One Planet Living en Suisse, principes et objectifs pour des

One Planet Living en Suisse,
principes et objectifs pour des quartiers durables.
One Planet Living ® est une intiative conjointe du WWF et de BioRegional basée sur les 10 principes
One Planet Living ® présentés dans ce document.
Un défi pour l’humanité
One Planet Living – Vivre avec une seule planète
L’humanité consomme plus de ressources que la planète ne peut en régénérer
chaque année, ce qui se traduit par de la déforestation, l’appauvrissement de la
biodiversité, des tensions accrues entre communautés, etc.
C’est en 2004, que deux organisations à but non lucratif, le WWF (fonds
mondial pour la Nature) et BioRegional (une organisation environnementale
britannique) lancent One Planet Living (OPL, « Vivre avec une seule planète »).
Le Réseau empreinte écologique (www.footprintnetwork.org) nous rappelle que “si
l’humanité toute entière adoptait le même mode de vie que les Français ou les
Suisses, il nous faudrait trois planètes pour subvenir à nos besoins”.
La vision du WWF et de BioRegional est un monde dans lequel tout le
monde peut mener une vie heureuse et saine avec des modes de vie
durables respectueux de l’environnement.
Il convient de constater que tous les pays n’exercent pas les mêmes pressions sur la
nature. Ainsi, si nous vivions tous comme les Nord Américains, nous aurions besoin
de 5 planètes alors qu’un pays comme la Chine a une empreinte écologique
moyenne de 0.89 planète. Cependant compte tenu de son rapide développement et
de l’importance de sa population, la Chine risque d’avoir à court terme un impact
extrêmement important sur l’environnement.
WWF et BioRegional travaillent avec des entreprises privées (promoteurs,
constructeurs, architectes, ingénieurs, artisans, etc.) et des partenaires
publics (autorités locales, gouvernements, etc.) à la construction de quartiers
dans lesquels les résidents ont une empreinte écologique « d’une seule
planète ».
OPL a trois objectifs principaux:
Le défi auquel l’humanité fait face aujourd’hui est donc de trouver un modèle de
développement qui garantirait à tout le monde une qualité de vie satisfaisante
dans les limites naturelles de la planète. Pour des pays comme la France, la
Suisse, le Royaume-Uni, cela signifie maintenir leur niveau de vie tout en réduisant
leur consommation d’énergie et de ressources naturelles de deux tiers par rapport à
aujourd’hui. Pour les pays dits en voie de développement, il s’agit de permettre leur
développement économique tout en évitant les problèmes rencontrés actuellement
dans les pays dits “développés” (pollution des sols, de l’eau, de l’air, étalement urbain
croissant, etc.).
construire un réseau mondial de quartiers OPL à travers le monde
pour démontrer que vivre avec une seule planète est possible
ouvrir des centres de visiteurs dans chacun de ces quartiers pour
promouvoir des modes de vie durables
promouvoir les principes de One Planet Living auprès des
individus, des entreprises et des gouvernements
Ce nouveau modèle de développement doit prendre en compte toutes les
dimensions de notre vie quotidienne, le logement, le transport, l’alimentation,
l’habillement, le tourisme, le travail, l’éducation, la santé, l’énergie, etc., et doit
pouvoir être appliqué dans tous les pays du monde quel que soit leur niveau de
développement économique.
One Planet Living répond à ce défi et à ces attentes en mettant en place de
nombreux projets impliquant tous les acteurs de la société (particuliers, entreprises,
autorités publiques) et visant à vivre dans les limites de notre planète.
Le tableau ci-dessous présente les objectifs communs internationaux du programme OPL. Ces objectifs sont pour la plupart identiques pour tous les
projets OPL dans le monde. Ceci dit certains objectifs pourront être adaptés en fonction du contexte suisse dans le respect de l’objectif final de One
Planet Living qui est d’atteindre une empreinte écologique égale à une planète.
Les exemples de stratégies fournis ci-dessous ne constituent en aucun cas une liste exhaustive.
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Le plan d’action de durabilité (PAD), un exemple appliqué à la Suisse
PRINCIPES
OPL
ZÉRO
CARBONE
OBJECTIFS GLOBAUX
RESULTATS A ATTEINDRE
Tous les bâtiments et infrastructures doivent être 0
carbone
(approvisionnement
en
énergies
renouvelables) de préférence dès le premier jour
d’entrée des résidents et au plus tard en 2015. Les
énergies renouvelables peuvent être soit produites
sur site soit achetées auprès de nouveaux
fournisseurs
extérieurs
(afin
de
favoriser
l’émergence d’une plus grande offre d’énergie
renouvelable).
- les bâtiments et infrastructures du site
doivent être 0 carbone d’ici à 2015 ou un
après la fin de la construction
Tous les bâtiments et infrastructures sont conçus ou
réhabilités pour atteindre les « meilleures pratiques »
(best practices) en vigueur en Suisse. Dans le cas
de la Suisse, le standard Minergie P sera
vraisemblablement la référence pour ce qui est des
objectifs de consommation d’énergie.
- 100% de l’énergie consommée
renouvelable (le nucléaire est exclu)
EXEMPLES DE STRATEGIES ENVISAGEABLES
- isolation maximale de l’enveloppe extérieure
- double vitrage sur de grandes surfaces au sud, triple vitrage au nord,
panneaux solaires
est
- recours à la géothermie, ventilation double flux avec puits canadien
- consommation maximale alignée sur
Minergie P (42kwh/m2/an pour l’eau chaude,
la
ventilation,
le
chauffage
et
rafraîchissement)
- unité de co-génération sur site ou en dehors à partir de biomasse
(neutre en carbone)
- rafraîchissement obligatoirement passif
- utilisation d’appareils ménagers et équipements électriques à faible
consommation d’énergie certifiés
- installation d’éoliennes, de panneaux photovoltaïques, etc.
- éclairage naturel optimisé, plan lumière de quartier
- buanderie pour sécher le linge
A long terme, l’objectif est d’éliminer la notion de
« déchets ».
Les « meilleures pratiques » nationales en terme de
réduction des déchets doivent être appliquées si
elles sont supérieures aux « pratiques OPL ».
ZÉRO
DÉCHETS
- au moins 70% des déchets (au poids)
générés par les résidents et les activités
commerciales du site doivent être récupérés,
recyclés, compostés
- 30% des déchets sont incinérés (avec
revalorisation des déchets si possible)
Une stratégie de production d’énergie propre à partir
de déchets peut être un élément de la stratégie « 0
déchets » à condition d’avoir un suivi strict des
émissions liées et que les « bonnes pratiques »
internationales dans ce domaine soient appliquées.
- possibilité de construire une unité de production d’énergie
fonctionnant à partir de déchets (biogaz)
- réduction des déchets liés à la construction conforme aux lois en
vigueur
- pré équipement des logements en bacs à compost, poubelles
facilitant le tri sélectif, etc.
- tri sélectif dans le domaine public
- optimisation des équipements collectifs de tri (emplacements,
collecte, etc)
La production de déchets par personne doit être
mesurée et contrôlée régulièrement afin de s’assurer
des progrès réalisés.
- mise en place d’un système de collecte et de tri des déchets
automatisé
- promotion sur site du tri sélectif, des produits à faible emballage, etc.
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TRANSPORTS
DURABLES
Il est difficile de déterminer des objectifs communs à
tous les pays dans ce domaine compte tenu des
spécificités propres à chaque pays, à chaque site,
etc.
- les résultats à atteindre pour le secteur des
transports doivent être en accord avec
l’objectif de réduction de deux tiers de
l’empreinte écologique suisse.
- le quartier est équipé d’un transport public urbain (fréquence de 6
minutes)
Compte tenu des émissions de carbone dues au
transport enregistrées dans les pays industrialisés
tels que la Suisse, les objectifs pour ces pays sont
très exigeants. Au minimum, les réductions
d’émissions de carbone doivent être en accord avec
l’objectif de réduction de deux tiers de l’empreinte
écologique suisse.
- les mobilités douces (vélo, marche, etc) et
les transports en commun représentent 80%
du total des déplacements (en km parcourus)
- abonnement unique transports publics, CFF et mobility
- mise à disposition de garages à vélos
sécurisés pour au moins 80 % des résidents
- accès restreint du site pour les automobiles avec priorité aux piétons
Toutes les émissions de carbone éventuellement
restantes doivent être idéalement compensées par
un système qui remplit les Gold Standards du WWF.
- 50% à 80% des résidents ont un
abonnement de transports en commun selon
la localisation du quartier
- mise en place d’un service d’autopartage sur site (mobility)
- mise en place de Pédibus pour les écoliers du quartier
- retirer les parkings des espaces de vie (silos à voitures excentres,
parkings souterrains, parkings aux abords)
- promotion et accès facilité au télétravail (haut débit installé,
construction de bureaux sur site, etc)
- au maximum 0.5 voiture par logement
- faciliter les déplacements des personnes à mobilité réduite
- 50% à 80% des résidents sont membres de
mobility (autopartage)
- suivi annuel
- livraison à domicile centralisée en véhicule électrique
- promotion des modes de déplacement doux sur site (manifestations,
tarifs spéciaux négociés sur réparation de vélos ou utilisation des
bus/trains, etc)
- mise à disposition d’un véhicule électrique collectif pour les
déplacements encombrants
- système de suivi personnalisé des émissions de carbone par résident
Optimiser l’utilisation de matériaux de construction
locaux, récupérés, renouvelables, recyclés et ayant
un faible impact environnemental pendant les
phases de construction et d’exploitation du site afin
notamment de réduire le transport de ces matériaux
et les prélèvements sur les stocks de ressources
naturelles.
MATÉRIAUX
LOCAUX ET
DURABLES
- au minimum 50% des matériaux utilisés
sont produits localement
- isolation avec des matériaux renouvelables
- le design prend en compte la
déconstruction (matériaux recyclables, etc.)
- les matériaux de construction utilisés ont
40% d’énergie grise en moins par rapport à
un bâtiment « conventionnel » (si les
bâtiment sont « super isolés » l’énergie grise
peut être plus importante)
- 5% des matériaux sont récupérés, 40% des
matériaux sont recyclés
100% du bois est certifié (et/ou provient de la
forêt suisse)
- ne pas avoir recours à certains matériaux
représentant un risque de toxicité (voir la liste
correspondant au label Minergie ECO)
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- utilisation de l’analyse du cycle de vie du projet pour la sélection des
matériaux afin de minimiser l’énergie grise liée
- mise en place d’outils spécifiques de coordination entre les
constructeurs, artisans, architectes, etc., pour la sélection des
matériaux, la gestion des déchets, les approvisionnements (plateforme
logistique commune)
- mise en place d’une cellule de recherche de matériaux locaux
récupérables, etc.
- recours à du bois certifié FSC
- utilisation de sable à base de verre recyclé sous les routes, etc.
Des régimes alimentaires sains, composés de
produits locaux, de saison, organiques et ayant un
faible impact environnemental doivent être proposés
et promus sur le site compte tenu de leur
contribution positive à l’objectif global d’OPL.
ALIMENTATION
LOCALE ET
DURABLE
Etant donnée la forte part que représente
l’alimentation dans l’empreinte écologique globale,
les objectifs à atteindre sont exigeants.
- avant 2020, 30% des produits alimentaires
vendus sur site sont produits dans un rayon
de 50 à 100 km autour du site (création de
liens avec des agriculteurs locaux)
- création de partenariats avec des agriculteurs, coopératives,
associations, pour des livraisons régulières d’aliments locaux certifiés
« bio » de saison (jardin de Cocagne, Affaire Tournerêve)
- mise à disposition de jardins individuels pour les résidents
- au minimum 20% des produits alimentaires
sont issus de l’agriculture biologique
- information et promotion sur site d’une
alimentation saine et locale
- achat de produits labellisés de terroir (« Genève Terre Avenir »)
- promotion des achats en ligne
- campagne de promotion d’une alimentation locale saine et
écologique
Tous les résidents doivent avoir accès à une eau
potable.
GESTION
DURABLE DE
L’EAU
L’utilisation rationnelle de l’eau et son recyclage
doivent être promus sur site en accord avec les
objectifs de performance déterminés.
- consommation d’eau inférieure à 90 litres
par personne par jour (dont 20% a été
recyclée)
- obligation d’utiliser de l’eau de pluie ou
recyclée pour arroser les jardins individuels
et communs (et non pas de l’eau potable)
Les projets situés dans des zones inondables
doivent avoir une stratégie anti-inondation sur une
période minimale de 100 ans.
- obligation d’avoir un plan anti-inondation
valable pour les 100 prochaines années (si la
localisation du site l’impose)
Le projet doit apporter une contribution positive à la
biodiversité locale et aux habitats naturels locaux.
- au moins un projet doit être identifié pour
régénérer des stocks de ressources
naturelles dégradées et un plan d’action mis
en place
Toutes les espèces essentielles de la zone doivent
être identifiées dans le cadre d’un plan de protection
de la nature locale.
HABITATS
NATURELS ET
BIODIVERSITÉ
- au moins deux exemples d’action doivent
être fournis
Un plan d’action spécifique au site devra être rédigé
pour maintenir, accroître ou raviver les éléments de
biodiversité de grande valeur.
- utilisation de robinetterie et toilettes économes en eau (douches
« venturi », robinetterie anti-splash, toilettes double chasse, etc.)
- collecte, traitement biologique et réutilisation des eaux de pluie pour
les toilettes, l’arrosage, etc. (mise en réseaux séparatifs des eaux).
- régulation des flux d’eau de pluie vers les fossés par la création de
toits verts, sols poreux, zones de rétention d’eau, bassins, etc.
- utilisation modérée du sol
- création de biotopes (étangs, canaux, bassins, toitures végétalisées)
- création d’espaces et de corridors « vert-bleu » dans et en marge du
quartier
- création de sanctuaires d’espaces non bâtis à la frange des quartiers
sous forme de prairies, bois, etc.
- murs et toits végétalisés, jardins privés naturels, jardins sauvages,
flore du trottoir
- végétation indigène intense au pied des bâtiments
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CULTURE ET
HÉRITAGE
Un plan d’action spécifique au site et visant à
conserver, améliorer ou réhabiliter des éléments de
grande valeur du patrimoine culturel local doit être
rédigé.
- au moins deux exemples d’action doivent
être fournis
- mise en valeur de l’histoire du lieu et des personnalités (marquage
des voies historiques)
- célébration des saisons, des différentes cultures
Les éléments du patrimoine culturel local ayant une
grande valeur doivent être conservés, améliorés ou
réhabilités.
Les éco-quartiers OPL doivent contribuer à l’amélioration des conditions de vie de populations cibles
déterminées en fonction de chaque projet dans les environs du site (handicapés, programme de
réinsertion sociale, etc) ou ailleurs (producteurs de produits équitables consommés sur site, etc).
recours
à
des
artisans
locaux,
entreprises
locales,
approvisionnement en matériaux et biens alimentaires locaux
- mise à disposition de produits certifiés « commerce équitable »
Autant que faire se peut, le projet doit « doper » l’économie locale.
ÉQUITÉ ET
PARTENARIATS LOCAUX
- facilité l’accès du site aux personnes à mobilité réduite
Lorsque des produits sont importés depuis des pays en voie de développement, des objectifs de
produits labellisés « commerce équitable » seront déterminés.
- système d’échanges locaux de biens et de services
- cogestion d’espaces et d’équipements communs
- 30% des logements sont des logements HLM
Un plan d’action visant à promouvoir la santé et le
bien-être des résidents doit être rédigé sur la base
des travaux récents dans ce domaine.
- le suivi en place doit montrer que la grande
majorité des résidents sont satisfaits de leurs
conditions de vie dans le quartier
Le niveau de satisfaction des résidents doit être
évalué régulièrement.
- les matériaux toxiques listés par Minergie et
OPL sont exclus du site
- création d’un collectif de quartier en charge d’organiser des
manifestations (fêtes, conférences, soirées thématiques, etc)
- mise à disposition d’espaces communs (salles de conférences,
espaces de créativité, cafés, bibliothèques, etc)
- espaces publics de rencontres
QUALITÉ DE
VIE ET BIENÊTRE
Au moins deux exemples de stratégies de promotion
de la santé et du bien-être des résidents doivent être
documentés/exposés.
- pas de clôture sur les espaces privatifs
- parcours de santé sur le site et équipements sportifs
- réseau intranet pour les résidents
- création d’un poste de coordinateur OPL au sein du quartier pour
accueillir les résidents
Vous pouvez obtenir plus d’information concernant le programme One Planet Living sur notre site web, www.oneplanetliving.org
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