la date de versement de la 2e tranche tributaire des

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la date de versement de la 2e tranche tributaire des
J0-2016 : les athlètes algériens résolus à honorer le pays
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N° 6440 Prix 10 DA France 1 C
Quotidien national d'information
Jeudi 28 juillet 2016
DISTRIBUTION DES LOGEMENTS AADL 2001 ET 2002 EN AOÛT,
SEPTEMBRE ET DÉCEMBRE 2016
AADL2 : la date de versement de la 2 tranche
tributaire des nouveaux prix
e
Par
Photo : S. Zoheir
Hasna Yacoub
vente, et d’appliquer cette augmentation aux mensualités et non aux
premières tranches de versement.
AFIN DE RÉPONDRE AUX EXIGENCES DU
DÉVELOPPEMENT ET DU MARCHÉ DE L’EMPLOI
LE MINISTRE de la Formation
et de l’Enseignement professionnels, Mohamed Mebarki, a indiqué,
hier, lors d’une rencontre tenue au
ACTUALITÉ
«Pas question d’enseigner les matières
scientifiques en français»
POLITIQUE
„ Nécessité de réformer
la Ligue arabe ................p2
De notre correspondant à Tizi Ouzou
ÉCONOMIE
„ Vers un soutien modulé
aux entreprises ..............p3
Malik Boumati
Photo : Archives
Par
procéder au choix des sites de leurs
logements à travers le site de l’Aadl
au plus tard à la fin du mois en
LA MINISTRE DE L’EDUCATION, NOURIA BENGHABRIT :
Formation professionnelle : de nouvelles
spécialités pour la prochaine rentrée
Fatiha Ouidir
Pour rappel, le ministre avait
déjà annoncé que les souscripteurs
au programme Aadl2 pourront
forum du quotidien El Moudjahid,
que cinq nouvelles spécialités
s’ajouteront au titre de la prochaine
rentrée de la formation professionnelle aux spécialités existantes et ce,
au niveau national.
Suite en page 2
LA MINISTRE de l’Education
nationale, Nouria Benghabrit, a
effectué, hier, une visite de travail à
Tizi Ouzou où elle a clarifié les
intentions de son département,
notamment après la déformation de
ses propos par ses détracteurs et les
attaques qu’elle subit, notamment à
propos de l’enseignement des
matières scientifiques et de la
langue française.
Suite en page 7
Photo : Archives
LE MINISTRE de l’Habitat, de
l’Urbanisme et de la Ville,
Abdelmadjid Tebboune a annoncé,
hier à Alger, que la date de versement de la deuxième tranche des
logements Aadl pour les souscripteurs de 2013 était tributaire de la
définition du prix final qui connaîtra
une hausse de 20%. Lors d’une
visite d’inspection des chantiers de
réalisation de logements à Alger en
compagnie du wali d’Alger,
Abdelkader Zoukh, M. Tebboune a
souligné que la date de versement
de la deuxième tranche serait fixée
après la signature de la décision
interministérielle (ministères de
l’Habitat et des Finances) relative
au nouveaux prix des logements
Aadl. «Avant de verser une nouvelle
tranche, le souscripteur est en droit
de s’enquérir des nouveaux prix
pour décider de maintenir ou pas sa
souscription au programme Aadl»,
a-t-il ajouté. M. Tebboune a affirmé
que le ministère de l’Habitat a préconisé lors des négociations en
cours avec le ministère des
Finances, de ne pas dépasser un
taux 20% lors de l’augmentation des
prix des logements en location-
cours. Il avait aussi indiqué que
«plusieurs sites du programme Aadl
2013 ont été réalisés et finalisés
dans certaines wilayas, à l’instar de
Khenchela, Bechar et autres, mais
n’ont pas été distribués car le prix
de la deuxième tranche n’est pas
encore fixé par la tutelle». Il avait
assuré qu’aucune augmentation des
prix n’est prévue à l’avenir, à l’exception de celle déjà décidée auparavant et qui est de 20% du prix du
logement. Le prix des logements
Aadl est estimé actuellement à
2,1 millions de dinars pour les
appartements de type F3 et à
2,7 millions de DA pour les F4. Le
ministre avait insisté sur le fait que
l’Agence ne procèdera à aucune
opération concernant les souscripteurs Aadl de 2013 avant la clôture
définitive des dossiers des souscripteurs de 2001 et 2002 et que ces
derniers n’étaient nullement
concernés par l’augmentation. Et à
ce propos justement, M. Tebboune a
indiqué hier que, pour les souscripteurs de 2001 et 2002, le programme de distribution de
logements se poursuivra en trois
quotas, prévus en août, septembre et
décembre 2016.
Suite en page 6
Supplément Culture
De petites scènes
qui grandiront
au fur et à mesure
Lire pp 11 à 15
MONDE
„ Un double attentat
revendiqué par Daech
fait au moins 48 morts
en Syrie ........................p19
2
L ’ É V É N E M E N T
Jeudi 28 juillet 2016
MESSAHEL AU LENDEMAIN DU 27E SOMMET ARABE :
Nécessité de réformer la Ligue arabe
Par
Adel Boucherguine
e ministre des Affaires
maghrébines, de l’Union
africaine et de la Ligue des
Etats arabes, Abdelkader
Messahel, a souligné, hier à
Alger, la nécessité de réformer la
Ligue arabe afin de s’adapter
avec la nouvelle conjoncture
régionale et internationale marquée par la globalisation. «Nous
sommes dans un contexte mondial et régional différent marqué
par la globalisation, donc il est
important que la Ligue arabe s’y
adapte», a indiqué M. Messahel
lors d’un point de presse consacrée à l’évaluation des résultats
du 27 e Sommet arabe, tenu
récemment à Nouakchott, et à la
réunion du forum de coopération
Chine-Afrique, prévue du 28 au
30 du mois juillet à Pékin.
Rappelant que l’Algérie «a
toujours recommandé et travaillé,
depuis le Sommet de la Ligue
arabe tenu en 2005 à Alger, à ce
que la Ligue arabe puisse se
transformer», M. Messahel a
indiqué qu’«il y a un processus
de réformes qui a été mis en
place», et une réunion «importante des représentants permanents, le 3 août au Caire, qui fera
des propositions à la réunion
ministérielle, le 3 septembre,
dans cette même capitale égyp-
Photo : DR
L
tienne», a-t-il annoncé. Revenant
sur la «conjoncture très difficile
pour le monde arabe»,
M. Messahel dira que «la tenue
de ce Sommet pour la première
fois en Mauritanie a été un défi
relevé par ce pays qui n’avait que
trois mois et demi pour l’organiser après le désistement d’un
autre pays membre (Maroc)»,
saluant à l’occasion le peuple
mauritanien et ses dirigeants pour
le «succès» de cette rencontre.
Le ministre a indiqué que ce
Sommet a abordé les thématiques
«habituelles», à savoir les quatre
grands conflits que connaît le
monde arabe (Libye, Irak, Yémen
et Syrie), assurant que pour ces
quatre grands dossiers, l’approche algérienne «se confond
totalement avec l’approche arabe
et vice-versa». Expliquant celleci, M. Messahel dira : «Nous
avons toujours privilégié la solution politique à ces conflits, le
dialogue entre les différentes parties dans ce genre de conflit, des
solutions sous l’égide des Nations
unies et des solutions basées sur
le respect de l’intégrité territoriale, la souveraineté et l’indépendance de ces pays.» «Nous ne
pouvons qu’être satisfaits de cette
approche et de ce consensus
autour de la recherche de
solutions pour ces conflits», ajoutera-t-il.
Le diplomate algérien a souligné qu’il a été question aussi, au
cours de ce Sommet, de l’approche algérienne en matière de
lutte antiterroriste. «Le Sommet a
consacré une grande partie de
ses travaux à coordonner l’effort
arabe en matière de lutte antiterroriste», a-t-il rappelé, précisant
que la déclaration de Nouakchott
et les différentes résolutions
issues de ce Sommet ont souligné
l’«importance de la contribution
de l’Algérie dans la lutte antiterroriste». «Il a été souligné aussi
l’effort international mené,
aujourd’hui, dans différents
forums que ce soit au niveau de
l’ONU ou du Forum global de
lutte contre le terrorisme», a-t-il
poursuivi. Il a fait savoir que les
chefs d’Etat et de gouvernement
arabes, réunis à Nouakchott, ont
souligné l’importance des différentes réunions tenues en Algérie
notamment les conférences internationales sur la déradicalisation
et la conférence sur le rôle des
réseaux sociaux et la cybercriminalité ainsi que la prochaine réunion (du 7 au 9 septembre
prochain à Alger) sur «la démocratie comme vecteur essentiel de
la déradicalisation».
Le ministre a indiqué que
d’autres questions ont été discutées lors du Sommet comme le
dossier palestinien. «La position
arabe a été réitérée, encore une
fois, concernant ce dossier en vue
d’une solution rapide permettant
au peuple palestinien d’exercer
ses droits légitimes, sur la base
du Sommet de Beyrouth de
2002», a-t-il dit.
A. B.
Formation professionnelle : de nouvelles spécialités pour la prochaine rentrée
Suite de la page 1
Il s’agit selon le ministre de diversifier
la nomenclature des spécialités afin de
répondre aux attentes des jeunes stagiaires
en matière de formation. M. Mebarki indiquera que les jeunes stagiaires optent pour
des formations de techniciens supérieurs
dans différents domaines. «Il y a eu
l’année précédente un fort engouement
pour les formations de TS, le secteur n’a
pas pu répondre à toute la demande, c’est
la raison pour laquelle nous avons décidé
d’ouvrir des classes détachées pour
prendre en charge les besoins du secteur»,
indiquera-t-il. Evoquant le projet de télécentre mobile, le ministre a fait savoir que
ce projet a été lancé depuis quelques
années dans le but de former les jeunes des
zones enclavés, dans différentes spécialités
liées notamment à l’informatique. Il indiquera dans cette optique que ce centre sera
équipé de tous les moyens nécessaires afin
d’assurer aux stagiaires une formation de
qualité.
Concernant la formation par apprentissage, M. Mebarki dira que son département
est en train de privilégier ce mode de formation. «Notre département œuvre pour
l’insertion des jeunes dans le monde de
formation afin de leur assurer un apprentissage adéquat pour qu’ils puissent s’intégrer facilement dans le monde du travail»,
dira-t-il.
Par ailleurs, le ministre a fait savoir que
les formateurs et encadreurs bénéficieront
de cycles de formations afin de renforcer
leurs capacités et aptitudes pour donner
ainsi le meilleur aux stagiaires. «La formation du formateur est quelque chose d’important, elle doit se faire de manière
continue et permanente. Le formateur doit
s’adapter aux nouvelles technologies pour
qu’il puisse assurer une formation de qualité aux jeunes stagiaires» dira-t-il.
M. Mebarki a en outre indiqué que
1 000 postes ont été créés au titre de la prochaine rentrée afin de renforcer la nomenclature des spécialités et combler les
lacunes en matière d’encadreurs et de formateurs. Interrogé sur l’enseignement professionnel, le ministre affirmera que ceci
est un nouveau cursus, il est en débat pour
enrichissement afin de trouver des solutions fiables pour sa mise en place.
En outre, le ministre a fait savoir que
les populations à besoins spécifiques, telles
que les personnes handicapées, les jeunes
en danger moral et les populations en
milieu carcéral, sont prises en charge en
matière de formation professionnelle, ainsi
que la femme rurale et la femme au foyer.
«C’est depuis l’indépendance que l’Algérie
assure une politique d’égal accès, de
toutes les catégories sociales, à la formation professionnelle. Aujourd’hui encore,
le gouvernement consacre des mesures qui
visent à lutter contre l’exclusion sociale et
à assurer l’insertion socioprofessionnelle
des catégories de populations à besoins
spécifiques», soutient-il.
F. O.
zzz AU FIL DES JOURS
Retraite : un dossier désormais bouclé
Par
A. Lemili
IL SEMBLERAIT qu’il y a eu un léger lifting
dans la mouture finale des mesures initialement annoncées par le Premier ministre et
faisant état d’une remise à l’ordre dans les
départs à la retraite. Cela d’autant que les
déséquilibres financiers à hauteur de la
Caisse nationale commencent à se faire ressentir. Ainsi, au cours de la réunion du
Conseil des ministres de mardi passé, a été
fait communication sur les nouvelles dispositions visant à compléter et modifier les dispositions de la loi relative à la retraite. Les
mesures-clés qui ressortent de la nouvelle
mouture sont bien entendu celui de
conforter «les principes d’égalité devant
réguler les départs à la retraite» et «sauvegarder la Caisse nationale des retraites» et
forcément de préserver «les intérêts des
retraités».
Il y a lieu de rappeler qu’en effet, à l’origine,
le principe du bénéfice de la retraite était
basé sur un critère logique à savoir celui de
l’âge, quoi qu’avec l’amélioration des conditions sociales et économiques il y a eu incontestable impact sur l’espérance de vie.
Toutefois, nonobstant toutes les améliorations possibles, demeurait comme une impérieuse nécessité le fait de garantir certaines
dérogations dont celle notamment liées aux
conséquences d’un métier contraignant et
conditions de travail autrement pénibles, ce
qui est légitime et conforme à ce qui se fait
un peu partout à travers le monde.
Néanmoins, il se trouve une autre dérogation à laquelle tout le monde semble avoir
applaudi mais qui, subrepticement, ne fait
plus partie du texte initial sinon du contenu
des propos tenus par le Premier ministre à
quelques jours de ce même Conseil des
ministres et selon lequel s’agissant de la
retraite anticipée «...les femmes continueront
à en bénéficier». Or, désormais ou sinon à
partir de 2017 toute femme en activité peut
faire valoir ses droits à la retraite une fois
arrivée à l’âge de départ réglementairement
établi, lequel serait à 55 ans assorti
d’un minimum de 15 années de travail.
Autrement dit, si cette condition n’est pas
remplie, toute travailleuse est tenue de
demeurer en activité jusqu’à ce que cette
période soit comblée. Dans le passé, cette
période notamment si elle était de moindre
durée pouvait être «rachetée» par le cotisant ou l’employeur. Cette éventualité n’est
pas évoquée mais il faudrait sans doute
attendre la promulgation des amendements
opérés dans la loi initiale et tout aussi des
décrets d’exécution pour voir si elle est
reconduite ou non. Sinon, l’exclusion quasi
discrète de cette exception dans le projet de
loi explique le souci de l’égalité des droits
recherché dans la nouvelle mouture. Autant
dire que dans la logique le fait d’appliquer à
la femme en activité les mêmes devoirs que
ceux impartis à l’homme est d’une manière
ou d’une autre une marque de respect qui
évacue toute forme de discrimination que
d’aucuns ne semblent avoir perçu. Autre
mesure, celle-là plutôt opportune puisqu’elle
permet aux travailleurs désireux de rester
en activité de proroger celle-ci de cinq
années, avec bien entendu l’accord de l’employeur alors qu’elle est pratiquement de
fait et/ou de droit dès l’instant où il y a
nécessité quand il y a constat de déficit dans
des métiers hautement qualifiés. En conclusion, autant dire qu’avec les modifications
intervenues dans la loi initiale la boucle est
bouclée en matière de retraite et donc d’organisation du monde de travail. Reste désormais à ce qu’une reprise économique suive
et qu’une croissance du même nom soit
effective. Sinon, les équilibres déjà précaires
de la caisse nationale de retraite ne pourraient que connaître une plus grande amplitude et, ce faisant, aggraver la situation
pour des millions de retraités dont la majorité est déjà est en peine de finir sereinement les fins de mois.
A. L.
L ’ É V É N E M E N T
Jeudi 28 juillet 2016
L’AVANT-PROJET DE LOI SUR LA PME ADOPTÉ PAR LE CONSEIL
DES MINISTRES
AFIN D’AMÉLIORER LE NIVEAU
DE VIE DES CITOYENS
L’État multiplie
les efforts dans
le secteur de l’habitat
Vers un soutien modulé
aux entreprises
Par
Chahira Cheref
Par
Ziad Abdelhadi
n avant-projet de loi
d’orientation sur le développement de la Petite et
moyenne entreprise (PME) a été
adopté lors du dernier Conseil des
ministres qui s’est tenu mardi dernier sous la présidence du chef de
l’Etat, Abdelaziz Bouteflika.
Selon le communiqué du Conseil,
cet avant-projet est en substance
«une mise à jour législative qui
reflète l’importance grandissante
des PME/PMI pour la réalisation
dans notre pays, de la croissance,
la création d’emplois et la diversification de l’économie nationale».
Par le biais de ce texte, il est
proposé un soutien modulé aux
PME, notamment dans les filières
prioritaires et un appui aux investissements de ces entreprises qui
se consacrent à la recherche, à
l’innovation et à la sous-traitance.
A savoir aussi que ce nouveau
texte va faciliter entre autres l’émergence d’associations et de
groupements professionnels de
PME. Chose qui sans aucun doute
va favoriser le développement de
synergies de filières. Ce texte propose également un dispositif
public rénové pour le suivi et l’encouragement des PME à travers
l’Agence nationale de développement des PME et ses démembrements locaux.
A noter aussi que l’avantprojet de loi prévoit également la
création d’un fonds d’amorçage
destiné à accompagner financièrement les jeunes entreprises dans
leur premier pas. Soulignons que
l’élaboration de cette nouvelle loi
intervient après les résultats
mitigés de l’opération de mise à
niveau des PME, lancée sur le terrain en 2012, mais qui n’a pas
atteint ses objectifs. Faut-il rappeler au passage que se pro-
Photo : S. Zoheir
U
gramme, doté d’une enveloppe
financière de près de 386 milliards
de dinars, visait la mise à niveau
de 20 000 PME jusqu’ à fin 2014.
Mais en réalité seulement
4 000 PME ont adhéré à ce programme selon les chiffres de
l’Agence nationale de développement des PME (Andpme). Un
piètre résultat sur lequel s’était
prononcé le ministre de l’Industrie
et des Mines, Abdesselam
Bouchouareb, lors de l’assemblée
générale du Conseil national
consultatif pour la promotion de la
PME (CNC-PME) qui c’est tenu
en décembre 2014. Le ministre
avait estimé que «l’opération de
mise à niveau n’a pas atteint son
objectif. La responsabilité n’incombe pas aux hommes, mais
plutôt à l’organisation et aux
textes qui régissent ce programme». Le ministre avait aussi
annoncé à l’époque que la nouvelle loi allait donner non seulement un cadre meilleur pour la
création des PME et leur développement, «mais il s’agit surtout de
les protéger et réduire leur taux
important de mortalité», avait
indiqué le ministre. Toujours dans
ce même sillage le ministère de
l’Industrie a fait savoir lors de
cette même assemblée consultative
que près de 900 000 opèrent en
Algérie. «Un nombre très faible
par rapport au potentiel du pays et
aux objectifs du secteur», avait
relevé le ministère dans un communiqué distribué lors de l’assemblée. Il est utile de rappeler en fin
que le plan d’action du gouvernement vise la création d’environ
1 million de nouvelles PME durant
le quinquennat 2015-2019.
Z. A.
RECOMMANDATION DU CHEF DE L’ÉTAT LORS DE LA RÉUNION DU CONSEIL
DES MINISTRES MARDI
«Informer l’opinion publique sur les conditions
financières difficiles du pays»
Par
Karima Mokrani
LORS de la dernière réunion
du Conseil des ministres, mardi
dernier, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a
appelé «les responsables nationaux et locaux à redoubler d’efforts pour informer l’opinion
publique nationale sur les conditions financières difficiles que traverse le pays, ainsi que sur les
perspectives de croissance et
d’emplois que l’Algérie est
capable de réaliser à moyen
terme». Rien à cacher au peuple
pour la simple raison que le mensonge dans ce genre de situation
ne fera que créer davantage de
problèmes pour ne pas dire de
crises et fragiliser encore les institutions étatiques qui risquent de
perdre ainsi leur capital confiance
auprès du citoyen. Quand une
entreprise économique est sujette
à des difficultés financières, le
meilleur serait d’informer le personnel sur la situation réelle sur
tous les plans pour pouvoir travailler ensemble - chef d’entreprise et personnel - à la redresser
par une utilisation rationnelle des
moyens dont l’entreprise dispose.
L’implication de tous, convaincus
de la nécessité d’agir ensemble
pour le bien de l’entreprise et des
travailleurs, mènera sans doute
aucun à de meilleures solutions
peut-être non envisagées jusque
là. Lors de cette réunion du
Conseil des ministres, le chef de
l’Etat a insisté sur le travail de
proximité et le contact direct entre
les responsables locaux et les
citoyens pour justement éviter les
mauvaises interprétations de certains comportements des décideurs et surtout les rumeurs et les
supputations qui vont au-delà des
frontières du pays. Informer le
citoyen de la situation financière
du pays mais aussi des projets et
perspectives à venir est aussi une
manière de l’impliquer directement dans ce qui devait suivre
pour une sortie de crise salutaire.
Information juste et sans fard,
démocratie participative, implication directe ou indirecte dans la
prise de décision sinon dans l’élaboration des solutions alternatives,
l’interactivité permettent de réinstaurer le climat de confiance entre
l’administration et les administrés.
Chaque fois qu’il y a crise, en
Algérie ou ailleurs, la transparence et la disponibilité de l’information ont montré leur efficacité.
En parallèle, la rétention sur l’information ne fait que fausser le
diagnostic et les solutions et donc
retarder les bonnes solutions pour
ne pas dire compliquer davantage
une situation donnée. Les responsables locaux sont appelés à jouer
ce rôle primordial d’informer mais
ce travail n’incombe pas qu’à eux.
En effet, aussi bien les partis politiques, les associations représentant la société civile, les chefs
d’entreprises, les syndicats… jusqu’à l’enseignant dans son établissement du secondaire ou le
médecin dans le service des
urgences sont appelés à apporter
une contribution efficace en la
matière. Chacun à sa manière et
selon ses moyens. Il y va de la
santé du pays et des populations à
travers les 48 wilayas du pays.
Les responsables représentant les
différentes institutions et les organismes représentant la société
civile ne doivent pas laisser place
aux rumeurs et aux informations
mensongères.
K. M.
3
LE PRÉSIDENT de la
République, Abdelaziz Bouteflika, a
présidé, mardi dernier à Alger, un
Conseil des ministres qui a examiné et
approuvé plusieurs dossiers socioéconomiques. A cette occasion, le chef de
l’Etat a rappelé les efforts et investissements colossaux faits par l’Etat en
vue d’améliorer les conditions de vie
des citoyens dans les campagnes et
dans les villes, y compris pour l’éradication des bidonvilles et de l’habitat
précaire. Le président de la République a relevé qu’il serait irresponsable de laisser ces efforts et leurs
fruits remis en cause par des violations
des lois et règlements relatifs à l’habitat, l’urbanisme, aux normes de
sécurité sismiques ou contre les incendies. Aussi, le chef de l’Etat a-t-il
interpellé les autorités concernées,
centrales ou locales, sur la nécessité de
veiller au strict respect de l’ensemble
des règles relatives à l’urbanisme, à la
construction ainsi qu’à la sécurité des
immeubles y compris contre les incendies et les séismes. Le texte approuvé
par le Conseil des ministres concernant le secteur de l’habitat vient mettre
à jour les normes en vigueur en
matière de prévention et de sécurité
contre les risques d’incendie, dans les
locaux accueillant le public ainsi que
dans les bâtiments à usage d’habitation. Dans le cadre de la campagne de
débidonvillisation lancée par les autorités publiques, plusieurs bidonvilles
ont été éradiqués dans les grandes
villes du pays, dont Alger où le méga
bidonville d’Erramli, dans la commune de Gué de Constantine, a été
complètement rasé. Parallèlement, des
opérations de relogement sont programmées. A Alger, la 3 e phase de la
21e opération de relogement lancée
récemment a ainsi touché plus de
1 600 familles dans cinq circonscriptions administratives, sept communes
et 22 établissements scolaires occupés
par 33 familles. Par ailleurs, le Conseil
des ministres a également approuvé la
conclusion d’un marché de gré à gré
au profit de l’Office de promotion et
de gestion de l’immobilier (Opgi) de
la wilaya de Blida pour la réalisation
de 4 400 logements sociaux dans la
commune de Meftah (Blida). Le coût
du marché conclu entre l’Opgi de la
wilaya de Blida et l’entreprise Atlas
génie civil Company, un groupement
spécialisé dans les études et réalisations dans le Btph, est de 12 milliards
de dinars et le délai de réalisation est
arrêté à quatre années. Le lancement
de ce projet, à l’arrêt depuis près de
10 ans, est prévu au cours du second
semestre 2016. Pour rappel, les logements sociaux s’inscrivent dans la
poursuite du programme sectoriel de
l’habitat qui vise globalement à réaliser 1 787 139 logements publics,
toutes formules confondues. Ce programme comprend 724 090 logements publics locatifs (LPL), connu
sous l’appellation de logement social,
soit une part de 40% du volume global
des réalisations prévues par le secteur.
Cette formule a enregistré une
consommation financière de près de
42,23 milliards de dinars durant le premier trimestre 2016. Ces efforts permettent d’améliorer le cadre de vie des
citoyens et d’éradiquer progressivement l’habitat précaire en Algérie, qui
ambitionne de devenir un pays exempt
de bidonvilles.
C. C.
L ’ É V É N E M E N T
Jeudi 28 juillet 2016
UN VASTE PROGRAMME EST ENGAGÉ PAR LA COMMUNE
BILAN FINANCIER
DU 1ER SEMESTRE 2016
54 millions de dinars pour la réhabilitation
les cités au khroub
Ooredoo
poursuit
sa croissance
De notre correspondant à Constantine
A. Lemili
l’exception des cités
livrées à l’orée des
années 1990, toutes
celles de la ville du Khroub, et
elles sont nombreuses, sont
tombées dans un tel état de
décrépitude qu’on eut dit, si
l’opportunité était donnée à un
visiteur de se trouver en face,
des lieux abandonnés ou sinon,
toutes comparaisons gardées,
sortant d’une catastrophe
naturelle ou d’un conflit. Bien
entendu, l’idée n’est pas seulement de charger les pouvoirs
publics locaux, même si la
responsabilité de ces derniers
est intégrale sachant que leur
préoccupation autour de la
question du logement et surtout
du relogement dû à l’éradication
des bidonvilles et autres habitats
précaires a ravalé à chaque fois
aux calendes grecques les rares
velléités de réhabilitation du
parc logement plus ancien et
surtout de son environnement.
Autrement d’un cadre de vie qui
a pour conséquence de rendre
encore plus pesant le sentiment
d’oppression ambiante.
Le programme engagé par la
commune est donc ambitieux et
a surtout pour objectif de
redonner une apparence humaine
à la ville et au vu de l’ampleur
de la tâche, celui-ci a été réparti
en deux phases. La première
consistant à entamer les aménagements prévus au profit des
cités parmi celles livrées à la fin
des années 1970 et début des
années 1980 en l’occurrence les
Photo : A. Lemili
A
1 013 et 1 039 logements grâce à
une dotation estimée à 54 millions de dinars. Il s’agit, selon ce
que nous a indiqué ou confirmé,
mardi dernier, plan détaillé des
projets à l’appui, le directeur des
services techniques de la commune d’un «réaménagement
intégral des lieux avec une
reprise de l’environnement
immédiat des immeubles par la
réalisation d’espaces verts, de
voies de circulation piétonne, de
parkings, de placettes et
forcément de toutes les annexes
d’accompagnement dédiés aux
enfants, aux jeunes et les
familles». Les propos qui nous
sont tenus sont confirmés à hauteur de la cité des 1 039 logements où a été installé le chantier
et mieux encore où ont déjà été
entamés les travaux de décapage
d’un ancien terrain de football
jusque là goudronné et qui
devrait connaître une mue en
deux nouveaux espaces de jeux
consistant en un terrain de
football dit mateco et un autre
pour les autres sports collectifs
équipés d’installations idoines
amovibles selon leur utilisation
ponctuelle elle même relevant
d’une programmation qui sera
établie postérieurement.
Une fois cette première phase
terminée, la surface occupée
par le chantier devrait alors
accueillir un espace convivial
constitué d’équipements
ludiques destinés aux enfants :
balançoire, toboggan, dédale...
Les délais de réalisation pour
cette première phase est de 4
mois La population a évidemment très bien accueilli cette
opération, mais demeure
malheureusement éloignée des
préoccupations des responsables
de la commune qui ne voient pas
en retour son implication notamment par une attitude civique à
même de contribuer au bon
déroulement des travaux. Un
souci que partagent les responsables des entreprises de réalisation directement confrontés aux
états d’âme des habitants des
cités toujours peu enclins à
accepter, même avec une relative
bienveillance, les désagréments
ponctuels engendrés par des travaux qui exigent de temps à
autre à ce que ces habitants
condescendent à modifier un tant
soit peu leurs habitudes. Au
demeurant plus de mauvaises
habitudes que de bonnes.
A. L.
SELON LE MINISTÈRE DU COMMERCE
Les prix à l’importation des produits alimentaires en baisse durant les 4 premiers mois
Par
Bahia Aliouche
LES PRIX à l’importation
par l’Algérie des produits
alimentaires et agroalimentaires
ont, pour la grande majorité,
baissé durant les quatre premiers
mois de 2016 par rapport à la
même période de 2015, a appris
l’APS auprès du ministère du
Commerce. Dans la catégorie
des céréales, les prix ont reculé à
343 dollars/tonne (usd/t) pour le
blé dur (-28,2% par rapport à la
même période de 2015), à
200 usd/t pour le blé tendre
(-22,5%) et à 179 usd/t pour le
maïs (-14%). De son côté, le prix
d’achat des poudres de lait
s’est établi à 2 468 usd/t contre
2 996 usd/t (-17,6%). La baisse
des prix à l’importation a également touché le sucre roux à
339 usd/t (-15%) et les huiles
brutes pour l’industrie alimentaire à 616 usd/t (-27%). La
catégorie des produits d’épicerie
a vu son prix à l’importation
reculer à l’exception du thé
(+1,6%). Ainsi, les prix à
l’importation du concentré de
tomate ont reculé à 1 223 usd/t
(-25,6%) et le triple concentré de
tomate à 842 usd/t (-29,6%). Le
prix d’achat des cafés torréfiés a
enregistré sur les 4 premiers
mois une légère baisse à
17 158 usd/t (-4,5%), tandis que
les cafés non torréfiés ont reculé
à 2 071 usd/t (-12,6%). Le sucre
blanc a été importé à 501 usd/t
(-5,8%), le riz à 515 usd/t
(-13,4%), les pâtes alimentaires à
1 554 usd/t (-13,3%) et le lait
infantile à 6 797 usd/t (-2,1%).
Pour les légumes secs, des
baisses ont été observées pour
les pois secs à 552 usd/t (-29%)
et les haricots secs à 919 usd/t
(-34,7%). En revanche, les prix
d’achat des lentilles ont
augmenté à 1 071 usd/t (+11,6%)
et les pois chiches à 1 162 usd/t
(+8%). L’ail importé a enregistré
une forte hausse en s’établissant
à 1 667 usd/t (+52,35%). En ce
qui concerne les fruits frais, les
pommes ont été importées à 803
usd/t (+16,76%) et les bananes à
751 usd/t (+2%). Pour les
viandes et poissons, les prix à
l’importation ont été de
3 453 usd/t pour les viandes
bovines réfrigérées (-2,9%), de
3 040 usd/t pour les viandes
bovines congelées (-11,4%) et de
1 350 usd/t pour les poissons
congelés (-16,3%). Les principaux pays fournisseurs de
l’Algérie en poudre de lait sont
au nombre de 17, dont les
5 premiers sont la NouvelleZélande (27% des quantités
importées), l’Argentine (21%),
la France (19,4%), l’Uruguay
(12,1%) et la Pologne (8,9%).
Pour les huiles alimentaires
brutes, la quasi-totalité des quantités importées a été réalisée par
six principaux opérateurs, dont
une société privée qui demeure
en première position avec 58,7%
de la quantité totale importée. En
matière d’importation de sucre
roux, cette même société privée
est demeurée dominante en assurant 85,3% du total importé pour
une quantité de 509 556 t. Quant
au sucre blanc, il est constaté
qu’une autre société privée a
dominé ce marché à hauteur de
41,18% des importations de ce
produit alimentaire effectuées
durant les quatre premiers mois
de l’année 2016. Concernant le
café non torréfié, les principaux
importateurs sont au nombre de
sept avec 48,31% du total des
importations, alors que pour le
café torréfié, un seul importateur
a réalisé à lui seul plus de 26%
des quantités globales importées
pour cette denrée. En ce qui
concerne les fruits frais, il a été
importé pour près de 70 millions
dollars de bananes durant les
4 premiers mois 2016 (contre
65,2 millions dollars sur la
même période de 2015), et pour
36,7 millions dollars de pommes
(contre 55,2 millions dollars).
La facture a été de 8,5 millions
dollars pour les amandes décortiquées (contre 5,6 millions
dollars), de 8,7 millions dollars
de raisins secs (contre 7,1 millions dollars), et de 1,5 million
dollars d’abricots secs (contre
1,6 million dollars), alors que les
importations des pruneaux secs
se sont chiffrées à 2,9 millions
dollars (contre 4,2 millions dollars). Il est, par ailleurs, constaté
que la facture de l’ail importé a
fortement augmenté en passant à
près de 12 millions dollars
(contre 8,47 millions dollars).
B. A./APS
5
AVEC 13,4 millions
d’abonnés, 55,1 milliards de
dinars de revenus et 9 milliards
de dinars d’investissements,
pour ne citer que ces chiffres,
durant les six premiers mois de
l’année, Ooredoo-Algérie tient
le cap et s’assure une croissance
appréciable. Selon les résultats
financiers du premier semestre
2016 rendu public hier, que
l’opérateur de téléphonie mobile
poursuit sa croissance, portée
notamment par la consolidation
de sa position sur le marché
nationale dans le segment de la
téléphonie mobile de 3e génération, position confortée le lancement pré-commercial de la 4G.
Les revenus d’Ooredoo-Algérie
ont ainsi atteint 55,1 milliards
de dinars algériens au 1er
semestre 2016, contre 54 milliards de dinars algériens durant
le 1er semestre 2015, soit une
progression de 2%. Quant au
parc clients, il a progressé au
cours de cette période de référence pour atteindre 13,4 millions d’abonnés à fin juin 2016.
Le résultat avant intérêts,
impôts (taxes), dotations aux
amortissements et provisions
sur immobilisations (Ebitda)
s’est élevé à 20,7 milliards de
dinars algériens au 1er semestre
2016 contre 19,3 milliards de
dinars algériens au 1er semestre
2015, soit une progression de
7,3%. Les profits nets au cours
de la même période ont atteint
5,69 milliards de dinars contre
1,24 milliard de dinars en glissement. S’agissant des investissements d’Ooredoo-Algérie, ils
ont atteint au 1er semestre 2016,
9 milliards de dinars algériens.
Notons qu’Ooredoo-Algérie
représente au sein du Groupe de
télécommunications Ooredoo
10,2% du nombre d’abonnés et
12,3% des investissements globaux. Commentant le bilan de
ces six premiers de l’année, le
Directeur Général d’OoredooAlgérie, Joseph Ged, dira que
l’entreprise «poursuit sa croissance au 1er trimestre 2016
avec des résultats positifs
des principaux indicateurs
financiers en dépit d’une
conjoncture économique nationale et internationale particulière, ce qui lui permet de
confirmer son leadership sur le
marché de la téléphonie mobile
national». «Ooredoo s’engage à
maintenir sa position à la veille
du lancement imminent de la
téléphonie mobile de 4e génération», ajoutera-t-il. Pour l’opérateur, ces résultats traduisent la
fiabilité de sa stratégie de développement et d’investissement à
long terme en Algérie. «Cette
politique d’investissement efficace est appelée à se renforcer
notamment avec l’avènement de
la téléphonie 4G afin de continuer à contribuer au développement du secteur national de la
téléphonie mobile», soutient-il.
6
I D É E S
Jeudi 28 juillet 2016
Enfants d’Algérie
ÉDITORIAL
Le nouveau modèle de croissance
économique algérien
Par
Noureddine Khelassi
Y A-T-IL un nouveau modèle de croissance économique en
Algérie ? Sans doute puisque le président de la République en parle et
qu’on en discute en Conseil des ministres. Son plus récent communiqué
a en effet indiqué que le gouvernement, réuni par le chef de l’Etat, a
entendu et débattu, entre autres, une communication du ministre des
Finances sur le «nouveau modèle de croissance économique». On
apprend aussi que ce néo-modèle économique algérien est une
«approche élaborée par des experts nationaux» et «débattue par la
Tripartite réunie en juin dernier puis consolidée par le Gouvernement». Comprendre qu’il s’agit bien ici d’une approche consensuelle.
Mais relativement consensuelle étant donné que l’opposition politique
n’y a pas dit son mot. Mais bon, le résultat relève tout de même d’un
consensus aussi relatif soit-il. Mais ne chipotons pas et concentronsnous sur le réel. Et ce réel, tel que défini en Conseil des ministres
«s’appuie sur une politique budgétaire rénovée, appuyée sur une
amélioration des recettes de la fiscalité ordinaire de sorte qu’elle
puisse couvrir, à l’horizon 2019, les dépenses de fonctionnement ainsi
que les dépenses incompressibles d’équipements publics». De même
qu’elle soit en mesure d’assurer «une réduction sensible du déficit du
Trésor à la même échéance». Et se baser «sur une mobilisation de
ressources additionnelles sur le marché financier local, à l’image de
l’emprunt obligataire lancé il y a quelques semaines». Ce Nmce
algérien a des objectifs. Ils consistent notamment, selon les termes
mêmes du Conseil des ministres, «à privilégier dans les
investissements publics ceux destinés aux infrastructures générant un
effet d’entraînement sur les capacités productives du pays, tout
comme ils consistent à investir dans les secteurs à forte valeur ajoutée
tels que les énergies renouvelables, l’agro-industrie, les services,
l’économie numérique et celle du savoir, l’industrie en aval des
hydrocarbures, ainsi que les mines». Les secteurs-cibles sont donc
identifiés. Le Nmce marchera donc sur deux jambes : tout en explorant
des secteurs porteurs d’avenir ainsi identifiés, il s’appuiera aussi sur
«la reprise de la production des hydrocarbures» et sur «une
stimulation de la création d’entreprises par la poursuite de
l’amélioration du climat des affaires», de même que «l’ouverture des
secteurs non stratégiques à l’investissement privé et public, ainsi que la
promotion des exportations hors hydrocarbures». Le Conseil des
ministres en est quasiment convaincu, sûr même, «cette démarche
générera une croissance économique plus soutenue de 3,5% en 2016 et
de 4% en 2017». Tout en privilégiant les domaines à forte valeur
ajoutée, créateurs de richesses et d’emplois, le nouveau modèle de
croissance économique sera toujours social. C’est-à-dire redistributeur
et solidaire avec les moins nantis et surtout les plus démunis, dans la
tradition algérienne de solidarité nationale. Et c’est le président de la
République qui a affirmé lui-même qu’en dépit de «la crise financière
aiguë découlant d’un effondrement mondial des prix des
hydrocarbures ces deux dernières années, l’Algérie entend
sauvegarder et renforcer la dynamique de croissance qu’elle a
développée, ces dernières années, tout en veillant à préserver et à
affiner sa politique de justice sociale».
N. K.
Quotidien national d’information
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Ameyar Kheïreddine, Cherif Tifaoui,
Hassen Bachir-Cherif, Baya Gacemi, Djamel Djerad
Tous les documents remis au journal ne peuvent faire l'objet d'aucune
réclamation, sauf accord préalable avec la direction.
Par
Brahim Senouci*
ls avaient encore le visage poupin de la prime
enfance, mais un regard blasé d’adulte.
«Parkingueurs» voués aux ruelles délaissées
par leurs aînés parce que peu profitables, ils
maniaient avec aisance la gouaille oranaise et le
bâton, principal attribut de leur fonction. Vendeurs ambulants de fruits et légumes, ils glissaient avec dextérité leur carriole dans le flot
incessant des voitures, l’œil aux aguets pour
éviter la rencontre malencontreuse avec la police
et le drame d’une mise en fourrière. Sans profession, ils se faufilaient dans les allées des marchés, sous les arcades encombrées, peut-être en
quête du menu produit d’un vif chapardage. Ils
offraient leurs services aux chalands encombrés
de leurs courses et, pour quelques dinars, ils les
soulageaient de ces pesants bagages qu’ils peinaient ensuite à porter au bout de leurs bras graciles. L’été, ce sont les plages qui les attiraient.
Une sorte de modus-vivendi les poussait vers les
plages surpeuplées, essentiellement jeunes et
masculines, des stations balnéaires
d’Aïn El Turk plutôt que celles, plus lointaines,
prisées par les familles. Ils s’y sentaient dans leur
élément. Une sorte de pudeur instinctive les incitait en revanche à conserver une distance respectueuse à l’égard de leurs aînés, en particulier
quand ils étaient «en famille». Réciproquement,
l’attitude des aînés à leur égard était empreinte
d’empathie. Le dialogue se nouait facilement, sur
un ton plaisant et détendu.
I
Les choses sont en train de changer...
Ces plages du littoral, certes plutôt malpropres et non entretenues, avaient gardé un
aspect sauvage. Les gens qui les fréquentaient
organisaient de temps à autre des campagnes
d’assainissement qui leur offraient quelques
jours durant le plaisir de la jouissance d’un lieu
propre. De temps en temps, un courrier adressé
au maire de la commune rappelait ce dernier à
ses devoirs, en particulier celui de la collecte des
ordures.
Depuis quelques années, on a vu apparaître
sur les flancs rocheux des constructions remarquablement laides, baptisées «garages à
bateaux», ce que démentent la présence d’étages
ainsi que les dalles de sol et faïences qui s’étalent
sur les façades de ces «garages». Une vie s’est
organisée autour de ces constructions. Les propriétaires ont une vie sociale apparemment très
riche au vu du nombre et de la diversité de leurs
visiteurs. Naguère, on empruntait un escalier
sommaire qui descendait tout droit jusqu’à la
plage. Cet escalier est désormais bordé de
constructions approximatives, à telle enseigne
qu’en l’empruntant, on a le sentiment de violer
l’intimité d’une (grande !) famille... Les codes
aussi ont changé. Les maillots de bain se sont
raréfiés sur la plus grande partie de la plage. Ils
ne sont admis par l’usage que sur une enclave
«protégée» par un statut tacite.
Ce changement de physionomie s’est
accompagné de la levée du fameux modusvivendi qui interdisait de fait les plages du littoral aux enfants non accompagnés de leurs
familles. Les «garages à bateaux», la mise au
goût du jour de nouveaux «canons de la
décence», l’uniformisation des tenues et la combinaison d’une masculinité agressive et d’une
féminité discrète ont fait disparaître les raisons
de la réserve qui maintenait ces enfants loin de
ces lieux.
En ce lundi après-midi, nous avons eu une
idée assez précise de la signification de la levée
de cet embargo et d’une nouvelle «relation»
entre enfants et aînés. Nous étions en train de
deviser entre amis, allongés sur nos serviettes
posées à même le sable. Deux jeunes frères, du
style de ceux décrits plus haut, suppléent l’absence temporaire de leur père et proposent aux
estivants les traditionnels parasols, chaises et
tables. Ils le font avec délicatesse, sans insistance. Une bande de très jeunes enfants (la plupart ont moins de sept ans !) déboulent au pas de
course et les prend à partie. Témoins de
l’incident, nous essayons de ramener le calme en
invitant ces gamins à rentrer chez eux. Non
seulement ils refusent d’obtempérer mais encore,
ils nous adressent un chapelet d’injures d’une
vulgarité extrême. Deux femmes accourent.
Nous pensons qu’elles vont remettre de l’ordre et
ramener leur progéniture à la raison. En fait,
elles viennent «enrichir» le vocabulaire de leurs
rejetons en nous traitant de tous les noms et en
nous promettant un «cassage de gueule» dans les
règles de l’art si nous empêchons leurs enfants
de sévir comme bon leur semble car «la plage est
à tout le monde». Lassées elles-mêmes de leurs
propres vociférations, elles finissent par s’en
aller, non sans nous vouer aux flammes de
l’Enfer.
Ces enfants sont différents de ceux que nous
connaissions. Dès leur plus jeune âge, ils sont
«éduqués» pour vivre dans une jungle. Ils ne
perçoivent les autres que sous les traits d’ennemis. Ils ne sont pas représentatifs, pas encore.
Mais à laisser aller le bateau sur son erre, nous
risquons de nous retrouver demain face à une
population formatée par la violence, la haine et la
légitimation d’un rigorisme religieux absolu.
C’est maintenant qu’il faut veiller au grain si on
veut s’éviter des réveils très douloureux... B. S.
* Ecrivain, maître de conférences et militant
algérien. Professeur de sciences physiques à
l’université de Cergy-Pontoise en France.
AADL2 : la date de versement de la 2e tranche
tributaire des nouveaux prix
Suite de la page 1
Il est prévu ainsi la distribution de 20 000 à
22 000 logements d’ici à la fin de l’année, à travers plusieurs wilayas, à savoir Khenchela,
El Bayadh, Tipasa, Batna, Mostaganem, Aïn
Témouchent, Bechar et Oran, outre la capitale où
il est prévu la distribution de 10 000 à
12 000 unités. Lors de sa visite, M. Tebboune
s’est rendu sur le site Aadl de Ouled Fayet où
1 069 logements location-vente devraient être
réceptionnés en septembre, après finalisation des
travaux d’aménagements tels l’éclairage et les
espaces verts. Concernant le site Aadl de Djenan
Sfari (1 500 logements location-vente), le
ministre a décidé de reporter la distribution de ce
quota en raison du non raccordement au gaz
naturel. «Il est inconcevable de livrer des logements non raccordés aux réseaux d’eau potable,
de gaz et d’électricité», a indiqué le ministre qui
a souligné qu’il est «important que les cités
soient dotées de toutes les commodités néces-
saires». M. Tebboune a également inspecté les
travaux de réalisation de logements à Sidi
Abdellah, où il a annoncé que le premier quota
de logements de la nouvelle ville serait livré en
décembre. «Ce quota constituera le cœur de la
nouvelle ville qui revêt un cachet urbain particulier», a précisé le ministre. Concernant ce site, il
a tenu à préciser que le premier quota de la nouvelle ville est doté de structures publiques, de
locaux commerciaux et autres utilités. Il a également souligné que l’exploitation des espaces
commerciaux est en cours d’examen en coordination entre le ministère du Commerce et
l’Agence nationale de soutien à l’emploi des
jeunes (Ansej). Pour ce qui est des aires de loisirs, des projets proposés par des privés ont été
approuvés en attendant leur concrétisation sur le
terrain. Le lancement d’un appel d’offres relatif à
la réalisation de deux grandes tours commerciales de 40 étages est en cours d’examen, a
conclu le ministre.
H. Y.
R É G I O N S
Jeudi 28 juillet 2016
LA WILAYA S’EST CLASSÉE PREMIÈRE AUX EXAMENS DE FIN D’ANNÉE
LA SÉCHERESSE
A ENCOURAGÉ
LE TRAFIC
Tizi Ouzou : le secret de la réussite scolaire
8 000 quintaux
de blé saisis
en deux ans
à M’sila
Par
Algérie presse service
a wilaya de Tizi Ouzou
occupe ces dernières
années le haut du podium
du classement national aux
résultats des examens de fin
d’année pour les trois cycles du
cursus scolaire, (5 e , BEM et
Bac), suscitant moult interrogations sur le secret de cette réussite. L’annonce cette année
encore, que les élèves de cette
wilaya ont brillé aux examens de
fin d’année permettant à Tizi
Ouzou de maintenir sa première
place du classement national sur
les 47 wilayas, a suscité des
réactions mitigées entre félicitation et «doutes» enflammant le
débat tant dans la rue que sur les
réseaux sociaux. La réponse à
ces interrogations a été la même
pour toutes les personnes rencontrées par l’APS. «Il n’y a pas
de formule magique. Le secret de
cette réussite est le travail, et le
travail seul», s’accorde-t-on à
dire. Selon le directeur de wilaya
de l’éducation (DE), Belkadi
Djamel, quatre facteurs ont
contribué à l’obtention, par la
wilaya, de ces résultats. Il s’agit
de l’encadrement pédagogique et
administratif et sa stabilité, l’implication des autorités locales
dans l’amélioration du secteur de
l’éducation, le suivi des élèves
par leurs parents et enfin le suivi
à tous les niveaux (pédagogique,
administratif, de la formation…).
M. Belkadi a également souligné
le rôle du préscolaire dans
l’amélioration du niveau et des
résultats obtenus. Dans la wilaya
de Tizi Ouzou, tous les élèves
qui arrivent en première année
moyenne on fait le préscolaire,
a-t-il indiqué. Le préscolaire
permet à l’élève d’avoir une
meilleure capacité d’adaptation
et d’intégration dans le milieu
scolaire, ainsi qu’un bagage
pédagogique pour entamer sur de
bonnes bases le cursus scolaire.
Pour améliorer la qualité, la
direction de l’éducation a organisé durant l’année scolaire
écoulée, deux regroupements
psychopédagogiques sur le
Photo : S. Zoheir
L
thème «Comment aborder un
sujet d’examen», d’une durée
d’une semaine chacun au profit
de 176 meilleurs élèves des
classes terminales. «Tous les
élèves qui ont pris part à cet
examen, ont décroché leur
bac, dont 90% ont obtenu une
moyenne de plus de 14/20 à
cet examen», s’est félicité
M. Belkadi. S’agissant de
l’apport des autorités locales,
il a rappelé que la wilaya de
Tizi Ouzou (élus et administration) accorde une attention particulière au secteur de l’éducation,
placé depuis des années
parmi les secteurs stratégiques et
auquel des enveloppes
financières jugées importantes
ont été consacrées sur les budgets de wilaya, afin d’améliorer
les conditions de scolarisation
et créer un environnement
favorable aux études. M. Belkadi
citera le renforcement des
infrastructures existantes tout en
réhabilitant les anciens établissements et en remplaçant ceux qui
étaient construits en préfabriqué
par d’autre en dur. Cela à
permis à la wilaya de réaliser
l’un des plus faibles taux d’occupation des classes au niveau
national et qui est de moins de
20 élèves/classe en moyenne
pour les trois cycles confondus.
Abordant la question de la
correction des copies, il a
observé que celle-ci ne se
fait pas au niveau de la wilaya
de Tizi Ouzou et que chaque
matière est corrigée dans une
wilaya différente. «Il est impossible pour un correcteur de
savoir la provenance des copies
car l’anonymat est fait au niveau
du centre de regroupement qui
distribue les copies sur les
centres de correction», a-t-il
relevé. Rencontrée au lycée
El Khensa de la ville de
Tizi Ouzou, Kesraoui Farida,
conseillère de l’éducation, a
indiqué à l’APS que les élèves
ne visent pas le Bac seulement,
mais voient au-delà. «Ils ont des
projets d’avenir et travaillent
non pas seulement pour décrocher le Bac, mais pour obtenir
une bonne moyenne qui leur permettrait de s’inscrire dans la
filière de leur choix», a-t-elle
expliqué, soutenant que les
élèves ont aussi conscience de
l’importance d’un diplôme qu’il
soit universitaire ou professionnel pour s’insérer dans la vie
professionnelle. De son côté, la
directrice de ce même établissent, Djebar Djamila, a mis en
évidence le «climat de concurrence» créé par ce taux de réussite au Bac, poussant les élèves à
fournir plus d’effort afin de ne
pas faire partie de «la minorité
qui échoue».
Du haut de ses 17 printemps,
Touzari Maya a fait le bonheur
de ses parents, de la commune de
Boghni où elle réside et de la
wilaya de Tizi Ouzou en décrochant la meilleure moyenne au
baccalauréat à l’échelle de
wilaya avec 18,82/20 dans la
filière sciences expérimentales
au Technicum de Boghni. Elle a
estimé que le secret de la réussite
est d’être à jour dans ses
révisions. «Il faut être à jour et
réviser chaque soir après les
cours et ne pas laisser les
révisons à la dernière minute»,
a-t-elle conseillé. La volonté est
aussi un facteur important pour
la réussite, a-t-elle ajouté.
Ses parents ont confié que Maya
a toujours obtenu de bons résultats depuis le cycle primaire, et
que sa réussite est le «fruit» et le
résultat logique de ce travail.
APS
«Pas question d’enseigner les matières scientifiques en français»
Suite de la page 1
Lors d’un point de presse qu’elle a animé
au salon d’honneur du siège de la wilaya,
rallié après une courte visite de travail dans
certains établissements relevant de son secteur, la ministre a mis les points sur les «i»,
suite notamment à une campagne féroce qui
l’a ciblée sur les réseaux sociaux, menée par
ceux qui veulent maintenir l’école algérienne
comme la plus grande unité de fabrication de
délinquants, de terroristes et d’analphabètes.
«Au ministère de l’Education, il n’est pas
question d’enseigner les matières scientifiques en langue française. Nous voulons
intégrer la terminologie en langues
étrangères, le français et l’anglais, dans
l’enseignement des matières scientifiques au
niveau du cycle secondaire, mais l’enseignement se fera toujours en arabe», a affirmé
Nouria Benghabrit pour qui l’élève et ses
intérêts pédagogiques doivent être au centre
des préoccupations des responsables. Voilà
qui est clair et susceptible de faire taire la
mauvaise foi de ses détracteurs visibles et
leurs commanditaires tapis dans l’ombre.
En outre, pour la ministre de l’Education,
il s’agit de mieux préparer l’écolier à
l’enseignement supérieur. «Après dix ans de
français et sept ans d’anglais et grâce à la
nouvelle mesure concernant l’enseignement
des matières scientifiques dans les lycées,
l’élève pourra faire face à tous les
obstacles qu’il rencontrera éventuellement à
l’université», a-t-elle précisé, avec sa
sérénité habituelle.
Mme Benghabrit a également évoqué le
concours de recrutement des 28 000 enseignants qui a eu lieu le 30 avril dernier. Se
déclarant fière d’avoir réussi l’organisation
de ce concours qui a eu lieu dans la transparence, contrairement aux concours précédents, elle fera savoir que cet examen est une
mise hors d’état de nuire des vieilles
pratiques qui ont été autant de scandales que
de concours. «Nous ne voulons plus de
beni-âamisme et des interventions, parce que
nous ne pouvons pas avoir un enseignement
de qualité si nous n’avons pas un recrutement de qualité», a-t-elle asséné en réponse à
la question d’un confrère qui évoquait les
accusations de fraude lancées autour de ce
concours qui a fait couler beaucoup d’encre.
A propos de la fraude qui a gravement
entaché la première session de l’examen du
baccalauréat et qui a perturbé les candidates
et les candidats, la ministre de l’Education a
fait savoir qu’un groupe de travail est déjà à
pied d’œuvre pour faire des propositions susceptibles de combattre ce fléau, sous tous ses
aspects. «Dès le mois de septembre, nous
allons soumettre au gouvernement, par le
biais du ministère de la Justice, l’idée d’intégrer dans le code pénal, la fraude au niveau
virtuel», a indiqué M me Benghabrit qui
compte mettre la pression sur les fraudeurs
utilisant Internet et les réseaux sociaux dans
leurs actions de fuites des sujets d’examen et
des réponses.
M. B.
7
PAS MOINS de 8 000 quintaux de blé tendre ont été saisis
ces deux dernières années à
M’sila par le groupement territorial de la Gendarmerie nationale et les services de la Sûreté
de wilaya dans 80 affaires liées
au de trafic et détournement de
produits soutenus par l’Etat, ont
indiqué, hier, des bilans de ces
deux corps constitués. Selon les
enquêteurs, les contrebandiers
vendent le quintal de blé tendre
détourné pour constituer un aliment du bétail à 4 000 DA,
alors qu’habituellement le
quintal de la même céréale est
cédé à 2 000 DA pour sa transformation en farine ou semoule.
Dans l’objectif de faire face
à un phénomène qui prend de
l’ampleur dans la capitale du
Hodna et afin de préserver un
produit stratégique subventionné par l’Etat, le commandement de la Gendarmerie
nationale de M’sila avait saisi,
au cours des deux dernière
années, les services de la wilaya
afin de prendre les mesures
d’urgence pour arrêter «cette
hémorragie qui menace l’économie nationale», ont rappelé
les services de la Gendarmerie
nationale. La même source a
ajouté que des enquêtes ont été
déclenchées à travers la wilaya
de M’sila afin de déterminer
l’origine de ces «transactions
douteuses».
La sécheresse qu’endure la
wilaya de M’sila depuis plus
d’une décennie a provoqué une
diminution sensible des parcours obligeant souvent les éleveurs à recourir à des solutions
d’échange dont l’utilisation du
blé dur et tendre comme aliment
de bétail. Un procédé qui a
amplement favorisé le trafic et
le détournement d’un produit
soutenu par l’Etat, a-t-on noté.
Selon les services agricoles
(DSA) de la capitale du Hodna,
la diversification et l’augmentation de la production des fourrages est le meilleur moyen
pour mettre un terme au trafic
de blé. Les mêmes services ont
souligné que la sensibilisation
des agriculteurs quant à la
nécessité de réserver des parcelles de terre au niveau de
leurs exploitations agricoles
pour la plantation des fourrages
verts, avoine, orge et luzerne
notamment ainsi que la création
des périmètres irrigués exclusivement pour la production des
fourrages verts sont autant de
solutions pour contrecarrer ce
trafic. Actuellement, la production annuelle de la wilaya de
M’sila en matière fourragère ne
dépasse pas, en dépit des efforts
consentis, un million de quintaux, alors que la consommation
est de l’ordre de dix millions de
quintaux pour un cheptel qui
s’élève à plus de trois millions
de têtes.
APS
8
C O N J O N C T U R E
Jeudi 28 juillet 2016
APRÈS LA CHUTE DES VENTES D’IPHONE
Apple cherche de nouveaux relais de croissance
Par
Agence France presse
pple a publié mardi des
résultats trimestriels
confirmant l’urgence de
trouver un nouveau relais de
croissance après l’iPhone, dont la
baisse des ventes entraîne de
fortes chutes des bénéfices et des
revenus.
Le groupe informatique
américain a écoulé 40,40 millions
d’unités de son appareil vedette
sur les trois mois achevés fin
juin, troisième trimestre de son
exercice décalé. C’est 15% de
moins qu’un an plus tôt, et le
second trimestre d’affilée de
recul, selon les résultats trimestriels publiés ce mardi 27 juillet.
Le prix moyen de vente a aussi
baissé, un signe selon les analystes que les consommateurs
privilégient les modèles moins
haut de gamme de la marque à la
pomme, comme le plus petit et
moins cher iPhone SE dont le
patron du groupe, Tim Cook, a
d’ailleurs salué le «lancement
très réussi» fin mars. Résultat: le
bénéfice net trimestriel a plongé
de 27% à 7,8 milliards de dollars
et le chiffre d’affaires de 15% à
42,4 milliards.
L’iPhone n’est en outre pas le
seul appareil en vue d’Apple à
montrer des signes de faiblesse.
Les ventes trimestrielles de la
tablette iPad sont également
en baisse de 9% sur un an à
9,95 millions d’unités, et celles
des ordinateurs Mac de 11% à
4,25 millions. Pour Neil Saunders de la société de recherche
Conlumino, ces baisses généralisées sont «caractéristiques
d’une entreprise qui, tout en
ayant toujours beaucoup de
succès, a simplement perdu
l’avantage qui persuadait autrefois les consommateurs de renouveler en permanence leurs
appareils pour d’autres plus coûteux». «S’il veut revenir à une
croissance stellaire, Apple a
besoin soit d’un changement
radical dans sa ligne de produits
existants, soit de sortir un appareil totalement nouveau qui crée
un tout nouveau marché», ajoutet-il, évoquant «des créneaux
technologiques émergents comme la réalité virtuelle - où
Apple pourrait être à la pointe
des développements». «La réalité
augmentée peut être quelque
chose d’énorme», a d’ailleurs
assuré Tim Cook mardi aux analystes, indiquant qu’Apple y
investissait «beaucoup». «Nous
Photo : DR
A
pensons qu’il y a des choses
super pour les consommateurs et
une très bonne opportunité commerciale», a-t-il expliqué, relevant que l’aspect primordial était
de s’assurer que les produits de la
marque à la pomme fonctionnaient bien avec ceux d’autres
développeurs : «C’est la raison
pour laquelle vous voyez tant
d’iPhone dans la nature actuellement en train de chasser des
Pokémons».
Tim Cook a aussi fait des
commentaires de nature à
alimenter les spéculations
récurrentes sur un projet dans
l’automobile («Titan») en
revenant sur l’investissement
d’un milliard de dollars réalisé au
printemps dans la société
chinoise Didi, rivale du service
américain de réservation de
voiture avec chauffeur Uber.
«C’était un investissement
inhabituel» pour Apple, a-t-il
reconnu. Il a évoqué «un très bon
investissement financier», mais
aussi noté : «Nous pensons qu’il
y a des choses stratégiques que
les deux entreprises peuvent faire
ensemble sur la durée».
En attendant, Apple n’a sorti
récemment qu’une seule vraie
nouveauté : sa montre connectée
Apple Watch l’an dernier.
Il n’a jamais divulgué les
chiffres de ventes, mais le
cabinet de recherche IDC a
estimé qu’elles avaient plongé de
55% sur le trimestre achevé fin
juin, et la division à laquelle l’appareil est intégré a vu ses revenus
diminuer de 16% sur un an.
Faute de mieux, la direction
d’Apple vante donc beaucoup
ces derniers mois ses services
comme Apple Pay (paiements)
ou Apple Music, son offre de
musique en ligne qui a justement
annoncé mardi avoir commandé
une série de 16 épisodes basée
sur le populaire programme de
CBS «Carpool Karaoke», où des
célébrités allant d’Adele à
Michelle Obama chantent dans
un véhicule en train de rouler.
Apple peut en effet se
féliciter d’une croissance de
19% ce trimestre dans les
services. Avec seulement
6 milliards de dollars de chiffre
d’affaires, c’est toutefois encore
trop peu pour compenser le recul
de tout le reste. L’action Apple
gagnait malgré tout presque 7%
vers 23h10 GMT dans les
échanges électroniques suivant la
clôture de Wall Street. Les investisseurs applaudissaient le fait
que les principaux résultats
financiers soient supérieurs aux
attentes des analystes.
Le bénéfice par action, qui
sert de référence aux Etats-Unis,
a notamment dépassé leur
prévision moyenne de 4 cents, à
1,42 dollar. Et la prévision de
chiffre d’affaires pour le
trimestre en cours est également
plus optimiste que prévu : Apple
vise 45,5 à 47,5 milliards,
quand les analystes tablaient
jusqu’ici sur le bas de cette
fourchette.
AFP
SUITE À DES POLÉMIQUES AUTOUR DE SON LEADERSHIP ET SA RÉMUNÉRATION
Ericsson évince son directeur général
Par
Sven Nordenstam de Reuters
ERICSSON a annoncé lundi
le départ avec effet immédiat de
son directeur général, Hans V
estberg, poussé vers la sortie par
d’influents actionnaires du
groupe suédois après des mois de
polémique autour de son
leadership et de sa rémunération.
Le directeur financier
d’Ericsson, Jan Frykhammar,
assurera l’intérim à la direction
générale le temps de trouver un
successeur, a fait savoir l’équipementier télécoms.
Hans Vestberg, qui était en
poste depuis six ans, soit plus
longtemps que ses trois
prédécesseurs, était sur la sellette
depuis plusieurs mois, en particulier après la chute de 15% du
cours de l’action Ericsson qui
avait suivi la publication des
résultats du premier trimestre.
Des porte-parole des sociétés
d’investissement Investor et
Industrivarden, les deux principaux actionnaires d’Ericsson, ont
confirmé être derrière la décision
du conseil d’administration.
Stefan Stern, porte-parole
d’Investor, a précisé que le
conseil avait pris sa décision à
l’unanimité dimanche. L’action
Ericsson a gagné jusqu’à
5,9% en réaction au départ de
Vestberg et elle conservait à la
mi-journée un gain de 2,76% à
65,15 couronnes suédoises.
Dans un communiqué, Leif
Johansson, le président
d’Ericsson, rend hommage au
directeur général sortant mais
ajoute que le conseil d’administration a jugé nécessaire de
recruter un nouveau dirigeant, à
l’intérieur ou à l’extérieur du
groupe, pour «impulser la
prochaine phase du développement d’Ericsson.»
La révocation de Hans
Vestberg intervient à peine une
semaine après la publication de
résultats du deuxième trimestre
inférieurs aux attentes, avec un
septième trimestre consécutif de
contraction du chiffre d’affaires.
Le lendemain, le quotidien
économique Dagens Industri,
citant des sources non
identifiées, rapportait que les
deux principaux actionnaires
d’Ericsson considéraient que
Vestberg devait démissionner
dès qu’un successeur aurait été
recruté. «Personnellement, je
pense que le groupe choisira un
candidat externe, qui apporterait
son carnet d’adresses et un
savoir-faire extérieur»,
commente Mathias Lundberg,
analyste chez Swedbank.
Hans Vestberg s’était aussi vu
reprocher l’utilisation d’un avion
de l’entreprise pour se rendre à
des événements sportifs et sa
nomination à la présidence du
Comité olympique suédois, au
moment où Ericsson traversait
des difficultés et revoyait sa
stratégie. Il s’était défendu en
assurant qu’il voyageait
accompagné de clients et que sa
fonction au Comité olympique
n’interférait pas avec ses
obligations professionnelles.
En juin, le quotidien Svenska
Dagbladet a ajouté à ses soucis
en révélant qu’Ericsson faisait
l’objet d’une enquête aux
Etats-Unis sur des soupçons
de corruption en Chine
lors de contrats remontant
à trois ans.
Reuters
Le Royaume-Uni a connu une embellie pré-Brexit
SELON les dernières
statistiques portant sur la période
«pré-Brexit», la croissance au
Royaume-Uni a fait preuve
d’une belle santé : la progression du PIB y a accéléré de
manière inattendue à 0,6% au
deuxième trimestre, après
0,4% au premier, a annoncé ce
mercredi l’Office des statistiques
nationales (ONS). Ces chiffres
portent en effet sur les trois mois
d’avril à juin et concernent donc
- pour l’essentiel - la période
précédant le référendum du
23 juin, qui s’est traduit par un
vote en faveur d’une sortie du
pays de l’Union européenne.
Les économistes tablaient sur
une croissance de 0,5%, selon un
consensus établi par Bloomberg,
et certains attendaient même une
stagnation de l’économie, imaginant que la prudence d’avant
référendum aurait conduit à des
gels des investissements et des
embauches des entreprises, qui
semblent finalement ne s’être
pas matérialisés. «La plupart
des gens pensaient que le
Royaume-Uni voterait pour
rester dans l’UE donc les
craintes d’avant vote n’ont pas
été aussi intenses que ce que l’on
craignait», a expliqué Alan
Clarke chez Scotiabank. En
rythme annuel, la croissance à
2,2%, sa meilleure performance
depuis le deuxième trimestre
2015, contre 2,0% attendu par
les économistes.
Cette performance de
l’économie britannique est pour
l’essentiel due à la plus forte
progression de la production
industrielle trimestrielle depuis
1999 (2,1%), mais aussi à celle
des services et de la construction
en avril, mais cet effet s’est
largement dissipé en mai et juin,
à l’approche du référendum.
Le Royaume-Uni devrait
maintenant entrer dans une
période de turbulences postBrexit, qui pourrait se traduire
par une récession. Vendredi
dernier, le premier indicateur
publié depuis le Brexit -l’indice
des directeurs d’achats «PMI»
composite du cabinet Markit- a
été de ce point de vue de mauvaise augure : «Le mois de
juillet a été marqué par une
détérioration spectaculaire de
l’économie, avec l’activité des
entreprises chutant au rythme le
plus rapide depuis le pic de la
crise financière mondiale début
2009», avait alors commenté
Chris Williamson, économiste en
chef de Markit. Une enquête
réalisée par Reuters auprès
d’économistes a également
montré la semaine dernière
qu’ils s’attendent à ce que la
Grande-Bretagne tombe en
récession dans l’année à venir.
La Banque d’Angleterre (BoE),
qui prévoyait une croissance de
0,5% au deuxième trimestre, a de
son côté laissé entendre qu’elle
pourrait baisser ses taux
directeurs, pour la première fois
depuis 2009, dès la réunion de
son comité de politique
monétaire de la semaine
prochaine.
Mais «il est clair que nous
entrons dans les négociations
pour quitter l’UE en position
de force économiquement»,
s’est félicité le nouveau chancelier de l’Echiquier, Philip
Hammond, au vu des dernières
statistiques.
In lesechos.fr
C O N J O N C T U R E
Jeudi 28 juillet 2016
9
CHINE
La croissance se stabilise au deuxième trimestre
Par
Romaric Godin
a croissance de l’économie
chinoise s’est stabilisée au
deuxième trimestre, selon
les premiers chiffres publiés par
les autorités de Pékin. Entre mars
et juin, le PIB chinois a progressé
de 6,7% sur un an, soit le même
rythme qu’au premier trimestre.
Le consensus des économistes
tablait sur une hausse de 6,6%.
Malgré la prudence avec laquelle
il convient de prendre ces
données, le chiffre a plutôt rassuré. Sur un trimestre, la croissance est de 1,8% contre 1,2% au
premier trimestre. Mais il laisse
de grandes incertitudes ouvertes
sur la solidité de l’économie chinoise.
La croissance du deuxième trimestre a principalement été
portée par deux éléments : les
ventes au détail qui progressent
de 10,6% sur un an en juin et
10% en mai et la consommation
publique qui grimpent de 19,9%
sur un an en juin et de 17,6% en
mai. Ce soutien public aux
dépenses d’infrastructure, notamment, a permis de soutenir la
croissance du secteur secondaire
qui progresse de 6,3% sur un an
contre 5,8% au premier trimestre.
En revanche, le secteur privé
demeure clairement en difficulté.
L’investissement dans les secteurs de l’acier et de la métallurgie continue de se contracter,
Photo : DR
L
signe de la poursuite des surcapacités de production. L’ensemble
de l’investissement privé est,
d’ailleurs, stagnant sur le mois de
juin en rythme annuel, contre une
progression de 10% à la fin de
2015, malgré le soutien de la
Banque populaire de Chine qui a
encouragé les prêts à l’économie.
La croissance chinoise est
donc devenue très dépendante de
la relance publique. La principale
question est de savoir quand le
secteur privé pourra prendre le
relais. Il n’en est clairement pas
question pour le moment et les
autorités chinoises devraient
encore accélérer leur soutien à
l’économie afin de compenser
l’assainissement des zones de
surcapacité. Le risque est, évidemment, que ce soutien public
n’entretienne cette «bulle» industrielle. Au regard des chiffres
publiés, ce risque n’est pas, pour
le moment, avéré.
Malgré cette stabilisation, l’économie chinoise est donc fragile
et dépendante de l’appui de
l’Etat. On constate également
que, durant cette période difficile,
la réorientation de l’économie
chinoise vers la demande intérieure s’accélère. Cette réorientation rend la croissance chinoise
moins «profitable» pour le commerce international et la croissance du reste du monde. En juin,
on a pu constater ainsi que les
exportations chinoises ont reculé
de 4,8% sur un an et que les
importations ont baissé de 8,4%
sur un an après un recul de 0,4%
en mai. La croissance chinoise est
donc moins consommatrice d’importations, principalement de
matières premières, mais aussi
d’équipements de production.
Dès lors, sa stabilisation n’est pas
nécessairement une bonne nouvelle pour la croissance des fournisseurs de la Chine.
R. G.
LES RÉMUNÉRATIONS EXORBITANTES AYANT SCANDALISÉ
LE PAYS
L’Iran va plafonner le salaire des dirigeants
à 6 100 dollars mensuels
Agence France presse
LE GOUVERNEMENT iranien a décidé de plafonner à
6 100 dollars les salaires mensuels des dirigeants du secteur
public pour mettre un terme à
des rémunérations exorbitantes
qui ont scandalisé le pays.
Alors que le salaire moyen
d’un fonctionnaire en Iran est de
400 dollars mensuels (soit
363 euros), un directeur de
banque peut, de son côté, toucher
60 000 dollars (54 500 euros) par
mois.
Mardi, le gouvernement iranien a annoncé le plafonnement
à 6 100 dollars (5 540 euros) des
salaires mensuels des dirigeants
du secteur public pour mettre un
terme à la polémique. Le guide
suprême Ali Khamenei était luimême monté au créneau pour
dénoncer ces énormes salaires.
Lors de son point de presse
hebdomadaire, Mohammad
Bagher Nobakht, porte-parole du
gouvernement, a annoncé que le
salaire maximum pour un dirigeant d’une entreprise ou banque
du secteur public ne pourrait pas
excéder 189 millions de rials
(6 100 dollars) par mois. Celui
d’un dirigeant n’ayant qu’un rôle
politique sera quant à lui
plafonné à 3 230 dollars
(2 930 euros).Tout salaire dépassant ce plafond serait considéré
«comme un crime punissable par
la loi», a affirmé M. Nobakht.
Depuis trois mois, la publication des fiches de paie de responsables du secteur public
fragilisait le gouvernement du
président modéré Hassan
Rohani, à un an de la présidentielle à laquelle il doit se représenter pour un second mandat de
quatre ans. Ces révélations sont
venues ou ont été exploitées par
les milieux conservateurs
opposés à M. Rohani.
Le directeur de la Caisse du
développement national d’Iran,
Seyed Safdar Hosseini, et tous
ses collaborateurs, avaient été
contraints à la démission début
juillet à la suite de la publication
de leurs fiches de paye par les
médias, M. Hosseini gagnant
17 000 dollars (15 440 euros) par
mois. Il était ministre du Travail
puis de l’Economie du temps
du président réformateur
Mohammad Khatami (19972005) et sa fille a été élue
députée à Téhéran sur la liste des
réformateurs aux dernières législatives. Le ministre de l’Economie Ali Tayebnia avait
auparavant limogé plusieurs
directeurs de grandes banques
«pour avoir reçu des salaires et
des prêts anormaux».
Les médias conservateurs ont
accusé Hossein Fereydoun, le
frère et conseiller spécial du président Rohani, d’avoir imposé la
nomination d’un proche à la tête
de la banque Refah où il percevait 60 000 dollars par mois. Ce
dernier a dû quitter son poste,
mais M. Fereydoun a formellement démenti les accusations de
favoritisme portées contre lui.
AFP
Photo : DR
Par
Le télétravail plébiscité par les salariés
Par
Fabien Piliu
SELON une étude réalisée
par Randstad, 64% des salariés
interrogés sont favorables au
télétravail. Les employeurs ne
sont pas encore à l’écoute.
A en croire une étude publiée
jeudi par Randstad, spécialisée
dans les services en ressources
humaines, deux salariés sur trois
(64%) sont favorables au télétravail, qui permet d’exercer une
activité professionnelle en
dehors des locaux de son
employeur. Précisément, ils sont
17% à souhaiter télétravailler un
nombre de jours fixe par
semaine, 35% à souhaiter télétravailler occasionnellement et 12%
seulement à souhaiter le faire
chaque jour ouvrable. Autre
enseignement de cette enquête,
les salariés interrogés aspirent à
travailler de leur domicile
2,5 jours par semaine en
moyenne, considérant les atouts
du télétravail mais également
l’importance du «lien social» qui
se crée entre les différents
acteurs de l’entreprise dans un
environnement de travail classique. Pour l’instant, en dépit de
cette appétence des salariés pour
cette organisation du temps de
travail alternative, et des solutions technologiques à leur dis-
position pour la mettre en place,
les employeurs ne se bousculent
pas pour proposer cette option à
leurs collaborateurs. Seulement
16% des salariés interrogés
déclarent que leur employeur
leur propose d’avoir recours au
télétravail.
Cette faible proportion s’explique, selon Randstad, à la fois
par la «crainte» des employeurs
de perdre le «contrôle sur l’activité» de leurs salariés, mais également par les contraintes
technologiques et juridiques
qu’il suppose (amplitude
horaires, droit à la déconnexion,
outils numériques...).
F. P.
In latribune.fr
10
F O C U S
Jeudi 28 juillet 2016
LE CARTEL N’A AUCUN IMPACT SUR LE MARCHÉ PÉTROLIER
La mort de l’Opep
Par
Anas Alhajji*
Organisation des pays
exportateurs de pétrole
est morte. L’Arabie
saoudite l’a tuée. L’Opep n’est
plus qu’un zombie édenté, qui
attire l’attention, mais sans
avoir d’impact sur les vivants.
Peu de personnes ont
remarqué la disparition de
l’Opep pour une raison simple :
c’est qu’elle n’a jamais
véritablement eu l’impact
qu’elle était censée avoir selon
l’opinion commune. Elle n’a
jamais été réellement un cartel
doté d’un pouvoir de marché
monopolistique. Quiconque
était d’un autre avis imputait à
tort ce pouvoir de marché à
l’Arabie saoudite.
Et le pouvoir de l’Arabie
saoudite est expansif. Il reste le
principal producteur sur les
marchés pétroliers mondiaux et
ses décisions politiques et
économiques donnent le ton de
l’économie énergétique
mondiale. Cet impact va
prendre de l’ampleur si le
Royaume ressuscite Arab Light
comme le brut de référence
mondial.
Bien sûr, de nouveaux
acteurs dans le jeu de la
production d’énergie pourraient
éventuellement mettre à mal
l’Arabie waoudite. Mais jusqu’à présent le Royaume a
réussi à éviter les blessures
graves.
La révolution du gaz de
schiste aux Etats-Unis, par
exemple, a eu une grande
influence internationale, bien
plus forte que prévu. Le Bassin
Atlantique a eu un surplus de
pétrole (une production
supérieure à sa consommation),
pour la première fois en un
demi-siècle, alors que le Bassin
Pacifique est devenu la seule
décharge de brut. La hausse
rapide de production nationale
de gaz de schiste a entraîné une
perte importante de parts de
marché aux Etats-Unis, chez
Photo : DR
L’
La pénétration russe du marché
chinois a été stimulée par
l’imposition de sanctions
occidentales après que la
Russie a envahi l’Ukraine et
annexé la Crimée en 2014. La
Chine a profité du désespoir du
Kremlin pour s’assurer des
tarifs extrêmement bas sur les
ressources énergétiques russes.
Cependant, une fois la porte
vers l’Asie ouverte, les
entreprises russes ont saisi
l’opportunité d’entrer sur les
marchés en aval de l’Inde et de
l’Indonésie : deux pays
essentiels à la stratégie propre
aux Saoudiens.
Au cours des deux dernières
années, l’Arabie saoudite a
clairement faire comprendre
sans détour qu’elle ne cèderait
pas facilement sa part de
marché, à personne. Elle a
mené une campagne pour
récupérer son ancienne
position, non seulement sur le
brut, mais aussi sur les produits
pétroliers, les gaz naturels et
liquides, ainsi que sur les
produits pétrochimiques. A
cette fin, elle a maintenu une
Photo : DR
certains membres de l’Opep
comme l’Algérie, l’Angola et le
Nigeria. Pourtant cette
révolution a eu peu d’impact
sur l’Arabie saoudite, l’Irak ou
le Koweït, en raison de la
qualité du brut. L’Algérie,
l’Angola et le Nigeria ont
exporté vers les Etats-Unis, une
sorte de brut léger non sulfuré
comparable à l’huile de schiste.
De nombreuses raffineries
américaines sont pourtant
toujours orientées vers les types
de bruts plus lourds et plus
acides que le pays importe du
Moyen-Orient. Ainsi, la part de
marché de l’Arabie saoudite
aux Etats-Unis semble
relativement sûre.
Cela ne veut ne pas dire que
l’Arabie saoudite est invincible.
Au contraire, elle a perdu des
parts de marché parmi les plus
gros importateurs de pétrole en
Asie, qui ont augmenté leurs
achats de brut ouest-africain
(détournés des Etats-Unis). Fait
peut-être encore plus douloureux, le Royaume a perdu de
substantielles parts de marché
en Chine au profit de la Russie.
guerre des prix, favorisée par
une augmentation de la
production, en vue d’évincer
ses concurrents plus faibles.
Dans un premier temps,
l’Arabie Saoudite s’est attaquée
au secteur du schiste. Mais sa
stratégie pour affirmer sa
position dominante sur les
marchés mondiaux de l’énergie
a évolué au fil du temps, afin
de s’adapter aux nouvelles
données économiques et aux
circonstances politiques. En fin
de compte, l’Arabie Saoudite a
entraîné tous les pays de l’Opep
dans la guerre des prix. Les
pays ont augmenté leur production aussi longtemps que
possible, ce qui a naturellement
provoqué une baisse des prix.
Lorsque la production a atteint
un sommet, le marché s’est
effondré, parce que les
membres de l’Opep ont été
forcés d’entrer en concurrence
directe des prix entre eux.
Les dissensions internes
irréversibles provoquées par
tout cela se sont révélées à la
réunion de l’Opep à Doha en
avril dernier, où un accord pour
geler la production a avorté.
L’Arabie saoudite a refusé de
réduire sa production à moins
que l’Iran n’en fasse autant.
Mais l’Iran, comme la Russie,
avait perdu des parts de marché
considérables du fait des sanctions occidentales : elle a donc
purement et simplement refusé
de réduire sa production. Les
producteurs qui ont perdu des
parts de marché aux Etats-Unis
ne réduiront pas non plus leur
production.
Pour le moment, l’Arabie
saoudite reconnaît que le bas
niveau des prix du pétrole ne va
pas rétablir pleinement sa part
de marché en Asie et en
Europe. Mais elle voit également que l’Opep ne lui sert
plus à rien. L’Opep est en effet
une organisation qu’elle avait
imposée au monde lors du
premier embargo sur le pétrole
arabe en 1973 et qu’elle a
depuis utilisée comme bouclier
dans ses politiques pétrolières.
Avec la révolution du gaz de
schiste américain qui rend
l’Opep inutilisable, l’Arabie
saoudite a décidé qu’il ne lui
sert plus à rien de maintenir sa
créature en vie.
Mais cela ne signifie pas
qu’il n’y a aucun espoir pour la
coopération énergétique.
L’Arabie saoudite poursuit
actuellement une évolution
majeure dans ses politiques
étrangères, économiques et
énergétiques, notamment par la
privatisation imminente d’une
partie d’Aramco, sa compagnie
nationale pétrolière, qui se
prépare à développer sa
capacité de raffinage.
Tout cela donne à penser
que la concurrence sur les marchés de l’énergie pourrait bien
se déplacer du pétrole brut vers
les produits raffinés. Cela peut
créer de nouvelles opportunités
de coopération : les producteurs
ayant une grande capacité de
stockage et de raffinage pourront acheter des surplus de
pétrole à des producteurs
dépourvus de ces capacités.
Une évolution de la
concurrence sur le brut vers la
concurrence sur les produits
pétroliers risque d’avoir de
profondes répercussions sur les
marchés mondiaux du pétrole
et sur les secteurs connexes,
comme le transport maritime.
En fin de compte, cela a de très
grandes chances d’augmenter
l’efficacité globale du marché
du pétrole et de renforcer la
capacité des producteurs en vue
de contrebalancer l’instabilité
du marché. Les producteurs et
les raffineurs dotés des
technologies les plus
sophistiquées vont dominer le
marché, à commencer par
l’Arabie Saoudite.
A. A.
*Economiste spécialisé dans
l’énergie et ancien
économiste en chef à la NGP
Energy Capital Management.
In project-syndicate.org
SUPPLÉMENT
HEBDOMADAIRE
P12
P13
Annaba
Festivals Raconte-arts,
de la poterie de Maâtkas,
du bijou d'At Yanni…
Espaces culturels : temples
squattés et espaces
improvisés
Tizi Ouzou retrouve
l'intensité de ses activités
estivales
TOURISME, ANIMATION CULTURELLE ET AMBIANCE ESTIVALE
Rien n’empêche les maires et autres responsables
locaux des villes et villages d’Algérie de prendre
l’exemple d’Alger et de faire de même à travers tout le
pays, pourvu qu’ils aient un petit «soupçon» de savoirvivre, imagination et initiative. Pour commencer en
beauté, créons des «Tahtaha» dans tous les ports de
pêche. Thala Illef, Azzefoun, Tigzirt, Dellys, Cherchell,
Bouharoun, Ténès, Mosta, Aïn Témouchent, Beni Saf,
Ziama Mansouriah, Collo ou El-Kala sont autant de
petits coins du paradis qui tenteront certainement tous
nos artistes. Cela va sans dire que les terminaux
marins d’Annaba, Skikda, Jijel, Béjaïa ou d’Oran se
prêtent parfaitement bien pour abriter de tels clubs,
dédiés à la belle vie et à la distraction. L’appétit
venant en mangeant, on aura, ensuite, le temps de
penser aux squares, aux placettes publiques, aux
plages et même aux parkings et aux gares. On peut,
par la même occasion, y joindre des expositions d’arts
et d’artisanat. Cela va avec, bien entendu. Une telle
dynamique aura un impact certain sur la promotion du
tourisme dans toutes ces régions et sera, à moyen et
long terme d’un appui certain pour l’économie
nationale. Il suffit de peu de choses pour porter la
culture à tous les recoins de ce beau pays…
Photo : DR
De petites scènes qui grandiront au fur et à mesure
Par
Kamel Amghar
l suffit de peu de choses
pour créer de l’ambiance.
L’animation culturelle est,
fondamentalement, une
I
question d’idées, de motivation
et d’encadrement. Cela ne
demande pas de gros moyens
pour monter de petites scènes
un peu partout, en faisant appel
à des professionnels, des
artistes et des associatifs pour
les chaperonner. Ces petites
initiatives, qui ne coûtent
presque rien, peuvent donner
un visage plaisant à toutes nos
villes, en les faisant sortir de
leur grisaille et de leur torpeur
habituelles. Suite en page 15
ARRET SUR IMAGE
Belkacem et Milouda un matin de juillet finissant
Par
Noureddine Khelassi
DIFFICILE de ne pas s’en souvenir lorsque des airs de
«Milouda», sa chanson fétiche, remontent dans l’air à
partir d’un balcon ouvert ! Lui, c’est Belkacem
Bouteldja qui est au raï pur, celui des quartiers
populaires d’Oran, ce que Jimmy Reed, Charlie Patton
ou Son House sont au blues du Mississipi, c’est-à-dire
un pionnier. Donc, ne pas se rappeler de lui uniquement à la date anniversaire de sa mort un triste début
de septembre. Le sortir donc de l’oubli pour mieux
oublier l’ingratitude des Hommes. Avoir pour lui une
pensée émue dans une dure Algérie où les artistes
croupissent souvent dans la misère matérielle, perclus
de surcroît de mille maux physiques avant de mourir
dans le plus cruel des anonymats. La liste de ces
célèbres oubliés ressemble à une douloureuse litanie.
Belkacem Bouteldja, ce digne fils d’El Hamri, n’a pas
dérogé à la règle. Hospitalisé l’année dernière à Oran,
il avait souffert de problèmes respiratoires chroniques.
Il était surtout sans ressources financières, survivant
grâce à la modeste solidarité de la famille et de rares
amis. Ah, il avait bien évidemment reçu la visite de
représentants de l’auguste Onda, vous savez, cet office
des droits d’auteurs qui distribue aux artistes, qui
n’ont que les yeux pour pleurer, des queues de cerise.
Mais cela avait fait une belle jambe au père de la
célèbre «Milouda», cette sublime chanson magnifiée
par le saxophone mélancolique de Messaoud Bellemou.
Nous sommes alors au beau milieu des années 1960 et
le jeune Belkacem Bouteldja formait avec Bellemou et
Boutayba Essghir le trio magique qui allait donner
toute sa sève au rai oranais. Un genre musical
nouveau, résultat d’une synthèse du melhoun et du
bédoui, rythmés par les sons très algériens de la gassba
et du béndir auxquels Bellemou avait ajouté le
saxophone, l’accordéon et le synthé, instruments
modernes de l’universalité musicale. C’était bien avant
la première vague des Chebs, à leur tête Khaled,
Mami, Houari Benchenet et Sahraoui. Sa rencontre
avec Bellemou bouleversera profondément le raï. Ce
couple artistique tiendra la route jusqu’en 1979. Âge
d’or du raï structuré, typiquement oranais, sans
aucune influence extérieure. Avec de purs rythmes
locaux et des textes d’une langue charriant le bonvivre oranais d’alors. A cette époque, le rai avait les
accents profonds d’Oran avec notamment «Hya Hya élWahraniya», «Sidi el-Hakem», «Serbili Baoui» (allusion à
la Bao, bière locale salée). Ou encore «Ettaliya rabbi bik
blani», «Sergent él-Aassa», «Hadi França». Sans oublier
les morceaux exquis que sont «Fatma», «Ya bénti»,
«El Hémmam élli iydjiwèk lébnet», «Ziziya» et «Aandi
messrara». En ces heures bénies de la joie de vivre
oranaise, Bouteldja et Bellemou «raïyaient» pour de
vrai et le raï ne déraillait pas sur les sentiers de la
médiocrité musicale et linguistique. Si son tube fétiche
«Milouda» est à l’origine d’une chanson marocaine à
laquelle Bouteldja a donné des accents typiquement
oranais, son raï à lui a toujours été fondé sur des textes
et des rythmes du cru. Avec parfois des titres qui sont
de véritables peintures sociologiques de leur temps.
«Sidi el-Hakem» et «Hadi França» en sont d’ailleurs de
bien éloquentes illustrations. «El Hakem, zedt aâdabi
hal hakem, wine eddey khiyyi ; dar échraâ etlemme, wel
qasba éttlemmm». Adresse au juge qui a le pouvoir de
condamner, parfois aveuglément, et alors même que
les prisons accueillaient des fois des pensionnaires
injustement incarcérés. «Hadi França» est une autre
histoire. Celle du mouvement de fascination-répulsion
que l’Hexagone exerçait et exerce encore sur les
candidats à l’immigration en France. «Hadi França, ya
bouya. El visa djébtha él djemaâ, essébt éddit él babour
(…). Eddenya mrarét ou karhouha laarab ; Paris aâytétt,
ouhay ouéddi énnchawwirou». C’est ça, la France. Le
visa, je l’ai obtenu le vendredi et le samedi même j’ai
pris le bateau. La vie y est cependant amère, cette
vie-même que les Arabes détestent tant, mais à l’appel
de Paris, on ne résiste guère. Alors, pour tous ces
moments de bonheur que la voix de Bouteldja et le
saxophone de Bellemou nous ont tant procurés,
l’artiste a droit à la mémoire généreuse des Algériens.
Ne l’oublions pas.
N. K.
12
DOSSIER
DOSSIER
Jeudi 28 juillet 2016
Jeudi 28 juillet 2016
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FESTIVALS RACONTE-ARTS, DE LA POTERIE DE MAÂTKAS, DU BIJOU D’AT YANNI…
Tizi Ouzou retrouve l’intensité de ses activités estivales
De notre correspondant à Tizi Ouzou
Espaces culturels : temples squattés et espaces improvisés
De notre correspondant à Annaba
Mohamed Rahmani
L
es espaces culturels qui se réduisent
comme une peau de chagrin du fait
des squats ou de la fermeture de ces
structures faute de manifestations programmées ou autorisées ne sont fréquentés
que rarement à l’occasion de quelque festival ou commémoration devenant ainsi des
coquilles vides.
Ces espaces censés rythmer la vie culturelle de la cité en devenant des lieux de
rendez-vous incontournables ne s’animent
qu’avec les meetings politiques où des orateurs s’emploient à haranguer les foules n’évoquant jamais le mot culture alors qu’ils
occupent l’un de ses temples et l’exploitent
pour arriver à leurs fins. D’autres sont plutôt
fermés à longueur d’année narguant avec
leurs enseignes pompeuses un public
assoiffé et avide de culture. Ils sont là, juste
pour le décor et n’ouvrent leurs portes que
sur instruction pour abriter quelque spectacle voulu en haut lieu, autrement c’est la
disette. Des milliards avaient été dépensés
pour ces structures, une armée de fonctionnaires au service de la culture et pourtant
cela n’a aucun impact sur la production et
encore moins sur la socialisation de la culture. En été cela change quelque peu et ces
espaces renouent avec l’activité culturelle
qui sort ainsi de cette profonde léthargie qui
la frappe toute l’année. Le théâtre de verdure ressuscite et vibre sous les sons musicaux ou le jeu des acteurs et des artistes, un
public qui envahit la place et qui se délecte
de ces représentations pour «rattraper»
cette disette et faire le plein en attendant
l’été prochain. A croire que la culture est
saisonnière ne daignant s’exprimer que pendant l’été pour disparaître ensuite engloutie
par l’ignorance qui a tout perverti. Le
comité des fêtes de la commune d’Annaba
essaye tant bien que mal de pallier à cette
incurie dont est victime Dame culture en
organisant des manifestations où les artistes
saisissent cette occasion pour se produire et
se surpasser en faisant vivre au public des
moments exceptionnels qui feront date.
Sur les plages, le soir ce sont des scènes
qui sont montées pour abriter des spectacles
particulièrement musicaux où des chanteurs
connus et moins connus enflamment la
scène au grand bonheur des jeunes venus
des 4 coins du pays passer quelques jours au
bord de la mer. Une animation qui draine
des foules et qui fait le bonheur des mélomanes et du public attiré par ces sons s’y
intéresse, se prend au jeu des instruments et
le chant est séduit, retenu et fidélisé puisque
chaque jour on enregistre de nouveaux
venus. Des soirées chaudes où les jeunes
chantent et dansent jusqu’à une heure
avancée de la nuit.
La culture prend ainsi sa revanche, se
remet en selle et devient ainsi le rendezvous nocturne le plus prisé pour des milliers
de jeunes qui fréquentent les lieux chaque
soir attendant avec impatience de voir se
produire ces artistes qui font leur bonheur.
M. R.
LAYALI CIRTA SACRIFIÉES FAUTE DE BUDGET ET D’APPUI LOCAL
Constantine se fait oublier par la culture
Nasser Hannachi
L’ANIMATION culturelle estivale bat
son plein à Constantine. Un seul lieu a été
retenu pour accueillir le programme relativement chargé de l’Office national de la culture et de l’information (Onci). Il s’agit de la
grande salle le Zénith à Zouaghi. Il est vrai
que l’espace offre toutes les commodités
pour les artistes qui s’y produisent, mais il
pénalise les habitants des localités excentrées démunies de moyens de transport.
Ainsi, les affiches proposées peinent en leur
totalité à drainer la grande foule. Les
Constantinois veulent déguster d’autres
«produits». Mais le déjà-vu et le déjàentendu continuent de se tailler la part du
lion sur le double plan financier et artistique
devant la passivité constatée sur place des
Photo : DR
De notre correspondant à Constantine
offices locaux qui semblent lâcher prise et
céder le terrain à l’Onci et à son programme
culturel dans la cité dont les ressources
demeurent pourtant innombrables. Le théâtre
de verdure qui excellait pendant quatre éditions avec la manifestation artistique «Layali
Cirta», œuvre de l’office communal, ne dispose pas de moyens pour afficher son planning souvent varié, et qui pourrait équilibrer
les propositions de l’Onci. Dépendant principalement des caisses de la municipalité, ce
mini-show de l’été, qui aura contracté
quelques créances par le passé, peine à
redresser la situation dans une conjoncture
où les collectivités affrontent des problèmes
budgétaires. Et il est en passe d’être oublié
dans les programmes artistiques de
Constantine malgré son potentiel diversifié
qui, faudra-t-il le souligner, aura conquis
l’audience estivale à Constantine. A cet
effet, son responsable Hacène Blikaz, nous
dira : «Dommage pour notre cité et pour les
soirées familiales Layali Cirta, qui ont gêné
vraiment les organisateurs de l’Onci tant
sur le plan organisationnel que technique
et artistique.» Et de poursuivre :
«L’emplacement du théâtre en plein air est
plus accueillant que la salle le zénith en particulier dans la période de la saison estivale.» Le directeur ira loin dans son
appréciation sur le mini festival qu’il organise depuis 2010, pointant du doigt les col-
lectivités locales (commune et wilaya) pour
leur passivité manifeste vis-à-vis de l’évènement. «Ils ne l’ont pas défendu pour le
maintenir comme les affiches de Djemila et
Timgad», martèlera-t-il. «Après le départ de
l’ex-wali, Nourredine Bédoui, ils nous ont
oubliés et écartés tout simplement parce
qu’on a réussi sur tous les plans d’organisation et d’animations», a-t-il ajouté.
En dehors des cercles hermétiques des
initiatives pourraient émerger des communes
et wilaya pour teinter la saison. Cela se traduit par l’implantation de quelques plateaux
en diverses municipalités pour égayer le
quotidien de la population dans une ville où
l’été est grandement synonyme de morosité
faute d’aire de détente. Il n’en fût rien.
Même les artistes semblent avoir pérennisé
le pli «du cachet estival» à l’invitation des
traditionnelles tournées, sans essayer de
s’imposer avec des initiatives personnelles,
sur des scènes en plein-air improvisées,
quitte à braver la bête interdite, qui, si la
dynamique est entretenue, finira par être
levée. Quant aux associations, elles se démènent pour s’illustrer. Mais le plus souvent,
leurs actions sont phagocytées par les programmes imposés. La ritournelle a la peau
dure à Constantine et c’est valable pour les
gestionnaires de la culture démunis d’imagination pour asseoir d’autres créneaux en
pareille période.
N. H.
Photo : DR
ANNABA
a wilaya de Tizi Ouzou a entamé ces
derniers jours sa vitesse de croisière en
matière d’activités culturelles estivales, à l’occasion de l’ouverture du festival
culturel des Raconte-arts qui se tient cette
année à Souama, dans la daïra de Mekla et
celui consacré à la poterie qu’accueille
annuellement la localité de Maatkas. Cela va
durer encore puisque d’autres activités sont
déjà programmées dans d’autres localités,
comme la traditionnelle fête du bijou dont
l’ouverture est prévue jeudi 28 juillet. Ces
activités se déroulent dans les villages, loin
des villes côtières où l’animation ne s’est pas
arrêtée depuis son lancement le premier juin
dernier, par les directions de la culture et de
la jeunesse et des sports.
Donc, le village de Souama, dans la daïra
de Mekla abrite depuis dimanche la 13e édition du festival des Raconte-arts organisé
annuellement par la ligue des arts dramatiques et cinématographiques (Ladc) de la
wilaya de Tizi Ouzou. La bande à Denis
Martinez et El Hacene Metref et leurs amis
artistes algériens et étrangers ont choisi ce
village de Kabylie pour cette nouvelle édition d’un festival typique. Une manifestation
qui s’appuie essentiellement sur les spectacles de rue, le théâtre, le conte, mais aussi
des formations destinées généralement aux
enfants ou aux adolescents, dans différents
domaines comme le cinéma (actorat, écriture…), le conte et le théâtre.
Des artistes étrangers venus pour des
prestations ou pour l’animation d’ateliers de
formation sont donc à Souama depuis
dimanche. Certains d’entre eux ont déjà participé à de précédentes éditions. D’autres
viennent pour la première fois, mais comme
leurs prédécesseurs, ce ne sera pas la dernière, puisqu’ils repartent toujours ensorcelés par l’esprit Raconte-arts. En tout, 300
invités sont attendus dans la région du 24 au
31 juillet. Ils viennent dédicacer des livres ou
présenter des spectacles, de l’étranger mais
aussi de différentes wilayas du pays. Les
spectacles programmés se tiennent en nocturne, puisqu’en plein air, à l’exception des
ateliers de formation programmés durant la
journée dans des endroits fermés.
Le lendemain de l’ouverture de cette
manifestation, c’est la localité de Maatkas
qui a vécu la cérémonie d’inauguration de
son festival local de la poterie. Local sur
papier seulement, puisque cette 7e édition
accueille une centaine d’artisans venus de
quelques vingt wilayas du pays. Et sur la
centaine d’artisans participant du 25 au
29 juillet, au moins 70 activent dans la
poterie, notamment ceux de la région de
Maatkas connue pour sa poterie traditionnelle. A ce titre, il n’y a pas un grand changement dans l’organisation de cette
manifestation dont le programme compte
également des activités culturelles, artisanales et scientifiques. Des conférences
autour de la poterie et de l’artisanat sont au
programme ainsi que la traditionnelle exposition vente qui permet aux artisans d’écouler leurs produits, souffrant justement du
problème de commercialisation.
Par ailleurs, c’est aujourd’hui que la fête
du bijou d’At Yanni ouvre sa 13e édition au
CEM Larbi Mezani avec la participation
attendue d’une centaine d’artisans dont
93 bijoutiers, selon le maire de la localité
Smaïl Deghoul dont le comité communal des
fêtes a travaillé durement pour réunir toutes
les conditions de la réussite de cette manifestation, très attendue par les familles et les
membres de la communauté algérienne à l’étranger. Cette année, c’est sous le thème «Le
bijou d’At Yanni : héritage ancestral et exigences d’aujourd’hui» que la fête du bijou se
déroulera du 28 juillet au 5 août. D’ailleurs,
il est programmé une conférence autour du
thème de cette manifestation, en plus de l’exposition vente ainsi qu’une journée d’information et d’orientation au profit des artisans
qui sera animée par les cadres de la Chambre
de l’artisanat et des métiers (CAM) de la
wilaya de Tizi Ouzou.
M. B.
La direction de la culture n’est pas en
reste et programme des spectacles de chant
et de musique dans certaines structures
implantées dans les villes côtières de la
wilaya, même si c’est de façon irrégulière.
Cela dit, ces spectacles sont limités au
littoral de la wilaya alors que les autres localités sont moins servies en matière d’activités culturelles et artistiques. Pourtant, des
sites adéquats existent dans différents villages et villes, qui sont susceptibles d’accueillir des spectacles et autres soirées
d’animation. Les villageoises et les villageois auraient pu en bénéficier, eux qui
n’ont pas la chance de se déplacer vers les
villes balnéaires. Il est vrai que la direction
de la culture ne peut, à elle seule, assurer
une animation culturelle dans tous les coins
et recoins de la wilaya, mais n’est-ce pas la
raison pour laquelle les pouvoirs publics
devraient revoir leur politique culturelle,
particulièrement à l’égard du mouvement
associatif ? C’est entre autres pour cette
raison que l’initiative culturelle doit être
libérée au profit des associations culturelles
qui sont les mieux placées pour animer la
scène culturelle dans les coins les plus
reculés de la wilaya, les localités les plus
éloignées de l’Algérie. L’Etat doit apprendre
à faire confiance aux animateurs associatifs
et les accompagner dans la relance de l’activité culturelle dans l’autonomie d’action. Ce
sont les associations culturelles qui sont
capables à la longue de pérenniser des activités dans les villages.
M. B.
À L’EXCEPTION DE QUELQUES MANIFESTATIONS
DANS CERTAINS VILLAGES DE KABYLIE
L’animation limitée aux villes
balnéaires
C’EST la saison estivale. C’est une
période que choisissent les citoyens pour
aller en vacances. Pour ceux qui ont les
moyens bien sûr puisque les vacances ne
sont pas à la portée de toutes les bourses.
Pour ceux aussi qui ne sont pas retenus par
leur travail. Pour les autres, ils ne peuvent
compter que sur le sens des responsables
existant au sein des institutions de l’Etat et
sur le sens de l’imagination parmi les animateurs associatifs. Ce n’est pas du tout évident pour un mouvement associatif qui
n’arrive pas à activer comme il se doit en
raison notamment du manque de moyens
financiers et logistiques. C’est vrai qu’il y a
également un manque de détermination et
d’engagement puisqu’il y a au moins une
association qui active de fort belle manière
et sans l’aide de l’Etat. Il s’agit bien entendu
de la Ligue des arts dramatiques et cinématographiques (Ladc) de la wilaya de Tizi
Ouzou qui organise cette année la 13e édition du Festival culturel des Raconte-arts.
Une manifestation qui s’appuie sur l’implication et l’engagement des villageois pour
assurer la réussite à chaque édition, mais
aussi pour réduire les dépenses.
Donc, la population se retrouve dépendante de la volonté des pouvoirs publics en
ce qui concerne l’animation durant la saison
estivale. Selon les instructions des membres
du gouvernement, les démembrements
locaux de l’Etat ont préparé des programmes
d’animation, notamment dans les villes
côtières. C’est le cas dans la wilaya de Tizi
Ouzou où le wali a instruit en mai déjà ses
collaborateurs à l’effet d’assurer une animation au profit des estivants. Et c’est ainsi que
les directions de la culture et de la jeunesse
et des sports s’étaient mobilisées pour que
les plages de Tigzirt et Azeffoun connaissent une animation de toutes sortes, notamment culturelle et artistique.
La direction de la jeunesse et sports a
tracé un programme riche sur le littoral de la
wilaya, notamment de nombreuses activités
sportives en relation avec la mer. Sur le plan
culturel, les responsables et les cadres de
cette direction organisent souvent des
soirées DJ au niveau de trois sites, en l’occurrence Tigzirt (plage du centre, Azeffoun
(plage du Caroubier) et At Chaffa (plage du
Petit paradis). De quoi divertir les estivants,
particulièrement ceux qui passent leurs
vacances en famille. Surtout que les services
de sécurité sont mobilisés au niveau de
toutes les plages de la wilaya, afin d’assurer
un minimum de bien-être aux vacanciers.
Photo : DR
Photo : DR
L
Malik Boumati
14
DOSSIER
Jeudi 28 juillet 2016
SERGE REGGIANI, LE CRÉATEUR
Ciao bello,
Par
Noureddine Khelassi
ur les planches, qui avaient lancé
son immense carrière d’acteur avant
la célébrité des scènes de
music-hall, l’Italien avait coutume de
dire : «Le temps, c’est comme ton pain,
gardes-en pour demain.» Serge Reggiani
ne mangera plus de pain car il n’en a plus
le temps et depuis déjà longtemps. Qui
sait s’il en aura besoin au paradis des
artistes ? L’enfant de Reggio Emilia, près
de Parme, en Italie du Nord, est mort d’un
arrêt cardiaque. Lui qui a appris la lenteur
du temps devant les toiles du peintre. Un
peintre amateur, devenu écrivain juste le
temps de se livrer, d’une manière
détournée, dans un «Dernier courrier
avant la nuit» (éd. de L’Archipel,
240 pages), recueil pudique de lettres
imaginaires qui sont autant de portraits
d’amis disparus, d’hommages, de souvenirs : les frères Prévert, Lino Ventura,
l’autre Italien, Simone Signoret, pour
laquelle il porta le «Casque d’or» dans le
chef-d’œuvre de Jacques Becker (1952),
et bien d’autres «immortels» tels Edith
Piaf, Picasso, Albert Camus.
Artiste populaire, discret et humble,
cette star qui refusait de l’être, avait
acquis le statut et la stature du créateur qui
passe les modes. L’homme a aussi
traversé le temps. Né le 2 mai 1922, fils
unique d’un coiffeur impécunieux
chronique et d’une mère ouvrière qui
fredonne à la maison des airs d’opéra,
Serge Reggiani quitte à huit ans une Italie
fasciste qui exalte des convictions
étrangères à celles de sa famille. Les
Reggiani émigrent. S’installent en
Normandie, puis à Paris où l’adolescence
se vit au Faubourg Saint-Denis à
Charonne et à Tolbiac, quartiers à dimension humaine. Bien avant de chanter le
Barbier de Belleville, Reggiani fils s’est
essayé à la coiffure, mais il n’avait ni la
vocation ni la patience d’un figaro.
L’opéra, il a essayé aussi. Malgré une
jolie voix de baryton, il fait de la figuration aux théâtres du Châtelet et Mogador.
Trop juste pour rapporter quelques francs
Photo : DR
S
à la maison. Mais quand on est un enfant
de la balle, qu’on veut améliorer sa condition modeste, il y a aussi le sport. Mais ça,
c’était une autre chanson. Il n’y avait pas
encore le foot pour s’intégrer et gagner
des millions, mais il y avait la boxe et le
vélo. Le fougueux Italien connaît la
castagne et Serge s’y met alors, fréquente
aussi les tatamis et trouve finalement sa
voie et surtout sa voix sur les planches
théâtrales. Il devient figurant au Châtelet
et à Mogador, puis au cinéma à la veille
de l’invasion nazie.
Dans la lignée de Raimu
Photo : DR
Il passe au Conservatoire et débute
réellement au théâtre, en 1940, dans le
Loup-garou de Roger Vitrac, pièce mise
en scène par Raymond Rouleau. Il
retourne au Conservatoire pour décrocher
un premier prix de tragédie et de
comédie ; fait le coup de poing à l’occa-
sion avec les exaltés du fascisme et de la
dictature vichyste et lit des poèmes au
cabaret d’Agnès Capri. Il fait son petit
bonhomme de chemin théâtral en jouant
pour Jean Marais (Britannicus) et Jean
Cocteau (les Parents terribles). Pour
échapper au service militaire dans l’armée
fasciste de Mussolini et au STO des nazis,
il part pour de longs mois de planque. Il
reprendra le théâtre à la Libération après
un passage au cinéma avec le Carrefour
des enfants perdus de Léo Joannon
(1943). Plus que le cinéma, c’est le
théâtre, sans doute plus intimiste, qui le
fait vibrer.
Il recherche la catharsis, le contact
direct avec le public. Persuadé qu’il était
alors que les textes forts et le jeu scénique
permettent de faire le lien avec le peuple
car, pour lui, le public était le peuple.
C’est en acteur accompli, dans la lignée
de Raimu, Gérard Philippe, de Jean Vilar
et Antoine Bourseiller, qu’il est Kataïev
dans les Justes, d’Albert Camus. Un
temps metteur en scène avec «Hamlet»
(1951) dont il est l’interprète principal, il
crée le rôle de Franz dans «les Séquestrés
d’Altona» (1959), de Jean-Paul Sartre. Ce
sera un rôle fusionnel, celui de sa vie. Une
performance d’acteur inouïe qui se
confond avec son personnage jusqu’à s’y
dissoudre. Au point de sortir amaigri de
chaque représentation. Le texte nécessitait
un engagement physique et… politique :
on est en pleine guerre d’indépendance
algérienne et le thème de la pièce portait
sur la responsabilité de l’individu devant
les crimes collectifs et la torture. C’était
aussi l’époque où l’acteur aidait les
réseaux Jeanson, les fameux «Porteurs de
valises» pour le Front de libération
nationale (FLN). Une entreprise titanesque : cinq cents représentations, quatre
ans à l’affiche et une reprise de deux
mois, en 1965, pour immortaliser cette
pièce fortement engagée qui marque d’une
pierre blanche le parcours de l’acteur.
Au cinéma, Serge Reggiani aura été
l’acteur des métamorphoses. Celui qui se
transforme pour donner à ses personnages
un bout de lui-même, beaucoup plus
même, pour les dépasser et créer ces héros
romantiques et tourmentés, voyous poètes,
truands de films noirs, prolos tragiques
mais humains jusqu’au bout des ongles. Il
a traversé deux générations, diverses
époques du cinéma français, joue sous la
direction des plus grands, tourne beau-
coup. Des succès, des toiles anodines et
quelques ratages. Il sera à l’affiche avec
au moins un film chaque année mais sa
filmographie abondante ne comportera
pas que des scories. Voyou dans le
Carrefour des enfants perdus, il est poète
et loubard du Moyen âge, sous la direction
d’André Swobada ; il est aussi le partenaire d’Edith Piaf et d’Yves Montand
dans Etoile sans lumière de Marcel
Blistène.
La petite gouape criminelle des Portes
de la nuit (Marcel Carné, 1946) est de
nouveau voyou, enfant perdu dans la
Fleur de l’âge du même Carné, un an plus
tard. De nouveau, un mauvais garçon,
cynique et pervers dans Manon (1948),
adaptation assez noire du roman de l’abbé
Prévost, signé d’Henri Georges Clouzot.
Le cinéma de la maturité
L’année suivante, il prend avec André
Cayatte le tournant du romantisme dans
l’inoubliable «les Amants de Vérone», une
tragédie shakespearienne dans l’Italie
postfasciste. Avec Anouk Aimée, il forme
un couple de légende, un rêve d’amour
qui lui permet de tutoyer les cimes. Il est,
au même titre que l’irrésistible Gérard
Philipe, un symbole de la génération montante.
Le romantique de Venise devient
ensuite chasseur d’énigmes le temps de
deux films policiers modernes. Le
Rouletabille dans le Mystère de la
chambre jaune, d’Henri Aisner, traque
alors le Parfum de la dame en noir, de
Louis Daquin. Sous la direction de Julien
Duvivier, il étale après son romantisme
sombre et ombrageux Au Royaume des
cieux et passe par la Ronde de Max
Ophuls (1950). Au cinéma, Serge
Reggiani sera à jamais Manda dans le
sublimissime Casque d’or, de Jacques
Becker (1952), magnifique histoire
d’amour qui se termine au pied de
l’échafaud. Avec son air de voyou bougon
et tendre, moustache sombre et clope au
bec, il déroule un talent intense et sera
comme Simone Signoret profondément
marqué par son personnage. Mais l’acteur
des transformations ne retrouvera pas de
sitôt une composition de cette qualité
même s’il est bien dirigé dans Les salauds
vont en enfer de Robert Hossein (1955) et
bien distribué dans la nouvelle version des
Misérables par Jean-Paul Le Chanois.
Une nouvelle époque s’ouvre à lui.
DOSSIER
Jeudi 28 juillet 2016
15
QUI PASSE LES MODES ET LE TEMPS
l’Italien !
dernière apparition dans Coupe franche, le
premier film du jeune cinéaste français
Jean-Pierre Sauné.
Le grand Serge, c’est aussi
la chanson
Le talent de Reggiani, éclectique et
fou, c’est aussi la chanson. Elle vient à
lui, tardivement, à 46 ans. Comme un défi
lancé à lui-même et à un ami qui trouvait
dans sa voix vibrante et grave, exhalant le
tabac brun des Gitanes, un autre moyen
d’émouvoir. Dans une France qui n’aimait
pas encore le mélange des genres, Jacques
Canetti, découvreur de George Brassens et
de Jacques Brel, patron des Trois Baudets,
cabaret parisien des talents en herbe, lui
propose d’enregistrer Boris Vian. Le
disque est un succès (1966). La grande
Barbara, qui lui trouve un petit chouïa de
timbre émouvant pouvant en faire un
chanteur, un vrai, avec de la voix, le fait
travailler. George Moustaki, Serge
Gainsbourg, Jean-Loup Dabadie, Albert
Vidalle et Henri Gougaud feront le reste.
En quelques disques seulement (le
Petit Garçon, les Loups, 1967), l’Italien
(1968), Ma liberté), sa réputation de chanteur émouvant est faite et son répertoire
respecté et célébré. C’était aussi le Temps
d’Arthur, du Déserteur, de Sarah, Ma
solitude, Ma liberté, en attendant Madame
nostalgie, Venise n’est pas en Italie, le
Barbier de Belleville, le Souffleur. Et
comme Il suffirait de presque rien,
d’autres auteurs viendront également.
Ainsi de Claude Lemesle, fidèle d’entre
les fidèles, le pianiste Raymond Bernard,
Claude Roy et Bernard Dimey. Mais aussi
des poètes immortels de la dimension
d’Apollinaire, Baudelaire, Verlaine ou
Prévert. Alors qu’un temps revenu µ
au cinéma au milieu des années 1980
dans la Mort de l’apiculteur de Théo
Angelopoulos, Reggiani met dans ses
chansons son blues, ses fragilités, ses
fêlures, ses peurs et ses blessures. Il donne
Photo : DR
En 1960, nouveau visage avec «le
Guépard», le chef-d’œuvre de Luchino
Visconti, qui lui permet de se confronter à
un Burt Lancaster impérial et à deux
jeunes loups affamés de gloire nommés
Alain Delon et Claudia Cardinale. S’en
suit le Doulos de Jean-Pierre Melville où
il incarne aux côtés de Jean-Paul
Belmondo un truand équivoque, fragile
mais humain. Tour à tour, Henri Verneuil
(la Vingt-cinquième Heure), Robert
Enrico (les Aventuriers, les Caïds),
Damiano Damiani (la Mafia fait la loi),
Jean-Pierre Melville (l’Armée des ombres)
et Roger Pigot («Comptes à rebours»,
Trois milliards sans ascenseur), lui donnent l’occasion d’affirmer la dimension
humaine traversant déjà le Guépard et
le Doulos.
Marco Ferreri, un autre grand du
cinéma italien, le grime en un surprenant
sorcier indien dans Touche pas à la femme
blanche (1973) et le Français Claude
Sautet, géographe des sentiments, le remet
dans le drame contemporain, avec un de
ses plus beaux personnages dans Vincent,
François, Paul et les autres (1974). Ce
rôle de la maturité aux côtés de Romy
Schneider, qui rappelle à bien des égards
Simone Signoret et Yves Montand,
montre un Reggiani qui vieillit bien, se
bonifie comme une huile d’olive de
Toscane ou un vin de bonne garde. Il se
métamorphose une nouvelle fois chez
Claude Lelouch, cinéaste de l’absurde et
de la transformation, dans le Chat et la
Souris et le Bon et le Méchant (1975).
Oublié un temps par les réalisateurs, il
revient au cinéma, en 1997, où il sera
remarquable dans Violette et François de
Jacques Rouffio, et, encore plus, dans la
Terrasse, du grand Ettore Scola. De plus
en plus en retrait du 7e art, Reggiani ne
marquera pas, toutefois, de son talent
l’Empreinte des géants de Robert Enrico
et Fantastica de Gilles Carles. Il fera ses
adieux au cinéma, en 1989, en faisant une
aux mots des poètes une douce amertume.
Sur scène, après avoir consumé avec ses
sèches ses propres angoisses, il commence
ses concerts, tel un rituel immuable, par
l’Italien, sa carte de visite, son marqueur
identitaire. Exercice d’exorcisme qui lui
permet de se prendre par la main. Mais
dans la vie, l’homme éprouvé, le père
inconsolable, ne se retrouvait pas toujours
ou si peu. Il a alors des dépressions, des
blancs, des trous noirs, et au final le vertige de l’éthylisme.
Le suicide de son fils Stéphane, qui a
suivi les traces du père sur scène, éteindra
en lui la flamme de l’artiste et ouvre le
long couloir des douleurs. Le père finira,
toutefois, par les sublimer dans la
débauche de couleurs que seule la
peinture pouvait alors lui offrir.
Modeste expédient pour un père
inconsolable. Avant, bien sûr, un dernier
tour de piste, à l’Olympia, où le corps,
incertain, vacillant, perclus de douleurs,
traître, empêchait le chant de jaillir mais
pas la déclamation des textes. C’était la
dernière virée du poète, ultime
étape précédant le «Dernier courrier
avant la nuit», livre prémonitoire
annonçant le grand voyage de la camarde.
Le sien.
N. K.
De petites scènes qui grandiront au fur et à mesure
Le maire d’Alger-Centre, Abdelhakim Bettache,
a bien compris cela et se prête volontiers au jeu, en
réservant des espaces aux artistes - notamment amateurs pour leur permettre de faire leurs premiers pas, d’aller à
la rencontre du public et de mettre une note de fraîcheur
et de gaieté dans les faubourgs et les quartiers de la
Capitale. Le Président de l’Assemblée populaire communale d’Alger-Centre a été - faut-il le rappeler - le premier
à accorder des autorisations aux artistes de rue (musi-
ciens, peintres et comiques) afin de leur éviter les tracas
avec la police. Sa sage décision, qu’on doit saluer encore,
a permis à ces créateurs en herbe d’exercer leur métier en
toute liberté. Les Algérois en profitent. L’image de leur
cité s’en sort agrandie.
Pour la saison estivale, la ville remet cela et aménage
de petites aires de spectacle où chaque soir des musiciens, des chanteurs, des danseurs, des acrobates, des
peintres et des photographes viennent exercer leur talent
en contact direct avec le grand public. C’est une
démarche louable qu’il convient d’étendre aux quartiers
Photo : DR
Suite de la page 11
et aux communes périphériques. On doit, à ce propos,
évoquer l’exemple réussi de la Tahtaha (esplanade langage vernaculaire) du port d’Alger, appelée aussi Placette
des artistes. Inaugurée en 2014 par l’Etablissement art et
culture de la wilaya d’Alger, cette belle terrasse, lovée au
cœur de la pêcherie, fait depuis le bonheur des
mélomanes et des amateurs du chant chaâbi. On s’y rend
en famille ou avec des amis pour siroter une boisson et
écouter du «qcid», les pieds et le regard plongés dans la
mer Méditerranée. C’est joli, beau et agréable.
Rien n’empêche les maires et autres responsables
locaux des autres villes et villages d’Algérie de prendre
de la graine de faire de même à travers tous le pays,
pourvu qu’ils aient un petit «soupçon» de savoir-vivre,
imagination et initiative. Pour commencer en beauté,
créons des «Tahtaha» dans tous les ports de pêche. Thala
Illef, Azzefoun, Tigzirt, Dellys, Cherchell, Bouharoun,
Ténès, Mosta, Aïn Témouchent, Beni Saf, Ziama
Mansouriah, Collo ou El-Kala sont autant de petits coins
du paradis qui tenteront certainement tous nos artistes.
Cela va sans dire que les terminaux marins d’Annaba,
Skikda, Jijel, Béjaïa ou Oran se prêtent parfaitement bien
pour abriter de tels clubs, dédiés à la belle vie et à la
distraction. L’appétit venant en mangeant, on aura,
ensuite, le temps de penser aux squares, aux placettes
publiques, aux plages et même aux parkings et aux gares.
On peut, par la même occasion, y joindre des expositions
d’arts et d’artisanat. Cela va avec, bien entendu. Une telle
dynamique aura un impact certain sur la promotion du
tourisme dans toutes ces régions et sera, à moyen et long
terme, d’un appui certain pour l’économie nationale. En
effet, il suffit de peu de choses pour porter la culture à
tous les recoins de ce beau pays et contribuer
efficacement à son essor et à son émancipation. Il suffit
juste de le vouloir ! Vraiment !
K. A.
16
Jeudi 28 juillet 2016
C U L T U R E
EN ATTENDANT L’AUTOMNE DE JOUD SAID ET FANIA WA TABADAD DE NADJDA ISMAIL ANZOR
Le cinéma syrien de résistance s’invite au 9 FIOFA
e
La cinéaste syrienne a réfuté que les nouvelles productions syriennes sont des films de propagande à la solde du régime,
en réponse à une question posée lors des débats. Par ailleurs, elle précise qu’elle a «surtout voulu monter que l’espoir est
toujours présent pour délivrer le pays de ceux qui veulent nous diviser. A travers ce film, mon message est qu’il faut
résister à l’obscurantisme, que nous devons nous unir face à l’adversité et que la lumière vaincra»
Sihem Bounabi
a crise syrienne était au
cœur des deux longs
métrages syrien de deux
longs métrages, «Fania wa
tabadad» (Elle est mortelle et
elle se dissipe), réalisé par
Nadjda Ismaïl Anzor et «En
attendant l’automne» de Joud
Saïd sélectionnée dans le cadre
de la compétition de la 9e édition du Festival international
d’Oran du film arabe.
Le poignant «Fania wa
tabada» sur le scénario de
Diana Kamalldine à clôturer,
mercredi passé, les projections
dans le cadre de la compétition
sous l’applaudissement et les
youyous du public présents.
Le long métrage est un des
premiers films qui plonge les
cinéphiles au cœur de la gouvernance du système de Daesh
en suivant le quotidien du personnage principale «Soraya»
brillamment interprété par Rana
Chamis.
Cette institutrice, pieuse
musulmane dont la ville tombe
sous les mains de Daech, transporte les présents au cœur d’un
système obscurantiste qui
soumet par la force tous les
habitants à la loi de l’extrémisme.
Les réfractaires sont violemment punis tel cet enseignant crucifié sur la place
publique. On assiste aussi, à
l’autodafé des livres jugés
incompatibles avec le nouveau
dogme, la tenue vestimentaire
du djilbab imposée à la femme
ainsi que la taxe de djizia pour
les chrétiens sous peine
de mort. Des images d’une
extrême violence psychologique d’une ville marquée par
la peur et la survie au quotidien
au milieu des ruines où les
enfants sont endoctrinés à
coups de discours haineux.
Les dialogues sont marqués
par de longs discours de l’idéologie de Daech, contre argumentés par les paroles de
Soraya, musulmane pratiquante
qui maîtrise le texte sacré du
Coran ainsi que les hadiths.
Ainsi, l’Islam de tolérance et
de lumière est opposé à celui
du radicalisme de l’État terrosite. Un islam qui cohabite harmonieusement avec les autres
religions dont les amis chrétiens de Soraya. Une scène
marquante où musulmans et
chrétiens prient ensemble pour
que Dieu les délivre de ceux
qui ont fourvoyé la religion.
L’horreur monte d’un cran
lorsque l’émir remarque les
chevilles de «Noor» la fille de
Soraya à peine âgée de 11ans.
La fillette est finalement
enlevée et sa mère emprisonnée, jugée indisciplinée et
Photo : DR
L
réfractaire. Emprisonnée, elle
est torturée. Sur grand écran,
des images insoutenables d’une
fillette de 9 ans hurlant des
douleurs d’accouchement livrée
à elle-même dans un cahot dans
l’attente d’une mort. Soraya
apprendra des autres détenus,
les viols collectifs et les exactions subits au quotidien.
Cet acte révolte le bras droit
de l’émir, natif de la région et
qui considére Soraya comme sa
mère et la petite Noor comme
sa sœur. Il décidera de prendre
contact avec le fils ainé de
Soraya l’institutrice, pour
sauver Noor le jour même de
ses noces avec l’emir en s’alliant à un ennemi jugé moins
redoutable du groupe «El
Nousra».
Défier l’obscurantisme
par la lumière de l’esprit
Au Final grâce à la réconciliation des enfants de ce village
appartenant aux différentes
fractions en conflits que Noor
et toute la ville seront délivrées
du sinistre régime de Daech
sous les applaudissements des
cinéphiles présents à la salle le
Maghreb.
La scénariste Diana
Kamaldine confie lors des
débats après la projection
qu’elle avait sciemment décidé
d’occulter les exactions
commis par Daech car elles
sont largement diffusées par la
propagande obscurantiste pour
semer la terreur dans le cœur
des gens et rallier les esprits
égarés. Elle souligne : «La
seule violence que j’ai voulus
monter c’est celle commise
envers les femmes et les fillettes
à peine pubères car cette réalité est souvent occultée par les
médias alors que c’est une réa-
lité que les femmes subissent au
quotidien». Elle ajoute : «Il
était important de montrer les
vrais visages de la gouvernance de Daech et comment le
discours de propagande est
appliqué sur le terrain.»
La cinéaste a réfuté que les
nouvelles productions
syriennes sont des films de propagande à la solde du régime
en réponse à une question
posée lors des débats. Par
ailleurs elle précise que «j’ai
surtout voulu montrer que l’espoir est toujours présent pour
délivrer le pays de ceux qui
veulent nous diviser. A travers
ce film, mon message est qu’il
faut résister à l’obscurantisme,
que nous devons nous unir face
à l’adversité et que la lumière
vaincra».
Dans un autre registre, «En
attendant l’automne» par Joud
Saïd produit par le Centre
public du cinéma, dépendant du
ministère de la Culture, aborde
également le quotidien d’une
ville syrienne dans les ruines de
la guerre sur le ton de la
comédie noire.
Le rire et la joie de vivre
sont un défi au quotidien pour
défier la mort et le chaos avec
la rage de ceux qui n’ont plus
rien à perdre. Dans des passages surréalistes, malgré le
contexte, une équipe de volley
féminine continue à faire des
tournois et s’entraine pour
décrocher la Coupe de la région
et pourquoi pas nationale.
La culture de la vie pour
semer l’espoir
C’est dans cette ambiance
bon enfants avec la tragédie de
la guerre en toile de fond, que
les soucis, la peur de perdre les
proches qui sont au front, vivre
au milieux des ruines aux
rythmes des échos des bombardements et des explosions que
les habitants continuent de
semer l’espoir et aussi la vie.
Le mécanisme de cette comédie
c’est le quiproquo de l’officier
dont l’héroïne principale est
amoureuse a été kidnappé et
ainsi déclaré comme dissident
de l’armée syrienne. Découlent
toute une série de situations
rocambolesques où le spectateur valse entre le rire et la tristesse. Jusqu’au happy-end où
un mariage collectif est célébré
avec les retrouvailles des deux
amoureux.
A la fin de la projection, une
lettre de Joud Saïd, qui n’a pas
pu être présent, est lue aux présents dans laquelle il déclare :
«Nous avons commencé le
tournage en 2013, à l’époque
où les Etats-Unis avaient
menacé d’attaquer la Syrie. Le
risque de continuer le travail
était tel que nous redoutions de
ne pas pouvoir achever les premières séquences. Nous avons
convenu alors de poursuivre le
tournage sous peine que nous
passerons pour des traitres. Ce
film a été fait par un groupe
dont les membres venaient de
plusieurs régions du pays. Nous
nous sommes déplacés un peu
partout comme une seule tribu
en quête d’amour.» Et il a
conclu : «C’est un film qui
parle d’espoir».
Présent dans la salle, le
célèbre comédien syrien,
Ayman Zidan, a souligné aux
présents que «ce film, illustre la
douleur et la blessure béante
d’une nation qui subit de plein
fouet les complots et les défis»,
en concluant : «Je tiens à
rendre hommage et à saluer
tous les cinéastes qui travaillent dans des conditions
très difficiles pour défendre la
culture de la vie.»
S. B.
Photo : DR
De notre envoyée spéciale à Oran
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S P O R T S
Jeudi 28 juillet 2016
INTERDICTION DE RECRUTEMENT ET PONCTION DE TROIS POINTS
CONTRE LE RCR ET LE RCA
Eliminatoires CAN-2017
(U17) /préparation : Algérie
bat Tunisie en amical (2-1)
Par quoi s’explique la différence
de traitement du cas de l’USMH ?
Par
A. Lemili
es sportifs ne devraientils pas en effet appuyer la
dernière mesure prise par
le TAS et consistant à renvoyer
aux instances initialement
concernées, autrement dit la
ligue professionnelle de football pour un «traitement
L
Photo : DR
Pour le même motif, à
savoir «non paiement
des salaires dus à des
joueurs» et dans la
foulée exécution d’une
décision prise par le
TAS, sur les trois
formations concernées
en l’occurrence le RC
Relizane, L’USM
El-Harrach et le RC
Arba qui n’ont pas
honoré les mises en
demeure faites en ce
sens ont été diversement
sanctionnés, du moins
s’agissant du RCR et
l’autre rétrogradé au
terme de la saison
écoulée le RCA. Cela au
motif que les deux clubs
confirmaient leur
incapacité à réagir
favorablement à
l’injonction faite par la
Commission des
règlements de litige
(CRL). Du coup, les
deux associations ne
sont pas autorisées à
procéder à recrutement
en plus de se voir
défalquer trois points
La sélection algérienne de football des
moins de 17 ans s’est imposée face à
son homologue tunisienne sur le score
de 2 à 1 (mi-temps : 1-0), mardi à Tunis
dans le cadre de la préparation des
deux équipes au 2e tour des éliminatoires de la coupe d’Afrique des
nations-2017 (CAN-2017) des U17.
C’est le capitaine Kessour qui a ouvert
la marque pour les Algériens sur coup
franc direct en première mi-temps
avant que les Tunisiens ne remettent
les pendules à l’heure au retour des
vestiaires.
Les Verts ont inscrit le but de la victoire
par Zerrouki dans le temps additionnel
de la seconde manche.
Les hommes de Saber Bensmaïn joueront un deuxième match face à la
Tunisie le 29 juillet au stade El-Menzah
de Tunis avant de rentrer au pays.
Ces deux tests entrent dans le cadre de
la préparation des Verts en vue de la
double confrontation face au Gabon
(aller le 6 août à Alger et retour le 21
août à Libreville) comptant pour le 2e
tour des éliminatoires de la CAN-2017
prévue à Madagascar.
logique» de l’affaire disciplinaire dite CRRB Aïn-Fakroun.
L’appuyer dans le sens où l’ire
ou ce qui y ressemble du président de l’instance concernée est
très mal placée sachant que les
membres de la commission de
discipline ont sciemment éludé
la vérité pour traiter un dossier
à l’avenant et comme certaines
parties n’hésitent pas à le
susurrer sur «instruction»
venue pratiquement de nulle
part mais bien réelle. Ces allusions, voire présomptions, tiennent la route dans la mesure où
la même commission s’est
encore signalée par des décisions comme dans une boutique
d’apothicaire, c’est-à-dire avec
un dosage selon la tête du
client.
En effet, pour le même
motif, à savoir «non paiement
des salaires dus à des joueurs»
et dans la foulée exécution
d’une décision prise par le
TAS, sur les trois formations
concernées en l’occurrence
le RC Relizane, L’USM
El-Harrach et le RC Arba qui
n’ont pas honoré les mises en
demeure faites en ce sens ont
été diversement sanctionnés, du
moins s’agissant du club de
l’ouest du pays à savoir le RC
Relizane et l’autre rétrogradé
au terme de la saison écoulée le
RC Arba. Cela au motif que les
deux clubs confirmaient leur
incapacité à réagir favorablement à l’injonction faite par la
Commission des règlements de
litige (CRL). Du coup, les
deux associations ne sont pas
autorisées à procéder à recrutement en plus de se voir défalquer trois points.
Dans cette affaire, il
demeure quelque chose d’inexplicable concernant l’USM
El-Harrach qui dispose toutefois, en ce qui la concerne, d’un
autre préavis de 20 jours pour
régulariser sa situation même si
d’ores et déjà il existerait une
sanction partielle qui consiste
en l’interdiction de recrutement. Et la question légitime
que chacun est en droit de se
poser est «pourquoi pas de
retrait des trois points ?»
Enfin, pour enrober leurs
décisions, les membres de la
commission de discipline rappellent quand même que les
clubs sanctionnés peuvent faire
appel auprès de la commission
fédérale. Ce qui leur fait,
passez-nous l’expression, une
belle jambe sachant que dans
cette affaire il y a un manque
d’équité flagrant. A moins que
ce ne soit bien explicité, autrement dit dans les détails qui ont
fait que d’emblée les trois
points n’ont pas été défalqués à
la formation banlieusarde. Car,
il demeure possible que la commission de discipline dispose
d’éléments de justification qui
ne sont pas portés à la connaissance de l’opinion publique et
qui pourtant doivent l’être pour
les organes d’information ou
encore clairement fournis dans
le communiqué «pondu» à cet
effet. Rien que pour éviter toute
interprétation tendancieuse
A. L.
JO-2016/TOURNOI DE FOOTBALL
Schürmann : «A Rio, j’ai besoin de l’ensemble des 18 joueurs»
LE SÉLECTIONNEUR de
l’équipe algérienne des moins
de 23 ans (U23), le Suisse
Pierre-André Schürmann, a
indiqué mercredi qu’il comptait
sur l’ensemble des 18 joueurs
retenus pour le tournoi de football des Jeux olympiques
JO-2016 de Rio (5-21 août).
«J’ai mon idée sur le onze
de départ. J’ai en ma possession 18 joueurs et j’aurai
besoin de tout le monde durant
cette expédition. Chaque
joueur est concerné par la
compétition. La star pour moi
est le groupe et ne se limite pas
à un joueur ou deux», a affirmé
à l’APS le coach des Olympiques, rencontré au Centre
technique de Sidi Moussa
(Alger) en marge de la
visite du Premier ministre,
Abdelmalek Sellal.
Aux JO-2016, l’Algérie
évoluera dans le groupe D avec
l’Argentine, le Honduras et le
Portugal. Les Verts entreront
en lice le 4 août face aux
Honduriens à Rio de Janeiro.
«Nous allons gérer la
compétition match par match
et ne pas se focaliser uniquement sur le premier match du
Honduras», a-t-il ajouté.
Les coéquipiers de Baghdad
Bounedjah (Al-Sadd/Qatar) ont
clôturé dimanche un stage
effectué en Espagne, marqué
par deux matchs amicaux
contre l’équipe réserve du FC
Valence (1-1) et devant le FC
Grenade (0-0). Avant d’aller en
terre ibérique les Verts ont disputé deux matchs amicaux
aussi contre l’Irak (défaite
3-2, victoire 2-0) au stade
Mustapha-Tchaker de Blida.
«Le stage d’Espagne nous a
permis de tirer les bonnes et
les mauvaises choses que je
préfère garder pour moi. Je
suis content de notre préparation, en attendant d’aborder les
choses sérieuses», a souligné le
technicien helvétique.
Par ailleurs, Schürmann
s’est dit soulagé par la réaction
du milieu de terrain Mohamed
Benkhemassa et de l’attaquant
Mohamed Darfalou, qui reviennent de blessure. «Ils reviennent doucement mais sûrement,
j’espère qu’ils seront à 100%
de leurs moyens d’ici au
premier match face au
Honduras».
Enfin, le sélectionneur des
U-23 a informé que le programme qui attend les Verts à
Rio sera dévoilé sur place.
«A notre arrivée à Rio, nous
allons prendre nos quartiers
puis on verra par la suite
concernant le planning des terrains d’entraînement. Ensuite,
nous allons nous concentrer
sur le tournoi», a-t-il conclu.
L’Algérie retrouve un
tournoi de football des Olympiades 36 ans après sa dernière
participation aux JO-1980 de
Moscou.
APS
Ligue 1 professionnelle
(préparation) : trois matchs
amicaux au menu de l’USMA
à Sousse
L’USM Alger (ligue 1 professionnelle)
qui effectue à partir d’hier un stage à
Sousse en Tunisie, disputera trois
matchs amicaux en vue de la prochaine
saison 2016-2017, a annoncé le club
algérois sur son site officiel.
La délégation usmiste quittera le pays
mercredi (16h) en direction de Sousse
pour entamer la deuxième partie du
stage d’intersaison après celle effectuée
dans la région de Bretagne (nord-ouest
de la France).
Pendant leur séjour qui se poursuivra
jusqu’au 7 août, les Rouge et Noir
affronteront le Club Africain (30 juillet),
Metlaoui (2 août) et Sfax (6 août).
Ce regroupement intervient après la fin
du premier stage qui s’est déroulé dans
la région de Bretagne, marqué par une
victoire face aux espoirs du Stade
Rennais (4-0), une défaite face à l’équipe A du Stade Rennais (1-0) et deux
nuls face au Stade Brestois 29 (1-1) et
l’US Granville (0-0).
L’USMA, champion d’Algérie en titre,
prendra part à la prochaine édition de
la Ligue des champions d’Afrique.
Le club algérois entamera la saison
2016-2017 à domicile face au MO
Béjaïa.
Handball/préparation :
Victoire de l’Algérie U21 face
à la Slovénie U19 (28-22)
La sélection algérienne de handball des
moins de 21 ans (U21) s’est imposée
face à son homologue slovène des U19
par 28 à 22 (mi-temps : 18-15), en
match amical disputé mardi à Zrece
(nord-est de la Slovénie) dans le cadre
de sa préparation à la coupe d’Afrique
des nations CAN-2016 au Mali.
Les hommes du duo Rabah GherbiSalah Bouchekriou signent ainsi leur
troisième succès durant leur stage
après ceux face à la Slovénie U19 (3326) et la Slovénie U21 (25-21) contre
une défaite devant cette dernière (2918).
Selon le programme établi initialement
par la Fédération algérienne de handball (FAHB), le match de mardi était le
dernier des Algériens en terre slovène.
Les équipiers d’Ayoub Abdi rentreront
samedi à Alger.
La dernière étape préparatoire en vue
du rendez-vous continental se déroulera également en Slovénie du 20 août
au 5 septembre avant le départ au Mali
pour la CAN-2016 (11-18 septembre).
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M O N D E
Jeudi 28 juillet 2016
SELON LE SECRÉTAIRE D’ETAT AMÉRICAIN, JOHN KERRY
Washington veut éviter la «confrontation»
en mer de Chine
La Cour permanente d’arbitrage de la Haye a donné raison à Manille en estimant que la Chine n’avait
aucun «droit historique» sur cette mer stratégique. Pékin s’est insurgé contre ce jugement et a dit qu’il
ne le respecterait pas
Par
Agence France presse
e secrétaire d’Etat
américain, John Kerry, a
déclaré mercredi que
Washington souhaitait éviter la
«confrontation» en mer de Chine
méridionale, où les prétentions
territoriales de Pékin ont été
invalidées par un tribunal international. M. Kerry s’exprimait à
l’issue d’un entretien avec le
nouveau ministre philippin des
Affaires étrangères, Perfecto
Yasay. Pour le chef de la diplomatie américaine, Pékin et
Manille doivent engager le dialogue. «La décision en elle-même
est contraignante mais nous ne
cherchons pas à créer la confrontation. Nous tentons de trouver
une solution en tenant compte du
droit des populations établi par
la loi».
La Cour permanente
d’arbitrage (CPA) de la Haye a
donné raison à Manille le
12 juillet dernier en estimant que
la Chine n’avait aucun «droit
historique» sur cette mer
stratégique. Pékin s’est insurgé
contre ce jugement et a dit qu’il
ne le respecterait pas. Mais
Photo : DR
L
Washington voit dans cette
décision «l’opportunité» pour les
pays ayant des revendications sur
la zone de régler leurs différends
de manière pacifique, a dit le chef
de la diplomatie. «Nous espérons
assister à un processus qui
réduira la portée géographique
des disputes maritimes, instaurera un code de conduite dans les
zones contestées, conduira à des
solutions mutuellement
acceptables, peut-être même à
une série de mesures susceptibles
d’établir la confiance». Le
Vietnam, la Malaisie, Brunei et
Taïwan ont également des revendications sur la mer de Chine
méridionale, réputée riche en
hydrocarbures et par où transitent
4,5 milliards d’euros de fret
annuel. La CPA avait été saisie
en 2013 par le précédent
gouvernement philippin de
Benigno Aquino.
M. Kerry, arrivé à Manille
mardi dernier après un forum
régional au Laos, a rencontré
ensuite le président philippin
Rodrigo Duterte. Selon Ernesto
Abella, porte-parole du chef de
l’Etat philippin, ce dernier a
évoqué avec M. Kerry la guerre
contre la drogue et la criminalité
qu’il mène. M. Kerry a promis
32 millions de dollars
(29 millions d’euros) d’assistance
américaine pour «l’entraînement
et les services» en vue de renforcer le règne de la loi aux Philippines. Avant la rencontre, le
secrétaire d’Etat américain avait
déclaré : «Les droits civiques et
humains doivent être protégés et
nous devons œuvrer à assurer la
sécurité dans nos sociétés.»
M. Duterte a été élu à l’issue
d’une campagne sécuritaire
outrancière pendant laquelle il a
promis de faire abattre les
trafiquants de drogue supposés.
Depuis le 30 juin, la police a
annoncé avoir abattu plus de
200 personnes.
AFP
SELON UN COMMUNIQUÉ DU CONSEIL ÉLECTORAL DU VENEZUELA
La décision sur le référendum anti-Maduro repoussée
Par
Maria Isabel Sanchez de l’AFP
LE CONSEIL national
électoral (CNE) du Venezuela
examinera la possible tenue d’un
référendum anti-Maduro à partir
de lundi prochain, alors que l’opposition, dont le gouvernement
demande l’interdiction pour
fraude, attendait initialement sa
décision pour ce mardi. Le communiqué du CNE ne précise pas
quand l’organisme rendra sa décision.
Elu en 2013 jusqu’en 2019, le
chef de l’Etat socialiste fait face à
un Parlement contrôlé par une
coalition de centre droit, la Table
de l’unité démocratique (MUD),
depuis les élections législatives
de décembre 2015. Depuis, ces
antichavistes (du nom de
l’ex-président Hugo Chavez,
1999-2013) ont exigé la tenue
d’un référendum contre le M.
Maduro avant fin 2016.
Pour cela, l’opposition a
enclenché un processus long et
complexe prévu par la loi. Après
avoir recueilli près de deux
millions de signatures, dont
seules 1,3 million ont été validées
par le Conseil national électoral
(CNE), au moins 200 000 signataires devaient confirmer leur
choix, en personne, fin juin.
C’est sur ce point précis que
doit se prononcer le CNE,
organisme que l’opposition
accuse d’être contrôlé par le
gouvernement. En cas de feu vert
de l’autorité électorale, il faudra
encore quatre millions de
signatures pour pouvoir convoquer le référendum lui-même.
Pour destituer le chef de l’Etat, le
«oui» devra dépasser le score de
M. Maduro à la présidentielle de
2013 (7,5 millions de voix). La
MUD espérait que le CNE
authentifierait mardi ces
200 000 signatures, après un
audit qui a duré près d’un mois.
Certaine d’avoir les signatures
nécessaires, la MUD a déjà
appelé à manifester mercredi à
Caracas.
Le CNE, accusé de favoriser
le gouvernement par l’opposition,
a affirmé qu’il «ne céderait pas
aux pressions» et rappelé sa
menace de suspendre le processus
«en cas d’altération de l’ordre
public». Un porte-parole de
M. Maduro a également demandé
au CNE que la coalition Table de
l’unité démocratique (MUD) soit
considérée illégale, l’accusant
d’avoir fraudé pour le recueil des
signatures. «Nous sommes venus
demander l’annulation de
l’enregistrement du parti
politique appelé Table de l’unité
démocratique (MUD), pour avoir
participé à la plus grande
fraude électorale qu’ait connue
l’histoire du pays», a annoncé
Jorge Rodríguez, délégué par
M. Maduro pour surveiller le
processus. Selon le porte-parole,
le parti MUD aurait fourni des
milliers de signatures de
personnes décédées, de mineurs
et de détenus.
Nicolas Maduro lui-même a
déposé une action pour fraude
devant le Tribunal suprême de
justice (TSJ), que l’opposition
accuse également de servir le
gouvernement. Au total, environ
8 600 recours ont été déposés
devant le parquet et le TSJ.
Pour l’opposition, il est crucial
que le référendum ait lieu avant
le 10 janvier 2017, car si
M. Maduro est révoqué avant
cette date, il y aura des élections
anticipées. Si, au contraire, la
consultation se tient après et si le
président vénézuélien la perd, il
pourrait désigner son viceprésident pour le remplacer.
Le pays, dont l’économie s’est
effondrée avec la chute du
pétrole, est en ébullition. Pillages
et lynchages se font plus nombreux, les habitants sont las d’une
pénurie qui frappe 80% des
aliments, d’une criminalité en
hausse et de la pire inflation au
monde (180,9% en 2015).
Pour le gouvernement, ce
référendum, s’il a lieu, ne pourra
pas se tenir cette année, car les
délais légaux ne le permettent
pas. «En 2016, il n’y aura pas de
référendum. En 2017, au rythme
où l’on va, il n’y en aura pas non
plus au Venezuela», a lancé
mardi le numéro deux du régime
chaviste, Diosdado Cabello.
Selon un sondage de l’institut
Venebarometro, 64% des
Vénézuéliens voteraient pour le
départ du président. «Le réfé-
rendum est une opportunité et il
faut la saisir», assure Edgar
Garcia, un électricien de 48 ans
prêt à signer, alors qu’il fait la
queue pour acheter des aliments.
Selon le constitutionnaliste
José Ignacio Hernandez, le
référendum pourrait se tenir en
décembre ou, au plus tard, début
janvier, mais «tout dépend de la
volonté du CNE». Si cet organisme «fait durer les choses, la
conflictualité sociale augmentera
et les seules voies qui resteront
seront celle de la protestation et
de la pression internationale»,
ajoute cet expert.
Empêcher le référendum
«reviendrait à délégitimer un
héritage très important du
chavisme. Chavez s’est toujours
exposé à la décision du peuple»,
a réagi Luis Almagro, le
secrétaire général de l’Organisation des Etats américains (OEA).
En 2004, le référendum contre
l’ex-président Hugo Chavez fut
un échec.
AFP
Une cellule de l’EI démantelée au Maroc, des attentats déjoués
LES AUTORITES
marocaines ont annoncé, hier,
l’arrestation de 52 militants
islamistes inspirés par l’organisation Etat islamique et la mise en
échec de plusieu projets
d’attentat.
Il s’agit de la plus vaste
opération du genre depuis des
années au Maroc. Des armes et
du matériel de fabrication de
bombes ont été saisis. Le
royaume chérifien, allié des
Occidentaux contre l’islamisme
radical, est en alerte renforcée
depuis que Daech (acronyme
arabe de l’EI) a pris le contrôle de
vastes territoires en Syrie et en
Irak il y a deux ans. Dans un
communiqué, le ministère de
l’Intérieur précise que ces
52 militants, interpellés dans de
nombreuses villes du pays, font
partie d’un groupe de
143 militants faisant l’objet
d’enquête de la part des autorités.
De nombreux membres de cette
cellule envisageaient de créer au
Maroc une «province» du califat
autoproclamé par Daech. Ils
comptaient également frapper des
prisons, des festivals et d’autres
institutions dans le pays, ajoute-t-
il. Le groupe prévoyait aussi
d’assassiner des membres des
forces de sécurité marocaines ou
des touristes.
Le Maroc a démantelé
39 cellules liées à l’EI depuis
2013, rappelle le ministère dans
son communiqué, ajoutant que
159 cellules ont été découvertes
depuis 2002.
Reuters
19
M O N D E
Jeudi 28 juillet 2016
L’ARMÉE RÉGULIÈRE SYRIENNE PROPOSE AUX CIVILS DE QUITTER ALEP
Un double attentat revendiqué par Daech
fait au moins 48 morts en Syrie
Un sanglant attentat a frappé la ville de Kamichli dans le nord-est de la Syrie, faisant 48 morts et des
dizaines de blessés. Cette attaque, la plus sanglante à toucher la ville depuis des années, a été revendiquée
par le groupe Daech qui contrôle certaines parties de la Syrie. Parmi les dizaines de blessés, beaucoup
sont dans un état grave et le bilan risque de s’alourdir davantage. C’est le quartier général des forces de
sécurité de l’administration kurde de la province de Hassaké, où se trouve Kamichli qui a été visé.
Par
La Rédaction International
n attentat au camion
piégé a frappé hier la
ville de Kamichli, en
partie contrôlée par les forces
kurdes, dans le nord-est de la
Syrie, faisant 48 morts et des
dizaines de blessés. L’attaque,
la plus sanglante à toucher la
ville depuis des années, a été
revendiquée par le groupe
Daech qui contrôle certaines
parties de la Syrie. Selon la
télévision syrienne, une des
explosions a été provoquée par
une voiture piégée et l’autre par
une bombe placée sur une
moto. Parmi les dizaines de
blessés, beaucoup sont dans un
état grave et le bilan risque de
s’alourdir davantage. C’est le
quartier général des forces de
sécurité de l’administration
kurde de la province de
Hassaké, où se trouve Kamichli
qui a été visé. La déflagration
était si puissante qu’elle a fait
trembler les vitres des boutiques de Nusaybin en Turquie,
ville collée à Kamichli de
l’autre côté de la frontière.
Daech a déjà visé Kamichli et
Hassaké, chef-lieu de la province du même nom, au cours
des mois passés. En avril der-
Photo : DR
U
nier, six membres d’une unité
de sécurité intérieure kurde,
avaient péri dans un attentat
suicide à Kamichli. En juillet,
au moins 16 personnes sont
mortes dans un autre attentat
suicide revendiqué par Daech à
Hassaké. Les kurdes contrôlent
l’essentiel de la province de
Hassaké après avoir pris de
vastes territoires l’an dernier
aux groupes armés. Soutenues
par les États-Unis, elles combattent également Daech bien
plus à l’ouest, à Manbij dans la
province d’Alep. Selon les
kurdes «il s’agit du plus gros
attentat jamais perpétré dans la
ville». D’un autre coté l’armée
syrienne a proposé aux civils de
quitter les quartiers d’Alep aux
mains des groupes armés via
des routes de sortie sécurisées
pour cet effet. L’armée
syrienne a précisé que «des
cartes des routes étaient
envoyées sur les téléphones
mobiles des civils», exhortant
«les groupes armés à quitter les
maisons des civils et accepter
les propositions de réconciliation du gouvernement». La
décision a été prise une
semaine après que les troupes
syriennes et les combattants
alliés ont réussi à couper la dernière route d’approvisionnement des groupes armés qui
reliait la région au nord d’Alep
et les quartiers orientaux de la
ville. Alep est la plus grande
ville de la Syrie et était
autrefois son poumon économique. C’est aujourd’hui le
point focal des affrontements
entre l’armée syrienne et les
groupes armés aux ramifications externes. Au cours de
l’été 2012, des milliers d’éléments des groupes armés ont
envahi des quartiers
résidentiels d’Alep. Après avoir
pris le contrôle de plusieurs
quartiers à l’est d’Alep, les
groupes armés ont régulièrement tenté d’étendre leur
présence jusqu’à l’ouest de
la ville. Ils ont assiégé les
quartiers ouest d’Alep après
avoir coupé la route internationale conduisant à Alep
en 2014, mais le siège a été
brisé par l’armée syrienne. R. I.
OFFICIELLEMENT DÉSIGNÉE POUR PORTER LES COULEURS DÉMOCRATES
Obama monte au créneau pour son ex-rivale, Hillary Clinton
Barack Obama travaille sur ce
discours depuis plusieurs
semaines. Or ce rendez-vous,
sous l’œil de dizaines de millions d’Américains, aura une
saveur particulière pour lui. Il
fera écho au discours prononcé
en 2004 lors d’une convention
qui allait la propulser sur le
devant de la scène, aux primaires tendus de 2008 face à
Hillary Clinton et ses années de
Maison Blanche. A six mois de
son départ, le 44e Président des
Etats-Unis s’appuiera sur sa
solide cote de popularité de fin
de mandat pour tenter de rassembler une famille démocrate
secouée par l’âpre duel entre
Hillary Clinton et le sénateur
Bernie Sanders qui a laissé des
traces. Soucieuse de s’appuyer
autant que possible sur le président sortant - puissant atout
pour que la base démocrate se
rende aux urnes -, Hillary
Clinton avait décrit l’évolution
de leur relation en ces termes :
«Rivaux politiques, puis partenaires, puis amis». Mais c’est
sur sa dénonciation du candidat
républicain que Barack Obama
est aussi attendu à Philadelphie.
Une élection présidentielle
américaine offre souvent un
contraste saisissant entre deux
visions de l’Amérique. Cette
année, ce contraste prend des
proportions presque comiques.
Politiquement, humainement,
difficile d’imaginer deux personnages publics plus dissemblables que Barack Obama et
Donald Trump. Obama l’universitaire aime les longs raisonnements structurés, a le goût du
discours. Trump l’homme d’affaires est impulsif, est spécialiste des formules courtes,
souvent agressives, parfois vulgaires. Le président devrait
s’employer à expliquer pourquoi le magnat de l’immobilier
n’a pas, selon lui, les épaules
pour endosser le rôle de commandant-en-chef. La présidence est un métier «sérieux» de la lutte contre le groupe
Daech au combat contre les
inégalités sociales et raciales -
incompatible avec la rhétorique
du milliardaire populiste,
répète-t-il depuis plusieurs
mois. Les milliers de délégués
rassemblés ont eu un avantgoût de cette ligne d’attaque
mardi, lors du discours très
applaudi de Michelle Obama.
«Lorsque quelqu’un est cruel
ou se comporte comme une
brute, vous ne vous abaissez
pas à son niveau», a-t-elle
asséné. «Notre devise: s’ils
visent bas, visez haut !». R. I.
Photo : DR
A PHILADELPHIE
Barack Obama se lance dans la
défense du bilan de ses huit
années au pouvoir, barrer la
route à Donald Trump et propulser son ancienne rivale
Hillary Clinton à la Maison
Blanche. A l’avant-dernier jour
de la convention démocrate, le
premier Président noir de l’histoire des Etats-Unis devrait
aussi faire passer un message
simple depuis le Wells Fargo
Center : le temps d’une femme
présidente est venu. Hillary
Clinton, qui a été formellement
désignée mardi pour porter les
couleurs démocrates lors de l’élection du 8 novembre, a insisté
sur la dimension historique de
cette nomination. «Si des
petites filles sont restées debout
ce soir pour regarder, je voudrais leur dire que je deviendrais peut-être la première
femme présidente, mais que
l’une d’entre vous sera la prochaine», a-t-elle lancé depuis
New York, dans une vidéo.
Selon la Maison Blanche,
www.latribunedz.com
LA DÉLÉGATION ALGÉRIENNE S’EST ENVOLÉE VERS RIO
Jeudi 28 juillet 2016
MÉTÉO
Les athlètes algériens résolus
à honorer le pays
Centre Max. 30° ensoleillé
Min 21°
Ouest
Max. 31°
ensoleillé
Min 21°
Est
Max. 36°
ensoleillé
Min 18
Sud
Max. 42°
ensoleillé
Min 26°
Par
Abdallah Kaddour
a délégation sportive
algérienne s’est envolée,
hier, à bord d’un vol spécial
à destination Rio de Janeiro pour
prendre part aux jeux Olympiques
2016 (5-21 août). La délégation
officielle est composée de 108 personnes (athlètes, cadres techniques,
médicaux et administratifs) en plus
des invités du COA dont des
anciens médaillés olympiques. Une
zone mixte a été organisée pour la
presse avec les membres de la
délégation algérienne et les athlètes
avant leur embarquement. Certains
athlètes participeront pour la
première fois à un événement de
cette envergure. «Chaque athlète
rêve de participer aux JO, l’important est de fournir le maximum
d’effort et honorer les couleurs
nationales, je suis optimiste», nous
dira Ali Messaoudi spécialiste en
3 000 mètres steeple. En termes de
préparation, l’athlète nous dira que
«les qualifications étaient difficiles, et durant la préparation on
manquait de moyens, mais je reste
confiant. C’est ma première participation aux JO, cet événement
sera bénéfique pour moi sur le
plan personnel afin d’acquérir plus
d’expérience et d’affronter des spécialistes de renommée mondiale et
ça me permettra de préparer les
prochains JO». Le gymnaste
Mohamed Abdeldjalil Bourguieg
exprimera aussi sa joie qui est
d’autant plus grande «que la
gymnastique algérienne est absente
des JO depuis 48 ans, et cette
participation marque notre retour
au grand rendez-vous». «Ma participation au championnat d’Afrique
L
Source
http://fr.weather.yahoo.com
Horaires des prières
Fedjr...........03.59
Echourouk ...05.29
Photo : DR
en gymnastique par équipe et
individuel qui s’est déroulée en
Algérie m’a permis de bien
préparer les JO, et j’ai effectué
également un stage de préparation
à Boufarik […]. Je rêve de ma participation aux JO depuis la qualification, je ressens un peu de stress
mais je reste optimiste», ajouterat-il. L’escrimeuse Anissa Khelfaoui
s’est également dit optimiste et
n’avoir qu’un seul objectif en tête,
celui d’honorer les couleurs nationales. Pour sa part, Walid Badani,
champion d’Algérie et d’Afrique
en haltérophilie, nous dira que c’est
sa deuxième participation aux
JO et il espère «réaliser de bons
résultats. Mon objectif est de
figurer parmi les dix premiers dans
cette spécialité. Il ne faut surtout
pas douter de notre niveau dans
cette spécialité». A une question
sur l’exclusion de plusieurs
athlètes russes dans cette spécialité,
il dira que «les athlètes russes sont
excellents dans cette discipline,
mais il faut dire qu’il n’y a pas
uniquement la Russie, d’autres
pays ont aussi beaucoup progressé
dans cette discipline».
D’autre part, le chef de l’Etat,
Abdelaziz Bouteflika, a encouragé,
hier, la délégation sportive
algérienne. Le Premier ministre,
Abdelmalek Sellal, qui a transmis
les encouragements du Président
aux athlètes présents au Centre
technique national de Sidi Moussa
(Alger) dira : «Je suis venu aujourd’hui au nom du président de la
République, M. Abdelaziz Bouteflika, et au nom du gouvernement
pour vous transmettre d’abord nos
félicitations pour vous être qualifiés à cet événement et nos encouragements pour les compétitions
auxquelles vous allez prendre part.
Je vous demande de ne pas lésiner
sur les efforts pour représenter
dignement les couleurs du pays, et
pourquoi pas décrocher de bons
résultats à Rio.»
A. K.
Des centres de regroupement près des aéroports d’Alger,
Oran, Constantine et Ouargla, pour les hadjis
Par
DES CENTRES de regroupement des hadjis seront installés
cette année près des aéroports
d’Alger, de Constantine, d’Oran et
de Ouargla, afin d’informer les
hadjis sur les mesures assurées par
l’Etat pour leur prise en charge sur
les Lieux saints de l’islam, a
annoncé hier le directeur général
de l’Office national du hadj et de la
omra (Onho), Youcef Azouza, lors
d’un séminaire national de sensibilisation de la mission algérienne de
la Protection civile chargée de l’encadrement des pèlerins. Les hadjis
algériens «ne trouveront pas de difficultés dans leur voyage puisque
ils seront orientés et informés de
tous les détails par nos équipes en
place», a-t-il a assuré.
Au cours de cette rencontre
tenue au siège de la direction de la
Protection civile de la wilaya de
Bouira, l’inspecteur général de la
Protection civile, Amokrane
Abdellah, et le directeur général de
l’Onho, ainsi que le directeur des
fonctionnaires et de la formation au
sein de la Direction générale de la
Maghreb ....20.03
Icha ............21.37
„ Bouteflika nomme trois nouveaux membres du Conseil
constitutionnel
AFIN DE DONNER LES ORIENTATIONS ET EXPLICATIONS NÉCESSAIRES
Hasna Yacoub
Dohr...........12.55
Assar ..........16.44
Protection civile, ont expliqué à la
mission algérienne, formée de
175 agents, les méthodes d’accompagnement des hadjis durant le
pèlerinage, ainsi que les nouvelles
mesures prises destinées à
améliorer leur prise en charge à
Médine et à la Mecque. La mission
de la Protection civile, présidée
par le colonel Mustapha Ben
Mustapha, est chargée de suivre
correctement l’itinéraire interne du
pèlerin algérien dès son arrivée sur
les Lieux saints. Elle doit également regrouper les hadjis lors
notamment de leur déplacement
entre la Mecque, Arafat, Muzdalifa
et Minan.
Cette année, les agents de la
Protection civile ainsi que des
volontaires porteront tous des
gilets jaunes aux Lieux saints, et
les camps des hadjis seront tous
numérotés et dotés de plaques électroniques qui porteront les noms
des hadjis affectés dans chaque
camp à Aarafat. Les camps des
hadjis algériens ne seront pas
ouverts cette année à d’autres
hadjis étrangers afin d’éviter tout
éventuel incident comme cela s’est
passé déjà lors des saisons passées.
M. Azouza a incité les membres de
la mission à veiller notamment à la
connaissance parfaite des noms des
hadjis de chaque groupe sur place
et d’être près d’eux. «L’aspect
organisationnel ne se focalise pas
uniquement sur les moyens matériels, mais surtout sur le volet
humain, et le comportement des
hadjis ainsi que celui des agents de
la Protection civile. Donc, le bon
comportement et la rapidité d’intervention et d’organisation nous
permettront sans doute de relever
avec succès ce défi», a-t-il déclaré.
Rappelons que cette année,
500 hadjis ont été munis de
bracelet électronique pour le suivi
de leur état de santé durant leur
séjour aux Lieux saints de l’islam.
Cette expérience, première du
genre, sera généralisée les
prochaines années. De même que
pour la première fois, les futurs
hadjis algériens ont pu réserver
leurs chambres d’hôtel à la Mecque
par Internet. Une opération lancée
par l’Onho sur son site onho.dz.
L’Onho tend à généraliser cette
opération aux hôtels d’El Madina
(Médine).
H. Y.
Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a procédé, hier, à la signature d’un
décret présidentiel portant nomination de trois nouveaux membres du Conseil
constitutionnel. Il s’agit de Mohamed Habchi, vice-président du Conseil constitutionnel,
désigné par le président de la République, El Hachemi Brahmi, membre du Conseil
constitutionnel, élu au sein de la Cour suprême, et Kamel Feniche, membre du Conseil
constitutionnel, élu au sein du Conseil d’Etat. La nomination de ces trois nouveaux
membres intervient conformément à l’article 183 de la Constitution qui a élargi la
composition du Conseil constitutionnel de 9 à 12 membres.
„ Éducation : ouverture de 3 870 postes budgétaires
Le ministère de l’Education nationale a ouvert 3 870 postes budgétaires pour le
recrutement d’éducateurs, conseillers d’orientation, conseillers pédagogiques (scolaire
et professionnel) et adjoints principaux de laboratoire, a indiqué la direction générale de
la Fonction publique et de la réforme administrative sur son site web. Le recrutement se
fera sur la base d’un concours dans les postes ouverts, soit 3 285 pour les éducateurs,
293 pour les adjoints principaux de laboratoire et 292 pour les conseillers d’orientation
et pédagogiques. Les candidats doivent être titulaires de diplômes d’études universitaires
appliquées ou de diplômes de technicien supérieur pour les diplômés des instituts de la
formation professionnelle. Les dossiers peuvent être déposés au niveau de la direction
de l’éducation des wilayas dans un délai de 15 jours à dater du 25 juillet.
„ 9 sites miniers attribués pour 246 millions de dinars
L’Agence nationale des activités minières (Anam) a attribué, hier, 9 sites miniers pour
exploration (sur un total de 24 sites mis en adjudication) pour un montant de
246 millions de dinars, à l’issue de la 44e session d’adjudication de la petite et moyenne
mine, lors d’une séance publique consacrée à l’ouverture des plis en présence des
entreprises soumissionnaires. Les 9 titres attribués concernent quatre sites de sable dans
les wilayas de Chlef et de Tébessa, trois sites de calcaire à Adrar et Tébessa, un site
d’argile à Batna et un site de granit à Tamanrasset. 26 entreprises nationales et
étrangères ont soumissionné à cet appel d’offres national et international pour
l’adjudication de 24 sites.
„ Le délai du dépôt des comptes sociaux prorogé au 31 août
Le délai du dépôt des comptes sociaux de l’exercice 2015 par les opérateurs
économiques et les gérants des sociétés a été prorogé, hier, au 31 août 2016, a indiqué
hier le Centre national du registre de commerce (Cnrc) qui rappelle que les sociétés
concernées par cette procédure sont les Sociétés par action (SPA), les Entreprises
unipersonnelles à responsabilité limitée (Eurl), les Sociétés à responsabilité limitée (Sarl),
les Sociétés en nom collectif (SNC), les Sociétés en commandite simple (SCS) ou par
action, les banques et les établissements financiers ainsi que les succursales de banques
étrangères inscrites au registre de commerce.
„ Plus de 350 investisseurs mis en demeure à Bordj Bou Arréridj
356 mises en demeure ont été adressées à autant d’investisseurs de la wilaya de
Bordj Bou Arréridj, pour «non-concrétisation de projets», a-t-on appris hier auprès des
services de la wilaya. Ces mises en demeure sont établies suite aux conclusions des
investigations menées par un comité spécial, constitué de représentants de plusieurs
secteurs, chargé de suivre les projets d’investissements validés. 47 bénéficiaires de
foncier industriel accusent un retard de production, et 309 investisseurs ont été invités à
réactualiser auprès de la direction de l’industrie et des mines leurs dossiers
d’investissements.
„ 24 casemates détruites à Tizi Ouzou et Béjaïa
24 abris qui servaient de refuges pour terroristes ont été détruits à Tizi Ouzou et Béjaïa
par deux détachements de l’Armée nationale populaire, a indiqué, hier, un communiqué
du ministère de la Défense nationale. Par ailleurs, grâce à des renseignements recueillis
après la saisie, hier à El Oued d’un quintal de drogue, un détachement combiné de
l’ANP a arrêté deux autres narcotrafiquants et saisi 300 kilogrammes de kif à Tébessa.
Le pétrole à moins de 43,80 dollars à Londres
Les prix du pétrole ont accentué leur baisse, hier, en fin d’échanges européens,
affectés par une hausse inattendue des stocks de pétrole brut la semaine dernière aux
Etats-Unis qui les a propulsés à de nouveaux plus bas. Le baril de Brent de la mer du
Nord pour livraison en septembre a cédé 1,07 dollar à 43,80 dollars sur
l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres. Sur le New York Mercantile Exchange
(Nymex), le baril de Light sweet crude (WTI) pour la même échéance a perdu 82 cents
à 42,10 dollars. Alors qu’ils hésitaient sur la marche à suivre avant la publication du
rapport hebdomadaire du département américain de l’Energie (DoE), et étaient même
repassés brièvement dans le vert, les cours du Brent et du WTI ont plongé une fois les
chiffres sur les stocks pétroliers aux Etats-Unis rendus publics.