enseignement, Ian est un maître de conférences et un consultant réputé et très apprécié dans sa discipline. Ian a exercé des activités de conseil et offert des formations accréditées et non accréditées dans tous les secteurs de l’industrie du Royaume-Uni. En collaboration avec une équipe de maîtres de conférences et de consultants chevronnés, il aide actuellement les organisations à exceller dans tous les aspects de la gestion de programme et de projet. [12] Site Internet officiel de PRINCE2, http://www.prince-officialsite.com/ home/home.asp [13] Collins Concise Dictionary (2000), Edition 4, HaperCollins Publishers Limited, Glasgow. ISBN 0 004723962 [14] Harold Kerzner (2003). Project Management: A Systems Approach to Planning, Scheduling and Controlling, Edition 8, John Wiley & Sons, Inc., New Jersey. ISBN 0 471225771 [15] Sir Peter Gershon, CBE (2004). Releasing resources to the front line. Independent Review of Public Sector Efficiency. ISBN 1 84532 032 8. © Crown copyright 2005 [16] APMG 192 – PMD Press Release, APM Group Limited, (2009) [17] Malcolm Gladwell (2008). Outliers The Story of Success, Penguin Books. ISBN 978-0141036251 Remerciements Obtenu par TSO et publié sur www.best-management-practice.com Notre série de livres blancs ne doit pas être considérée comme un recueil de conseils de quelque nature que ce soit, et nous déclinons toute responsabilité en cas de perte résultant de l’utilisation de son contenu ou du recours à celuici. Bien que la société TSO fasse tout son possible pour assurer l’exactitude et la fiabilité des informations données, elle décline toute responsabilité en cas d’erreur, d’omission ou d’inexactitude. Le contenu, les diagrammes, les logos et les jaquettes sont corrects au moment de leur publication, mais peuvent faire l’objet de modification sans préavis. 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