Terres et conflit - MiningWatch Canada

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Terres et conflit - MiningWatch Canada
Terres et conflit
Extraction des ressources, droits de la personne et responsabilité
sociale des entreprises : les sociétés canadiennes en Colombie
Mines Alerte Canada
CENSAT-Agua Viva
Rapport commandé par Inter Pares
Septembre 2009
Inter Pares s’associe à des organisations œuvrant pour le changement social dans le monde
entier. Nous travaillons avec des organisations qui partagent l’analyse selon laquelle la pauvreté et l’injustice sont causées par les inégalités entre les nations et au sein de celles-ci et
qui agissent en faveur de la justice socio-économique dans les sociétés et les communautés
où elles sont implantées.
La recherche sur le terrain en Colombie a été réalisée par CENSAT/Agua Viva et par le chercheur principal Étienne Roy-Grégoire. Le rapport final a été élaboré par Mines Alerte Canada
et M. Roy-Grégoire, avec la collaboration d’Inter Pares.
Les auteurs et les organisations collaboratrices tiennent à remercier les personnes suivantes
pour leurs commentaires et leur aide sur ce rapport : Mary Durran, Love St-Fleur et Rachel
Warden.
Inter Pares exprime sa reconnaissance aux groupes suivants pour leur soutien financier et en
services :
Congrès du travail du Canada – CTC
Fonds de justice sociale des TCA
Co-Development Canada
Syndicat canadien de la fonction publique – SCFP
Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes du Canada – STTP
Organisation catholique canadienne pour le développement et la paix
Kairos – Initiatives canadiennes œcuméniques pour la justice
Syndicat des employés et employées de la fonction publique de l’Ontario – SEFPO
Fédération des enseignantes et enseignants des écoles secondaires de l’Ontario – FEESO
Alliance de la fonction publique du Canada – AFPC
Fonds de justice sociale de l’Alliance de la fonction publique du Canada
Fonds humanitaire des Métallos
Église unie du Canada
Les points de vue exprimés dans ce rapport n’engagent qu’Inter Pares et ne reflètent pas forcément ceux des bailleurs de fonds ou des commentateurs.
Ce document peut être reproduit intégralement ou en partie et utilisé à des fins non lucratives
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ISBN : 978-0-9781200-8-5
Page couverture:
Vue du village de Marmato, Colombie. Photo : Jean Symes.
Quatrième de couverture:
Un campesino près de Marmato, Colombie. Photo : Jean Symes.
Table des matières
Sommaire.............................................................................................................................................................................1
Nécessité de l’étude .........................................................................................................................................................2
Objectifs de l’étude ......................................................................................................................................................4
Le secteur extractif et le contexte colombien.......................................................................................................4
Intérêts économiques, conflits pour les terres et industrie extractive.............................................................5
Industries extractives sur les terres autochtones .................................................................................................7
Législation et réglementation sur les mines en Colombie ..................................................................................8
Croissance de l’investissement canadien en Colombie......................................................................................10
Investissement canadien dans les mines.........................................................................................................12
Investissement canadien dans le pétrole et le gaz........................................................................................12
Méthodologie ...................................................................................................................................................................13
Limites de l’étude ................................................................................................................................................14
Promotion de la responsabilité des entreprises par l’ambassade canadienne...................................................14
Observations....................................................................................................................................................................16
Terres et conflit...........................................................................................................................................................17
Politiques relatives à la responsabilité sociale des entreprises (RSE) .............................................................17
Impact économique et social ...................................................................................................................................18
Sécurité alimentaire ............................................................................................................................................18
Environnement.....................................................................................................................................................19
Main-d’œuvre .......................................................................................................................................................19
Marginalisation de l’activité minière à petite échelle et des moyens de subsistance traditionnels...19
Droits collectifs des peuples autochtones et communautés afro-colombiennes.........................................21
Expression démocratique, consultation et prise de décision communautaire..............................................21
Rapports avec les acteurs armés.............................................................................................................................22
Conclusions ......................................................................................................................................................................23
Annexe 1 : Bibliographie ................................................................................................................................................26
Annexe 2 : Entrevues, ateliers et rencontres ............................................................................................................33
Entrevues ......................................................................................................................................................................33
Ateliers et discussions en table ronde...................................................................................................................33
Rencontres publiques ................................................................................................................................................33
Annexe 3 : Cartes des zones de l’étude et des municipalités touchées .............................................................34
Carte 1 : Localisation des zones de l’étude ..........................................................................................................34
Carte 2 : Conflits miniers dans le département d’Antioquia ............................................................................35
Carte 3 : Conflits miniers dans les départements de Risaralda et Caldas .....................................................36
Carte 4 : Conflits miniers dans le département de Santander .........................................................................37
Annexe 4: Guide d’entrevue (en espagnol – non traduit)......................................................................................38
Terres et conflit – Extraction des ressources, droits de la personne et responsabilité sociale des entreprises : les sociétés canadiennes en Colombie
Sommaire
L’investissement étranger direct canadien en Colombie
a augmenté sensiblement depuis les années 1990, notamment dans les télécommunications, les mines et l’extraction
de combustibles fossiles. Les sociétés minières et pétrolières canadiennes jouent un rôle majeur en Colombie.
Malgré les allégations de la campagne de relations publiques concertée de l’État, la Colombie souffre encore de
violations généralisées des droits de la personne – exécutions extrajudiciaires, disparitions, extorsion et menaces.
Le contrôle des terres, de la main-d’œuvre et des ressources
naturelles fait partie intégrante de la guerre et de la violence
en Colombie et le pays a été le théâtre de déplacements et
de meurtres massifs à des fins économiques et politiques
au cours des dernières décennies. Il y a des corrélations
frappantes entre les sites d’investissement (national et
étranger) et les violations des droits de la personne, à partir
des meurtres et massacres jusqu’au vol massif des terres et
de la propriété, en passant par les violations du droit de circuler librement et du droit à un environnement sain.
Les violations des droits de la personne sont liées aux
efforts de ceux qui tirent les ficelles des groupes paramilitaires meurtriers en vue de créer des conditions d’investissement qui leur seront profitables. Il y a aussi des liens
persistants entre les forces paramilitaires et tous les paliers
du gouvernement et de l’armée, jusqu’aux plus hauts dirigeants, et tout indique que le camouflage politique de ces
crimes et de ces violations des droits n’est pas près de se
terminer.
John Ruggie, représentant spécial de l’ONU pour la
question des droits de l’homme et des sociétés transnationales et autres entreprises, insiste sur le fait que c’est à
l’État de protéger les droits de la personne, alors que les
acteurs étatiques et non étatiques ont l’obligation de respecter ces droits et, s’il y a lieu, de remédier à leur violation.
Dans le contexte colombien, il est particulièrement difficile pour les investisseurs de protéger ou respecter les
normes relatives aux droits de la personne et de contribuer
de façon positive à la situation générale des droits de la personne. De fait, la gravité de la violence et la présence persistante de groupes paramilitaires dans les zones
d’investissement élevé font craindre que l’investissement
canadien risque de contribuer à la violence ou de l’exacerber, et qu’il risque de tirer profit – ou d’être complice – des
violations des droits de la personne et des déplacements
massifs qui perdurent. Dans un tel contexte, quand l’État
ne peut pas – ou ne veut pas – protéger les droits de la personne, il est d’autant plus crucial que les sociétés soient
obligées de respecter ces droits, même si cette obligation
devient alors plus difficile à définir et à réaliser.
Le débat se poursuit au Canada quant à la pertinence
d’adopter des lois plus contraignantes en matière de responsabilisation des sociétés. La croissance des intérêts
commerciaux canadiens en Colombie a incité dirigeants et
lobbyistes de l’industrie à faire pression en vue de hâter la
négociation et l’application d’un Accord de libre-échange
Canada-Colombie (ALÉCC) doté de solides dispositions
pour protéger les investisseurs. Signé en novembre 2008,
1
l’Accord devait encore être ratifié par le Parlement et mis
en oeuvre par le gouvernement du Canada au moment de
rédiger ce rapport.
Ce rapport examine quatre études de cas sur des projets
d’investissement canadiens dans l’industrie extractive en
Colombie. Il analyse les risques qui en découlent pour les
droits de la personne, à partir du cadre analytique élaboré
par Droits et Démocratie dans son évaluation de l’impact
des projets d’investissement étranger sur les droits de la
personne (ÉIDP), et en référence aux principes directeurs
élaborés par le représentant spécial de l’ONU pour la question des droits de l’homme et des sociétés transnationales
et autres entreprises.
Voici les quatre cas à l’étude (le texte complet des
études de cas est disponible dans la version anglaise de ce
rapport) :
• B2Gold dans le département de Sur de Bolívar;
• Greystar Resources (extraction de l’or) dans le département de Santander;
• Colombia Goldfields et B2Gold dans la région de
Caldas et Antioquia; et
• dans le secteur du pétrole, Nexen Ltd. dans le département de Tolima.
Ce rapport n’est pas une évaluation d’impact sur les
droits de la personne (ÉIDP). Il signale plutôt les enjeux et
circonstances qui illustrent clairement le besoin de réaliser
des ÉIDP transparentes et indépendantes pour éviter les
graves risques pour les droits de la personne découlant de
projets en cours ou proposés, et d’initiatives telles que l’Accord de libre-échange Canada-Colombie (ALÉCC).
La recherche démontre que les mesures de protection
présentement en place ne suffisent pas à écarter des risques
importants pour la protection et le respect des droits des
personnes touchées par les projets d’investissement en Colombie. Les résultats sont analysés selon les éléments suivants :
• politiques relatives à la responsabilité sociale des
entreprises (RSE);
• impact économique et social (sécurité alimentaire,
environnement, main-d’œuvre, marginalisation de
l’activité minière à petite échelle et des moyens de
subsistance traditionnels);
• droits collectifs des peuples autochtones et communautés afro-colombiennes;
• expression démocratique, consultation et prise de
décision communautaire;
• rapports des sociétés avec les acteurs armés, étatiques (l’armée) et illégaux/non étatiques (la guérilla
et les groupes paramilitaires).
Les témoignages recueillis au cours de l’étude suggèrent des schémas cohérents et clairs dans des zones clés où
les violations des droits de la personne risquent d’apporter
des avantages aux sociétés ou aux responsables des violations. Dans les circonstances, une hausse de l’investissement dans le secteur extractif risque de consacrer, voire
d’alourdir, le tribut déjà effarant imposé à la population colombienne en matière de droits de la personne.
Terres et conflit – Extraction des ressources, droits de la personne et responsabilité sociale des entreprises : les sociétés canadiennes en Colombie
Nécessité de l’étude
L’investissement étranger direct canadien en Colombie a augmenté sensiblement depuis les années 1990, notamment dans les télécommunications, les mines et
l’extraction de combustibles fossiles. Les sociétés minières
et pétrolières canadiennes jouent un rôle majeur en Colombie. Les zones où se concentrent leurs activités, riches en
minerais et en pétrole, ont été – et sont toujours – aux prises
avec la violence, les déplacements de population et les activités paramilitaires. De fait, c’est dans les régions riches
en ressources que l’on constate 87 % des déplacements forcés, 82 % des violations des droits de la personne et du
droit humanitaire international, et 83 % des meurtres de dirigeants syndicaux.1 La gravité de la violence et la présence
de groupes armés illégaux font craindre que l’investissement canadien profite du conflit ou qu’il en soit complice.2
Maria McFarland Sánchez-Moreno, principale chercheuse pour les Amériques de Human Rights Watch, a déclaré dans son témoignage devant le Congrès des É.-U. le
12 février 2009 : « Malgré le tableau idyllique de la situation des droits de la personne que brossent souvent des représentants de l’État colombien, il y a encore aujourd’hui
en Colombie des violations généralisées des droits de la
personne – exécutions extrajudiciaires de civils, disparitions forcées, enlèvements, utilisation d’enfants-soldats et
de mines antipersonnel, extorsion et menaces. »3
Le contrôle des terres, de la main-d’œuvre et des ressources naturelles fait partie intégrante de la guerre et de
la violence en Colombie et le pays a été le théâtre de déplacements et de meurtres massifs à des fins économiques
et politiques au cours des dernières décennies. Il y a des
corrélations frappantes entre les sites d’investissement (national et étranger) et les violations des droits de la personne, à partir des meurtres et massacres jusqu’au vol
massif des terres et de la propriété, en passant par les violations du droit de circuler librement et du droit à un environnement sain.
Le travail réalisé par Droits et Démocratie en matière
d’évaluation de l’impact des projets d’investissement
étranger sur les droits de la personne (ÉIDP)4 offre un cadre
qui permet d’évaluer si un projet d’investissement a mené
à – ou place l’investisseur dans une situation où il risque
de – violer les droits de la personne, tirer profit des violations des droits de la personne ou se rendre complice de
violations des droits protégés par la Déclaration universelle
des droits de l’homme5 et la Convention internationale sur
les droits économiques, sociaux et culturels.6
Plusieurs études universitaires ou autres sur les droits
Mineur artisanal, Vetas, département de Santander. Photo : Jean Symes.
1. Entrevue avec Francisco Ramírez, Président de SINTRAMINERCOL (Syndicat colombien des travailleurs des mines), Bogotá,
28 juillet 2008.
2. Conseil canadien pour la coopération internationale, Towards a Human Rights Framework for Canadian Policy on Colombia. A
policy brief from the Americas Policy Group, novembre 2006. Consulté le 25 mai 2009 à : http://ccic.ca/e/docs/003_apg_200611_canadian_policy_towards_colombia.pdf
3. United States House of Representatives Committee on Education and Labor, Audience sur Examining Workers’ Rights and Violence against Labor Union Leaders in Colombia. Témoignage de Maria McFarland Sánchez-Moreno, Esq., Senior Americas Researcher, Human Rights Watch, 12 février 2009. Consulté le 19 mai 2009 à :
http://www.hrw.org/en/news/2009/02/12/testimony-maria-mcfarland-s-nchez-moreno-us-house-representatives.
4. Centre international des droits de la personne et du développement démocratique (Droits et Démocratie) , Human Rights Impact
Assessments for Foreign Investment Projects Learning from Community Experiences in the Philippines, Tibet, the Democratic Republic of Congo, Argentina, and Peru, Centre international des droits de la personne et du développement démocratique , 2007.
Consulté le 25 mai 2009 à : http://www.dd-rd.ca/site/_PDF/publications/globalization/ÉIDP/full%20report_may_2007.pdf.
5. ONU, Universal Declaration of Human Rights. Consulté le 25 mai 2009 à :
http://www.ohchr.org/EN/UDHR/Pages/Language.aspx?LangID=eng.
6. ONU, International Covenant on Economic, Social & Cultural Rights. Consulté le 25 mai 2009 à :
http://www.unhchr.ch/html/menu3/b/a_cescr.htm.
2
Terres et conflit – Extraction des ressources, droits de la personne et responsabilité sociale des entreprises : les sociétés canadiennes en Colombie
de la personne indiquent que de telles violations sont liées
aux efforts de ceux qui tirent les ficelles des groupes paramilitaires meurtriers en Colombie – souvent de collusion
avec l’armée – en vue de créer des conditions d’investissement qui leur seront profitables.7 On a prouvé l’existence
de liens étroits entre les forces paramilitaires et tous les paliers du gouvernement, jusqu’aux plus hauts dirigeants – y
compris l’ex-ambassadeur de Colombie au Canada, Visbal
Martelo,8 ainsi que le cousin et proche conseiller d’Uribe,
Mario Uribe Escobar. Les efforts répétés du gouvernement
en vue d’amnistier les groupes paramilitaires et fournir des
échappatoires techniques aux personnages politiques reconnus coupables9 démontrent que le camouflage politique
de ces crimes et de ces violations des droits de la personne
n’est pas près de cesser.
John Ruggie, représentant spécial de l’ONU pour la
question des droits de l’homme et des sociétés transnationales et autres entreprises, a élaboré un cadre fondé sur
trois grands principes :
• le devoir de l’État de protéger la population contre
les violations des droits de la personne par des tiers,
y compris les entreprises;
• la responsabilité des entreprises de respecter les
droits de la personne; et
• le besoin d’assurer un accès plus efficace aux mesures de réparation.10
Le cadre d’analyse du présent rapport se fonde à la
fois sur l’ÉIDP de Droits et Démocratie et les principes du
représentant spécial de l’ONU.
Le manque d’information précise sur l’activité des sociétés canadiennes en Colombie – notamment dans les médias et même dans les rapports fournis par les sociétés à
leurs actionnaires – a contribué au profond silence de la
population canadienne sur leurs faits et gestes.
La croissance des intérêts commerciaux canadiens en
Colombie depuis 10 ans a incité dirigeants et lobbyistes de
l’industrie à faire pression en vue de hâter la négociation
et l’application d’un Accord de libre-échange Canada-Colombie (ALÉCC) doté de solides dispositions pour protéger les investisseurs. Le comité permanent du commerce
international (CIIT) de la Chambre des communes a émis
en juin 2008 un rapport sur l’ALÉCC où il recommande
« qu’un organe compétent effectue un examen indépendant, impartial et complet des répercussions d’un accord
sur les droits de la personne, examen qui serait vérifié et
validé », ajoutant qu’il fallait « mettre en œuvre [les recommandations dudit examen] avant que le Canada n’envisage de signer, ratifier et exécuter un accord avec la
Colombie ». De fait, l’Accord a plutôt été signé par les
deux pays une semaine avant la parution prévue du rapport
du comité. Au moment de rédiger ce rapport, l’ALÉCC
n’était pas encore ratifié et mis en oeuvre par le gouvernement canadien. La loi de mise en oeuvre de l’accord, étape
ultime de sa mise en vigueur, sera sans doute approuvée à
l’automne 2009.11 Plusieurs redoutent que l’accord ne
tienne pas compte du contexte alarmant en Colombie et
qu’il risque même d’exacerber la situation des droits de la
personne.12
En février 2009, le député libéral John McKay a présenté un projet de loi d’initiative parlementaire, le projet
C-300, pour promouvoir des pratiques respectueuses de
l’environnement et le respect des normes internationales
relatives aux droits de la personne par les sociétés canadiennes des mines, du gaz et du pétrole dans les pays en
développement. Le projet sera mis à l’étude et soumis au
vote à l’automne 2009. Même s’il contient une partie des
recommandations issues d’un rapport consensuel13 antérieur présenté par des ONG canadiennes et des représentants de l’industrie, son caractère privé limite sa portée et
il exclut d’importantes recommandations du rapport
consensuel – lui-même le fruit d’un compromis de la part
des militants et ONG qui défendent les droits de la personne. En mars 2009, le gouvernement canadien a subitement présenté une politique sur la responsabilité sociale
des entreprises – beaucoup plus faible que le projet de loi
C-300 selon les critiques, et encore plus faible que les recommandations du rapport consensuel de compromis. Le
débat national au Canada sur la responsabilité sociale des
entreprises en Colombie et ailleurs dans le monde est donc
loin d’être terminé.
7. Voir par exemple Stéphanie Lavaux, « Natural resources and conflict in Colombia », dans International Journal, Volume 62, No.
1, Hiver 2006-2007; Amnesty International, Colombia: The Paramilitaries in Medellín: Demobilization or Legalization?, 2005.
Consulté le 25 mai 2009 à : http://www.amnesty.org/en/library/asset/AMR23/019/2005/en/1f14c436-d4d5-11dd-8a23d58a49c0d652/amr230192005en.html; et Amnesty International, AMR 23/001/2007, juillet 2007.
8. Michelle Collins, « Former Colombian Envoy Embroiled in Paramilitary Scandal », Embassy Magazine, 10 juin 2009. Consulté
le 20 juillet 2009 à : http://www.embassymag.ca/page/view/martelo-6-10-2009.
9. Jasmin Hristov, « Legalizing the Illegal: Paramilitarism in Colombia’s ‘Post-Paramilitary’ Era », NACLA Report on the Americas, Volume 42, Issue 4, juillet/août 2009. Consulté le 20 juillet 2009 à : https://nacla.org/node/5939.
10. John Ruggie, Protect, Respect and Remedy: a Framework for Business and Human Rights. Rapport du Représentant spécial
pour la question des droits de l’homme, des sociétés transnationales et autres entreprises. Conseil des droits de l’homme, 7 avril
2008. Consulté le 28 juillet 2009 à : http://www.reports-and-materials.org/Ruggie-report-7-Apr-2008.pdf
11. Linda Diebel, « Is Canada-Colombia free trade deal off the table until fall? », The Toronto Star, 28 mai 2009. Consulté le 6
juin 2009 à : http://thestar.blogs.com/decoder/2009/05/looks-like-canadacolombia-free-trade-deal-off-the-table-until-fall.html.
12. Conseil canadien pour la coopération internationale, op. cit., p. 11, 30, 34.
13. Advisory Group Report. (29 mars 2007). National Roundtables on Corporate Social Responsibility (CSR) and the Canadian
Extractive Industry in Developing Countries. Consulté le 21 avril 2009 à : http://www.halifaxinitiative.org/updir/AdvisoryGroupReport-March2007.pdf
3
Terres et conflit – Extraction des ressources, droits de la personne et responsabilité sociale des entreprises : les sociétés canadiennes en Colombie
Comme le Parlement doit bientôt prendre une décision
finale sur l’ALÉCC et le projet de loi C-300, il est urgent
de reconnaître les risques manifestes pour les droits individuels et collectifs découlant de l’activité des sociétés canadiennes en Colombie et d’en informer la population
canadienne.
C’est l’ensemble de ces facteurs qui motive l’urgente
nécessité de ce rapport.
Objectifs de l’étude
Ce projet de recherche vise à établir une information
détaillée sur l’activité des sociétés extractives canadiennes
et leur impact en Colombie, dans le but d’accroître l’appui
international aux organisations de la société civile et aux
syndicats qui défendent les normes relatives aux droits de
la personne, au travail et à l’environnement, et d’améliorer
la surveillance des sociétés canadiennes actives en Colombie.
De façon plus précise, le projet visait les objectifs suivants :
• Brosser un tableau des tendances de l’investissement canadien dans trois secteurs (pétrole, mines et huile de
palme) sur le plan du taux de croissance, du taux d’investissement et des principaux effets sur les droits de la
personne. (Le volet de l’huile de palme a été abandonné
en cours de route car les indicateurs disponibles n’ont
pas démontré d’investissement canadien direct majeur
dans le secteur.)
• Consolider l’information sur l’activité des sociétés canadiennes en ce qui a trait aux effets sur les droits de la
personne et l’environnement par des études de cas dans
certaines régions clés du pays.
• Documenter l’historique de l’utilisation des terres et leur
propriété dans les études de cas, les activités de groupes
armés dans la région et le rôle des institutions publiques
et privées. De même, analyser l’impact de ces activités
sur les droits de la personne et les effets découlant de
l’appropriation des terres et des écosystèmes.
• Décrire le soutien offert par l’ambassade et le gouvernement du Canada aux sociétés canadiennes en Colombie, ainsi que l’influence des activités du gouvernement
canadien et des sociétés canadiennes sur les politiques
publiques – y compris les politiques de réglementation
– en Colombie.
Le secteur extractif et le contexte colombien
Depuis le début de la démobilisation des groupes paramilitaires en 2004, l’État colombien tente, avec un certain succès, de présenter la Colombie comme un pays
d’après-conflit.14 C’est manifestement faux. Dans un rapport récent, l’International Crisis Group note que le conflit
« évolue plutôt que de s’achever », et que l’amélioration
récente de la sécurité dans les centres urbains et la perte
d’influence des groupes insurgés s’accompagnent de « violations sérieuses des droits de la personne ».15 Cette violence tend à cibler l’opposition politique et les membres
des secteurs populaires, y compris les peuples autochtones,
les communautés paysannes, les écologistes, les organisateurs étudiants, les syndicalistes et les communautés afrocolombiennes, en plus des ex-membres de groupes
paramilitaires qui refusent de rejoindre leurs anciens camarades dans de nouveaux groupes – comme on le voit
dans l’étude de cas de Sur de Bolívar (le texte complet des
études de cas est disponible dans la version anglaise de ce
rapport).
Les groupes paramilitaires et leurs successeurs
contrôlent 2 à 7 millions d’hectares de terres volées. Dans
l’une des rares restitutions de ces terres, quelque 18 000
hectares ont été rendus aux communautés afro-colombiennes du Chocó en 2007. Les résidents font encore l’objet de menaces, d’intimidation et de meurtres.16 Pour être
« En Colombie, plus que dans tout autre pays de l’hémisphère
occidental, la violence a érodé et subverti la démocratie. Trop
souvent, ce sont les massacres et les menaces – plutôt que les
élections libres ou le dialogue démocratique – qui ont choisi les
détenteurs du pouvoir, de la richesse et de l’influence dans le
pays. C’est particulièrement évident dans les rapports entre les
groupes paramilitaires et d’importants secteurs du système politique, de l’armée et de l’élite économique… À leur énorme profit, ils [les groupes paramilitaires] ont chassé des centaines de
milliers de petits propriétaires fonciers, de paysans, d’Afro-Colombiens et d’Autochtones des terres familiales productives.
Avec leurs partisans, ils ont souvent usurpé les terres abandonnées, et leurs victimes survivantes croupissent dans la misère
aux abords des villes alors que la Colombie occupe le deuxième
rang mondial pour le nombre de personnes déplacées à l’interne, après le Soudan. »17
14. Voir « New Ambassador Invites Canadians to See the New Colombia », Embassy Magazine, 22 mars 2009. Consulté le 12 juin
2009 à : http://www.embassymag.ca/page/view/.2006.march.22.dip_circ. Voir aussi Barin Masoud, “Rights: Abuses in Colombia
on Trial in U.S., IPS News, 9 juillet 2007. Consulté le 12 juin 2009 à : http://ipsnews.net/news.asp?idnews=38473.
15. International Crisis Group, The Virtuous Twins: Protecting Human Rights and Improving Security in Colombia, 25 mai 2009,
p. 2-3, 18. Consulté le 12 juin 2009 à : http://www.crisisgroup.org/home/index.cfm?l=1&id=6112&m=1.
16. Revista Semana, « Los señores de las tierras, » 5 juin 2004; Contraloría Delegada para el Sector Defensa, Justicia y Seguridad,
Dirección de Estudios Sectoriales. Luís Bernardo Florez, Vice-Controlor General de la Nación, Desplazamiento Forzado: Un impacto territorial, 2005. Cité dans Norwegian Refugee Council (NRC) to the Universal Periodic Review mechanism established by
the Human Rights Council in Resolution 5/1 of 18 June 2007. (July 2008). Internally displaced people (IDPs) in Colombia. p.2.
Consulté le 27 juillet 2009 à :
http://lib.ohchr.org/HRBodies/UPR/Documents/Session3/CO/IDMC_COL_UPR_S3_2008_NorwegianRefugeeCouncilsInternalDisplacementMonitoringCentre_uprsubmission.pdf
17. Human Rights Watch, Breaking the Grip? Obstacles to Justice for Paramilitary Mafias in Colombia, octobre 2008.
4
Terres et conflit – Extraction des ressources, droits de la personne et responsabilité sociale des entreprises : les sociétés canadiennes en Colombie
indemnisées, les victimes peuvent faire appel au mécanisme public de réparation de guerre, la loi pour la justice
et la paix. Après s’être prévalues de ce droit, certaines personnes déplacées ont cependant été tuées, d’autres intimidées, et à peu près aucun responsable de ces crimes n’a été
condamné jusqu’à ce jour. Dans un pays où la réalité reflète
si peu l’intention officielle de l’État, tous – de la cour
constitutionnelle à la presse colombienne, en passant par
les ONG – déplorent le manque d’attention et d’intervention de l’État en ce qui a trait aux terres et aux personnes
déplacées.18 Les groupes vulnérables – femmes, enfants,
Autochtones et Afro-Colombiens, entre autres – sont toujours touchés de façon disproportionnée par les déplacements : 74 % des personnes déplacées sont des femmes et
des enfants, et les Autochtones forment 8 % des personnes
déplacées alors qu’ils forment seulement 3 % de la population en Colombie.19
Les sociétés minières et pétrolières actives en Colombie travaillent souvent dans des régions où ont sévi le
conflit armé et les déplacements forcés, sur des terres abandonnées à la suite de violentes pressions exercées sur la
communauté ou dont
Les personnes déplacées estiment soules titres de propriété
vent qu’on ne leur rendra jamais leurs
ont été transférés au
terres et leurs biens… même si le décours des dix dernières
placement est d’abord imputable au
années en raison des
conflit armé, elles suspectent que
pressions exercées par
l’usurpation de leurs terres par les
les groupes paramiligrandes sociétés est au moins un effet
taires (voir l’étude de
secondaire, ou qu’elle fait même partie
cas de Sur de Bolívar).
d’une politique de déplacement forcé.
Des études ont démontré les pratiques irrégulières de certaines sociétés pour obtenir des titres et des concessions, et leur quête d’alliés
politiques capables de régulariser la nouvelle utilisation
des terres.20
D’autres recherches et causes juridiques ont démontré
que des multinationales ont soutenu les groupes paramilitaires, de façon directe et indirecte, pour obtenir des conditions d’investissement sûres.21 Ces groupes font alors office
de forces irrégulières de consolidation du territoire dans les
projets d’extraction, de leur propre chef ou en vertu d’accords plus explicites avec les transnationales.
À leur arrivée dans un nouveau territoire, les sociétés
minières ou pétrolières se vantent généralement d’apporter
le progrès, le développement et les emplois. Elles s’implantent souvent de manière à contourner les instances traditionnelles (et parfois inscrites dans la loi) de la
communauté. Les sociétés étrangères embauchent généralement des membres de la communauté (n’ayant souvent
pas plus d’instruction ou de formation que le minimum offert par l’école publique) aux échelons les plus bas comme
main-d’œuvre à bon marché. Même si l’industrie extractive
emploie parfois un grand nombre de travailleurs locaux aux
premiers stades du projet, la main-d’œuvre non spécialisée
requise pour faire fonctionner les grands projets miniers ou
pétroliers est d’ordinaire minimale.22
En Colombie, les réformes du droit du travail adoptées
depuis le début du programme de libéralisation économique en 1990 ont eu pour effet de réduire les normes juridiques relatives aux droits fondamentaux des travailleurs.
Les employeurs disposent désormais de divers moyens
pour transférer aux travailleurs la responsabilité des salaires, des avantages sociaux et des conditions de travail –
coopératives de travail associées, contrats de service, impartition du recrutement – et il est plus difficile de se syndiquer. La situation critique des travailleurs de la canne à
sucre illustre les effets de ces changements : les coupeurs
de canne travaillent du matin jusqu’au soir, parfois sept
jours sur sept, sans avantages sociaux ni sécurité d’emploi,
dans le cadre de ces coopératives de travail. Pourtant,
quand les coupeurs de canne de la Valle del Cauca ont déclenché une grève pour exiger de meilleurs salaires en septembre 2008, on les a accusés d’être infiltrés par les FARC
et ils ont subi la répression de l’État.23
Intérêts économiques, conflits pour les
terres et industrie extractive
Selon l’organisation colombienne CODHES (Consultants pour les droits humains et le déplacement), il y a plus
de quatre millions de personnes déplacées en Colombie.24
Le groupe estime qu’environ sept millions d’hectares de
terres ont été acquis de force, par l’action de l’armée colombienne, des groupes paramilitaires et de la guérilla.
Réagissant aux tentatives de l’État de nier la crise huma-
18. César Rodríguez Garavito et Diana Rodríguez Franco, « Atención a desplazados: Corte Constitucional evaluó al Gobierno y el
balance aún es negativo », El Tiempo, 12 juillet 2009. Consulté le 27 juillet 2009 à : http://dejusticia.org/interna.php?id_tipo_publicacion=1&id_publicacion=619. Voir aussi Norwegian Refugee Council, op. cit., p.5.
19. UNHCR. (avril 2006). The State of the World’s Refugees 2006. Box 7.4 Internal Displacement in Colombia.
20. Samir Elhawary, « ¿Caminos violentos hacia la Paz? Reconsiderando el nexo entre conflicto y desarrollo en Colombia », dans
Colombia Internacional No. 67, Bogotá, janvier-juin 2008, p. 84-100; Mark Curtis, Fanning the Flames: The role of British mining
companies in conflict and the violation of human rights, War on Want, Londres, novembre 2007.
21. Francisco Ramírez, The Profits of Extermination in Colombia, Common Courage Press. 2005.
22. Dominion Staff, « Open Pit Gold Mines: A life cycle », The Dominion, automne 2008. Consulté le 5 juin 2009 à :
http://www.dominionpaper.ca/mining.
23. Dawn Paley, « Working Today with the Hope of a Brighter Future », Vancouver Sun, 26 décembre 2008. Consulté le 5 juin
2009 à : http://www.vancouversun.com/Business/Working+today+with+hope+brighter+future/1115059/story.html.
24. CODHES, CODHES Informa: Tapando el sol con las Manos, no. 74, Bogotá, 25 septembre 2008. Consulté le 7 juin 2009 à :
http://www.semana.com/documents/Doc-1766_2008930.pdf. (Ce chiffre exclut environ un million de Colombiennes et Colombiens réfugiés à l’extérieur du pays).
5
Terres et conflit – Extraction des ressources, droits de la personne et responsabilité sociale des entreprises : les sociétés canadiennes en Colombie
nitaire qui sévit dans
plusieurs régions du
pays, CODHES déclare : « Le déplacement
forcé est la manifestation flagrante de la crise
humanitaire et des droits
de la personne liée à
l’intensification de la
guerre irrégulière dans
plusieurs régions du
pays… Nier que les déplacements croissants
sont l’expression de la
crise humanitaire et de
la crise des droits est
aussi absurde que d’essayer de voiler le soleil
avec ses mains. »25
Diverses sources
ont signalé les intérêts
économiques des ac- Caramanta, département d’Antioquia. Photo : Jean Symes.
teurs armés dans le
qu’on ne leur rendra jamais leurs terres et leurs biens…
conflit colombien. Comme le fait remarquer un rapport des
même si le déplacement est d’abord imputable au conflit
Nations unies en 2006 :
armé, elles suspectent que l’usurpation de leurs terres par
Le conflit [a été] compliqué par les intérêts de
les grandes sociétés est au moins un effet secondaire, ou
l’industrie du cacao et le développement de nouqu’elle fait même partie d’une politique de déplacement
velles plantations de bananes et de palmistes, le
forcé. Le représentant a entendu parler d’occupation illénarcotrafic et l’exploitation d’énormes gisements
gale des terres, soit par transfert des titres sous la contrainte
de pétrole et d’autres ressources minières d’un
avec compensation financière minimale, ou par falsificabout à l’autre des principales régions du pays. La
tion des titres de propriété. »27 Le bureau du Protecteur du
lutte pour l’obtention et le contrôle des revenus
citoyen (Defensoria del Pueblo) de Sur de Bolívar corroou rentes découlant de ces économies a fourni de
bore : « Comme c’est une région de colonisation sponnouvelles sources de financement du conflit armé,
tanée, il est courant que les régimes de possession et
en plus de nouvelles motivations et de nouvelles
d’activité minière de fait par les agriculteurs et les mineurs
stratégies pour le prolonger. Il y a des intérêts en
ne s’appuient pas sur des titres de propriété officiels, ce qui
jeu au palier local, national et transnational…
permet aux groupes armés d’exploiter la situation et de
L’un des objectifs des forces paramilitaires sems’enrichir grâce à des concessions susceptibles d’attirer les
ble maintenant être de posséder des terres. Dimultinationales des mines. »28
verses sources rapportent que les disparitions
Dans bien des cas, l’accès accru des sociétés aux resforcées de civils en zone rurale visent à terroriser
sources de la Colombie s’est traduit par une hausse du fila population et l’inciter à partir, ce qui permet
nancement pour les acteurs du conflit,29 des déplacements
ensuite d’usurper les terres et les autres biens. »26
massifs30 et des bouleversements pour les populations pauLe rapporteur spécial des Nations unies sur les pervres.31 Une étude récente de CODHES démontre que les
sonnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays déclarait
déplacements forcés ont augmenté de 24,47 % en 2008,
en 2007 : « Les personnes déplacées estiment souvent
25. Ibid.
26. ONU, E/CN.4/2006/56/Add.1, Genève, 17 janvier 2006, para. 13 and 56.
27. ONU, A/HRC/4/38/Add.3, Genève, 24 janvier 2007, para. 53.
28. Defensoría del Pueblo, Sistema de Alertas Tempranas, Informe de riesgo No. 042-06 A.I., Bogotá, 20 octobre 2006, p. 6.
29. Amy S Clarke, « Chiquita Fined $25M For Terror Ties », CBS News, 15 mars 2007. Consulté le 6 juin 2009 à :
http://www.cbsnews.com/stories/2007/03/15/terror/main2571969.shtml.
30. Chris Arsenault, « Controversy Dogs Coal Operations in Colombia », Mines and Communities, 7 février 2008. Consulté le 6
juin 2009 à : http://www.minesandcommunities.org/article.php?a=8414.
31. Micheál Ó Tuathail, « Marmato’s Gold Bonanza », The Dominion, 18 mars 2008. Consulté le 6 juin 2009 à : http://www.dominionpaper.ca/articles/1777.
6
Terres et conflit – Extraction des ressources, droits de la personne et responsabilité sociale des entreprises : les sociétés canadiennes en Colombie
soit 412 553 personnes déplacées en un an.32 Les terres dépeuplées peuvent alors être exploitées librement par les investisseurs locaux ou étrangers et les projets d’extraction
les rendent souvent impropres à leur utilisation première
même si les habitants d’origine pouvaient les récupérer.
Industries extractives sur les terres autochtones
Les peuples autochtones, les communautés afro-colombiennes et les communautés paysannes ont une identité
et un rapport unique avec la terre, reconnus officiellement
par la constitution colombienne33 et les Nations unies sur
le plan international, dans le cadre de la Déclaration universelle des droits de l’homme34 et la Convention internationale sur les droits économiques, sociaux et culturels.35
Les lois censées protéger les Autochtones et les AfroColombiens ont cependant été infirmées par les lois nationales en vue de faciliter l’investissement étranger. De plus,
les dispositions des accords sur le commerce et l’investissement ont préséance sur les lois nationales, souvent aux
dépens des groupes vulnérables. Comme le fait remarquer
le ministère des Affaires étrangères et du Commerce international du Canada,
La Colombie a entrepris depuis quatre ans une
série de réformes majeures en vue d’instaurer un
cadre juridique et un régime d’investissement très
concurrentiels, ainsi qu’un climat propice aux affaires. La Colombie a fait de nets progrès vers la
modernisation et la libéralisation de son régime
de commerce et d’investissement en adoptant des
réformes ambitieuses dans plusieurs secteurs économiques, en plus d’une loi sur la stabilité juridique.36
Selon l’analyse de l’Accord de libre-échange (ALÉ)
du Canada réalisée par le Conseil canadien pour la coopération internationale (CCCI),37 le chapitre sur l’investisse-
ment « va plus loin que les [accords] précédents en ce qu’il
limite la capacité de l’État d’établir des politiques favorables aux citoyens », et renforce la position des investisseurs
par rapport à des groupes déjà défavorisés. Dans le
contexte colombien, cela pourrait entraîner la violation légalisée des droits constitutionnels des populations autochtones et afro-colombiennes, de la même façon que la
législation adoptée par le gouvernement péruvien pour la
mise en œuvre de l’ALÉ É.-U.-Pérou a entraîné en juin
2009 la répression et le massacre par l’armée des peuples
autochtones protestataires.38
« Il y a environ un million d’Autochtones en Colombie, répartis en 80 groupes et qui parlent plus de 60 langues
distinctes. Presque tous ces groupes ont été (ou risquent
d’être) victimes de déplacements forcés en raison du conflit
armé interne », selon Ron Redmond, porte-parole du Haut
Commissariat des Nations unies pour les réfugiés.39
Selon des données du Centre pour la coopération autochtone (CECOIN), quelque 30 millions d’hectares du territoire national colombien sont désignés comme terres
autochtones, et sept millions d’hectares sont désignés
comme terres afro-colombiennes.40
La Constitution de 1991 stipule que « l’exploitation
des ressources naturelles des territoires autochtones ne doit
pas porter préjudice à la situation culturelle, économique
et sociale des communautés autochtones. Dans les décisions relatives à une telle exploitation, le gouvernement
doit encourager la participation de représentants des communautés concernées ».41 Selon la définition d’Orsinia Polanco Jasayú, membre du Congrès et Wayú, une
consultation préalable signifiante est « un processus public
spécial qui doit impérativement être entrepris avant
d’adopter, décider ou mettre en œuvre toute mesure législative ou administrative, ou tout projet public ou privé susceptible d’affecter directement la subsistance des peuples
autochtones, entre autres sur le plan territorial, environnemental, culturel, spirituel, social, économique et celui de
32. CODHES, CODHES Informa: Víctimas Emergentes: Desplazamiento, derechos humanos y conflicto armado en 2008, no. 75,
Bogotá, 22 avril 2009. Consulté le 7 juin 2009 à : http://www.abcolombia.org.uk/downloads/codhes_informa_no.75__Victimas_emergentes.__22_abril_2009.pdf.
33. República de Colombia, Constitución Política de la República de Colombia de 1991, 1991. Consulté le 5 juin 2009 à :
http://pdba.georgetown.edu/Constitutions/Colombia/col91.html (voir articles 246, 286, 321, 329, 330 et 357).
34. ONU, Universal Declaration of Human Rights, op. cit.
35. ONU, International Covenant on Economic, Social & Cultural Rights, op. cit.
36. Gouvernment du Canada, Ministère des Affaires étrangères et du Commerce international, Economic analysis of prospective
free trade agreement(s) between Canada and the countries of the Andean community, juin 2007, p. 5. Consulté le 5 décembre 2008
à : http://www.international.gc.ca/assets/trade-agreements-accords-commerciaux/pdfs/FINAL_And_Econ_Anal
_Ju_22_2007-App-en.pdf.
37. Sheila Katz, Mark Rowlinson, Steven Shrybman, Scott Sinclair, Gauri Sreenivasan, Dana Stefov. Making a Bad Situation
Worse: An Analysis of the Text of the Canada-Colombia Free Trade Agreement. Conseil canadien pour la coopération internationale, Association canadienne des avocats du mouvement syndical, Congrès du travail du Canada, Canadian Centre for Policy Alternatives, Ottawa, 2009. Consulté le 28 juillet 2009 à : http://www.ccic.ca/e/docs/making_a_bad_situation_worse_long_version.pdf
38. Ángel Páez, « Congress Probes Massacre; Prime Minister to Quit » Inter-Press Service, 16 juin 2009. Consulté le 26 août 2009
à : http://ipsnews.net/news.asp?idnews=47248.
39. Dawn Paley, « Cauca: A Microcosm of Colombia, A Reflection of Our World », Upside Down World, septembre 2008.
Consulté le 6 juin 2009 à : http://upsidedownworld.org/main/content/view/1452/61/.
40. Entrevue avec un militant pour les droits des peoples autochtones, Bogotá, 15 avril 2008.
41. República de Colombia, Constitución Política de la República de Colombia, op. cit., article 330.
7
Terres et conflit – Extraction des ressources, droits de la personne et responsabilité sociale des entreprises : les sociétés canadiennes en Colombie
la santé, y compris tout ce qui est susceptible d’affecter plan environnemental et très riches sur celui de la biodileur intégrité ethnique ».42
versité, les gros projets extractifs des sociétés privées enLa Convention 169 de l’OIT,43 reconnue par la Colom- traînent la dégradation culturelle et environnementale. De
bie (par la loi 21 de 1991), établit que l’État doit consulter plus, les communautés ont beaucoup moins de ressources,
les peuples autochtones et les appareils tribaux avant la réa- ce qui les désavantage pendant les processus de consultalisation de projets industriels sur leurs territoires. De plus, tion obligatoires avec les entreprises. Les accords qui en
le décret 1320 de 1998 régit la procédure de consultation résultent limitent ou minent donc souvent les formes de
avec les communautés autochtones et afro-colombiennes production et les valeurs culturelles traditionnelles.48
avant l’exploitation des ressources naturelles sur leurs territoires.
Les organisations autochtones ont toutefois contesté la légitimité et la légalité du
décret 1320, son champ d’application et la
procédure qu’il établit. Les communautés
autochtones et afro-colombiennes ont commencé à refuser les consultations, l’expérience ayant démontré que le processus de
consultation avait servi à les manipuler et les
désinformer de manière stratégique pour faciliter l’introduction de mégaprojets. De
plus, tant le gouvernement que les transnationales ont souvent rompu des accords après
les avoir conclus.44
Par ailleurs, les communautés rurales
non autochtones et non afro-colombiennes
sont aussi défavorisées, disposant de peu
d’outils juridiques pour contrôler leurs
terres. En vertu du Code des mines (loi 685
de 2001), le sous-sol est considéré propriété
de l’État, ce qui laisse les propriétaires des
droits de surface vulnérables devant l’invasion des mégas-industries des mines et du
pétrole.45
Même si les communautés afro-colom- Marmato, département de Caldas. Photo : Jean Symes.
biennes ont priorité dans l’attribution de permis collectifs d’exploration et d’exploitation minières, et Législation et réglementation sur les mines
que le ministère des Mines et de l’Énergie a le pouvoir de
en Colombie
désigner des zones minières communautaires, on a accepté
La Colombie a amorcé sa réforme de la législation sur
des demandes de concessions minières des multinationales
dans des territoires qui sont la propriété collective de com- les mines en 1996, dans un processus notable par le rôle
munautés afro-colombiennes.46 Selon le Proceso de Comu- qu’y a joué l’Agence canadienne de développement internidades Negras (PCN),47 comme les communautés national (ACDI). L’ACDI a appuyé un projet d’aide techtouchées se trouvent surtout dans des zones fragiles sur le nique en vue d’aider la Colombie à réformer sa législation
42. Orsinia Polanco Jasayú, Consulta previa, más allá de un simple aval, Bogotá, 2008. Consulté le 11 juin 2009 à :
: http://www.indepaz.org.co/attachments/138_Consulta%20previa.doc.
43. Organisation internationale du travail, « Convention No. 169 Concerning Indigenous and Tribal Peoples in Independent Countries ». Consulté le 28 juillet 2009 à : http://www.ilo.org/ilolex/cgi-lex/pdconv.pl?host=status01&textbase=iloeng&document=170&chapter=1&query=%23subject%3D20&highlight=&querytype=bool&context=0
44. Gloria Amparo Rodríguez, « La consulta previa, un derecho fundamental de los pueblos indígenas y grupos étnicos de Colombia », dans Revista Semillas, no. 36/37, septembre 2008. Consulté le 6 juin 2009 à :
http://www.semillas.org.co/sitio.shtml?apc=I1——&x=20156105.
45. Entrevue avec un militant des droits humains, Bogotá, 16 juillet 2008.
46. República de Colombia, Ley 70 del 1993, 1993.
47. PCN (Réseau des communautés noires) est un réseau d’organisations afro-colombiennes rassemblées pour défendre leurs
droits culturels, ethniques, et territoriaux.
48. Entrevue avec un représentant du Proceso de Comunidades Negras, Bogotá, 10 juin 2008.
8
Terres et conflit – Extraction des ressources, droits de la personne et responsabilité sociale des entreprises : les sociétés canadiennes en Colombie
sur les mines, auquel ont participé des intermédiaires ou
agents de sociétés canadiennes à titre d’experts-conseils.49
Les réformes avantagent les gros investisseurs étrangers.
Selon la nouvelle législation :
• les zones auparavant exclues de l’exploitation minière sont désormais des zones réglementées, ce qui
ouvre la porte aux projets miniers;
• les dispositions juridiques relatives à l’activité minière à petite et moyenne échelle sont plus contraignantes;
• on a réduit les impôts des sociétés minières transnationales;
• la société minière publique Minercol a été
liquidée.50
L’exploration et l’exploitation des ressources minières
sont régies par la loi 685 de 2001 et ses décrets réglementaires, inspirés de même des conseils de plusieurs sociétés
minières,51 avec l’appui de l’ACDI. La législation stipule
entre autres que : 52
• Les actifs miniers appartiennent à l’État.53 Des réserves minières peuvent être créées pour les communautés ayant une tradition minière, selon des
exigences très strictes sur le plan technique, financier et organisationnel.
• Des zones d’exploitation minière sont délimitées
pour les communautés autochtones et afrocolombiennes seulement si elles en détiennent les titres
(c’est-à-dire là où les revendications territoriales ont
été réglées – un processus aussi ardu en Colombie
qu’au Canada); par ailleurs, aucune disposition ne
prévoit restreindre l’exploitation minière pour des
motifs culturels.
• Seules les zones désignées comme parc national
sont exclues de l’exploitation minière.
Le projet de loi 10 de 2007, qui amende la loi no 685,
est en cours de discussion au Congrès. L’ébauche de projet
de loi contient plusieurs propositions controversées favo-
risant l’activité minière à vaste échelle au détriment de l’activité artisanale ou à petite échelle. L’article 3 exige que
les concessions minières multiples d’un seul gisement
soient intégrées dans un même programme d’exploration
et d’exploitation, et ce, qu’elles soient enregistrées au nom
d’une ou plusieurs personnes ou sociétés. Cela permet la
consolidation des zones minières informelles (à petite
échelle) et l’élimination des réserves minières établies à
l’origine pour soutenir le développement de l’exploitation
minière artisanale. En vertu de cette disposition, les
concessions actuelles peuvent être gelées par l’État et
transférées par la suite à qui semble avoir les capacités économiques et techniques de les exploiter, comme les transnationales. L’article 4 autorise l’occupation temporaire des
terres adjacentes aux activités minières sans exigence quant
à un permis environnemental ou à l’empiétement sur des
territoires autochtones ou afro-colombiens. L’article 5 prévoit l’expropriation automatique si les propriétaires des
terres ne présentent pas d’objection officielle dans les 30
jours (on présume qu’ils sont en mesure de le faire et qu’ils
ont bel et bien été avisés). D’autres mesures établissent des
exigences en capital qui dépassent nettement les moyens
des mineurs artisanaux ou à petite échelle.54
Même si le gouvernement présente ce projet de loi
comme un effort en vue de stimuler l’emploi en déclin dans
le secteur minier, les statistiques actuelles indiquent qu’il
aura l’effet contraire. La documentation du ministère national des Statistiques (DANE) démontre que le secteur minier représentait 1,14 % de tous les emplois entre janvier
et juin 2002. Malgré l’augmentation de l’investissement
étranger, cette proportion était tombée à seulement 0,92 %
au premier semestre de 2007, en incluant les emplois dans
les mines et l’exploitation des carrières.55 Facilitée par ce
projet de loi, l’activité minière à vaste échelle exige beaucoup moins de main-d’œuvre que l’activité à petite échelle
qu’elle déloge, en plus d’exiger un niveau de compétence
plus élevé des travailleurs.
49. Letter from The North–South Institute to the Sub-Committee on Human Rights and International Development of the Standing
Committee on Foreign Affairs and International Trade, 18 mars 2002. Annexe 4 de Through Indigenous Eyes: Toward Appropriate
Decision-Making Processes Regarding Mining On or Near Ancestral Lands. L’Institut Nord-Sud, septembre 2002. Consulté le 28
juillet 2009 à : http://www.nsi-ins.ca/english/pdf/synenfinal.pdf
50. SINTRAMINERCOL, Equipo de Investigación en Derechos Humanos, La gran minería en Colombia: una guerra de exterminio de las multinacionales, SINTRAMINERCOL, 2003.
51. Comprend HOLCIM, CEMEX, et Santafé Brick.
52. Francisco Ramírez, « Tierra y minería, el conflicto en Colombia », dans Revista Semillas, no. 32-33, mars 2003. Consulté le 11
juin 2009 à : http://www.semillas.org.co/sitio.shtml?apc=I1%97%97&x=20155119. Selon l’état colombien: « El Estado, según lo
establece esta Ley [Código de Minas, ley 685 de 2001], renuncia a ser empresario minero, pero continúa participando en el negocio
de la minería como vendedor de acceso a áreas con expectativas mineras. Este nuevo enfoque lleva a que los empresarios mineros
y relacionados, que anteriormente eran considerados como usuarios de trámites administrativos, sean tratados ahora como clientes,
a quienes el Estado debe buscar y atraer, ya que ellos, con sus inversiones y actividad, pueden generar mayores recursos para el Estado y más riqueza para el país. » República de Colombia, Unidad de Planeación Minero Energética, Plan Nacional de Desarrollo
Minero 2007-2010, Gestión Pública para propiciar la actividad minera, República de Colombia, Unidad de Planeación Minero
Energética, Bogotá, août 2007.
53. Unidad de Planeación Minero Energética, op. cit., p. 9.
54. Entrevue avec le Sénateur Jorge Enrique Robledo, Sénat colombien, Bogotá, 26 et 27 septembre 2008.
55. República de Colombia, Departamento Nacional de Estadística, “Población Ocupada según ramas de actividad, Serie Trimestral 2001-2007. Total Nacional, Cabeceras, Zona Rural”. Consulté le 13 juin 2008 à :
http://www.dane.gov.co/index.php?option=com_content&task=category&sectionid=19&id=74&Itemid=256.
9
Terres et conflit – Extraction des ressources, droits de la personne et responsabilité sociale des entreprises : les sociétés canadiennes en Colombie
Selon des leaders communautaires, les réformes au- activités des transnationales dans le secteur des mines, éliront pour effet d’éliminer l’activité minière à petite échelle minant plusieurs mesures de protection juridiques des
dans le pays – dans la loi et dans les faits – et de plonger droits des personnes touchées, entre autres sur le plan du
des milliers de personnes dans une situation de vulnérabi- bien-être économique, du tissu social, de l’intégrité de l’enlité flagrante.56 En réaction, environnementalistes, syndi- vironnement et de l’identité territoriale.
cats, peuples autochtones, mineurs à petite échelle et
certains conseillers du Congrès ont organisé des tables Croissance de l’investissement canadien en
rondes en vue d’explorer les points de vue des divers sec- Colombie
teurs et éclairer les débats du Congrès sur le projet de loi.57
L’investissement étranger direct en Colombie connaît
On conteste aussi le projet de loi proposé en arguant
une forte croissance depuis quelques années, notamment
qu’il est inconstitutionnel de permettre l’exploration et
dans le secteur extractif. Au cours des cinq dernières anl’exploitation minières dans des écosystèmes présentant un
intérêt particulier sur le
plan écologique, tels que
les páramos (marécages)
andins.58 Présentée par
l’Association interaméricaine pour la défense de
l’environnement (AIDA)
et la Corporation de gestion pour l’environnement et l’intérêt public
(Initiative GESAP) devant la Cour constitutionnelle de Colombie, la
poursuite a été autorisée
le 8 septembre 2008. Les
groupes allèguent que la
destruction par l’exploitation minière d’importantes caractéristiques
écologiques telles que les
páramos viole le droit
constitutionnel à un environnement sain; du point
de vue fonctionnel, les
activités à impact élevé Mineurs artisanaux, Vetas, département de Santander. Photo : Jean Symes.
comme l’activité minière
nées, l’investissement étranger dans le secteur minier en
peuvent entraîner la perte de sources d’eau précieuses,
Colombie
représentait en moyenne 30 % de l’ensemble de
comme le signale un rapport du ministère public.59,60
l’investissement étranger, atteignant un sommet en 2005
Les réformes antérieures de la législation sur les mines
alors qu’il dépassait les 2 milliards $ U.S., pour se stabiliser
en Colombie et les nouvelles mesures proposées semblent
depuis à un plateau d’environ 1 milliard $US par année.61
conçues en grande partie pour faciliter l’introduction et les
56. FEDEAGROMISBOL et Corporación Sembrar, Reforma al Código de Minas: La desaparición de la pequeña minería y minería artesanal en beneficio de las transnacionales, n.d.
57. Entrevue avec le Sénateur Jorge Enrique Robledo, op. cit.
58. Asociación Interamericana para la Defensa del Ambiente – AIDA, « Organizaciones nacionales e internacionales demandan el
Código de Minas de Colombia para proteger ecosistemas frágiles como los páramos », Communiqué de presse, Bogotá, 11 septembre 2008. Consulté le 11 juin 2009 à :
http://www.censat.org/noticias/2008/9/20/Organizaciones-demandan-codigo-de-minas-para-proteger-ecosistemas-fragiles/.
59. Edgardo José Maya, Panorama y perspectivas sobre la gestión ambiental de los ecosistemas de páramo, Procuraduría General
de la Nación, 2008.
60. Voir: Hildebrando Vélez, Amicus curiae del Centro Nacional del la Salud, Ambiente y Trabajo – CENSAT Agua Viva. Demanda de Inconstitucionalidad contra el artículo 34 (Parcial) de la Ley 685 de 2001 (Código de Minas). Ref: Proceso D0007419,
CENSAT Agua Viva, 2008.
61. República de Colombia, Sistema de Información Minero Colombiano, Contexto Económico Colombiano a 2007, Bogotá,
2008. Consulté le 11 juin 2009 à : http://www.simco.gov.co/simco/Documentos/Contexto_Economico_Colombiano.pdf.
10
Terres et conflit – Extraction des ressources, droits de la personne et responsabilité sociale des entreprises : les sociétés canadiennes en Colombie
Le stock brut d’investissement direct du Canada en
Colombie s’élevait à 453 millions $ in 2006 selon les statistiques officielles,62 et se concentrait dans les secteurs de
l’exploration pétrolière, les mines, l’impression, la chaussure, la transformation alimentaire, l’éducation et le papier
vestissement direct canadien, notamment pour acquérir des
droits de propriété et d’exploration dans le gaz, le pétrole
et les mines. Les principaux intérêts canadiens dans les services englobent les services pétroliers et gaziers, les services miniers, les services d’ingénierie, les services
architecturaux et environnementaux, les services de distribution et
les technologies de l’information.64
Les estimations du
gouvernement colombien concordent avec
celles de l’ambassade :
depuis 1994, l’investissement de grandes sociétés canadiennes telles
que Northern Telecom,
Newbridge Networks,
Seagram,
McCain
Foods, TransCanada Pipelines, Bell Canada International,
Agra
International et d’autres
telles que Vanguard Oil,
Northex International,
Latin Gold, Teleglobe,
Nexen et Quebecor
s’élève à 3 milliards $,
surtout dans les télécommunications, le pétrole et le gaz, l’énergie
Murale au centre du village de Marmato, département de Caldas. Photo : Jean Symes.
et les transports.65
Comme le déclarait le président Uribe à la conférence
domestique. En 2007, l’ambassade canadienne en Colombie estimait que le stock d’investissement du Canada est de presse suivant la signature de l’ALÉ Canada-Colombie,
beaucoup plus élevé (3 milliards $).63 Cette estimation tient « l’investissement canadien est très important en Colomcompte du fait que la plus grande partie de l’investissement bie. Il y a seulement cinq ans, la Colombie n’avait ouvert
canadien se fait par l’entremise de places extraterritoriales que 13 % de son territoire à l’exploration pétrolière et miou de pays ayant des conventions fiscales avec le Canada nière. D’ici la fin de notre mandat, nous voulons que cette
(notamment dans les mines et le pétrole). Une étude préli- proportion atteigne 40 à 50 %. L’investissement canadien
minaire réalisée par l’ambassade révèle que les investis- est essentiel. »66
seurs canadiens sont à l’affût des occasions d’investir en
Colombie, prévoyant investir plus de 2 milliards $US d’ici Investissement canadien dans les mines
Mario Ballesteros Mejía, directeur général d’Ingeodeux ans. L’étude confirme également la croissance de l’inminas (Institut colombien de géologie et des mines) in62. Agriculture et Agroalimentaire Canada, Gouvernement du Canada, Agri-Food Past, Present & Future Report – Colombia, novembre 2007. Consulté le 26 août 2009 à : http://www.ats-sea.agr.gc.ca/lat/3854_e.htm.
63. Ministère des Affaires étrangères et du Commerce international, Gouvernement du Canada, An FTA with the Andean Community Countries of Colombia and Peru : Qualitative Economic Analysis, juin 2007. Consulté le 26 août 2009 à : http://www.international.gc.ca/trade-agreements-accords-commerciaux/agr-acc/andean-andin/FTA-ALE-and.aspx.
64. Ministère des Affaires étrangères et du Commerce international, Gouvernement du Canada, Economic analysis of prospective
free trade agreement(s) between Canada and the countries of the Andean community, op. cit., p. 11.
65. Presidencia de la República de Colombia, Secretaría de Prensa, « El Lunes Arrancará Negociación de TLC con Canadá »,
Communiqué de presse, 12 juillet 2007. Consulté le 11 juin 2009 à :
http://oacp.presidencia.gov.co/snerss/detalleNota.aspx?id=11079.
66. Álvaro Uribe, « Declaración y rueda de prensa del Presidente Álvaro Uribe durante la firma del Tratado de Libre Comercio
Colombia-Canadá », Lima, Pérou, 21 novembre 2008. Consulté le 29 juillet 2009 à :
http://web.presidencia.gov.co/sp/2008/noviembre/21/19212008.html
11
Terres et conflit – Extraction des ressources, droits de la personne et responsabilité sociale des entreprises : les sociétés canadiennes en Colombie
dique que la modification du Code des mines en 2001 est
connu, la Colombie est depuis peu LE pays prole principal facteur responsable de l’accroissement de l’expice à l’investissement gazier et pétrolier en Améploration minière en Colombie.67 D’après lui, les autres
rique du Sud », déclare M. Kozak dans son
facteurs seraient la stabilité relative de la Colombie sur le
rapport.72
Nexen (puis Canadian Occidental Petroleum) ont fait
plan juridique et fiscal, et la politique de sécurité démocratique du président Uribe, durement critiquée par des orga- la trouvaille du siècle à Tolima en 2000. En mars 2004,
après avoir signé une entente de 2,1 milliards $ avec le
nisations de défense des droits de la personne.68
Selon le ministère des Mines et de l’Énergie, 52 % des Fonds monétaire international, le ministre de l’Énergie de
sociétés étrangères qui investissement dans les mines en la Colombie annonce que les multinationales peuvent désColombie sont canadiennes (voir graphique ci bas).
ormais négocier des contrats avec l’Agence nationale des
De même, le niveau des dépenses d’investissement du hydrocarbures (ANH) sans passer par Ecopetrol, la société
Canada dans ce secteur est aussi assez élevé comparative- publique d’énergie en Colombie. Favorables aux investisment à celui d’autres pays (voir graphique, page suivante). seurs étrangers, ces nouvelles règles éliminent les limites
Au moment de rédiger ce rapport, les sociétés minières de temps imposées aux droits de production – accordant
canadiennes actives dans l’exploration minière englo- aux sociétés étrangères des droits indéterminés sur les hybaient : B2Gold Corp., Greystar Resources Ltd., Colombia drocarbures – et autorisent les sociétés étrangères à détenir
Goldfields Ltd., Barrick Gold Ltd., Ventana Gold
Pays d’origine des sociétés d’exploration minière en Colombie.
Corp., Mega Uranium Ltd., Caribbean Copper and 52% ou 28 sociétés investissant dans l’exploration minière en Colombie sont caGold Inc., Frontier Pacific Mining Corporation et
nadiennes.
Galway Resources Ltd.69
Investissement canadien dans le pétrole et le
gaz
Selon la Banque de la République (de Colombie), l’investissement pétrolier au cours des cinq
premiers mois de 2007 seulement s’élevait à environ 1,75 milliard $, presque la moitié de tout l’investissement étranger pour cette période.70
L’investissement canadien dans le pétrole et le gaz
est également important, quoiqu’inférieur à l’investissement dans les mines, et il croît moins rapidement.
Le président de l’Agence nationale des hydrocarbures, Armando Zamora, prétend que la production pourrait atteindre 30 000 barils par jour d’ici
quelques années. Depuis cinq ans, 40 à 50 nouvelles sociétés, la plupart du Canada, du R.-U. et
des É.-U., se sont implantées en Colombie pour devenir les nouveaux magnats du pétrole.71 On prévoit une hausse de l’investissement des
transnationales :
[L’analyste] Frederick Kozak qualifie [la Colombie] d’« environnement propice » dans un
rapport de 88 pages sur le pays. « C’est bien
Source : ministère des Mines et de l’Énergie (2008)73
67. Mario Ballesteros, « Minería – Fiebre de Oro », dans Revista Dinero, 26 octobre 2007.
68. Amnesty International, « The ‘democratic security’ policy is not a human rights policy », Communiqué de presse, 10 décembre
2002. Consulté le 12 juin 2009 à : http://www.amnesty.org/en/library/info/AMR23/142/2002/en; International Crisis Group, op.
cit., p. 2.
69. República de Colombia, Ministerio de Minas y Energía, Colombia Minera: Desarrollo Responsable, n. d. Consulté le 11 juin
2009 à : http://www.cafedecolombia.com/eventos/grupodenotables/docs/Octubre6de2008SeminarioDeInversion/MiningSector.pdf.
70. María Gladys Escobar, « Llegan más petroleras a Colombia », El País, 10 août 2007. Consulté le 11 juin 2009 à :
http://foros.elpais.com/index.php?showtopic=6462.
71. Ibid.
72. « A tamer Colombia merits a closer look », Globe & Mail, Toronto, 5 juin 2008.
73. República de Colombia, Ministerio de Minas y Energía, Colombia Minera: Desarrollo Responsable, n. d. Consulté le 11 juin
2009 à : http://www.cafedecolombia.com/eventos/grupodenotables/docs/Octubre6de2008SeminarioDeInversion/MiningSector.pdf.
12
Terres et conflit – Extraction des ressources, droits de la personne et responsabilité sociale des entreprises : les sociétés canadiennes en Colombie
la totalité des droits pétroliers, en plus de faire passer les
Investissement dans l’exploration minière par pays d’origine des sociétés (par exemple les sociétés basées en Suisse ont investi 17, 9 millions
$ US ou 9,81% de l’investissement total dans l’exploration minière en
Colombie en 2008).
Source : ministère des Mines et de l’Énergie (2008)77
redevances de 20 % à environ 8 %.74,75
Méthodologie
Le Guide de l’évaluation d’impact de l’investissement
étranger sur les droits humains de Droits et Démocratie76
a été utilisé comme outil pour analyser la situation des
droits individuels et collectifs dans chacune des études de
cas. Nous avons considéré les droits les plus pertinents
selon les sections B, C, D et G (droit à la non-discrimination, droit à la sécurité de la personne, droits des travailleurs, protection de l’environnement), ainsi que la section
E (droits des peuples autochtones, droits économiques, sociaux et culturels, droit au développement, à la nourriture,
à l’eau, à la santé, au logement, à l’éducation, à la liberté
de pensée et d’opinion, etc.). Des entrevues et conversations préliminaires ont été menées avec divers acteurs pour
définir le thème central de chaque étude de cas et la priorité
des droits selon le guide. La recherche a aussi tenu compte
des droits reconnus par les institutions colombiennes.
Nous avons consulté toute une série de documents sur
l’investissement dans les mines, le pétrole et le gaz, et
l’huile de palme – la liste de ces documents figure à l’annexe 1.
Nous avons mené des entrevues et discussions avec
des groupes de consultation formés de leaders communautaires, de politiciens et de représentants d’entreprises et
d’institutions gouvernementales pour recueillir des commentaires, étudier la recherche existante et documenter
l’information fournie par des personnes et organisations
clés à l’échelle nationale et régionale. Des guides d’entrevue ont été élaborés à partir de quatre thèmes :
• activité du secteur extractif canadien en Colombie;
• impact des projets d’investissement sur les droits de
la personne;
• dislocation forcée, appropriation des terres, changements culturels et utilisation des terres;
• rapports sociaux et institutionnels.
Une liste anonymisée des entrevues citées dans la recherche figure à l’annexe 2 de ce rapport, ainsi qu’un modèle du guide d’entrevue, à l’annexe 4.
Nous avons d’abord dressé l’inventaire de l’investissement canadien dans les projets miniers, pétroliers et gaziers en Colombie, à partir de l’information recueillie
directement par l’équipe de recherche et des entrevues préliminaires réalisées auprès d’organisations nationales et régionales. Plusieurs critères ont présidé au choix des cas à
approfondir : importance de l’investissement canadien;
existence de rapports de travail entre l’équipe de recherche
et des organisations locales capables de faciliter la recherche sur le terrain; niveau raisonnable de sécurité pour
les chercheurs et les personnes interviewées. Ont été exclus
les cas où l’investissement canadien était mineur ainsi que
les projets d’investissement hautement conjecturaux ou
transitoires. Les cas retenus sont B2Gold dans le département de Sur de Bolívar; Greystar Resources dans le département de Santander; Colombia Goldfields et B2Gold dans
la région de Caldas et Antioquia; et pour le pétrole, Nexen
Ltd. dans le département de Tolima.
La recherche sur le terrain s’est faite en créant des oc-
74. CENSAT Agua Viva – Friends of the Earth Colombia, La presencia de las empresas petroleras canadienses en Colombia, Bogotá, 2001.
75. Garry Leech, « Plan Colombia Benefits U.S. Oil Companies », dans Colombia Journal, 12 novembre 2004. Consulté le 9 juin
2009 à : http://www.colombiajournal.org/colombia198.htm.
76. Centre international des droits de la personne et du développement démocratique, Getting it Right: A step by step guide to assess the impact of foreign investments on human rights, Centre international des droits de la personne et du développement démocratique, novembre 2008. Consulté le 25 mai 2009 à : http://www.dd-rd.ca/site/_PDF/publications/Getting-it-right_ÉIDP.pdf.
77. República de Colombia, Ministerio de Minas y Energía, op. cit.
13
Terres et conflit – Extraction des ressources, droits de la personne et responsabilité sociale des entreprises : les sociétés canadiennes en Colombie
casions de dialogue dans un climat de confiance, dans le ment les risques pour les droits de la personne soulevés
cadre d’entretiens, d’ateliers et de discussions en petit dans l’étude et déterminer les mesures requises – s’il y en
groupe avec des communautés locales et des témoins clés. a – pour les atténuer.
Cela a permis de brosser
un tableau général de la
situation des droits individuels et collectifs
selon un éventail de
points de vue d’acteurs
locaux
(personnes
âgées, jeunes, personnel
enseignant, mineurs,
paysans, femmes, fonctionnaires). Des représentants des entreprises
en Colombie ont aussi
été interviewés.
L’analyse des résultats a été faite à partir
du guide d’ÉIDP de
Droits et Démocratie, et
en référence avec les
principes directeurs de
John Ruggie sur la responsabilité des entreprises en matière de
droits de la personne,
Protéger, respecter et
remédier. Nous avons
notamment considéré Exploitation minière à petite échelle, Vetas, département de Santander. Photo : Jean Symes.
l’obligation de l’État de
protéger les droits de la personne et celle des entreprises, Promotion de la responsabilité des ende les respecter. Même si la recherche n’a pas étudié les treprises par l’ambassade canadienne
implications de la responsabilité des entreprises ou l’obligation de l’État de remédier aux violations des droits de la
La section commerciale de l’ambassade canadienne
personne, nous avons noté l’importance de veiller à ce que en Colombie a le mandat officiel de promouvoir la responles interventions n’augmentent pas les obstacles à surmon- sabilité sociale des entreprises (RSE).78 Elle est appuyée
ter pour obtenir d’éventuelles mesures de réparation.
en cela par la section politique. Des entrevues réalisées
Limites de l’étude
Comme dans la plupart des endroits où il y a des projets extractifs, aucun mécanisme officiel n’a été mis en
œuvre en Colombie pour contrôler et évaluer la gamme des
conflits et des effets sur le plan social et environnemental.
Il y a peu de statistiques officielles sur la plupart des régions, même si dans certains cas, l’investissement remonte
à plus de dix ans. En raison de ces facteurs, auxquels
s’ajoutent les limites de nos ressources et les contraintes
imposées à l’équipe de recherche pour des motifs de sécurité, il été encore plus difficile de mesurer l’ampleur et la
gravité des tendances et processus décrits par les personnes
interrogées dans les études de cas. Il faudra réaliser des
ÉIDP indépendantes et transparentes pour mesurer pleine-
avec des membres du personnel de l’ambassade en août
2008 ont permis d’obtenir de plus amples renseignements
sur la façon dont l’ambassade s’acquitte de ce mandat.
Nous n’avons, hélas, pas été autorisés à citer le nom ou la
fonction du personnel de l’ambassade.
Le mandat de la section politique est de promouvoir
les intérêts économiques du Canada en Colombie, notamment de promouvoir l’investissement canadien en Colombie et promouvoir la RSE. La section commerciale fournit
de l’information aux entreprises canadiennes et facilite les
contacts avec des représentants de l’État ou de l’industrie
en Colombie. Les normes de RSE promues par la section
commerciale au moment de l’entrevue sont les Principes
directeurs de l’OCDE à l’intention des sociétés multina-
78. « The department will […] engage like-minded regional partners on issues of governance and accountability, and work to further corporate social responsibility in the [Americas] », Gouvernement du Canada, ministère des Affaires étrangères et du Commerce international, Report on Plans and Priorities 2008-2009, Ottawa, n.d.
14
Terres et conflit – Extraction des ressources, droits de la personne et responsabilité sociale des entreprises : les sociétés canadiennes en Colombie
(Fundación Ideas para la Paz – FIP).80 La FIP joue un rôle
central : au moment des entrevues, l’ambassade n’avait pas
de matériel adapté au contexte conflictuel en Colombie et
dirigeait vers la FIP les sociétés en quête d’information sur
la dynamique du conflit.
La FIP a aussi reçu des fonds de l’ambassade pour
mener des activités publiques en faveur de la RSE. Ainsi,
en 2008, l’ambassade a organisé un séminaire d’une journée sur la RSE en collaboration avec la FIP81 et les revues
Dinero et Semana. Le séminaire avait pour but de « clarifier les mythes sur la RSE, discuter des difficultés liées à
la RSE en Colombie, informer les sociétés de leurs responsabilités légales et leur montrer comment mieux projeter
leur image en rapport avec la RSE. Il a également offert
aux représentants d’entreprises
l’occasion d’échanger sur les difficultés liées à la RSE en Colombie. » Un autre objectif était de
« présenter le Canada comme un
chef de file de la RSE ». Le personnel de l’ambassade croit que la plupart des entreprises canadiennes en
Colombie participent à ces événements, déléguant généralement des
membres de la haute direction.
Lors de la visite du premier ministre Harper en Colombie, en juillet
2007, on a tenu une table ronde sur
la RSE avec des entreprises canadiennes.
La section politique de l’ambassade consacre des fonds au dialogue multipartite. Par exemple,
l’ambassade a financé, par l’entremise de la FIP, l’intégration de rePrès du village de Marmato, département de Caldas. Photo : Jean Symes.
présentants de la société civile au
putation des sociétés canadiennes en Colombie, estimant processus d’ébauche des Guides Colombie sur la RSE en
aussi qu’elles ont généralement adopté les principes de Colombie.82 Le processus des Guides Colombie réunit huit
RSE et qu’elles font figure de pionnières, souvent plus sociétés nationales et transnationales (aucune du Canada).
avancées que les États canadien et colombien dans le do- Selon INDEPAZ, l’une des ONG ayant participé au promaine. En général, la promotion des intérêts d’affaires ca- cessus, l’un des problèmes survenus était lié à la mise sur
nadiens est perçue comme complémentaire à la promotion pied d’un appareil de surveillance. Les ONG sont clairement défavorisées par rapport aux sociétés sur le plan des
des droits de la personne.
Un partenaire favori de l’ambassade dans la promotion ressources et elles n’ont pas les moyens de surveiller l’apde la RSE est une fondation privée, Idées pour la paix plication des Guides.83
tionales.79
Même si le personnel de l’ambassade ne pouvait citer
de chiffres précis ou selon le secteur, on nous a dit que la
plupart des entreprises ayant recours aux services du secteur commercial sont dans le secteur extractif. Sans disposer de données complètes sur l’activité des entreprises
canadiennes en Colombie, l’ambassade estime toutefois
que la plupart des entreprises canadiennes actives en Colombie ont déjà fait appel à la section commerciale.
Selon le personnel de l’ambassade, la sécurité est la
préoccupation majeure des sociétés canadiennes qui investissent en Colombie; la hausse de l’investissement s’explique par l’impression que la situation s’est améliorée sur
le plan de la sécurité. Le personnel fait valoir la bonne ré-
79. OCDE, OECD Guidelines for Multinational Enterprises, 2008. Consulté le 11 juin 2009 à : http://www.oecd.org/dataoecd/56/36/1922428.pdf.
80. « La Fondation Idées pour la Paix (FIP) est un centre pour pensée indépendante, à but non lucratif, fondé en 1999 par des gens
d’affaires colombiens. Sa mission est de contribuer des idées et des propositions afin de mettre fin au conflit armé en Colombie, et
de construire une paix durable, avec l’appui du secteur commercial. » http://www.ideaspaz.org/new_site/secciones/queeslafundacion/quees.htm (consulté le 4 août 2008)
81. Voir http://www.ideaspaz.org/new_site/secciones/sector_empresarial/empresas_talleres_conferencias.htm (consulté le 28 mai
2009).
82. Entrevue avec Angela Rivas, Coordinatrice, Section commerce et conflit, Catalina Niño, recherche, Section commerce et
conflit, et Pilar Lozano, recherche, Section commerce et conflit, Fundación Ideas para la Paz, Bogotá, 4 août 2008.
83. Entrevue avec Yamile Salinas, Conseiller, et Camilo González Posso, Président, Indepaz, Bogotá, 15 août 2008.
15
Terres et conflit – Extraction des ressources, droits de la personne et responsabilité sociale des entreprises : les sociétés canadiennes en Colombie
L’ambassade ne surveille pas les pratiques
des sociétés actives en
Colombie en ce qui a trait
à la RSE. Ce n’est pas son
mandat et elle n’a ni les
compétences, ni les ressources pour le faire. De
plus, selon des représentants du secteur commercial, c’est le pays qui
reçoit l’investissement
qui a le devoir de surveiller la RSE. Le personnel
de l’ambassade n’a jamais reçu de plaintes relatives à la violation des
droits pour lesquelles on a
pu confirmer l’implication d’une société canadienne. Il n’est pas non
plus au courant de
plaintes de personnes ou
de communautés découlant des activités de sociétés canadiennes.84 Par Place de Vetas, département de Santander. Photo : Jean Symes.
ailleurs, il est arrivé une
fois que des représentants de l’ambassade conseillent à des RSE et le fait que le Canada – et d’autres pays, comme la
sociétés de ne pas faire affaire dans une région donnée de Colombie – ont reconnu l’importance de l’analyse autola Colombie en raison de conflits possibles avec des mi- nome de la société civile et de l’action démocratique lors
85
neurs artisanaux locaux ou d’autres problèmes liés à l’ordre du Forum de haut niveau d’Accra.
public. Aucune analyse d’impact sur les droits de la personne ne permet cependant à l’ambassade de déterminer
Observations
où l’investissement présente un risque. Quoi qu’il en soit,
selon le personnel de l’ambassade, la décision d’investir
L’analyse des témoignages et de la documentation liés
est du ressort exclusif de l’entreprise et le personnel de
aux études de cas étaye plusieurs observations importantes
l’ambassade ignore si ses conseils ont été suivis ou si des
présentées ci-dessous en rapport avec les éléments suisociétés canadiennes sont actives dans une région donnée.
vants:
Certains représentants de l’ambassade croient que
• terres et conflit;
l’examen du public a un effet positif sur la RSE, se sont
• politiques relatives à la responsabilité sociale des
réjouis de l’étude en cours et ont été très utiles pour préentreprises (RSE);
senter le rôle de l’ambassade dans la mise en œuvre de la
• impact économique et social (sécurité alimentaire,
politique du Canada. Nous avons toutefois appris avec inenvironnement, main-d’œuvre et marginalisation
quiétude que d’autres membres du personnel de l’ambasdes activités minières à petite échelle et des moyens
sade auraient utilisé des termes tels qu’ONG anti-mines et
de subsistance traditionnels);
anti-tout en rapport avec les activités d’organisations de la
• droits collectifs des peuples autochtones et commusociété civile qui critiquent certains aspects de l’investisnautés afro-colombiennes;
sement minier dans des pays d’Amérique latine. L’attitude
• expression démocratique, consultation et prise de
que cela dénote est incompatible avec la promotion de la
décision communautaire;
84. L’ambassade a reçu des informations de la part d’ONG canadiennes que des compagnies canadiennes avaient des opérations
dans la région Sur de Bolívar, mais n’a pas été en mesure de confirmer le tout, et n’était pas au courant de violations des droits humains liées à des intérêts économiques canadiens.
85. Voir: Third High Level Forum on Aid Effectiveness, Accra Agenda for Action, Accra, 2-4 septembre 2008; et Advisory Group
on Civil Society and Aid Effectiveness, Synthesis of Findings and Recommendations, août 2008, endossé par le gouvernement canadien et plusieurs pays membres de l’OCDE.
16
Terres et conflit – Extraction des ressources, droits de la personne et responsabilité sociale des entreprises : les sociétés canadiennes en Colombie
• rapports des sociétés avec les acteurs armés, à la
fois étatiques (l’armée) et illégaux/non étatiques (la
guérilla et les groupes paramilitaires).
Nous insistons sur le fait que les observations qui suivent font état de probabilités de risque moyennes à élevées
selon les preuves recueillies. Nous ne suggérons pas que
des sociétés profitent sciemment des violations passées,
présentes ou futures des droits de la personne. Néanmoins,
selon les principes directeurs établis par John Ruggie en
sieurs relocalisations forcées de la population dans la zone
du projet Greystar ou dans les environs, et le Protecteur du
citoyen a noté une recrudescence de la présence des
groupes paramilitaires. À Sur de Bolívar, où B2Gold est
active, le Protecteur du citoyen a conclu que « l’intérêt de
groupes armés illégaux dans la zone de la montagne de San
Lucas est lié au contrôle du territoire et à l’exploitation de
ses richesses naturelles ». À Antioquia, où Colombia Goldfields et B2Gold sont actives, la recherche démontre qu’il
y a eu déplacement massif de la
population dans les zones du projet, directement par les groupes paramilitaires, et aussi par le
truchement de vente des terres sous
la contrainte. Les personnes marginalisées ont été particulièrement
touchées par les déplacements. Les
femmes et leurs enfants forment la
majorité des personnes déplacées,
et les communautés autochtones et
afro-colombiennes sont déplacées
de façon disproportionnée par rapport à leur poids démographique.
Il n’y a pas de programme de
réparation crédible pour les personnes déplacées ayant perdu leurs
terres et l’impunité est quasi absolue pour ceux qui ont volé ou
usurpé des terres – les sociétés ne
peuvent donc pas se fier aux registres publics. Compte tenu de la documentation à l’échelle nationale
Aire d’exploration du projet Angostura, de Greystar Resources. California, département de San- sur les diverses méthodes de vol
tander. Photo : Jean Symes.
des terres liées au conflit, et de
matière de RSE,86 les violations des droits commises par l’historique de chaque région relaté dans les études de cas,
un tiers ne diminuent pas la responsabilité de l’entreprise il y un risque élevé qu’une partie des terres utilisées pour
de respecter les droits des personnes touchées par ses in- les projets d’extraction ait été appropriée illégalement. En
vestissements, ni la responsabilité de l’État de promouvoir plus du risque de profiter à leur insu d’une violation des
et protéger les droits de la personne. De telles circonstances droits de la personne, les sociétés risquent aussi de récomexigent au contraire une vigilance accrue et des mesures penser les responsables de cette violation. Dans le cadre
proactives, y compris des évaluations de l’impact sur les d’une évaluation de l’impact sur les droits de la personne,
droits de la personne menées de façon approfondie, trans- il faudrait réaliser une étude croisée spécifique sur la déliparente et indépendante afin d’assurer le respect des obli- vrance des titres de propriété, l’acquisition des terres et les
gations relatives aux droits de la personne.
violations des droits de la personne pour évaluer ce risque
et l’éviter.
Terres et conflit
Chaque cas implique un historique local de déplacement forcé, la concentration de la propriété des terres et la
présence d’acteurs armés. Il y a des indices clairs que les
acteurs armés agissent de façon à profiter des ressources
minières et pétrolières de la région, directement ou par
l’entremise de spéculateurs, de propriétaires fonciers ou
d’investisseurs. À Santander, le conflit armé a entraîné plu86. John Ruggie, op. cit.
17
Politiques relatives à la responsabilité sociale des entreprises (RSE)
Toutes les sociétés figurant aux études de cas reconnaissent l’importance de la RSE et disposent de politiques
et de programmes dans le domaine, même si l’interprétation et l’application des obligations relatives à la RSE peuvent varier. Dans tous les cas, le fait de veiller à ce que la
communauté d’accueil bénéficie des projets sur le plan de
Terres et conflit – Extraction des ressources, droits de la personne et responsabilité sociale des entreprises : les sociétés canadiennes en Colombie
l’économie et du développement communautaire est perçu à l’activité minière à grande échelle qui était flagrante pencomme un élément central de la RSE. Les études de cas dant la période sur laquelle porte l’étude : dans un cas,
démontrent plus d’écarts en ce qui a trait à la mesure dans après avoir détruit les anciens moyens de subsistance, la
laquelle la RSE suppose l’obligation de considérer les société s’est retirée du jour au lendemain, laissant dans son
risques pour les droits des groupes autochtones et minori- sillage la pauvreté et le chômage massif.
taires, protéger les structures économiques et sociales en
Sécurité alimentaire
place et préserver les droits de la personne, les droits du
Un effet insidieux du conflit armé et des déplacements
travail et l’environnement.
forcés
dans les zones d’investissement est l’impact sur la
Dans toutes les zones à l’étude, l’État est absent des
capacité
de la population à se nourrir. Comme l’illustrent
affaires civiles et l’armée est présente à divers degrés. Dans
les
divers
éléments des études de cas, plusieurs facteurs
un tel contexte, la population locale s’attend souvent à ce
peuvent
engendrer
l’insécurité alimentaire. Les combats
que le projet d’investissement remédie à l’absence de serpeuvent
empêcher
les
cultures d’arriver jusqu’au marché,
vices de base qui devraient être offerts par l’État. Même si
ce
qui
affecte
à
la
fois
producteurs et consommateurs,
les sociétés veulent généralement contribuer au bien-être
comme
cela
s’est
produit
autour des activités de Greystar,
des communautés d’accueil, certains de leurs porte-parole
et
empêcher
l’accès
aux
intrants
de culture. Quand il y a
admettent qu’il est risqué de remplir le rôle dévolu à l’État,
déplacement,
les
paysans
ne
peuvent
plus cultiver leur
ou d’en donner l’impression. Malgré cela, la communauté
nourriture
ou
apporter
leurs
produits
au
marché, comme
estime le plus souvent que les projets de développement
dans
les
exemples
de
Greystar
et
B2Gold;
ils se retrouvent
financés par les sociétés ont un caractère intéressé et qu’ils
souvent
sans
emploi
ou
sous-employés.
À
l’échelle régiovisent à obtenir du soutien pour le projet d’investissement,
nale,
les
terres
productives
consacrées
à
l’exploration
et au
combler les besoins de l’entreprise, ou les deux. De plus,
développement
minier
ou
pétrolier
ne
peuvent
plus
servir
ainsi que le souligne le rapport d’un expert-conseil, quand
il y a de fortes divisions politiques – comme dans la ville à la culture des aliments. De plus, l’impact de ce genre de
de California, au Santander, où travaille Greystar, les luttes développement sur l’environnement risque de comprometpour le contrôle des redevances peuvent exacerber la cor- tre la productivité agricole par la destruction, le détourneruption et le trafic d’influence.87 C’est encore plus vrai dans ment ou la contamination de l’approvisionnement en eau
le contexte colombien, où les lois sont appliquées molle- et des zones de recharge aquifère.
Même si les grands propriétaires terriens des zones
ment, où il n’y a pas de surveillance solide du gouverned’activité
de B2Gold et Colombia Goldfields à Caramanta
ment central et où la corruption et la criminalité touchent
se
sont
dits intéressés à investir dans un projet
traditionnellement les échelons les plus élevés du gouver88
les paysans redoutaient les risques découlant
d’envergure,
nement.
Appuyés par 300 signatures, les leaders communautaires de California
Impact économique et social
ont réagi à un éditorial publié en mars 2005 dans El Tiempo qui louait
89
Tous les projets couverts par l’étude sont au l’investissement économique de Greystar dans la ville : « Nous protesstade de l’exploration; certains sont toutefois bien tons contre ce qui nous apparaît comme une agression de notre peuple,
établis et tous exercent déjà un impact important sur de nos principes et de notre dignité. Nous croyons que cet article, manile plan économique et social. L’impact est multidi- pulateur et erroné, a effacé d’un trait plus de 400 ans de tradition minière
mensionnel et englobe les déplacements forcés et de notre ville... Il nous présente comme un bled où les conditions de vie
les déplacements volontaires à divers degrés, avec se sont améliorées depuis l’arrivée de la société canadienne Greystar...
ce que cela implique comme dommages dans la [Il] dit aussi que la multinationale a radicalement transformé la vie des
communauté sur le plan du tissu social et de l’ex- gens à California. C’est peut-être la seule chose vraie… mais dans un
pression politique, de la production agricole, de la tout autre sens : nous formions une communauté pacifique et tranquille
sécurité alimentaire et de la sécurité du logement. avant l’arrivée de la grande société. Dans la foulée de ses ressources
Si les emplois et l’afflux d’argent découlant de ces considérables, on a vu arriver les groupes armés. De plus, [l’article] asprojets ont offert des possibilités aux personnes sure qu’il n’y a plus de chômage… À90 California, 90 % des femmes en
avantageusement placées sur le plan politique et âge de travailler sont sans emploi. »
géographique, cela a par ailleurs exacerbé les inégalités, le
clientélisme politique et la corruption. Malgré les promesses d’emplois et de revenus, c’est l’instabilité inhérente
de l’activité minière pour leurs activités productives.
« Nous, les paysans de Caramanta… avons défendu nos
87. Luc Zandvliet, Yezid Campos Zornosa et Shawna Christianson, Striking gold? The challenges and opportunities during mine
exploration for “getting it right” in mine exploitation – Angostura Gold-Silver Project, Santander Department, Colombia, CDA –
Corporate Engagement Project, octobre 2004.
88. Entrevue avec des représentants d’une organisation paysanne local, Caramanta, 16 septembre 2008.
89. « Un Pueblo Redimido Por El Oro », El Tiempo, 8 mars 2005.
90. « California, Pueblo Indignado », El Tiempo, 18 avril 2005. Consulté le 7 juin 2009 à : http://www.eltiempo.com/archivo/documento/MAM-1639581.
18
Terres et conflit – Extraction des ressources, droits de la personne et responsabilité sociale des entreprises : les sociétés canadiennes en Colombie
droits sur nos terres, nous avons protégé la diversité des
cultures, la gestion durable des ressources naturelles et le
développement de communautés justes et organisées…
Tout cela est menacé. De plus, nous craignons pour notre
sécurité et celle de nos familles et nos communautés, car
nous sommes persécutés pour avoir contesté un projet
d’extraction proposé par ceux qui recherchent leur intérêt
personnel en venant chez nous pour s’enrichir avec l’activité minière. »91 Compte tenu de la présence d’acteurs paramilitaires qui voient leurs intérêts liés à ceux des
investisseurs étrangers, les membres de la communauté ont
d’excellentes raisons de craindre pour leur vie.
façon injustifiable leur capacité de faire des affaires, certaines sociétés ont indiqué qu’il fallait modifier la réglementation minière. Comme l’a dit un représentant de
B2Gold, « Il y a des exigences environnementales qui menacent gravement l’investissement. »92
Main-d’œuvre
L’élimination de la société minière publique MINERCOL et donc de son syndicat, SINTRAMINERCOL, fut
un élément clé de la réforme du Code des mines réalisée
en 2001. SINTRAMINERCOL et les syndicats sectoriels
alliés SINALTRAINAL (syndicat des travailleurs de l’alimentation, auquel est affiliée la fédération agrominière de
Environnement
Sur de Bolívar FEDEAGROMISBOL) et SINTRAMIEL’impact sur l’environnement s’accentue au fur et à NERGETICA (qui représente les mineurs de charbon) doimesure qu’avance le projet extractif. D’ordinaire, l’explo- vent non seulement défendre les intérêts de leurs membres
ration exerce un impact plus superficiel mais plus étendu dans un contexte aussi violent qu’instable, ils doivent aussi
sur la biodiversité, l’eau de surface et les forêts. Les véri- défendre leur vie. Leurs dirigeants sont depuis longtemps
tables projets miniers d’envergure ont des effets plus sé- victimes de menaces, d’intimidation et de meurtre, tant à
rieux et à plus long terme qui peuvent être atténués l’échelle locale que nationale, par divers intérêts antisynseulement en partie. Vu la gravité des conséquences, la dicaux en Colombie. Dans Sur de Bolívar, FEDEAGROMISBOL a été durement réprimée en raison de
Le gouvernement canadien n’a pas appliqué les recommandations consenson militantisme sur la sécurité de la commusuelles du groupe consultatif aux tables rondes nationales sur la responsabinauté, l’utilisation des terres et les préoccupalité sociale des entreprises dans le secteur extractif, elles-mêmes considérées
tions relatives au développement. Cela englobe
comme un minimum par les défenseurs des droits de la personne et les ONG
diverses menaces de mort et l’assassinat en
qui ont participé à leur formulation. Vu l’urgent besoin de responsabilisation
2006 d’Alejandro Uribe, dirigeant de l’associade l’État et des sociétés en Colombie, l’adoption du projet de loi C-300, Loi
tion affiliée des mineurs du Bolívar, ainsi que
respectant la responsabilité des entreprises dans les activités des sociétés mil’arrestation fabriquée en 2007 de son président,
nières, pétrolières ou gazières dans des pays en développement, qui incorpore
Teofilo Acuña, qui a ensuite été relâché faute de
une partie des recommandations de la table ronde, serait un premier pas dans
preuves.
la bonne direction en matière de législation relative à la RSE.
communauté touchée doit avoir le droit et les moyens de
participer à la décision d’aller ou non de l’avant avec un
projet minier, et de quelle façon. C’est plus difficile d’y arriver quand les possibilités de processus démocratique responsable sont réduites en zone de conflit. Au-delà du droit
à un environnement propre, cela a de graves répercussions
sur l’intégrité d’écosystèmes fragiles tels que les páramos
dans les hautes terres. Sur un plan strictement utilitaire, la
destruction, l’appropriation et la contamination des systèmes aquifères exerce un impact énorme sur l’utilisation
de l’eau en aval, tant en milieu rural qu’urbain. Le problème a été constaté avec le projet Greystar et le projet Colombia Goldfields de Caramanta, et c’est un problème
potentiel dans les autres zones de l’étude. Considérant apparemment la désignation de zones protégées à titre de réserves forestières comme un autre obstacle qui limite de
Marginalisation de l’activité minière à petite échelle et des moyens de subsistance traditionnels
L’activité minière à petite échelle dans tous les sites
de l’étude a été touchée selon diverses combinaisons et à
divers degrés par l’intimidation, la violence, les déplacements forcés, le remembrement des terres et la consolidation des concessions minières et les politiques en vue de
favoriser l’activité minière à vaste échelle et décourager
l’activité artisanale et à petite échelle. Tant les politiques
publiques que les études des sociétés minières semblent
considérer l’activité minière à petite échelle comme un
frein au développement de projets miniers d’envergure.93
Ni l’État ni l’entreprise privée ne tentent de considérer sérieusement dans leur planification les mineurs à petite
échelle, pas plus qu’ils ne reconnaissent leur utilisation et
91. « El Campesinado de Caramanta y la región acorralados por la minería a gran escala, convoca apoyo urgente », Caramanta,
juillet 2008.
92. Ce qui est contraire au point de vue des principales associations minières internationales telles que le Conseil international des
Mines et Métaux, qui prône « qu’une relation harmonieuse entre les sociétés minières et les mineurs à petite échelle et artisanaux
est essentielle afin de maximiser leur contribution respective à l’économie et aux moyens de subsistance dans les régions où ils
opèrent ». Voir ICMM, « ICMM co-hosts Artisanal and Small-Scale Mining workshop in Ghana », Communiqué de presse, 29 mai
2009. Consulté le 20 juillet 2009 à : http://www.icmm.com/page/13994/icmm-co-hosts-artisanal-and-small-scale-mining-workshop-in-ghana.
93. Ibid.
19
Terres et conflit – Extraction des ressources, droits de la personne et responsabilité sociale des entreprises : les sociétés canadiennes en Colombie
leur occupation préalable de la zone, allant parfois jusqu’à
nier leur protection juridique et constitutionnelle.
Axés sur la rentabilité à court terme de l’investissement, les projets miniers à grande échelle exploitent les
ressources de la région et laissent une empreinte énorme
sur le plan environnemental et socioéconomique. À l’inverse, les représentants des mineurs à petite échelle plaident pour un modèle durable qui peut assurer le bien-être
pendant les siècles à venir, par la combinaison d’activités
minières à petite échelle et d’activités agricoles pour assurer la subsistance de la communauté. Contrairement aux
grosses sociétés minières qui reçoivent un soutien important, les mineurs à petite échelle sont d’ordinaire incapables
d’obtenir du capital ou du crédit, et ne disposent pas des
services de base. On diabolise souvent l’activité minière à
petite échelle en citant ses dangers pour les travailleurs et
l’environnement, et on décrie son manque d’efficacité.
Comme le font remarquer les mineurs artisanaux, les
grosses sociétés minières reçoivent des crédits d’impôt
pour la recherche et le développement alors que les autorités ignorent leurs demandes d’appui pour accroître la productivité et améliorer la sécurité sur le plan social et
environnemental, par l’amélioration de la gestion et des
technologies d’exploitation minière et de transformation.
En réalité, les mineurs ont demandé à la fois du financement public et de l’investissement étranger pour améliorer la productivité de l’activité minière à petite échelle et
les mesures de protection sociales et environnementales.
À leur avis, le nombre d’emplois dans le secteur justifie
amplement cette demande. Pourtant, le soutien ne s’est pas
matérialisé et l’État n’a proposé aucun plan de transition
financé et bien pensé pour offrir des solutions de rechange
viables aux mineurs artisanaux et à petite échelle. L’effet
combiné des acteurs armés, de l’État colombien et des investisseurs nationaux et étrangers – y compris canadiens –
a plutôt entraîné une violente répression dans certains cas.
De façon plus générale, les mineurs à petite échelle sont
de plus en plus vulnérables sur le plan juridique, leurs
conditions de vie ne cessent d’empirer et ils ne disposent
d’aucune solution de rechange viable.
Par exemple, dans la ville de California où opère
Greystar, un porte-parole note que « Greystar Resources
Ltd., arrivée dans la région il y a dix ans, menace maintenant de nous déplacer ». 94 Des mineurs à petite échelle se
sont aussi plaints des nouvelles limites sur l’utilisation des
explosifs qui compromettent leur travail, et ils se sont butés
à de nombreuses difficultés auprès des autorités en rapport
avec la légalisation de l’activité minière informelle dans la
région.95 Selon Greystar, « il n’y a pas de prise de contrôle
de l’activité minière à petite échelle puisque la société explore de nouvelles zones où il n’y en a pas ».96 Dès 2000,
Greystar a pourtant demandé aux autorités municipales de
California de mettre fin aux activités minières informelles
dans la zone couverte par son permis.
À Sur de Bolívar, où B2Gold réalise un projet conjoint
avec Anglo Gold Ashanti, la population vit d’activité minière à petite échelle et d’agriculture. L’activité minière à
petite échelle a été perçue comme un frein aux projets miniers d’envergure et les mineurs à petite échelle ont été la
cible de la violence des groupes paramilitaires. Les mineurs
artisanaux se sont organisés pour se défendre, formant en
1994 l’Association minière de Sur de Bolívar, devenue depuis la Fédération agrominière de Sur de Bolívar (FEDEAGROMISBOL) qui compte quelque 15 000 membres.97
Depuis sa création, FEDEAGROMISBOL s’oppose à l’exploitation aurifère industrielle, exigeant plutôt que l’État
crée une réserve minière spéciale à l’intention des mineurs
à petite échelle.98 Les membres et dirigeants de la Fédération ont subi de nombreuses violations de leurs droits, y
compris la torture et les meurtres.99
Le cas de Marmato est tout aussi dramatique : avec
une tradition de plus de 500 ans dans l’exploitation de
mines d’or à petite échelle, la ville a été reconnue site historique et culturel en 1982.100 La mine d’or à ciel ouvert
proposée par Colombia Goldfields dans la zone au-dessus
de la ville impliquait le déménagement de la ville et l’élimination d’une grande partie de l’activité minière à petite
échelle. La société et certaines autorités soutenaient que
l’activité minière intensive sous la ville et à proximité avait
rendu le sol instable et qu’il fallait déménager la ville pour
éviter des dégâts éventuels dus à l’affaissement du sol. La
réglementation de plus en plus contraignante de l’organisme public CORPOCALDAS (Société autonome régionale de Caldas) incita les mineurs à petite échelle à vendre
leurs terres.101 La société acheta un grand nombre de mines
et d’usines de traitement, et détruisit l’équipement. Démontrant encore une fois l’instabilité inhérente à l’activité minière à grande échelle, Colombia Goldfields abandonna le
94. ASOMICAL, n. t., n. d. Consulté le 25 septembre 2008 à : www.ecoportal.net/content/view/full/29292.
95. Luis Alfredo Muñoz, Federación de Mineros de Santander (FESAMIN), discours au Foro Regional Minero, Bucaramanga, 24
avril 2008.
96. « Greystar respeta derechos de los mineros en California », El Frente, n. d.
97. Saundra Satterlee, « Colombian gold miners under threat », The Guardian, 25 avril 2008.
98. Defensoría del Pueblo, Sistema de alertas tempranas, Informe de riesgo No. 015-07 A.I., Bogotá, 15 juin 2007, p. 14.
99. OPI, PDPMM, La Coyuntura en el Magdalena Medio, Bogotá, 3 juin 2008.
100. L’histoire de Marmato est bien connue: les peuples autochtones Cartama et Moragas y ont exploité des mines d’or d’alluvions. L’exploitation minière était la première source de revenue pour la couronne espagnole tout au long du 16e siècle. Lors de
l’indépendance, les droits miniers de la zone de Marmato furent officiellement transmis aux Anglais pour financer la guerre
d’émancipation; (Marmato) fut déclaré monument national par la résolution no.002 de mars 1982 de l’Institut colombien pour la
culture.
101. Entrevue avec un représentant local de SINTRAMINERGÉTICA, Marmato, 19 septembre 2008.
20
Terres et conflit – Extraction des ressources, droits de la personne et responsabilité sociale des entreprises : les sociétés canadiennes en Colombie
projet au début 2009 quand elle se trouva à court d’argent.
Elle laisse dans son sillage le chaos social, la pauvreté exacerbée et le chômage massif, alors que les anciens propriétaires exploitants et employés des mines à petite échelle se
retrouvent sans équipement, incapables de reprendre leur
métier.
Droits collectifs des peuples autochtones et
communautés afro-colombiennes
Les lois colombiennes et les normes internationales
avalisent la capacité des groupes autochtones et minoritaires de s’identifier et reconnaissent qu’ils ont droit à une
consultation distincte quant aux projets de développement
sur leurs territoires et, dans le cas des Afro-Colombiens,
Vie paysanne, Suratá, département de Santander. Photo : Jean Symes.
qu’ils ont le droit d’établir leurs propres zones d’activité
minière à petite échelle. Le droit des peuples autochtones
à un consentement libre, préalable et éclairé (CLPÉ) en
rapport avec les projets de développement sur leurs territoires est reconnu en vertu de la Déclaration des Nations
unies sur les droits des peuples autochtones, ratifiée par la
Colombie.102 Dans plusieurs études de cas, des sociétés ont
contourné les exigences relatives à la consultation – souvent avec la collusion d’organismes publics et de représentants de l’État – en définissant les zones de projet de
manière à exclure les territoires autochtones officiellement
reconnus; en refusant de reconnaître les groupes autoch-
tones qui s’étaient identifiés comme tels; ou en leur imposant des critères impossibles à respecter pour être reconnus.
Dans d’autres zones, on a prétendu que la consultation
avait eu lieu, mais l’examen de la consultation indique des
failles à plusieurs niveaux.
Expression démocratique, consultation et
prise de décision communautaire
Les communautés non autochtones, formées de paysans ou de mineurs à petite échelle (et souvent des deux)
ne jouissent pas de la même protection juridique – même
si elle est limitée et peu ou pas appliquée – que les communautés autochtones ou afro-colombiennes. Il faut déterminer si les intérêts et les interventions du projet
d’investissement canadien soutiennent ou minent la capacité des
communautés de comprendre le
projet proposé et de participer de
manière signifiante à des processus
décisionnels non biaisés et démocratiques. Cette question est étroitement liée à la participation et à
l’influence des acteurs armés dont
il sera question dans la section cidessous sur la sécurité.
Dans certains cas, la gouvernance locale est affaiblie par la délégation
croissante
de
la
responsabilité
publique
aux
grandes sociétés, comme le notent
des organisations de la société civile à Marmato : « On délègue des
fonctions qui relèvent de l’État au
grand exploitant stratégique, y
compris des fonctions décisionnelles. Cela s’inscrit dans le cadre
de prétendus contrats d’entreprise.
La réforme minière a affaibli l’autorité publique alors que l’État délègue aux sociétés des fonctions… telles que
l’administration de l’industrie minière dans la région. »103
Nous avons découvert que dans plusieurs cas, même
après une période prolongée, la population locale ignorait
l’ampleur des projets miniers. Le représentant d’une société a même dénigré les groupes de la société civile qui
surveillent ses activités minières et critiquent les conditions
du développement minier, les accusant d’être « contaminés
par la guérilla ou les groupes paramilitaires », une caractérisation qui peut avoir de graves conséquences sur le plan
des droits de la personne dans les zones où l’un ou l’autre
groupe est présent. Il insistait sur le fait que les sociétés
102. ONU, Declaration on the Rights of Indigenous Peoples. Consulté le 7 juin 2009 à :
http://www.un.org/esa/socdev/unpfii/en/drip.html.
103. Entrevue avec Francisco Ramírez, Président de SINTRAMINERCOL (Syndicat colombien des travailleurs des mines), 28
juillet 2008, Bogotá.
21
Terres et conflit – Extraction des ressources, droits de la personne et responsabilité sociale des entreprises : les sociétés canadiennes en Colombie
ont le droit d’exploiter les mines et qu’« aucune municipalité ne peut fermer la porte à un projet minier. »104
Rapports avec les acteurs armés
La sécurité physique des projets d’investissement est
à bien des égards au cœur de cette étude; les interventions
de l’État, des insurgés et des forces armées paramilitaires
sont la cause directe des violations des droits de la personne. Les études de cas aident à saisir les rapports entre
l’État, les sociétés et les divers acteurs armés, exposant
l’éventail des problèmes qui en découlent pour les droits
de la personne. Elles mettent aussi en lumière les risques
auxquels s’exposent les sociétés qui travaillent dans les
zones de conflit en rapport avec les droits de la personne :
• risque de profiter aux acteurs armés qui violent les
droits de la personne;
• risque de contribuer à la persistance, la consolidation
ou la réorganisation des groupes armés;
• risque de profiter des violations des droits de la personne.
Dans les quatre études de cas présentées ici, il n’y a
pas eu d’allégations à l’effet que les sociétés concernées
auraient directement participé aux violations des droits de
la personne. Dans tous les cas, l’historique ou la situation
actuelle dans la zone suggérait toutefois une forte possibilité de risques indirects mentionnés ci-dessus et, dans la
plupart des cas, des allégations claires de sources crédibles
et la documentation recueillie donnaient des motifs suffisants d’approfondir la recherche. Dans tous les cas, le
conflit armé pour le contrôle des terres et des ressources –
et les violations des droits de la population locale – précède
ou recoupe l’arrivée de l’entreprise et n’a pas cessé depuis.
Comme l’a déclaré le Protecteur du citoyen,
… le conflit armé au Sur de Bolívar est lié à la
valeur stratégique des territoires sur le plan militaire, économique et politique; […] au contrôle
de la production (ressources naturelles, minerai
et mégaprojets) et à l’achat et l’expropriation des
terres pour le développement de projets productifs
et l’agriculture industrielle – et tous impliquent
le recours à la violence.105
Compte tenu des rapports documentés entre l’armée
et les groupes paramilitaires de l’AUC de Carlos Castaño,
les rapports étroits entre les services de sécurité privés des
sociétés (d’ordinaire formés d’ex-soldats) et l’armée colombienne constituent un facteur de risque important.
Même si l’AUC est censée avoir été démobilisée, elle se
reforme en plusieurs endroits à titre de nouveau groupe paramilitaire, y compris les sinistres Aguilas Negras (Aigles
noirs).
On sait que l’armée est elle-même responsable de violations graves et massives des droits de la personne :
[Des rapports indiquent que] le 19 septembre
2006, des membres du bataillon antiaérien de
Nueva Granada ont tué Alejandro Uribe Chacón
[…] dirigeant de l’Association des mineurs de
Bolívar. Plusieurs témoins rapportent avoir vu
des soldats transporter son corps en direction
d’une base militaire à San Luquitas dans la municipalité de Santa Rosa. Selon les rapports, le 20
septembre, l’armée a présenté le corps d’Alejandro Uribe aux autorités judiciaires en disant que
c’était un guérilléro mort au combat. […] plusieurs témoins ont dit qu’au cours de l’année précédente, des membres du bataillon antiaérien de
Nueva Granada avaient menacé de tuer les dirigeants de la FEDEAGROMISBOL. De plus, des
rapports indiquent que des soldats ont dit à des
résidents locaux que les activités du bataillon
avaient pour but de protéger les intérêts des sociétés minières internationales actives dans la région.106
Il y a également des allégations à l’effet qu’au moins
dans certaines régions, les soldats et les groupes paramilitaires reconstitués ne font qu’un.107
Dans ce contexte, on pourrait s’attendre à ce que les
sociétés actives en Colombie se reportent au moins aux
Principes volontaires sur la sécurité et les droits de la personne des É.-U. et du R.-U.108 En Colombie, les Principes
volontaires ont été lancés en 2001 par l’ambassade des É.U.109 dans le but de « servir de guide aux entreprises en ce
qui a trait au maintien de la sûreté et la sécurité de leurs
activités dans un cadre de fonctionnement qui assure le respect des droits de la personne et des libertés fondamentales
» en rapport avec la sécurité publique et privée, et l’usage
de la force.110 Dans l’étude, aucune société ne cite les Principes volontaires comme document de référence en matière
de RSE.
104. Entrevue avec Julián Villarruel Toro, Vice-président Corporate and Legal Affairs, B2Gold Colombia, Bogotá, 26 août 2008.
105. Defensoría del Pueblo, Sistema de alertas tempranas, Informe de riesgo No. 015-07 A.I., Bogotá, 15 juin 2007, p. 3.
106. Amnesty International, AMR 23/001/2007, juillet 2007.
107. CPT, Informe de Derechos Humanos 2007, Barrancabermeja, 2007, p. 6.
108. Voluntary Principles on Security and Human Rights, 2000. Consulté le 12 juin 2009 à :
http://www.voluntaryprinciples.org/files/voluntary_principles.pdf.
109. Significant events in the history of the Voluntary Principles on Security and Human Rights, 2000-2006, n. d. Consulté le 8
juin 2009 à : http://www.voluntaryprinciples.org//timeline/index.htm.
110. Voluntary Principles on Security and Human Rights, op. cit., [préambule].
22
Terres et conflit – Extraction des ressources, droits de la personne et responsabilité sociale des entreprises : les sociétés canadiennes en Colombie
Conclusions
Dans le contexte colombien, il est particulièrement difficile pour les projets d’investissement de faire observer
les normes relatives aux droits de la personne et de contribuer de façon positive à la situation générale des droits de
la personne. L’État colombien s’efforce de promouvoir
l’investissement étranger, entre autres, par la conclusion
d’accords bilatéraux avec d’autres pays et la modification
des lois nationales pour améliorer les conditions d’investissement. Par ailleurs, les contrôles institutionnels, la surveillance et la reddition de comptes de l’État sont
notoirement déficients en rapport avec la sécurité des personnes, la protection de l’environnement, la reconnaissance
des droits des groupes autochtones et minoritaires et l’enregistrement foncier – des domaines d’un intérêt crucial
pour assurer l’impact positif de l’investissement sur les
droits de la personne.
John Ruggie, représentant spécial de l’ONU pour la
question des droits de l’homme et des sociétés transnationales et autres entreprises, insiste sur le fait que c’est à
l’État qu’il revient de protéger les droits de la personne,
alors que les acteurs étatiques et non étatiques ont l’obligation de respecter ces droits et même, s’il y a lieu, de remédier à leurs violations.111 L’État colombien a un dossier
médiocre et inégal en ce qui a trait à la protection des droits
de la personne. Dans un tel contexte, quand l’État ne peut
pas – ou ne veut pas – protéger les droits de la personne, il
est d’autant plus crucial que les sociétés soient obligées de
respecter ces droits, même si cette obligation devient alors
plus difficile à définir et à réaliser.
Les témoignages recueillis au cours de l’étude suggèrent des schémas cohérents et clairs dans des zones clés où
les violations des droits de la personne risquent de profiter
aux sociétés ou aux responsables des violations. Dans les
circonstances, une augmentation de l’investissement dans
le secteur extractif risque de consacrer, voire d’alourdir, le
tribut déjà effarant imposé à la population colombienne en
matière de droits de la personne.
L’acquisition de concessions pétrolières et minières
(droits d’exploitation du sous-sol) pose problème en ce
qu’il n’y a pas de mécanisme de consultation préalable
avec la population locale, encore moins de consentement
libre, préalable et éclairé des communautés autochtones.
Cela pose aussi problème en ce qui a trait au respect des
droits des mineurs à petite échelle, qui n’ont peut-être jamais détenu de droits officiels sur les mines ou qui y ont
renoncé sur le plan juridique par l’achat ou la consolidation
de concessions à la suite de pressions exercées par des appareils d’État ou des acteurs armés – ou qui ont tout simplement abandonné leurs terres pour fuir le conflit armé.
Il y a un risque important que les sociétés profitent de
l’appropriation antérieure des terres et des titres, quelles
que soient leurs politiques ou la pureté de leurs intentions,
en raison de l’historique de vol massif des terres par les
111. John Ruggie, op.cit.
23
groupes paramilitaires dans le but explicite de tirer profit
des ressources; de l’intégration de ces groupes aux structures politiques et économiques à l’échelle locale et régionale; et dans certaines régions (comme Sur de Bolívar), de
la présence persistante de groupes paramilitaires ayant repris les armes. Il n’existe pas de mécanisme adéquat pour
documenter les titres des terres et leur évolution; il n’y a
pas non plus d’étude adéquate sur le vol des terres, ni de
mécanisme crédible de réparation pour les personnes déplacées de leurs terres par la violence. Dans un tel contexte,
il y a aussi un risque important que l’investissement récompense les responsables de violations des droits de la personne, incite à d’autres violations et contribue à la
consolidation d’anciens groupes paramilitaires dans de
nouveaux regroupements.
Toutes les études de cas rapportent l’utilisation d’ancien personnel militaire colombien pour la sécurité privée
de même que l’existence de rapports entre les sociétés et
l’armée. Cela crée un ensemble de risques découlant des
antécédents de certaines unités et certains membres de l’armée en matière de droits de la personne; de leurs rapports
avec des groupes paramilitaires; et des rapports entre les
structures militaires et paramilitaires. Certaines sociétés interrogées ont cité diverses mesures de protection, mais aucune ne mentionne les Principes volontaires des É.-U. et
du R.-U. sur la sécurité et les droits de la personne, même
quand la situation l’exige clairement. Cela fait douter de la
valeur de mesures volontaires à la discrétion de chaque société quand il n’y a pas d’obligations juridiques d’offrir des
normes minimales comme base de départ.
Les projets extractifs réalisés en partenariat avec d’autres sociétés exigent un strict système de diligence raisonnable en ce qui a trait aux dispositions relatives à la sécurité
des activités de chacun des partenaires. Comme il est
prouvé que l’industrie de la sécurité est contrôlée de façon
importante par les groupes paramilitaires et leurs successeurs, il faut faire preuve d’une grande prudence pour éviter que la sécurité profite au crime organisé.
La faiblesse des institutions publiques colombiennes
engendre des risques particuliers pour les droits des peuples autochtones et communautés afro-colombiennes. Il
n’existe aucun mécanisme pour consulter les communautés
paysannes, afro-colombiennes ou autochtones sur les projets de développement ou les changements dans l’utilisation des terres. De fait, l’État colombien semble s’en
remettre aux investisseurs privés pour mener la consultation à sa place. Même dans le cadre juridique et constitutionnel existant, plusieurs groupes ont pu constater que
l’État n’est pas un garant efficace des droits de la personne,
des droits fonciers des peuples autochtones ou des droits
territoriaux et de développement des communautés afrocolombiennes. La situation est exacerbée par l’hostilité persistante de hauts représentants de l’État, dont le président,
envers les organisations de la société civile, les défenseurs
des droits de la personne et quiconque critique les projets
Terres et conflit – Extraction des ressources, droits de la personne et responsabilité sociale des entreprises : les sociétés canadiennes en Colombie
de l’industrie extractive.
On rapporte que les mesures environnementales ne
suffisent pas à identifier et protéger les écosystèmes délicats et les éléments critiques des écosystèmes, tels que les
systèmes d’approvisionnement d’eau, ainsi qu’à prévoir,
contrôler et atténuer l’impact exercé sur l’environnement
par l’exploration et l’exploitation minières et pétrolières.
L’absence de services publics de base dans la plupart
des communautés étudiées engendre le risque que tout apport des sociétés aux services sociaux du milieu (les écoles,
par exemple) soit perçu comme une tentative d’influencer
l’opinion publique ou de soudoyer les autorités locales. Les
sociétés ne peuvent pas et ne doivent pas remplir le rôle de
l’État. En l’absence de services gouvernementaux, et sachant que les sociétés tirent des profits substantiels des réserves minières locales, les communautés s’attendent
cependant à profiter elles aussi des retombées. Quand les
organismes d’État sont plus présents, comme dans la troisième étude de cas à Marmato, les témoignages notent un
paradoxe : malgré leur obligation d’assurer le bien-être de
la ville et de ses habitants, les appareils d’État ont insisté
pour réaliser un déménagement de la ville aussi controversé que mal géré. La communauté se retrouve maintenant
avec un déménagement à moitié fait et aucune industrie.
Quand l’État est faible et qu’il ne protège pas pleinement
les droits de la population, il est risqué – à la fois pour la
population et pour la société – de s’en remettre à l’État
pour jouer le rôle de garant impartial des droits de la population locale.
Les autorités colombiennes tout autant que les sociétés
minières transnationales ont diabolisé l’activité minière artisanale et à petite échelle, la déclarant inefficace et dangereuse pour les travailleurs et l’environnement, et elles se
sont efforcées de marginaliser cette activité ou de l’éliminer. Les mineurs artisanaux et à petite échelle demandent
depuis longtemps le soutien de l’État et de l’investissement
étranger pour accroître la productivité et améliorer la sécurité sur le plan social et environnemental, par l’amélioration de la gestion et des technologies d’exploitation
minière et de transformation. À leur avis, le nombre d’emplois dans le secteur justifie amplement cette demande.
Pourtant, le soutien ne s’est pas matérialisé et l’État n’a
proposé aucun plan de transition financé et bien pensé pour
offrir des solutions de rechange viables aux mineurs artisanaux et à petite échelle. L’effet combiné des acteurs
armés, de l’État colombien et des investisseurs nationaux
et étrangers a plutôt entraîné une violente répression dans
certains cas. De façon plus générale, les mineurs à petite
échelle sont de plus en plus vulnérables sur le plan juridique, leurs conditions de vie ne cessent d’empirer et ils
ne disposent d’aucune solution de rechange viable.
Les efforts de l’ambassade canadienne en vue de promouvoir la RSE ont aidé certaines sociétés, notamment
Greystar, à déterminer et appliquer des mesures dans le domaine, mais ils n’ont pas suffi à éliminer toute une série de
risques liés aux droits de la personne. Ni le gouvernement
du Canada, ni son ambassade n’ont entrepris une évaluation systématique de l’impact éventuel sur les droits de la
personne des investissements réalisés en Colombie, ou
dans les diverses régions ou secteurs, pour s’en servir
comme base afin de décider s’il faut encourager ou soutenir
les projets d’investissement, et dans quelles circonstances.
En raison des rapports persistants entre des représentants du gouvernement colombien, des groupes paramilitaires réorganisés et l’armée, l’État colombien n’a pas
voulu – ou n’a pas pu – protéger de façon constante et efficace la plupart des droits de la personne, y compris les
droits de quiconque s’oppose aux projets extractifs ou a
besoin d’être protégé de leurs effets négatifs. Conformément aux principes directeurs de John Ruggie – Protéger,
respecter, remédier –112 quand l’État ne peut pas ou ne veut
pas protéger les droits de la personne, les entreprises sont
d’autant plus responsables de respecter ces droits. Une telle
situation exige à tout le moins l’utilisation d’outils tels que
l’évaluation de l’impact sur les droits de la personne et les
Principes volontaires sur la sécurité et les droits de la personne.
Les liens du gouvernement colombien avec les
groupes paramilitaires et la collusion de l’armée avec ces
groupes créent une situation intenable pour le gouvernement canadien qui veut promouvoir l’investissement et
pour les sociétés qui veulent investir. Pour protéger les
droits de la personne tout en favorisant l’investissement,
le gouvernement canadien doit veiller à ce que les sociétés
canadiennes qui investissent à l’étranger respectent pleinement l’ensemble des droits de la personne universellement
reconnus. Cela suppose que les projets d’investissement ne
rendent pas impossible toute mesure de réparation – par
exemple, en ce qui a trait aux personnes chassées de leurs
terres, ou aux effets irréversibles sur le plan de l’environnement ou de l’utilisation des terres – et que l’ALÉCC
n’augmente pas les obstacles que doivent surmonter les
communautés pour obtenir des mesures de réparation ou
d’atténuation.
Il faut procéder à des évaluations indépendantes et
transparentes de l’impact sur les droits de la personne pour
éviter les risques déterminés dans ce rapport, notamment
le risque que le gouvernement du Canada ne remplisse pas
son obligation de protéger les droits de la personne en Colombie, conformément aux principes de Ruggie, et le
risque que les sociétés investisseuses ne remplissent pas
leur obligation de respecter les droits de la personne.
Il faut réaliser des ÉIDP indépendantes et transparentes sur les projets d’investissement en cours en portant
une attention particulière aux domaines soulignés dans ce
rapport, et sur les nouveaux projets et les nouvelles politiques avant leur mise en œuvre.
Conformément à la recommandation du comité permanent des Affaires étrangères et du Commerce international, l’ALÉCC doit être soumis à une ÉIDP indépendante
112. John Ruggie, op. cit.
24
Terres et conflit – Extraction des ressources, droits de la personne et responsabilité sociale des entreprises : les sociétés canadiennes en Colombie
avant d’être appliqué.
Le gouvernement canadien n’a pas appliqué les recommandations consensuelles du groupe consultatif aux
tables rondes nationales sur la responsabilité sociale des
entreprises dans le secteur extractif, elles-mêmes considérées comme un minimum par les défenseurs des droits de
la personne et les ONG qui ont participé à leur formulation.
Vu l’urgent besoin de responsabilisation de l’État et des
Un campesino près de Marmato, Colombie. Photo : Jean Symes.
25
sociétés en Colombie, l’adoption du projet de loi C-300,
Loi respectant la responsabilité des entreprises dans les activités des sociétés minières, pétrolières ou gazières dans
des pays en développement, qui incorpore une partie des
recommandations de la table ronde, serait un premier pas
dans la bonne direction en matière de législation relative à
la RSE.
R
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Terres et conflit – Extraction des ressources, droits de la personne et responsabilité sociale des entreprises : les sociétés canadiennes en Colombie
Annexe 2 : Entrevues, ateliers et rencontres
Entrevues
Acuña, Teofilo, Président de la Federación Agrominera del Sur de Bolívar (FEDEAGROMISBOL), Bogotá, août
2008.
Employés de la Corporación Autónoma Regional del Tolima (CORTOLIMA), Ibagué, 25 août 2008
Felder, Frederick, Vice-Président, Greysar Resources Ltd., Bogotá, 20 août et 23 octobre 2008
Militant pour les droits humains, Bogotá, 16 juillet 2008.
Défenseurs des droits humains, Barrancabermeja, août 2008.
Militant pour les droits des peoples autochtones, Bogotá, 15 avril 2008.
Militant pour les droits des peoples autochtones, Bogotá, 16 juillet 2008.%
Laserna, Luis Guillermo, Directeur, Gestion social, Greystar Resources Ltd., et directeur de la Greystar Foundation,
Bucaramanga, 22 août 2008.
Délégué local de SINTRAMIENERGÉTICA, Marmato, septembre et octobre 2008.
Résidents, California, 17 juillet 2008.
Association locale de femmes, Bucaramanga, octobre 2008.
Membres du Centro de Estudios Regionales y Observatorio de Derechos Humanos, Universidad de Tolima, Tolima, 7
août 2008.
Membre de la Defensoría del Pueblo (Protecteur du citoyen), Riosucio, 19 septembre 2008.
Membres des sections commerciale et politique de l’ambassade du Canada, Bogotá, août 2008.
Park, Ian, Président, Francisco Zapata, Vice-Président, Colombia Goldfields, et Gabriel Jiménez, Corporación Montaña, Medellin, 27 octobre 2008.
Ramírez, Francisco, Président de SINTRAMINERCOL (Syndicat colombien des travailleurs miniers), 16 juillet et 28
juillet 2008, Bogotá.
Représentant d’une organisation paysanne locale, Caramanta, 16 septembre 2008.
Représentant d’une organisation paysanne locale, Támesis, 13 juin, 2008.
Représentant d’une organisation autochtone du sud-ouest de Antioquia, Medellin, juillet 2008.
Représentants du Consejo Regional Indígena de Tolima (CRIT), Ibagué, 22 août 2008.
Représentants de la Corporación Autónoma Regional para la Defensa de la Meseta de Bucaramanga, octobre 2008.
Représentant de l’Organización Indígena de Antioquia, Medellin, 22 juillet 2008.
Représentant du Proceso de Comunidades Negras, Bogotá, 10 juin 2008.
Rivas, Angela, Coordinatrice, Secteur commerce et conflit, Catalina Niño, Recherche, Secteur commerce et conflit, et
Pilar Lozano, Recherche, Secteur commerce et conflit, Fundación Ideas para la Paz, Bogotá, 4 août 2008.
Senateur Jorge Enrique Robledo, Sénat colombien, Bogotá, 26 et 27 septembre 2008.
Serna Arias, Argemiro, Chargé de sécurité, Yaneth Mantilla P., Coordonnateur, Safety, Responsabilité environemental
et sociale (SESR) et Juan Carlos Valencia Lepineux, analyste SESR, Nexen Colombia, Bogotá, 28 août et 21 octobre 2008.
Salinas, Yamile, Conseiller, et Camilo González Posso, Président, Indepaz, Bogotá, 15 août 2008.
Villarruel Toro, Julián, Vice-président Corporate and Legal Affairs, B2Gold Colombia, Bogotá, 26 août et 29 octobre
2008.
Zapata, Francisco, Vice-président, Colombia Goldfields, Medellin, 12 août 2008.
Ateliers et discussions en table ronde
Central Unitaria de Trabajadores (CUT) Regional Tolima, 8 août 2008.
Communautés paysannes et associations de femmes de la province de Soto, novembre 2008.
Résidents de Marmato, 9 mai et 16 juillet 2008
Rencontres publiques
Comité Cívico Pro-defensa de Marmato, avec la participation de delegations du CRIDEC, Protecteur du citoyen (Defensoría del Pueblo) et Personero Municipal, 23 septembre 2008.
Représentants des communautés de Caramanta avec Juan Guillermo Valencia, maire de Caramanta, 1er mars 2008.
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Terres et conflit – Extraction des ressources, droits de la personne et responsabilité sociale des entreprises : les sociétés canadiennes en Colombie
Annexe 3 : Cartes des zones de l’étude et des municipalités touchées
Carte 1 : Localisation des zones de l’étude
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Terres et conflit – Extraction des ressources, droits de la personne et responsabilité sociale des entreprises : les sociétés canadiennes en Colombie
Carte 2 : Conflits miniers dans le département d’Antioquia
(La zone ombrée représente les municipalités; les étoiles ne sont pas à l’échelle et montrent seulement les municipalités où les sociétés sont actives.)
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Terres et conflit – Extraction des ressources, droits de la personne et responsabilité sociale des entreprises : les sociétés canadiennes en Colombie
Carte 3 : Conflits miniers dans les départements de Risaralda et Caldas
(La zone ombrée représente les municipalités; les étoiles ne sont pas à l’échelle et montrent seulement les municipalités où les sociétés sont actives.)
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Terres et conflit – Extraction des ressources, droits de la personne et responsabilité sociale des entreprises : les sociétés canadiennes en Colombie
Carte 4 : Conflits miniers dans le département de Santander
(La zone ombrée représente les municipalités; les étoiles ne sont pas à l’échelle et montrent seulement les municipalités où les sociétés sont actives.)
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Terres et conflit – Extraction des ressources, droits de la personne et responsabilité sociale des entreprises : les sociétés canadiennes en Colombie
Annexe 4: Guide d’entrevue (en espagnol – non traduit)
(Ce guide d’entrevue fut développé pour les entrevues avec les communautés autochtones.
Des guides similaires furent développés pour les entrevues avec les autres secteurs de la société
civile : le mouvement syndical, les organisations de droits humains, les organisations paysannes et
les organisations de femmes)
¿Cuáles son los procesos regionales o movimientos indígenas que han sido más afectados o amenazados por proyectos extractivos durante los últimos 10-20 años (minería, petróleo, agro-combustibles, otros)?
¿Existen casos de inversión canadiense (minería, petróleo, agro-combustibles, otras) en los territorios indígenas o en las zonas campesinas aledañas? ¿Qué tipo de inversión – directa / indirecta /
no se sabe?
¿Cómo ha sido el proceso de entrada o la dinámica de ampliación de estos proyectos extractivos
en la región? ¿Qué posición tomen los líderes de las comunidades frente a la entrada de estos
proyectos?
¿En lo que se refiere al subsuelo, ¿cómo es la relación de las comunidades indígenas con él?, y
¿las reformas al código minero han afectado esta relación?
¿Cuáles son los derechos individuales y/o colectivos que son típicamente más vulnerados y los
impactos más graves a causa de estos proyectos extractivos? (ver guía de clasificación de Derechos y Democracia).
¿Existe casos de vulneración de los derechos humanos, desplazamiento forzado o cambio en el
uso de las tierras como resultado directo-indirecto de la entrada de los proyectos extractivos.?
¿Cómo aseguran las empresas extractivas su control sobre el territorio?
¿Qué tipo de acompañamiento y apoyo puede brindar su organización en estos casos? ¿Cuáles han
sido los instrumentos y mecanismos de consultación y resistencia en el momento de desacuerdo
con un proyecto extractivo?
¿Las empresas multinacionales y sus socios empresariales y institucionales en Colombia respetan
el mecanismo de la consulta previa como derecho internacional? ¿El Estado o las empresas ofrecen algunas garantías a las comunidades en cuanto a la implementación de estos proyectos extractivos?
¿Existe mano de obra de comunidades indígenas o niños trabajando en los sectores extractivos?
¿Cómo cambian el estilo de vida de las comunidades indígenas y las actividades económicas y socioculturales en estos casos?
¿Qué tipo de amenazas existen al futuro sobre el patrimonio ambiental y cultural de los territorios
indígenas en cuanto a mega-proyectos?
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