Untitled - Communaupole de Lens
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1 REALISATION COMMUNAUPOLE DE LENS-LIEVIN AVEC LES CONTRIBUTIONS DE : - Bassin Minier Unesco - CAUE du Pas-de-Calais - CDT du Pas-de-Calais - CPIE La chaîne des Terrils - Culture Commune - Scène Nationale du Bassin Minier Nord-Pas-de-Calais - DRAC Nord-Pas-de-Calais - Mémoire d'Artois - Mission Bassin Minier - Musée du Louvre 2 - OFFICE DE TOURISME ARTOIS-GOHELLE 1- CARTE D’IDENTITE DE LA COMMUNAUPOLE DE LENS LIEVIN ...............................................................................................................4 1-1- LE TERRITOIRE DE LA COMMUNAUTE D’AGGLOMERATION ...........................................5 1-2-GEOGRAPHIE ET HISTOIRE ...................................................................................6 1-3-SITUATION ECONOMIQUE ..................................................................................11 1-4- POPULATION.................................................................................................14 2. PATRIMOINES, PAYSAGES ET CADRE DE VIE SUR LE TERRITOIRE ........................................................................................................18 2-1- PATRIMOINE, ARCHITECTURE ET PAYSAGES .........................................................19 2-2- UN PATRIMOINE IMMATERIEL TRES PRESENT ........................................................48 3 – VIE CULTURELLE ...................................................................................................................................................................54 3-1- LES EQUIPEMENTS CULTURELS ...........................................................................55 3-2- LES DYNAMIQUES DE DEVELOPPEMENT CULTUREL SUR LE TERRITOIRE .. 58 4- PROTECTION PATRIMONIALE ET GESTION DE L’ESPACE ....................................................................................................................63 4-1- LES EDIFICES PROTEGES AU TITRE DES MONUMENTS HISTORIQUES ET DU PAYSAGE ........64 4-2- LA TRAME VERTE ...........................................................................................66 5 – LES POTENTIALITES TOURISTIQUES ..........................................................................................................................................68 5–1- LA DIVERSITE DE L’OFFRE................................................................................69 5-2- LE PUBLIC TOURISTIQUE ..................................................................................70 5-3- LE PARC D’HEBERGEMENTS ............................................................................... 71 5-4-DES CHIFFRES DE FREQUENTATION ENCOURAGEANTS............................................... 71 5-5-L'OFFICE DE TOURISME ARTOIS GOHELLE ............................................................. 72 6- ACTIONS RECENTES MENEES SUR LE TERRITOIRE EN MATIERE DE VALORISATION PATRIMONIALE ET TOURISTIQUE ........................................74 6-1- UNE IMPLICATION FORTE DE LA COMMUNAUPOLE ..................................................75 6-2- LES CIRCUITS TOURISTIQUES ET CIRCUITS DE DECOUVERTE DU TERRITOIRE .................75 6-3- LES ACTIONS ET MANIFESTATIONS DEVELOPPEES PAR MEMOIRE D’ARTOIS ..................78 6-4- LES AUTRES ACTIONS MAJEURES A L'INITIATIVE DES COMMUNE S ET DES ASSOCIATIONS 78 6-5- LES CONCOURS .............................................................................................. 80 BIBLIOGRAPHIE ....................................................................................................................................................................81 A N N E X E S…………………………………………………………………………………………………………………………………………………….82 3 4 1.1. Territoire de la Communaupole de Lens-Liévin La Communauté d’Agglomération de Lens-Liévin comprend 27 communes de l’arrondissement de Lens et 9 communes de l’arrondissement d’Arras, soit un total de 36 communes. Le territoire couvre une superficie de 239 km². 250 199 habitants y résident selon le recensement de 1999. Deuxième agglomération de la région, elle constitue l’un des territoires les plus densément peuplés du Nord - Pas-deCalais et l’un des plus urbanisés d’Europe du nord, à proximité de Lille, Arras, Douai ou Béthune. La densité de population est de 1184 habitants/Km². Les 36 communes de la Communaupole de Lens-Liévin Ablain-Saint-Nazaire Acheville Aix-Noulette Angres Annay-sous-Lens Avion Bénifontaine Billy-Montigny Bouvigny-Boyeffles Bully-les-Mines Carency Eleu-dit-Leauwette Estevelles Fouquières-lez-Lens Givenchy-en-Gohelle Gouy-Servins Grenay Harnes Hulluch Lens Liévin Loison-sous-Lens Loos-en-Gohelle Mazingarbe Méricourt Meurchin Noyelles-sous-Lens Pont-à-Vendin Sains-en-Gohelle Sallaumines Servins Souchez Vendin-le-Vieil Villers-au-Bois Vimy Wingles 5 Il s’inscrit au coeur de l’Aire urbaine métropolitaine, ensemble s’étalant de Béthune à Valenciennes et d’Arras à Lille, et au-delà de la frontière belge, de Ypres à Tournai, située : au cœur du nord-ouest de l’Europe, qui concentre une part conséquente de la puissance industrielle et économique européenne ; au carrefour de plusieurs grandes capitales : - à 200 kilomètres de Paris (une heure en TGV) et à 35 kilomètres de Lille ; - à 150 kilomètres de Bruxelles (soit un peu plus d’une heure en train) ; - à 250 kilomètres de Londres (soit deux heures et demie de train) ; - à 320 kilomètres d’Amsterdam (soit trois heures de train). La Communaupole de Lens-Liévin assume plusieurs compétences, présentées en annexe 1. 1.2. Géographie et histoire 1.2.1. Géographie locale La Communauté d’Agglomération de Lens-Liévin s’étend sur une grande partie de la plaine de Lens, la Gohelle. Son territoire mêle deux centres urbains (Lens et Liévin) et des villes moyennes, dans le secteur de la plaine de Lens, à quatorze communes rurales, situées principalement sur les collines de l'Artois, au sud-ouest de la Communaupole. Les altitudes s’échelonnent de 192 mètres au sud-ouest (Bouvigny-Boyeffles) à 14 mètres au nord-est (Wingles), l’altitude moyenne est de 67 mètres. La Communauté d’Agglomération est drainée par le Surgeon, un affluent de la Lys, ainsi que par la Deûle canalisée et ses affluents. 6 Le territoire est organisé autour de cinq entités paysagères. Constituées d’espaces qui se distinguent par leur habitat, leur environnement et leur cadre de vie, elles servent de base au contrat d’Agglomération. Le cœur urbain, autour de Lens et Liévin, est un pôle d’échanges et d’excellence qui regroupe 85 000 habitants. Le versant nord-est, secteur de "la ville sur l’eau", rassemble 42 000 habitants et s’organise autour des voies d’eau (canal de la Deûle et canal de la Souchez). Le secteur des collines de l’Artois présente un caractère rural prononcé et offre des paysages naturels et des éléments patrimoniaux de qualité. Il regroupe onze communes, soit un tiers du territoire et 20 000 habitants. Le versant inter-agglomération, situé entre Lens et Hénin-Beaumont, se caractérise par une succession de villes moyennes. Ce secteur de 69 000 habitants oriente depuis plusieurs années ses efforts sur le renouvellement urbain et la requalification de l’axe Lens-Hénin. Le versant nord-ouest, avec ses 35 000 habitants, offre un maillage de villes moyennes plus diffus, coexistant avec des zones conservant une vocation agricole. Situés à proximité d’un carrefour autoroutier important (A21 et A26), ces espaces interstitiels sont soumis aujourd’hui à une pression économique forte. Le développement urbain s’est fait selon une logique d’optimisation de la production minière, alliant sites de production et cités, répartis sur le territoire au gré de la découverte de nouveaux gisements. La densité des cités minières a fini par relier les villages et les petites villes, qui ont eux-mêmes subi la croissance. Cette situation se retrouve dans les Midlands, le Benelux et la Ruhr, mais n’a pas d’équivalent en France. 7 1.2.2. Aperçu historique La Communauté d’Agglomération de Lens-Liévin dispose d’un passé et d’une histoire riches. Les premiers arrivants se sont installés sur son territoire au rythme des glaciations et ont laissé des traces de leur passage, essentiellement sur les plaines calcaires. • Pendant la guerre de Cent ans, le déclin de la puissance française est parallèle à l’émergence de la dynastie des ducs de Bourgogne, qui mettent en place des institutions permettant de séparer progressivement ces provinces de la France. Les Habsbourg et Charles Quint incluent ensuite la Flandre et l’Artois dans l’Empire, avec les autres provinces des Pays-Bas (Hainaut, Brabant, Hollande…). Bruxelles en est la capitale. Les guerres de religion provoquent la scission des Pays-Bas en 1579. L’Artois constitue le cœur des Pays-Bas catholiques et le fer de lance de la contre-réforme. Au XVIIe siècle, de nombreux conflits avec la France se développent, dont la bataille de Loos/Grenay. Après le traité des Pyrénées, en 1659, le territoire est annexé par la France. Les Etats d’Artois, créés dès le XIVe siècle, gardent leurs prérogatives jusqu’en 1789, malgré les tentatives du pouvoir central absolutiste français. La Révolution française est l’occasion d’un nouveau découpage : Lens fait partie du district d’Arras, puis de Béthune. Jusqu’au XIXe siècle, un territoire riche, au centre de nombreux conflits : Deux mille ans avant notre ère, les Atrébates (peuplade belge qui a donné son nom à l’Artois), combattent César. Leur roi, Commios, se réfugie sur les bords de la Tamise et y crée un royaume. Ce lien historique à travers la Manche marque l’Artois et Lens pendant des siècles. Au Ve siècle, Tournai devient la première capitale des Francs. Ils imprègnent la région de leur culture germanique, comme les Saxons le font au même moment sur le littoral. Mais ce territoire, situé sur des voies romaines, conserve aussi son héritage de romanité. Ainsi se mêlent à Lens-Liévin les toponymes romains et germaniques. Les témoignages dépassent la toponymie et se retrouvent dans les armes, les bijoux et les objets de culte mis au jour lors de fouilles archéologiques, attestant de l’implantation des communautés germaniques. Au IXe siècle, les Vikings détruisent et pillent le port florissant de Cuentowick et sa région, sur la Canche. Ces événements provoquent la construction de fortifications autour des bourgs et des villes, d’où émerge le pouvoir des comtes sur la décomposition politique de l’Empire Carolingien. L’origine du comté de Lens remonte à cette période. Il s’étend alors des portes de Béthune à celles de Douai. La puissance des comtés s’affirme au cours des siècles suivants, malgré la volonté des rois de France de soumettre et d’annexer ces fiefs gravitant autour ou au sein de la Flandre. L’Artois est au cœur des échanges réalisés entre le comte de Flandre et le roi de France dans de multiples conflits. • Au milieu du XIXe siècle, l’essor agricole, puis l’épopée minière : Sous l’impulsion de Ghislain Decrombecque (maire de Lens de 1846 à 1865 et surnommé « le défricheur de la plaine de Lens »), le territoire, couvert de zones marécageuses, devient, par l’assèchement et l’introduction d’engrais organiques, une terre agricole fertile. Il n’est alors composé que de bourgs et de bourgades. 8 En 1850, la houille est découverte en Artois. Les extraordinaires mutations qui vont alors se produire, durant un siècle et demi, expliquent le processus d’appropriation complexe du territoire par ses habitants. De 1870 à 1906, le territoire, jusqu’alors à dominante rurale et agricole, devient un territoire minier et ouvrier. La découverte du charbon déclenche l’arrivée d’investisseurs ayant fait fortune dans le secteur textile à Lille. Ils s’installent à Lens ou à Liévin et ouvrent les premières fosses. La main-d’œuvre est d’abord recrutée localement : les paysans assument alors une double activité. Au vu de l’industrialisation rapide du secteur, la main-d’œuvre est ensuite recrutée au niveau régional et jusqu’en Belgique. La population du secteur La centrale électrique de Vendin-le-Vieil explose : Lens passe en quelques décennies de 2 000 à 32 000 habitants. La même situation se retrouve dans les communes voisines (ex : Sallau qui compte 132 habitants au recensement de 1801, devient Sallaumines à la fin du 19ème siècle et regroupe 8 215 habitants en 1911). En 1906, l’activité minière est en plein essor quand survient l’une des plus grandes catastrophes minières européennes : la catastrophe de Courrières. Une explosion en cascade se produit dans les fosses de Méricourt, Billy-Montigny, Sallaumines et Fouquières-les-Lens, causant la mort de 1100 mineurs. Ce drame provoque un grand mouvement de revendication sociale, constituant l’un des premiers mouvements syndicaux en France. L’activité minière continue à se développer. A la veille de la Première Guerre mondiale, le Bassin Minier du Nord-Pas de Calais produit 70 % du charbon français. • La Première Guerre mondiale et la reconstruction : Après les combats de rues et la bataille de Loos, une grande partie du territoire est occupée par les forces allemandes. A l’hiver 1914, la ligne de front s’immobilise au sudouest de Lens et de Liévin, sur la ligne de crête, entre le plateau de l’Artois et la plaine de la Gohelle. Sur ce secteur, les forces alliées, d’abord françaises à Notre-Dame de Lorette, puis internationales (Anglais, Canadiens, Indiens, Tchéques, Australiens…) sur la colline de Vimy, défendent la ligne de front pour éviter l’invasion de Paris. A l’arrière du front, les sites d’extraction sont occupés et servent à la machine de guerre allemande. La population locale est réquisitionnée, puis déportée en Belgique, essentiellement à partir de 1917. A la fin de la guerre, les Allemands anéantissent l’ensemble des cités et procèdent à la démolition systématique des rues et des outils de production. A l’armistice, le territoire n’est plus qu’un champ de ruines, anéanti à près de 90 %. 9 Ruines de l’église d’Aix-Noulette en 1918 • De 1920 à 1930, le territoire doit être presque entièrement reconstruit. En 1921, la population de Lens et Liévin a perdu plus de 33 000 habitants soit près de 60 % du nombre d’habitants de 1911. L’Etat demande aux villes de remodeler entièrement le paysage urbain, en fonction des normes modernes privilégiées en matière d’esthétisme, de circulation, de sécurité et d’assainissement. La loi Cornudet impose notamment à la ville de Lens de se doter d’un plan d’alignement, d’embellissement et d’extension. Le nouveau projet urbain est adopté en 1924. • L’influence de l’Art Déco se ressent dans l’architecture et laisse de nos jours, essentiellement à Lens, de nombreux témoignages de grands architectes tels que Cordonnier ou Quételard. A la veille de la Seconde Guerre mondiale, l’ensemble du territoire est reconstruit. La machine minière fonctionne à haut régime : la production dépasse les 35 millions de tonnes annuelles. La Seconde Guerre mondiale et la participation du territoire à l’effort de reconstruction nationale : Le territoire est une nouvelle fois occupé et les dégâts causés par la guerre sont considérables. Près de 150 bombardements aériens détruisent 30% des logements ouvriers. Après la Seconde Guerre mondiale, le Bassin Minier participe activement à l’effort de reconstruction nationale. Durant cette période, l’architecture se caractérise par le choix de volumes simples, la construction de toits-terrasses et la standardisation des matériaux. La géométrie des plans et des façades est privilégiée, les ornements sont souvent exclus. Le style choisi vise à amener dans la cité un esprit social et à créer un homme nouveau, par une morale égalitaire. Une grande partie de l’énergie indispensable à la reconstruction du pays va être fournie par la région, à une époque où le charbon représente 86% de la consommation. Pour accélérer la reconstruction, les Houillères du Bassin Minier du Nord-Pas de Calais sont nationalisées et l’outil de production est modernisé. « Le sort de la France est entre tes • mains », explique-t-on aux mineurs appelés à gagner la « Bataille du Charbon »,et à dépasser les 100 000 tonnes par jour. En 1947, la production atteint son niveau d’avant-guerre. Le territoire accueille massivement une main-d’œuvre d’origine étrangère, essentiellement polonaise et italienne. La production minière bat des records, sacrifiant la santé des hommes. Les mouvements sociaux et les grèves finissent souvent dans la violence. Au début des années 1960, la main-d’œuvre française commence à faire défaut dans les mines, la population locale souhaitant assurer un avenir meilleur à ses enfants. Ce phénomène provoque l’arrivée massive de nouvelles populations étrangères, essentiellement en provenance du Maghreb. Les valeurs des mineurs sont adoptées par les nouveaux arrivants, ainsi que la langue régionale, le Ch’ti, constituant pour eux un moyen d’intégration. L’agonie de l’épopée minière de 1970 à 1990 : Après une période de production massive, le charbon se tarit dans le bassin à partir des années 1970. La profondeur toujours plus importante des veines et leurs minces épaisseurs impliquent des coûts de production importants. Par ailleurs, le gaz et le pétrole concurrencent la production locale. Le 27 décembre 1974, un coup de grisou dans un puits de Liévin cause la mort de 42 mineurs. Il s’agit de l’ultime catastrophe minière du Bassin Minier du Nord - Pas de Calais. 10 Les puits ferment les uns après les autres, entraînant avec eux la fermeture des entreprises liées aux activités annexes, comme les cokeries et les centrales thermiques. La reconversion économique n’est pas assurée immédiatement et le taux de chômage augmente en flèche, • dépassant les 30 % de la population active dans certaines communes. Les crédits GIRZOM sont déployés pour financer la mise aux normes des voiries et réseaux divers et l’assainissement dans les cités minières. Depuis 1990, le renouveau du territoire : Dès le début des années 1990, des plans de relance successifs sont mis en place pour faire redémarrer l’économie. Les collectivités locales ouvrent de nouvelles zones d’activités, les activités de services se développent et les équipements éducatifs se multiplient. En 1996, le conseil régional du Nord-Pas de Calais initie une nouvelle approche territorialisée des problèmes de développement et d’aménagement : la Conférence Permanente du Bassin Minier. L’une de ses premières missions est d’ouvrir le dialogue avec les acteurs locaux, afin de privilégier une approche collective, laissant la place au débat et à la concertation, pour conduire l’aménagement des territoires du Bassin Minier. Fruit d’une année d’échanges qui a motivé plus de mille décideurs et acteurs politiques, économiques, associatifs ou encore scientifiques, un Livre Blanc intitulé «Une ambition partagée pour l’Après-Charbon » est publié en 1998. Quelques semaines avant d’accueillir la Coupe du Monde de Football au Stade Bollaert, le Racing Club de Lens devient champion de France de Football en 1998. En 1999, il remporte la Coupe de la Ligue au Stade de France. Cet événement constitue un moment fort et provoque un regain de fierté des habitants du secteur, qui l’affichent à travers une véritable liesse populaire : plus de 200 000 personnes se retrouvent dans les rues après l’annonce de ce résultat. La création de la Mission Bassin Minier Nord-Pas de Calais, installée en mai 2000, marque une étape décisive dans le processus partenarial associant l’Etat, la région, les départements du Nord et du Pas-de-Calais, ainsi que l’association des communes minières du Nord-Pas de Calais. Elle confirme la volonté des partenaires d’unir leurs forces au sein d’un outil commun, servant la mise en œuvre de « l’après-mine », nouvelle page ouverte dans le Contrat de Plan Etat – Région 2000/2006. Des démarches d’actions et de concertation doivent être mises en place par les différentes communautés d’agglomération du Bassin Minier dans l’objectif de développer des projets de valorisation différenciés et complémentaires, mais aussi de créer des dispositifs de gestion de leur(s) patrimoine(s). Le choix de la ville de Lens pour accueillir le Louvre en 2010, survenu le 29 novembre 2004, constitue un événement majeur. 1.3. Situation économique Après la fin de la période d’exploitation charbonnière et la suppression de plusieurs dizaines de milliers de postes de travail entre la fin des années 1960 et les années 1990, la reconversion a été engagée avec de réels succès. Ce dynamisme est aussi attesté par le développement des migrations alternantes. Des investissements importants ont été réalisés pour permettre la modernisation de l’appareil de production et le développement de pratiques innovantes. Le territoire a connu en 11 une période courte une mutation incroyable de son activité économique, basée sur une stratégie d’intégration de principes de qualité et de développement durable. 1.3.1. Photographie de l’activité économique Si le tissu économique est encore composé d’une part significative d’entreprises industrielles, le secteur des services a pris un essor important. Quant à l’artisanat, il est actuellement peu représenté. L’attractivité nouvelle du territoire est avérée par le nombre important des établissements qui s’y sont implantés depuis une quinzaine d’années et par le nombre de d’emplois crées (près de 11 000 entre 1993 et 2001, souvent pour des métiers nouveaux). En 2006, plus de 600 créations ou reprises d'entreprises ont permis le recrutement ou le maintien en poste de près de 6 000 personnes. Depuis plusieurs années, la zone de Lens-Hénin est la plus importante du département en terme d’emploi : au début de l’année 2006, elle regroupait 23, 5 % des effectifs salariés du Pas-de-Calais. Le développement des migrations alternantes vers l’agglomération constitue une autre marque de dynamisme. Les entreprises disposent d’un bassin d’emploi important dans une aire géographique urbaine de proximité. Industrie : 10,3% (dont industries agroalimentaires : 4%) Construction : 8,3% Commerce et réparations : 33,1% Autres services : 48,3% (dont services aux entreprises : 10,6%, services aux particuliers : 17,2% et éducation, santé et action sociale : 15,5%) La Communauté d’Agglomération est propriétaire et gestionnaire de la majorité des 26 parcs d’activités implantés sur son territoire, connectés directement aux grands axes Etablissements actifs sur le territoire de la Communauté d’Agglomération au 1er janvier 2003 de circulation. Ils occupent une surface totale d’environ 800 hectares et accueillent près de 260 entreprises. Environ la moitié des entreprises industrielles sont localisées en zones d’activités. Plusieurs projets de création et d’extension de zones d’activités sont à l’étude dans le prolongement des projets de territoire et des Contrats d’agglomération (Parc d’activité de Quadraparc, l’Alouette, Les Oiseaux, Le Bois Rigault…). En ce qui concerne la création d’entreprises, le solde est légèrement positif entre 2004 et 2005. Le commerce traditionnel est le secteur qui enregistre souvent annuellement le plus de créations, mais aussi le plus de radiations. La durée de vie des entreprises dans l’arrondissement de Lens est légèrement supérieure à la moyenne nationale. 12 Environ 230 créations nettes d’entreprises ont été observées chaque année (en excluant les rachats de fonds, les transferts ou les locations gérances). Le statut majoritairement adopté pour les immatriculations est la SARL ou l’EURL, avec plus de 50% des immatriculations, alors que les SA et SAS ne représentent que 14 % de ces dernières. La taille des entreprises est souvent limitée : le tissu économique du bassin de Lens-Liévin est composé à plus de 80% de PME ou de micro-PME. Les entreprises de grande taille sont très peu nombreuses : l’arrondissement de Lens comprend une dizaine d’entreprises de plus de 300 salariés, aussi bien dans le domaine industriel que pour le commerce ou les services, mais aucun établissement de plus de 1000 salariés. Le renouvellement économique du secteur est en cours, ce qui n’a pas laissé le temps aux entreprises d’atteindre ces dimensions. Des réflexions sont menées pour développer l’accueil de nouveaux types d’entreprises, prenant appui sur les points forts de la Communauté d’Agglomération et en travaillant en complémentarité avec les territoires voisins. 1.3.2. Une nouvelle stratégie de développement économique Dans un souci de développement durable de l’économie locale, le territoire a privilégié une nouvelle stratégie basée sur les principes de la qualité de l’accueil et de l’excellence des filières. La restructuration de l’offre d’accueil entreprises et l’amélioration de sa qualité : d’industrie et les communautés d’agglomération de LensLiévin et de Hénin-Carvin, qui ont identifié trois filières d’excellence. La filière transport et logistique (transport, formation, service, entrepôts…) représente plus de 6600 salariés sur l’arrondissement de Lens. Le territoire est inscrit à travers cette filière dans le pôle de compétitivité Itrans à vocation mondiale, tout en maintenant l’ensemble du dispositif Euralogistic actif : la région Nord-Pas de Calais a ainsi choisi Lens-Hénin comme « tête de réseau » logistique régionale dans le cadre du Schéma Régional de Développement Economique (SRDE). Au-delà des entreprises déjà installées dans ce secteur, l’implantation d’autres catégories d’entreprises est visée : centres de distribution européens ; logisticiens purs ; conditionnement, emballage ; structures de formation… Une filière technologique basée sur l’éco-conception et l’éco-industrie vise à créer un pôle leader et prospectif dans les éco-industries. Dans son Schéma Régional de Développement Economique, la région a désigné les territoires de Lens-Hénin, en collaboration avec le territoire des Les actions de requalification des parcs d’activités passent par le développement des services, notamment en matière de technologies de l’information et de la communication, par un programme d’aménagement paysager, des travaux de viabilisation et de réaménagement, l’extension ou la création de zones d’activités. Les aménagements urbains et de desserte prennent en compte des exigences de qualité architecturale et d’intégration urbaine. La prospection d’entreprises pour développer des implantations nouvelles dans des filières d’excellence : Ce type d’action permet au territoire de disposer d’une visibilité économique forte et d’accentuer son attractivité. Une convention a été établie entre la Chambre de commerce et 13 du Douaisis, comme tête de file régionale dans ce domaine. A cela s’ajoute le développement de synergies autour d’activités de recherche scientifique liées aux sports ou au développement durable, dans le cadre de collaborations avec l’université d’Artois. Plus de cinquante entreprises de la filière éco-industries se sont implantées sur le territoire, avec environ 1000 salariés évoluant dans les domaines de la fabrication de matériel pour l’environnement, de l’ingénierie, de l’inspection technique et des études, des énergies renouvelables et du recyclage. Il s’agit désormais d’attirer des entreprises correspondant à des activités liées aux énergies renouvelables, aux éco-matériaux ou encore aux écomatières. Avec la filière sport-économie, les acteurs économiques locaux développent une filière tertiaire basée sur le sport, la santé et le bien-être. Le territoire dispose de deux équipements forts : le Stade Félix Bollaert à Lens et le Stade Couvert Régional de Liévin. Ils offrent l’opportunité de créer une véritable filière sportive, s’appuyant sur des synergies entre les équipements et les activités complémentaires (tourisme, loisirs, hébergement, restauration). Dans ce cadre, un redéploiement des équipements sportifs (Stade Couvert Régional, Centre Régional d’Accueil et de Formation - CRAF) est opéré pour développer la capacité d’accueil, de restauration et d’hébergement lors des grands événements sportifs et culturels. La création de nouveaux équipements structurants est aussi envisagée pour diversifier la vocation du pôle : un espace médico-sportif, accueillant un site de recherche (laboratoire sportif) ; des équipements connexes, avec notamment la création d’un environnement Sports et Loisirs de Plein Air, ainsi que d’une structure d’accueil et d’information ouverte aux associations sur le site du Val de Souchez. 1.4. Population 1.4.1. Données socio-démographiques Situation démographique La population de la Communauté d’Agglomération se caractérise par : une répartition des sexes assez homogène : en 1999, la population de l’aire urbaine de Douai-Lens comptait 52% de femmes et 48% d’hommes. un solde naturel positif : le taux de natalité reste à un niveau moyen. Il atteignait 13,96%o en 1999, alors que le taux de mortalité est élevé : 9,8%o en 1999. Entre 1990 et 1999, la moyenne annuelle du solde naturel était de +0,42%. Communaupole de Lens-Liévin : 250 199 habitants en 1999, dont près de 70 000 à Lens et Liévin 1184 habitants par kilomètre carré deuxième agglomération au sein d’une région de 4 millions d’habitants Aire urbaine Douai-Lens : 512 000 habitants 28% de la population a moins de vingt ans dixième aire urbaine de France une forte proportion de jeunes : la population de la région Nord-Pas de Calais est la plus jeune de France. En 1999, 28% de la population de cette région avait moins de 20 ans. 14 un taux d’activité en hausse : lors du recensement général de la population de 1999, plus de 89 000 actifs avaient un emploi dans l’aire urbaine de Douai-Lens, plus de 16 000 chômeurs étaient dénombrés et prés de 11 600 personnes bénéficiaient du RMI. Les retraités étaient plus de 58 000. Entre 1990 et 1999, la population active a augmenté de 8% sur le territoire : elle représentait 37% de la population totale en 1999. Depuis 1999, une baisse du taux de chômage est observée sur la zone d’emploi Lens-Hénin, passant de 19% en 1999 à 15,5% en 2001. En outre, les taux de la zone d’emploi de Lens se rapprochent des moyennes nationales. En 1999, la population active sur le territoire de Lens-Liévin se répartissait de la façon suivante : 4% de cadres et professions intellectuelles supérieures, 27% d’ouvriers, 10% d’employés, 10% de professions intermédiaires, 3% de commerçants, artisans et chefs d’entreprises, 15% sans activité professionnelle. Les grandes vagues de migration et leur impact Le territoire de Lens-Liévin, comme l’ensemble du Bassin Minier, a été le lieu de convergence de nombreuses migrations, à l’origine d’une forte diversité culturelle. Ces migrants ont été accueillis pour répondre aux besoins de main-d’œuvre, nécessaire à l’exploitation charbonnière. Au début de la période d’exploitation industrielle, l’industrie se satisfait des populations issues des zones rurales environnantes. Puis les vagues migratoires se multiplient. Les premiers arrivants viennent de Belgique, entre 1880 et 1914. Trois flux principaux de main-d’œuvre se distinguent ensuite. l’immigration polonaise : Dans l’entre-deux-guerres, des populations d’origine polonaise s’installent massivement sur le territoire. Entre 1918 et 1923, leur nombre passe de 13 000 à 90000. Dans les années 1920–1930, certaines cités sont peuplées à 90% de polonais. De nos jours, la population du Nord-Pas-de-Calais d’origine polonaise est évaluée à plus de 500 000 personnes, soit un habitant sur huit. Elle est essentiellement présente sur le Bassin Minier. Les traditions et les structures d’origine polonaise font partie intégrante de la vie quotidienne, à travers la gastronomie, les harmonies municipales ou encore les associations de gymnastique. Vingt-cinq paroisses polonaises (ex : Eglise du Millénium à Lens) et cinquante prêtres polonais sont recensés dans la région. l’immigration italienne : Durant la même période, des Italiens, venus principalement du sud de la péninsule et de la Sicile, s’installent également dans le Bassin Minier et dans la Sambre. De 900 personnes en 1911, la communauté s’étend et représente 15 000 personnes en 1923. 15 Arrivée de travailleurs à l’aéroport de Lille-Lesquin, 1976 © Photothèque Centre Historique Minier du Nord-Pas-de-Calais, Lewarde l’immigration maghrébine : Après la Seconde Guerre mondiale, des Algériens, des Tunisiens, puis principalement des Marocains à partir des années 1960, viennent travailler dans les mines. Il s’agit presque uniquement de travailleurs masculins, optant pour un séjour provisoire et souhaitant rentrer au pays. Ce n’est que sous l’impulsion d’une politique favorable au regroupement familial que cette population commence à envisager une installation durable. Depuis quelques années, les nouveaux immigrés sont de plus en plus diplômés (de bac +4 à bac +8). Les flux traditionnels proviennent des pays du Maghreb (Maroc et Algérie), de la Turquie et de l’Afrique subsaharienne. Les pays émergents sont les pays de l'Est, mais aussi la Chine, le Japon et la Thaïlande. Les flux d’immigration sont désormais moins importants : entre 2001 et 2003, près de 2 400 personnes sont dénombrées. En outre, ils ne concernent plus les mêmes types de population : il s’agit d’étudiants, de personnes détenant des cartes de séjour temporaires, concernées par le regroupement familial, ou encore de réfugiés statutaires. La moyenne du solde migratoire diminue depuis le début des années 1960, pour atteindre -0,60% entre 1990 et 1999. Cette situation illustre l’impact de la reconversion économique sur la démographie du territoire. Les vagues successives d’immigration ont considérablement imprégné et enrichi la culture locale. Les jumelages de communes avec des communes polonaises, anglaises, écossaises et allemandes traduisent un rapprochement culturel, historique ou économique. Ainsi, sous l’impulsion de l’association La maison de la Polonia, une ligne aérienne régulière Lille-Varsovie a été ouverte depuis l’été 2006. La grande majorité de la population issue de l’immigration participe au développement du territoire, avec des élites présentes dans diverses catégories socioprofessionnelles : sportifs de haut niveau, musiciens de renom, personnalités du monde politique et artistique, médecins, enseignants, commerçants… De nombreuses associations favorisent les échanges et le rapprochement entre les cultures et les générations (exemples : le Karlik à Liévin, le comité de jumelage de Méricourt, l’Association des anciens mineurs Marocains à Avion). 1.4.2. La population scolarisée et l’offre de formation L’histoire minière a provoqué un retard significatif dans la qualification de la population. En 1999, près de 49% de la population non scolarisée n’avait aucun diplôme ou disposait d’un Certificat d’Etudes Primaires, alors que seulement 9,4% avait obtenu le diplôme du baccalauréat ou du BP et 8,5% disposait d’un diplôme de niveau bac+2 ou supérieur. Mais l’offre de formation s’est considérablement structurée depuis 15 ans. La proportion importante de jeunes sur le territoire et sa reconversion économique induisent un besoin croissant de formation. Les structures de formation initiale et d’enseignement supérieur ont été renforcées, conduisant à une hausse du niveau des diplômes. Le taux de scolarisation des 19-24 16 ans a augmenté, passant à l’échelle régionale de 31,5% en 1990 à 46% en 1999. L’ensemble de l’offre de formation de la Communaupole est présentée en annexe 2. • Enseignement secondaire : Vingt-six collèges et onze lycées se répartissent sur le territoire de la Communauté d’Agglomération de LensLiévin. Le système scolaire demeure marqué par les difficultés sociales du territoire. En 1996-1997, 42% des élèves de collèges étaient scolarisés en zone d’éducation prioritaire (ZEP) dans le bassin de formation de Lens, contre 22% sur l’ensemble de l’académie. La formation initiale reste orientée vers l’enseignement professionnel. L’apprentissage se développe, mais reste à un niveau faible : 6% des élèves en second cycle professionnel dans le bassin de formation de Lens étaient apprentis entre 1997 et 1999, contre 19% sur l’ensemble de l’académie. universitaire professionnalisé « Métiers des arts et de la culture : patrimoine et tourisme », et rattaché à l’UFR d’histoire-géographie. L’UFR de sciences Jean Perrin à Lens, installé dans les anciens grands bureaux des Houillères, rassemble près de 2 500 étudiants et dispose de six laboratoires de recherche. L’UFR STAPS de Liévin, créé au début des années 2000, intègre le Pôle d’excellence sportif, en cours de constitution. Un IUT axé sur le domaine tertiaire, une école d’ingénieur (l’IG2I : Institut Universitaire Génie Informatique et Industriel) et une école d’infirmières sont également implantés sur le territoire. • Formation continue et dispositifs d’intégration professionnelle : Des réseaux d’éducation permanente ont été mis en place. Le CUEEP (Centre université-économie d’éducation permanente) de Sallaumines et le CEPER (culture et éducation permanente en région) ont contribué à les instaurer, en mettant en contact des instances des secteurs de la formation, du travail social et de l’action culturelle. Ils favorisent les échanges de savoirs ou le développement de réflexions sur la place de la culture dans la formation, l’importance de la mémoire et de l’identité, ou encore le rôle des activités artistiques dans la lutte contre l’exclusion. • Universités et formation supérieure : En 1991, la création de l’université d’Artois, éclatée en plusieurs pôles (Arras, Douai, Lens, Liévin et Béthune), constitue une décision forte marquant la volonté des élus de favoriser l’accès à l’enseignement supérieur, d’atténuer les inégalités sociales et de développer la mise en réseau. A cet effet, le Conseil Régional contribue fortement au financement des déplacements des étudiants. L’université d’Artois accueille 12 000 étudiants, dont 38% en lettres et sciences humaines sur le pôle d’Arras. Ce pôle dispense également des formations plus spécifiquement tournées vers l’art et la culture, par le biais de l’Institut 17 18 2.1. Patrimoine, Architecture et Paysages Le territoire de la Communauté d’Agglomération de Lens-Liévin a été profondément et durablement marqué par l’exploitation minière, mais aussi par la période de reconstruction intense qu’il a connu dans les années 1920, suite à la Première Guerre mondiale. Il dispose aujourd’hui d’un patrimoine particulièrement abondant et représentatif de ces événements . 2.1.1. L'importance du patrimoine minier L’exploitation minière s’est déroulée de manière intensive sur le territoire de la Communauté d’Agglomération de Lens-Liévin entre 1870 et 1986. Cette grande aventure humaine y a laissé son empreinte, matérialisée par des constructions et des édifices qui constituent désormais un patrimoine minier exceptionnel au sein de 7 concessions minières. Victime d’un mouvement de rejet après la période d’exploitation minière, conduisant à un risque de rupture de la transmission de la mémoire de ce patrimoine, il fait depuis une dizaine d’années l’objet d’une redécouverte et d’une réappropriation par la population. Sa valeur est désormais reconnue par tous. Le patrimoine minier regroupe tous les éléments liés à l’activité minière, qu’il s’agisse de l’extraction du charbon (chevalements, terrils, usines, réseaux ferrés et fluviaux…) ou de l’organisation sociale de l’univers minier (cités minières et équipements associés). La carte placée en annexe 3 présente l’ensemble des édifices et sites miniers du territoire. Le patrimoine technique Les carreaux de fosse Les activités liées à la mine impliquaient une organisation rigoureuse du travail, au plan spatial comme au plan pratique, englobant les activités quotidiennes des travailleurs à la mine. Cette organisation était centrée sur les carreaux de fosse, constituant l’unité centrale d’exploitation en surface, autour desquels étaient organisés et répartis les bâtiments. Au fil du temps, le carreau de fosse a fini par désigner l’ensemble des bâtiments et de l’espace de production, comportant : la zone d’extraction abritait généralement le bâtiment des recettes surmonté par le chevalement, la lampisterie, l’infirmerie ou encore les bureaux. Le bâtiment du criblage-triage était souvent relié à l’étage des Carreau de fosse du 11/19 © Bassin Minier UNESCO 19 recettes par des transbordeurs : le charbon y était calibré, avant d’être amené au lavoir pour y être nettoyé. La salle des machines, séparée du bâtiment des recettes par une travée, abritait les machines d’extraction et les compresseurs ; le parc à matériel et le parc à bois occupaient près de la moitié de la surface du carreau de fosse. Le parc à bois servait au stockage et à la préparation du matériel nécessaire au boisage des galeries ; la zone du personnel abritait les bâtiments de l’administration et des services. Elle comprenait également la « Salle des pendus », par laquelle les mineurs devaient passer avant et après le travail dans les galeries. Cette dernière était nécessairement d’un volume impressionnant et disposait d’une vaste hauteur sous plafond : les mineurs y accrochaient leurs vêtements civils ou de travail par des poulies, puis les faisaient monter en hauteur pour les préserver des vols ou de la saleté. Dès le début du XXe siècle, la salle des bains-douches est implantée à proximité de cette salle. Cette zone comprenait également les bureaux de la direction du site, des ingénieurs, des techniciens, des géomètres, ou encore les salles de paie. La salle des Pendus Les chevalements Le chevalement désigne l’élément le plus haut et le plus visible du carreau de fosse. Témoignant de l’évolution des techniques d’extraction en souterrain et constituant des éléments remarquables dans le paysage et le patrimoine technique du bassin minier, les chevalements revêtent désormais une dimension symbolique forte dans le Bassin Minier et font l’objet de nombreuses attentions. 24 chevalements subsistent dans le Bassin Minier du Nord-Pas de Calais, dont 4 sur le territoire de la Communaupole (à Loos et à Liévin). Trois d’entre eux (Saint-Amé et 1bis de Liévin et chevalement du 11 à Loosen-Gohelle) sont métalliques avec poutrelles à treillis, reconstruits après les destructions de la Grande Guerre. Ils reprennent les accessoires Chevalement Saint-Amé, Liévin © Communaupole de Lens-Liévin 20 ornementaux traditionnels (paratonnerres, festons…) et se remarquent par la forme et l’inclinaison des toitures abritant les molettes. La tour d’extraction du 19 à Loos-en-Gohelle est caractéristique de la dernière génération des chevalements. Edifice rectangulaire en béton armé, la tour 19 rassemble tous les éléments nécessaires à l’extraction. De nos jours, seuls quatre grands sites d’extraction subsistent sur l’ensemble du Bassin Minier, tous protégés Monuments Historiques: Wallers-Arenberg et Lewarde dans le Nord, le 9/9bis de Oignies (dernière fosse fermée le 21 décembre 1990) et le 11/19 de Loos-en Gohelle dans le Pas-de-Calais. Ils bénéficient de mesures de protection au titre des monuments historiques. Sur le territoire, la plupart des carreaux de fosses ont été démantelés pour laisser la place à des nouvelles zones d’activités. Quelques bâtiments conservés sont réutilisés par des activités industrielles ou commerciales privées. D’autres sites partiellement conservés restent à l’état de friches, tels que (voir annexe 3): - - la fosse 13 bis ou fosse Félix Bollaert de Bénifontaine, mine de houille du début du XXe siècle, qui conserve son puits d’aérage et la partie inférieure du chevalement; la fosse n°24-25 d’Estevelles, mine de houille utilisée à partir de 1929 et qui abrite notamment une salle des machines, un puits d’extraction, un château d’eau métallique et un terril ; la fosse 2 de Billy-Montigny ; la mine de houille dite fosse Ernest Cuvelette de Loos-en-Gohelle, exploitée à partir de 1906 et comprenant un bâtiment d’extraction à ossature de béton et remplissage en brique ; la mine de houille dite puits n°5 et 12 de Sallaumines, dont les éléments ont été construits de 1877 à 1925, contenant notamment une salle des machines. Les cavaliers Le développement des infrastructures de transport du charbon, ainsi que des réseaux de traitement, de distribution et de commercialisation, a façonné le paysage et le territoire. Emprise ferroviaire désaffectée © Mission Bassin Minier La construction des réseaux de cavaliers (voir annexe 3) s’est faite selon trois techniques différentes. Pour certains, la pose des rails au niveau des sols et des terrains naturels s’est avérée suffisante. D’autres ont été construits en déblai, l’abaissement du sol ayant été obtenu par l’enlèvement des terres. La construction en remblai a également été utilisée, les voies ayant été dans ce cas surélevées sur des talus. 21 Dès le début de la période d’exploitation minière, chaque compagnie dispose de son propre réseau de cavaliers. Ils se raccordent en général à des voies ferrées du réseau du Nord, puis de la SNCF en 1937, à un rivage ou à une gare d’eau. Suite aux regroupements de concessions et à la nationalisation des Houillères en 1946, le réseau des cavaliers est décloisonné et amélioré. De nos jours, certains font l’objet d’actions de valorisation et connaissent une reconversion réussie. Ils sont notamment aménagés pour permettre le déplacement en mode doux de la population. Ainsi, le cavalier du Val de Souchez, entre Angres et Eleu, a été aménagé en piste cyclable par le Conseil Général du Pas-de-Calais. D’autres possèdent encore une voie de chemin de fer et sont en attente de projets de valorisation. Le territoire dispose de 50 km de cavaliers Piste aménagée sur l’emprise d’un ancien cavalier, située sur le tracé de la boucle 18 © Mission Bassin Minier Les terrils Le gisement du Bassin Minier Nord-Pas de Calais est le seul gisement de grande dimension du bassin varisque à être entièrement souterrain. Les terrils sont donc les principaux signes visibles en surface de l’activité minière et de l’extraction du charbon qui s’est opérée en sous-sol. Ils résultent de l’accumulation des matières stériles (grès, schistes, calcaires…) qui subsistaient après l’extraction de la houille et le tri du charbon. Ils représentent des symboles de l’exploitation minière et constituent désormais des repères paysagers forts sur le territoire de la Communauté d’Agglomération. Ils ont bouleversé le paysage de plaines du Bassin Minier, en lui imposant un nouveau relief. Aux XVIIIe et XIXe siècles, les premiers terrils sont plats, leurs pentes sont douces et leurs surfaces irrégulières. Les hommes et les animaux tractent des berlines contenant les stériles et les déversent en un même point. Ils atteignent en moyenne 10 à 30 mètres de haut et 100 à 300 mètres de long, pour un volume maximal d’un million de mètres cubes. Au cours du XIXe siècle, il est nécessaire d’accentuer l’élévation des terrils. Les matières stériles sont amenées à leur sommet par le biais de rampes ou de téléphériques. Leur hauteur moyenne est de 100 mètres, pour un rayon de 100 à 200 mètres. Leur volume varie de un à trois millions de mètres cubes. Les terrils ainsi édifiés sont de forme conique : un grand nombre d’entre eux est encore visible de nos jours. 22 Terrils jumeaux du 11/19, Loos-en-Gohelle © Communaupole de Lens-Liévin Dans la seconde moitié du XXe siècle, les terrils modernes sont liés aux sièges de concentration et équipés d’une tour d’extraction. De forme conique, leur superficie peut atteindre 100 hectares pour des volumes de 20 millions de mètres cube. A l’époque de l'exploitation charbonnière, 330 terrils étaient répartis sur le territoire régional. Douze subsistent sous différentes formes sur le territoire de la Communaupole de Lens-Liévin (cf : annexe 3). Des collectivités locales en ont acquis, dont ceux de Loos-en-Gohelle ; certains appartiennent à des propriétaires privés ; les autres ont été cédés à l'établissement public foncier (EPF) du Nord-Pas de Calais en novembre 2003. Une convention a été signée avec les exploitants pour les deux terrils (Avion et Sains-en-Gohelle) du territoire sur lesquels la récupération du schiste ou du charbon résiduel présente un intérêt économique (schistes pour travaux publics) . Certains terrils permettront la mise en place d’une Trame Verte régionale, renforçant la vocation de ceinture verte de la grande métropole lilloise. En effet, certains terrils présentent une grande diversité floristique (pourpiers, orchidées, figuiers…) et faunistique (lapins, lézards des murailles, papillons, criquets, amphibiens rares…), liée au microclimat généré par la chaleur dégagée. Certains constituent de véritables écosystèmes. 23 Parmi les plus caractéristiques, le terril 75 de Pinchonvalles, (Avion, Liévin et Givenchy en Gohelle) espace naturel sensible du Conseil Général (premier terril d’Europe en volume et second en superficie avec 75 hectares), abrite plus de deux cent espèces végétales, ainsi que des oiseaux et des batraciens, il bénéficie d’une protection par le biais d’un arrêté de biotope. Les terrils jumeaux 74 du 11/19 à Loos-en-Gohelle atteignent 186 mètres par rapport au niveau de la mer et sont les plus hauts de France ; ils sont les premiers à avoir été aménagés pour la promenade et attirent environ 20 000 visiteurs par an. Ces terrils constituent des sites d’étude à ciel ouvert pour les écologues et les étudiants en botanique de la région. Ils offrent l’opportunité d’y étudier l’adaptation de la faune et de la flore à un milieu neuf, pauvre en matière organique. Terril de Pinchonvalles © Communaupole de Lens-Liévin Les autres terrils significatifs sont le numéro 58 à Mazingarbe, le numéro 81 aux Glissoires de Lens et Avion, les numéros 97 à Méricourt, 93 à Harnes et 98 à Estevelles (emblématiques en tant que terrils signaux), les numéros 70 de Wingles ou encore 83, 100, 230 et 95 autour de Fouquières, imposants par leur volume. Dans le Val de Souchez, le terril 80 marque le renouveau d’une vallée verte autrefois noire. Les terrils constituent également un cadre privilégié pour l’exercice d’activités de loisirs (randonnée, parapente, VTT…). Ils offrent une possibilité de valorisation touristique. Un site industriel emblématique du territoire : le 11/19, à Loos-en-Gohelle La Base du 11/19 à Loos-en-Gohelle est un site minier remarquable, rassemblant des puits, des terrils et des chevalements, ainsi qu’une tour d’extraction en béton armé et une cité. La fosse du 11 /19 dans les années 1960 La fosse 11, aussi appelée fosse Saint-Pierre ou Pierre Destombes, ainsi que la fosse du 19, appartenaient à la Compagnie des mines de Lens. Le premier puits est foré en 1851, le puits d’extraction 11 en 1891. Son exploitation débute en 1894 : plus de 1500 mineurs y travaillent. Le 2 novembre 1898, le président de la République Félix Faure visite la fosse et exprime son intérêt pour l’industrie charbonnière. La cité Saint-Pierre, adjacente à la fosse 11, compte 300 logements en 1914. 24 Entièrement détruit lors de la Première Guerre mondiale, le site est ensuite reconstruit en 1920, avec un ensemble de bâtiments qui se caractérisent par des jeux de briques, des soubassements en pierre, des pilastres et des frises. Plusieurs constructions datent de cette époque : le chevalement métallique du 11, achevé en 1923, haut de 37 mètres, est caractéristique des fosses de Lens ; la salle des pendus, les ateliers, la salle des transformateurs, la salle des machines du 11 et la salle des compresseurs, la conciergerie, le bâtiment « poste de coupures » et le bâtiment des recettes du 11 restent emblématiques de cette période. Suite à la nationalisation des Houillères en 1946, le site est transformé en siège de concentration. Un nouveau puits est foncé en 1954. Le chevalement du 19 est alors édifié et les équipements nécessaires à l’extraction de masse sont construits. La tour de concentration du 19, haute de 66 mètres et construite en béton armé, est élevée à partir de 1958.Le siège du 11/19 emploie jusqu’à 5 000 personnes dans les années 1970 et 4 000 tonnes de charbon en sont extraites chaque jour. La mine ferme en 1986 et est rachetée pour un franc symbolique par la municipalité de Loos-en-Gohelle en 1989, suite à mobilisation de la population et du maire de l’époque, Marcel Caron, évitant ainsi la destruction du site. Le site du 11/19 est depuis 2000 propriété de la Communauté d’Agglomération de Lens-Liévin. Le projet Ecopôle, un programme de reconversion ambitieux s’inscrivant dans les principes du développement durable, présenté dans le volume 1, y est développé. Le site du 11/19 de nos jours © Bassin Minier UNESCO Le site du 11/19 constitue un pôle majeur pour la préservation de la mémoire industrielle, au même titre que le Centre Historique Minier de Lewarde, le site du 9/9 bis à Oignies et le site de Wallers-Arenberg. Le patrimoine civil L’habitat minier (cf : annexe 3) Au XIXe siècle, le développement de l’activité minière et le besoin croissant de main-d’œuvre incitent les compagnies à concevoir un nouveau type d’habitat individuel destiné à accueillir les nombreux ouvriers. 25 Les compagnies minières se livrent à une concurrence intense pour attirer et fidéliser une main-d’œuvre précieuse, ce qui explique la richesse urbaine et architecturale qui caractérise aujourd’hui l’habitat minier. Né d’une simple nécessité de loger les ouvriers, l’habitat minier devient, à l’apogée du développement industriel, un outil de contrôle de la main-d’œuvre et de promotion de la compagnie. L’exploitation minière associe alors les deux fonctions élémentaires que sont la production et le logement : en contrôlant le logement ouvrier, le patronat encadre de manière constante tous les moments de la vie des mineurs et de leur famille. L’habitat minier présente de nombreuses variantes architecturales et organisationnelles : barreaux de corons, cités pavillonnaires, cités jardin, cités modernes… Le territoire du Bassin Minier constitue un lieu exceptionnel pour observer les évolutions techniques, urbaines et architecturales de l’habitat des ouvriers de l’industrie charbonnière, depuis la révolution industrielle jusqu’aux prémisses de l’urbanisme moderne, de l’apparition des thèses hygiénistes jusqu’à l’avènement de la Charte d’Athènes. Conçu d’abord par les ingénieurs des Mines puis par des architectes, cet habitat a su rester, au fil de ses évolutions, un support d’innovation architecturale et urbaine. Les corons et les barreaux Première forme d’habitat minier, ils apparaissent à partir de 1870. Les terrains sur lesquels ils sont bâtis sont situés à l’écart de la ville mais à proximité du carreau de fosse. Ils sont achetés à bon prix et rentabilisés par cette forme urbaine économique. Cité des marionnettes, Liévin, Compagnie des Mines de Liévin Cité 12 à Lens, Compagnie des Mines de Lens © Mission Bassin Minier Les corons forment des bandes © Mission Bassin Minier continues et parallèles de petites maisons identiques, construites côte à côte sur des parcelles étroites. Implantées perpendiculairement à la route conduisant à la fosse, elles sont desservies par un réseau de ruelles et d’allées et comportent chacune un jardin potager, dont la taille oscille entre 50 et 200 m². De petite taille (30 à 50 m²), les maisons sont souvent composées d’une pièce à vivre au rez-de-chaussée et d’une à trois petites chambres à l’étage. Les commodités se situent à l’arrière, au fond des jardins. Construites en briques, elles privilégient la sobriété et l’économie. Les façades sont constituées d’une travée avec une ou deux fenêtres à l’étage ; les pignons peuvent être ouvragés. Des équipements communs, tels que des puits ou des fours à pain, étaient aussi construits dans la cité. 26 Dès le milieu du XIXe siècle, le développement de l’activité minière et l’afflux de main-d’œuvre rendent l’extension des cités nécessaire. Le manque de terrains et de logements disponibles conduit à une évolution du coron : les barreaux émergent alors. S’étendant souvent sur plus de cent mètres, ils peuvent accueillir jusqu’à 80 logements. Les barreaux sont généralement disposés en lignes parallèles sur la parcelle de terrain acquise par la mine, perpendiculairement aux rues. Les maisons, similaires, sont groupées dos à dos. Chaque habitation possède des commodités dans son jardin, à l’arrière de la maison. Les cités conçues sur ce modèle s’étendent selon un plan orthogonal et sont plutôt éloignées des bourgs et des villes. Les cités pavillonnaires Un nouveau modèle émerge ensuite : celui des cités pavillonnaires, favorisé par l’influence des théories paternalistes et philanthropiques, mais aussi par la nécessité de construire des ensembles de logements moins fragiles que les corons, sensibles aux affaissements miniers et aux mouvements des sols. Les compagnies cherchent à stabiliser la main-d’œuvre et à renforcer leur attractivité en proposant des logements de qualité et un cadre de vie agréable. Face à l’intensification de l’activité minière, ce type d’habitat permet aussi de renforcer le contrôle exercé sur la maind’œuvre. Avec ce modèle, les compagnies cherchent à briser les grands ensembles pour encourager l’individualisme et la vie au foyer, tout en réglementant la vie quotidienne. L’habitat pavillonnaire fait son apparition sur le territoire à partir de 1890. Il se compose de maisons jumelles, ou du regroupement de trois ou quatre logements. Les groupes de maisons sont alignés et disposés à intervalle régulier. Les compagnies minières développent des styles architecturaux différents pour se démarquer les unes des autres et attirer la main-d’œuvre. Les pignons sont notamment très travaillés, des frises polychromes et des motifs isolés sont représentés, la brique vernissée et les couleurs sont utilisées en décor. Les cités pavillonnaires peuvent comporter 400 à 600 logements, regroupant parfois près de 2000 habitants. Les pratiques culturelles dans la cité évoluent : le loisir apparaît, associé aux activités encadrées par la compagnie. Le confort des logements dans les cités pavillonnaires dépasse progressivement celui des corons. La surface habitable atteint en moyenne 70m², pour pouvoir accueillir des familles de quatre à six enfants. De manière générale, une habitation de ce type comprend trois pièces au rez-de-chaussée (salle à manger, salon et cuisine), trois chambres à l’étage, ainsi qu’une cave et un grenier. 27 Cité du Moulin, Fouquières-les-Lens Compagnie des Mines de Courrières © Mission Bassin Minier Les maisons sont louées à des prix peu élevés. Leur entretien est à la charge des occupants et fait l’objet d’un contrôle, notamment par le garde de la cité. Les femmes, exclues du travail au fond en 1892, doivent maintenir l’hygiène et la propreté des logis. La surface du jardin passe de 200 à 500 m². Le potager qui y est cultivé représente pour les mineurs une source d’aliments et de revenus complémentaires. Mais il permet également aux compagnies d’accroître leur emprise sur les employés et leur famille : les jardins sont contrôlés et des sanctions sont infligées aux mineurs qui n’en assurent pas l’entretien. Le jardinage, qui occupe le temps de repos et de loisirs des mineurs, est présenté comme une activité saine. Cité du 4 à Lens et Eleu-dit-Leauwette © Mission Bassin Minier Cité du 10, Sains-en-Gohelle © Philippe Frutier, ALTIMAGE Conçus par les ingénieurs des compagnies à la manière d’un plan antique, les plans des cités sont orthogonaux. 28 Deux voies perpendiculaires structurent l’implantation des constructions. Un boulevard central, planté d’arbres d’alignement, est axé sur l’église. Un autre boulevard le croise perpendiculairement, en son milieu : il dessert le carreau de fosse. Les écoles, pour filles et pour garçons, sont construites de part et d’autre de l’église, sur une grande place. Les cafés sont en général bâtis de l’autre côté de la cité, près de l’entrée du carreau. Les mineurs s’y réunissent et ils sont souvent le théâtre d’échanges politiques. Dans certains cas, la maison de l’ingénieur responsable du fonctionnement de la fosse est bâtie à proximité. Les maisons, alignées sur la rue, sont dans un premier temps séparées par un intervalle étroit. La baisse des prix des terrains permet ensuite aux compagnies d’en acquérir davantage et de construire des cités plus étendues. Les maisons sont alors bâties plus en recul par rapport à la chaussée et sont entourées de jardins. Ainsi, les cités pavillonnaires prennent progressivement un aspect résidentiel moins dense. Maison d’ingénieur, Lens © Communaupole de Lens-Liévin Demeure du directeur de la Compagnie des Mines de Béthune, à Mazingarbe © CAUE 62 Maison d’ingénieur, Billy-Montigny © Communaupole de Lens-Liévin Les logements marquent l’importance et le statut de leurs occupants. Le niveau de confort et la localisation par rapport à la fosse déterminent leur affectation. Implantées à l’entrée de la fosse, les maisons des ingénieurs, des employés et des porions (chefs d’équipe au fond des exploitations minières) permettent le contrôle de l’entrée et de la sortie des mineurs. Incarnant l’autorité du patronat dans la cité, les ingénieurs disposent de maisons comprenant un salon, une salle à manger, un bureau et une cuisine au rez-de-chaussée, puis deux étages avec des chambres et des salles de bains, ainsi que des combles. Les façades et les ornementations privilégient la sculpture des encadrements et des appuis de fenêtres, les jeux de couleurs, les boiseries et les appareillages de briques… Les logements des directeurs des compagnies des mines sont bâtis à l’écart des fosses et des cités : le directeur de la compagnie de Béthune, par exemple, habitait à Mazingarbe. Ces logements sont monumentaux et entourés de parcs. Les cités-jardins 29 Au cours de la Première Guerre mondiale, de nombreuses cités pavillonnaires sont détruites. Certaines sont reconstruites à l’identique, dans l’optique de garantir la préservation de l’identité culturelle des territoires dévastés. Mais la reconstruction offre aussi l’opportunité de moderniser l’habitat. Les compagnies font alors en majorité le choix des cités-jardins, démontrant ainsi leur puissance et leur dynamisme. Né en Angleterre à la fin du XIXe siècle, le concept avant-gardiste de cité-jardin renvoie à une volonté de changer la gestion du développement urbain et la conception de l’habitat. La croissance de la cité est contrôlée et les principes de base de l’hygiène sont introduits et respectés (qualité de l’air et de l’eau, lumière…). Les cités-jardins du Bassin Minier sont le produit de la synthèse de la vision humaniste de Howard et des thèses paternalistes et productivistes des compagnies minières. L’aménagement des cités-jardins est conçu par des cabinets d’architectes. Elles associent confort et esthétisme, tout en mettant en valeur la faible densité des constructions et leur qualité paysagère. C’est le Français Benoît-Levy qui propose la réalisation de cités-jardins « industrielles » aux dirigeants des Compagnies de Charbonnages. Les Compagnies de Béthune et de Dourges sont les plus réceptives à cette nouvelle manière de concevoir l’habitat ouvrier. Les premières cités conçues sur ce modèle apparaissent au début du XXe siècle, puis elles se multiplient dans l’entre-deux-guerres. Caractérisées par des formes urbaines et architecturales particulièrement riches, elles peuvent comprendre jusqu’à 1000 logements. Le développement de ces cités continue à se faire indépendamment des villes. De véritables enclaves foncières sont ainsi créées : les mineurs sont ainsi maintenus à proximité de la fosse et à l’écart de la vie publique. Cité des alouettes, Bully-les-Mines © Philippe Frutier, ALTIMAGE L’architecture de la maison est particulièrement ornée car elle permet d’identifier la compagnie minière (frises de briques en polychromie, toitures à quatre pans débordant des pignons et des façades, utilisation du béton ou des pierres de meulière…). 30 Les cités-jardins construites par la Compagnie de Dourges se distinguent essentiellement par la forme courbe des voies. Elles se caractérisent également par une densité plus faible, avec quinze à vingt logements à l'hectare, un positionnement plus varié des maisons sur la parcelle, une importance plus grande donnée au jardin, à l’environnement paysager et au confort, à l'extérieur comme à l'intérieur du logement. Résidence du Parc, Méricourt © Mission Bassin Minier Les logements modernes Cité 11 de Grenay - Compagnies des Mines de Béthune © Mission Bassin Minier La Seconde Guerre mondiale provoque d’importantes destructions et les travailleurs immigrés arrivent en masse pour participer à la remise en service de l’outil de production et à la relance de l’économie nationale (la guerre du charbon). Le statut du mineur adopté en 1945 unifie la corporation sous un seul et même règlement, valant du galibot à l’ingénieur. Il stipule que le mineur et sa femme sont des « ayants-droit » auxquels les Houillères doivent le logement et le chauffage gratuits : le mineur peut en bénéficier pendant sa retraite et les veuves de mineurs bénéficient d’un logement à vie. En outre, les dix-huit compagnies minières sont nationalisées en mai 1946 et regroupées en une entité : les Houillères du Bassin Nord-Pas de Calais (HBNPDC). Cette situation modifie profondément la politique du logement. Elle entraîne une banalisation de la construction : les décisions sont centralisées, les logements sont identiques sur tout le territoire et l’identité urbaine des communes minières, issues de la fragmentation du territoire en compagnies indépendantes, disparaît. Pour pallier le manque de logements, de nouvelles formes d’habitat émergent, sous l’influence du fonctionnalisme et de la rationalisation de la construction. Edifiées pour l’essentiel entre 1946 et 1970, elles sont en général implantées sur des terrains résiduels, entre la route et la voie ferrée, ou dans des angles habituellement inexploitables. Dans un premier temps, l’urgence de la reconstruction, doublée par la nécessité d’accueillir de nouveaux travailleurs, incite les Houillères à construire des baraquements en bois, autrefois destinés aux prisonniers de guerre. Ils sont prioritairement destinés à loger les nouveaux immigrés, arrivés en masse. Puis, le procédé Camus est adopté par les Houillères en 1954. Directement issu des principes énoncés dans la Charte d’Athènes, il porte le nom de l’ingénieur qui l’a mis au point. 31 Camus hauts, Angres © CAUE 62 Des panneaux de béton, standardisés et préfabriqués en usine, sont assemblés sur le chantier à l’aide de grues : les logements peuvent ainsi être bâtis en moins de quinze jours. Les camus hauts sont construits dès 1954, selon un procédé industriel : ils sont formés de deux niveaux habitables, bâtis au-dessus d’un garage. Les camus bas apparaissent à partir de 1959 ; de plain pied, ils comprennent un séjour, ainsi que deux ou trois chambres. Ils disposent de toits-terrasses et de fenêtres en métal. Ils sont destinés à accueillir principalement des pensionnés ou des petites familles. Ce type de logement est fonctionnel et moderne. La question de la préservation et de la mise en valeur de ces édifices en tant que patrimoine architectural se pose de manière particulière. Contrairement au reste du parc minier, qui acquiert progressivement une reconnaissance patrimoniale, les Camus souffrent encore de leur image de préfabriqué et de leur faible résistance dans le temps. Ils n’en restent pas moins les témoins de l’avant-gardisme dont a fait preuve le Bassin Minier Nord-Pas de Calais pour la construction de logements ouvriers. La mise en valeur architecturale et urbaine des Camus pourra se faire en acceptant et en assumant leur esthétique moderniste. Outre les améliorations nécessaires liées au confort, cette mise en valeur passe par une transformation de leur image. Résidence d’Artois, Sallaumines © Mission Bassin Minier De petits logements d’une surface de 30 à 40m², dits « type 100 », ainsi que des logements plus grands dits « types 230 », sont également bâtis. Ils sont destinés en priorité aux mineurs retraités et aux veuves de mineurs. Ces constructions sont épurées et dépourvues d’ornementation. La SOGINORPA, Société unique de gestion immobilière de l’habitat minier gère encore aujourd’hui 25 000 logements sur la Communaupole. La part de l’habitat minier par rapport au total des foyers par commune reste conséquent : 65 % à Grenay, 53 % à Noyelles-sous-Lens, 43 % à Mazingarbe, 41 % à Sallaumines, 28 % à Lens et 27 % à Liévin. 32 Les équipements collectifs associés aux cités A la fin du XIXe siècle, les Compagnies des Mines font construire des équipements collectifs associés aux cités, qui sont de plus en plus isolés par rapport à l’espace urbain et aux villes des environs : églises, écoles, hôpitaux, dispensaires, stades ou encore bâtiments destinés aux œuvres sociales. La construction de ces équipements se généralise au début du XXe siècle, permettant le développement dans les cités d’activités collectives, de loisirs ou d’agrément. Répondant au souci de prendre en charge la vie des mineurs au quotidien, elle est également le fruit des revendications sociales et des conflits syndicaux. La cité des Alouettes à Bully-les-Mines, la cité des Provinces ou cité du 11 à Grenay, dont l’extension a été causée par le creusement du puits du 11, ou encore les cités Saint-Théodore et Saint-Edouard à Lens, comptent parmi les plus représentatives. Ecole de la Cité des Provinces, Lens © Communaupole de Lens-Liévin Les équipements construits sont d’abord des équipements socioéducatifs, comme des écoles, avec des groupes scolaires pour les garçons et d’autres pour les filles, ainsi que des écoles maternelles pour les enfants dès 4 ans, des centres de formation, ou des écoles ménagères pour les jeunes filles. Des équipements de loisirs sont également bâtis, comme des salles des fêtes destinées à accueillir des événements ou des fêtes ponctuelles, des centres culturels, ou encore des écoles de musique. Les équipements sportifs se multiplient, avec la construction de salles de sport, de piscines, de stades… Le Stade Bollaert de Lens a été construit à l’initiative du président de la Compagnie des Mines de Lens en 1931. Ecole de la Cité des Provinces, Lens © Communaupole de Lens-Liévin 33 Les compagnies font aussi construire des lieux de culte : le territoire compte encore de nos jours seize églises bâties par les compagnies des mines (cf page 45). Les équipements sanitaires et médicaux sont aussi nombreux : trois hôpitaux, des cliniques (Clinique des marronniers à Liévin), deux dispensaires, des maternités ou encore des pharmacies. Enfin, les Compagnies construisent des sièges administratifs, appelés « Grands Bureaux ». Ces constructions sont également destinées à manifester leur prestige et leur puissance. Edifiées à Liévin, Mazingarbe, Bullyles-Mines ou encore Lens, elles sont toutes détruites lors de la Première Guerre mondiale et reconstruites dans les années 20. Par sa diversité et son ampleur, l’habitat minier illustre les évolutions qui se sont succédées dans l’histoire de l’exploitation minière et dans la vie des hommes qui y ont participé. 34 2.1.2. L’héritage de la Première Guerre mondiale L’importance du patrimoine de mémoire Le territoire de la Communauté d’Agglomération de Lens-Liévin recèle des sites et des monuments rappelant les grands conflits qui ont bouleversé la France et le monde au cours du XXe siècle, et plus particulièrement la Première Guerre mondiale. Elle a laissé son empreinte sur le territoire, qui constitue désormais un haut lieu de la mémoire de la guerre. La carte placée en annexe 4 présente les sites les plus emblématiques dans ce domaine. Les cimetières militaires Trente-trois cimetières militaires rappellent les combats sanglants de la Première Guerre mondiale et perpétuent le souvenir des milliers de soldats morts au combat. Ils représentent toutes les nationalités des combattants, avec vingt-huit cimetières pour les armées du Commonwealth, quatre pour les Allemands (dont celui de Lens ou repose Paul Mauck, l’un des plus jeunes soldats engagés, tué à l’age de 14 ans) et un pour les Français, à Notre-Dame de Lorette, Cimetière militaire © Communaupole de Lens-Liévin qui constitue la première nécropole nationale. Les cimetières, mémoriaux et lieux de combat présentent des caractéristiques différentes suivant le pays qui en est propriétaire. Bloomfield, Backer et Loytates, mais ils répondent au même enjeu : créer des lieux de paix et de recueillement. Les Britanniques souhaitent maintenir leurs morts au plus près de l’endroit où ils ont péri, ce qui explique la multitude de cimetières militaires britanniques. L’Etat français prend en charge tout le programme mémoriel de ses soldats : le 25 septembre 1920, il décrète que tous les soldats morts entre 1914-1918 sont morts pour la France et auront donc une sépulture perpétuelle. Par souci économique, le regroupement des corps est réalisé dans d’immenses nécropoles. Cette caractéristique française a également un impact psychologique, puisque ces vastes nécropoles symbolisent l’immensité de la souffrance de la guerre. Le Commonwealth War Graves Commission est créé le 10 mai 1917, à l’initiative personnelle de Fabian Ware, pour assurer l’aménagement et l’entretien des cimetières britanniques. Ils sont conçus par trois architectes, Le Volksbund Deutsch Kriegsgraberfursorge, association de droit privé créé le 16 décembre 1919 par d’anciens combattants allemands, utilise la mémoire de guerre pour unifier la nation allemande, sans identification politique et religieuse des morts. En 1926, le VDK obtient l’autorisation de revenir en France pour entretenir les cimetières allemands. Ils se caractérisent par la présence d’arbres et sont souvent austères. 35 Parmi les nombreux cimetières militaires qui jalonnent le territoire de la Communauté d’Agglomération, le Sucrery Cemetery d’Ablain-Saint-Nazaire, situé sur l’emplacement de l’ancienne sucrerie de Souchez, abrite 384 tombes de soldats britanniques. Le Bois-Noulette Cemetery, à Aix-Noulette, contient 131 tombes de soldats du Commonwealth. Le Communal Cemetery d’Aix-Noulette regroupe les sépultures de 1251 soldats, dont 502 Français, 492 Canadiens et 257 Britanniques. Le Loos British Cemetery abrite les tombes de 2848 soldats décédés lors de la Première Guerre mondiale, majoritairement durant la bataille de Loos. A Pont-à-Vendin, le cimetière militaire allemand contient les sépultures de 779 soldats allemands, ainsi que de nombreux militaires français morts au combat lors de la Première et de la Seconde Guerre mondiales et des victimes civiles de ces combats. Pour saluer le courage des populations locales, vingt-cinq communes ont été décorées de la Croix de guerre, Lens a reçu la Légion d’Honneur, Souchez a été citée au Journal Officiel, Loos-en-Gohelle et Mazingarbe ont été citées à l’ordre de l’armée. 36 Les grands sites de la mémoire de guerre Deux sites se distinguent parmi les lieux de mémoire de la Première Guerre mondiale sur le territoire. Le site de la Colline de Notre-Dame de Lorette (Propriété de l’État, Ministère de la Défense) La colline de Notre-Dame-de-Lorette, située à Ablain-Saint-Nazaire, abrite un cimetière national de 13 hectares. Il s’agit de la principale nécropole française, dédiée aux morts de la bataille de Lorette, qui dura d’octobre 1914 à octobre 1915 et fit près de 100 000 morts et presque autant de blessés. Le cimetière national a été aménagé de 1920 à 1925, par le regroupement des corps exhumés en Artois et en Flandre. Le site regroupe près de 20 000 tombes individuelles ; sept ossuaires contiennent les restes de près de 23 000 soldats inconnus. Une partie du cimetière est réservée aux soldats musulmans. La tour lanterne, haute de 52 mètres, symbolise la flamme du souvenir. Son rayon lumineux est visible à sept kilomètres à la ronde. A l’intérieur, la chapelle ardente surplombe une crypte abritant 33 cercueils, dont ceux de soldats inconnus de la Seconde Guerre mondiale, des cendres de déportés morts dans les camps de concentration, ainsi qu’un soldat inconnu d’Indochine et un autre d’Algérie. Sous la dalle reposent les corps de plus de 6000 soldats. Basilique de Notre-Dame de Lorette © Office de Tourisme Artois-Gohelle La basilique aux allures romano-byzantines est l’œuvre de l’architecte Cordonnier. Son armature est en ciment et son parement est en pierre de Givet reconstituée. Elle est longue de 46 mètres et large de 14 mètres ; son transept mesure 30 mètres. Les vitraux, réalisés par Ch. Lorin et H. Payne, retracent l’histoire militaire et religieuse du pays et rendent hommage aux nations alliées. A l’intérieur de la chapelle se trouvent les statues de Notre-Dame de Lorette et de 37 Tour lanterne © Communaupole de Lens-Liévin Monseigneur Julien, évêque d’Arras. La surveillance et l’accueil du site sont assurés par l’association des Gardes d’honneur de Notre-Dame de Lorette qui regroupe 3 100 personnes. Ces bénévoles se relaient pour assurer une présence permanente sur le site et guider les visiteurs. Le parc et le mémorial commémoratifs du Canada à Vimy Le Parc et le Mémorial commémoratifs du Canada à Vimy constituent le plus important monument canadien d’Europe. La côte 140, site des plus âpres combats entre les forces canadiennes et allemandes, a été concédée par le gouvernement français au Canada en 1922, pour marquer sa reconnaissance permanente aux 66 000 jeunes Canadiens ayant péri sur le sol français. Le gouvernement canadien a aménagé un parc et un mémorial sur ce site de 110 hectares. Conçu par l’architecte W. Seymourd Allward à partir de 1925, le monument est dévoilé au public en 1936. Deux colonnes de 35 mètres de haut, issues d’un bloc de pierre de Dalmatie de 2400 mètres, ont été érigées. Deux groupes de personnages sont sculptés au bas des marches, représentant la sympathie des Canadiens pour les victimes. Au-dessus de chaque groupe se trouvent des canons drapés de branches de laurier et d’olivier. Les deux éperons jumeaux représentent les nations canadienne et française, symbolisées par une feuille d’érable et une fleur de lys. Ils sont surmontés par des sculptures allégoriques symbolisant la Justice, la Paix, la Vérité, la Connaissance, la Vaillance et la Sympathie. Entre ces deux éperons, l’esprit du sacrifice transmet le flambeau à ses compagnons. Le socle du monument porte l’inscription suivante : « A la vaillance de ses fils pendant la Grande Guerre, et en mémoire de ses 66 000 morts, le peuple canadien a élevé ce monument ». En contrebas, la statue d’une jeune femme dominant la plaine représente le deuil de la nation canadienne. Les noms de 11 285 soldats canadiens manquants à l’appel et présumés morts en France ont été gravés sur les parois du monument. Le monument commémoratif de Vimy © Communaupole de Lens-Liévin Tranchées, Vimy © Communaupole de Lens-Liévin 38 Tombes de soldats canadiens, portant la feuille d’érable symbolisant le Canada © Communaupole de Lens-Liévin Dans le parc, 11 285 arbres, majoritairement des pins noirs, ont été plantés. Une partie des tranchées datant de la Première Guerre mondiale a été conservée afin de montrer aux visiteurs la proximité des lignes de front ennemies. Un réseau de tunnels a également été préservé. Ce site reçoit chaque année près de 500 000 visiteurs. Le 9 avril 2007, il a accueilli une délégation internationale à l’occasion du 90ème anniversaire de la bataille de Vimy. L'architecture civile de la première reconstruction et le patrimoine Art Déco Après les destructions causées par la guerre, l’Etat souhaite que les villes remodèlent leur paysage urbain en suivant les normes modernes en matière d’assainissement, de sécurité, de circulation et d’esthétisme. La loi Cornudet de 1919 impose à toutes les villes de plus de 10 000 habitants de se doter d’un plan d’alignement, d’embellissement et d’extension. Ainsi, le centre-ville de Lens est réaménagé à partir de 1921. Tous les monuments sont alors mis en perspective par des dégagements. Le quartier, dont la configuration avait peu évolué depuis l’époque médiévale (seuls les remparts avaient disparu), change radicalement d’aspect. La place et les rues sont considérablement élargies. Les façades font l’objet d’une attention toute particulière, notamment grâce à l’implication des commerçants : l’esthétisme et le décor sont soignés et marqués par les mouvements architecturaux de l’époque, comme l’Art Déco. La simplicité, la géométrie et la cohérence structurelle sont recherchées. Les formes sont épurées. Les courbes, présentes dans les premières années du mouvement, tendent ensuite à disparaître au profit de l’angle droit. Le béton armé devient d’utilisation courante. L’esthétique se veut sobre, économe et rationnelle. Elle se distingue par un mélange subtil de rigueur (dans la façade ou les matériaux) et d’exotisme (pour les motifs stylisés). Les façades sont animées par le simple relief de jeux de plans et de pans coupés (bow-window, pilastres, balcons), par quelques motifs en cartouches ou en frises basés sur une interprétation géométrique des formes de la nature, renforcés par des couleurs éclatantes et contrastées, ou encore par des panneaux de mosaïques. 39 Façade d’un immeuble situé au 9 rue du Havre, à Lens De nombreux édifices bâtis sur le territoire de la Communauté d’Agglomération de Lens-Liévin se caractérisent par leur style Art Déco : les immeubles du centre-ville, la gare, ou l’ornementation des Grands Bureaux des Mines de Lens, sont caractéristiques de ce mouvement. La gare de Lens, bâtie en 1926, est l’œuvre de l’architecte Urbain Cassan, chef du service bâtiments de la Compagnie des chemins de fer du Nord, et de l’ingénieur Forestier. De style Art Déco, elle a remplacé la première gare de Lens, mise en service au milieu du XIXe siècle et détruite au cours de la Première Guerre mondiale. Elle est inscrite depuis 1984. Construite sur un terrain minier, la gare est conçue pour résister aux affaissements du soussol. Onze compartiments en béton armé non jointifs, complétés par des chambres bâties dans les fondations pour manœuvrer des vérins hydrauliques, permettent de compenser les éventuels mouvements de terrain. L’ensemble est long de 86 mètres. La tour de l’horloge culmine à 23 mètres de haut, à l’une des extrémités du bâtiment. La forme de la gare de Lens rappelle celle d’une locomotive, la tour représentant la cheminée. La partie centrale de la gare abrite un grand hall. Elle est couverte par une voûte garnie de pavés de verre, qui confère une grande luminosité à l’espace intérieur. Une frise en mosaïque de grès cérame a été réalisée par Auguste Labouret. Elle évoque des thèmes liés à l’exploitation ferroviaire et à celle du charbon. Les grilles des portes ont été exécutées par le ferronnier d’art Edgar Brandt, d’après les dessins de l’architecte Urbain Cassant. Vues de la gare de Lens © Communaupole de Lens-Liévin Les Grands Bureaux des Mines de Lens ont été reconstruits de juillet 1928 à décembre 1930 par le génie civil de Lens, pour le compte de la Société des Mines de Lens. De style Art Déco, cette construction marque la fin de la reconstruction du Bassin Minier, après les désastres engendrés par la Première Guerre Mondiale. Elle était destinée à symboliser la puissance retrouvée de la Société des Mines de Lens. Faculté Jean Perrin, anciens Grands Bureaux des Mines de Lens © Communaupole de Lens-Liévin 40 Le bâtiment fait près de 8800 m². La façade de 81 mètres est scandée par trois pignons de 38 mètres de hauteur. Le style régionaliste prédominant est considéré comme un modèle, qui se développe grâce à l’architecte lillois Louis-Marie Cordonnier. Celui-ci utilisait des matériaux de la région, comme la brique de Douvrin, pour réaliser ses constructions. A l’intérieur, le style est plus inspiré des années folles, avec une décoration en stuc géométrisée au niveau des colonnes. De chaque côté du hall, deux salles identiques servaient autrefois de salle de bal. A l’étage (bureau du directeur, salle à manger, fumoir) le mobilier de Louis Majorelle a aujourd’hui disparu. Les cheminées en marbre, le vitrail, le parquet et les ferronneries d’art également remarquables sont conservés. La grande salle à manger est ornée d’une peinture de l’artiste régional Tellier, représentant une fosse en pleine activité. Le parc à la française de trois hectares qui entoure le bâtiment a été réalisé par le paysagiste Duchêne. Ce bâtiment servait de bureaux administratifs pour la gestion de trente puits de mines. Appartenant désormais à l’Université d’Artois, il abrite l’UFR de sciences Jean Perrin et ses 1300 étudiants. La Maison Syndicale représente un lieu crucial pour le souvenir des luttes ouvrières menées par les mineurs du Pas-de-Calais. Construite grâce à une souscription financière lancée auprès des mineurs, principalement des 30 000 adhérents au syndicat des mineurs du Pas-de-Calais, elle est inaugurée en octobre 1911. Un monument est érigé dans la cour intérieure du bâtiment à la mémoire de Casimir Beugnet, qui fut délégué mineur à la fosse n°2 des Mines de Béthune, à Oignies ; trésorier du syndicat des mineurs du Pas-de-Calais, il fut chargé de collecter les fonds nécessaires à la construction de la Maison syndicale et du suivi du projet. Totalement détruite au cours de la Première Guerre mondiale, elle est ensuite reconstruite au même endroit et selon des plans identiques. Inaugurée en 1926, elle comprend une salle de spectacle, un jardin Art Déco, des bureaux et des salles de réunion. La façade principale est surmontée d'un fronton représentant un mineur au travail. Elle reste longtemps le siège du syndicat des mineurs et du journal La Tribune des Mineurs. Façade de la Maison syndicale © Communaupole de Lens-Liévin Depuis la fin de la période minière, la Maison Syndicale a évolué. Elle s’est progressivement transformée en un lieu de mémoire, de culture et de recherches. Appartenant aujourd’hui à la Communauté d’Agglomération de Lens-Liévin, elle est animée par l’association Mémoires et Cultures, qui y organise des expositions, des conférences et des colloques sur l’histoire sociale. Ce bâtiment a été inscrit partiellement en 1996. A ce jour, il subsiste 2 maisons Syndicales en France (Lens et Montceaules-Mines). 41 De nombreux édifices publics (mairies et hôtels de ville) ont été bâtis lors de la reconstruction, principalement dans les communes rurales fortement touchées par la guerre, comme Ablain-Saint-Nazaire, Carency, Vimy, Givenchy ou Souchez. Plusieurs mairies sont concernées : elles associent alors d’autres fonctions institutionnelles, en abritant la plupart du temps une école. Ces bâtiments sont représentatifs d’une époque et d’un style architectural. Leur taille est souvent imposante par rapport à celle des villages. En outre, les Maires ont voulu rivaliser avec les compagnies minières en terme d’architecture. Ablain-Saint-Nazaire : complexe école-mairie avant et après la guerre 42 2.1.3. Les édifices religieux Le patrimoine religieux issu du XVe au XVIIIe siècle a été anéanti entre 1914 et 1918. Le territoire de la Communauté d’Agglomération de Lens-Liévin compte de nos jours 47 églises, toutes partiellement ou intégralement reconstruites au cours des années 1920, soit à l’identique, soit selon des principes modernes. La carte placée en annexe 5 présente l’ensemble du patrimoine religieux de la communauté d’Agglomération. L’église Saint-Nazaire est située au pied de la colline de Notre-Dame de Lorette. Edifiée vers 1505, elle est détruite par les armées françaises en 1915. Ses ruines sont conservées en l’état et témoignent de l’ampleur des combats. Elle est classée au titre des monuments historiques. Eglise Saint-Nazaire © Communaupole de Lens-Liévin Cérémonie de glorification des morts sur la colline de NotreDame de Lorette, après la Première Guerre mondiale Reconstruite en 1875, l’église Saint-Martin de Bouvigny-Boyeffles conserve un clocher du XVe siècle et une cloche de 1786. Les vitraux sont modernes et la voûte est en bois. Le chœur abrite La mise au tombeau, un tableau primitif flamand du XVIe siècle. Le presbytère de Bouvigny-Boyeffles, d’allure gothique, fut construit par l’architecte Grigny en 1772, dans le style des maisons hollandaises à pignons. Eglise Saint-Martin de Bouvigny-Boyeffles © Communaupole de Lens-Liévin De style baroque, l’église de Servins date de 1786. Plus ancien, son clocher remonte à 1691. La flèche hexagonale du XVe siècle, surmontant la tour, et la croix en grès piqué de 1759, située dans le cimetière, sont remarquables. 43 L’église de Villers-au-Bois fut construite par les Espagnols au XVe siècle, puis détruite et rebâtie en 1811. Elle possède une dalle funéraire de grès du XIIIe siècle et une cloche de bronze datant de 1777. L’église-halle Saint-Germain, à Aix-Noulette, fut construite entre 1532 et 1551 par Gilles d’Aix dit de Lens, richissime chevalier et puissant gouverneur de Béthune, qui fut aussi l’architecte du beffroi d’Arras. Suite aux bombardements de 1917, l’église est reconstruite. L’architecte des Monuments Historiques fait alors exécuter des voûtes d’ogive dans un chœur jusqu’alors roman. La sacristie conserve son décor de la seconde moitié du XVIIe siècle. Cette église est ornée de vitraux conçus par Louis Léglise et réalisés par HenriMarcel Magne entre 1925 et 1931. Eglise de Villers-au-Bois © Communaupole de Lens-Liévin Eglise d’Aix-Noulette © Communaupole de Lens-Liévin L’église Saint-Léger de Lens érigée à la fin du XVIIIe siècle est détruite lors d’un bombardement, en 1916. Elle est reconstruite à l'identique en 1926 (y compris son décor et son mobilier). Le maître-autel est en bois ; le marbre de l’époque de Louis XVI provient de la collégiale NotreDame de Lens, tout comme la statue de la Vierge placée dans la chapelle dédiée aux morts de la Grande Guerre. Trois des quatre statues de l’ancienne église, qui représentaient la Prudence, la Force, la Tempérance et la Justice, ont été sorties des décombres et réinstallées dans le chœur. Eglise Saint-Léger de Lens © Communaupole de Lens-Liévin 44 La chapelle Hannedouche, à Servins, a été bâtie en 1681. Son architecture extérieure se caractérise par une porte cintrée à bossages et pilastres, un pignon trilobé à volutes, une voûte d’origine et un chevet à trois pans. Un cadran solaire a été placé au-dessus de la porte. La chapelle Jonglez de Ligne, à Souchez, a été construite en 1876 sous l’impulsion de la famille Jonglez de Ligne, elle fut détruite pendant la guerre de 1914-1918, puis reconstruite dans le même style en 1928. Restaurée par la municipalité en 1997, elle fait partie des plus belles chapelles de la région. Parmi ces constructions, l’église Saint-Edouard a été édifiée en 1924 dans la cité 12 des mines de Lens, sur les plans de l’architecte Louis-Marie Cordonnier. Son nom évoque Edouard Bollaert, agent général des Mines de Lens. Elle est située au cœur d’un ensemble comprenant notamment les anciens groupes et jardins scolaires, ainsi que les maisons des enseignants. Chapelle Jonglez de Ligne © Communaupole de Lens-Liévin L’église Saint-Louis est érigée dans la Cité du Maroc, à Grenay. L’église Saint-Amé de Liévin est la première église bâtie par la Société des Mines de Lens. Son nom rappelle Amé Tilloy, l’un des fondateurs de la société. Ses plans ont été réalisés par Leclercq, architecte des Mines de Lens. L’église Saint-Théodore, dans la cité 9 des mines de Lens, fut conçue en 1910 par Jean-Baptiste Cordonnier, pour desservir cette cité. Son nom est un hommage à Théodore Barrois, vice-président et président de la Société des Mines de Lens de 1898 à 1918. Son aspect évoque l’architecture scandinave. Détruite lors de la Première Guerre mondiale, elle fut reconstruite à l’identique par Louis-Marie Cordonnier, fils du premier architecte, à proximité immédiate du carreau de fosse. L’église d’Ablain-Saint-Nazaire, batie au cours des années 20 utilise le béton armé (procédé dû à François Hennebique, né dans la commune voisine de NeuvilleSaint-Vaast). Le même procédé est employé pour la reconstruction de l’église de Vimy. Eglise Saint-Théodore © Communaupole de Lens-Liévin Eglise de la reconstruction 45 2.1.4. Le patrimoine rural et industriel hors minier 14 communes sont dites rurales, mais nombreuses sont celles même urbaines à avoir conservé les traces d’un passé rural. Le patrimoine rural comprend des éléments de l’habitat rural traditionnel, caractérisé par les pignons de pierres présentant des appareillages en briques, des éléments de l’habitat typique des ouvriers agricoles, mais aussi des fermes à cour fermée, des granges ouvrant sur rue par des porches ou de grandes portes charretières, ou encore des bâtiments liés aux activités artisanales. Ferme artésienne à Aix-Noulette © Communaupole de Lens-Liévin Le territoire comporte également d’anciennes brasseries du XIXe siècle ou du début du XXe siècle. L’activité des brasseries ayant progressivement cessé à partir des années 1960-1970, ce patrimoine est désormais à l’état d’abandon. Il a fait l’objet d’un inventaire et d’une publication. Certains édifices ont été qualifiés de remarquables, mais ne bénéficient pas d’une protection monument historique. Ils sont situés à Aix-Noulette, Avion, Bénifontaine, BouvignyBoyeffles, Loos-en-Gohelle, Méricourt et Pont-à-Vendin. Ils associent confort et esthétisme. Deux brasseries implantées dans des sites modernes, à Aix-Noulette et à Bénifontaine, connaissent une activité économique en plein essor. Elles produisent des bières traditionnelles reconnues au niveau national, (Médaille d’Or au salon de l’Agriculture en 2006). 46 2.1.5. Les caractéristiques paysagères du territoire Vu du ciel, le territoire de la Communauté d’Agglomération est très vert. Il dispose en effet d’un patrimoine naturel et paysager d’envergure, avec des parcs et des jardins, ainsi que des secteurs naturels protégés, dont l’intérêt est officiellement reconnu. A ce jour sont recensés 49 espaces verts de plus d’un hectare, répartis sur 25 communes. La plupart de ces espaces sont issus des 1300 hectares de friches présents sur le territoire. La carte placée en annexe 6 présente les sites naturels de la Communaupole. Les bois abritent une faune et une flore très riches. Ainsi, le bois de Carieul, à Souchez, s’étend sur près de neuf hectares. Il comprend une zone boisée relativement humide et marquée par des trous d'obus, une prairie, un petit étang et un cours d'eau (la Souchez), dont une dérivation alimente l'étang. Le territoire de la communauté d’agglomération vu du ciel © Communaupole de Lens-Liévin Parmi les jardins de la Communauté d’Agglomération, ceux des Grands Bureaux des Mines de Lens, datant de 1928, ont été retenus dans le pré-inventaire des jardins remarquables effectué en 1989 sous l’égide du ministère de la culture et de la communication. Il s’étend sur une terrasse en terre-plein. A Souchez, le jardin du cimetière militaire de Lorette, de la première moitié du XXe siècle, dispose d’une terrasse en terreplein, d’un monument et d’un phare. Il a également été retenu dans le pré-inventaire des jardins remarquables de 1989. Le parc Mercier, désormais propriété de la commune de Mazingarbe est le plus ancien des parcs de la Communaupole, il date des années 1870. Le parc des Glissoires, situé sur le territoire de Lens et d’Avion, date de 1974. Le parc des Cytises, aujourd’hui propriété de la Communaupole, s’étend sur 15 hectares. Quant au parc du Mémorial canadien de Vimy, il constitue un lieu de mémoire exceptionnel de la Première Guerre mondiale. 47 2.2. Un patrimoine immatériel très présent La Communauté d’Agglomération dispose d’une richesse sociale et culturelle forte, liée en grande partie à la culture minière. Ce passé industriel prégnant a contribué en grande partie à forger l’identité du territoire. La mémoire minière complète, enrichit et permet de comprendre pleinement les traces tangibles laissées sur le territoire par l’exploitation industrielle. 2.2.1. Luttes sociales et syndicalisme Le travail constitue une valeur majeure, dans les modes de production comme dans les modes de vie, qui a soudé la communauté des mineurs. Les conditions de travail à la mine sont très pénibles. Les mineurs descendent à des profondeurs importantes, restent courbés ou couchés la plupart du temps dans l’obscurité, dans une atmosphère chaude, et manquent d’air. Ils subissent des rhumatismes et des maladies respiratoires. Les accidents sont fréquents : effondrements ou affaissement de galeries, coups de poussière, explosions dues au gaz… La nature spécifique de ce travail fait émerger une identité collective forte, basée sur le partage d’un métier difficile et sur la nécessaire solidarité entre les mineurs. L’identité individuelle est aussi marquée par les conditions de travail. Elles requièrent habileté manuelle, technicité, courage, ténacité, endurance et résistance à la souffrance physique. Au sein de la communauté minière, ces qualités constituent des critères d’évaluation. Le travail réalisé est un moyen de positionnement social. Cette identité collective est renforcée par le partage d’un même mode de vie, lié au contrôle social mis en place par les Compagnies minières. Celles-ci les prenaient en charge tout au long de leur vie et en tout lieu (mine, habitat, jardin, commerces, lieux de distraction, et vacances à partir du milieu des années 1930), déterminant jusqu’au choix de comportement des mineurs. La vie quotidienne des mineurs et celle de leur famille étaient déterminées par leur travail, dans lequel les rapports hiérarchiques étaient très forts. Le regroupement des mineurs au sein des cités favorise également la création d’un sentiment de solidarité et d’appartenance à un groupe spécifique : celui de la communauté minière. Les habitants, notamment les personnes venues de Silésie (germano-polonais), se reconnaissent avant tout dans leur cité. Un train de berlines dans une mine, au XIXe siècle 48 Les églises des cités minières étaient sous l’emprise des Compagnies des Mines, qui payaient et logeaient les prêtres. Elles souhaitaient les utiliser pour moraliser les mineurs et influer sur leur mode de vie. Conscients de cette situation, les mineurs sont devenus méfiants vis-à-vis de l’église et ont développé des comportements anti-cléricaux, accentuant les tensions sociales. Les mineurs ont aussi investi les mairies et les lieux de pouvoir, par l’élection de délégués mineurs à la fosse et celle de conseillers municipaux à la mairie. Celle-ci était souvent le cadre de réunions et de l’organisation de luttes minières. Progressivement, les mineurs manifestent leur volonté de prendre part à la maîtrise de l’espace minier. Avec la création d’un véritable esprit de corps et d’une identité collective, les actions se multiplient. La classe ouvrière se constitue en tant que groupe social, doté d’une conscience de classe et cherche à influer sur son destin. La progression du militantisme social et politique s’accompagne de l’organisation de grands mouvements de grèves, dès la fin du XIXe siècle. On pourra retenir les principales grèves suivantes. - Grèves de 1906, suite à la catastrophe de 1906 qui sont à l’origine de la construction en 1911 de la maison Syndicale (page 38). - Grèves de 1936 qui accordent 2 semaines de congés payés au mineur. - Grèves de 1941 contre l’occupant allemande qui marque l’un des premiers grands mouvement de résistance en France. - Grèves de 1948 contre les accords Matignon. - Grèves de 1963, dernier grand mouvement de grève contre les accords Lacoste relatifs à la fermeture programmée des mines. Une représentation syndicale est imposée sur les lieux de travail. Des avancées sont réalisées dans les domaines du travail et de la protection sociale, avec l’amélioration des conditions de travail et de la rémunération, la reconnaissance d’un statut professionnel, mais aussi des maladies professionnelles, inclues pour la première fois dans les statuts du mineur en 1945. De nombreuses personnes s’investissent dans les luttes sociales et le mouvement syndical, laissant leur trace dans l’histoire du territoire et dans la mémoire de la population. Parmi celles-ci, Emile Basly (1854-1928) a inspiré Emile Zola lors de la rédaction de Germinal. Né en 1854 à Valenciennes, il travaille dès l’âge de douze ans en qualité de galibot, puis d’hercheur (aide-ouvrier chargeant le wagon dans les berlines) à la compagnie des mines d’Anzin à Denain. Renvoyé à la suite d’une grève en 1880, il devient cafetier. Il est nommé secrétaire du syndicat des mineurs en 1883. Elu député de Paris en 1885, puis député du Pas-de-Calais en 1891. Il s’installe à Lens en 1889 et en devient le premier magistrat en 1900 jusqu’à son décès le 11 février 1928. Emile Basly a contribué au développement de la ville de Lens, devenue capitale minière. Une statue a été érigée pour lui rendre hommage et le boulevard principal du centre-ville porte son nom. Emile Basly © Archives municipales de Lens 49 Benoît Broutchoux (1879-1944), mineur anarchosyndicaliste, s’investit dans les luttes syndicales dès la fin du XIXe siècle. En 1902, alors qu’il travaille dans le bassin minier de Lens, il s’implique dans « Le jeune syndicat » et devient rédacteur du journal Le réveil syndical, puis de L’action syndicale. Après la catastrophe minière du 10 mars 1906 dite de Courrières, il participe à la marche de 2000 grévistes vers la mairie de Lens et est arrêté. Une fois libéré de prison, il participe notamment au congrès anarchiste d’Amsterdam en 1907 et aux congrès de la CGT en 1912 et en 1921. Il prend une part active aux grèves du Front Populaire en 1936 et rédige plusieurs ouvrages sur l’anarchisme. Arthur Lamendin (1852-1920) représente l’une des grandes figures du syndicalisme minier. Il crée en 1882 à Lens la première chambre syndicale des mineurs. Il est maire de Liévin de 1905 à 1912 et député de 1892 à 1919. Ce passé social et syndical fort est un élément important du patrimoine immatériel du bassin minier et de la communauté d’agglomération. Par l’intensité de certaines pratiques culturelles et la persistance de liens sociaux, la population de l’ancien Bassin Minier et de la Communauté d’Agglomération de Lens-Liévin reste attachée à cette terre, à un mode de vie, à une société empreinte de valeurs fortes qu’il est important de réinvestir dans le processus de renouveau mis en œuvre sur le territoire. 2.2.2. La mixité culturelle Au cours de la période d’exploitation industrielle, des personnes de près de trente nationalités différentes travaillent ensemble et cohabitent sur le territoire. Elles ont conservé et transmis leurs us et coutumes, et les ont fait connaître aux autres. L’intégration de ces populations a parfois été difficile, mais elle a profondément influé sur la culture et la mémoire minière. Elle s’est réalisée de façon progressive, par le biais de l’action syndicale, des associations et des mariages mixtes. Les vagues d’immigration les plus fortes ont concerné les Belges, les Polonais, les Italiens, les Algériens et les Marocains. De nos jours, la population du Bassin Minier est encore, pour beaucoup, originaire de pays étrangers. La mixité culturelle exceptionnelle rencontrée sur le territoire a considérablement enrichi la culture du Bassin Minier. La gastronomie et de nombreux éléments de la vie quotidienne sont empreints de ces différentes cultures. 50 2.2.3. Le développement de pratiques de sociabilité spécifiques Des pratiques de sociabilité spécifiques se sont développées à l’époque de l’exploitation minière et restent très présente. • Parmi les lieux de vie des mineurs et de leur famille, la rue constitue un espace de loisirs, de détente et de rencontre. L’estaminet, le cabaret ou le café, sont des espaces de sociabilité plus forts. Permettant le repos et la distraction, ils favorisent aussi les discussions et les échanges d’idées. • Le patois, ou le chtimi, lie les mineurs et leur famille. Il provient du picard et de la langue française et possède de nombreuses variantes. Il n’est pas propre au Bassin Minier, mais les mineurs ont développé un langage particulier lié à leur métier, pour désigner outils ou activités. Ainsi, le mot « terril » n’est utilisé que dans le Bassin Minier du Nord-Pas de Calais ; ailleurs, le mot « crassier » est employé. Un morceau de charbon est désigné comme une « gaillette ». Une « bowette » est une galerie. Les brassages ethniques ont enrichi le langage. • De nombreuses harmonies sont créées : elles pouvaient concerner plusieurs fosses, mais il en existait souvent une pour chaque puits de mine, chacune disposant d’un uniforme et d’un blason. Des défilés et des compétitions étaient organisés. Les orchestres polonais étaient très célèbres, certains existent toujours aujourd’hui. • Le jardinage et l’élevage sont aussi appréciés des mineurs. Leurs parcelles et jardins, représentant des espaces de liberté, bien que contrôlés et objets d’amendes, sont parfaitement entretenus. • La colombophilie rassemble les coulonneux, les colombophiles en patois. Les mineurs construisaient des volières et organisaient des compétitions. La tradition colombophile est toujours forte dans la région : le Nord-Pas de Calais compte 14 000 coulonneux. Ils élèvent des pigeons, puis les font concourir. Les concours de vitesse connaissent un grand succès et font l’objet de paris. Les combats de coqs sont aussi appréciés des mineurs. Ils se tenaient souvent dans des gallodromes, près des estaminets. Une fanfare, à Wingles, dans les années 1930 • Les jeux traditionnels étaient très appréciés, comme les javelots, la cholette ou © Photothèque Centre Historique Minier du Nord/Pasde-Calais, Lewarde le billon. Avec 150 jeux traditionnels répertoriés, le Nord-Pas de Calais a su conserver son patrimoine ludique du passé. Ces jeux rencontrent toujours un grand succès. Ils répondent au besoin d’authenticité exprimé par la population et sont l’expression d’un patrimoine partagé et d’une culture commune. Pratiqués dans un esprit joyeux et convivial, ils sont souvent associés à un cadre traditionnel, faisant référence à la culture régionale, comme le café ou l’estaminet. Certains de ces jeux sont les lancers (billard, quille, billon, crosse), les tirs (fléchettes, arc, arbalète, javelot, carabine) et les jeux d’animaux (coqs, pigeons, grenouilles). 51 • • Le sport est fortement encouragé par les Compagnies. Les mineurs pratiquent le football, la gymnastique (sokols : société de gymnastique polonaise), le tir à l’arc, la boxe (Georges Carpentier) ou le cyclisme. Ils se mesurent ainsi aux autres et s’expriment individuellement. Sous l’impulsion de Félix Bollaert, président de la Compagnie des mines de Lens, celle-ci crée son premier club de football, le Racing Club de Lens, en 1906, alors que ce sport apparaît à peine dans la région. Félix Bollaert relance alors le développement des structures sportives, musicales et militaires. Il encourage les initiatives destinées à améliorer le bien-être des mineurs. Lors d’une période de crise économique, il fait construire un stade par 180 mineurs, évitant ainsi leur licenciement. Inauguré en 1932, ce stade devient le terrain officiel du RCL en 1934 et porte le nom de Félix Bollaert depuis 1936. Propriété des Houillères jusqu’en 1973, il est ensuite acquis par la ville de Lens. De nos jours, le stade permet à plus de 41 000 supporters et amateurs de football d’assister à un match assis. Le RCL a fêté ses 100 ans au cours de l’année 2006, il possède à son actif un titre de champion de France D1, trois titres de champion de France D2, 2 coupes de la Ligue, une coupe Intertoto et près de 80 rencontres européennes. 81 sections de supporters font briller les couleurs sang et or jusqu’au sud de l’hexagone et à l’étranger, la plus importante le « 12 lensois », fondée en 1926 compte près de 7 000 adhérents. Outre des matchs de football, ce stade accueillait en septembre 2007 trois matchs de la Coupe du Monde de rugby. Les fêtes annuelles ou les fêtes des Saints patrons étaient très appréciées par les mineurs, comme la Sainte Barbe, le 4 décembre : les mineurs disposaient pour l’occasion d’un jour de congé. Les fêtes populaires et autres carnavals sont traditionnels dans la région Nord-Pas de Calais. A Lens, 300 fêtes, expositions et animations traditionnelles (bals populaires, ducasses, concerts, concours divers…) sont organisées chaque année. Les harmonies municipales, issues de l’activité minière, ne perdent pas leur vitalité et font aujourd’hui l’objet d’un regain d’intérêt de la part de la jeunesse. 52 Supporters du RC Lens au stade Bollaert © Office de Tourisme Artois-Gohelle Les traditions festivalières évoluent et de nouvelles fêtes émergent en fonction de l’actualité du territoire. Par exemple, à Givenchy-en-Gohelle, la confrérie du vignoble a été créée le 26 novembre 1999, à la suite des premières vendanges. La récolte et la vinification fournissent depuis quelques années l’occasion d’organiser des fêtes, permettant le rapprochement de la population et une meilleure connaissance de la vie associative. • Les géants : Plusieurs villes du territoire possèdent leur géant, tout comme un grand nombre de villes du Nord-Pas de Calais. Parmi les quelques 300 géants construits dans la région, les plus connus au sein de la Communauté d’Agglomération sont Tintin Pourette et Phrasie à Liévin, Nenesse l’pequeu à Wingles, ou encore Ch’Meneu à Lens. Exhibés au cours de grandes manifestations et de fêtes locales, ils constituent des éléments cruciaux pour l’identité de la population, qui y est très attachée. Jeannot à Lens 53 Ch’meneu à Lens 54 3.1. Les équipements culturels 3.1.1. Les équipements et structures actuellement implantés sur le territoire La Communauté d’Agglomération dispose d’un ensemble dense et varié d’équipements culturels, révélateur de son activité et de son dynamisme dans l’ensemble des domaines artistiques et culturels: théâtre, danse, musique, cinéma, arts plastiques… L’annexe 7 contient une carte des équipements culturels implantés sur le territoire du SCOT de Lens-Hénin, ainsi qu’une présentation des principaux équipements implantés sur le territoire de la Communaupole. Parmi ces équipements, certains affichent une programmation pluridisciplinaire. Il s’agit principalement des centres culturels, dont la Maison de l’Art et de la Communication à Sallaumines, l’Espace François Mitterrand à Bully-les-Mines, le Colisée à Lens, le Centre d’Animations Culturelles Albert Camus à Lens, l’Espace Ronny Coutteure à Grenay ou l’espace culturel Léon Delfosse à BillyMontigny. Particulièrement actives, certaines structures constituent des équipements structurants sur le territoire : Culture Commune – Scène nationale du Bassin Minier Nord-Pas de Calais : Implantée à Loos-en-Gohelle, sur la Base du 11/19, elle a été créée en 1990 sous la forme d’une association intercommunale de développement artistique et culturel. Elle regroupe 32 communes du Bassin Minier, dont 24 de la Communaupole et travaille également avec une quarantaine de communes du Bassin Minier. Elle permet la mutualisation des moyens techniques et professionnels, structurant une offre culturelle et artistique de qualité, et aspire à agir dans une dynamique de partenariat local et régional, mais aussi national et international. Plusieurs artistes ont leur siège social sur le site de Culture Commune : la compagnie Un loup pour l'homme (cirque), les Mains Bleues et la compagnie Viesàvies (théâtre). Les nombreux artistes en résidence sont accueillis dans la Fabrique Théâtrale, située dans l’ancienne salle des pendus. Ces lieux deviennent alors des sources d'inspiration. La Fabrique théâtrale, comprenant 3 salles de répétitions, est dédiée à la recherche, à la création artistique et à la formation. Elle comporte un centre de ressources sur l’histoire de la mine et de la mémoire vivante, ouvert au public. Cette structure pluridisciplinaire développe une démarche de création artistique liée au patrimoine et à la collecte de la mémoire minière. Elle mène près de 200 actions par saison (créations, coproductions, résidences d’artistes, développement de la formation artistique avec des ateliers de pratique, cours, stages, formations, diffusion de spectacles, sensibilisation et élargissement des publics…). Des rendez-vous avec le public (étapes de création, présentations d’atelier, cartes blanches à des artistes ou à des formations artistiques…) sont organisées de façon régulière, deux ou trois fois par mois. Près de 70 ateliers de pratique artistique ont aussi été mis en place. Des visites de la Fabrique Théâtrale et du site du 11/19 sont réservées au public scolaire. Des cahiers pédagogiques consacrés à la Fabrique théâtrale et au 11/19 ont été édités et divers outils pédagogiques ont été créés. 55 En 2006, plus de 19 000 personnes ont participé ou assisté à des événements impulsés par Culture Commune et plus de 2000 personnes aux ateliers et aux actions de formation artistique. Droit de Cité : Créée en 1991, cette association intercommunale de développement culturel est basée à Harnes et rassemble 17 communes, dont 7 de la Communaupole. Elle vise à conjuguer projet culturel local et coopération intercommunale. Ses actions s’articulent autour de 3 objectifs : l’aide à la création et la diffusion des spectacles, la formation et la sensibilisation des publics, la confrontation des pratiques amateurs et professionnelles. Droit de Cité intervient en partenariat avec ses communes adhérentes dans les domaines suivants : théâtre, danse, musique, livre, écriture et lecture, photographie. Elle accueille également des compagnies en résidence. Halle, l'Espace Culture Multimédia, l’école de danse Isadora Duncan, l’école de musique Arthur Honegger, une salle de spectacles, des espaces d'expression artistique (arts plastiques et théâtre) et une galerie d'expositions. La gestion et l’animation de l’établissement sont assurées par le service culturel municipal. Ses objectifs sont de faire de la MAC un lieu de création, de recherche et de confrontation avec toutes les formes de la culture : il s’agit d’encourager les activités culturelles et artistiques, en associant les diverses catégories sociales à l’action culturelle entreprise à Sallaumines et dans la région, de favoriser la rencontre entre tous les types de création et la population de la cité dans un souci de décentralisation. Le centre culturel Arc en Ciel, à Liévin : Il dispose de 3 salles Art & Essai, dont une classée jeune public. Elle accueille "Lycéens au cinéma" et coordonne "Ecole et cinéma" dans le département. Une programmatrice, une médiatrice jeune public et un opérateur l'animent. Une forte sensibilisation à l'image est développée avec un atelier équipé et réservé à cet effet. La Maison de l’Art et de la Communication (MAC) : Créée en 1992, la MAC regroupe à Sallaumines, dans un même ensemble architectural, la médiathèque Adam de la 3.1.2. Des équipements répartis sur le territoire et couvrant l’ensemble des formes artistiques Le territoire dispose d’un bon taux d’équipement, particulièrement pour les structures de proximité : écoles de musique, bibliothèques, centres socioculturels ou culturels… Un tiers des communes dispose d’une salle équipée pour les spectacles. La répartition géographique des équipements culturels est liée à la densité démographique des communes sur lesquelles ils sont implantés. Elles sont concentrées dans la zone centrale du territoire (Grands sites, Cœur urbain et Ville renouvelée). La plupart sont récentes et de bonne qualité. Presque toutes les communes du territoire sont dotées d’une salle non spécialisée, comme une salle polyvalente ou une salle des fêtes . Les salles d’exposition sont essentiellement implantées dans les centres culturels, comme à Sallaumines ou à Liévin, ou dans les bibliothèques. Les espaces multimédia se retrouvent souvent au sein des médiathèques (Avion, Lens et Sallaumines…). Dans le reste du territoire, composé majoritairement de petites villes, un potentiel culturel existe. Le secteur des 56 collines de l’Artois, plus rural, avec une majorité de communes de moins de 1 000 habitants, dispose de peu d’équipements. Mais les communes les moins dotées ne sont pas très éloignées des pôles mieux équipés. Elles sont nombreuses à développer des activités dans des lieux non spécialisés. Les structures strictement bénévoles sont rares et se rencontrent plutôt dans la sphère patrimoniale. d’âge des publics concernés. Les pratiques artistiques amateurs sont aussi encouragées. Le renforcement du lien social, le développement qualitatif et quantitatif des publics, sont recherchés par ce biais. Environ 27 500 personnes sont inscrites dans une bibliothèque et près de 1 800 élèves fréquentent les écoles de musique du territoire. Les différents lieux de diffusion totalisent près de 96 000 entrées par an pour leurs spectacles et expositions (plus de 7 000 à la MAC de Sallaumines, 10 000 au Centre Arc-en-Ciel de Liévin, 15 000 à l’Espace Ronny Coutteure de Grenay, 31 000 au Colisée de Lens…). Le profil des personnes fréquentant le plus les équipements culturels semble être déterminé par leur capital culturel. La localisation de l’équipement, la proposition pédagogique et l’offre d’enseignement artistique, la programmation et les actions de médiation ou d’animation, constituent aussi des facteurs importants, déterminant souvent les tranches 3.1.3. Un effort soutenu en matière de construction d’équipements Depuis une quinzaine d’années, de nombreux équipements culturels ont été construits sur le territoire de la Communauté d’Agglomération de Lens-Liévin. Seules les trois plus petites communes rurales, Acheville, Bénifontaine et Gouy-Servins, ne disposent d’aucun équipement à vocation culturelle. Plusieurs équipements sont en projet et vont venir enrichir la vie culturelle au sein de la Communauté d’Agglomération. repose sur différents pôles : professionnel (organisation de pédagogique. accueil et découverte, séminaires), entreprise, D’autre part, la Communauté d’Agglomération prévoit à Souchez la création d’un centre d’interprétation des conflits de la Première Guerre mondiale en Artois et de la construction européenne. Dans le cadre de ce projet, les sites de mémoire de Vimy et de Notre-Dame-deLorette bénéficieront d’une liaison paysagère et culturelle. Outre le Louvre-Lens, une Académie des Métiers de la Bande Dessinée pourrait être créée à Bénifontaine, où sont implantés le studio 56, filiale des éditions Albert René, qui ont l’usage exclusif de l’encrage et de la coloration des albums « Astérix ». Le concept d’aménagement retenu La commune de Liévin envisage la création d’un écomusée situé au cœur d’une cité minière préservée, à Saint-Amé. 57 3.2. Les dynamiques de développement culturel sur le territoire 3.2.1. Les communes et les politiques culturelles municipales Le développement de l’action culturelle municipale s’est opéré parallèlement à la construction d’équipements culturels sur le territoire. Presque toutes les communes du territoire disposent d’un adjoint à la culture et la plupart ont créé une commission culture, qui se réunit en moyenne une fois par trimestre. Les services culturels municipaux sont encore plutôt restreints mais leur rôle est reconnu. Ils contribuent au travail en réseau mené par les structures et services municipaux et établissent des liens avec les milieux socioéducatifs et associatifs, mais aussi avec des partenaires ou des réseaux extérieurs. La plupart des communes sont elles-mêmes opératrices, souvent en partenariat avec une ou plusieurs associations ou structures, comme Culture Commune. 3.2.2. Les orientations communautaires La Communaupole de Lens-Liévin ne dispose pas de la compétence culturelle. Elle intervient toutefois en termes de soutien financier sur les initiatives et actions portées par les communes et les associations. Le budget consacré à la culture a évolué significativement depuis la création de la Communaupole et atteint en moyenne 290 000 € par an depuis 2003. La Communaupole mène des actions visant à la promotion de la culture à l’échelle de l’agglomération ou concernant des interventions d’intérêt communautaire. Elle attribue notamment des subventions de fonctionnement aux associations ou centres culturels en complément des subventions communales, dans le cadre de la promotion de la culture à l'échelle de son territoire. socioculturelles, communes. menées pour la plupart par des Les communes bénéficient aussi du soutien du Fonds d’intervention pour la ville (FIV) à hauteur de 50 % pour la mise en place et le fonctionnement d'ateliers de pratique artistique, ainsi que d’aides financières pour les lieux de diffusion. En 2004, la Politique de la ville a subventionné 21 projets culturels pour près de 190 000 €. En y ajoutant les activités socioculturelles, ce sont 118 actions qui ont été financées pour un montant total de 580 000 €. La Communaupole développe depuis 1998 une action dans le domaine de la sensibilisation à la culture scientifique et technique. Elle soutient par ailleurs les Projets Educatifs Territoriaux (PET) des communes et leur volet « Education, Jeunesse, Parentalité », au sein duquel sont développées des actions culturelles, en particulier autour de la lecture pour les enfants en bas âge. Des aides sont également accordées dans le cadre de la Politique de la ville. Celle-ci finance par le biais de subventions un grand nombre d’actions culturelles et 58 3.2.3. Les partenaires du travail en réseau Certains outils sont mis en place pour renforcer la dynamique de réseaux. Outre le travail mené avec Culture Commune et Droit de Cité, il existe des réseaux extérieurs au territoire. Ainsi, le Fonds de Participation des Habitants (FPH), spécificité de la Région Nord-Pas de Calais, vise à développer la citoyenneté et la dynamisation culturelle des territoires. Destiné au financement de micro-projets portés par des habitants ou des groupes d’habitants par une procédure simplifiée, il permet également de détecter les besoins et la demande culturelle en suscitant la prise de parole et en développant la capacité d’initiative autonome de la population. Le FPH constitue un moyen d’expression et de valorisation de la culture vivante en soutenant des associations peu subventionnées et en facilitant la constitution de groupes informels autour de projets. Le réseau RAOUL a été créé en 1996. Il s’agissait dans un premier temps du regroupement de cafés musiques de la région Nord-Pas de Calais. Il compte désormais une quinzaine de structures adhérentes : une dizaine sont situées dans le département du Nord et 6 dans le Pas-deCalais. L’un des principes de fonctionnement du réseau repose sur la mutualisation par et pour les adhérents des compétences, de l’information et des publics. De la suite dans les images est un réseau de 28 salles généralistes et / ou Art et Essai, réparties sur le territoire de la région Nord - Pas de Calais. Ces salles se réunissent pour concevoir et mettre en œuvre des actions éducatives et citoyennes dans le domaine du cinéma et des images. Diverses initiatives partenariales ou intercommunales existent. Un site pilote consacré à la musique et à la danse a été mis en place à la faveur du protocole de décentralisation, avec le cofinancement de la DRAC et de la région Nord-Pas de Calais ; il réunit Avion, Lens, Liévin et Sallaumines, autour d'un coordinateur favorisant le développement d’actions d'animation et de formation en commun. Le projet des 3L1 rassemble Lens, Liévin, Loos-en-Gohelle et Culture Commune. Un SICCOM existe entre Loison-sousLens et Pont-à-Vendin. Un projet de contrat ville-lecture unit Liévin et Loos-en-Gohelle. Des collaborations s’organisent entre le Centre Arc-en-Ciel et la Maison de l'Art et de la Communication. Un SIVOM lie les cantons d'Avion et de Rouvroy, au sein duquel Avion et Méricourt portent le Festi-jeunes. L'association La Pomme à tout faire, créée en octobre 1999, vise à favoriser la présence d'œuvres et d'artistes sur le Bassin Minier du Pas-de-Calais. L'association s'est constituée à partir de trois lieux de diffusion de la création contemporaine en arts plastiques du Bassin Minier : la galerie Arc-en-Ciel à Liévin, la Maison de l'Art et de la Communication de Sallaumines et l'Espace Lumière d'Hénin-Beaumont. 30 communes sont désormais adhérentes de l’association. La Pomme à tout faire initie, accompagne, coordonne et valorise des projets de développement culturel dans le domaine des arts plastiques dans le département du Pas-de-Calais (expositions, résidences d’artistes…). Elle édite des documents portant sur le territoire de l’ancien Bassin Minier ou consacrés au travail d’un artiste particulier lors d’une exposition... Elle favorise l'émergence de projets grâce à 59 ses savoir-faire, son centre de ressources, son réseau régional et national et ses moyens de communication et de diffusion de l'information. Elle contribue à renforcer les projets menés en faveur des arts plastiques par les collectivités territoriales et les partenaires culturels du département. Elle agit à différentes échelles : locale (ateliers en milieu scolaire), départementale (actions de formation en direction des responsables culturels), régionale (journée d’information sur le statut de l’artiste plasticien), nationale (rencontres autour des résidences d’artistes plasticiens. 3.2.4. Le Louvre-Lens, élément phare à l’appui des dispositifs locaux L’implantation du Louvre à Lens sur l’ancien carreau de fosse du 9-9 bis de Lens, s’inscrit dans un mouvement général de développement des activités culturelles sur le territoire de Lens-Liévin et de façon plus générale du NordPas de Calais, entamé depuis de nombreuses années. Le Louvre-Lens ne sera pas Perspective intérieure du projet de l’équipe SANAA, lauréate du concours de Maîtrise d’œuvre du Louvre-Lens une annexe du Louvre, mais le © SANAA – tous droits réservés Louvre même, dans toutes ses composantes et dans toutes ses missions, artistique, sociale et éducative, et la diversité de ses activités. La volonté n’est pas de réaliser un « petit-Louvre » mais d’inventer un « autre Louvre », plus humain, plus accessible, aux présentations transversales, c’est-à-dire affranchies des cloisonnements établis au Palais du Louvre par l’histoire de l’institution et de ses collections et qui fait une place à tous les types de publics. Les objectifs de fréquentation (500 000 visiteurs par année) sont au diapason de l’ambition du projet. Ils visent à fédérer tous les publics, notamment celui peu familier des musées et auquel il faudra donner des clés nouvelles pour avoir accès à l’art et construire une meilleure compréhension de ce qu’est un musée aujourd’hui : ses enjeux de conservation, de valorisation et de diffusion du patrimoine et son rôle comme facteur de lien social. Cela sera rendu possible entre autres grâce à la 60 médiation qui fera une place particulière à la présence humaine et n’hésitera pas à faire appel aux avancées les plus récentes en matière de nouvelles technologies d'information et de communication. Les projets développés par le musée seront conçus et mis en œuvre en cohérence avec l’implantation géographique, culturelle et sociologique du musée. Il s’insèrera dans un réseau régional déjà dense et structuré. Le Louvre-Lens devrait attirer environ 500 000 visiteurs par an. A partir du musée, ces visiteurs seront invités à découvrir l’ensemble du territoire de la Communauté d’Agglomération de Lens-Liévin. Cet équipement est ainsi appelé à jouer un rôle de dynamiseur pour le développement local et la définition d’un projet de développement culturel du territoire. L’implantation du Louvre à Lens aura un impact très fort sur le territoire et va considérablement développer l’attractivité culturelle et touristique. L’offre touristique est en cours d’adaptation pour répondre aux besoins et aux attentes des futurs visiteurs, comme en termes d’organisation de circuits ou de création de visites consacrées à l’histoire du territoire. Elle sera structurée afin de rendre le territoire attractif pour le grand public comme pour les entreprises. Divers événements ont déjà été organisés pour sensibiliser la population locale. Ainsi, la Route du Louvre est depuis sa première édition en 2006 un événement Le projet du Louvre – Lens sportif majeur, organisé autour d’un marathon reliant Lille à Lens. Evènement festif © SANAA - tous droits réservés et populaire, qui se veut accessible à tous, il propose de nombreuses animations tout au long du parcours. Le Musée du Louvre a proposé pour l’édition 2007 des ateliers pour les enfants de Lens et Loos-enGohelle en lien avec la thématique de la course à partir de ses collections. L’école du Louvre propose également depuis fin 2006 et pour trois ans, au Colisée de Lens, des cycles d’initiation à l’art. Au cours de la première saison, 357 personnes se sont inscrites dont 249 sont issues du territoire de la Communaupole. Le Louvre-Lens s’inscrit donc au sein d’un projet complet de développement culturel du territoire, passant par de nombreux autres projets et de nombreuses actions. 3.2.5. Des structures actives dans la sensibilisation au patrimoine et la diffusion de savoirs La Chaîne des Terrils, association créée en 1989, a reçu en 1994 un agrément au titre des associations exerçant leurs activités dans les domaines de la protection de la nature, de l’environnement et de l’amélioration du cadre de vie. Elle devient en 2001 Centre Permanent d’Initiatives pour l’Environnement (CPIE). Basée sur le site minier du 11/19 à Loos-en-Gohelle, elle a pour mission de contribuer au développement durable du Bassin Minier à travers la sensibilisation, la formation, l’étude et la participation à des projets de développement local intégrant la préservation et la mise en valeur de l’environnement. 61 Le CPIE - Chaîne des Terrils travaille en étroite collaboration avec le ministère de l’Education nationale et les enseignants. Les thèmes proposés sont notamment les terrils, la découverte du carreau de fosse du 11/19, la géologie, la lecture du paysage, la reconversion ou encore l’habitat minier. Le projet pédagogique doit favoriser la mise en œuvre de pratiques culturelles créatrices et la rencontre avec des professionnels du secteur patrimonial et culturel. Le CPIE travaille essentiellement avec des écoles locales, mais également régionales ou issues de régions proches. Les actions menées par le CPIE – Chaîne des terrils concernent chaque année près de 22 000 personnes, dont 17 000 à 18 000 enfants. Basée à la Maison Syndicale des mineurs, à Lens, l’association Mémoires et Cultures de la région minière recherche, préserve et valorise la mémoire minière par des publications, des expositions à la Maison Syndicale ou sur le territoire, la participation à des commémorations, des salons ou des colloques. Elle produit des expositions et accueille des manifestations, comme le Printemps des Poètes et Lire en Fête. Mémoire d’Artois est un syndicat mixte, créé en 2001. Doté de la compétence « mémoire de guerre », il est composé de la Communaupole de Lens-Liévin et de la communauté de communes de l’Artois et de la commune de Thélus. Il couvre une grande partie du territoire concerné par les combats d’Artois durant la Première Guerre mondiale. Ce dernier met en place des actions en faveur du développement touristique et du travail de mémoire, notamment autour de la Grande Guerre. Il initie des actions sur le plan du message et des événements historiques. Il vise à inciter et à donner envie à la population locale de se réapproprier son patrimoine et son histoire, mais aussi à transmettre aux visiteurs et aux touristes des éléments d’interprétation leur permettant de comprendre les événements qui s’y sont déroulés. Gauhéria, association d’éducation populaire, recherche et publie les sources de l’histoire de la Gohelle, toponyme employé pour désigner la plaine de Lens et correspondant approximativement aux territoires des communautés d’agglomération de Lens-Liévin et Hénin-Carvin. L’association réunit des bénévoles : archéologues, géologues, historiens locaux, universitaires, généalogistes, professionnels ou amateurs. La Maison de la Polonité a été créée en 1995, après la tenue des premières assises de la Polonité à Lille où s’étaient rendues près de 500 000 personnes. En 1998, lors de l’année de la Pologne dans le Nord-Pas de Calais, elle coordonne et anime de nombreuses actions et manifestations. Devenue, Maison de la Polonia en 2005. Elle a pour objectif de créer une dynamique de réseau du tissu associatif franco-polonais et de participer pleinement au renforcement des partenariats franco-polonais, dans le cadre des accords existant entre le Nord - Pas de Calais et la Pologne. Elle propose notamment des cours de langue, des ateliers d’art populaire, des conférences, des expositions, des salons, des soirées cinématographiques… Dans ce but, Mémoire d’Artois a mis en œuvre une étude de faisabilité et d’opportunité portant sur l’ouverture au public des souterrains de Loos-en-Gohelle, creusés lors des batailles de Lens en 1915 par les Britanniques et une étude de repérage des sites de mémoire dans le cadre d’une convention tripartite associant Mémoire d’Artois, le CAUE et le conseil général du Pas-de-Calais qui devrait aboutir à l’établissement d’un socle de connaissances portant sur la Première Guerre mondiale, son déroulement et ses conséquences sur le territoire de Mémoire d’Artois. 62 63 4.1. Les édifices protégés au titre des monuments historiques et du paysage Quinze monuments situés sur le territoire de la Communauté d’Agglomération de Lens-Liévin bénéficient d’une protection au titre des monuments historiques, mais la reconnaissance des sites industriels est très limitée. Quatre monuments sont classés : - les ruines de l’église d’Ablain-Saint-Nazaire, datant du premier quart du XVIe siècle, ont été classées en 1908 ; - l’église Saint-Germain d’Aix-Noulette, du XVe siècle, a été classée en 1920 ; - la chapelle Hannedouche de Servins, bâtie en 1681, a été classée en 1989 ; - la croix en pierre du cimetière de Servins, réalisée en 1759, a été classée en 1969. Neuf monuments sont inscrits : - la motte féodale d’Aix-Noulette, datant du Moyen Age, a été inscrite en 1980 ; - la tour-clocher de l’église Saint-Maclou de Bully-les-Mines, datant de 1590, a été inscrite en 1984 ; - les façades, les toitures et le sol de la cour de la Maison syndicale, ainsi que les façades et les toitures de l’ancien cinéma Le Cantin, situés dans l’ensemble des bâtiments formant la Maison syndicale des mineurs de Lens, construits en 1926, ont été inscrits en 1996 ; - la gare de Lens, bâtie en 1926, a été inscrite en 1984 ; Chapelle Hannedouche, Servins - le chevalement du puits n°3 d’une mine de houille de Liévin, dite fosse Amé-Tilloy ou fosse © Communaupole de Lens-Liévin Saint-Amé, datant de 1920, a été inscrit en 1992 ; - un chevalement et un puits d’extraction situés dans les anciens puits numéro 11 ou puits Pierre Destombes et puits n°19 de Loos-en-Gohelle, du dernier quart du XIXe siècle et du XXe siècle, ont été inscrits en 1992 ; - la chapelle Saint-Hubert de Mazingarbe, érigée en 1730, a été inscrite en 1977 ; - la chapelle Saint-Roch à Mazingarbe, bâtie en 1724, a été inscrite en 1977 ; - la croix de grès de Villers-au-Bois, datant du XVIIe siècle, a été inscrite en 1988. Un monument est inscrit et classé : - la nef et le chœur de l’église de Servins, construite aux XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles, ont été inscrits à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques en 1969, et le clocher a été classé en 1969. 64 Un site est classé et inscrit : - La colline de Notre-Dame de Lorette à Ablain-Saint-Nazaire, est classée et inscrite en tant que site du patrimoine religieux du XXe siècle, au titre de la loi de 1930. Une Zone naturelle d’intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) de type 1 a été reconnue : - le secteur des coteaux d’Ablain-Saint-Nazaire, BouvignyBoyeffles et du Bois de la Haie constitue une ZNIEFF de type 1 de par son intérêt biologique remarquable. - Le terrils du Pinchonvalles est classé en arrêté de Biotope. Nécropole de Notre-Dame de Lorette © histoire de chtis.com 65 4.2. La Trame Verte La protection et la mise en valeur de l’environnement constituent des enjeux majeurs pour le territoire de l’ancien Bassin Minier et de la Communaupole de Lens-Liévin. Celle-ci inscrit ses actions et projets dans une démarche de développement durable et contribue à renforcer la protection et la valorisation des espaces naturels et des espaces dégradés, dans un double souci de pédagogie environnementale et de développement des loisirs. La Communauté d’Agglomération s’est lancée dans la mise en œuvre d’une Trame Verte à l’échelle du territoire, venant s’imbriquer, à une échelle plus vaste, dans la Trame Verte du Bassin Minier, élaborée par la Mission Bassin Minier. La Trame Verte dans l’ensemble du Bassin Minier et sur le territoire de la Communaupole de Lens-Liévin 66 La Trame Verte relie entre elles les zones vertes, naturelles ou de loisirs, situées sur le territoire de la communauté d'agglomération, créant un véritable « poumon vert ». Elle s’appuie sur des zones humides au nord et, plus au centre, sur l’important potentiel que représentent les anciennes friches minières requalifiées, constituant de grands espaces naturels et boisés sur les collines de l’Artois. Elle comprend des espaces verts, boisés ou en culture, pouvant jouer un rôle en matière paysagère, de préservation des milieux ou de création d’espaces de loisirs. Les berges, notamment autour du canal de la Deûle et de la Souchez, sont mises en valeur. Il peut également s’agir d’anciens sites industriels ou miniers, traités pour permettre à la nature de s’y épanouir, d’espaces boisés, d’espaces verts, ou des liaisons vertes le long des rivières ou des canaux. Ainsi, la requalification d’anciennes friches minières ou industrielles a permis de constituer des espaces naturels au cœur du tissu urbain ou périurbain. Par ailleurs, la nécessité de préserver certains terrils en raison de leurs caractéristiques en matière de faune et de flore est prise en compte. Leur valorisation peut notamment passer par la création de chemins de randonnée. Le programme prévoit enfin l’aménagement des abords des voies ferrées, en deux tranches : la dernière s’est achevée en 2000-2001. La Trame verte intègre le lagunage de Harnes et le parc de loisirs des Glissoires à Avion, qui comporte des plans d’eau, des aires de jeux, des espaces boisés, ainsi qu’un belvédère situé au sommet du terril. La mise en relation des différents espaces naturels est facilitée par l’ancien réseau de cavaliers, les chemins de halage situés le long des canaux de la Deûle et de la Souchez, mais aussi les haies et fossés longeant les parcelles agricoles et certains cours d’eau. Ces éléments contribuent à établir un maillage entre les sites. L’enjeu de cette Trame Verte est de fournir au territoire une image renouvelée, d’harmoniser l’ensemble des zones naturelles ou de loisirs et d’encourager les continuités entre les différents espaces verts du territoire. Des opérations pilotes ont été montées dans le cadre du Contrat de Plan Etat/Région pour concrétiser la Trame Verte et des démarches transversales aux territoires ont été engagées : aménagement de sites ou de pôles de loisirs et/ou de nature, d’itinéraires de déplacement en mode doux,… La sensibilisation à de nouvelles méthodes d’action a été recherchée, notamment pour développer des pratiques d’entretien des espaces ou de gestion de l’eau plus respectueuses de l’environnement. Une maîtrise d’œuvre est engagée pour l’aménagement hydraulique et paysager des berges de la Souchez, afin de lutter contre les inondations et l’érosion des sols. Un travail sur l’aménagement des boucles est mené afin de valoriser le tissu urbain et les espaces naturels du territoire, avec notamment la création d’un axe fort de la Trame Verte régionale : la liaison Bassin Minier - Parc de la Deûle. L’engagement d’une maîtrise d’œuvre pour l’aménagement de la boucle 18, permettant de faire le tour du cœur de l’agglomération, a été validé en conseil communautaire. 67 68 5.1. La diversité de l’offre L’offre touristique se décompose autour de plusieurs axes : Le tourisme de mémoire : Les sites de Notre-Dame-de-Lorette et du Mémorial canadien de Vimy constituent un atout touristique primordial pour le territoire. Ils attirent tout au long de l’année de nombreux visiteurs, notamment Britanniques, et se révèlent incontournables pour le développement touristique du territoire. Des relations étroites sont engagées entre les gestionnaires des sites, l’Office de Tourisme Artois-Gohelle et le Syndicat Mixte mémoire d’ Artois pour renforcer ce potentiel, assurer la promotion des sites et améliorer les conditions d’accueil des visiteurs (diffusion d’informations, aide à l’orientation, à l’hébergement et à la restauration…). Un travail partenarial a été engagé à l’occasion des récentes commémorations (circuits de découverte des champs de bataille et des villes reconstruites). Le tourisme urbain : En plein développement, le tourisme urbain s’appuie sur la qualité du patrimoine architectural de la reconstruction et plus particulièrement sur les patrimoines bâtis Art déco et minier. Les visiteurs se montrent plus curieux vis-à-vis de ce type de tourisme, notamment suite aux opérations de promotion du territoire menées lors de la Coupe du Monde du Football en 1998 ou dans le cadre de Lille 2004 - Capitale européenne de la Culture. Plusieurs facteurs permettent aujourd’hui de commencer à structurer l’offre en fonction de la destination : parmi ceuxci, l’implantation prochaine du Louvre à Lens, sur un ancien site d’exploitation minière, mais aussi les projets de requalification du centre-ville de Lens, l’intérêt porté au patrimoine de la reconstruction, la reconnaissance et la préservation des grands ensembles architecturaux et patrimoniaux miniers des villes de Liévin ou de Loos-en Gohelle et du 11/19. Le tourisme rural : Le tourisme rural occupe une place prépondérante dans les actions et les projets menés par le Service Tourisme et Développement Rural de la Communaupole. Cette forme de tourisme a été encouragée par le balisage des circuits de randonnée pédestres, équestres et VTT. (soit 150 km de circuits), homologués par la Fédération Française de Randonnée Pédestre. La carte placée en annexe 10 présente les principaux sentiers de randonnée créés sur le territoire. Un circuit de randonnée équestre, « La Chevauchée des Collines de l’Artois », chemine sur une quarantaine de kilomètres sur les communes des Collines de l’Artois, au départ de Gouy-Servins. Des barres d’attaches pour chevaux ont 69 Un territoire favorable au développement du tourisme rural © Communaupole de Lens-Liévin été installées. L’Office de Tourisme Artois-Gohelle a élaboré une plaquette promotionnelle du circuit. Outre les sentiers balisés par la communauté d’agglomération, le territoire est traversé par le circuit de grande randonnée « GR 127 - Collines de l’Artois ». D’une longueur totale de 111 kilomètres, ce circuit passe notamment par Ablain-Saint-Nazaire. D’autres circuits rentrent dans le cadre du Plan départemental des itinéraires de promenades et de randonnée, mis en place par le conseil général du Pas-de-Calais. Par ailleurs, le circuit des cœurs ruraux, un circuit de découverte du patrimoine rural, est en cours de réalisation sur le territoire des Collines de l’Artois. Il relie des éléments du petit patrimoine, mais aussi des ensembles architecturaux notables, en passant par des routes pittoresques offrant des panoramas remarquables ou des chemins verdoyants. Des panneaux explicatifs assureront la valorisation des sites sur douze stations. Ils présenteront des photos anciennes, des données historiques, géographiques et architecturales en français, anglais et néerlandais, ainsi qu’un rappel du circuit. Ce circuit sera opérationnel dans le courant de l’année 2008. Le tourisme lié à la culture minière : Ce type d’offre se base sur l’histoire minière et le patrimoine très riche issu de la période d’exploitation minière : terrils, chevalements, habitat minier… Divers circuits de visite sont organisés et peuvent encore être développés autour de ces éléments exceptionnels, témoignage d’un passé toujours prégnant et de la grande aventure humaine qui s’est déroulée sur le territoire. Le tourisme sportif et lié à l’événementiel sportif : Le territoire dispose d’équipements sportifs mythiques. Ainsi, le Stade Bollaert est le cadre d’importants matchs de football où d’autres compétitions internationales (Coupe du monde de rugby en septembre 2007). Quant au Stade Couvert régional de Liévin, il bénéficie actuellement d’importants travaux d’agrandissement, engagés depuis 2006. Ils sont destinés à renforcer la multimodalité du site, pour créer une salle modulable permettant l’organisation d’événements variés (concert, meeting…). Sa réouverture est prévue pour début 2008. Il continuera à accueillir principalement des activités sportives, en particulier des compétitions d’athlétisme. La carte placée en annexe 9 présente les principaux sites touristiques du territoire. 5.2. Le public touristique Située à proximité de la Belgique, l’Ile-de-France et la Grande-Bretagne, la Communaupole présente une offre culturelle et patrimoniale conséquente et des centres urbains animés. Le nouveau site internet de l’Office de Tourisme, www.tourisme-lenslievin.fr, très fréquenté depuis son ouverture en avril 2006, montre l’intérêt que les clientèles du tourisme d’agrément et du tourisme d’affaires portent au territoire. Les motivations des touristes sont multiples, mais la motivation culturelle se retrouve chez plus du quart des personnes fréquentant des équipements touristiques. 70 Quatre types d’activités attirent plus particulièrement le public touristique sur le territoire : - le patrimoine de mémoire est plébiscité notamment par les anglos-saxons. - le tourisme sportif bénéficie des deux grands pôles particulièrement attractifs cités ci-dessus: le Stade Bollaert, attire environ 35 000 spectateurs en moyenne par soirée de match. - de nombreux visiteurs sont aussi attirés sur le territoire par le tourisme vert, notamment en raison de la réhabilitation des berges de la Deûle et de l’aménagement des chemins de randonnée sur les Collines de l’Artois. En moyenne, 300 000 marcheurs sont dénombrés chaque année. - le tourisme de découverte économique et industrielle, permettant l’évocation de l’histoire minière, rencontre un grand succès. La clientèle touristique de l’agglomération lensoise est essentiellement de type excursionniste : les touristes y font de courts séjours, souvent de quelques heures uniquement. 5.3. Le parc d’hébergements La carte placée en annexe 11 présente l’ensemble des lieux d’hébergement et de restauration du territoire. 17 hôtels sont implantés sur le territoire, dont 7 dans une catégorie supérieure ou égale à 2 étoiles. En revanche, il n’existe pas de structure de confort élevé, de type 4 étoiles. La capacité en chambres est de 490, dont 299 en 2 et 3 étoiles. La fréquentation hôtelière est principalement liée au tourisme d’affaires en semaine et à l’évènementiel sportif. La capacité hôtelière est insuffisante, de faible qualité en milieu urbain et représente moins de 3% de la capacité régionale. Consciente de la nécessité l’hébergement touristique, la Communauté d’Agglomération soutient la création de lieux d’hébergement et de restauration dans les communes de moins de 5000 habitants. Cette politique s’inscrit dans sa volonté de valoriser les atouts touristiques propres aux territoires ruraux de la Communauté d’Agglomération. Ces actions ont permis l’ouverture de plusieurs gîtes, chambres d’hôtes et fermes-auberges 5.4. Des chiffres de fréquentation encourageants Chaque année, ce sont en moyenne 40 millions de nuitées qui sont comptabilisées. En 2002, la région Nord-Pas de Calais a reçu 8,2 millions de touristes (11ème rang national). 4,9 millions de ces touristes étaient Français, dont 25% de Franciliens. 3,3 millions étaient étrangers, dont 34% de belges, 31% de Britanniques, 12% d’Allemands et 9% de Néerlandais. Dans le département du Pas-de-Calais, près de 3,4 millions de séjours touristiques sont effectués chaque année, soit plus de 17 millions de nuitées. 71 1,4 millions de séjours sont effectués par des étrangers, ce qui représente 3,6 millions de nuitées, avec une durée moyenne de 2,6 jours par séjour. Les Français sont deux millions à séjourner sur le territoire, représentant ainsi 13,5 millions de nuitées, soit une durée moyenne de 6,8 jours par séjour. Le marché se concentre donc sur les séjours courts et cible souvent une clientèle de proximité. guidée. 54% des visiteurs de ce site sont britanniques, 28% français et 6% canadiens. Les deux sites d’accueil de l’Office de Tourisme ArtoisGohelle, à Lens et au Centre Européen de la Paix de Souchez, reçoivent chaque année près de 10 000 personnes. Ce nombre est appelé à connaître rapidement une forte progression, notamment en raison de l’implantation prochaine du Louvre à Lens. Les équipements touristiques du Nord-Pas de Calais ont accueilli plus de 14 millions de visiteurs en 2002. Une hausse de 3,2% du nombre de visiteurs a été enregistrée par rapport à 2001. Le Mémorial canadien de Vimy accueille chaque année près de 700 000 touristes, dont 200 000 suivent la visite En outre, les premières visites guidées organisées par l’Office de Tourisme, dont les trois circuits de découverte du patrimoine (De la Mine au Louvre Lens, Lens - histoires de façades et le circuit-découverte du Parcours des Rescapés relatif à la catastrophe dite "de Courrières") ont été suivis par 1300 personnes en 2006, ce qui représente une trentaine de groupes. 5.5. L’office de Tourisme Artois-Gohelle Créé en 1996, dans le contexte de l’organisation de la Coupe du Monde de Football de 1998, l’office de tourisme se positionne véritablement comme un outil au service du développement touristique du territoire depuis la création de la communauté d’agglomération, en 2000. cette perspective, il évolue et se développe pour être en mesure de remplir plusieurs objectifs : la restructuration et la modernisation des services d’accueil et d’information, grâce à : - une réorganisation et une gestion plus professionnelle des espaces dédiés à l’accueil des visiteurs, actuellement situés à Lens et au Centre Européen de la Paix, à Souchez, dans la perspective de l’implantation d’un nouvel Office de Tourisme intercommunautaire prévue en 2009, à Lens ; - la modernisation de la gestion de l’information touristique et de sa diffusion, en lien avec la création d’une base de données recensant l’ensemble de l’offre touristique du territoire et avec la redéfinition du site internet ( www.tourisme-lenslievin.fr ) ; - la professionnalisation du personnel d’accueil; - la requalification de l’espace boutique et des produits en vente. Dès 2004, des démarches d’ampleur sont engagées, pour asseoir le fonctionnement de l’office de tourisme désormais classé deux étoiles et pour conforter sa stratégie de développement définie pour les cinq années, sur la base des enjeux arrêtés par la communauté d’agglomération et de ses missions propres. L’Office de Tourisme prend ainsi un nouvel essor. Il se met au service de tous les publics (résidents de la Communauté d’Agglomération, mais aussi visiteurs régionaux, nationaux et étrangers) et se fixe comme objectif de devenir un Office de Tourisme 3 étoiles. Dans 72 la valorisation et la promotion dans leur diversité des richesses touristiques du territoire, par : - la redéfinition du plan de communication et de promotion, la réalisation de supports éditoriaux ; - la participation à diverses manifestations et actions de promotion en France et à l’étranger, en partenariat avec le CDT (comité départemental du tourisme), le CRT (comité régional du tourisme) et les réseaux nationaux de la Fédération nationale des Offices de Tourisme ; - la création et la commercialisation de circuits touristiques et patrimoniaux, ainsi que de visites thématiques ; - la création d’un observatoire touristique, qui permettra d’analyser les actions entreprises en concertation avec le CRT et leurs retombées. - l’organisation de réunions d’information, de visites de terrain… avec les professionnels du tourisme, notamment les gestionnaires de sites ou d’équipements culturels et sportifs, les hôteliers et les restaurateurs, les hébergeurs et les acteurs du dynamisme commercial de l’ensemble des communes de la Communaupole; - la mise en place d’une démarche qualité avec ces professionnels et leur sensibilisation au rôle de l’Office de Tourisme communautaire en facilitant l’adhésion à l’association ; - la sensibilisation des maires au travail et aux missions de l’Office de Tourisme. En préfiguration du futur service Pays d’art et d’histoire, l’Office de Tourisme Artois-Gohelle a organisé, en collaboration avec la DRAC, une formation destinée à recruter de futurs guides vacataires. Après l’obtention du label, seules les personnes agréées pourront guider les circuits de visite créés par le territoire. la sensibilisation et la fédération des acteurs du tourisme implantés sur le territoire communautaire, en assurant : 73 74 6.1. Une implication forte de la Communaupole La Communauté d'Agglomération de Lens-Liévin s’implique dans l’organisation de divers événements et manifestations à vocation culturelle, patrimoniale et touristique. A l’échelle extra-communautaire, elle a notamment participé à la mise en place des Rendez-Vous Cavaliers dans le cadre de Lille 2004, capitale européenne de la culture. Organisée dans le cadre des Beffrois de la culture, l’exposition Rodin a connu un grand succès. A l’échelle communautaire, elle participe chaque année aux Journées du patrimoine, à la Fête de la science et à une foire commerciale. Ainsi, Les Journées du patrimoine sont organisées à l’initiative de la Communaupole dans une commune candidate. Elle succède ainsi depuis 2000 à la Journée du patrimoine de pays et à la fête intercommunale. Un thème est retenu pour mettre en valeur le patrimoine notamment immatériel. Ont été mis à l’honneur ces dernières années : le Ch’ti, les traditions équestres, les jeux anciens… Cette fête champêtre rassemble chaque année jusqu’à 5000 personnes. 6.2. Les circuits touristiques et circuits de découverte du territoire 6.2.1. Circuit de découverte du patrimoine de la ville de Lens « Lens, histoires de façades » Ce circuit pédestre met en valeur les évolutions urbanistiques et architecturales de la ville de Lens. La présentation et l’observation des façades permettent de retracer les mouvements architecturaux qui se sont succédés depuis la reconstruction jusqu’à nos jours. Le circuit permet aussi de découvrir les procédés de rénovation des façades et les figures historiques de Lens. Ce circuit s’étend sur près de deux kilomètres et s’effectue en deux heures. Il propose d’admirer notamment la gare de Lens, l’hôtel de ville, l’église Saint-Léger, le tribunal, des écoles, la maison syndicale, les Grands Bureaux, ainsi que de nombreux édifices et maisons remarquables. Il s’adresse évidemment au public touristique, mais plus particulièrement aux Lensois et aux habitants des environs. Il doit contribuer à changer le regard qu’ils portent sur leur territoire et à leur faire prendre conscience de la nécessité de préserver et de Immeubles du centre-ville de Lens mettre en valeur le patrimoine local. Ce circuit a été réalisé par l’Office de Tourisme, en collaboration avec le Service Tourisme de la Communaupole et le Service Urbanisme de la ville de Lens, ainsi qu’avec le partenariat scientifique du CAUE du Pas-de-Calais et de la DRAC Nord-Pas de Calais. Les premières visites ont été organisées durant l’été 2006. Les visites du centre-ville de Lens sont proposées aux groupes constitués depuis septembre 2006. 75 6.2.2. Circuit « De la Mine au Louvre-Lens » Ce circuit a été créé pour répondre à la demande d’informations concernant le site d’implantation du futur Louvre-Lens. De nombreuses personnes souhaitaient mieux connaître la localisation du site, son histoire et le contenu du projet. L’Office de Tourisme Artois-Gohelle a décidé d’élargir ce thème en évoquant le passé minier du territoire et ses éléments patrimoniaux majeurs. Outre le site d’implantation du futur Louvre (l’ancienne fosse 9/9 bis de Lens), différents sites sont présentés : Grands Bureaux de Lens, Maison Syndicale, Stade Bollaert, cimetière anglais de Loos-en-Gohelle, cités minières, terrils et base du 11/19, chevalement Saint-Amé de Liévin… Leur évolution et la reconversion du territoire sont ainsi mises en valeur. Ce circuit a été créé par l’Office de Tourisme, avec le concours du CPIE-Chaîne des terrils, du Service Tourisme de la Communaupole, de la Mission Bassin Minier et de la DRAC Nord-Pas de Calais. D’une durée d’environ deux heures trente, il est effectué en bus et permet la découverte du territoire et de ses principaux sites. La mise en place de ce circuit a conduit à redonner du sens aux éléments patrimoniaux du territoire et à changer le regard des habitants sur ces éléments. Il visait aussi à sensibiliser les visiteurs et les habitants au projet du Louvre-Lens et à faire connaître le territoire et ses atouts par une population régionale ou même extra-régionale, intéressée par le projet. Inauguré, puis proposé au grand public en septembre 2005, il rencontre un vif succès. Il est programmé régulièrement pour un public d’individuels (un dimanche par mois) et est proposé aux groupes constitués à leur convenance depuis septembre 2006. 6.2.3. Circuit de découverte de la catastrophe de Courrières - Parcours des Rescapés La catastrophe dite « de Courrières » survient le 10 mars 1906, lorsqu’un coup de grisou provoque la mort de 1099 mineurs aux alentours de Lens. Dix-neuf jours plus tard, treize rescapés parviennent à remonter à la surface et un ultime survivant est retrouvé 27 jours après le désastre. Le Parcours des Rescapés est un site d’interprétation, permettant de suivre le parcours emprunté par les survivants, au travers de témoignages de rescapés et de documents iconographiques. La maîtrise d’ouvrage a été assurée par la Communaupole. Depuis son ouverture au public, la visite commenté du site est proposée par l’Office de Tourisme Artois-Gohelle. 76 Long d’un peu plus d’un kilomètre, il a été inauguré le 10 mars 2006, pour commémorer le centième anniversaire de la Catastrophe de Courrières. Les premières visites ont eu lieu durant l’été 2006. Il est proposé aux groupes constitués depuis septembre 2006. Il débute au Silo de Méricourt, mémorial de la Catastrophe de 1906. Il s’achève au puits 2 de Billy-Montigny. Les aménagements paysagers et scénographiques qui ont été réalisés répondent à l’objectif de préservation de la mémoire historique et sociale, tout en s’inscrivant dans la volonté de valorisation paysagère du site. La nécropole abritant les corps de près de trois cents victimes non identifiées a fait l’objet d’un aménagement paysager, dans le but de rendre cet espace harmonieux. Un parcours piétonnier d’interprétation est jalonné de 21 lames d’acier, de hauteur variable qui retracent le quotidien des rescapés durant leur parcours pour revoir le jour, ainsi que de grands éléments de la vie des mineurs. Quatre espaces didactiques, présentant les syndicalistes, les Unes des journaux de l’époque, les Parcours des Rescapés dessins satiriques et les mineurs rescapés. Une table d’orientation situe le site dans © Communaupole de Lens-Liévin son environnement. Enfin, à l’issue du parcours, la place des rescapés comporte en son centre une œuvre d’art intitulée « Vers le jour », de l’artiste Pierre Bourquin. Les visiteurs peuvent y entrer, appréhender les matériaux utilisés, observer le puits de lumière, puis ressortir dans l’axe du puits de la fosse 2 où sont sortis les 13 rescapés. 6.2.4. Les circuits créés récemment ou en projet Un circuit de découverte des sites de mémoire a été mis en œuvre à l’occasion du 90ème anniversaire de la Bataille de Vimy (9 avril 1917).Reliant les 4 principaux sites de mémoire des Collines de l’Artois (Notre-Dame-deLorette, Vimy, La Targette et Mont-Saint-Eloi), il permet aux touristes de découvrir l’ampleur des combats qui ont eu lieux sur ces sites stratégiques. Ce circuit est proposé par l’Office de Tourisme, en collaboration avec le syndicat mixte Mémoires d’Artois. l’Office de Tourisme,. en collaboration avec le syndicat mixte Mémoires d’Artois. Un circuit des cœurs ruraux est en cours de réalisation sur les Collines de l’Artois. Ce circuit d’une quarantaine de kilomètres mettra en valeur les richesses architecturales, historiques et paysagères de ces espaces. Fruit du travail de partenariat entre la Communaupole, l’Office de Tourisme et la Maison de la Mémoire de Liévin élabore un circuit touristique sur la ville de Liévin. Un travail de recensement du patrimoine de Liévin a été effectué pour le préparer et des axes de mise en tourisme ont été proposés. Un circuit « diversité des cimetières militaires » également mis en œuvre à l’occasion du 90ème anniversaire de la Bataille de Vimy, est proposé depuis avril 2007 par 77 6.3. Les actions et manifestations développées par Mémoire d’Artois Mémoire d’Artois organise régulièrement des visites guidées de lieux. Elle propose également des randonnées et des promenades littéraires, ainsi que des conférences et des lectures de textes. Une randonnée pédestre autour de Notre-dame de Lorette est programmée trois fois par an depuis 2003. Elle vise à évoquer le patrimoine et l’histoire par le biais de la littérature. Le parcours de 6 kilomètres est ainsi jalonné d’étapes, pendant lesquelles un comédien professionnel lit des extraits d’ouvrages d’écrivains combattants, tels que Genevoix, Barbusse, Dorgelès ou Cendrars. Une randonnée VTT est organisée sur les Collines d’Artois. Elle évoque les combats qui y ont fait rage à travers un parcours de 40 kilomètres. Un guide-conférencier accompagne le groupe et transmet des éléments historiques concernant les grands sites du territoire, de Lorette à Vimy. Le lien entre le Bassin Minier et les crêtes est alors très largement mis en exergue et permet de comprendre les enjeux des batailles d’Artois. Pour permettre à la population d’aller plus loin dans sa connaissance de la Première Guerre mondiale en Artois et afin de proposer un autre regard sur cette période, Mémoire d’Artois monte chaque année une nouvelle manifestation. Aux mois de novembre et décembre 2004, une création des Belles Lurettes autour d’une lecture musicale de lettres de poilus a été associée à une conférence sur les combats d’Artois. Durant l’hiver 2005-2006, Mémoire d’Artois a monté une lecture publique du récit de Jean Galtier-Boissière, Un hiver à Souchez, retraçant sa vie de combattant dans le secteur de Souchez durant l’hiver 1915-1916. Cette lecture réunissait un comédien professionnel et un trio de musiciens. Cette manifestation a obtenu le concours financier du comité régional du tourisme du Nord - Pas de Calais. Une représentation des Belles Lurettes © Mémoire d’Artois, D. CRASNAULT (Belles Lurettes) 6.4. Les autres actions majeures à l’initiative des communes et des structures associatives - A Harnes, un CLEA généraliste s'était développé durant trois ans, assorti d’une année de préfiguration. Un travail en commun avait été mené avec les services municipaux. Le partenariat avec l’Education nationale avait donné entière satisfaction. Si ce dispositif n’a désormais plus d’existence réelle, la volonté de poursuivre ce type d’actions est forte. Un accord-cadre est en cours d’élaboration : il reprend les actions Plusieurs communes et structures s’investissent dans le domaine de l’éducation à l’art et à la culture : - La Maison de la Polonia organise depuis trois ans des ateliers d’art populaire avec les grandes sections de maternelle et les écoles primaires. 78 possibles et exploitables et, à terme, le service Culture de la mairie s’impliquera dans le projet. La commune axe ses efforts sur la mise en scène et la valorisation du patrimoine. Elle souhaite mieux faire connaître le patrimoine du territoire au public jeune. Harnes compte en effet plusieurs musées et diverses structures culturelles, notamment une bibliothèque et un centre culturel. Des actions portent sur l’animation de l’histoire des quartiers. Un travail sur la déportation est mené chaque année avec le public scolaire. Un projet est aussi développé avec le centre de l’immigration. Ces actions ne ciblent pas uniquement le public jeune, mais il constitue cependant une priorité. personnages imaginés autour des terrils. Cet opéra a connu un grand succès et le personnage imaginé par les enfants, « Zouzouille », a même été approprié par la population. Créé pour être ponctuel, l’opéra a en fait été repris par d’autres élèves. Les premiers élèves à l’avoir interprété, qui ont grandi, forment désormais les plus jeunes. En outre, la médiathèque dispose d’un fonds de manuscrits contemporains qui pourrait être utilisé pour mener des actions destinées au public jeune. Ce fonds a été réuni progressivement, sur la base d’une initiative lancée par la médiathèque, qui souhaitait attirer les personnes qui n’ont pas l’habitude de se rendre dans un tel équipement. Elle a ainsi demandé à des personnalités diverses de lui transmettre un document écrit de toutes sortes : autographe, texte court… De nombreuses personnalités, françaises et étrangères, ont répondu à cet appel : des sportifs comme Zinedine Zidane, des hommes politiques tels que Tony Blair, des écrivains, dont Bernard Clavel, des comédiens comme Michèle Morgan, ou encore des stylistes, tels que Christian Lacroix. Forte de ce succès, la médiathèque détient désormais plus de mille documents. L’exploitation de ce fonds et sa numérisation sont désormais envisagées. - A Sallaumines, un travail régulier est organisé avec le public scolaire. La majeure partie de la population scolarisée a accès chaque année à un atelier d’arts plastiques. Plusieurs classes travaillent sur leur environnement, sur la situation de l’école dans leur quartier et du quartier dans la ville, sur les lieux de vie ou les bâtiments. Les thématiques privilégiées sont la mémoire, les arts plastiques, l’art contemporain et le patrimoine. Plusieurs travaux associant travail professionnel et travail amateur ont été poursuivis, notamment sur la mémoire, sur l’habitat, ses transformations et la perception de ces changements. - Le service Jeunesse de la commune d’Angres mène des actions destinées aux adolescents de 14 à 17 ans. Elles portent notamment sur un quartier en cours de réhabilitation : un travail a été réalisé dans ce quartier, par le biais d’entretiens avec les habitants, de photographies et de recherche de documents. Un autre projet concerne le site d’un ancien moulin, en cours de réhabilitation, qui doit être transformé en maison sociale. Des maquettes, des photographies, des entretiens avec les habitants et un montage vidéo ont été réalisés. Les jeunes ont ainsi découvert le moulin et se sont investis dans cette action. - A Lens, la médiathèque Robert Cousin travaille sur la sensibilisation de tous les publics à l’art, à partir de son fonds de photographies, réalisées par Joseph Quentin et consacrées au Bassin Minier. D’autres actions sont menées avec l’association Gauhéria et des associations d’histoire locale autour d’expositions ou de récits de mineurs. Enfin, Lens est un site pilote pour la mise en place du protocole de décentralisation concernant la musique, à partir de son école de musique. - A Mazingarbe, la chapelle Saint-Joseph, qui se dégradait depuis plusieurs années, a été acquise par la municipalité en 2006. La nécessité de sa rénovation a fait émerger une démarche inscrite dans une volonté de renforcer le lien identitaire et citoyen, tout en préservant le patrimoine des quartiers. Le projet prévoit d’associer fortement les jeunes à la rénovation de l’édifice : il s’agit de les sensibiliser à l’histoire, de leur - A Loos-en-Gohelle, la médiathèque développe des actions destinées au jeune public. Ainsi, en collaboration avec les écoles primaires, le CPIE - Chaîne des terrils et des intervenants extérieurs, un opéra pour enfants a été monté sur le thème de la mine. La médiathèque est intervenue en amont du projet, qui consistait d’abord à écrire un conte, avec des 79 donner l’envie de s’impliquer dans la préservation du patrimoine et de motiver ceux qui connaissent des difficultés d’insertion en leur permettant de rencontrer certains corps de métiers, dans les domaines de la maçonnerie, de la menuiserie ou de la couverture. 6.5. les concours 6.5.1. « L’insolite dans les villes et villages de notre agglomération » Organisé par l’Office de Tourisme Artois-Gohelle en 2004, 2005 et 2006, ce concours invitait les habitants de la Communauté d’Agglomération à photographier des éléments insolites de leur territoire, allant à l’encontre des clichés traditionnellement véhiculés sur celui-ci. Il conduisait les participants à appréhender leur territoire d’une façon différente, à le redécouvrir et à se l’approprier. Il a abouti à l’organisation d’une exposition itinérante présentant les meilleurs clichés sélectionnés et qui offriront un regard neuf sur le territoire. 6.5.2. « Les vieilles pierres de la Communaupole » Lancé le 18 septembre 2006 par la Communauté d’Agglomération de Lens-Liévin et achevé le 17 novembre 2006, ce concours s’inscrivait explicitement dans le cadre de la candidature de la Communaupole au label Pays d’art et d’histoire. Il s’adressait à tous les propriétaires d'un bâtiment public ou privé hors-sol, réhabilité ou non mais certifié décent et occupé, situé sur l’une des communes de la Communauté d'Agglomération. Ils étaient appelés à signaler tout bâtiment de ce type susceptible d’avoir été construit il y a plus de cent ans. L’objectif de ce concours était de retrouver les plus anciens bâtiments publics et privés du territoire. Il visait plus particulièrement à sensibiliser la population du territoire à son cadre de vie et à favoriser l’appropriation du patrimoine par la population locale. A l’issue du concours, une plaque honorifique a été apposée sur le plus ancien bâtiment privé et sur le plus ancien bâtiment public signalés. Un reportage photographique a également été réalisé, dans le but de présenter ces deux édifices au public. 6.5.3. « Le Trésor de la Communaupole » Ce concours a été organisé à l'occasion du lancement du nouveau site internet de la Communauté d’Agglomération, du 18 septembre au 8 décembre 2006. Prenant la forme d’une chasse au trésor interactive, il s'adressait à tous les internautes. L’objectif de ce concours était de faire connaître l'histoire du territoire de Lens-Liévin au travers d'énigmes. Il contribuait à favoriser la connaissance et l’appropriation du territoire par la population locale. 80 81 OUVRAGES ET REVUES - Encyclopédie Bonneton, Nord Pas-de-Calais, 2002. - Bréemersch (Pascale) / Dhérent (Catherine), Les provinces sont mortes, vive le Pas de Calais 1780-1790, Archives Départementales du Pas de Calais, 1989 - Canneva-Tétu (Odile) Brasseries et Malteries Nord-Pas de Calais, Editions La Voix du Nord, 2000. - Mission Bassin Minier, L’habitat minier en région Nord-Pas de calais, Histoire et évolution 1825-1970, Tome I, juin 2006. - Le Maner (Yves), Du coron à la cité, un siècle d’habitat minier dans le Nord – Pas de Calais 1850-1950, Centre Historique Minier de Lewarde, 1995. - Verfaillie (Bertrand), Le Toquin (Alain), Dujardin (René), Terrils Majeurs en sol minier, la Chaîne des terrils, 1996. - Pays du Nord, Une mine de richesse, n°67, sept-oct 2005. - La conservation du patrimoine technique, Actes du colloque national, Centre Historique Minier de Lewarde, 6, 7, 8 mars 2002. - Péro (Mélanie) De la Fosse 9 au Louvre-Lens, Livret de l’exposition, Région Nord - Pas de Calais, 2005. - Tous gueules noires : histoire de l’immigration dans le bassin minier du Nord-Pas de Calais, Collection « Mémoires de Gaillette », n°8, 2004. - Gillet (Marcel), Les charbonnages du Nord de la France au XIVème Siècle, Paris, Mouton, 1973. - Dubois (Elisabeth) / Lefebvre (Thérèse), Eglises et Chapelles des Compagnies Minières, les dossiers de Gauhéria n°6, 2000 - Revue Gauhéria n° 38, 45, 48, 51, 55 Leboutte (René), Vie et Mort des Bassins Industriels en Europe, 1750-2000, L’harmattan, Paris, 1997. - Audouin- Rouzeau (Stéphane) / Becker (Annette), La Grande Guerre, 1914-1918, Découvertes Gallimard (1998). 82 - Roze (Anna) / (Foley) John, Artois, paysages de la Grande Guerre, Les champs de la Mémoire, 2006. - Brewster (Hugh), La Bataille de Vimy, Editions Scholastic, 2007. - Pelletier-Wilkins (Rosalind), Artois 1914-18 Le Front oublié !, 2007 (Préface : Michel Vancaille) ETUDES ET DOSSIERS - Albaret (Lucie), le Baillage de Lens au XIVème – XVème siècle (1291 –1436), Thèse pour le diplôme d’archivistepaléographe, dir Fossier (Robert), Ecole Natioanle de Chartes, 1997. - IFRESI, Anthropologie du Bassin Minier, Coll Etudes, 25 vol, 2002. - Diagnostic du SCOT Lens-Liévin / Hénin-Carvin, 2005. - ARSEC, Diagnostic culturel sur les 36 communes de la Communaupole de Lens-Liévin, Rapport final, 2004. - Dossier de candidature Louvre-Lens, 2004. - Bassin Minier Nord-Pas de Calais, dossier de candidature à une inscription sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco, 2005. - Contrat d’agglomération de la Communauté d’Agglomération de Lens-Liévin 2003 –2006. - Communauté d’Agglomération de Lens-Liévin, 2000, Service Tourisme et Développement Rural, Diagnostic du territoire des Collines de l’Artois, Réunion de comité de pilotage du 5 avril 2000, 43 p. - Mission Bassin Minier, 2003, Atlas des équipements culturels du Bassin Minier Nord-Pas-de-Calais, Extraction CALL. - Syndicat mixte SCOT des Agglomérations de Lens-Liévin et Hénin-Carvin et Adage Environnement, 2004, Diagnostic Environnement du Territoire de la Communauté d’Agglomération de Lens-Liévin, Projet de Diagnostic, Document de travail, 5 mai 2004, 92 p. 83 84 ANNEXE 1 : LES COMPETENCES DE LA COMMUNAUPOLE……………………………………………..…………………………..………………….86 ANNEXE 2 : L’OFFRE DE FORMATION DE LA COMMUNAUTE D’AGGLOMERATION DE LENS-LIEVIN …………………………..…………………88 ANNEXE 3 : CARTE DES EDIFICES ET DES SITES MINIERS DE LA COMMUNAUPOLE……………………………………………………………….89 ANNEXE 4 : CARTE DES SITES DE MEMOIRE DE LA COMMUNAUPOLE……………………………………………………………………………….90 ANNEXE 5 : CARTE DES SITES DU PATRIMOINE RELIGIEUX………………………………………………………………………………………….91 ANNEXE 6 : CARTE DES SITES DU PATRIMOINE NATUREL DE LA COMMUNAUTE D’AGGLOMERATION……………………………………………92 ANNEXE 7 : LES EQUIPEMENTS CULTURELS IMPLANTES SUR LE TERRITOIRE DU SCOT ANNEXE 8 : LES ENTITES PAYSAGERS DU SCOT DE ET DE LA COMMUNAUPOLE……………………..……93 LENS-LIEVIN ET HENIN-CARVIN……..…………………………………………………..94 ANNEXE 9 : LES SITES TOURISTIQUES MAJEURS SUR LE TERRITOIRE………………………………………………………………………………96 ANNEXE 10 : LES CIRCUITS DE RANDONNEE DE LA COMMUNAUTE D’AGGLOMERATION DE LENS-LIEVIN………………………………..…….97 ANNEXE 11 : LES EQUIPEMENTS D’HEBERGEMENT ET DE RESTAURATION DE LA COMMUNAUTE D’AGGLOMERATION……………………....….98 85 ANNEXE 1 : COMPETENCES DE LA COMMUNAUTE D’AGGLOMERATION DE LENS-LIEVIN L’action de la Communauté d’Agglomération permet d'apporter des réponses adaptées aux besoins de la population sur des éléments ne pouvant pas être traités à l'échelle communale. Les compétences de l’ancien district ont été reprises et élargies par la Communauté d’Agglomération. Elles couvrent les domaines suivants : - assainissement, eaux usées et pluviales ; - eau potable ; - déchets ménagers, collecte et incinération incluant le tri sélectif ; - environnement ; - aménagement du territoire ; - politique de la ville ; - développement économique ; - tourisme. Quatre compétences obligatoires La Communauté d’Agglomération de Lens-Liévin exerce des compétences obligatoires, en lieu et place des communes membres, dans les domaines suivants : développement économique : création, aménagement, entretien et gestion de zones d’activités industrielle, commerciale, tertiaire, artisanale, touristique, portuaire et aéroportuaire d’intérêt communautaire ; actions de développement économique d’intérêt communautaire ; aménagement de l’espace communautaire : schéma directeur et schéma de secteur ; création et réalisation de zones d’aménagement concerté (ZAC) d’intérêt communautaire ; organisation des transports urbains; équilibre social de l’habitat sur le territoire communautaire : programme local de l’habitat, politique du logement et notamment du logement social d’intérêt communautaire, action en faveur du logement des personnes défavorisées; amélioration du parc immobilier bâti d’intérêt communautaire ; politique de la Ville: dispositifs contractuels de développement urbain et d’insertion économique et sociale d’intérêt communautaire, dispositifs locaux de prévention de la délinquance. 86 Compétences optionnelles et facultatives La Communauté d’Agglomération exerce des compétences optionnelles, en lieu et place des communes membres, dans trois domaines : protection et mise en valeur de l’environnement et du cadre de vie : lutte contre les pollutions de l’air, lutte contre les nuisances sonores, élimination et valorisation des déchets ménagers et déchets assimilés ; eau : entretien, rénovation et extension des réseaux, distribution en eau potable à l'usager ; assainissement. Elle exerce également des compétences facultatives dans plusieurs domaines: gestion des villages non sédentaires ; gestion d'un refuge intercommunal pour animaux ; gestion de dépôts de matériaux inertes ; gestion d'un crématorium en commun avec la Communauté d'Agglomération d'Hénin-Carvin ; mise en place d'un projet d'agglomération comportant l'enseignement secondaire et supérieur, la culture et la communication, les sports, le tourisme, les actions sanitaires et sociales ; étude et réalisation de tout projet, pouvant présenter un intérêt intercommunal dans l'éventualité où les communes intéressées lui en confieraient la responsabilité ; gestion des équipements réalisés par ses soins et des services exploités en commun ; exercice en lieu et place des communes de la gestion de plein droit des services énumérés à l'article L-164-4 de l'ancien Code des Communes, remplacé par l'article L-5213-15 du Code Général des Collectivités Territoriales. La Communauté d’Agglomération de Lens-Liévin exerce certaines de ses compétences en lien avec d’autres structures, notamment au sein du syndicat mixte du SCOT (schéma de cohérence territoriale) des agglomérations de Lens-Liévin et Hénin-Carvin, créé en 2002. Il a pour mission d’élaborer, de mettre en œuvre, de suivre et de réviser le SCOT, document de planification stratégique intercommunal. Ces deux communautés exploitent un crématorium en commun. Elles collaborent dans d’autres domaines, comme celui des transports. En 2003, elles ont transféré leur compétence Transport au Syndicat mixte des transports (SMT), auquel se sont jointes la Communauté d’Agglomération de l’Artois (Artois Comm.) et la communauté de communes de Noeux et environs (CCNE) en 2006. Cette entité rassemble désormais 114 communes, soit une population de près de 600 000 habitants. 87 ANNEXE 2 : L’OFFRE DE FORMATION DE LA COMMUNAUTE D’AGGLOMERATION DE LENS-LIEVIN L’enseignement du premier degré Etablissements publics : Etablissements privés : Etablissements classés en REP (Réseau d’éducation Prioritaire) : Ecoles maternelles : 94 établissements Ecoles primaires : 117 établissements Ecoles maternelles : 0 établissement Ecoles primaires : 3 établissements Ecoles maternelles : 50 établissements Ecoles primaires : 56 établissements L’enseignement secondaire Etablissements publics : Les Collèges : 24 établissements Lycées : 4 établissements généraux Lycées professionnels : 6 établissements Etablissements privés : Collèges : 2 établissements Lycées : 1 établissement général et technique L’enseignement supérieur Université d’Artois pôle de Lens : Faculté des sciences Jean Perrin Université d’Artois pôle de Liévin : UFR STAPS IG2I : Institut universitaire Génie Informatique et Industriel (Lens) IUT : Techniques de commercialisation (Lens) EFAB : Ecole française de l’administration de biens (Lens) BTS : Cycles supérieurs, transactions, gestion de biens et promotion (Lens) Ecole de commerce Gervais Martel (Lens) EFFICOM Nord : 4 filières de BAC à BAC + 4, alternance, initial, CIF, marketing, vente, gestion, ressources humaines, informatique, multimédia, design, communication et arts graphiques. (Lens) BDETC : Bureau des étudiants en techniques de commercialisation. (Lens) RESTHO : Formation tourisme, cuisine et hôtellerie. (Lens) CUEEP : Centre Université Economie d’Education Permanente.(Sallaumines) AFPA : Association Nationale de Formation Professionnelle des Adultes. (Liévin) EREA : Etablissement Régional d’Enseignement Adapté. Maison des sports du Pas-de-Calais : laboratoire d’analyse multidisciplinaire. (Angres) Ateliers pédagogiques personnalisés (Bully-les-Mines) CRAP : Centre de Ressources et Animation Pédagogique (Bully-les-Mines) RASED : Réseau d’aide spécialisée aux enfants en difficulté (Grenay, Lens, Méricourt) Institut d’éducation motrice (Liévin) 88 ANNEXE 3 : CARTE DES EDIFICES ET DES SITES MINIERS DE LA COMMUNAUPOLE 89 ANNEXE 4 : CARTE DES SITES DE MEMOIRE DE LA COMMUNAUPOLE 90 ANNEXE 5 : CARTE DES SITES DU PATRIMOINE RELIGIEUX 91 ANNEXE 6 : CARTE DES SITES DU PATRIMOINE NATUREL DE LA COMMUNAUTE D’AGGLOMERATION 92 LES EQUIPEMENTS CULTURELS IMPLANTES SUR LE TERRITOIRE DU SCOT 93 ANNEXE 7 : ET D E L A COMMUNAUPOLE ANNEXE 8 : LES ENTITES PAYSAGERS DU SCOT DE LENS-LIEVIN ET HENIN-CARVIN Un Schéma de cohérence territoriale (SCOT) a été adopté par les communautés d’agglomération de Lens-Liévin et HéninCarvin. Le territoire du SCOT est partagé entre deux grands paysages régionaux : les paysages miniers au Nord et les paysages des belvédères artésiens, des vals de Scarpe et de Sensée, au sud du territoire. Les paysages miniers correspondent à un vaste espace, structuré essentiellement par une mono-activité : l’exploitation minière. Les paysages des belvédères artésiens et des vals de Scarpe et de Sensée sont beaucoup plus ruraux, avec des vallées et des collines verdoyantes. Créé en 2002, le Syndicat Mixte SCOT de Lens-Liévin et Hénin-Carvin regroupe 50 communes et près de 375 000 habitants. Les 50 communes qui le composent sont: Ablain-Saint-Nazaire, Acheville, AixNoulette, Angres, Annay, Avion, Bénifontaine, Billy Montigny, BoisBernard, Bouvigny-Boyeffles, Bully-lesMines, Carency, Carvin, Courcelles-lesLens, Courrières, Dourges, Drocourt, Eleu-dit-Leauwette, Estevelles, EvinMalmaison, Fouquières-les-Lens, Givenchy-en-Gohelle, Gouy-Servins, Grenay, Harnes, Hénin Beaumont, Hulluch, Leforest, Lens, Libercourt, Liévin, Loison-sous-Lens, Loos-en-Gohelle, Mazingarbe, Méricourt, Meurchin, Montigny-en-Gohelle, Noyelles-Godault, Noyelles-sous-Lens, Oignies, Pont-àVendin, Rouvroy, Sains-en-Gohelle, Sallaumines, Servins, Souchez, Vendinle-Veil, Villers-au-Bois, Vimy et Wingles. Sa mission consiste à définir des orientations cohérentes pour le développement du territoire, puis à en suivre la mise en oeuvre. Il est administré par un comité syndical, composé de sept élus de la communauté d’agglomération de Lens-Liévin et de sept élus de celle d’Hénin-Carvin. 94 Le territoire du SCOT est constitué de plusieurs entités paysagères : Le plateau d’entre les bois : Ce plateau agricole est situé au sud-ouest du territoire. A dominante rurale, il comprend de nombreuses zones boisées. La ligne des coteaux et crêtes : Marquée par des courbes dues aux coteaux et des éperons boisés, elle sépare la plaine minière du plateau d’Arras. Proche de l'agglomération lensoise, cette entité constitue un paysage de mémoire, avec les sites de Vimy et de Notre-Dame de Lorette, ainsi que les cimetières militaires qui la jalonnent. Le plateau cultivé : Situé au sud de l’agglomération, ce plateau est très ouvert. Créé par la grande culture intensive, cet espace contient peu de végétation. Le coeur d’agglomération : Il correspond à une vaste entité urbaine. Ce paysage résulte de l’intense industrialisation des XIXe et XXe siècles et de l’exploitation minière. Les rues, les corons et les cités pavillonnaires marquent le paysage, ainsi que les églises, les terrils et les chevalements. Des opérations de renouvellement urbain y sont en cours. Entre mines et campagnes : Cet espace est situé entre le coeur d’agglomération, la ligne de coteaux et crêtes, et le plateau cultivé. Il représente une transition entre deux paysages. Les marques de l’exploitation minière s'estompent, alors que les caractéristiques paysagères de la ligne de coteaux et crêtes à l’ouest et celles du plateau cultivé au sud réapparaissent. Touché par l’extension résidentielle, ce paysage est à la frontière de la ville et de la campagne. Le bassin minier cultivé : Situé au nord du coeur d’agglomération, il consiste un vaste espace agricole, parsemé de villes non jointives. Caractérisé par son ouverture et son horizontalité, ce paysage porte les traces de l’exploitation minière, avec quelques terrils. Il est entrecoupé d’infrastructures, de boisements et de terrils plats. Paysage d’infrastructures : Ce paysage particulier s’est créé le long de l’autoroute A1. Il comprend des zones d’activités, empiétant sur les terres agricoles. Les terrils rappellent le passé minier de cet espace, comme le terril 87 de la fosse Sainte-Henriette, au coeur du noeud autoroutier et ferroviaire de l’axe LilleParis. Entre mines et forêts : A l’extrémité est du territoire, ce paysage minier contient des plantations plus nombreuses et des terrils plats. La verticalité des plantations ponctue l’horizontalité du relief, sur lequel les cités minières se font discrètes. 95 ANNEXE 9 : LES SITES TOURISTIQUES MAJEURS SUR LE TERRITOIRE 96 ANNEXE 10 : LES CIRCUITS DE RANDONNEE DE LA COMMUNAUTE D’AGGLOMERATION DE LENS-LIEVIN 97 ANNEXE 11 : LES EQUIPEMENTS D’HEBERGEMENT ET DE RESTAURATION DE LA COMMUNAUTE D’AGGLOMERATION 98 99