Karting repousse ses frontières

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Karting repousse ses frontières
INDUSTRIE
KARTING
REPOUSSE SES
FRONTIÈRES
Le grand spécialiste
du pantalon féminin
met en place une stratégie
de développement
à l’export.
K
ARTING met le cap sur l’international. Alors qu’il souffle ses 40 bougies cette année, le spécialiste du
pantalon féminin, qui a élargi son
offre et propose une garde-robe complète
pour la femme mûre, ne se contente plus
de son pré carré hexagonal. «Karting a été
historiquement présent sur son seul marché intérieur. Mais il y a trois ans, lorsque
notre dirigeant, Michel Haudost, a pris la
barre de la marque, la décision a été prise
d’aller résolument à l’export. Et nous nous
en sommes réellement donné les moyens
cette année», explique Jean-Marc Guitard,
ex-Bcbg Max Azria et ex-Izac, arrivé l’an
dernier en tant que directeur commercial, précisément pour doper les ventes à
l’étranger.
Michel Haudost, qui possède 20% de
Karting, les 80 autres pourcents étant détenus par le fonds d’investissement Idi,
entré en 2005 dans le capital, confirme :
«Actuellement, nous ne réalisons que 7%
de nos ventes à l’international. Notre objectif à terme est de porter la part de l’exportation à 15 ou 20%.» Pour atteindre ce but, le
dirigeant recense trois leviers importants,
voire nécessaires : l’existence d’un magasin phare parisien, une présence de la
marque dans des corners en grands magasins, enfin, la participation à un Salon
d’audience internationale. La première
condition est remplie, puisque la marque,
par ailleurs présente dans de nombreux
multimarques et via des commissions-affiliations, compte deux succursales à Paris
et une à Grenoble. Un embryon de réseau
qui va se muscler, puisqu’une nouvelle
unité ouvrira d’ici peu dans une importante agglomération française. Michel Haudost, pour qui «il faut absolument contrôler sa distribution quand on est une marque», affiche un objectif d’«au moins une
dizaine d’unités» (en France).
belge Deyco, qui diffuse déjà des marques
comme Bugatti ou Didier Parakian. Karting a aussi signé, il y a un an, un partenariat et une licence (pour certains produits)
avec Otto Japon. Aujourd’hui, la marque
est diffusée dans l’archipel nippon via une
quinzaine de corners Otto, un catalogue de
vente par correspondance et via Internet.
Karting cible maintenant d’autres marchés prioritaires, comme l’Allemagne, le
Liban, le Maroc, la Pologne ou la Russie.
Pour les séduire, Michel Haudost mise
sur les deux grandes lignes de la marque,
Collection, qui vise les femmes plus matures, et K Tendances, lancé il y a trois ans
et ciblant plutôt les quinquas actives. Mais
il s’appuie aussi sur sa collection capsule
intermédiaire (deux par an), baptisée Je
t’aime, lancée en mai 2009 et concentrée
sur seulement une trentaine de modèles
(contre une centaine dans Collection et
autant dans K Tendances). «Cette capsule,
plus fashion et plus axée sur la maille, est
diffusée au grand export en dehors de l’Europe, explique Michel Haudost. Elle nous
permet de valider des marchés tests et de
déterminer des pistes d’amélioration en
termes de produits ou de qualité technique.»
Alors qu’elle a amorcé un réseau de corners multimarques en commission-affiliation depuis cinq ans dans l’Hexagone (aujourd’hui 57 et neuf autres au programme
pour l’hiver prochain, puis une vingtaine
supplémentaires pour l’été 2013, et ce
dans des agglomérations de plus de 30.000
habitants), la marque ne devrait cependant pas utiliser ce tremplin à l’exportation. A cette formule, qu’il juge inadaptée
pour l’étranger en raison des coûts de
transport trop lourds qu’elle engendre,
Michel Haudost préférerait la franchise.
Mais il ne détaille pas pour autant ses
éventuels projets en la matière.
Plus entreprenant à l’export, Karting ne
délaisse pas son marché historique. Si la
PANTALON KARTING.
La marque s’appuie
sur deux grandes
lignes, l’une qui vise
les quinquas actives,
et l’autre les femmes
plus matures.
marque a aujourd’hui en France une clientèle déjà confortable pour Collection
(avec 600 détaillants multimarques), elle
compte au moins doubler le parc de points
de vente pour K Tendances, aujourd’hui
au nombre de 200 (parfois les mêmes que
pour la première marque). Et ce en mettant en avant les forces de la ligne, communes avec celles de Collection et reposant sur l’Adn de Karting. A savoir un mix
de bien-aller, de qualité des matières, de
fabrication (Tunisie, pays de l’Est et
France) et d’adaptation à la morphologie.
Mais avec des différences dans les coupes
et les matières pour s’adapter à la cible visée.
En 2011-2012 (clos en juin), «Karting
devrait afficher des ventes de 10 millions
d’€», de nouveau en hausse après le recul
de 7% de 2010-2011, à 9 millions d’€. Mais
surtout, la marque devrait encore conforter son résultat net, qui avait déjà renoué
avec le positif l’an dernier. En 2009-2010,
rappelons-le, Karting avait connu un exercice de restructuration éprouvant, qui
avait entraîné le licenciement de 35 personnes et creusé une perte de 1,3 million
d’€. La société semble aujourd’hui de nouveau sur de bons rails. Et emploie une cinquantaine de personnes, dont la moitié à la
création et dans les bureaux d’études.
SOPHIE BOUHIER DE L’ECLUSE ●
Retour dans les Salons
La marque a décidé de refaire son comeback dans les Salons parisiens, où elle n’exposait plus depuis vingt ans. Michel Haudost a choisi l’édition de Who’s Next Prêt à
porter Paris de juin-juillet derniers en raison de son caractère international. Rencontré sur son stand, le troisième jour du
Salon, le dirigeant manifestait cependant
son dépit devant les dates choisies et une
fréquentation insuffisante, y compris de la
part des visiteurs internationaux.
Quoi qu’il en soit, Karting avait déjà
commencé à faire bouger les lignes avant
le Salon. Déjà implantée en Suisse et au
Benelux (où elle compte une quarantaine
de multimarques), la marque entend renforcer sa présence dans ce dernier pays
en confiant récemment sa distribution au
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Journal du Textile N°2135 / 23 août 2012
MAGASIN KARTING. A DROITE, JEAN-MARC GUITARD, LE DIRECTEUR COMMERCIAL DE LA MARQUE.
Pour se développer à l’international, la marque s’appuie
sur trois leviers : un magasin phare parisien; une présence en grands magasins avec des corners; et la participation à des Salons. DR