Les fibres du confort - Tondeur Editions

Transcription

Les fibres du confort - Tondeur Editions
Les moquettes
Les fibres
du confort
1.
Cette grande diversité est à
l'origine du pluriel volontairement
employé dans le titre de cet article,
lequel vise à rendre compte de
l'étendue du choix qui s'offre à
l'acquéreur d'une moquette. Audelà des facteurs d'ordre
esthétique et donc d'appréciation
personnelle, principalement
attachés à l'aspect et aux coloris,
le choix d'une moquette doit tenir
compte de différentes caractéristiques que l'on ne peut négliger.
Il s'agit notamment de la
résistance à l'usure, à l'humidité,
de l'isolation acoustique et
thermique, du degré d'inflammabilité, mais aussi des
techniques de pose ou de la
facilité d'entretien. Ces
2.
Si la moquette a toujours été le symbole par excellence du
confort dans nos intérieurs, elle a subi à tort les effets négatifs
de préjugés tenaces liés notamment à des critères sanitaires. Il
convient néanmoins de rendre justice à ce type de revêtement
de sol qui offre une quantité non négligeable d'avantages dans
différents domaines et qui, sur le plan esthétique et décoratif,
se décline en une multitude de variantes pouvant offrir des
visages très différents selon les types de fibres utilisées ou les
techniques de fabrication employées.
différentes caractéristiques sont
largement tributaires des
techniques de fabrication et du
type de fibre utilisé. C'est
pourquoi il est intéressant de se
familiariser avec ces différents
paramètres avant de poser un
choix éclairé. Une fois bien
informé, il vous sera loisible de
choisir enfin la moquette qui vous
convient ainsi que les coloris ou
les motifs dont vous rêvez.
Les fibres
Une moquette est toujours
constituée d'un support appelé
dossier et d'une couche de
surface composée de fibres
textiles d'origine naturelle ou
artificielle. Certaines moquettes
sont fabriquées à l'aide d'un
mélange de différentes fibres ce
qui permet de combiner les
qualités propres à chaque type de
fibre. Une des associations les
plus courantes est celle de la
laine avec le polyamide souvent
dans une proportion de 80-20 %.
Chaque fibre est spécifique et
offre dès lors des qualités
particulières. On distingue trois
grandes catégories de fibres: les
fibres animales, les fibres synthétiques et les fibres végétales.
1. Les fibres animales
• La laine :
D'origine naturelle, la laine est
une fibre d'origine animale
provenant essentiellement des
1.
Détail d'une moquette en
pure laine, référence “wool
pompom”, teinte crème WM100 de
Crucial Trading
3.
2 . Moquette en velours
coupé 100% polyamide,
disponible en 20 coloris différents
dans la collection “Shabby Chic” de
Desso
3 . Moquette en sisal
bicolore, référence “harry accents”
teinte “honey n hazel” D706 de Crucial
Trading
4 . Moquette en bambou, référence
“natural BBN" de Crucial Trading
34
ovidés. Importée principalement
de Nouvelle-Zélande et d'Australie
où l'offre est abondante et de
qualité, elle est particulièrement
prisée pour la fabrication des
moquettes de haute qualité parce
que c'est une fibre qui est à la
fois belle, confortable, agréable
et le reste longtemps. En effet, la
laine naturelle vieillit bien, traverse
les années en se régénérant en
permanence et en se parant d'une
belle patine. Son succès, en
particulier celui de la “pure laine
vierge” (c-à-d non recyclée), à ne
pas confondre avec la “pure
laine” qui elle est recyclée, est dû
aux nombreux avantages dont
elle bénéficie par rapport aux
autres matériaux, en particulier
les fibres synthétiques. Son
principal désavantage réside dans
son prix. A taille et confection
égale, une moquette en laine sera
sensiblement plus onéreuse que
la plupart des autres matériaux.
Cette différence de prix se justifie
cependant par les nombreuses
qualités particulières de la laine.
Son élasticité naturelle permet à
ses fibres de supporter un
étirement ou une compression
avant de reprendre d'elles-mêmes
leur forme initiale. Sa résistance
aux taches est due au fait que les
fibres de laine sont recouvertes
naturellement d'une fine
membrane protectice hydrofuge.
Cette propriété protège la
moquette contre les taches, en
particulier celles causées par les
produits à base aqueuse (80 %
des taches domestiques). Cette
même membrane hydrofuge
permet cependant aux fibres
d'absorber l'humidité sous forme
de vapeur, une caractéristique qui
est à l'origine des propriétés
antistatiques de la laine. Sa
résistance aux flammes est due à
sa teneur élevée en humidité et
aux protéines présentes dans ses
fibres de sorte que la laine est
difficilement inflammable et
retarde la propagation des
flammes; ainsi elle ne craint pas
les petites brûlures dont les
traces s'enlèvent par simple
grattage. Autre avantage,
l'observation au microscope
montre que les fibres sont
constituées de petites écailles qui
mais ils peuvent être associés
avec de la laine de mouton pour
renforcer les tissus.
se chevauchent et cette protection
naturelle contribue à maintenir la
poussière près de la surface où
l'aspirateur les enlève aisément.
La laine est en outre anallergique
car ses fibres sont trop longues et
trop épaisses pour être inhalées.
C'est aussi un excellent isolant
thermique et acoustique, un
pouvoir qui fluctuera en fonction
de qualité et de son épaisseur.
Enfin, la laine se prête idéalement
à la teinture car sa structure
chimique permet aux colorants de
pénétrer jusqu'au cœur des fibres
et d'y être retenus par liaison
moléculaire. La permanence des
couleurs est dès lors optimale.
2. Les fibres synthétiques
Depuis plusieurs années, grâce
notamment au développement
considérable de la fabrication
tuftée (voir chapitre suivant), les
fibres synthétiques ont conquis
largement le marché de la
moquette. Il est vrai qu'elles se
caractérisent par une grande
solidité (et donc une usure moins
rapide) et par un coût
sensiblement moins élevé que la
laine en raison de leur production
industrielle. Contrairement à la
laine dont la qualité peut être
variable (à l'exception des laines
labellisées), la production des
fibres synthétiques est contrôlable et donc de qualité
constante. En outre l'innovation
permanente de l'industrie
chimique ne cesse d'améliorer les
performances de ces matières,
notamment dans le domaine de
l'absorption des colorants, de la
douceur au toucher, de leur
capacité à rendre moins
apparente la salissure
superficielle ou encore en les
combinant avec des filaments
conducteurs pour les rendre
moins accumulatrices d'électricité
statique. On dénombre actuellement sur le marché quatre types
principaux de fibres synthétiques
employés dans la confection de
moquettes. Ces fibres proviennent en général de la synthèse du
pétrole et de la houille.
• Les filés de poils :
Pour l'industrie textile, seuls sont
pris en considération les poils
possédant de bonnes
caractéristiques de filage grâce à
leur longueur et leur finesse
notamment et qui peuvent être
obtenus en grande quantité et à
prix modéré. C'est la laine du
mouton qui répond le mieux à ces
exigences. D'autres poils
d'origine animale présentent les
mêmes caractères que la laine
mais ne sont pas aussi
disponibles. Parmi eux, on
dénombre principalement les
poils de chameau, de chèvre et
de lamas ainsi que le crin de
cheval. Les “filés de poils”
obtenus à partir de ces fibres
animales sont très solides et
résistants à la déchirure. Ils sont
rarement exploités seuls pour la
fabrication de tapis et moquettes
5 . Moquette en jonc de mer,
référence “basketweave”, teinte
“natural” SBW de Crucial Trading
5.
6.
7.
8.
4.
6 . Moquette en sisal, référence petite
boucle foncé de Toulemonde Bochart
7 . Moquettes en fibre de coco,
référence “boucle”, teintes
“bleached” et “natural” de Crucial Trading
8 . Moquette en jute, référence
“panama”, teinte “dark honey” JT231
de Crucial Trading
9 . Moquettes en fibre de papier,
référence “woven paper”, teintes
“calico” WP001, “sand” WP003 et “nero”
WP002 de Crucial Trading
9.
35
• Le polyamide (nylon par
exemple) :
Le polyamide est sans conteste la
plus utilisée des fibres synthétiques puisqu'elle représente
environ 80 % du marché. Son
excellente résistance à l'usure
(3,5 fois plus que la laine) et à la
décoloration, ses bonnes qualités
de résilience (moindre que la
laine toutefois), son gonflant
agréable font de cette fibre la
mieux adaptée des fibres
synthétiques à la fabrication des
moquettes, principalement
tuftées. Contrairement à la laine,
le polyamide n'est pas naturellement antistatique. Les
fabricants sont dès lors amenés à
le traiter afin d'éviter tout
phénomène électrostatique. Il est
important, au moment de l'achat,
de vérifier que la moquette
possède bien le label
antistatique.
3. Les fibres végétales
jonc, le jute ou le coco, autrefois
fabriqués sous forme de tapis de
cordes, étaient le plus souvent
relégués dans les pièces de
service ou dans les maisons
simples. La mode des textures et
des matières naturelles et les
tendances "zen" les ont remis au
goût du jour à tel point qu'ils
trouvent aujourd'hui leur place au
cœur des intérieurs les plus
raffinés. Ils ont même été rejoints
par d'autres types de matériaux
comme le bambou ou les fibres
de papier.
Avec sa teinte acidulée, cette
moquette 100% polyamide
introduit une note jeune et
dynamique dans cet intérieur au
look très actuel. Il s'agit d'un
velours coupé dont la structure
est constituée de deux fils
jumelés en microfibre. Ces fils
sont traités au moyen d'une
couche protectrice en Teflon®.
Disponible en deux largeurs (4 et
5 mètres), cette moquette fait
partie d'une collection comptant
16 couleurs très tendance.
Collection “Diva Twin” de Desso
Moquette et tapis d'escalier en
sisal, référence “small boucle
accents”, teinte “Mulberry” C718
de Crucial Trading
Plusieurs fibres naturelles
d'origine végétale peuvent entrer
dans la composition d'un
revêtement de sol textile. Le
coton et le lin sont connus depuis
très longtemps et très utilisés
dans la confection de vêtements.
Leur relative fragilité en font des
matériaux peu utilisés pour la
confection de tapis et moquette.
Les fibres telles que le sisal, le
Au sens strict et selon les normes
officielles du bâtiment, les
revêtements de sol fabriqués au
moyen de ces matériaux végétaux
ne peuvent porter l'appellation de
moquette (réservée aux “tapis
plats sans poils debout au
dossier”) et ne bénéficient donc
d'aucune certification de qualité.
• Le polyester (trevira, terlenka
par exemple) :
Obtenu à partir de xylène et
d'éthylène, produits dérivés des
goudrons de houille et de pétrole,
le polyester est plus doux que le
polyamide. Il est tout aussi
robuste mais offre beaucoup
moins de ressort. On le conseille
plutôt pour les utilisations moins
intensives comme les chambres à
coucher.
• Le polypropylène :
Issu de la famille des polymères,
le polypropylène a aussi conquis
sa part de marché car il est
imputrescible et hydrofuge ce qui
le destine plus particulièrement
aux moquettes de salles de bains.
Cette fibre se distingue aussi par
une grande solidité et se teint
facilement, mais elle est peu
résiliente. C'est en effet, de
toutes les fibres synthétiques,
celle qui a le moins de ressort et
présente donc une plus grande
fragilité à l'écrasement.
• L'acrylique (dralon par exemple) :
L'acrylique se confond presque
avec la laine par son aspect, son
ressort et sa douceur comparable.
Cette fibre est cependant
nettement moins résistante à
l'usure et au feu.
On parlera donc de revêtements
de sol en fibres végétales. Mais
comme les moquettes, il s'agit de
revêtements textiles et ils peuvent,
par leur aspect, être assimilés aux
véritables moquettes.
• Le coton :
D'aspect plus proche de la laine
que de la “corde”, le coton est
une fibre recouvrant les graines
du cotonnier, une plante de la
famille des malvacées. Ces fibres
d'un blanc éblouissant sont
cueillies de préférence à la main,
séchées, égrenées puis filées.
Leur finesse et leur très grande
douceur rend leur contact avec la
peau extrêmement agréable. Plus
robuste que la laine, le coton se
teinte facilement et peut être
36
aisément traité pour résister aux
salissures, à l'électricité statique
et au feu notamment. En
revanche, le coton offre peu de
ressort et est par conséquent très
sensible à l'écrasement. Il est
également peu isolant, capte
facilement l'humidité et a
tendance à propager la flamme,
ce qui explique que son emploi
est réduit en matière de
moquette.
Teinte chaleureuse et confort d'un
velours coupé caractérisent cette
moquette unie. Réalisée en 100%
polyamide, cette moquette se
décline en deux dimensions:
respectivement 4 ou 5 mètres de
• Le lin :
Exploité et tissé depuis l'antiquité
égyptienne, le lin est l'une des
fibres textiles les plus anciennes
de l'humanité. Il fut filé et tissé
abondamment en Europe jusqu'au
milieu du XIXe siècle lorsqu'il
perdit sa place prépondérante au
profit du coton meilleur marché.
Après la récolte, les tiges de lin sont
rouies dans l'eau afin de détacher
les fibres. Celles-ci sont ensuite
partagées, triées puis filées. La
fibre de lin présente une surface
lisse et brillante qui ne laisse pas
pénétrer la saleté ce qui en fait
un matériau hygiénique et facile à
entretenir. Le lin est en outre
résistant à la chaleur, il absorbe
l'humidité et est bon conducteur
de chaleur. Il est aussi réputé
pour être agréable au toucher.
• Le sisal :
C'est la plus noble des fibres
végétales, celle qui permet la
confection des plus beaux tapis
végétaux, des plus onéreux aussi.
L'exploitation très délicate de
cette fibre issue d'un cactus
subtropical à longues feuilles
charnues, l'Agave sisalana,
nécessite un très grand savoirlargeur. Le traitement Scotchgard
dont elle a bénéficié lui garantit
une excellente tenue dans le
temps, à l'abri des taches
persistantes. Qualité “Jussieu” de
Associated Weavers
faire et surtout beaucoup
d'expérience. Cette fibre est
exploitée essentiellement au
Mexique, au Brésil et surtout en
Afrique orientale (Kenya, Tanzanie,
Madagascar) où l'on trouve la
meilleure production. Les feuilles,
prélevées à maturité, subissent
différents traitements, tandis que
le procédé de filage qui s'ensuit
est extrêmement complexe. La
fibre de sisal se caractérise par sa
douceur au toucher et son aspect
satiné qui autorisent sa pose
dans une chambre à coucher. Elle
permet un tissage dense au relief
peu prononcé. Sa solidité et sa
résistance à l'usure permettent
également son utilisation dans
les lieux de passage (entrée,
37
séjour), d'autant que la poussière
et les salissures s'enlèvent facilement à l'aspirateur. Cette fibre est
également électrostatiquement
neutre. Le sisal nécessite
néanmoins un usage soigneux et
il ne supporte absolument pas
l'humidité (à proscrire dans les
salles de bains). Les tapis en sisal
peuvent subir un traitement
antitache en usine ou sur le site.
Les fibres de sisal peuvent aussi
être teintées dans de nombreuses
couleurs qui restent relativement
stables. On trouve ainsi sur le
marché de nombreuses collections
y compris à motif jacquard.
• Le coco :
La fibre de coco, la plus connue
et la moins chère des fibres
végétales, provient de la couche
fibreuse (écale) entourant les
noix de coco (Cocos nucifera).
Plongées durant plusieurs mois
dans l'eau pour les assouplir
(rouissage), les fibres sont ensuite
filées à la main après battage,
séchage et nettoyage. L'aspect
des revêtements en coco est
nettement plus rustique que celui
du sisal et son toucher beaucoup
plus rêche. On évitera donc leur
installation dans une chambre
mais ils conviennent mieux dans
une entrée ou un séjour où ils
pourront faire valoir leur
robustesse. Le tissage permet
d'obtenir des tapis de différents
aspects avec une couleur naturelle
Inspiré par les travaux de
la célèbre manufacture
parisienne des Gobelins,
le motif qui orne cette
moquette offre un aperçu
des immenses possibilités
décoratives offertes par ce
revêtement de sol. Ces
élégants motifs floraux ont
été réalisés en 100%
polypropylène grâce à la
technique traditionnelle
du tissé Wilton. Disponible
en lé de 4 mètres.
Qualité “Gobelin” de Nelca
(teinte noix de coco) ou décolorée
pour une surface plus élégante.
Comme le sisal, la fibre de coco
est facile à teinter et sa nature
particulièrement poreuse lui fait
craindre tout autant l'humidité
car tout liquide renversé est
immédiatement absorbé et laisse
une tache. C'est pourquoi il est
fortement conseillé de faire subir
à ce revêtement un traitement
antitache préventif. Cette porosité
le rend aussi sensible à l'humidité
ambiante. Pour éviter qu'il ne
gondole, on applique généralement
un dossier en latex qui lui assurera
une bonne stabilité dimensionnelle.
Les tapis en coco sont en outre
antistatiques, bactéricides et
très faciles à entretenir. Ils
s'enflamment difficilement et ils
amortissent le bruit.
• Le jute :
Connu dès le XVIIe siècle, le jute
était tissé à l'origine uniquement
pour la production de sacs et de
toiles grossières destinées à
protéger le revers des tapis ou
comme matière première pour la
toile de base des tapis tuftés
jusqu'au jour où certains fabricants
eurent l'idée de concevoir un
véritable revêtement avec ce
matériau très souple. Le jute
provient d'une plante, le Corchorus,
qui pousse essentiellement dans
les sols sablonneux de l'est de
l'Inde, notamment du delta du
Gange, où la production est
extrêmement favorable. Récoltées
à la main, les tiges sont séchées
sur le sol, sont ensuites assouplies
dans l'eau avant de subir un
processus de préparation qui les
transforme en fils. Savamment
tissés, ceux-ci donnent des tapis
d'une couleur blanc-jaune au
brillant naturel. La teinture des
fibres offre aussi de bons résultats.
Sa douceur autorise son utilisation
dans une chambre mais il convient
d'éviter les lieux de passage. Un
dossier en latex garantira sa
stabilité dimensionnelle. Si le jute
est la plus souple des fibres
végétales, c'est aussi la moins
résistante à l'usure. Il craint en
outre l'humidité et doit en
conséquence bénéficier d'un
traitement antitache car il ne
supporte aucun produit de
nettoyage.
• Le jonc de mer :
Cette plante aquatique de la
famille des graminées pousse
dans les marécages et les
estuaires alimentés en eau douce
comme en eau de mer. Une fois
filé, le jonc se présente sous la
forme de fils très durs, d'aspect
glacé au fini artisanal. Totalement
insensible aux liquides, le jonc de
mer est par conséquent impossible
à teindre mais la gamme de ses
tons naturels est suffisamment
variée. Elle s'étend en effet du
beige au vert en passant par le
jaune, le brun-roux et le marron.
Sa rigidité qui rend le tissage
difficile offre généralement des
reliefs très simples. Très résistant,
d'un entretien facile, le revêtement
en jonc de mer convient à toutes
les pièces y compris les plus
humides comme la salle de bains,
éventuellement la cuisine ou la
véranda. En effet, grâce à sa
faible porosité, les salissures ne
s'accrochent pas aux fibres et
tout liquide renversé peut être
épongé rapidement. S'il ne craint
pas l'humidité, le jonc de mer
n'aime toutefois pas les pièces
trop sèches ou trop ensoleillées
et réclame dès lors d'être
humidifié régulièrement (une fois
par mois) sur toute sa surface au
moyen d'une serpillière de sorte
que les fibres conservent leur
élasticité et leur brillance. Au
contraire, si la pièce est mal
ventilée, une couche de
moisissure pourra se former.
ont cédé la place à des techniques
plus industrielles telle que le
tissage mécanique, le tuftage et
l'aiguilletage qui correspondent
mieux aux impératifs de
production modernes.
Attention, il ne faut pas confondre
le jonc de mer avec le jonc de
montagne utilisé également par
certains fabricants. Le jonc de
montagne est une autre plante
aquatique poussant dans les
zones marécageuses d'altitude.
Celle-ci, contrairement au jonc de
mer, absorbe l'eau et est donc à
proscrire formellement dans les
salles de bains.
mais est limité à 5 couleurs. Le
procédé Axminster est réserrvé
aux velours coupé et offre un
choix nettement plus étendu de
couleurs et donc de motifs.
1. Le tissage mécanique
2. Le tuftage
(ou méthode touffetée)
Cette technique assez lente est
réservée aux moquettes de
grande qualité, le plus souvent en
laine. C'est aussi la technique
C'est aujourd'hui la technique la
plus répandue pour la fabrication
des moquettes en laine ou
synthétique. Plus rapide et donc
Grâce aux techniques de tissage
les plus évoluées, il est possible
de créer des moquettes aux
structures variées. Ce bouclécoupé réalisé selon la technique
du tissé Wilton combine des fils
coupés et bouclés pour obtenir
un motif par effet de relief.
Fabriquée en 100% polypropylène,
dans une largeur de 4 mètres,
cette moquette fait partie d'une
gamme proposant 3 coloris et 4
dessins différents. Qualité
“Brussels Weave” de LANO
employée pour les fibres végétales
telles que le sisal, le coco, le jute
ou le jonc. Le tissage se distingue
par le fait que le dossier est
confectionné en même temps que
le velours (face praticable). Deux
procédés différents peuvent être
mis en œuvre. Le procédé Wilton
permet de créer tous les types de
structures (voir chapitre suivant)
moins onéreuse, cette technique
est mise en œuvre par de grandes
machiones à tufter, sortes de
machines à coudre géantes munies
d'une multitude d'aiguilles (800 à
2500) qui piquent les fils sur un
canevas. Ces fils sont ancrés à
l'envers par une couche de latex,
elle-même recouverte d'un dossier,
le plus souvent en mousse
• La corde de papier :
A l'origine, la corde de papier fut
créée pour remplacer le rotin et
l'osier dans la fabrication de
meubles et elle fut popularisée
par la fameuse marque Lloyd
Loom. Elle fut ensuite utilisée
dans la production de tapis. La
corde de papier est fabriquée au
moyen de bandes de papier
humide qui sont retordues pour
obtenir un long câble recouvert
ensuite d'une cire de protection.
La corde obtenue est solide,
particulièrement résistante à
l'usure et à l'humidité, agréable
au toucher, mais aussi peu
sensible au feu et antistatique.
Elle est d'une grande finesse au
tissage et ses mailles très serrées
empêchent la poussière et la saleté
de s'incruster, d'où une grande
facilité d'entretien et un intérêt
pour les personnes allergiques.
• Le bambou :
Il ne s'agit pas réellement d'un
revêtement textile car le bambou
est plutôt considéré comme une
essence de bois. Il existe
cependant des tapis mais aussi
des revêtements au mètre de type
moquette qui sont confectionnés
à partir de fines tiges de bambou
et même de lattes en bambou.
Les méthodes de
fabrication
Si l'art de la fabrication des tapis
remonte à la nuit des temps, les
procédés de fabrication des
moquettes par assemblage
mécanique des fibres ont bénéficié
de l'évolution technologique et
surtout économique de sorte que
les méthodes ancestrales comme
le nouage et le tissage manuel
38
synthétique. Plus le nombre
d'aiguille est élevé, plus les fibres
sont serrées et plus la moquette
est robuste et de qualité.
3. L'aiguilletage
Il s'agit d'une autre technique
moderne et rapide qui consiste à
enchevêtrer et comprimer plusieurs
couches de fibres tout en les faisant
pénétrer dans le dossier grâce à des
aiguilles. Ces fibres sont ensuite
Le velours se caractérise par une
surface douce et soyeuse au
toucher. On distingue principalement le velours ras (surface
homogène à mèches courtes), le
velours frisé (mèches torsadées
dans tous les sens), le velours
Shag (mèches très longues et
retombantes) et le velours Saxony
(dense et moelleux à mèches
longues présentant un grain).
leur couleur ou de leur technique
de fabrication. La structure de la
moquette est également importante
car elle a une incidence sur l'esthétique et le confort du revêtement
mais aussi sur l'usage que l'on en
fait. Il est évident par exemple
que l'on ne choisira pas une
moquette à longues mèches pour
un lieu de passage intense et
potentiellement salissant. De
même on privilégiera volontiers la
2. Le bouclé
Les fils forment des boucles en
surface et chaque extrémité
inférieure est ancrée dans
l'envers de la moquette. Le
bouclé a un toucher moins doux
que celui du coupé velours mais
sa résistance est plus grande, ce
qui en fait un revêtement tout
indiqué pour les pièces à trafic
important. On distingue ici le
bouclé uni (toutes les boucles
sont de hauteur égale) et le
bouclé structuré (deux hauteurs
de boucles différentes).
3. Le bouclé-coupé
Cette structure mixte combinant
des fils coupés et bouclés permet
d'obtenir des motifs par un effet
de relief. On distingue dans cette
catégorie le bouclé-coupé
classique ou “cut & loop”
(alternance de boucles entières et
de boucles coupées de même
hauteur) et le bouclé-coupé “tipsheared” (alternance de boucles
hautes et basses dont seules les
boucles hautes sont coupées).
Cette moquette à l'aspect très
moelleux est un modèle tufté à
structure bouclée. Fabriquée en
100% polyamide, une fibre
synthétique qui évoque la
douceur de la laine, elle est
disponible en plusieurs coloris
fixées par un encollage. Il en résulte
des moquettes plus fonctionnelles
que décoratives, moins confortables aussi mais offrant un
excellent rapport solidité/prix.
Les finition de surface
(structures)
Le choix d'une moquette ne se
limite pas à celui des fibres, de
Les techniques
de pose
unis. Modèle “Couture” de Domo
Le type de pose envisagé pour une
moquette n'est pas une simple
considération technique. Il est
aussi d'une grande importance
pour l'aspect général de la
moquette et le confort qu'elle
procure. Il a également une
influence sur la durabilité et les
propriétés acoustiques et thermiques de la moquette. Le choix du
type de pose dépendra du genre
de moquette utilisé (en rouleaux
ou en dalles), de son dossier, de
la surface à couvrir, de l'état du
sol et des implications financières
qu'entraîne chacune de ces
techniques.
douceur d'un velours coupé dans
une chambre à coucher. On
distingue globalement trois
grandes catégories de structures,
elles-mêmes divisées en
différentes variantes.
1. Le coupé velours
C'est une finition constituée de
fibres fines, très serrées, dont le
sommet des boucles a été taillé.
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1. La pose libre
Lorsqu'on envisage un usage léger
dans une petite pièce (inférieure
à 16 m2), la moquette peut être
placée en pose libre ou flottante
pour autant qu'elle soit dotée
d'un dossier antidérapant en
mousse ou en PVC rigide. Cela
signifie qu'elle est simplement
découpée au pourtour et pposée
sur le sol sans ancrage particulier.
Il est toutefois préférable de
maintenir la moquette tout autour
de la pièce et en diagonale avec
des bandes adhésive double face.
2. La pose collée
Conseillée pour les grandes
surfaces, la pose collée est
réservée aux moquettes à envers
double dossier tissé (jute) ou
latexé ainsi qu'aux moquettes
avec envers mousse ou feutre
aiguilleté. C'est également le seul
type de pose pour les moquettes
en dalles. La technique, à faire
exécuter de préférence par un
spécialiste, consiste à appliquer
une colle spécifique sur la totalité
de la surface à recouvrir. Cette
surface doit être plane, sèche et
propre ou avoir été rendue telle
par une préparation appropriée.
L'application de la moquette sur
la colle doit être faite avec
beaucoup de soin en veillant à
éliminer les bulles d'air en
exerçant une pression sur
l'ensemble de la surface. On
notera qu'une nouvelle
génération de colle (dénommée
fixateur) applicable au rouleau
est désormais disponible et
autorise en cas de rénovation une
dépose très aisée de la moquette
car seul un film de colle
éliminable à l'eau reste sur le sol.
3. La pose tendue
Elle est réservée essentiellement
aux moquettes tissées et
éventuellement aux moquettes
tuftées à double dossier textile
(max 20 m2) et ne peut être
réalisée que par un spécialiste.
Cette technique consiste à tendre
la moquette en l'accrochant sur
des lattes d'ancrage spéciales
(dotées de griffes en acier
disposées en biais) fixées au sol à
la périphérie de la pièce à
conseillée car elle se rapproche
des conditions idéales de
nettoyage des textiles. Cette
opération, généralement
effectuée par un professionnel,
consiste à envoyer sous pression
de l'eau tiède avec une faible
concentration de détergent sur la
moquette. Cette eau détache les
salissures en profondeur et est
ensuite récupérée rapidement par
une aspiration très puissante. Après
rinçage et séchage, le procédé
livre d'excellent résultats.
En cas de taches, il convient
toujours d'agir le plus rapidement
possible, sachant que 95 % des
taches sur une moquette peuvent
être effacées par simple lavage à
l'eau tiède additionnée de poudre
à lessiver. Dans les cas rebelles, il
convient d'utiliser les produits
chimiques préconisés par le fabricant ou de consulter un spécialiste.
Ludique et audacieuse, cette
moquette anime et “enflamme”
cette salle de billard au charme
ancien. Il s'agit d'un velours
recouvrir. Cette technique impose
l'utilisation d'une sous-couche
appelée thibaude destinée à
compenser l'épaisseur de la latte
d'ancrage. La pose tendue sur
thibaude permet d'augmenter la
durée de vie d'une moquette
tissée d'au mopins 30 %. Elle
valorise en outre toutes les qualités
de la moquette en terme de
confort, de résilience, d'isolation
acoustique et thermique.
L'entretien
Le secret d'une belle moquette
est simple, il est lié à une élimination régulière et fréquente de la
poussière. Pour l'entretien
courant, il est conseillé de passer
l'aspirateur au moins une fois par
semaine de manière à garantir
l'hygiène de la moquette. Accusée
à tort d'être responsable d'allergies,
aux acariens notamment, il s'avère
en réalité que la moquette retient
efficacement les poussières à
l'intérieur de ses fibres, évitant
ainsi qu'elle ne se propage librement dans l'air ambiant, ce qui
réduit la source des désagréments
Le bon usage
coupé en 100% polyamide
bénéficiant d'un traitement
antitache de type Scotchgard. Qualité “Flamm” de Berry Tuft
En dehors des critères esthétiques
et pratiques qui orienteront le choix
d'une moquette, il est indispensable de tenir compte du critère
fonctionnel, le plus souvent dicté
par des règles de bon sens.
à condition bien sûr de l'aspirer
régulièrement. L'utilisation d'une
tête d'aspiration rotative (électrobrosse) plutôt qu'un aspirateur à
buse classique permet un
nettoyage en profondeur, en
captant la poussière au plus
profond des fibres.
Dans les lieux de passage intense
et particulièrement exposé comme
les halls d'entrée ou les escaliers,
le revêtement sera particulièrement
sollicité. On privilégiera dès lors
une moquette très robuste traitée
anti-salissure, à surface bouclée
ou velours très dense. On la choisira
également de teinte plutôt foncée.
Un nettoyage à la poudre, moins
fréquent permet aussi de maintenir
un bon état de propreté, en
particulier dans les endroits les
plus exposés à la saleté où le
passage de l'aspirateur n'est plus
suffisant. La poudre absorbante
qui est utilisée est constituée
d'une sciure contenant un agent
solvant. On répand cette poudre
uniformément sur la moquette,
on la fait pénétrer à l'aide d'une
brosse puis on passe l'aspirateur
au bout de deux ou trois heures
pour éliminer les saletés
absorbées par cette poudre.
Dans un séjour ou une chambre
d'adulte, on préférera souvent
une moquette de belle qualité,
confortable et esthétique tel
qu'un coupé velours plus épais et
plus moelleux. Pour les chambres
d'enfant en revanche, il est
préférable de privilégier la
solidité, la qualité de traitement
anti-taches en optant pour la
facilité d'entretien qu'offrera une
moquette à poils ras et denses.
Pour la salle de bains enfin, la
moquette et son dossier seront
immanquablement de type
imputrescible, spécialement
conçus pour cet usage.
Un troisième niveau d'entretien
consite en un véritable nettoyage
en profondeur tous les deux ou
trois ans. La méthode utilisée,
dite à injection-extraction est
40
Classements et labels
Un nouvel “outil” normatif nous
permet également de classifier
les moquettes en fonction
notamment de leur résistance et
de leur niveau de confort. Il s'agit
d'une nouvelle norme européenne
(EN 14 215 “revêtements de sols
textiles”), publiée en mai 2003.
Cette norme comprend 5 niveaux
d'intensité d'usage, 5 niveaux de
confort ainsi que plusieurs indices
complémentaires concernant
l'utilisation de sièges à roulette
ou la pose sur escalier. Cette
norme est matérialisée par le
label T.ICCO qui garantit la
conformité des produits classés
par un système de contrôle
régulier et très rigoureux effectué
par un laboratoire indépendant.
Ce label est représenté par une
étiquette qui intègre tous les
éléments précités.
Un autre label d'origine allemande
mais largement intégré par les
principaux fabricants européens
fournit depuis 1990 une garantie
de type environnemental:
l'Association des moquettes
écologiques GUT a pour but
d'optimiser dans le respect de
l'environnement la qualité des
revêtements de sol textiles ainsi
que leur cycle de production et
leur recyclage. Cette association
d'entreprises collabore avec des
instituts de recherche européens
reconnus qui appliquent un
contrôle régulier
Référence utile:
Union Française des Tapis et
Moquettes (UFTM)
www.moquette-uftm.com

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