Dalida,une vie

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Dalida,une vie
HÔTEL DE VILLE DU 11 MAI AU 8 SEPTEMBRE 2007
comédie musicale a été créée sur
Dalida au Canada quand en Italie une
pièce lui est consacrée, et qu’à
Moscou comme au Brésil on s’apprête à lui rendre hommage en créant
des spectacles qui retracent son parcours. Un film en deux parties a été
tourné sur sa vie. Dalida y est interprétée par la comédienne italienne
Sabrina Ferilli. Le film, diffusé les 2
et 3 mai 2005 sur France 2, a réuni
13 millions de téléspectateurs.
En 2005,un sondage sur Les 100 plus
grands Français de tous les temps
permet à Dalida et à Piaf, deux seules
chanteuses à être classées, d’occuper une fois encore le devant de la
scène.
© D.R.
Dalida, une vie...
1967-1968. En juin 1968, La Maison
des Intellectuels nommait Dalida
Commandeur des Arts, Sciences et
Lettres, en lui remettant la Croix de
vermeil au Palais de la Mutualité.
Cette même année, le 5 décembre, à
l’Hôtel de Ville, elle recevait la
Médaille de la Présidence de la
République, offerte par le Général de
Gaulle (récompense qu’aucune autre
artiste n’a jamais reçue) ainsi que la
médaille de la Ville de Paris.
Le palmarès des années 70 est particulièrement riche. En 1973, c’est le
prix Triomphe de la chanson. Au
cours de l’année 1974, elle est N° 1
dans douze pays différents avec Gigi
l’Amoroso et Il venait d’avoir dix-huit
ans. Le 13 janvier 1975, Dalida reçoit
à l’Olympia son second disque de
platine pour Gigi l’amoroso, record
de ventes dans les pays du Benelux.
Elle détrône alors Franck Sinatra qui
depuis 1966 détenait le record des
ventes avec Strangers in the night.
à Charles Trenet, de Julio Iglesias à
Serge Gainsbourg voulait chanter
avec elle. Un espace entièrement
dédié à ces duos est aménagé au
cœur de l’exposition. Des photographies, des témoignages d’amis viennent compléter l’écoute.
Un destin
hors du commun
Dalida et son frère Orlando. Il est également son producteur
et voue à sa sœur une adoration et une admiration sans bornes
Vingt ans après sa disparition, le 3
mai 1987, Paris rend hommage à la
chanteuse Dalida, à l’occasion d’une
grande exposition, la première jamais
consacrée à cette artiste.
De la fraîcheur de Bambino à l’envoûtant duo Paroles, paroles avec Alain
Delon, du petit bikini aux interprétations des plus grands poètes, Dalida,
tragédienne naturelle de la scène,
aura osé tous les styles musicaux,
lancé toutes les danses et modes
vestimentaires et surtout sut rester
populaire auprès de tous les publics
dans le monde entier et avec plus de
2. 000 chansons enregistrées. À l’occasion de cette exposition, la Ville de
Paris offre au regard du public
images et documents souvent
inédits : robes somptueuses où la silhouette gracile de Dalida reprend
corps, archives INA qui témoignent
de l’étonnante modernité de la chanteuse, avec également des extraits de
ses films.
Pour raconter les différentes facettes
de sa vie artistique, Jacques Pessis,
commissaire général de l’exposition
et spécialiste du music-hall, s’est
adjoint les conseils avisés de
Laurence Benaïm pour la mode
(directrice de Stiletto, on lui doit
notamment une biographie d’Yves
Saint Laurent) et de N.T.Binh pour le
cinéma (critique à Positif, il est l’auteur de Paris au Cinéma et d’une biographie de Claude Sautet) sous le
regard attentif d’Orlando, frère et producteur de Dalida. Un hommage
éclatant et élégant à la femme intelligente et brillante que fut Dalida et à
l’artiste unique au parcours exceptionnel. L’exposition permet de
mesurer l’importance de son répertoire musical et présente des archives filmées notamment de ses émissions de télévision, de sa première
apparition en 1958 interrogée par
Jacqueline Joubert au Top Club de
Guy Lux. Sur un grand mur d’images
composé d’une vingtaine d’écrans,
Dalida est plus présente que jamais.
Tout le monde, de Petula Clark à
Charles Aznavour, de Claude François
Polyglotte (elle parlait quatre
langues), Dalida aura enregistré au
cours de sa carrière 2.000 chansons
en sept langues différentes. Son palmarès est spectaculaire. Ses succès
(dont l’Oscar mondial du Succès du
disque 1974) se comptent par dizaines. Chanteuse éminemment populaire, Dalida a vendu 120 millions
d’albums dans le monde entier.
Dès1956, en quelques semaines, elle
vend plus de 300 000 45 tours de
Bambino, premier disque d’or dans
l’histoire de la variété française. Puis
viennent en 1958 Les Bravos du
music-hall avec Yves Montand et
l’Oscar de Radio Monte-Carlo qu’elle
reçoit pendant six années consécutives. À cela vient s’ajouter en 1963
l’Oscar mondial du Succès des Juke
Box et surtout en 1964 son premier
disque de platine qui couronne plus
de 10 millions de disques vendus. À
l’étranger aussi la reconnaissance est
là (en Allemagne Le Lion d’Or 1959,
en Italie, La Louve de Rome 1959. Au
Brésil, on lui décerne l’Oscar de la
popularité Chico Viola 1965 pour le
succès de La Danse de Zorba). Dalida
reçoit aussi plusieurs Oscars de
Radio Luxembourg dont le dernier en
date le 28 octobre 1970 avec Joe
Dassin, sans oublier l’Oscar de
Canzonissima, décerné par la plus
grande émission télé en Italie, pour
Faut lire entre les lignes
au
Petit Gymnase
© D.R.
Dominique PARRAVANO
Dalida
et le cinéma
Dalida, de son vrai nom
Yolanda Gigliotti,devient
Miss Egypte à dix-neuf ans.
jusqu’au 28 mai
tous les lundis à 22h30
38, bld de Bonne Nouvelle
75010 Paris-Métro : Bonne-Nouvelle
Une place à Montmartre
porte son nom. Un buste sculpté
signé Aslan y est érigé à sa mémoire.
Le 12 février 1975, on lui remet le
Prix de l’Académie du Disque français, catégorie chanson, pour Il
venait d’avoir dix-huit ans.
En 1981, on crée pour elle le Disque
de Diamant qui couronne 25 ans de
succès ininterrompu, puis le Golden
Europa qui récompense la vedette la
plus populaire de l’année. En 1982,
un sondage effectué par Paris-Match
sur les femmes exerçant le plus d’influence sur les Français, classe
Dalida (seule femme du show-business) après Simone Veil et devant
Danièle Mitterrand. En 1988,
l’Encyclopédia Universalis fête ses
20 ans et commande à la SOFRES un
sondage sur les événements et les
personnalités françaises ou étrangères (du monde de la politique, des
sciences, de la culture...) qui ont le
plus marqué les Français de 1968 à
1988. Dalida arrive après le Général
de Gaulle et avant Jean-Paul II.
Aujourd’hui, une place inaugurée le
24 avril 1997 à Montmartre porte son
nom. Un buste sculpté signé Aslan y
est érigé à sa mémoire. En 2001,la
Poste française fait imprimer un
timbre à son effigie. Côté scène,une
Une carrière
inégalable
La carrière de Dalida a des allures de
success story. Il faut à cette jeune italienne, née au Caire dans un quartier
populaire, un caractère bien trempé
et une volonté plus qu’affirmée pour
débarquer seule, à Paris, où elle ne
connaît personne en dehors d’un
vague metteur en scène français de
cinéma qui l’a repérée au Caire. Elle
ne fera d’ailleurs pas carrière au
cinéma. Elle sera, moins de deux ans
après son arrivée, entièrement
happée par la chanson, enregistrant
plus de 2000 chansons en 33 ans de
carrière. En 1956, Bambino sera le
premier d’une très longue série de
succès.
Avec l’arrivée des yé-yé,les chanteuses à voix comme Dalida ont du
souci à se faire. Mais, elle sacrifie avec brio au rite du twist,
de la même manière
qu’elle n’aura de
cesse pendant
toute sa carrière de
sentir les
tendances et
de les devancer. En 1970, elle
quitte Barclay pour former avec son
frère Orlando une maison de production
indépendante.
Orlando
Le soir de l’élection de Miss Egypte,
en 1954, trois réalisateurs de cinéma
sont dans la salle et perçoivent
immédiatement le charisme de
Dalida. L’américain William Dieterle
l’engage comme doublure de Rita
Hayworth. Niazi Mustapha lui offre
un joli rôle de vamp dans Un verre,
une cigarette. Quant au français Marc
de Gastyne, après l’avoir fait tourner
dans Le Masque de Toutankhamon,
il l’incite à venir poursuivre en France
une carrière entamée en Egypte. Pour
autant, c’est la chanson et non le
cinéma qui apportera à Dalida la
consécration. Après le succès phénoménal de Bambino, les rôles qu’on
lui proposera en France comme en
Italie,surferont toujours sur sa notoriété de chanteuse. Ces films sans
grand succès aujourd’hui et complètement oubliés, n’ont d’intérêt que
par la présence de Dalida au générique. Dans toutes ses scènes (dont
toujours au moins une chantée),
Dalida crève l’écran de sa présence.
Mais elle est déjà presque trop Dalida
pour pouvoir se glisser dans la peau
d’un autre personnage et il faudra
attendre 1986 et la sortie du film de
Youssef Chahine, Le Sixième Jour,
pour qu’elle offre une autre facette
d’elle-même. Ce sera son dernier
film. Le plus beau. Celui du
retour en Egypte où Dalida joue
le rôle d’une Mère Courage de
l’après-guerre. Si les rapports
de Dalida avec le cinéma ressemblent à un rendez-vous
manqué, elle n’a de
cesse depuis sa mort
d’apparaître dans des
films contemporains. Sur un écran
de télé, dans la
bouche des protagonistes, Dalida,
femme de plusieurs époques,
De la robe de velours rouge de son premier Bobino, signée Jean Dessès
à la sobriété et au chic de Pierre Balmain en passant par Yves Saint Laurent et Louis Azzaro
ou Michel Fresnay, Dalida aura été une icône de la mode.
mieux que personne porter une robe
et la mettre en valeur.
Les gestes et les mouvements de
Dalida à la télévision sont célèbres.
Elle avait une facilité, une élégance,
une manière de bouger qui n’appartenait qu’à elle. J’ai obtenu grâce à
Dali le plus beau compliment que
j’aurais jamais pu avoir. C’était lors
d’un dîner en ville, Yves Saint Laurent
arrive et me dit : « J’ai vu une émission sur Dalida hier soir à la télévision, j’ai reconnu vos toilettes. Vous
faites les plus belles robes du soir de
Paris » confiait son couturier fétiche,
Loris Azzaro. En plus de trente ans
de carrière, Dalida façonne son image
comme elle sculpte son corps. Avec
volonté. Sans relâche. Jour après
jour. Brune, fraîche et pulpeuse à
vingt ans, elle se transforme peu à
peu, alors que sa carrière évolue et
que la maturité arrive, en une blonde
sublime, sexy en diable. Les jambes
sont longues. Les pieds chaussés de
talons aiguilles. Les strass et les
paillettes brillent sous les projecteurs. Dalida irradie sur scène, joue
de sa chevelure blond vénitien et
dévoile son corps parfait. Dans la rue,
Dalida fait école. On croise dans les
années 50 des dizaines de jeunes
filles sous influence franco-italienne.
Yeux de biche, chevelure moussante, taille menue prise dans une large
ceinture. C’est la mode qui veut ça.
Mais c’est surtout Dalida qui véhicule cette image via les pochettes de
ses 45 tours. Côté scène, elle sait
est l’occasion de resituer un évènement dans le temps ou de faire passer
une émotion par l’intensité de ses
chansons.
L’espace dédié au cinéma se décline
dans l’exposition en trois temps : les
films oubliés des années 50-60, son
interprétation magnifique dans le film
de Youssef Chahine et sa présence
indirecte au cinéma depuis sa mort.
Un montage de ses scènes (Brigade
des mœurs où elle rejoue avec Eddy
Barclay son audition parisienne,
L’inconnue de Hong-Kong où
Gainsbourg se met au piano et où ils
chantent un duo resté inédit) permet
d’apprécier ses talents sans conteste
de comédienne. Des photos de tournage, des coupures de presse, sa
robe noire du Sixième Jour et des
témoignages de Dalida, viennent
compléter ce portrait. Enfin, un autre
volet est consacré aux films plus
contemporains qui utilisent la voix ou
l’image de Dalida (On connaît la
chanson, Hors la vie, Un air de
famille...).
Dalida
icône de la mode
« C’était facile d’habiller Dalida dans
la mesure où elle avait un corps
parfait. On lui mettait ce
qu’on voulait, elle
pouvait porter n’importe quoi. Sa taille de
mannequin nous permettait de ne pratiquer que de très
légères retouches. Elle savait
s’entourer. La fameuse robe de
velours rouge de son premier Bobino
en 1958 est signée du couturier Jean
Dessès (le même qui habillait Rita
Hayworth ou Marlène Dietrich). Plus
tard, elle aimera la sobriété et le chic
de Pierre Balmain et l’indémodable
Yves Saint Laurent. Mais dans la
mémoire collective, c’est la Dalida
des shows télé de Maritie et Gilbert
Carpentier qui reste la plus vive. Une
Dalida glamour et raffinée, épousant
à merveille de ses courbes les
longues robes fourreaux de Louis
Azzaro. Sans oublier la Dalida qui galvanise la scène du Palais des Sports
en 1980 dans des tenues incroyables
signées du couturier Michel Fresnay.
Après sa disparition, Orlando a
conservé précieusement toute sa
garde-robe. Des centaines de tenues,
de chaussures, de sacs et de foulards
sont présentés pour la première fois
à l’occasion de cette exposition.
Pratique
QUAND ?
Du 11 mai au 8 septembre
OÙ ? Salle Saint-Jean
de l’Hôtel de Ville
5 rue Lobau - Paris 4e
COMBIEN ?
Entrée libre et gratuite tous les
jours sauf dimanche et fêtes,
de 10 h à 19 h (fermeture
des portes à 18 h 15).
Le catalogue de l’exposition
© D.R.
V
ingt ans après sa
disparition, Paris rend
hommage à Dalida,
à l’occasion d’une grande
exposition, la première jamais
consacrée à cette artiste.
Tragédienne naturelle de la
scène, elle aura osé tous les
styles musicaux, lancé danses
et modes vestimentaires
et sut rester populaire avec
des chansons, signatures
graves ou pétillantes, qui font
partie de notre mémoire
musicale collective.
Une exposition qui offre
au regard du public images,
archives, documents et effets
inédits administrant à quel
point elle s’est immergée
dans l’histoire, restant une
grande figure de la chanson
française avec une œuvre,
sorte d’hymne chaleureux
à la vie qu’elle a décidé
de quitter trop tôt…
© D.R.
© D.R.
© D.R.
À la une
Productions est le premier label indépendant et Darla Diladada, leur
premier tube en commun. Une troisième période artistique commence.
Sur scène, elle ose dévoiler son corps
et se transforme en la star hollywoodienne qui la faisait rêver adolescente au Caire. C’est le temps du duo
avec Alain Delon (Paroles, paroles),
mais aussi de J’attendrai, reprise
d’un succès d’avant guerre de Rina
Ketty que Dalida chante sur un
rythme qui annonce le disco. Et, non
seulement elle aura marqué et sut
épouser comme peu les années
disco après tant de nombreuses
vagues musicales mais elle aura été
aussi à l’origine de l’avènement du
clip. Une carrière musicale certes
fertile mais qui ne saurait faire oublier
aussi ses brillantes performances au
cinéma.
Le catalogue de l’exposition, Dalida une vie... publié
par les éditions Chronique, est une biographie
reprenant l’ensemble des documents et des textes
présentés à l’occasion de cette première exposition
consacrée à la chanteuse disparue il y a vingt ans.
L’ouvrage, accessible à tous et très richement illustré
(photos,articles de presse, pochettes de disque ...),
raconte la vie de Dalida au présent, jour après jour,
mois après mois, année après année. Ludique mais
toujours rigoureux, le livre se lit au hasard des pages
autant que,comme un
roman, il se laisse
dévorer de bout
en bout.
Le catalogue de
l’exposition 23,5 cm
x 29,5. Couverture
cartonnée. 224 pages.
Combien ? 29,90€.
L’album de l’exposition
(un livre souvenir)
21 x 26,5 cm. 64 pages.
Combien ? 8€.
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