Untitled - Communaupole de Lens

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Untitled - Communaupole de Lens
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REALISATION COMMUNAUPOLE DE LENS-LIEVIN AVEC LES CONTRIBUTIONS DE :
- Bassin Minier Unesco
- CAUE du Pas-de-Calais
- CDT du Pas-de-Calais
- CPIE La chaîne des Terrils
- Culture Commune - Scène Nationale du Bassin Minier Nord-Pas-de-Calais
- DRAC Nord-Pas-de-Calais
- Mémoire d'Artois
- Mission Bassin Minier
- Musée du Louvre
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- OFFICE DE TOURISME ARTOIS-GOHELLE
1- CARTE D’IDENTITE DE LA COMMUNAUPOLE DE LENS LIEVIN ...............................................................................................................4
1-1- LE TERRITOIRE DE LA COMMUNAUTE D’AGGLOMERATION ...........................................5
1-2-GEOGRAPHIE ET HISTOIRE ...................................................................................6
1-3-SITUATION ECONOMIQUE ..................................................................................11
1-4- POPULATION.................................................................................................14
2. PATRIMOINES,
PAYSAGES ET CADRE DE VIE SUR LE TERRITOIRE
........................................................................................................18
2-1- PATRIMOINE, ARCHITECTURE ET PAYSAGES .........................................................19
2-2- UN PATRIMOINE IMMATERIEL TRES PRESENT ........................................................48
3 – VIE CULTURELLE ...................................................................................................................................................................54
3-1- LES EQUIPEMENTS CULTURELS ...........................................................................55
3-2- LES DYNAMIQUES DE DEVELOPPEMENT CULTUREL SUR LE TERRITOIRE .. 58
4- PROTECTION PATRIMONIALE ET GESTION DE L’ESPACE ....................................................................................................................63
4-1- LES EDIFICES PROTEGES AU TITRE DES MONUMENTS HISTORIQUES ET DU PAYSAGE ........64
4-2- LA TRAME VERTE ...........................................................................................66
5 – LES POTENTIALITES TOURISTIQUES ..........................................................................................................................................68
5–1- LA DIVERSITE DE L’OFFRE................................................................................69
5-2- LE PUBLIC TOURISTIQUE ..................................................................................70
5-3- LE PARC D’HEBERGEMENTS ............................................................................... 71
5-4-DES CHIFFRES DE FREQUENTATION ENCOURAGEANTS............................................... 71
5-5-L'OFFICE DE TOURISME ARTOIS GOHELLE ............................................................. 72
6- ACTIONS RECENTES MENEES SUR LE TERRITOIRE EN MATIERE DE VALORISATION PATRIMONIALE ET TOURISTIQUE ........................................74
6-1- UNE IMPLICATION FORTE DE LA COMMUNAUPOLE ..................................................75
6-2-
LES CIRCUITS TOURISTIQUES ET CIRCUITS DE DECOUVERTE DU TERRITOIRE .................75
6-3- LES ACTIONS ET MANIFESTATIONS DEVELOPPEES PAR MEMOIRE D’ARTOIS ..................78
6-4- LES AUTRES ACTIONS MAJEURES A L'INITIATIVE DES COMMUNE S ET DES ASSOCIATIONS 78
6-5- LES CONCOURS .............................................................................................. 80
BIBLIOGRAPHIE ....................................................................................................................................................................81
A N N E X E S…………………………………………………………………………………………………………………………………………………….82
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1.1. Territoire de la Communaupole de Lens-Liévin
La Communauté d’Agglomération de Lens-Liévin comprend 27 communes de l’arrondissement de Lens et 9 communes de
l’arrondissement d’Arras, soit un total de 36 communes.
Le territoire couvre une superficie de 239 km². 250 199 habitants y résident selon le recensement de 1999.
Deuxième agglomération de la région, elle constitue l’un des territoires les plus densément peuplés du Nord - Pas-deCalais et l’un des plus urbanisés d’Europe du nord, à proximité de Lille, Arras, Douai ou Béthune. La densité de population est
de 1184 habitants/Km².
Les 36 communes de la
Communaupole de Lens-Liévin
Ablain-Saint-Nazaire
Acheville
Aix-Noulette
Angres
Annay-sous-Lens
Avion
Bénifontaine
Billy-Montigny
Bouvigny-Boyeffles
Bully-les-Mines
Carency
Eleu-dit-Leauwette
Estevelles
Fouquières-lez-Lens
Givenchy-en-Gohelle
Gouy-Servins
Grenay
Harnes
Hulluch
Lens
Liévin
Loison-sous-Lens
Loos-en-Gohelle
Mazingarbe
Méricourt
Meurchin
Noyelles-sous-Lens
Pont-à-Vendin
Sains-en-Gohelle
Sallaumines
Servins
Souchez
Vendin-le-Vieil
Villers-au-Bois
Vimy
Wingles
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Il s’inscrit au coeur de l’Aire urbaine métropolitaine, ensemble
s’étalant de Béthune à Valenciennes et d’Arras à Lille, et au-delà de
la frontière belge, de Ypres à Tournai, située :
au cœur du nord-ouest de l’Europe, qui concentre une
part conséquente de la puissance industrielle et économique
européenne ;
au carrefour de plusieurs grandes capitales :
- à 200 kilomètres de Paris (une heure en TGV) et à 35
kilomètres de Lille ;
- à 150 kilomètres de Bruxelles (soit un peu plus d’une heure
en train) ;
- à 250 kilomètres de Londres (soit deux heures et demie de
train) ;
- à 320 kilomètres d’Amsterdam (soit trois heures de train).
La Communaupole de Lens-Liévin assume plusieurs compétences,
présentées en annexe 1.
1.2. Géographie et histoire
1.2.1. Géographie locale
La Communauté d’Agglomération de Lens-Liévin s’étend sur une grande partie de la plaine de Lens, la Gohelle.
Son territoire mêle deux centres urbains (Lens et Liévin) et des villes moyennes, dans le secteur de la plaine de Lens, à
quatorze communes rurales, situées principalement sur les collines de l'Artois, au sud-ouest de la Communaupole.
Les altitudes s’échelonnent de 192 mètres au sud-ouest (Bouvigny-Boyeffles) à 14 mètres au nord-est (Wingles), l’altitude
moyenne est de 67 mètres.
La Communauté d’Agglomération est drainée par le Surgeon, un affluent de la Lys, ainsi que par la Deûle canalisée et ses
affluents.
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Le territoire est organisé autour de cinq entités paysagères. Constituées d’espaces qui se distinguent par leur habitat,
leur environnement et leur cadre de vie, elles servent de base au contrat d’Agglomération.
Le cœur urbain, autour de Lens et
Liévin, est un pôle d’échanges et
d’excellence qui regroupe 85 000
habitants.
Le versant nord-est, secteur de "la
ville sur l’eau", rassemble 42 000
habitants et s’organise autour des
voies d’eau (canal de la Deûle et canal
de la Souchez).
Le secteur des collines de l’Artois
présente un caractère rural prononcé
et offre des paysages naturels et des
éléments patrimoniaux de qualité. Il
regroupe onze communes, soit un
tiers du territoire et 20 000 habitants.
Le versant inter-agglomération,
situé entre Lens et Hénin-Beaumont,
se caractérise par une succession de
villes moyennes. Ce secteur de 69 000
habitants oriente depuis plusieurs
années
ses
efforts
sur
le
renouvellement
urbain
et
la
requalification de l’axe Lens-Hénin.
Le versant nord-ouest, avec ses
35 000 habitants, offre un maillage de
villes moyennes plus diffus, coexistant avec des zones conservant une vocation agricole. Situés à proximité d’un carrefour
autoroutier important (A21 et A26), ces espaces interstitiels sont soumis aujourd’hui à une pression économique forte.
Le développement urbain s’est fait selon une logique d’optimisation de la production minière, alliant sites de production et
cités, répartis sur le territoire au gré de la découverte de nouveaux gisements.
La densité des cités minières a fini par relier les villages et les petites villes, qui ont eux-mêmes subi la croissance. Cette
situation se retrouve dans les Midlands, le Benelux et la Ruhr, mais n’a pas d’équivalent en France.
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1.2.2. Aperçu historique
La Communauté d’Agglomération de Lens-Liévin dispose d’un passé et d’une histoire riches. Les premiers arrivants se sont
installés sur son territoire au rythme des glaciations et ont laissé des traces de leur passage, essentiellement sur les plaines
calcaires.
•
Pendant la guerre de Cent ans, le déclin de la puissance
française est parallèle à l’émergence de la dynastie des ducs
de Bourgogne, qui mettent en place des institutions
permettant de séparer progressivement ces provinces de la
France. Les Habsbourg et Charles Quint incluent ensuite la
Flandre et l’Artois dans l’Empire, avec les autres provinces
des Pays-Bas (Hainaut, Brabant, Hollande…). Bruxelles en est
la capitale.
Les guerres de religion provoquent la scission des Pays-Bas
en 1579. L’Artois constitue le cœur des Pays-Bas catholiques
et le fer de lance de la contre-réforme.
Au XVIIe siècle, de nombreux conflits avec la France se
développent, dont la bataille de Loos/Grenay. Après le traité
des Pyrénées, en 1659, le territoire est annexé par la France.
Les Etats d’Artois, créés dès le XIVe siècle, gardent leurs
prérogatives jusqu’en 1789, malgré les tentatives du pouvoir
central absolutiste français.
La Révolution française est l’occasion d’un nouveau
découpage : Lens fait partie du district d’Arras, puis de
Béthune.
Jusqu’au XIXe siècle, un territoire riche, au centre
de nombreux conflits :
Deux mille ans avant notre ère, les Atrébates (peuplade belge
qui a donné son nom à l’Artois), combattent César. Leur roi,
Commios, se réfugie sur les bords de la Tamise et y crée un
royaume. Ce lien historique à travers la Manche marque
l’Artois et Lens pendant des siècles.
Au Ve siècle, Tournai devient la première capitale des Francs.
Ils imprègnent la région de leur culture germanique, comme
les Saxons le font au même moment sur le littoral. Mais ce
territoire, situé sur des voies romaines, conserve aussi son
héritage de romanité. Ainsi se mêlent à Lens-Liévin les
toponymes romains et germaniques. Les témoignages
dépassent la toponymie et se retrouvent dans les armes, les
bijoux et les objets de culte mis au jour lors de fouilles
archéologiques, attestant de l’implantation des communautés
germaniques.
Au IXe siècle, les Vikings détruisent et pillent le port florissant
de Cuentowick et sa région, sur la Canche. Ces événements
provoquent la construction de fortifications autour des bourgs
et des villes, d’où émerge le pouvoir des comtes sur la
décomposition politique de l’Empire Carolingien.
L’origine du comté de Lens remonte à cette période. Il s’étend
alors des portes de Béthune à celles de Douai. La puissance
des comtés s’affirme au cours des siècles suivants, malgré la
volonté des rois de France de soumettre et d’annexer ces fiefs
gravitant autour ou au sein de la Flandre. L’Artois est au cœur
des échanges réalisés entre le comte de Flandre et le roi de
France dans de multiples conflits.
•
Au milieu du XIXe siècle, l’essor agricole, puis
l’épopée minière :
Sous l’impulsion de Ghislain Decrombecque (maire de Lens de
1846 à 1865 et surnommé « le défricheur de la plaine de
Lens »), le territoire, couvert de zones marécageuses,
devient, par l’assèchement et l’introduction d’engrais
organiques, une terre agricole fertile. Il n’est alors composé
que de bourgs et de bourgades.
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En 1850, la houille est découverte en Artois. Les extraordinaires mutations
qui vont alors se produire, durant un siècle et demi, expliquent le processus
d’appropriation complexe du territoire par ses habitants.
De 1870 à 1906, le territoire, jusqu’alors à dominante rurale et agricole, devient un
territoire minier et ouvrier. La découverte du charbon déclenche l’arrivée
d’investisseurs ayant fait fortune dans le secteur textile à Lille. Ils s’installent à Lens
ou à Liévin et ouvrent les premières fosses.
La main-d’œuvre est d’abord recrutée localement : les paysans assument alors une
double activité. Au vu de l’industrialisation rapide du secteur, la main-d’œuvre est
ensuite recrutée au niveau régional et jusqu’en Belgique. La population du secteur
La centrale électrique de Vendin-le-Vieil
explose : Lens passe en quelques décennies de 2 000 à 32 000 habitants. La même
situation se retrouve dans les communes voisines (ex : Sallau qui compte 132
habitants au recensement de 1801, devient Sallaumines à la fin du 19ème siècle et
regroupe 8 215 habitants en 1911).
En 1906, l’activité minière est en plein essor quand survient l’une des plus grandes catastrophes minières européennes : la
catastrophe de Courrières. Une explosion en cascade se produit dans les fosses de Méricourt, Billy-Montigny, Sallaumines et
Fouquières-les-Lens, causant la mort de 1100 mineurs. Ce drame provoque un grand mouvement de revendication sociale, constituant
l’un des premiers mouvements syndicaux en France.
L’activité minière continue à se développer. A la veille de la Première Guerre mondiale, le Bassin Minier du Nord-Pas de Calais produit
70 % du charbon français.
•
La Première Guerre mondiale et la reconstruction :
Après les combats de rues et la bataille de Loos, une grande partie du territoire est
occupée par les forces allemandes. A l’hiver 1914, la ligne de front s’immobilise au sudouest de Lens et de Liévin, sur la ligne de crête, entre le plateau de l’Artois et la plaine
de la Gohelle. Sur ce secteur, les forces alliées, d’abord françaises à Notre-Dame de
Lorette, puis internationales (Anglais, Canadiens, Indiens, Tchéques, Australiens…) sur
la colline de Vimy, défendent la ligne de front pour éviter l’invasion de Paris.
A l’arrière du front, les sites d’extraction sont occupés et servent à la machine de guerre
allemande. La population locale est réquisitionnée, puis déportée en Belgique,
essentiellement à partir de 1917.
A la fin de la guerre, les Allemands anéantissent l’ensemble des cités et procèdent à la
démolition systématique des rues et des outils de production. A l’armistice, le territoire
n’est plus qu’un champ de ruines, anéanti à près de 90 %.
9
Ruines de l’église d’Aix-Noulette en 1918
•
De 1920 à 1930, le territoire doit être presque entièrement reconstruit.
En 1921, la population de Lens et Liévin a perdu plus de 33
000 habitants soit près de 60 % du nombre d’habitants de
1911. L’Etat demande aux villes de remodeler entièrement le
paysage urbain, en fonction des normes modernes privilégiées
en matière d’esthétisme, de circulation, de sécurité et
d’assainissement. La loi Cornudet impose notamment à la ville
de Lens de se doter d’un plan d’alignement, d’embellissement
et d’extension. Le nouveau projet urbain est adopté en 1924.
•
L’influence de l’Art Déco se ressent dans l’architecture et
laisse de nos jours, essentiellement à Lens, de nombreux
témoignages de grands architectes tels que Cordonnier ou
Quételard.
A la veille de la Seconde Guerre mondiale, l’ensemble du
territoire est reconstruit. La machine minière fonctionne à
haut régime : la production dépasse les 35 millions de tonnes
annuelles.
La Seconde Guerre mondiale et la participation du territoire à l’effort de reconstruction nationale :
Le territoire est une nouvelle fois occupé et les dégâts causés
par la guerre sont considérables. Près de 150 bombardements
aériens détruisent 30% des logements ouvriers. Après la
Seconde Guerre mondiale, le Bassin Minier participe
activement à l’effort de reconstruction nationale.
Durant cette période, l’architecture se caractérise par le choix
de volumes simples, la construction de toits-terrasses et la
standardisation des matériaux. La géométrie des plans et des
façades est privilégiée, les ornements sont souvent exclus. Le
style choisi vise à amener dans la cité un esprit social et à
créer un homme nouveau, par une morale égalitaire.
Une grande partie de l’énergie indispensable à la
reconstruction du pays va être fournie par la région, à une
époque où le charbon représente 86% de la consommation.
Pour accélérer la reconstruction, les Houillères du Bassin
Minier du Nord-Pas de Calais sont nationalisées et l’outil de
production est modernisé. « Le sort de la France est entre tes
•
mains », explique-t-on aux mineurs appelés à gagner la
« Bataille du Charbon »,et à dépasser les 100 000 tonnes par
jour.
En 1947, la production atteint son niveau d’avant-guerre. Le
territoire accueille massivement une main-d’œuvre d’origine
étrangère, essentiellement polonaise et italienne. La
production minière bat des records, sacrifiant la santé des
hommes. Les mouvements sociaux et les grèves finissent
souvent dans la violence.
Au début des années 1960, la main-d’œuvre française
commence à faire défaut dans les mines, la population locale
souhaitant assurer un avenir meilleur à ses enfants. Ce
phénomène provoque l’arrivée massive de nouvelles
populations étrangères, essentiellement en provenance du
Maghreb. Les valeurs des mineurs sont adoptées par les
nouveaux arrivants, ainsi que la langue régionale, le Ch’ti,
constituant pour eux un moyen d’intégration.
L’agonie de l’épopée minière de 1970 à 1990 :
Après une période de production massive, le charbon se tarit
dans le bassin à partir des années 1970. La profondeur
toujours plus importante des veines et leurs minces
épaisseurs impliquent des coûts de production importants.
Par ailleurs, le gaz et le pétrole concurrencent la production
locale. Le 27 décembre 1974, un coup de grisou dans un puits
de Liévin cause la mort de 42 mineurs. Il s’agit de l’ultime
catastrophe minière du Bassin Minier du Nord - Pas de Calais.
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Les puits ferment les uns après les autres, entraînant avec
eux la fermeture des entreprises liées aux activités annexes,
comme les cokeries et les centrales thermiques.
La
reconversion
économique
n’est
pas
assurée
immédiatement et le taux de chômage augmente en flèche,
•
dépassant les 30 % de la population active dans certaines
communes. Les crédits GIRZOM sont déployés pour financer
la mise aux normes des voiries et réseaux divers et
l’assainissement dans les cités minières.
Depuis 1990, le renouveau du territoire :
Dès le début des années 1990, des plans de relance
successifs sont mis en place pour faire redémarrer
l’économie. Les collectivités locales ouvrent de nouvelles
zones d’activités, les activités de services se développent et
les équipements éducatifs se multiplient.
En 1996, le conseil régional du Nord-Pas de Calais initie une
nouvelle
approche
territorialisée
des
problèmes
de
développement et d’aménagement : la Conférence
Permanente du Bassin Minier. L’une de ses premières
missions est d’ouvrir le dialogue avec les acteurs locaux, afin
de privilégier une approche collective, laissant la place au
débat et à la concertation, pour conduire l’aménagement des
territoires du Bassin Minier. Fruit d’une année d’échanges qui
a motivé plus de mille décideurs et acteurs politiques,
économiques, associatifs ou encore scientifiques, un Livre
Blanc intitulé «Une ambition partagée pour l’Après-Charbon
» est publié en 1998.
Quelques semaines avant d’accueillir la Coupe du Monde de
Football au Stade Bollaert, le Racing Club de Lens devient
champion de France de Football en 1998. En 1999, il
remporte la Coupe de la Ligue au Stade de France. Cet
événement constitue un moment fort et provoque un regain
de fierté des habitants du secteur, qui l’affichent à travers
une véritable liesse populaire : plus de 200 000 personnes se
retrouvent dans les rues après l’annonce de ce résultat.
La création de la Mission Bassin Minier Nord-Pas de
Calais, installée en mai 2000, marque une étape décisive
dans le processus partenarial associant l’Etat, la région, les
départements du Nord et du Pas-de-Calais, ainsi que
l’association des communes minières du Nord-Pas de Calais.
Elle confirme la volonté des partenaires d’unir leurs forces au
sein d’un outil commun, servant la mise en œuvre de «
l’après-mine », nouvelle page ouverte dans le Contrat de Plan
Etat – Région 2000/2006.
Des démarches d’actions et de concertation doivent être
mises
en
place
par
les
différentes
communautés
d’agglomération du Bassin Minier dans l’objectif de
développer des projets de valorisation différenciés et
complémentaires, mais aussi de créer des dispositifs de
gestion de leur(s) patrimoine(s).
Le choix de la ville de Lens pour accueillir le Louvre en
2010, survenu le 29 novembre 2004, constitue un
événement majeur.
1.3. Situation économique
Après la fin de la période d’exploitation charbonnière et la suppression de plusieurs dizaines de milliers de postes de travail
entre la fin des années 1960 et les années 1990, la reconversion a été engagée avec de réels succès. Ce dynamisme
est aussi attesté par le développement des migrations alternantes. Des investissements importants ont été réalisés pour
permettre la modernisation de l’appareil de production et le développement de pratiques innovantes. Le territoire a connu en
11
une période courte une mutation incroyable de son activité économique, basée sur une stratégie d’intégration de principes de
qualité et de développement durable.
1.3.1. Photographie de l’activité économique
Si le tissu économique est encore composé d’une part significative d’entreprises
industrielles, le secteur des services a pris un essor important. Quant à l’artisanat, il est
actuellement peu représenté.
L’attractivité nouvelle du territoire est avérée par le nombre important des
établissements qui s’y sont implantés depuis une quinzaine d’années et par le nombre
de d’emplois crées (près de 11 000 entre 1993 et 2001, souvent pour des métiers
nouveaux). En 2006, plus de 600 créations ou reprises d'entreprises ont permis le
recrutement ou le maintien en poste de près de 6 000 personnes.
Depuis plusieurs années, la zone de Lens-Hénin est la plus importante du département en
terme d’emploi : au début de l’année 2006, elle regroupait 23, 5 % des effectifs salariés
du Pas-de-Calais.
Le développement des migrations alternantes vers l’agglomération constitue une autre
marque de dynamisme. Les entreprises disposent d’un bassin d’emploi important dans
une aire géographique urbaine de proximité.
Industrie : 10,3% (dont industries agroalimentaires :
4%)
Construction : 8,3%
Commerce et réparations : 33,1%
Autres services : 48,3% (dont services aux
entreprises : 10,6%, services aux particuliers :
17,2% et éducation, santé et action sociale : 15,5%)
La Communauté d’Agglomération est propriétaire et gestionnaire de la majorité des 26
parcs d’activités implantés sur son territoire, connectés directement aux grands axes
Etablissements actifs sur le territoire de la
Communauté d’Agglomération au 1er janvier 2003
de circulation. Ils occupent une surface totale d’environ 800 hectares et accueillent près
de 260 entreprises.
Environ la moitié des entreprises industrielles sont localisées en zones d’activités. Plusieurs projets de création et d’extension
de zones d’activités sont à l’étude dans le prolongement des projets de territoire et des Contrats d’agglomération (Parc
d’activité de Quadraparc, l’Alouette, Les Oiseaux, Le Bois Rigault…).
En ce qui concerne la création d’entreprises, le solde est légèrement positif entre 2004 et 2005. Le commerce traditionnel
est le secteur qui enregistre souvent annuellement le plus de créations, mais aussi le plus de radiations. La durée de vie des
entreprises dans l’arrondissement de Lens est légèrement supérieure à la moyenne nationale.
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Environ 230 créations nettes d’entreprises ont été
observées chaque année (en excluant les rachats de fonds,
les transferts ou les locations gérances). Le statut
majoritairement adopté pour les immatriculations est la
SARL ou l’EURL, avec plus de 50% des immatriculations,
alors que les SA et SAS ne représentent que 14 % de ces
dernières.
La taille des entreprises est souvent limitée : le tissu
économique du bassin de Lens-Liévin est composé à plus de
80% de PME ou de micro-PME. Les entreprises de grande
taille sont très peu nombreuses : l’arrondissement de Lens
comprend une dizaine d’entreprises de plus de 300 salariés,
aussi bien dans le domaine industriel que pour le commerce
ou les services, mais aucun établissement de plus de 1000
salariés. Le renouvellement économique du secteur est en
cours, ce qui n’a pas laissé le temps aux entreprises
d’atteindre ces dimensions.
Des réflexions sont menées pour développer l’accueil de
nouveaux types d’entreprises, prenant appui sur les points
forts de la Communauté d’Agglomération et en travaillant
en complémentarité avec les territoires voisins.
1.3.2. Une nouvelle stratégie de développement économique
Dans un souci de développement durable de l’économie locale, le territoire a privilégié une nouvelle stratégie basée sur les
principes de la qualité de l’accueil et de l’excellence des filières.
La restructuration de l’offre d’accueil
entreprises et l’amélioration de sa qualité :
d’industrie et les communautés d’agglomération de LensLiévin et de Hénin-Carvin, qui ont identifié trois filières
d’excellence.
La filière transport et logistique (transport, formation,
service, entrepôts…) représente plus de 6600 salariés sur
l’arrondissement de Lens. Le territoire est inscrit à travers
cette filière dans le pôle de compétitivité Itrans à vocation
mondiale, tout en maintenant l’ensemble du dispositif
Euralogistic actif : la région Nord-Pas de Calais a ainsi choisi
Lens-Hénin comme « tête de réseau » logistique régionale
dans le cadre du Schéma Régional de Développement
Economique (SRDE). Au-delà des entreprises déjà installées
dans
ce
secteur,
l’implantation
d’autres
catégories
d’entreprises est visée : centres de distribution européens ;
logisticiens purs ; conditionnement, emballage ; structures de
formation…
Une filière technologique basée sur l’éco-conception et
l’éco-industrie vise à créer un pôle leader et prospectif dans
les éco-industries. Dans son Schéma Régional de
Développement Economique, la région a désigné les
territoires de Lens-Hénin, en collaboration avec le territoire
des
Les actions de requalification des parcs d’activités passent par
le développement des services, notamment en matière de
technologies de l’information et de la communication, par un
programme d’aménagement paysager, des travaux de
viabilisation et de réaménagement, l’extension ou la création
de zones d’activités. Les aménagements urbains et de
desserte prennent en compte des exigences de qualité
architecturale et d’intégration urbaine.
La prospection d’entreprises pour développer des
implantations
nouvelles
dans
des
filières
d’excellence :
Ce type d’action permet au territoire de disposer d’une
visibilité économique forte et d’accentuer son attractivité. Une
convention a été établie entre la Chambre de commerce et
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du Douaisis, comme tête de file régionale dans ce domaine. A
cela s’ajoute le développement de synergies autour d’activités
de recherche scientifique liées aux sports ou au
développement durable, dans le cadre de collaborations avec
l’université d’Artois. Plus de cinquante entreprises de la filière
éco-industries se sont implantées sur le territoire, avec
environ 1000 salariés évoluant dans les domaines de la
fabrication de matériel pour l’environnement, de l’ingénierie,
de l’inspection technique et des études, des énergies
renouvelables et du recyclage. Il s’agit désormais d’attirer des
entreprises correspondant à des activités liées aux énergies
renouvelables, aux éco-matériaux ou encore aux écomatières.
Avec la filière sport-économie, les acteurs économiques
locaux développent une filière tertiaire basée sur le sport, la
santé et le bien-être. Le territoire dispose de deux
équipements forts : le Stade Félix Bollaert à Lens et le Stade
Couvert Régional de Liévin. Ils offrent l’opportunité de créer
une véritable filière sportive, s’appuyant sur des synergies
entre les équipements et les activités complémentaires
(tourisme, loisirs, hébergement, restauration). Dans ce cadre,
un redéploiement des équipements sportifs (Stade Couvert
Régional, Centre Régional d’Accueil et de Formation - CRAF)
est opéré pour développer la capacité d’accueil, de
restauration et d’hébergement lors des grands événements
sportifs et culturels. La création de nouveaux équipements
structurants est aussi envisagée pour diversifier la vocation
du pôle : un espace médico-sportif, accueillant un site de
recherche (laboratoire sportif) ; des équipements connexes,
avec notamment la création d’un environnement Sports et
Loisirs de Plein Air, ainsi que d’une structure d’accueil et
d’information ouverte aux associations sur le site du Val de
Souchez.
1.4. Population
1.4.1. Données socio-démographiques
Situation démographique
La population de la Communauté d’Agglomération se caractérise par :
une répartition des sexes assez homogène : en 1999, la population de l’aire
urbaine de Douai-Lens comptait 52% de femmes et 48% d’hommes.
un solde naturel positif : le taux de natalité reste à un niveau moyen. Il
atteignait 13,96%o en 1999, alors que le taux de mortalité est élevé : 9,8%o
en 1999. Entre 1990 et 1999, la moyenne annuelle du solde naturel était de
+0,42%.
Communaupole de Lens-Liévin :
250 199 habitants en 1999, dont près de
70 000 à Lens et Liévin
1184 habitants par kilomètre carré
deuxième agglomération au sein d’une
région de 4 millions d’habitants
Aire urbaine Douai-Lens :
512 000 habitants
28% de la population a moins de vingt ans
dixième aire urbaine de France
une forte proportion de jeunes : la population de la région Nord-Pas de Calais est la plus jeune de France. En
1999, 28% de la population de cette région avait moins de 20 ans.
14
un taux d’activité en hausse : lors du recensement général de la population de 1999, plus de 89 000 actifs avaient un
emploi dans l’aire urbaine de Douai-Lens, plus de 16 000 chômeurs étaient dénombrés et prés de 11 600 personnes
bénéficiaient du RMI. Les retraités étaient plus de 58 000.
Entre 1990 et 1999, la population active a augmenté de 8% sur le territoire : elle représentait 37% de la population totale
en 1999. Depuis 1999, une baisse du taux de chômage est observée sur la zone d’emploi Lens-Hénin, passant de 19% en
1999 à 15,5% en 2001. En outre, les taux de la zone d’emploi de Lens se rapprochent des moyennes nationales.
En 1999, la population active sur le territoire de Lens-Liévin se répartissait de la façon suivante : 4% de cadres et
professions intellectuelles supérieures, 27% d’ouvriers, 10% d’employés, 10% de professions intermédiaires, 3% de
commerçants, artisans et chefs d’entreprises, 15% sans activité professionnelle.
Les grandes vagues de migration et leur impact
Le territoire de Lens-Liévin, comme l’ensemble du Bassin Minier, a été le lieu de convergence de nombreuses
migrations, à l’origine d’une forte diversité culturelle. Ces migrants ont été accueillis pour répondre aux besoins de
main-d’œuvre, nécessaire à l’exploitation charbonnière.
Au début de la période d’exploitation industrielle, l’industrie se satisfait des populations issues des zones rurales
environnantes. Puis les vagues migratoires se multiplient. Les premiers arrivants viennent de Belgique, entre 1880 et 1914.
Trois flux principaux de main-d’œuvre se distinguent ensuite.
l’immigration polonaise : Dans l’entre-deux-guerres, des populations d’origine polonaise
s’installent massivement sur le territoire. Entre 1918 et 1923, leur nombre passe de 13 000 à
90000. Dans les années 1920–1930, certaines cités sont peuplées à 90% de polonais. De nos
jours, la population du Nord-Pas-de-Calais d’origine polonaise est évaluée à plus de 500 000
personnes, soit un habitant sur huit. Elle est essentiellement présente sur le Bassin Minier.
Les traditions et les structures d’origine polonaise font partie intégrante de la vie quotidienne,
à travers la gastronomie, les harmonies municipales ou encore les associations de
gymnastique. Vingt-cinq paroisses polonaises (ex : Eglise du Millénium à Lens) et cinquante
prêtres polonais sont recensés dans la région.
l’immigration italienne : Durant la même période, des Italiens, venus principalement du
sud de la péninsule et de la Sicile, s’installent également dans le Bassin Minier et dans la
Sambre. De 900 personnes en 1911, la communauté s’étend et représente 15 000 personnes
en 1923.
15
Arrivée de travailleurs à l’aéroport
de Lille-Lesquin, 1976
© Photothèque Centre Historique Minier
du Nord-Pas-de-Calais, Lewarde
l’immigration maghrébine :
Après la Seconde Guerre mondiale, des Algériens, des
Tunisiens, puis principalement des Marocains à partir des
années 1960, viennent travailler dans les mines. Il s’agit
presque uniquement de travailleurs masculins, optant pour
un séjour provisoire et souhaitant rentrer au pays. Ce n’est
que sous l’impulsion d’une politique favorable au
regroupement familial que cette population commence à
envisager une installation durable.
Depuis quelques années, les nouveaux immigrés sont de
plus en plus diplômés (de bac +4 à bac +8). Les flux
traditionnels proviennent des pays du Maghreb (Maroc et
Algérie), de la Turquie et de l’Afrique subsaharienne. Les
pays émergents sont les pays de l'Est, mais aussi la Chine,
le Japon et la Thaïlande.
Les flux d’immigration sont désormais moins importants :
entre 2001 et 2003, près de 2 400 personnes sont
dénombrées. En outre, ils ne concernent plus les mêmes
types de population : il s’agit d’étudiants, de personnes
détenant des cartes de séjour temporaires, concernées par
le regroupement familial, ou encore de réfugiés statutaires.
La moyenne du solde migratoire diminue depuis le début
des années 1960, pour atteindre -0,60% entre 1990 et
1999. Cette situation illustre l’impact de la reconversion
économique sur la démographie du territoire.
Les
vagues
successives
d’immigration
ont
considérablement imprégné et enrichi la culture
locale. Les jumelages de communes avec des communes
polonaises, anglaises, écossaises et allemandes traduisent
un rapprochement culturel, historique ou économique.
Ainsi, sous l’impulsion de l’association La maison de la
Polonia, une ligne aérienne régulière Lille-Varsovie a été
ouverte depuis l’été 2006.
La grande majorité de la population issue de l’immigration
participe au développement du territoire, avec des élites
présentes dans diverses catégories socioprofessionnelles :
sportifs de haut niveau, musiciens de renom, personnalités
du monde politique et artistique, médecins, enseignants,
commerçants… De nombreuses associations favorisent les
échanges et le rapprochement entre les cultures et les
générations (exemples : le Karlik à Liévin, le comité de
jumelage de Méricourt, l’Association des anciens mineurs
Marocains à Avion).
1.4.2. La population scolarisée et l’offre de formation
L’histoire minière a provoqué un retard significatif
dans la qualification de la population.
En 1999, près de 49% de la population non scolarisée
n’avait aucun diplôme ou disposait d’un Certificat d’Etudes
Primaires, alors que seulement 9,4% avait obtenu le
diplôme du baccalauréat ou du BP et 8,5% disposait d’un
diplôme de niveau bac+2 ou supérieur.
Mais l’offre de formation s’est considérablement
structurée depuis 15 ans. La proportion importante de
jeunes sur le territoire et sa reconversion économique
induisent un besoin croissant de formation.
Les structures de formation initiale et d’enseignement
supérieur ont été renforcées, conduisant à une hausse du
niveau des diplômes. Le taux de scolarisation des 19-24
16
ans a augmenté, passant à l’échelle régionale de 31,5% en
1990 à 46% en 1999.
L’ensemble de l’offre de formation de la Communaupole est
présentée en annexe 2.
•
Enseignement secondaire :
Vingt-six collèges et onze lycées se répartissent sur le
territoire de la Communauté d’Agglomération de LensLiévin.
Le système scolaire demeure marqué par les difficultés
sociales du territoire. En 1996-1997, 42% des élèves de
collèges étaient scolarisés en zone d’éducation prioritaire
(ZEP) dans le bassin de formation de Lens, contre 22% sur
l’ensemble de l’académie.
La formation initiale reste orientée vers l’enseignement
professionnel. L’apprentissage se développe, mais reste à
un niveau faible : 6% des élèves en second cycle
professionnel dans le bassin de formation de Lens étaient
apprentis entre 1997 et 1999, contre 19% sur l’ensemble
de l’académie.
universitaire professionnalisé « Métiers des arts et de la
culture : patrimoine et tourisme », et rattaché à l’UFR
d’histoire-géographie.
L’UFR de sciences Jean Perrin à Lens, installé dans les
anciens grands bureaux des Houillères, rassemble près de
2 500 étudiants et dispose de six laboratoires de
recherche.
L’UFR STAPS de Liévin, créé au début des années 2000,
intègre le Pôle d’excellence sportif, en cours de
constitution.
Un IUT axé sur le domaine tertiaire, une école d’ingénieur
(l’IG2I : Institut Universitaire Génie Informatique et
Industriel) et une école d’infirmières sont également
implantés sur le territoire.
•
Formation continue et dispositifs d’intégration
professionnelle :
Des réseaux d’éducation permanente ont été mis en place.
Le
CUEEP
(Centre
université-économie
d’éducation
permanente) de Sallaumines et le CEPER (culture et
éducation permanente en région) ont contribué à les
instaurer, en mettant en contact des instances des secteurs
de la formation, du travail social et de l’action culturelle. Ils
favorisent les échanges de savoirs ou le développement de
réflexions sur la place de la culture dans la formation,
l’importance de la mémoire et de l’identité, ou encore le
rôle des activités artistiques dans la lutte contre l’exclusion.
•
Universités et formation supérieure :
En 1991, la création de l’université d’Artois, éclatée en
plusieurs pôles (Arras, Douai, Lens, Liévin et Béthune),
constitue une décision forte marquant la volonté des élus
de favoriser l’accès à l’enseignement supérieur, d’atténuer
les inégalités sociales et de développer la mise en réseau.
A cet effet, le Conseil Régional contribue fortement au
financement des déplacements des étudiants.
L’université d’Artois accueille 12 000 étudiants, dont 38%
en lettres et sciences humaines sur le pôle d’Arras. Ce pôle
dispense également des formations plus spécifiquement
tournées vers l’art et la culture, par le biais de l’Institut
17
18
2.1. Patrimoine, Architecture et Paysages
Le territoire de la Communauté d’Agglomération de Lens-Liévin a été profondément et durablement marqué par l’exploitation
minière, mais aussi par la période de reconstruction intense qu’il a connu dans les années 1920, suite à la Première Guerre
mondiale. Il dispose aujourd’hui d’un patrimoine particulièrement abondant et représentatif de ces événements .
2.1.1. L'importance du patrimoine minier
L’exploitation minière s’est déroulée de manière intensive sur le territoire de la Communauté d’Agglomération de Lens-Liévin
entre 1870 et 1986. Cette grande aventure humaine y a laissé son empreinte, matérialisée par des constructions et des
édifices qui constituent désormais un patrimoine minier exceptionnel au sein de 7 concessions minières.
Victime d’un mouvement de rejet après la période d’exploitation minière, conduisant à un risque de rupture de la
transmission de la mémoire de ce patrimoine, il fait depuis une dizaine d’années l’objet d’une redécouverte et d’une
réappropriation par la population. Sa valeur est désormais reconnue par tous.
Le patrimoine minier regroupe tous les éléments liés à l’activité minière, qu’il s’agisse de l’extraction du charbon
(chevalements, terrils, usines, réseaux ferrés et fluviaux…) ou de l’organisation sociale de l’univers minier (cités minières et
équipements associés). La carte placée en annexe 3 présente l’ensemble des édifices et sites miniers du territoire.
Le patrimoine technique
Les carreaux de fosse
Les activités liées à la mine impliquaient une organisation rigoureuse du
travail, au plan spatial comme au plan pratique, englobant les activités
quotidiennes des travailleurs à la mine. Cette organisation était centrée sur
les carreaux de fosse, constituant l’unité centrale d’exploitation en surface,
autour desquels étaient organisés et répartis les bâtiments.
Au fil du temps, le carreau de fosse a fini par désigner l’ensemble des
bâtiments et de l’espace de production, comportant :
la zone d’extraction abritait généralement le bâtiment des recettes
surmonté par le chevalement, la lampisterie, l’infirmerie ou encore les
bureaux. Le bâtiment du criblage-triage était souvent relié à l’étage des
Carreau de fosse du 11/19
© Bassin Minier UNESCO
19
recettes par des transbordeurs : le charbon y était calibré, avant d’être
amené au lavoir pour y être nettoyé. La salle des machines, séparée du
bâtiment des recettes par une travée, abritait les machines d’extraction
et les compresseurs ;
le parc à matériel et le parc à bois occupaient près de la moitié de la
surface du carreau de fosse. Le parc à bois servait au stockage et à la
préparation du matériel nécessaire au boisage des galeries ;
la zone du personnel abritait les bâtiments de l’administration et des
services. Elle comprenait également la « Salle des pendus », par
laquelle les mineurs devaient passer avant et après le travail dans les
galeries.
Cette
dernière
était
nécessairement
d’un
volume
impressionnant et disposait d’une vaste hauteur sous plafond : les
mineurs y accrochaient leurs vêtements civils ou de travail par des
poulies, puis les faisaient monter en hauteur pour les préserver des vols
ou de la saleté. Dès le début du XXe siècle, la salle des bains-douches
est implantée à proximité de cette salle. Cette zone comprenait
également les bureaux de la direction du site, des ingénieurs, des
techniciens, des géomètres, ou encore les salles de paie.
La salle des Pendus
Les chevalements
Le chevalement désigne l’élément le plus haut et le plus visible du carreau de fosse.
Témoignant de l’évolution des techniques d’extraction en souterrain et constituant
des éléments remarquables dans le paysage et le patrimoine technique du bassin
minier, les chevalements revêtent désormais une dimension symbolique forte dans
le Bassin Minier et font l’objet de nombreuses attentions.
24 chevalements subsistent dans le Bassin Minier du Nord-Pas de Calais,
dont 4 sur le territoire de la Communaupole (à Loos et à Liévin).
Trois d’entre eux (Saint-Amé et 1bis de Liévin et chevalement du 11 à Loosen-Gohelle) sont métalliques avec poutrelles à treillis, reconstruits après les
destructions de la Grande Guerre. Ils reprennent les accessoires
Chevalement Saint-Amé, Liévin
© Communaupole de Lens-Liévin
20
ornementaux traditionnels (paratonnerres, festons…) et se remarquent par la forme et l’inclinaison des toitures abritant
les molettes.
La tour d’extraction du 19 à Loos-en-Gohelle est caractéristique de la dernière génération des chevalements. Edifice
rectangulaire en béton armé, la tour 19 rassemble tous les éléments nécessaires à l’extraction.
De nos jours, seuls quatre grands sites d’extraction subsistent sur l’ensemble du Bassin Minier, tous protégés
Monuments Historiques: Wallers-Arenberg et Lewarde dans le Nord, le 9/9bis de Oignies (dernière fosse fermée le 21
décembre 1990) et le 11/19 de Loos-en Gohelle dans le Pas-de-Calais. Ils bénéficient de mesures de protection au titre des
monuments historiques.
Sur le territoire, la plupart des carreaux de fosses ont été démantelés pour laisser la place à des nouvelles zones d’activités.
Quelques bâtiments conservés sont réutilisés par des activités industrielles ou commerciales privées.
D’autres sites partiellement conservés restent à l’état de friches, tels que (voir annexe 3):
-
-
la fosse 13 bis ou fosse Félix Bollaert de Bénifontaine, mine de houille du début du XXe siècle, qui conserve son puits d’aérage et la
partie inférieure du chevalement;
la fosse n°24-25 d’Estevelles, mine de houille utilisée à partir de 1929 et qui abrite notamment une salle des machines, un puits
d’extraction, un château d’eau métallique et un terril ;
la fosse 2 de Billy-Montigny ;
la mine de houille dite fosse Ernest Cuvelette de Loos-en-Gohelle, exploitée à partir de 1906 et comprenant un bâtiment d’extraction à
ossature de béton et remplissage en brique ;
la mine de houille dite puits n°5 et 12 de Sallaumines, dont les éléments ont été construits de 1877 à 1925, contenant notamment
une salle des machines.
Les cavaliers
Le développement des infrastructures de transport du charbon, ainsi que des
réseaux de traitement, de distribution et de commercialisation, a façonné le
paysage et le territoire.
Emprise ferroviaire désaffectée
© Mission Bassin Minier
La construction des réseaux de cavaliers (voir annexe 3) s’est faite selon trois
techniques différentes.
Pour certains, la pose des rails au niveau des sols et des terrains naturels s’est
avérée suffisante.
D’autres ont été construits en déblai, l’abaissement du sol ayant été obtenu par
l’enlèvement des terres.
La construction en remblai a également été utilisée, les voies ayant été dans ce
cas surélevées sur des talus.
21
Dès le début de la période d’exploitation minière, chaque compagnie dispose de
son propre réseau de cavaliers. Ils se raccordent en général à des voies ferrées du
réseau du Nord, puis de la SNCF en 1937, à un rivage ou à une gare d’eau. Suite
aux regroupements de concessions et à la nationalisation des Houillères en 1946,
le réseau des cavaliers est décloisonné et amélioré.
De nos jours, certains font l’objet d’actions de valorisation et connaissent une
reconversion réussie. Ils sont notamment aménagés pour permettre le
déplacement en mode doux de la population. Ainsi, le cavalier du Val de Souchez,
entre Angres et Eleu, a été aménagé en piste cyclable par le Conseil Général du
Pas-de-Calais.
D’autres possèdent encore une voie de chemin de fer et sont en attente de projets
de valorisation. Le territoire dispose de 50 km de cavaliers
Piste aménagée sur l’emprise d’un ancien cavalier,
située sur le tracé de la boucle 18
© Mission Bassin Minier
Les terrils
Le gisement du Bassin Minier Nord-Pas de Calais est le seul gisement de grande dimension du bassin varisque à être
entièrement souterrain. Les terrils sont donc les principaux signes visibles en surface de l’activité minière et de l’extraction du
charbon qui s’est opérée en sous-sol. Ils résultent de l’accumulation des matières stériles (grès, schistes, calcaires…) qui
subsistaient après l’extraction de la houille et le tri du charbon.
Ils représentent des symboles de l’exploitation minière et constituent désormais des repères paysagers forts sur
le territoire de la Communauté d’Agglomération. Ils ont bouleversé le paysage de plaines du Bassin Minier, en lui imposant un
nouveau relief.
Aux XVIIIe et XIXe siècles, les premiers terrils sont plats, leurs pentes sont douces et leurs surfaces irrégulières. Les hommes
et les animaux tractent des berlines contenant les stériles et les déversent en un même point. Ils atteignent en moyenne 10
à 30 mètres de haut et 100 à 300 mètres de long, pour un volume maximal d’un million de mètres cubes.
Au cours du XIXe siècle, il est nécessaire d’accentuer l’élévation des terrils. Les matières stériles sont amenées à leur
sommet par le biais de rampes ou de téléphériques. Leur hauteur moyenne est de 100 mètres, pour un rayon de 100 à 200
mètres. Leur volume varie de un à trois millions de mètres cubes. Les terrils ainsi édifiés sont de forme conique : un grand
nombre d’entre eux est encore visible de nos jours.
22
Terrils jumeaux du 11/19, Loos-en-Gohelle
© Communaupole de Lens-Liévin
Dans la seconde moitié du XXe siècle, les terrils modernes sont liés aux sièges de concentration et équipés d’une tour
d’extraction. De forme conique, leur superficie peut atteindre 100 hectares pour des volumes de 20 millions de mètres cube.
A l’époque de l'exploitation charbonnière, 330 terrils étaient répartis sur le territoire régional.
Douze subsistent sous différentes formes sur le territoire de la Communaupole de Lens-Liévin (cf : annexe 3).
Des collectivités locales en ont acquis, dont ceux de Loos-en-Gohelle ; certains appartiennent à des propriétaires privés ; les
autres ont été cédés à l'établissement public foncier (EPF) du Nord-Pas de Calais en novembre 2003. Une convention a été
signée avec les exploitants pour les deux terrils (Avion et Sains-en-Gohelle) du territoire sur lesquels la récupération du
schiste ou du charbon résiduel présente un intérêt économique (schistes pour travaux publics) .
Certains terrils permettront la mise en place d’une Trame Verte régionale, renforçant la vocation de ceinture verte de la
grande métropole lilloise. En effet, certains terrils présentent une grande diversité floristique (pourpiers, orchidées, figuiers…)
et faunistique (lapins, lézards des murailles, papillons, criquets, amphibiens rares…), liée au microclimat généré par la chaleur
dégagée. Certains constituent de véritables écosystèmes.
23
Parmi les plus caractéristiques, le terril 75 de Pinchonvalles, (Avion, Liévin et
Givenchy en Gohelle) espace naturel sensible du Conseil Général (premier
terril d’Europe en volume et second en superficie avec 75 hectares), abrite
plus de deux cent espèces végétales, ainsi que des oiseaux et des batraciens,
il bénéficie d’une protection par le biais d’un arrêté de biotope.
Les terrils jumeaux 74 du 11/19 à Loos-en-Gohelle atteignent 186 mètres par
rapport au niveau de la mer et sont les plus hauts de France ; ils sont les
premiers à avoir été aménagés pour la promenade et attirent environ
20 000 visiteurs par an.
Ces terrils constituent des sites d’étude à ciel ouvert pour les écologues et les
étudiants en botanique de la région. Ils offrent l’opportunité d’y étudier
l’adaptation de la faune et de la flore à un milieu neuf, pauvre en matière
organique.
Terril de Pinchonvalles
© Communaupole de Lens-Liévin
Les autres terrils significatifs sont le numéro 58 à Mazingarbe, le numéro 81 aux Glissoires de Lens et Avion, les numéros 97
à Méricourt, 93 à Harnes et 98 à Estevelles (emblématiques en tant que terrils signaux), les numéros 70 de Wingles ou
encore 83, 100, 230 et 95 autour de Fouquières, imposants par leur volume. Dans le Val de Souchez, le terril 80 marque le
renouveau d’une vallée verte autrefois noire.
Les terrils constituent également un cadre privilégié pour l’exercice d’activités de loisirs (randonnée, parapente, VTT…). Ils
offrent une possibilité de valorisation touristique.
Un site industriel emblématique du territoire : le 11/19, à Loos-en-Gohelle
La Base du 11/19 à Loos-en-Gohelle est un site minier remarquable, rassemblant des
puits, des terrils et des chevalements, ainsi qu’une tour d’extraction en béton armé et
une cité.
La fosse du 11 /19 dans les années 1960
La fosse 11, aussi appelée fosse Saint-Pierre ou Pierre Destombes, ainsi que la fosse du
19, appartenaient à la Compagnie des mines de Lens. Le premier puits est foré en 1851,
le puits d’extraction 11 en 1891. Son exploitation débute en 1894 : plus de 1500
mineurs y travaillent. Le 2 novembre 1898, le président de la République Félix Faure
visite la fosse et exprime son intérêt pour l’industrie charbonnière. La cité Saint-Pierre,
adjacente à la fosse 11, compte 300 logements en 1914.
24
Entièrement détruit lors de la Première Guerre mondiale, le site est ensuite reconstruit en 1920, avec un ensemble de
bâtiments qui se caractérisent par des jeux de briques, des soubassements en pierre, des pilastres et des frises. Plusieurs
constructions datent de cette époque : le chevalement métallique du 11, achevé en 1923, haut de 37 mètres, est
caractéristique des fosses de Lens ; la salle des pendus, les ateliers, la salle des transformateurs, la salle des machines du 11
et la salle des compresseurs, la conciergerie, le bâtiment « poste de coupures » et le bâtiment des recettes du 11 restent
emblématiques de cette période.
Suite à la nationalisation des Houillères en 1946, le site est
transformé en siège de concentration.
Un nouveau puits est foncé en 1954. Le chevalement du 19 est
alors édifié et les équipements nécessaires à l’extraction de masse
sont construits. La tour de concentration du 19, haute de 66 mètres
et construite en béton armé, est élevée à partir de 1958.Le siège
du 11/19 emploie jusqu’à 5 000 personnes dans les années 1970 et
4 000 tonnes de charbon en sont extraites chaque jour.
La mine ferme en 1986 et est rachetée pour un franc
symbolique par la municipalité de Loos-en-Gohelle en 1989,
suite à mobilisation de la population et du maire de l’époque,
Marcel Caron, évitant ainsi la destruction du site.
Le site du 11/19 est depuis 2000 propriété de la
Communauté d’Agglomération de Lens-Liévin. Le projet
Ecopôle, un programme de reconversion ambitieux s’inscrivant
dans les principes du développement durable, présenté dans le
volume 1, y est développé.
Le site du 11/19 de nos jours
© Bassin Minier UNESCO
Le site du 11/19 constitue un pôle majeur pour la préservation de la mémoire industrielle, au même titre que le Centre
Historique Minier de Lewarde, le site du 9/9 bis à Oignies et le site de Wallers-Arenberg.
Le patrimoine civil
L’habitat minier (cf : annexe 3)
Au XIXe siècle, le développement de l’activité minière et le besoin croissant de main-d’œuvre incitent les
compagnies à concevoir un nouveau type d’habitat individuel destiné à accueillir les nombreux ouvriers.
25
Les compagnies minières se livrent à une concurrence intense pour attirer et fidéliser une main-d’œuvre précieuse, ce qui
explique la richesse urbaine et architecturale qui caractérise aujourd’hui l’habitat minier.
Né d’une simple nécessité de loger les ouvriers, l’habitat minier devient, à l’apogée du développement industriel,
un outil de contrôle de la main-d’œuvre et de promotion de la compagnie. L’exploitation minière associe alors les
deux fonctions élémentaires que sont la production et le logement : en contrôlant le logement ouvrier, le patronat encadre de
manière constante tous les moments de la vie des mineurs et de leur famille.
L’habitat minier présente de nombreuses variantes architecturales et organisationnelles : barreaux de corons, cités
pavillonnaires, cités jardin, cités modernes… Le territoire du Bassin Minier constitue un lieu exceptionnel pour observer les
évolutions techniques, urbaines et architecturales de l’habitat des ouvriers de l’industrie charbonnière, depuis la révolution
industrielle jusqu’aux prémisses de l’urbanisme moderne, de l’apparition
des thèses hygiénistes jusqu’à l’avènement de la Charte d’Athènes.
Conçu d’abord par les ingénieurs des Mines puis par des architectes, cet
habitat a su rester, au fil de ses évolutions, un support d’innovation
architecturale et urbaine.
Les corons et les barreaux
Première forme d’habitat minier, ils apparaissent à partir de 1870. Les
terrains sur lesquels ils sont bâtis sont situés à l’écart de la ville mais à
proximité du carreau de fosse. Ils sont achetés à bon prix et rentabilisés
par cette forme urbaine économique.
Cité des marionnettes, Liévin, Compagnie des Mines de Liévin
Cité 12 à Lens, Compagnie des Mines de Lens
© Mission Bassin Minier
Les corons forment des bandes
© Mission Bassin Minier
continues
et
parallèles
de
petites maisons identiques, construites côte à côte sur des parcelles étroites.
Implantées perpendiculairement à la route conduisant à la fosse, elles sont
desservies par un réseau de ruelles et d’allées et comportent chacune un jardin
potager, dont la taille oscille entre 50 et 200 m².
De petite taille (30 à 50 m²), les maisons sont souvent composées d’une pièce à
vivre au rez-de-chaussée et d’une à trois petites chambres à l’étage. Les
commodités se situent à l’arrière, au fond des jardins. Construites en briques,
elles privilégient la sobriété et l’économie. Les façades sont constituées d’une
travée avec une ou deux fenêtres à l’étage ; les pignons peuvent être ouvragés.
Des équipements communs, tels que des puits ou des fours à pain, étaient aussi
construits dans la cité.
26
Dès le milieu du XIXe siècle, le développement de l’activité minière et l’afflux de main-d’œuvre rendent
l’extension des cités nécessaire. Le manque de terrains et de logements disponibles conduit à une évolution du coron :
les barreaux émergent alors.
S’étendant souvent sur plus de cent mètres, ils peuvent accueillir jusqu’à 80 logements. Les barreaux sont généralement
disposés en lignes parallèles sur la parcelle de terrain acquise par la mine, perpendiculairement aux rues. Les maisons,
similaires, sont groupées dos à dos. Chaque habitation possède des commodités dans son jardin, à l’arrière de la maison. Les
cités conçues sur ce modèle s’étendent selon un plan orthogonal et sont plutôt éloignées des bourgs et des villes.
Les cités pavillonnaires
Un nouveau modèle émerge ensuite : celui des cités pavillonnaires, favorisé par l’influence des théories paternalistes et
philanthropiques, mais aussi par la nécessité de construire des ensembles de logements moins fragiles que les corons,
sensibles aux affaissements miniers et aux mouvements des sols. Les compagnies cherchent à stabiliser la main-d’œuvre et à
renforcer leur attractivité en proposant des logements de qualité et un cadre de vie agréable.
Face à l’intensification de l’activité minière, ce type d’habitat permet aussi de renforcer le contrôle exercé sur la maind’œuvre. Avec ce modèle, les compagnies cherchent à briser les grands ensembles pour encourager l’individualisme et la vie
au foyer, tout en réglementant la vie quotidienne.
L’habitat pavillonnaire fait son apparition sur le territoire à partir de 1890. Il se compose de maisons jumelles, ou du
regroupement de trois ou quatre logements. Les groupes de maisons sont alignés et disposés à intervalle régulier.
Les compagnies minières développent des styles architecturaux différents pour se démarquer les unes des autres et
attirer la main-d’œuvre. Les pignons sont notamment très travaillés, des frises polychromes et des motifs isolés sont
représentés, la brique vernissée et les couleurs sont utilisées en décor.
Les cités pavillonnaires peuvent comporter 400 à 600 logements, regroupant parfois
près de 2000 habitants.
Les pratiques culturelles dans la cité évoluent : le loisir apparaît, associé aux activités
encadrées par la compagnie.
Le
confort
des
logements
dans
les
cités
pavillonnaires
dépasse
progressivement celui des corons.
La surface habitable atteint en moyenne 70m², pour pouvoir accueillir des familles de
quatre à six enfants. De manière générale, une habitation de ce type comprend trois
pièces au rez-de-chaussée (salle à manger, salon et cuisine), trois chambres à l’étage,
ainsi qu’une cave et un grenier.
27
Cité du Moulin, Fouquières-les-Lens
Compagnie des Mines de Courrières
© Mission Bassin Minier
Les maisons sont louées à des prix peu élevés. Leur entretien est à la charge des
occupants et fait l’objet d’un contrôle, notamment par le garde de la cité. Les femmes,
exclues du travail au fond en 1892, doivent maintenir l’hygiène et la propreté des logis.
La surface du jardin passe de 200 à 500 m². Le potager qui y est cultivé représente pour
les mineurs une source d’aliments et de revenus complémentaires. Mais il permet
également aux compagnies d’accroître leur emprise sur les employés et leur famille : les
jardins sont contrôlés et des sanctions sont infligées aux mineurs qui n’en assurent pas
l’entretien. Le jardinage, qui occupe le temps de repos et de loisirs des mineurs, est
présenté comme une activité saine.
Cité du 4 à Lens et Eleu-dit-Leauwette
© Mission Bassin Minier
Cité du 10, Sains-en-Gohelle
© Philippe Frutier, ALTIMAGE
Conçus par les ingénieurs des compagnies à la manière d’un plan antique, les plans des cités sont orthogonaux.
28
Deux voies perpendiculaires structurent l’implantation des constructions. Un boulevard central, planté d’arbres d’alignement,
est axé sur l’église. Un autre boulevard le croise perpendiculairement, en son milieu : il dessert le carreau de fosse. Les
écoles, pour filles et pour garçons, sont construites de part et d’autre de l’église, sur une grande place.
Les cafés sont en général bâtis de l’autre côté de la cité, près de l’entrée du carreau. Les mineurs s’y réunissent et ils sont
souvent le théâtre d’échanges politiques. Dans certains cas, la maison de l’ingénieur responsable du fonctionnement de la
fosse est bâtie à proximité.
Les maisons, alignées sur la rue, sont dans un premier temps séparées par un intervalle étroit. La baisse des prix des terrains
permet ensuite aux compagnies d’en acquérir davantage et de construire des cités plus étendues. Les maisons sont alors
bâties plus en recul par rapport à la chaussée et sont entourées de jardins. Ainsi, les cités pavillonnaires prennent
progressivement un aspect résidentiel moins dense.
Maison d’ingénieur, Lens
© Communaupole de Lens-Liévin
Demeure du directeur de la Compagnie des
Mines de Béthune, à Mazingarbe
© CAUE 62
Maison d’ingénieur, Billy-Montigny
© Communaupole de Lens-Liévin
Les logements marquent l’importance et le statut de leurs occupants. Le niveau de confort et la localisation par
rapport à la fosse déterminent leur affectation.
Implantées à l’entrée de la fosse, les maisons des ingénieurs, des employés et des porions (chefs d’équipe au fond des
exploitations minières) permettent le contrôle de l’entrée et de la sortie des mineurs.
Incarnant l’autorité du patronat dans la cité, les ingénieurs disposent de maisons comprenant un salon, une salle à manger,
un bureau et une cuisine au rez-de-chaussée, puis deux étages avec des chambres et des salles de bains, ainsi que des
combles. Les façades et les ornementations privilégient la sculpture des encadrements et des appuis de fenêtres, les jeux de
couleurs, les boiseries et les appareillages de briques…
Les logements des directeurs des compagnies des mines sont bâtis à l’écart des fosses et des cités : le directeur de la
compagnie de Béthune, par exemple, habitait à Mazingarbe. Ces logements sont monumentaux et entourés de parcs.
Les cités-jardins
29
Au cours de la Première Guerre mondiale, de nombreuses cités pavillonnaires sont détruites. Certaines sont reconstruites à
l’identique, dans l’optique de garantir la préservation de l’identité culturelle des territoires dévastés. Mais la reconstruction
offre aussi l’opportunité de moderniser l’habitat. Les compagnies font alors en majorité le choix des cités-jardins, démontrant
ainsi leur puissance et leur dynamisme.
Né en Angleterre à la fin du XIXe siècle, le concept avant-gardiste de cité-jardin renvoie à une volonté de changer la gestion
du développement urbain et la conception de l’habitat. La croissance de la cité est contrôlée et les principes de base de
l’hygiène sont introduits et respectés (qualité de l’air et de l’eau, lumière…). Les cités-jardins du Bassin Minier sont le produit
de la synthèse de la vision humaniste de Howard et des thèses paternalistes et productivistes des compagnies minières.
L’aménagement des cités-jardins est conçu par des cabinets
d’architectes. Elles associent confort et esthétisme, tout en
mettant en valeur la faible densité des constructions et leur
qualité paysagère.
C’est le Français Benoît-Levy qui propose la réalisation
de cités-jardins « industrielles » aux dirigeants des
Compagnies de Charbonnages.
Les Compagnies de Béthune et de Dourges sont les plus
réceptives à cette nouvelle manière de concevoir l’habitat
ouvrier. Les premières cités conçues sur ce modèle
apparaissent au début du XXe siècle, puis elles se multiplient
dans l’entre-deux-guerres. Caractérisées par des formes
urbaines et architecturales particulièrement riches, elles
peuvent comprendre jusqu’à 1000 logements.
Le développement de ces cités continue à se faire
indépendamment des villes. De véritables enclaves
foncières sont ainsi créées : les mineurs sont ainsi
maintenus à proximité de la fosse et à l’écart de la vie
publique.
Cité des alouettes, Bully-les-Mines
© Philippe Frutier, ALTIMAGE
L’architecture de la maison est particulièrement ornée car elle permet d’identifier la compagnie minière (frises de
briques en polychromie, toitures à quatre pans débordant des pignons et des façades, utilisation du béton ou des pierres de
meulière…).
30
Les cités-jardins construites par la Compagnie de
Dourges se distinguent essentiellement par la
forme courbe des voies. Elles se caractérisent
également par une densité plus faible, avec
quinze à vingt logements à l'hectare, un
positionnement plus varié des maisons sur la
parcelle, une importance plus grande donnée au
jardin, à l’environnement paysager et au confort,
à l'extérieur comme à l'intérieur du logement.
Résidence du Parc, Méricourt
© Mission Bassin Minier
Les logements modernes
Cité 11 de Grenay - Compagnies des Mines de
Béthune
© Mission Bassin Minier
La Seconde Guerre mondiale provoque d’importantes destructions et les travailleurs immigrés arrivent en masse pour
participer à la remise en service de l’outil de production et à la relance de l’économie nationale (la guerre du charbon).
Le statut du mineur adopté en 1945 unifie la corporation sous un seul et même règlement, valant du galibot à l’ingénieur. Il
stipule que le mineur et sa femme sont des « ayants-droit » auxquels les Houillères doivent le logement et le chauffage
gratuits : le mineur peut en bénéficier pendant sa retraite et les veuves de mineurs bénéficient d’un logement à vie.
En outre, les dix-huit compagnies minières sont nationalisées en mai 1946 et regroupées en une entité : les Houillères du
Bassin Nord-Pas de Calais (HBNPDC). Cette situation modifie profondément la politique du logement. Elle entraîne une
banalisation de la construction : les décisions sont centralisées, les logements sont identiques sur tout le territoire et l’identité
urbaine des communes minières, issues de la fragmentation du territoire en compagnies indépendantes, disparaît.
Pour pallier le manque de logements, de nouvelles formes d’habitat émergent, sous l’influence du
fonctionnalisme et de la rationalisation de la construction. Edifiées pour l’essentiel entre 1946 et 1970, elles sont en
général implantées sur des terrains résiduels, entre la route et la voie ferrée, ou dans des angles habituellement
inexploitables.
Dans un premier temps, l’urgence de la reconstruction, doublée par la nécessité
d’accueillir de nouveaux travailleurs, incite les Houillères à construire des
baraquements en bois, autrefois destinés aux prisonniers de guerre. Ils sont
prioritairement destinés à loger les nouveaux immigrés, arrivés en masse.
Puis, le procédé Camus est adopté par les Houillères en 1954. Directement
issu des principes énoncés dans la Charte d’Athènes, il porte le nom de l’ingénieur
qui l’a mis au point.
31
Camus hauts, Angres
© CAUE 62
Des panneaux de béton, standardisés et préfabriqués en usine, sont assemblés sur le chantier à l’aide de grues : les
logements peuvent ainsi être bâtis en moins de quinze jours.
Les camus hauts sont construits dès 1954, selon un procédé industriel : ils sont formés de deux niveaux habitables, bâtis
au-dessus d’un garage.
Les camus bas apparaissent à partir de 1959 ; de plain pied, ils comprennent un séjour, ainsi que deux ou trois chambres.
Ils disposent de toits-terrasses et de fenêtres en métal. Ils sont destinés à accueillir principalement des pensionnés ou des
petites familles.
Ce type de logement est fonctionnel et moderne.
La question de la préservation et de la mise en valeur de ces édifices en tant
que patrimoine architectural se pose de manière particulière. Contrairement au
reste du parc minier, qui acquiert progressivement une reconnaissance
patrimoniale, les Camus souffrent encore de leur image de préfabriqué et de
leur faible résistance dans le temps.
Ils n’en restent pas moins les témoins de l’avant-gardisme dont a fait
preuve le Bassin Minier Nord-Pas de Calais pour la construction de
logements ouvriers.
La mise en valeur architecturale et urbaine des Camus pourra se faire en
acceptant et en assumant leur esthétique moderniste. Outre les améliorations
nécessaires liées au confort, cette mise en valeur passe par une
transformation de leur image.
Résidence d’Artois, Sallaumines
© Mission Bassin Minier
De petits logements d’une surface de 30 à 40m², dits « type 100 »,
ainsi que des logements plus grands dits « types 230 », sont
également bâtis. Ils sont destinés en priorité aux mineurs retraités et aux veuves de mineurs. Ces constructions sont
épurées et dépourvues d’ornementation.
La SOGINORPA, Société unique de gestion immobilière de l’habitat minier gère encore aujourd’hui 25 000 logements sur la
Communaupole. La part de l’habitat minier par rapport au total des foyers par commune reste conséquent : 65 % à Grenay,
53 % à Noyelles-sous-Lens, 43 % à Mazingarbe, 41 % à Sallaumines, 28 % à Lens et 27 % à Liévin.
32
Les équipements collectifs associés aux cités
A la fin du XIXe siècle, les Compagnies des Mines font construire des
équipements collectifs associés aux cités, qui sont de plus en plus
isolés par rapport à l’espace urbain et aux villes des environs :
églises, écoles, hôpitaux, dispensaires, stades ou encore bâtiments
destinés aux œuvres sociales.
La construction de ces équipements se généralise au début du
XXe siècle, permettant le développement dans les cités d’activités
collectives, de loisirs ou d’agrément. Répondant au souci de prendre
en charge la vie des mineurs au quotidien, elle est également le fruit
des revendications sociales et des conflits syndicaux.
La cité des Alouettes à Bully-les-Mines, la cité des Provinces ou cité
du 11 à Grenay, dont l’extension a été causée par le creusement du
puits du 11, ou encore les cités Saint-Théodore et Saint-Edouard à
Lens, comptent parmi les plus représentatives.
Ecole de la Cité des Provinces, Lens
© Communaupole de Lens-Liévin
Les équipements construits sont d’abord des équipements socioéducatifs, comme des écoles, avec des groupes scolaires pour les
garçons et d’autres pour les filles, ainsi que des écoles maternelles
pour les enfants dès 4 ans, des centres de formation, ou des écoles
ménagères pour les jeunes filles.
Des équipements de loisirs sont également bâtis, comme des
salles des fêtes destinées à accueillir des événements ou des fêtes
ponctuelles, des centres culturels, ou encore des écoles de musique.
Les équipements sportifs se multiplient, avec la construction de
salles de sport, de piscines, de stades…
Le Stade Bollaert de Lens a été construit à l’initiative du président de
la Compagnie des Mines de Lens en 1931.
Ecole de la Cité des Provinces, Lens
© Communaupole de Lens-Liévin
33
Les compagnies font aussi construire des lieux de culte : le territoire compte encore de nos jours seize églises bâties
par les compagnies des mines (cf page 45).
Les équipements sanitaires et médicaux sont aussi nombreux : trois hôpitaux, des cliniques (Clinique des
marronniers à Liévin), deux dispensaires, des maternités ou encore des pharmacies.
Enfin, les Compagnies construisent des sièges administratifs, appelés « Grands Bureaux ».
Ces constructions sont également destinées à manifester leur prestige et leur puissance. Edifiées à Liévin, Mazingarbe, Bullyles-Mines ou encore Lens, elles sont toutes détruites lors de la Première Guerre mondiale et reconstruites dans les années 20.
Par sa diversité et son ampleur, l’habitat minier illustre les évolutions qui se sont succédées dans l’histoire de
l’exploitation minière et dans la vie des hommes qui y ont participé.
34
2.1.2. L’héritage de la Première Guerre mondiale
L’importance du patrimoine de mémoire
Le territoire de la Communauté d’Agglomération de Lens-Liévin recèle des sites et des monuments
rappelant les grands conflits qui ont bouleversé la France et le monde au cours du XXe siècle, et plus
particulièrement la Première Guerre mondiale. Elle a laissé son empreinte sur le territoire, qui constitue
désormais un haut lieu de la mémoire de la guerre.
La carte placée en annexe 4 présente les sites les plus emblématiques dans ce domaine.
Les cimetières militaires
Trente-trois cimetières militaires rappellent les combats sanglants de la Première Guerre mondiale et
perpétuent le souvenir des milliers de soldats morts au combat.
Ils représentent toutes les nationalités des combattants, avec vingt-huit cimetières pour les armées du
Commonwealth, quatre pour les Allemands (dont celui de Lens ou repose Paul Mauck, l’un des plus
jeunes soldats engagés, tué à l’age de 14 ans) et un pour les Français, à Notre-Dame de Lorette,
Cimetière militaire
© Communaupole de Lens-Liévin
qui constitue la première nécropole nationale.
Les cimetières, mémoriaux et lieux de combat présentent
des caractéristiques différentes suivant le pays qui en est
propriétaire.
Bloomfield, Backer et Loytates, mais ils répondent au
même enjeu : créer des lieux de paix et de recueillement.
Les Britanniques souhaitent maintenir leurs morts au plus
près de l’endroit où ils ont péri, ce qui explique la multitude
de cimetières militaires britanniques.
L’Etat français prend en charge tout le programme
mémoriel de ses soldats : le 25 septembre 1920, il décrète
que tous les soldats morts entre 1914-1918 sont morts
pour la France et auront donc une sépulture perpétuelle.
Par souci économique, le regroupement des corps est
réalisé dans d’immenses nécropoles. Cette caractéristique
française a également un impact psychologique, puisque
ces vastes nécropoles symbolisent l’immensité de la
souffrance de la guerre.
Le Commonwealth War Graves Commission est créé le 10
mai 1917, à l’initiative personnelle de Fabian Ware, pour
assurer l’aménagement et l’entretien des cimetières
britanniques. Ils sont conçus par trois architectes,
Le Volksbund Deutsch Kriegsgraberfursorge, association de
droit privé créé le 16 décembre 1919 par d’anciens
combattants allemands, utilise la mémoire de guerre pour
unifier la nation allemande, sans identification politique et
religieuse des morts. En 1926, le VDK obtient l’autorisation
de revenir en France pour entretenir les cimetières
allemands. Ils se caractérisent par la présence d’arbres et
sont souvent austères.
35
Parmi les nombreux cimetières militaires qui jalonnent le
territoire de la Communauté d’Agglomération, le Sucrery
Cemetery d’Ablain-Saint-Nazaire, situé sur l’emplacement
de l’ancienne sucrerie de Souchez, abrite 384 tombes de
soldats britanniques.
Le Bois-Noulette Cemetery, à Aix-Noulette, contient 131
tombes de soldats du Commonwealth. Le Communal
Cemetery d’Aix-Noulette regroupe les sépultures de 1251
soldats, dont 502 Français, 492 Canadiens et 257
Britanniques.
Le Loos British Cemetery abrite les tombes de 2848 soldats
décédés
lors
de
la
Première
Guerre
mondiale,
majoritairement durant la bataille de Loos.
A Pont-à-Vendin, le cimetière militaire allemand contient les
sépultures de 779 soldats allemands, ainsi que de
nombreux militaires français morts au combat lors de la
Première et de la Seconde Guerre mondiales et des
victimes civiles de ces combats.
Pour saluer le courage des populations locales, vingt-cinq
communes ont été décorées de la Croix de guerre, Lens a
reçu la Légion d’Honneur, Souchez a été citée au Journal
Officiel, Loos-en-Gohelle et Mazingarbe ont été citées à
l’ordre de l’armée.
36
Les grands sites de la mémoire de guerre
Deux sites se distinguent parmi les lieux de mémoire de la Première Guerre mondiale
sur le territoire.
Le site de la Colline de Notre-Dame de Lorette
(Propriété de l’État, Ministère de la Défense)
La colline de Notre-Dame-de-Lorette, située à Ablain-Saint-Nazaire, abrite un cimetière
national de 13 hectares. Il s’agit de la principale nécropole française, dédiée aux
morts de la bataille de Lorette, qui dura d’octobre 1914 à octobre 1915 et fit près de
100 000 morts et presque autant de blessés.
Le cimetière national a été aménagé de 1920 à 1925, par le regroupement des corps
exhumés en Artois et en Flandre.
Le site regroupe près de 20 000 tombes individuelles ; sept ossuaires contiennent les
restes de près de 23 000 soldats inconnus. Une partie du cimetière est réservée aux
soldats musulmans.
La tour lanterne, haute de 52 mètres, symbolise la flamme du souvenir. Son rayon
lumineux est visible à sept kilomètres à la ronde. A l’intérieur, la chapelle ardente
surplombe une crypte abritant 33 cercueils, dont ceux de soldats inconnus de la
Seconde Guerre mondiale, des cendres de déportés morts dans les camps de
concentration, ainsi qu’un soldat inconnu d’Indochine et un autre d’Algérie. Sous la dalle
reposent les corps de plus de 6000 soldats.
Basilique de Notre-Dame de Lorette
© Office de Tourisme Artois-Gohelle
La basilique aux allures romano-byzantines
est l’œuvre de l’architecte Cordonnier. Son
armature est en ciment et son parement est
en pierre de Givet reconstituée. Elle est longue
de 46 mètres et large de 14 mètres ; son
transept mesure 30 mètres. Les vitraux,
réalisés par Ch. Lorin et H. Payne, retracent
l’histoire militaire et religieuse du pays et
rendent hommage aux nations alliées. A
l’intérieur de la chapelle se trouvent les
statues de Notre-Dame de Lorette et de
37
Tour lanterne
© Communaupole de Lens-Liévin
Monseigneur Julien, évêque d’Arras. La surveillance et l’accueil du site sont assurés par l’association des Gardes d’honneur de
Notre-Dame de Lorette qui regroupe 3 100 personnes. Ces bénévoles se relaient pour assurer une présence permanente sur
le site et guider les visiteurs.
Le parc et le mémorial commémoratifs du Canada à Vimy
Le Parc et le Mémorial commémoratifs du Canada à Vimy constituent le plus important monument canadien d’Europe.
La côte 140, site des plus âpres combats entre les forces canadiennes et allemandes, a été concédée par le gouvernement
français au Canada en 1922, pour marquer sa reconnaissance permanente aux 66 000 jeunes Canadiens ayant péri sur le sol
français. Le gouvernement canadien a aménagé un parc et un mémorial sur ce site de 110 hectares.
Conçu par l’architecte W. Seymourd Allward à partir de 1925, le monument est dévoilé au public en 1936. Deux colonnes de
35 mètres de haut, issues d’un bloc de pierre de Dalmatie de 2400 mètres, ont été érigées. Deux groupes de personnages
sont sculptés au bas des marches, représentant la sympathie des Canadiens pour les victimes. Au-dessus de chaque groupe
se trouvent des canons drapés de branches de laurier et d’olivier. Les deux éperons jumeaux représentent les nations
canadienne et française, symbolisées par une feuille d’érable et une fleur de lys. Ils sont surmontés par des sculptures
allégoriques symbolisant la Justice, la Paix, la Vérité, la Connaissance, la Vaillance et la Sympathie. Entre ces deux éperons,
l’esprit du sacrifice transmet le flambeau à ses compagnons.
Le socle du monument porte l’inscription suivante : « A la vaillance de ses fils pendant la Grande Guerre, et en mémoire de
ses 66 000 morts, le peuple canadien a élevé ce monument ».
En contrebas, la statue d’une jeune femme dominant la plaine représente le deuil de la nation canadienne.
Les noms de 11 285 soldats canadiens manquants à l’appel et présumés morts en France ont été gravés sur les parois du
monument.
Le monument commémoratif de Vimy
© Communaupole de Lens-Liévin
Tranchées, Vimy
© Communaupole
de Lens-Liévin
38
Tombes de soldats canadiens, portant la feuille d’érable
symbolisant le Canada
© Communaupole de Lens-Liévin
Dans le parc, 11 285 arbres, majoritairement des pins noirs, ont été plantés.
Une partie des tranchées datant de la Première Guerre mondiale a été conservée afin de
montrer aux visiteurs la proximité des lignes de front ennemies. Un réseau de tunnels a
également été préservé.
Ce site reçoit chaque année près de 500 000 visiteurs.
Le 9 avril 2007, il a accueilli une délégation internationale à l’occasion du 90ème anniversaire de
la bataille de Vimy.
L'architecture civile de la première reconstruction et le patrimoine Art Déco
Après les destructions causées par la guerre, l’Etat souhaite que les villes
remodèlent leur paysage urbain en suivant les normes modernes en matière
d’assainissement, de sécurité, de circulation et d’esthétisme. La loi Cornudet de 1919
impose à toutes les villes de plus de 10 000 habitants de se doter d’un plan d’alignement,
d’embellissement et d’extension.
Ainsi, le centre-ville de Lens est réaménagé à partir de 1921. Tous les monuments sont alors
mis en perspective par des dégagements. Le quartier, dont la configuration avait peu évolué
depuis l’époque médiévale (seuls les remparts avaient disparu), change radicalement d’aspect.
La place et les rues sont considérablement élargies. Les façades font l’objet d’une attention
toute particulière, notamment grâce à l’implication des commerçants : l’esthétisme et le décor
sont soignés et marqués par les mouvements architecturaux de l’époque, comme l’Art Déco.
La simplicité, la géométrie et la cohérence structurelle sont recherchées. Les formes sont
épurées. Les courbes, présentes dans les premières années du mouvement, tendent ensuite à
disparaître au profit de l’angle droit. Le béton armé devient d’utilisation courante.
L’esthétique se veut sobre, économe et rationnelle. Elle se distingue par un mélange subtil de
rigueur (dans la façade ou les matériaux) et d’exotisme (pour les motifs stylisés). Les façades
sont animées par le simple relief de jeux de plans et de pans coupés (bow-window, pilastres,
balcons), par quelques motifs en cartouches ou en frises basés sur une interprétation
géométrique des formes de la nature, renforcés par des couleurs éclatantes et contrastées, ou
encore par des panneaux de mosaïques.
39
Façade d’un immeuble situé au
9 rue du Havre, à Lens
De nombreux édifices bâtis sur le territoire de la Communauté d’Agglomération de
Lens-Liévin se caractérisent par leur style Art Déco : les immeubles du centre-ville, la
gare, ou l’ornementation des Grands Bureaux des Mines de Lens, sont caractéristiques de ce
mouvement.
La gare de Lens, bâtie en 1926, est l’œuvre de l’architecte Urbain Cassan, chef du service
bâtiments de la Compagnie des chemins de fer du Nord, et de l’ingénieur Forestier. De style
Art Déco, elle a remplacé la première gare de Lens, mise en service au milieu du XIXe siècle et
détruite au cours de la Première Guerre mondiale. Elle est inscrite depuis 1984.
Construite sur un terrain minier, la gare est conçue pour résister aux affaissements du soussol. Onze compartiments en béton armé non jointifs, complétés par des chambres bâties dans
les fondations pour manœuvrer des vérins hydrauliques, permettent de compenser les
éventuels mouvements de terrain. L’ensemble est long de 86 mètres.
La tour de l’horloge culmine à 23 mètres de haut, à l’une des extrémités du bâtiment.
La forme de la gare de Lens rappelle celle d’une locomotive, la tour représentant la cheminée.
La partie centrale de la gare abrite un grand hall. Elle est couverte par une voûte garnie de
pavés de verre, qui confère une grande luminosité à l’espace intérieur. Une frise en
mosaïque de grès cérame a été réalisée par Auguste Labouret. Elle évoque des thèmes liés
à l’exploitation ferroviaire et à celle du charbon. Les grilles des portes ont été exécutées par le
ferronnier d’art Edgar Brandt, d’après les dessins de l’architecte Urbain Cassant.
Vues de la gare de Lens
© Communaupole de Lens-Liévin
Les Grands Bureaux des Mines de Lens ont été reconstruits de
juillet 1928 à décembre 1930 par le génie civil de Lens, pour le
compte de la Société des Mines de Lens. De style Art Déco, cette
construction marque la fin de la reconstruction du Bassin Minier,
après les désastres engendrés par la Première Guerre Mondiale.
Elle était destinée à symboliser la puissance retrouvée de la Société
des Mines de Lens.
Faculté Jean Perrin, anciens Grands Bureaux des Mines de Lens
© Communaupole de Lens-Liévin
40
Le bâtiment fait près de 8800 m². La façade de 81 mètres est scandée par trois pignons de 38 mètres de hauteur. Le style
régionaliste prédominant est considéré comme un modèle, qui se développe grâce à l’architecte lillois Louis-Marie Cordonnier.
Celui-ci utilisait des matériaux de la région, comme la brique de Douvrin, pour réaliser ses constructions. A l’intérieur, le style
est plus inspiré des années folles, avec une décoration en stuc géométrisée au niveau des colonnes. De chaque côté du hall,
deux salles identiques servaient autrefois de salle de bal. A l’étage (bureau du directeur, salle à manger, fumoir) le mobilier
de Louis Majorelle a aujourd’hui disparu. Les cheminées en marbre, le vitrail, le parquet et les ferronneries d’art également
remarquables sont conservés. La grande salle à manger est ornée d’une peinture de l’artiste régional Tellier, représentant
une fosse en pleine activité.
Le parc à la française de trois hectares qui entoure le bâtiment a été réalisé par le paysagiste Duchêne.
Ce bâtiment servait de bureaux administratifs pour la gestion de trente puits de mines. Appartenant désormais à l’Université
d’Artois, il abrite l’UFR de sciences Jean Perrin et ses 1300 étudiants.
La Maison Syndicale représente un lieu crucial pour le souvenir des luttes
ouvrières menées par les mineurs du Pas-de-Calais. Construite grâce à une
souscription financière lancée auprès des mineurs, principalement des 30 000
adhérents au syndicat des mineurs du Pas-de-Calais, elle est inaugurée en octobre
1911.
Un monument est érigé dans la cour intérieure du bâtiment à la mémoire de
Casimir Beugnet, qui fut délégué mineur à la fosse n°2 des Mines de Béthune, à
Oignies ; trésorier du syndicat des mineurs du Pas-de-Calais, il fut chargé de
collecter les fonds nécessaires à la construction de la Maison syndicale et du suivi
du projet.
Totalement détruite au cours de la Première Guerre mondiale, elle est ensuite
reconstruite au même endroit et selon des plans identiques. Inaugurée en 1926,
elle comprend une salle de spectacle, un jardin Art Déco, des bureaux et des salles
de réunion. La façade principale est surmontée d'un fronton représentant un mineur
au travail. Elle reste longtemps le siège du syndicat des mineurs et du journal La
Tribune des Mineurs.
Façade de la Maison syndicale
© Communaupole de Lens-Liévin
Depuis la fin de la période minière, la Maison Syndicale a évolué. Elle s’est progressivement transformée en un lieu de
mémoire, de culture et de recherches. Appartenant aujourd’hui à la Communauté d’Agglomération de Lens-Liévin, elle est
animée par l’association Mémoires et Cultures, qui y organise des expositions, des conférences et des colloques sur l’histoire
sociale.
Ce bâtiment a été inscrit partiellement en 1996. A ce jour, il subsiste 2 maisons Syndicales en France (Lens et Montceaules-Mines).
41
De nombreux édifices publics (mairies et hôtels de ville) ont été bâtis lors de la reconstruction, principalement dans les
communes rurales fortement touchées par la guerre, comme Ablain-Saint-Nazaire, Carency, Vimy, Givenchy ou Souchez.
Plusieurs mairies sont concernées : elles associent alors d’autres fonctions institutionnelles, en abritant la plupart du temps
une école.
Ces bâtiments sont représentatifs d’une époque et d’un style architectural. Leur taille est souvent imposante par rapport à
celle des villages. En outre, les Maires ont voulu rivaliser avec les compagnies minières en terme d’architecture.
Ablain-Saint-Nazaire :
complexe école-mairie avant et après la guerre
42
2.1.3. Les édifices religieux
Le patrimoine religieux issu du XVe au XVIIIe siècle a été anéanti entre 1914 et 1918. Le territoire de la Communauté
d’Agglomération de Lens-Liévin compte de nos jours 47 églises, toutes partiellement ou intégralement reconstruites au cours
des années 1920, soit à l’identique, soit selon des principes modernes.
La carte placée en annexe 5 présente l’ensemble du patrimoine religieux de la communauté d’Agglomération.
L’église Saint-Nazaire est située au pied
de la colline de Notre-Dame de Lorette.
Edifiée vers 1505, elle est détruite par les
armées françaises en 1915. Ses ruines sont
conservées en l’état et témoignent de
l’ampleur des combats. Elle est classée au
titre des monuments historiques.
Eglise Saint-Nazaire
© Communaupole de Lens-Liévin
Cérémonie de glorification des morts sur la colline de NotreDame de Lorette, après la Première Guerre mondiale
Reconstruite en 1875, l’église Saint-Martin de Bouvigny-Boyeffles conserve un
clocher du XVe siècle et une cloche de 1786. Les vitraux sont modernes et la voûte est
en bois. Le chœur abrite La mise au tombeau, un tableau primitif flamand du XVIe
siècle.
Le presbytère de Bouvigny-Boyeffles, d’allure gothique, fut construit par l’architecte
Grigny en 1772, dans le style des maisons hollandaises à pignons.
Eglise Saint-Martin de Bouvigny-Boyeffles
© Communaupole de Lens-Liévin
De style baroque, l’église de Servins date de 1786. Plus ancien, son clocher remonte à
1691. La flèche hexagonale du XVe siècle, surmontant la tour, et la croix en grès piqué
de 1759, située dans le cimetière, sont remarquables.
43
L’église de Villers-au-Bois fut construite par les Espagnols au XVe siècle,
puis détruite et rebâtie en 1811. Elle possède une dalle funéraire de grès du
XIIIe siècle et une cloche de bronze datant de 1777.
L’église-halle Saint-Germain, à Aix-Noulette, fut construite entre 1532 et
1551 par Gilles d’Aix dit de Lens, richissime chevalier et puissant gouverneur
de Béthune, qui fut aussi l’architecte du beffroi d’Arras.
Suite aux bombardements de 1917, l’église est reconstruite. L’architecte des
Monuments Historiques fait alors exécuter des voûtes d’ogive dans un chœur
jusqu’alors roman. La sacristie conserve son décor de la seconde moitié du
XVIIe siècle.
Cette église est ornée de vitraux conçus par Louis Léglise et réalisés par HenriMarcel Magne entre 1925 et 1931.
Eglise de Villers-au-Bois
© Communaupole de Lens-Liévin
Eglise d’Aix-Noulette
© Communaupole de Lens-Liévin
L’église Saint-Léger de Lens érigée à la fin du XVIIIe siècle est détruite lors d’un
bombardement, en 1916. Elle est reconstruite à l'identique en 1926 (y compris son décor et
son mobilier).
Le maître-autel est en bois ; le marbre de l’époque de Louis XVI provient de la collégiale NotreDame de Lens, tout comme la statue de la Vierge placée dans la chapelle dédiée aux morts de
la Grande Guerre. Trois des quatre statues de l’ancienne église, qui représentaient la Prudence,
la Force, la Tempérance et la Justice, ont été sorties des décombres et réinstallées dans le
chœur.
Eglise Saint-Léger de Lens
© Communaupole de Lens-Liévin
44
La chapelle Hannedouche, à Servins, a été bâtie en 1681. Son architecture extérieure se caractérise par une porte cintrée
à bossages et pilastres, un pignon trilobé à volutes, une voûte d’origine et un chevet à trois pans. Un cadran solaire a été
placé au-dessus de la porte.
La chapelle Jonglez de Ligne, à Souchez, a été construite en 1876 sous l’impulsion de la famille
Jonglez de Ligne, elle fut détruite pendant la guerre de 1914-1918, puis reconstruite dans le même
style en 1928. Restaurée par la municipalité en 1997, elle fait partie des plus belles chapelles de la
région.
Parmi ces constructions, l’église Saint-Edouard a été édifiée en 1924 dans la cité 12 des mines de
Lens, sur les plans de l’architecte Louis-Marie Cordonnier. Son nom évoque Edouard Bollaert, agent
général des Mines de Lens. Elle est située au cœur d’un ensemble comprenant notamment les
anciens groupes et jardins scolaires, ainsi que les maisons des enseignants.
Chapelle Jonglez de Ligne
© Communaupole de Lens-Liévin
L’église Saint-Louis est érigée dans la Cité du Maroc, à Grenay.
L’église Saint-Amé de Liévin est la première église bâtie par la Société des Mines de
Lens. Son nom rappelle Amé Tilloy, l’un des fondateurs de la société. Ses plans ont
été réalisés par Leclercq, architecte des Mines de Lens.
L’église Saint-Théodore, dans la cité 9 des mines de Lens, fut conçue en 1910 par
Jean-Baptiste Cordonnier, pour desservir cette cité. Son nom est un hommage à
Théodore Barrois, vice-président et président de la Société des Mines de Lens de
1898 à 1918. Son aspect évoque l’architecture scandinave. Détruite lors de la
Première Guerre mondiale, elle fut reconstruite à
l’identique par Louis-Marie Cordonnier, fils du premier
architecte, à proximité immédiate du carreau de fosse.
L’église d’Ablain-Saint-Nazaire, batie au cours des années
20 utilise le béton armé (procédé dû à François
Hennebique, né dans la commune voisine de NeuvilleSaint-Vaast). Le même procédé est employé pour la
reconstruction de l’église de Vimy.
Eglise Saint-Théodore
© Communaupole de Lens-Liévin
Eglise de la reconstruction
45
2.1.4. Le patrimoine rural et industriel hors minier
14 communes sont dites rurales, mais nombreuses sont celles même urbaines à avoir
conservé les traces d’un passé rural.
Le patrimoine rural comprend des éléments de l’habitat rural traditionnel, caractérisé par les
pignons de pierres présentant des appareillages en briques, des éléments de l’habitat typique
des ouvriers agricoles, mais aussi des fermes à cour fermée, des granges ouvrant sur rue par
des porches ou de grandes portes charretières, ou encore des bâtiments liés aux activités
artisanales.
Ferme artésienne à Aix-Noulette
© Communaupole de Lens-Liévin
Le territoire comporte également d’anciennes brasseries du XIXe siècle ou du début du XXe siècle.
L’activité des brasseries ayant progressivement cessé à partir des années 1960-1970, ce patrimoine est désormais à l’état
d’abandon. Il a fait l’objet d’un inventaire et d’une publication. Certains édifices ont été qualifiés de remarquables, mais ne
bénéficient pas d’une protection monument historique. Ils sont situés à Aix-Noulette, Avion, Bénifontaine, BouvignyBoyeffles, Loos-en-Gohelle, Méricourt et Pont-à-Vendin. Ils associent confort et esthétisme.
Deux brasseries implantées dans des sites modernes, à Aix-Noulette et à Bénifontaine, connaissent une activité économique
en plein essor. Elles produisent des bières traditionnelles reconnues au niveau national, (Médaille d’Or au salon de
l’Agriculture en 2006).
46
2.1.5. Les caractéristiques paysagères du territoire
Vu du ciel, le territoire de la Communauté
d’Agglomération est très vert. Il dispose en effet
d’un patrimoine naturel et paysager d’envergure, avec
des parcs et des jardins, ainsi que des secteurs naturels
protégés, dont l’intérêt est officiellement reconnu.
A ce jour sont recensés 49 espaces verts de plus d’un
hectare, répartis sur 25 communes. La plupart de ces
espaces sont issus des 1300 hectares de friches
présents sur le territoire.
La carte placée en annexe 6 présente les sites naturels
de la Communaupole.
Les bois abritent une faune et une flore très riches.
Ainsi, le bois de Carieul, à Souchez, s’étend sur près de
neuf hectares. Il comprend une zone boisée
relativement humide et marquée par des trous d'obus,
une prairie, un petit étang et un cours d'eau (la
Souchez), dont une dérivation alimente l'étang.
Le territoire de la communauté d’agglomération vu du ciel
© Communaupole de Lens-Liévin
Parmi les jardins de la Communauté d’Agglomération,
ceux des Grands Bureaux des Mines de Lens, datant de
1928, ont été retenus dans le pré-inventaire des jardins remarquables effectué en 1989 sous l’égide du ministère de la
culture et de la communication. Il s’étend sur une terrasse en terre-plein.
A Souchez, le jardin du cimetière militaire de Lorette, de la première moitié du XXe siècle, dispose d’une terrasse en terreplein, d’un monument et d’un phare. Il a également été retenu dans le pré-inventaire des jardins remarquables de 1989.
Le parc Mercier, désormais propriété de la commune de Mazingarbe est le plus ancien des parcs de la Communaupole, il date
des années 1870.
Le parc des Glissoires, situé sur le territoire de Lens et d’Avion, date de 1974.
Le parc des Cytises, aujourd’hui propriété de la Communaupole, s’étend sur 15 hectares.
Quant au parc du Mémorial canadien de Vimy, il constitue un lieu de mémoire exceptionnel de la Première Guerre mondiale.
47
2.2. Un patrimoine immatériel très présent
La Communauté d’Agglomération dispose d’une richesse sociale et culturelle forte, liée en grande partie à la culture minière.
Ce passé industriel prégnant a contribué en grande partie à forger l’identité du territoire. La mémoire minière
complète, enrichit et permet de comprendre pleinement les traces tangibles laissées sur le territoire par l’exploitation
industrielle.
2.2.1. Luttes sociales et syndicalisme
Le travail constitue une valeur majeure, dans les modes de
production comme dans les modes de vie, qui a soudé la
communauté des mineurs.
Les conditions de travail à la mine sont très pénibles. Les mineurs
descendent à des profondeurs importantes, restent courbés ou couchés la
plupart du temps dans l’obscurité, dans une atmosphère chaude, et
manquent d’air. Ils subissent des rhumatismes et des maladies
respiratoires. Les accidents sont fréquents : effondrements ou affaissement
de galeries, coups de poussière, explosions dues au gaz…
La nature spécifique de ce travail fait émerger une identité
collective forte, basée sur le partage d’un métier difficile et sur la
nécessaire solidarité entre les mineurs.
L’identité individuelle est aussi marquée par les conditions de travail. Elles requièrent habileté manuelle, technicité, courage,
ténacité, endurance et résistance à la souffrance physique. Au sein de la communauté minière, ces qualités constituent des
critères d’évaluation. Le travail réalisé est un moyen de positionnement social.
Cette identité collective est renforcée par le partage d’un même mode de vie, lié au
contrôle social mis en place par les Compagnies minières. Celles-ci les prenaient en charge
tout au long de leur vie et en tout lieu (mine, habitat, jardin, commerces, lieux de
distraction, et vacances à partir du milieu des années 1930), déterminant jusqu’au choix de
comportement des mineurs. La vie quotidienne des mineurs et celle de leur famille étaient
déterminées par leur travail, dans lequel les rapports hiérarchiques étaient très forts.
Le regroupement des mineurs au sein des cités favorise également la création d’un
sentiment de solidarité et d’appartenance à un groupe spécifique : celui de la communauté
minière. Les habitants, notamment les personnes venues de Silésie (germano-polonais), se
reconnaissent avant tout dans leur cité.
Un train de berlines dans une mine, au
XIXe siècle
48
Les églises des cités minières étaient sous l’emprise des Compagnies des Mines, qui payaient et logeaient les prêtres. Elles
souhaitaient les utiliser pour moraliser les mineurs et influer sur leur mode de vie. Conscients de cette situation, les mineurs
sont devenus méfiants vis-à-vis de l’église et ont développé des comportements anti-cléricaux, accentuant les tensions
sociales. Les mineurs ont aussi investi les mairies et les lieux de pouvoir, par l’élection de délégués mineurs à la fosse et celle
de conseillers municipaux à la mairie. Celle-ci était souvent le cadre de réunions et de l’organisation de luttes minières.
Progressivement, les mineurs manifestent leur volonté de prendre part à la maîtrise de l’espace minier.
Avec la création d’un véritable esprit de corps et d’une identité collective, les actions se multiplient. La classe
ouvrière se constitue en tant que groupe social, doté d’une conscience de classe et cherche à influer sur son
destin. La progression du militantisme social et politique s’accompagne de l’organisation de grands mouvements de grèves,
dès la fin du XIXe siècle. On pourra retenir les principales grèves suivantes.
- Grèves de 1906, suite à la catastrophe de 1906 qui sont à l’origine de la construction en 1911 de la maison
Syndicale (page 38).
- Grèves de 1936 qui accordent 2 semaines de congés payés au mineur.
- Grèves de 1941 contre l’occupant allemande qui marque l’un des premiers grands mouvement de résistance en
France.
- Grèves de 1948 contre les accords Matignon.
- Grèves de 1963, dernier grand mouvement de grève contre les accords Lacoste relatifs à la fermeture
programmée des mines.
Une représentation syndicale est imposée sur les lieux de travail. Des avancées sont réalisées dans les domaines du travail et
de la protection sociale, avec l’amélioration des conditions de travail et de la rémunération, la reconnaissance d’un statut
professionnel, mais aussi des maladies professionnelles, inclues pour la première fois dans les statuts du mineur en 1945.
De nombreuses personnes s’investissent dans les luttes sociales et le mouvement syndical, laissant leur trace
dans l’histoire du territoire et dans la mémoire de la population.
Parmi celles-ci, Emile Basly (1854-1928) a inspiré Emile Zola lors de la rédaction de Germinal.
Né en 1854 à Valenciennes, il travaille dès l’âge de douze ans en qualité de galibot, puis d’hercheur
(aide-ouvrier chargeant le wagon dans les berlines) à la compagnie des mines d’Anzin à Denain.
Renvoyé à la suite d’une grève en 1880, il devient cafetier. Il est nommé secrétaire du syndicat des
mineurs en 1883. Elu député de Paris en 1885, puis député du Pas-de-Calais en 1891. Il s’installe à
Lens en 1889 et en devient le premier magistrat en 1900 jusqu’à son décès le 11 février 1928. Emile
Basly a contribué au développement de la ville de Lens, devenue capitale minière. Une statue a été
érigée pour lui rendre hommage et le boulevard principal du centre-ville porte son nom.
Emile Basly
© Archives municipales de
Lens
49
Benoît Broutchoux (1879-1944), mineur anarchosyndicaliste, s’investit dans les luttes syndicales dès la fin
du XIXe siècle. En 1902, alors qu’il travaille dans le bassin
minier de Lens, il s’implique dans « Le jeune syndicat » et
devient rédacteur du journal Le réveil syndical, puis de
L’action syndicale. Après la catastrophe minière du 10 mars
1906 dite de Courrières, il participe à la marche de 2000
grévistes vers la mairie de Lens et est arrêté. Une fois
libéré de prison, il participe notamment au congrès
anarchiste d’Amsterdam en 1907 et aux congrès de la CGT
en 1912 et en 1921. Il prend une part active aux grèves du
Front Populaire en 1936 et rédige plusieurs ouvrages sur
l’anarchisme.
Arthur Lamendin (1852-1920) représente l’une des
grandes figures du syndicalisme minier. Il crée en 1882 à
Lens la première chambre syndicale des mineurs. Il est
maire de Liévin de 1905 à 1912 et député de 1892 à 1919.
Ce passé social et syndical fort est un élément important
du patrimoine immatériel du bassin minier et de la
communauté d’agglomération. Par l’intensité de certaines
pratiques culturelles et la persistance de liens sociaux, la
population de l’ancien Bassin Minier et de la Communauté
d’Agglomération de Lens-Liévin reste attachée à cette
terre, à un mode de vie, à une société empreinte de
valeurs fortes qu’il est important de réinvestir dans le
processus de renouveau mis en œuvre sur le territoire.
2.2.2. La mixité culturelle
Au cours de la période d’exploitation industrielle, des
personnes de près de trente nationalités différentes
travaillent ensemble et cohabitent sur le territoire.
Elles ont conservé et transmis leurs us et coutumes, et les
ont fait connaître aux autres.
L’intégration de ces populations a parfois été difficile, mais
elle a profondément influé sur la culture et la mémoire
minière. Elle s’est réalisée de façon progressive, par le biais
de l’action syndicale, des associations et des mariages
mixtes.
Les vagues d’immigration les plus fortes ont concerné les
Belges, les Polonais, les Italiens, les Algériens et les
Marocains.
De nos jours, la population du Bassin Minier est encore,
pour beaucoup, originaire de pays étrangers.
La mixité culturelle exceptionnelle rencontrée sur le
territoire a considérablement enrichi la culture du
Bassin Minier.
La gastronomie et de nombreux éléments de la vie
quotidienne sont empreints de ces différentes cultures.
50
2.2.3. Le développement de pratiques de sociabilité spécifiques
Des pratiques de sociabilité spécifiques se sont développées à l’époque de l’exploitation minière et restent très présente.
• Parmi les lieux de vie des mineurs et de leur famille, la rue constitue un espace de loisirs, de détente et de rencontre.
L’estaminet, le cabaret ou le café, sont des espaces de sociabilité plus forts. Permettant le repos et la distraction, ils
favorisent aussi les discussions et les échanges d’idées.
• Le patois, ou le chtimi, lie les mineurs et leur famille. Il provient du picard et de la langue française et possède de
nombreuses variantes.
Il n’est pas propre au Bassin Minier, mais les mineurs ont développé un langage particulier lié à leur métier, pour désigner
outils ou activités.
Ainsi, le mot « terril » n’est utilisé que dans le Bassin Minier du Nord-Pas de Calais ; ailleurs, le mot « crassier » est
employé. Un morceau de charbon est désigné comme une « gaillette ». Une « bowette » est une galerie. Les brassages
ethniques ont enrichi le langage.
• De nombreuses harmonies sont créées : elles pouvaient concerner plusieurs
fosses, mais il en existait souvent une pour chaque puits de mine, chacune
disposant d’un uniforme et d’un blason. Des défilés et des compétitions étaient
organisés. Les orchestres polonais étaient très célèbres, certains existent toujours
aujourd’hui.
• Le jardinage et l’élevage sont aussi appréciés des mineurs. Leurs parcelles et
jardins, représentant des espaces de liberté, bien que contrôlés et objets
d’amendes, sont parfaitement entretenus.
• La colombophilie rassemble les coulonneux, les colombophiles en patois. Les
mineurs construisaient des volières et organisaient des compétitions. La tradition
colombophile est toujours forte dans la région : le Nord-Pas de Calais compte 14
000 coulonneux. Ils élèvent des pigeons, puis les font concourir. Les concours de
vitesse connaissent un grand succès et font l’objet de paris. Les combats de coqs
sont aussi appréciés des mineurs. Ils se tenaient souvent dans des gallodromes,
près des estaminets.
Une fanfare, à Wingles, dans les années 1930
• Les jeux traditionnels étaient très appréciés, comme les javelots, la cholette ou
© Photothèque Centre Historique Minier du Nord/Pasde-Calais, Lewarde
le billon. Avec 150 jeux traditionnels répertoriés, le Nord-Pas de Calais a su
conserver son patrimoine ludique du passé. Ces jeux rencontrent toujours un
grand succès. Ils répondent au besoin d’authenticité exprimé par la population et sont l’expression d’un patrimoine
partagé et d’une culture commune. Pratiqués dans un esprit joyeux et convivial, ils sont souvent associés à un cadre
traditionnel, faisant référence à la culture régionale, comme le café ou l’estaminet. Certains de ces jeux sont les lancers
(billard, quille, billon, crosse), les tirs (fléchettes, arc, arbalète, javelot, carabine) et les jeux d’animaux (coqs, pigeons,
grenouilles).
51
•
•
Le sport est fortement encouragé par les Compagnies. Les mineurs
pratiquent le football, la gymnastique (sokols : société de gymnastique
polonaise), le tir à l’arc, la boxe (Georges Carpentier) ou le cyclisme. Ils se
mesurent ainsi aux autres et s’expriment individuellement.
Sous l’impulsion de Félix Bollaert, président de la Compagnie des mines de
Lens, celle-ci crée son premier club de football, le Racing Club de Lens, en
1906, alors que ce sport apparaît à peine dans la région.
Félix Bollaert relance alors le développement des structures sportives,
musicales et militaires. Il encourage les initiatives destinées à améliorer le
bien-être des mineurs. Lors d’une période de crise économique, il fait
construire un stade par 180 mineurs, évitant ainsi leur licenciement.
Inauguré en 1932, ce stade devient le terrain officiel du RCL en 1934 et
porte le nom de Félix Bollaert depuis 1936. Propriété des Houillères jusqu’en
1973, il est ensuite acquis par la ville de Lens. De nos jours, le stade permet
à plus de 41 000 supporters et amateurs de football d’assister à un match
assis.
Le RCL a fêté ses 100 ans au cours de l’année 2006, il possède à son actif un
titre de champion de France D1, trois titres de champion de France D2, 2
coupes de la Ligue, une coupe Intertoto et près de 80 rencontres
européennes.
81 sections de supporters font briller les couleurs sang et or jusqu’au sud de
l’hexagone et à l’étranger, la plus importante le « 12 lensois », fondée en
1926 compte près de 7 000 adhérents.
Outre des matchs de football, ce stade accueillait en septembre 2007 trois
matchs de la Coupe du Monde de rugby.
Les fêtes annuelles ou les fêtes des Saints patrons étaient très
appréciées par les mineurs, comme la Sainte Barbe, le 4 décembre : les
mineurs disposaient pour l’occasion d’un jour de congé.
Les fêtes populaires et autres carnavals sont traditionnels dans la région
Nord-Pas de Calais. A Lens, 300 fêtes, expositions et animations
traditionnelles (bals populaires, ducasses, concerts, concours divers…) sont
organisées chaque année.
Les harmonies municipales, issues de l’activité minière, ne perdent pas leur
vitalité et font aujourd’hui l’objet d’un regain d’intérêt de la part de la
jeunesse.
52
Supporters du RC Lens au stade Bollaert
© Office de Tourisme Artois-Gohelle
Les traditions festivalières évoluent et de nouvelles fêtes émergent en fonction de l’actualité du territoire. Par exemple, à
Givenchy-en-Gohelle, la confrérie du vignoble a été créée le 26 novembre 1999, à la suite des premières vendanges. La
récolte et la vinification fournissent depuis quelques années l’occasion d’organiser des fêtes, permettant le rapprochement
de la population et une meilleure connaissance de la vie associative.
•
Les géants :
Plusieurs villes du territoire possèdent leur géant, tout comme un grand nombre de villes du Nord-Pas de Calais. Parmi les
quelques 300 géants construits dans la région, les plus connus au sein de la Communauté d’Agglomération sont Tintin
Pourette et Phrasie à Liévin, Nenesse l’pequeu à Wingles, ou encore Ch’Meneu à Lens.
Exhibés au cours de grandes manifestations et de fêtes locales, ils constituent des éléments cruciaux pour l’identité de la
population, qui y est très attachée.
Jeannot à Lens
53
Ch’meneu à Lens
54
3.1. Les équipements culturels
3.1.1. Les équipements et structures actuellement implantés sur le territoire
La Communauté d’Agglomération dispose d’un ensemble
dense et varié d’équipements culturels, révélateur de son
activité et de son dynamisme dans l’ensemble des
domaines artistiques et culturels: théâtre, danse, musique,
cinéma, arts plastiques…
L’annexe 7 contient une carte des équipements culturels
implantés sur le territoire du SCOT de Lens-Hénin, ainsi
qu’une présentation des principaux équipements implantés
sur le territoire de la Communaupole.
Parmi
ces
équipements,
certains
affichent
une
programmation pluridisciplinaire. Il s’agit principalement
des centres culturels, dont la Maison de l’Art et de la
Communication à Sallaumines, l’Espace François Mitterrand
à Bully-les-Mines, le Colisée à Lens, le Centre d’Animations
Culturelles Albert Camus à Lens, l’Espace Ronny Coutteure
à Grenay ou l’espace culturel Léon Delfosse à BillyMontigny.
Particulièrement actives, certaines structures constituent
des équipements structurants sur le territoire :
Culture Commune – Scène nationale du Bassin Minier
Nord-Pas de Calais :
Implantée à Loos-en-Gohelle, sur la Base du 11/19, elle a
été créée en 1990 sous la forme d’une association
intercommunale de développement artistique et culturel.
Elle regroupe 32 communes du Bassin Minier, dont 24 de la
Communaupole
et
travaille
également
avec
une
quarantaine de communes du Bassin Minier. Elle permet la
mutualisation des moyens techniques et professionnels,
structurant une offre culturelle et artistique de qualité, et
aspire à agir dans une dynamique de partenariat local et
régional, mais aussi national et international.
Plusieurs artistes ont leur siège social sur le site de Culture
Commune : la compagnie Un loup pour l'homme (cirque),
les Mains Bleues et la compagnie Viesàvies (théâtre).
Les nombreux artistes en résidence sont accueillis dans la
Fabrique Théâtrale, située dans l’ancienne salle des pendus.
Ces lieux deviennent alors des sources d'inspiration. La
Fabrique théâtrale, comprenant 3 salles de répétitions, est
dédiée à la recherche, à la création artistique et à la
formation. Elle comporte un centre de ressources sur
l’histoire de la mine et de la mémoire vivante, ouvert au
public.
Cette structure pluridisciplinaire développe une démarche
de création artistique liée au patrimoine et à la collecte de
la mémoire minière. Elle mène près de 200 actions par
saison (créations, coproductions, résidences d’artistes,
développement de la formation artistique avec des ateliers
de pratique, cours, stages, formations, diffusion de
spectacles, sensibilisation et élargissement des publics…).
Des rendez-vous avec le public (étapes de création,
présentations d’atelier, cartes blanches à des artistes ou à
des formations artistiques…) sont organisées de façon
régulière, deux ou trois fois par mois. Près de 70 ateliers de
pratique artistique ont aussi été mis en place.
Des visites de la Fabrique Théâtrale et du site du 11/19
sont réservées au public scolaire. Des cahiers pédagogiques
consacrés à la Fabrique théâtrale et au 11/19 ont été édités
et divers outils pédagogiques ont été créés.
55
En 2006, plus de 19 000 personnes ont participé ou assisté
à des événements impulsés par Culture Commune et plus
de 2000 personnes aux ateliers et aux actions de formation
artistique.
Droit de Cité :
Créée en 1991, cette association intercommunale de
développement culturel est basée à Harnes et rassemble
17 communes, dont 7 de la Communaupole. Elle vise à
conjuguer
projet
culturel
local
et
coopération
intercommunale.
Ses actions s’articulent autour de 3 objectifs : l’aide à la
création et la diffusion des spectacles, la formation et la
sensibilisation des publics, la confrontation des pratiques
amateurs et professionnelles. Droit de Cité intervient en
partenariat avec ses communes adhérentes dans les
domaines suivants : théâtre, danse, musique, livre,
écriture et lecture, photographie. Elle accueille également
des compagnies en résidence.
Halle, l'Espace Culture Multimédia, l’école de danse Isadora
Duncan, l’école de musique Arthur Honegger, une salle de
spectacles, des espaces d'expression artistique (arts
plastiques et théâtre) et une galerie d'expositions.
La gestion et l’animation de l’établissement sont assurées
par le service culturel municipal. Ses objectifs sont de faire
de la MAC un lieu de création, de recherche et de
confrontation avec toutes les formes de la culture : il s’agit
d’encourager les activités culturelles et artistiques, en
associant les diverses catégories sociales à l’action
culturelle entreprise à Sallaumines et dans la région, de
favoriser la rencontre entre tous les types de création et la
population de la cité dans un souci de décentralisation.
Le centre culturel Arc en Ciel, à Liévin :
Il dispose de 3 salles Art & Essai, dont une classée jeune
public. Elle accueille "Lycéens au cinéma" et coordonne
"Ecole
et
cinéma"
dans
le
département.
Une
programmatrice, une médiatrice jeune public et un
opérateur l'animent. Une forte sensibilisation à l'image est
développée avec un atelier équipé et réservé à cet effet.
La Maison de l’Art et de la Communication (MAC) :
Créée en 1992, la MAC regroupe à Sallaumines, dans un
même ensemble architectural, la médiathèque Adam de la
3.1.2. Des équipements répartis sur le territoire et couvrant l’ensemble des formes artistiques
Le territoire dispose d’un bon taux d’équipement,
particulièrement pour les structures de proximité :
écoles de musique, bibliothèques, centres socioculturels ou
culturels…
Un tiers des communes dispose d’une salle équipée pour
les spectacles. La répartition géographique des
équipements culturels est liée à la densité
démographique des communes sur lesquelles ils sont
implantés. Elles sont concentrées dans la zone centrale du
territoire (Grands sites, Cœur urbain et Ville renouvelée).
La plupart sont récentes et de bonne qualité. Presque
toutes les communes du territoire sont dotées d’une salle
non spécialisée, comme une salle polyvalente ou une salle
des fêtes .
Les salles d’exposition sont essentiellement implantées
dans les centres culturels, comme à Sallaumines ou à
Liévin, ou dans les bibliothèques. Les espaces multimédia
se retrouvent souvent au sein des médiathèques (Avion,
Lens et Sallaumines…).
Dans le reste du territoire, composé majoritairement de
petites villes, un potentiel culturel existe. Le secteur des
56
collines de l’Artois, plus rural, avec une majorité de
communes de moins de 1 000 habitants, dispose de peu
d’équipements. Mais les communes les moins dotées ne
sont pas très éloignées des pôles mieux équipés. Elles sont
nombreuses à développer des activités dans des lieux non
spécialisés.
Les structures strictement bénévoles sont rares et se
rencontrent plutôt dans la sphère patrimoniale.
d’âge des publics concernés. Les pratiques artistiques
amateurs sont aussi encouragées. Le renforcement du lien
social, le développement qualitatif et quantitatif des
publics, sont recherchés par ce biais.
Environ 27 500 personnes sont inscrites dans une
bibliothèque et près de 1 800 élèves fréquentent les écoles
de musique du territoire. Les différents lieux de diffusion
totalisent près de 96 000 entrées par an pour leurs
spectacles et expositions (plus de 7 000 à la MAC de
Sallaumines, 10 000 au Centre Arc-en-Ciel de Liévin,
15 000 à l’Espace Ronny Coutteure de Grenay, 31 000 au
Colisée de Lens…).
Le profil des personnes fréquentant le plus les équipements
culturels semble être déterminé par leur capital culturel. La
localisation de l’équipement, la proposition pédagogique et
l’offre d’enseignement artistique, la programmation et les
actions de médiation ou d’animation, constituent aussi des
facteurs importants, déterminant souvent les tranches
3.1.3. Un effort soutenu en matière de construction d’équipements
Depuis une quinzaine d’années, de nombreux équipements
culturels ont été construits sur le territoire de la
Communauté d’Agglomération de Lens-Liévin. Seules les
trois plus petites communes rurales, Acheville, Bénifontaine
et Gouy-Servins, ne disposent d’aucun équipement à
vocation culturelle. Plusieurs équipements sont en projet et
vont venir enrichir la vie culturelle au sein de la
Communauté d’Agglomération.
repose sur différents pôles :
professionnel (organisation de
pédagogique.
accueil et découverte,
séminaires), entreprise,
D’autre part, la Communauté d’Agglomération prévoit à
Souchez la création d’un centre d’interprétation des
conflits de la Première Guerre mondiale en Artois et
de la construction européenne. Dans le cadre de ce
projet, les sites de mémoire de Vimy et de Notre-Dame-deLorette bénéficieront d’une liaison paysagère et culturelle.
Outre le Louvre-Lens, une Académie des Métiers de la
Bande Dessinée pourrait être créée à Bénifontaine, où
sont implantés le studio 56, filiale des éditions Albert René,
qui ont l’usage exclusif de l’encrage et de la coloration des
albums « Astérix ». Le concept d’aménagement retenu
La commune de Liévin envisage la création d’un écomusée
situé au cœur d’une cité minière préservée, à Saint-Amé.
57
3.2. Les dynamiques de développement culturel sur le territoire
3.2.1. Les communes et les politiques culturelles municipales
Le développement de l’action culturelle municipale
s’est
opéré
parallèlement
à
la
construction
d’équipements culturels sur le territoire.
Presque toutes les communes du territoire disposent d’un
adjoint à la culture et la plupart ont créé une commission
culture, qui se réunit en moyenne une fois par trimestre.
Les services culturels municipaux sont encore plutôt
restreints mais leur rôle est reconnu. Ils contribuent au
travail en réseau mené par les structures et services
municipaux et établissent des liens avec les milieux socioéducatifs et associatifs, mais aussi avec des partenaires ou
des réseaux extérieurs.
La plupart des communes sont elles-mêmes opératrices,
souvent en partenariat avec une ou plusieurs associations
ou structures, comme Culture Commune.
3.2.2. Les orientations communautaires
La Communaupole de Lens-Liévin ne dispose pas de
la compétence culturelle. Elle intervient toutefois en
termes de soutien financier sur les initiatives et
actions
portées
par
les
communes
et
les
associations.
Le budget consacré à la culture a évolué significativement
depuis la création de la Communaupole et atteint en
moyenne 290 000 € par an depuis 2003. La
Communaupole mène des actions visant à la promotion de
la culture à l’échelle de l’agglomération ou concernant des
interventions d’intérêt communautaire. Elle attribue
notamment des subventions de fonctionnement aux
associations ou centres culturels en complément des
subventions communales, dans le cadre de la promotion de
la culture à l'échelle de son territoire.
socioculturelles,
communes.
menées
pour
la
plupart
par
des
Les communes bénéficient aussi du soutien du Fonds
d’intervention pour la ville (FIV) à hauteur de 50 %
pour la mise en place et le fonctionnement d'ateliers de
pratique artistique, ainsi que d’aides financières pour les
lieux de diffusion. En 2004, la Politique de la ville a
subventionné 21 projets culturels pour près de 190 000 €.
En y ajoutant les activités socioculturelles, ce sont
118 actions qui ont été financées pour un montant total de
580 000 €.
La Communaupole développe depuis 1998 une action dans
le domaine de la sensibilisation à la culture scientifique et
technique. Elle soutient par ailleurs les Projets Educatifs
Territoriaux (PET) des communes et leur volet « Education,
Jeunesse, Parentalité », au sein duquel sont développées
des actions culturelles, en particulier autour de la lecture
pour les enfants en bas âge.
Des aides sont également accordées dans le cadre de
la Politique de la ville. Celle-ci finance par le biais de
subventions un grand nombre d’actions culturelles et
58
3.2.3. Les partenaires du travail en réseau
Certains outils sont mis en place pour renforcer la
dynamique de réseaux.
Outre le travail mené avec Culture Commune et Droit de
Cité, il existe des réseaux extérieurs au territoire.
Ainsi, le Fonds de Participation des Habitants (FPH),
spécificité de la Région Nord-Pas de Calais, vise à
développer la citoyenneté et la dynamisation culturelle des
territoires. Destiné au financement de micro-projets portés
par des habitants ou des groupes d’habitants par une
procédure simplifiée, il permet également de détecter les
besoins et la demande culturelle en suscitant la prise de
parole et en développant la capacité d’initiative autonome
de la population. Le FPH constitue un moyen d’expression
et de valorisation de la culture vivante en soutenant des
associations peu subventionnées et en facilitant la
constitution de groupes informels autour de projets.
Le réseau RAOUL a été créé en 1996. Il s’agissait dans un
premier temps du regroupement de cafés musiques de la
région Nord-Pas de Calais. Il compte désormais une
quinzaine de structures adhérentes : une dizaine sont
situées dans le département du Nord et 6 dans le Pas-deCalais. L’un des principes de fonctionnement du réseau
repose sur la mutualisation par et pour les adhérents des
compétences, de l’information et des publics.
De la suite dans les images est un réseau de 28 salles
généralistes et / ou Art et Essai, réparties sur le territoire
de la région Nord - Pas de Calais. Ces salles se réunissent
pour concevoir et mettre en œuvre des actions éducatives
et citoyennes dans le domaine du cinéma et des images.
Diverses initiatives partenariales ou
intercommunales existent.
Un site pilote consacré à la musique et à la danse a été mis
en place à la faveur du protocole de décentralisation, avec
le cofinancement de la DRAC et de la région Nord-Pas de
Calais ; il réunit Avion, Lens, Liévin et Sallaumines, autour
d'un coordinateur favorisant le développement d’actions
d'animation et de formation en commun.
Le projet des 3L1 rassemble Lens, Liévin, Loos-en-Gohelle
et Culture Commune. Un SICCOM existe entre Loison-sousLens et Pont-à-Vendin. Un projet de contrat ville-lecture
unit Liévin et Loos-en-Gohelle.
Des collaborations s’organisent entre le Centre Arc-en-Ciel
et la Maison de l'Art et de la Communication. Un SIVOM lie
les cantons d'Avion et de Rouvroy, au sein duquel Avion et
Méricourt portent le Festi-jeunes.
L'association La Pomme à tout faire, créée en octobre
1999, vise à favoriser la présence d'œuvres et d'artistes
sur le Bassin Minier du Pas-de-Calais. L'association s'est
constituée à partir de trois lieux de diffusion de la création
contemporaine en arts plastiques du Bassin Minier : la
galerie Arc-en-Ciel à Liévin, la Maison de l'Art et de la
Communication de Sallaumines et l'Espace Lumière
d'Hénin-Beaumont.
30
communes
sont
désormais
adhérentes de l’association. La Pomme à tout faire initie,
accompagne, coordonne et valorise des projets de
développement culturel dans le domaine des arts
plastiques dans le département du Pas-de-Calais
(expositions, résidences d’artistes…). Elle édite des
documents portant sur le territoire de l’ancien Bassin Minier
ou consacrés au travail d’un artiste particulier lors d’une
exposition... Elle favorise l'émergence de projets grâce à
59
ses savoir-faire, son centre de ressources, son réseau
régional et national et ses moyens de communication et de
diffusion de l'information. Elle contribue à renforcer les
projets menés en faveur des arts plastiques par les
collectivités territoriales et les partenaires culturels du
département. Elle agit à différentes échelles : locale
(ateliers en milieu scolaire), départementale (actions de
formation en direction des responsables culturels),
régionale (journée d’information sur le statut de l’artiste
plasticien), nationale (rencontres autour des résidences
d’artistes plasticiens.
3.2.4. Le Louvre-Lens,
élément phare à l’appui des
dispositifs locaux
L’implantation du Louvre à
Lens sur l’ancien carreau de
fosse du 9-9 bis de Lens,
s’inscrit dans un mouvement
général de développement des
activités culturelles sur le
territoire de Lens-Liévin et de
façon plus générale du NordPas de Calais, entamé depuis
de nombreuses années.
Le Louvre-Lens ne sera pas
Perspective intérieure du projet de l’équipe SANAA, lauréate du concours de Maîtrise d’œuvre du Louvre-Lens
une annexe du Louvre, mais le
© SANAA – tous droits réservés
Louvre même, dans toutes ses
composantes et dans toutes ses missions, artistique, sociale et éducative, et la diversité de ses activités.
La volonté n’est pas de réaliser un « petit-Louvre » mais d’inventer un « autre Louvre », plus humain, plus accessible, aux
présentations transversales, c’est-à-dire affranchies des cloisonnements établis au Palais du Louvre par l’histoire de
l’institution et de ses collections et qui fait une place à tous les types de publics.
Les objectifs de fréquentation (500 000 visiteurs par année) sont au diapason de l’ambition du projet. Ils visent à fédérer tous
les publics, notamment celui peu familier des musées et auquel il faudra donner des clés nouvelles pour avoir accès à l’art et
construire une meilleure compréhension de ce qu’est un musée aujourd’hui : ses enjeux de conservation, de valorisation et
de diffusion du patrimoine et son rôle comme facteur de lien social. Cela sera rendu possible entre autres grâce à la
60
médiation qui fera une place particulière à la présence humaine et n’hésitera pas à faire appel aux avancées les plus récentes
en matière de nouvelles technologies d'information et de communication.
Les projets développés par le musée seront conçus et mis en œuvre en cohérence avec l’implantation
géographique, culturelle et sociologique du musée. Il s’insèrera dans un réseau régional déjà dense et structuré.
Le Louvre-Lens devrait attirer environ 500 000 visiteurs par an. A partir du musée, ces visiteurs seront invités à découvrir
l’ensemble du territoire de la Communauté d’Agglomération de Lens-Liévin. Cet
équipement est ainsi appelé à jouer un rôle de dynamiseur pour le développement
local et la définition d’un projet de développement culturel du territoire.
L’implantation du Louvre à Lens aura un impact très fort sur le territoire et
va considérablement développer l’attractivité culturelle et touristique.
L’offre touristique est en cours d’adaptation pour répondre aux besoins et aux
attentes des futurs visiteurs, comme en termes d’organisation de circuits ou de
création de visites consacrées à l’histoire du territoire. Elle sera structurée afin de
rendre le territoire attractif pour le grand public comme pour les entreprises.
Divers événements ont déjà été organisés pour sensibiliser la population locale.
Ainsi, la Route du Louvre est depuis sa première édition en 2006 un événement
Le projet du Louvre – Lens
sportif majeur, organisé autour d’un marathon reliant Lille à Lens. Evènement festif
© SANAA - tous droits réservés
et populaire, qui se veut accessible à tous, il propose de nombreuses animations
tout au long du parcours. Le Musée du Louvre a proposé pour l’édition 2007 des ateliers pour les enfants de Lens et Loos-enGohelle en lien avec la thématique de la course à partir de ses collections. L’école du Louvre propose également depuis fin
2006 et pour trois ans, au Colisée de Lens, des cycles d’initiation à l’art. Au cours de la première saison, 357 personnes se
sont inscrites dont 249 sont issues du territoire de la Communaupole.
Le Louvre-Lens s’inscrit donc au sein d’un projet complet de développement culturel du territoire, passant par
de nombreux autres projets et de nombreuses actions.
3.2.5. Des structures actives dans la sensibilisation au patrimoine et la diffusion de savoirs
La Chaîne des Terrils, association créée en 1989, a reçu
en 1994 un agrément au titre des associations exerçant
leurs activités dans les domaines de la protection de la
nature, de l’environnement et de l’amélioration du cadre de
vie. Elle devient en 2001 Centre Permanent
d’Initiatives pour l’Environnement (CPIE).
Basée sur le site minier du 11/19 à Loos-en-Gohelle, elle a
pour mission de contribuer au développement durable du
Bassin Minier à travers la sensibilisation, la formation,
l’étude et la participation à des projets de développement
local intégrant la préservation et la mise en valeur de
l’environnement.
61
Le CPIE - Chaîne des Terrils travaille en étroite
collaboration avec le ministère de l’Education nationale et
les enseignants. Les thèmes proposés sont notamment les
terrils, la découverte du carreau de fosse du 11/19, la
géologie, la lecture du paysage, la reconversion ou encore
l’habitat minier. Le projet pédagogique doit favoriser la
mise en œuvre de pratiques culturelles créatrices et la
rencontre avec des professionnels du secteur patrimonial et
culturel. Le CPIE travaille essentiellement avec des écoles
locales, mais également régionales ou issues de régions
proches.
Les actions menées par le CPIE – Chaîne des terrils
concernent chaque année près de 22 000 personnes, dont
17 000 à 18 000 enfants.
Basée à la Maison Syndicale des mineurs, à Lens,
l’association Mémoires et Cultures de la région minière
recherche, préserve et valorise la mémoire minière par des
publications, des expositions à la Maison Syndicale ou sur
le territoire, la participation à des commémorations, des
salons ou des colloques. Elle produit des expositions et
accueille des manifestations, comme le Printemps des
Poètes et Lire en Fête.
Mémoire d’Artois est un syndicat mixte, créé en 2001.
Doté de la compétence « mémoire de guerre », il est
composé de la Communaupole de Lens-Liévin et de la
communauté de communes de l’Artois et de la commune de
Thélus. Il couvre une grande partie du territoire concerné
par les combats d’Artois durant la Première Guerre
mondiale. Ce dernier met en place des actions en faveur du
développement touristique et du travail de mémoire,
notamment autour de la Grande Guerre. Il initie des actions
sur le plan du message et des événements historiques. Il
vise à inciter et à donner envie à la population locale de se
réapproprier son patrimoine et son histoire, mais aussi à
transmettre aux visiteurs et aux touristes des éléments
d’interprétation leur permettant de comprendre les
événements qui s’y sont déroulés.
Gauhéria, association d’éducation populaire, recherche et
publie les sources de l’histoire de la Gohelle, toponyme
employé pour désigner la plaine de Lens et correspondant
approximativement aux territoires des communautés
d’agglomération
de
Lens-Liévin
et
Hénin-Carvin.
L’association
réunit
des
bénévoles :
archéologues,
géologues, historiens locaux, universitaires, généalogistes,
professionnels ou amateurs.
La Maison de la Polonité a été créée en 1995, après la
tenue des premières assises de la Polonité à Lille où
s’étaient rendues près de 500 000 personnes. En 1998, lors
de l’année de la Pologne dans le Nord-Pas de Calais, elle
coordonne
et
anime
de
nombreuses
actions
et
manifestations. Devenue, Maison de la Polonia en 2005.
Elle a pour objectif de créer une dynamique de réseau du
tissu associatif franco-polonais et de participer pleinement
au renforcement des partenariats franco-polonais, dans le
cadre des accords existant entre le Nord - Pas de Calais et
la Pologne. Elle propose notamment des cours de langue,
des ateliers d’art populaire, des conférences, des
expositions, des salons, des soirées cinématographiques…
Dans ce but, Mémoire d’Artois a mis en œuvre une étude
de faisabilité et d’opportunité portant sur l’ouverture au
public des souterrains de Loos-en-Gohelle, creusés lors des
batailles de Lens en 1915 par les Britanniques et une étude
de repérage des sites de mémoire dans le cadre d’une
convention tripartite associant Mémoire d’Artois, le CAUE et
le conseil général du Pas-de-Calais qui devrait aboutir à
l’établissement d’un socle de connaissances portant sur la
Première Guerre mondiale, son déroulement et ses
conséquences sur le territoire de Mémoire d’Artois.
62
63
4.1. Les édifices protégés au titre des monuments historiques et du paysage
Quinze monuments situés sur le territoire de la Communauté d’Agglomération de Lens-Liévin bénéficient d’une
protection au titre des monuments historiques, mais la reconnaissance des sites industriels est très limitée.
Quatre monuments sont classés :
- les ruines de l’église d’Ablain-Saint-Nazaire, datant du premier quart du XVIe siècle, ont été
classées en 1908 ;
- l’église Saint-Germain d’Aix-Noulette, du XVe siècle, a été classée en 1920 ;
- la chapelle Hannedouche de Servins, bâtie en 1681, a été classée en 1989 ;
- la croix en pierre du cimetière de Servins, réalisée en 1759, a été classée en 1969.
Neuf monuments sont inscrits :
- la motte féodale d’Aix-Noulette, datant du Moyen Age, a été inscrite en 1980 ;
- la tour-clocher de l’église Saint-Maclou de Bully-les-Mines, datant de 1590, a été inscrite en
1984 ;
- les façades, les toitures et le sol de la cour de la Maison syndicale, ainsi que les façades et
les toitures de l’ancien cinéma Le Cantin, situés dans l’ensemble des bâtiments formant la
Maison syndicale des mineurs de Lens, construits en 1926, ont été inscrits en 1996 ;
- la gare de Lens, bâtie en 1926, a été inscrite en 1984 ;
Chapelle Hannedouche, Servins
- le chevalement du puits n°3 d’une mine de houille de Liévin, dite fosse Amé-Tilloy ou fosse
© Communaupole de Lens-Liévin
Saint-Amé, datant de 1920, a été inscrit en 1992 ;
- un chevalement et un puits d’extraction situés dans les anciens puits numéro 11 ou puits
Pierre Destombes et puits n°19 de Loos-en-Gohelle, du dernier quart du XIXe siècle et du XXe siècle, ont été inscrits en
1992 ;
- la chapelle Saint-Hubert de Mazingarbe, érigée en 1730, a été inscrite en 1977 ;
- la chapelle Saint-Roch à Mazingarbe, bâtie en 1724, a été inscrite en 1977 ;
- la croix de grès de Villers-au-Bois, datant du XVIIe siècle, a été inscrite en 1988.
Un monument est inscrit et classé :
- la nef et le chœur de l’église de Servins, construite aux XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles, ont été inscrits à l’inventaire
supplémentaire des monuments historiques en 1969, et le clocher a été classé en 1969.
64
Un site est classé et inscrit :
- La colline de Notre-Dame de Lorette à Ablain-Saint-Nazaire, est
classée et inscrite en tant que site du patrimoine religieux du XXe
siècle, au titre de la loi de 1930.
Une Zone naturelle d’intérêt écologique, faunistique et
floristique (ZNIEFF) de type 1 a été reconnue :
- le secteur des coteaux d’Ablain-Saint-Nazaire, BouvignyBoyeffles et du Bois de la Haie constitue une ZNIEFF de type 1
de par son intérêt biologique remarquable.
- Le terrils du Pinchonvalles est classé en arrêté de Biotope.
Nécropole de Notre-Dame de Lorette
© histoire de chtis.com
65
4.2. La Trame Verte
La protection et la mise en valeur de l’environnement constituent des enjeux majeurs pour le territoire de l’ancien Bassin
Minier et de la Communaupole de Lens-Liévin. Celle-ci inscrit ses actions et projets dans une démarche de développement
durable et contribue à renforcer la protection et la valorisation des espaces naturels et des espaces dégradés, dans un double
souci de pédagogie environnementale et de développement des loisirs.
La Communauté d’Agglomération s’est lancée dans la mise en œuvre d’une Trame Verte à l’échelle du territoire,
venant s’imbriquer, à une échelle plus vaste, dans la Trame Verte du Bassin Minier, élaborée par la Mission
Bassin Minier.
La Trame Verte dans l’ensemble du Bassin Minier et sur le territoire de la Communaupole de Lens-Liévin
66
La Trame Verte relie entre elles les zones vertes,
naturelles ou de loisirs, situées sur le territoire de la
communauté d'agglomération, créant un véritable
« poumon vert ».
Elle s’appuie sur des zones humides au nord et, plus au
centre, sur l’important potentiel que représentent les
anciennes friches minières requalifiées, constituant de
grands espaces naturels et boisés sur les collines de
l’Artois.
Elle comprend des espaces verts, boisés ou en culture,
pouvant jouer un rôle en matière paysagère, de
préservation des milieux ou de création d’espaces de loisirs.
Les berges, notamment autour du canal de la Deûle et de la
Souchez, sont mises en valeur. Il peut également s’agir
d’anciens sites industriels ou miniers, traités pour
permettre à la nature de s’y épanouir, d’espaces boisés,
d’espaces verts, ou des liaisons vertes le long des rivières
ou des canaux. Ainsi, la requalification d’anciennes friches
minières ou industrielles a permis de constituer des espaces
naturels au cœur du tissu urbain ou périurbain. Par ailleurs,
la nécessité de préserver certains terrils en raison de leurs
caractéristiques en matière de faune et de flore est prise en
compte. Leur valorisation peut notamment passer par la
création de chemins de randonnée. Le programme prévoit
enfin l’aménagement des abords des voies ferrées, en deux
tranches : la dernière s’est achevée en 2000-2001.
La Trame verte intègre le lagunage de Harnes et le parc de
loisirs des Glissoires à Avion, qui comporte des plans d’eau,
des aires de jeux, des espaces boisés, ainsi qu’un belvédère
situé au sommet du terril.
La mise en relation des différents espaces naturels est
facilitée par l’ancien réseau de cavaliers, les chemins de
halage situés le long des canaux de la Deûle et de la
Souchez, mais aussi les haies et fossés longeant les
parcelles agricoles et certains cours d’eau. Ces éléments
contribuent à établir un maillage entre les sites.
L’enjeu de cette Trame Verte est de fournir au
territoire une image renouvelée, d’harmoniser
l’ensemble des zones naturelles ou de loisirs et
d’encourager les continuités entre les différents
espaces verts du territoire.
Des opérations pilotes ont été montées dans le cadre du
Contrat de Plan Etat/Région pour concrétiser la Trame
Verte et des démarches transversales aux territoires ont
été engagées : aménagement de sites ou de pôles de loisirs
et/ou de nature, d’itinéraires de déplacement en mode
doux,… La sensibilisation à de nouvelles méthodes d’action
a été recherchée, notamment pour développer des
pratiques d’entretien des espaces ou de gestion de l’eau
plus respectueuses de l’environnement.
Une maîtrise d’œuvre est engagée pour l’aménagement
hydraulique et paysager des berges de la Souchez, afin de
lutter contre les inondations et l’érosion des sols. Un travail
sur l’aménagement des boucles est mené afin de valoriser
le tissu urbain et les espaces naturels du territoire, avec
notamment la création d’un axe fort de la Trame Verte
régionale : la liaison Bassin Minier - Parc de la Deûle.
L’engagement d’une maîtrise d’œuvre pour l’aménagement
de la boucle 18, permettant de faire le tour du cœur de
l’agglomération, a été validé en conseil communautaire.
67
68
5.1. La diversité de l’offre
L’offre touristique se décompose autour de plusieurs axes :
Le tourisme de mémoire :
Les sites de Notre-Dame-de-Lorette et du Mémorial canadien de Vimy constituent un atout touristique primordial pour
le territoire. Ils attirent tout au long de l’année de nombreux visiteurs, notamment Britanniques, et se révèlent
incontournables pour le développement touristique du territoire. Des relations étroites sont engagées entre les
gestionnaires des sites, l’Office de Tourisme Artois-Gohelle et le Syndicat Mixte mémoire d’ Artois pour renforcer ce
potentiel, assurer la promotion des sites et améliorer les conditions d’accueil des visiteurs (diffusion d’informations,
aide à l’orientation, à l’hébergement et à la restauration…). Un travail partenarial a été engagé à l’occasion des
récentes commémorations (circuits de découverte des champs de bataille et des villes reconstruites).
Le tourisme urbain :
En plein développement, le tourisme urbain s’appuie sur la qualité du patrimoine architectural de la reconstruction et
plus particulièrement sur les patrimoines bâtis Art déco et minier. Les visiteurs se montrent plus curieux vis-à-vis de ce
type de tourisme, notamment suite aux opérations de promotion du territoire menées lors de la Coupe du Monde du
Football en 1998 ou dans le cadre de Lille 2004 - Capitale européenne de la Culture.
Plusieurs facteurs permettent aujourd’hui de commencer à structurer l’offre en fonction de la destination : parmi ceuxci, l’implantation prochaine du Louvre à Lens, sur un ancien site d’exploitation minière, mais aussi les projets de
requalification du centre-ville de Lens, l’intérêt porté au patrimoine de la reconstruction, la reconnaissance et la
préservation des grands ensembles architecturaux et patrimoniaux miniers des villes de Liévin ou de Loos-en Gohelle
et du 11/19.
Le tourisme rural :
Le tourisme rural occupe une place prépondérante dans les actions et les
projets menés par le Service Tourisme et Développement Rural de la
Communaupole.
Cette forme de tourisme a été encouragée par le balisage des circuits de
randonnée pédestres, équestres et VTT. (soit 150 km de circuits), homologués
par la Fédération Française de Randonnée Pédestre.
La carte placée en annexe 10 présente les principaux sentiers de randonnée
créés sur le territoire.
Un circuit de randonnée équestre, « La Chevauchée des Collines de l’Artois »,
chemine sur une quarantaine de kilomètres sur les communes des Collines de
l’Artois, au départ de Gouy-Servins. Des barres d’attaches pour chevaux ont
69
Un territoire favorable au développement du
tourisme rural
© Communaupole de Lens-Liévin
été installées. L’Office de Tourisme Artois-Gohelle a élaboré une plaquette promotionnelle du circuit.
Outre les sentiers balisés par la communauté d’agglomération, le territoire est traversé par le circuit de grande
randonnée « GR 127 - Collines de l’Artois ». D’une longueur totale de 111 kilomètres, ce circuit passe notamment par
Ablain-Saint-Nazaire. D’autres circuits rentrent dans le cadre du Plan départemental des itinéraires de promenades et
de randonnée, mis en place par le conseil général du Pas-de-Calais.
Par ailleurs, le circuit des cœurs ruraux, un circuit de découverte du patrimoine rural, est en cours de réalisation sur le
territoire des Collines de l’Artois. Il relie des éléments du petit patrimoine, mais aussi des ensembles architecturaux
notables, en passant par des routes pittoresques offrant des panoramas remarquables ou des chemins verdoyants. Des
panneaux explicatifs assureront la valorisation des sites sur douze stations. Ils présenteront des photos anciennes, des
données historiques, géographiques et architecturales en français, anglais et néerlandais, ainsi qu’un rappel du circuit.
Ce circuit sera opérationnel dans le courant de l’année 2008.
Le tourisme lié à la culture minière :
Ce type d’offre se base sur l’histoire minière et le patrimoine très riche issu de la période d’exploitation minière :
terrils, chevalements, habitat minier… Divers circuits de visite sont organisés et peuvent encore être développés autour
de ces éléments exceptionnels, témoignage d’un passé toujours prégnant et de la grande aventure humaine qui s’est
déroulée sur le territoire.
Le tourisme sportif et lié à l’événementiel sportif :
Le territoire dispose d’équipements sportifs mythiques. Ainsi, le Stade Bollaert est le cadre d’importants matchs de
football où d’autres compétitions internationales (Coupe du monde de rugby en septembre 2007).
Quant au Stade Couvert régional de Liévin, il bénéficie actuellement d’importants travaux d’agrandissement, engagés
depuis 2006. Ils sont destinés à renforcer la multimodalité du site, pour créer une salle modulable permettant
l’organisation d’événements variés (concert, meeting…). Sa réouverture est prévue pour début 2008. Il continuera à
accueillir principalement des activités sportives, en particulier des compétitions d’athlétisme.
La carte placée en annexe 9 présente les principaux sites touristiques du territoire.
5.2. Le public touristique
Située à proximité de la Belgique, l’Ile-de-France et la Grande-Bretagne, la Communaupole présente une offre culturelle et
patrimoniale conséquente et des centres urbains animés.
Le nouveau site internet de l’Office de Tourisme, www.tourisme-lenslievin.fr, très fréquenté depuis son ouverture en avril
2006, montre l’intérêt que les clientèles du tourisme d’agrément et du tourisme d’affaires portent au territoire.
Les motivations des touristes sont multiples, mais la motivation culturelle se retrouve chez plus du quart des personnes
fréquentant des équipements touristiques.
70
Quatre types d’activités attirent plus particulièrement le public touristique sur le territoire :
- le patrimoine de mémoire est plébiscité notamment par les anglos-saxons.
- le tourisme sportif bénéficie des deux grands pôles particulièrement attractifs cités ci-dessus: le Stade Bollaert, attire
environ 35 000 spectateurs en moyenne par soirée de match.
- de nombreux visiteurs sont aussi attirés sur le territoire par le tourisme vert, notamment en raison de la réhabilitation
des berges de la Deûle et de l’aménagement des chemins de randonnée sur les Collines de l’Artois. En moyenne,
300 000 marcheurs sont dénombrés chaque année.
- le tourisme de découverte économique et industrielle, permettant l’évocation de l’histoire minière, rencontre un grand
succès.
La clientèle touristique de l’agglomération lensoise est essentiellement de type excursionniste : les touristes y font de courts
séjours, souvent de quelques heures uniquement.
5.3. Le parc d’hébergements
La carte placée en annexe 11 présente l’ensemble des lieux d’hébergement et de restauration du territoire.
17 hôtels sont implantés sur le territoire, dont 7 dans une catégorie supérieure ou égale à 2 étoiles. En revanche, il n’existe
pas de structure de confort élevé, de type 4 étoiles. La capacité en chambres est de 490, dont 299 en 2 et 3 étoiles. La
fréquentation hôtelière est principalement liée au tourisme d’affaires en semaine et à l’évènementiel sportif. La capacité
hôtelière est insuffisante, de faible qualité en milieu urbain et représente moins de 3% de la capacité régionale.
Consciente de la nécessité l’hébergement touristique, la Communauté d’Agglomération soutient la création de
lieux d’hébergement et de restauration dans les communes de moins de 5000 habitants. Cette politique s’inscrit dans sa
volonté de valoriser les atouts touristiques propres aux territoires ruraux de la Communauté d’Agglomération. Ces actions ont
permis l’ouverture de plusieurs gîtes, chambres d’hôtes et fermes-auberges
5.4. Des chiffres de fréquentation encourageants
Chaque année, ce sont en moyenne 40 millions de nuitées
qui sont comptabilisées.
En 2002, la région Nord-Pas de Calais a reçu 8,2
millions de touristes (11ème rang national). 4,9 millions
de ces touristes étaient Français, dont 25% de Franciliens.
3,3 millions étaient étrangers, dont 34% de belges, 31%
de Britanniques, 12% d’Allemands et 9% de Néerlandais.
Dans le département du Pas-de-Calais, près de 3,4
millions de séjours touristiques sont effectués
chaque année, soit plus de 17 millions de nuitées.
71
1,4 millions de séjours sont effectués par des étrangers, ce
qui représente 3,6 millions de nuitées, avec une durée
moyenne de 2,6 jours par séjour.
Les Français sont deux millions à séjourner sur le territoire,
représentant ainsi 13,5 millions de nuitées, soit une durée
moyenne de 6,8 jours par séjour.
Le marché se concentre donc sur les séjours courts et cible
souvent une clientèle de proximité.
guidée. 54% des visiteurs de ce site sont britanniques,
28% français et 6% canadiens.
Les deux sites d’accueil de l’Office de Tourisme ArtoisGohelle, à Lens et au Centre Européen de la Paix de
Souchez, reçoivent chaque année près de 10 000
personnes. Ce nombre est appelé à connaître rapidement
une forte progression, notamment en raison de
l’implantation prochaine du Louvre à Lens.
Les équipements touristiques du Nord-Pas de Calais
ont accueilli plus de 14 millions de visiteurs en 2002.
Une hausse de 3,2% du nombre de visiteurs a été
enregistrée par rapport à 2001.
Le Mémorial canadien de Vimy accueille chaque année près
de 700 000 touristes, dont 200 000 suivent la visite
En outre, les premières visites guidées organisées par
l’Office de Tourisme, dont les trois circuits de découverte
du patrimoine (De la Mine au Louvre Lens, Lens - histoires
de façades et le circuit-découverte du Parcours des
Rescapés relatif à la catastrophe dite "de Courrières") ont
été suivis par 1300 personnes en 2006, ce qui représente
une trentaine de groupes.
5.5. L’office de Tourisme Artois-Gohelle
Créé en 1996, dans le contexte de l’organisation de la
Coupe du Monde de Football de 1998, l’office de tourisme
se positionne véritablement comme un outil au service du
développement touristique du territoire depuis la création
de la communauté d’agglomération, en 2000.
cette perspective, il évolue et se développe pour être en
mesure de remplir plusieurs objectifs :
la restructuration et la modernisation des services
d’accueil et d’information, grâce à :
- une réorganisation et une gestion plus professionnelle
des espaces dédiés à l’accueil des visiteurs,
actuellement situés à Lens et au Centre Européen de la
Paix, à Souchez, dans la perspective de l’implantation
d’un nouvel Office de Tourisme intercommunautaire
prévue en 2009, à Lens ;
- la modernisation de la gestion de l’information
touristique et de sa diffusion, en lien avec la création
d’une base de données recensant l’ensemble de l’offre
touristique du territoire et avec la redéfinition du site
internet ( www.tourisme-lenslievin.fr ) ;
- la professionnalisation du personnel d’accueil;
- la requalification de l’espace boutique et des produits
en vente.
Dès 2004, des démarches d’ampleur sont engagées, pour
asseoir le fonctionnement de l’office de tourisme désormais
classé deux étoiles et pour conforter sa stratégie de
développement définie pour les cinq années, sur la base
des enjeux arrêtés par la communauté d’agglomération et
de ses missions propres.
L’Office de Tourisme prend ainsi un nouvel essor. Il
se met au service de tous les publics (résidents de la
Communauté d’Agglomération, mais aussi visiteurs
régionaux, nationaux et étrangers) et se fixe comme
objectif de devenir un Office de Tourisme 3 étoiles. Dans
72
la valorisation et la promotion dans leur diversité des
richesses touristiques du territoire, par :
- la redéfinition du plan de communication et de
promotion, la réalisation de supports éditoriaux ;
- la participation à diverses manifestations et actions de
promotion en France et à l’étranger, en partenariat avec
le CDT (comité départemental du tourisme), le CRT
(comité régional du tourisme) et les réseaux nationaux
de la Fédération nationale des Offices de Tourisme ;
- la création et la commercialisation de circuits
touristiques et patrimoniaux, ainsi que de visites
thématiques ;
- la création d’un observatoire touristique, qui permettra
d’analyser les actions entreprises en concertation avec
le CRT et leurs retombées.
- l’organisation de réunions d’information, de visites de
terrain… avec les professionnels du tourisme,
notamment les gestionnaires de sites ou d’équipements
culturels et sportifs, les hôteliers et les restaurateurs,
les hébergeurs et les acteurs du dynamisme
commercial de l’ensemble des communes de la
Communaupole;
- la mise en place d’une démarche qualité avec ces
professionnels et leur sensibilisation au rôle de l’Office
de Tourisme communautaire en facilitant l’adhésion à
l’association ;
- la sensibilisation des maires au travail et aux missions
de l’Office de Tourisme.
En préfiguration du futur service Pays d’art et d’histoire,
l’Office de Tourisme Artois-Gohelle a organisé, en
collaboration avec la DRAC, une formation destinée à
recruter de futurs guides vacataires. Après l’obtention du
label, seules les personnes agréées pourront guider les
circuits de visite créés par le territoire.
la sensibilisation et la fédération des acteurs du
tourisme implantés sur le territoire communautaire,
en assurant :
73
74
6.1. Une implication forte de la Communaupole
La Communauté d'Agglomération de Lens-Liévin s’implique dans l’organisation de divers événements et manifestations à
vocation culturelle, patrimoniale et touristique.
A l’échelle extra-communautaire, elle a notamment participé à la mise en place des Rendez-Vous Cavaliers dans le cadre
de Lille 2004, capitale européenne de la culture. Organisée dans le cadre des Beffrois de la culture, l’exposition Rodin a connu
un grand succès.
A l’échelle communautaire, elle participe chaque année aux Journées du patrimoine, à la Fête de la science et à une foire
commerciale. Ainsi, Les Journées du patrimoine sont organisées à l’initiative de la Communaupole dans une commune
candidate. Elle succède ainsi depuis 2000 à la Journée du patrimoine de pays et à la fête intercommunale. Un thème est
retenu pour mettre en valeur le patrimoine notamment immatériel. Ont été mis à l’honneur ces dernières années : le Ch’ti,
les traditions équestres, les jeux anciens… Cette fête champêtre rassemble chaque année jusqu’à 5000 personnes.
6.2. Les circuits touristiques et circuits de découverte du territoire
6.2.1. Circuit de découverte du patrimoine de la ville de Lens « Lens, histoires de façades »
Ce circuit pédestre met en valeur les évolutions urbanistiques et architecturales de la
ville de Lens. La présentation et l’observation des façades permettent de retracer les
mouvements architecturaux qui se sont succédés depuis la reconstruction jusqu’à nos
jours. Le circuit permet aussi de découvrir les procédés de rénovation des façades et
les figures historiques de Lens.
Ce circuit s’étend sur près de deux kilomètres et s’effectue en deux heures. Il
propose d’admirer notamment la gare de Lens, l’hôtel de ville, l’église Saint-Léger, le
tribunal, des écoles, la maison syndicale, les Grands Bureaux, ainsi que de nombreux
édifices et maisons remarquables.
Il s’adresse évidemment au public touristique, mais plus particulièrement aux Lensois
et aux habitants des environs. Il doit contribuer à changer le regard qu’ils portent sur
leur territoire et à leur faire prendre conscience de la nécessité de préserver et de
Immeubles du centre-ville de Lens
mettre en valeur le patrimoine local. Ce circuit a été réalisé par l’Office de Tourisme,
en collaboration avec le Service Tourisme de la Communaupole et le Service Urbanisme de la ville de Lens, ainsi qu’avec le
partenariat scientifique du CAUE du Pas-de-Calais et de la DRAC Nord-Pas de Calais. Les premières visites ont été organisées
durant l’été 2006. Les visites du centre-ville de Lens sont proposées aux groupes constitués depuis septembre 2006.
75
6.2.2. Circuit « De la Mine au Louvre-Lens »
Ce circuit a été créé pour répondre à la demande d’informations concernant le site
d’implantation du futur Louvre-Lens. De nombreuses personnes souhaitaient mieux connaître la
localisation du site, son histoire et le contenu du projet.
L’Office de Tourisme Artois-Gohelle a décidé d’élargir ce thème en évoquant le passé minier du
territoire et ses éléments patrimoniaux majeurs. Outre le site d’implantation du futur Louvre
(l’ancienne fosse 9/9 bis de Lens), différents sites sont présentés : Grands Bureaux de Lens,
Maison Syndicale, Stade Bollaert, cimetière anglais de Loos-en-Gohelle, cités minières, terrils et
base du 11/19, chevalement Saint-Amé de Liévin… Leur évolution et la reconversion du territoire
sont ainsi mises en valeur.
Ce circuit a été créé par l’Office de Tourisme, avec le concours du CPIE-Chaîne des terrils, du
Service Tourisme de la Communaupole, de la Mission Bassin Minier et de la DRAC Nord-Pas de
Calais. D’une durée d’environ deux heures trente, il est effectué en bus et permet la découverte
du territoire et de ses principaux sites.
La mise en place de ce circuit a conduit à redonner du sens aux éléments patrimoniaux du
territoire et à changer le regard des habitants sur ces éléments. Il visait aussi à sensibiliser les
visiteurs et les habitants au projet du Louvre-Lens et à faire connaître le territoire et ses atouts
par une population régionale ou même extra-régionale, intéressée par le projet.
Inauguré, puis proposé au grand public en septembre 2005, il rencontre un vif succès. Il est
programmé régulièrement pour un public d’individuels (un dimanche par mois) et est proposé
aux groupes constitués à leur convenance depuis septembre 2006.
6.2.3. Circuit de découverte de la catastrophe de Courrières - Parcours des Rescapés
La catastrophe dite « de Courrières » survient le 10 mars 1906, lorsqu’un coup de grisou provoque la mort de 1099 mineurs
aux alentours de Lens. Dix-neuf jours plus tard, treize rescapés parviennent à remonter à la surface et un ultime survivant
est retrouvé 27 jours après le désastre.
Le Parcours des Rescapés est un site d’interprétation, permettant de suivre le parcours emprunté par les
survivants, au travers de témoignages de rescapés et de documents iconographiques. La maîtrise d’ouvrage a été
assurée par la Communaupole.
Depuis son ouverture au public, la visite commenté du site est proposée par l’Office de Tourisme Artois-Gohelle.
76
Long d’un peu plus d’un kilomètre, il a été inauguré le 10 mars 2006, pour commémorer le centième anniversaire de la
Catastrophe de Courrières. Les premières visites ont eu lieu durant l’été 2006. Il est proposé aux groupes constitués depuis
septembre 2006.
Il débute au Silo de Méricourt, mémorial de la Catastrophe de 1906. Il s’achève au
puits 2 de Billy-Montigny.
Les aménagements paysagers et scénographiques qui ont été réalisés
répondent à l’objectif de préservation de la mémoire historique et sociale, tout en
s’inscrivant dans la volonté de valorisation paysagère du site. La nécropole abritant
les corps de près de trois cents victimes non identifiées a fait l’objet d’un
aménagement paysager, dans le but de rendre cet espace harmonieux.
Un parcours piétonnier d’interprétation est jalonné de 21 lames d’acier, de hauteur
variable qui retracent le quotidien des rescapés durant leur parcours pour revoir le
jour, ainsi que de grands éléments de la vie des mineurs. Quatre espaces
didactiques, présentant les syndicalistes, les Unes des journaux de l’époque, les
Parcours des Rescapés
dessins satiriques et les mineurs rescapés. Une table d’orientation situe le site dans
© Communaupole de Lens-Liévin
son environnement.
Enfin, à l’issue du parcours, la place des rescapés comporte en son centre une œuvre d’art intitulée « Vers le jour », de
l’artiste Pierre Bourquin. Les visiteurs peuvent y entrer, appréhender les matériaux utilisés, observer le puits de lumière, puis
ressortir dans l’axe du puits de la fosse 2 où sont sortis les 13 rescapés.
6.2.4. Les circuits créés récemment ou en projet
Un circuit de découverte des sites de mémoire a été
mis en œuvre à l’occasion du 90ème anniversaire de la
Bataille de Vimy (9 avril 1917).Reliant les 4 principaux
sites de mémoire des Collines de l’Artois (Notre-Dame-deLorette, Vimy, La Targette et Mont-Saint-Eloi), il permet
aux touristes de découvrir l’ampleur des combats qui ont
eu lieux sur ces sites stratégiques. Ce circuit est proposé
par l’Office de Tourisme, en collaboration avec le syndicat
mixte Mémoires d’Artois.
l’Office de Tourisme,. en collaboration avec le syndicat
mixte Mémoires d’Artois.
Un circuit des cœurs ruraux est en cours de réalisation
sur les Collines de l’Artois. Ce circuit d’une quarantaine de
kilomètres mettra en valeur les richesses architecturales,
historiques et paysagères de ces espaces.
Fruit du travail de partenariat entre la Communaupole,
l’Office de Tourisme et la Maison de la Mémoire de Liévin
élabore un circuit touristique sur la ville de Liévin. Un
travail de recensement du patrimoine de Liévin a été
effectué pour le préparer et des axes de mise en tourisme
ont été proposés.
Un circuit « diversité des cimetières militaires »
également mis en œuvre à l’occasion du 90ème anniversaire
de la Bataille de Vimy, est proposé depuis avril 2007 par
77
6.3. Les actions et manifestations développées par Mémoire d’Artois
Mémoire d’Artois organise régulièrement des visites guidées de lieux. Elle propose également des randonnées et des
promenades littéraires, ainsi que des conférences et des lectures de textes.
Une randonnée pédestre autour de Notre-dame de Lorette est programmée trois fois par an depuis 2003. Elle vise à
évoquer le patrimoine et l’histoire par le biais de la littérature. Le parcours de 6 kilomètres est ainsi jalonné d’étapes, pendant
lesquelles un comédien professionnel lit des extraits d’ouvrages d’écrivains combattants, tels que Genevoix, Barbusse,
Dorgelès ou Cendrars.
Une randonnée VTT est organisée sur les Collines d’Artois. Elle évoque les combats qui y ont fait rage à travers un parcours
de 40 kilomètres. Un guide-conférencier accompagne le groupe et transmet des éléments historiques concernant les grands
sites du territoire, de Lorette à Vimy. Le lien entre le Bassin Minier et les crêtes est alors très largement mis en exergue et
permet de comprendre les enjeux des batailles d’Artois.
Pour permettre à la population d’aller plus loin dans sa connaissance de
la Première Guerre mondiale en Artois et afin de proposer un autre
regard sur cette période, Mémoire d’Artois monte chaque année une
nouvelle manifestation.
Aux mois de novembre et décembre 2004, une création des Belles
Lurettes autour d’une lecture musicale de lettres de poilus a été
associée à une conférence sur les combats d’Artois. Durant l’hiver
2005-2006, Mémoire d’Artois a monté une lecture publique du récit de
Jean Galtier-Boissière, Un hiver à Souchez, retraçant sa vie de
combattant dans le secteur de Souchez durant l’hiver 1915-1916. Cette
lecture réunissait un comédien professionnel et un trio de musiciens.
Cette manifestation a obtenu le concours financier du comité régional du
tourisme du Nord - Pas de Calais.
Une représentation des Belles Lurettes
© Mémoire d’Artois, D. CRASNAULT (Belles Lurettes)
6.4. Les autres actions majeures à l’initiative des communes et des structures associatives
- A Harnes, un CLEA généraliste s'était développé durant trois
ans, assorti d’une année de préfiguration. Un travail en
commun avait été mené avec les services municipaux. Le
partenariat avec l’Education nationale avait donné entière
satisfaction. Si ce dispositif n’a désormais plus d’existence
réelle, la volonté de poursuivre ce type d’actions est forte. Un
accord-cadre est en cours d’élaboration : il reprend les actions
Plusieurs communes et structures s’investissent dans le
domaine de l’éducation à l’art et à la culture :
- La Maison de la Polonia organise depuis trois ans des ateliers
d’art populaire avec les grandes sections de maternelle et les
écoles primaires.
78
possibles et exploitables et, à terme, le service Culture de la
mairie s’impliquera dans le projet. La commune axe ses efforts
sur la mise en scène et la valorisation du patrimoine. Elle
souhaite mieux faire connaître le patrimoine du territoire au
public jeune. Harnes compte en effet plusieurs musées et
diverses structures culturelles, notamment une bibliothèque et
un centre culturel. Des actions portent sur l’animation de
l’histoire des quartiers. Un travail sur la déportation est mené
chaque année avec le public scolaire. Un projet est aussi
développé avec le centre de l’immigration. Ces actions ne
ciblent pas uniquement le public jeune, mais il constitue
cependant une priorité.
personnages imaginés autour des terrils. Cet opéra a connu un
grand succès et le personnage imaginé par les enfants,
« Zouzouille », a même été approprié par la population. Créé
pour être ponctuel, l’opéra a en fait été repris par d’autres
élèves. Les premiers élèves à l’avoir interprété, qui ont grandi,
forment désormais les plus jeunes. En outre, la médiathèque
dispose d’un fonds de manuscrits contemporains qui pourrait
être utilisé pour mener des actions destinées au public jeune.
Ce fonds a été réuni progressivement, sur la base d’une
initiative lancée par la médiathèque, qui souhaitait attirer les
personnes qui n’ont pas l’habitude de se rendre dans un tel
équipement. Elle a ainsi demandé à des personnalités diverses
de lui transmettre un document écrit de toutes sortes :
autographe, texte court… De nombreuses personnalités,
françaises et étrangères, ont répondu à cet appel : des sportifs
comme Zinedine Zidane, des hommes politiques tels que Tony
Blair, des écrivains, dont Bernard Clavel, des comédiens
comme Michèle Morgan, ou encore des stylistes, tels que
Christian Lacroix. Forte de ce succès, la médiathèque détient
désormais plus de mille documents. L’exploitation de ce fonds
et sa numérisation sont désormais envisagées.
- A Sallaumines, un travail régulier est organisé avec le public
scolaire. La majeure partie de la population scolarisée a accès
chaque année à un atelier d’arts plastiques. Plusieurs classes
travaillent sur leur environnement, sur la situation de l’école
dans leur quartier et du quartier dans la ville, sur les lieux de
vie ou les bâtiments. Les thématiques privilégiées sont la
mémoire, les arts plastiques, l’art contemporain et le
patrimoine. Plusieurs travaux associant travail professionnel et
travail amateur ont été poursuivis, notamment sur la mémoire,
sur l’habitat, ses transformations et la perception de ces
changements.
- Le service Jeunesse de la commune d’Angres mène des actions
destinées aux adolescents de 14 à 17 ans. Elles portent
notamment sur un quartier en cours de réhabilitation : un
travail a été réalisé dans ce quartier, par le biais d’entretiens
avec les habitants, de photographies et de recherche de
documents. Un autre projet concerne le site d’un ancien
moulin, en cours de réhabilitation, qui doit être transformé en
maison sociale. Des maquettes, des photographies, des
entretiens avec les habitants et un montage vidéo ont été
réalisés. Les jeunes ont ainsi découvert le moulin et se sont
investis dans cette action.
- A Lens, la médiathèque Robert Cousin travaille sur la
sensibilisation de tous les publics à l’art, à partir de son fonds
de photographies, réalisées par Joseph Quentin et consacrées
au Bassin Minier. D’autres actions sont menées avec
l’association Gauhéria et des associations d’histoire locale
autour d’expositions ou de récits de mineurs. Enfin, Lens est un
site pilote pour la mise en place du protocole de
décentralisation concernant la musique, à partir de son école de
musique.
- A Mazingarbe, la chapelle Saint-Joseph, qui se dégradait depuis
plusieurs années, a été acquise par la municipalité en 2006. La
nécessité de sa rénovation a fait émerger une démarche
inscrite dans une volonté de renforcer le lien identitaire et
citoyen, tout en préservant le patrimoine des quartiers. Le
projet prévoit d’associer fortement les jeunes à la rénovation
de l’édifice : il s’agit de les sensibiliser à l’histoire, de leur
- A Loos-en-Gohelle, la médiathèque développe des actions
destinées au jeune public. Ainsi, en collaboration avec les
écoles primaires, le CPIE - Chaîne des terrils et des
intervenants extérieurs, un opéra pour enfants a été monté sur
le thème de la mine. La médiathèque est intervenue en amont
du projet, qui consistait d’abord à écrire un conte, avec des
79
donner l’envie de s’impliquer dans la préservation du
patrimoine et de motiver ceux qui connaissent des difficultés
d’insertion en leur permettant de rencontrer certains corps de
métiers, dans les domaines de la maçonnerie, de la menuiserie
ou de la couverture.
6.5. les concours
6.5.1. « L’insolite dans les villes et villages de notre agglomération »
Organisé par l’Office de Tourisme Artois-Gohelle en 2004, 2005 et 2006, ce concours invitait les habitants de la Communauté
d’Agglomération à photographier des éléments insolites de leur territoire, allant à l’encontre des clichés traditionnellement
véhiculés sur celui-ci. Il conduisait les participants à appréhender leur territoire d’une façon différente, à le redécouvrir et à se
l’approprier. Il a abouti à l’organisation d’une exposition itinérante présentant les meilleurs clichés sélectionnés et qui offriront
un regard neuf sur le territoire.
6.5.2. « Les vieilles pierres de la Communaupole »
Lancé le 18 septembre 2006 par la Communauté d’Agglomération de Lens-Liévin et achevé le 17 novembre 2006, ce
concours s’inscrivait explicitement dans le cadre de la candidature de la Communaupole au label Pays d’art et d’histoire.
Il s’adressait à tous les propriétaires d'un bâtiment public ou privé hors-sol, réhabilité ou non mais certifié décent et occupé,
situé sur l’une des communes de la Communauté d'Agglomération. Ils étaient appelés à signaler tout bâtiment de ce type
susceptible d’avoir été construit il y a plus de cent ans.
L’objectif de ce concours était de retrouver les plus anciens bâtiments publics et privés du territoire. Il visait plus
particulièrement à sensibiliser la population du territoire à son cadre de vie et à favoriser l’appropriation du patrimoine par la
population locale. A l’issue du concours, une plaque honorifique a été apposée sur le plus ancien bâtiment privé et sur le plus
ancien bâtiment public signalés. Un reportage photographique a également été réalisé, dans le but de présenter ces deux
édifices au public.
6.5.3. « Le Trésor de la Communaupole »
Ce concours a été organisé à l'occasion du lancement du nouveau site internet de la Communauté d’Agglomération, du 18
septembre au 8 décembre 2006. Prenant la forme d’une chasse au trésor interactive, il s'adressait à tous les internautes.
L’objectif de ce concours était de faire connaître l'histoire du territoire de Lens-Liévin au travers d'énigmes. Il contribuait à
favoriser la connaissance et l’appropriation du territoire par la population locale.
80
81
OUVRAGES ET REVUES
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Encyclopédie Bonneton, Nord Pas-de-Calais, 2002.
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Audouin- Rouzeau (Stéphane) / Becker (Annette), La Grande Guerre, 1914-1918, Découvertes Gallimard (1998).
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travail, 5 mai 2004, 92 p.
83
84
ANNEXE 1 :
LES COMPETENCES DE LA COMMUNAUPOLE……………………………………………..…………………………..………………….86
ANNEXE 2 :
L’OFFRE DE FORMATION DE LA COMMUNAUTE D’AGGLOMERATION DE LENS-LIEVIN …………………………..…………………88
ANNEXE 3 :
CARTE DES EDIFICES ET DES SITES MINIERS DE LA COMMUNAUPOLE……………………………………………………………….89
ANNEXE 4 :
CARTE DES SITES DE MEMOIRE DE LA COMMUNAUPOLE……………………………………………………………………………….90
ANNEXE 5 :
CARTE DES SITES DU PATRIMOINE RELIGIEUX………………………………………………………………………………………….91
ANNEXE 6 :
CARTE DES SITES DU PATRIMOINE NATUREL DE LA COMMUNAUTE D’AGGLOMERATION……………………………………………92
ANNEXE 7 :
LES EQUIPEMENTS CULTURELS IMPLANTES SUR LE TERRITOIRE DU SCOT
ANNEXE 8 :
LES ENTITES PAYSAGERS DU SCOT
DE
ET DE LA
COMMUNAUPOLE……………………..……93
LENS-LIEVIN ET HENIN-CARVIN……..…………………………………………………..94
ANNEXE 9 :
LES SITES TOURISTIQUES MAJEURS SUR LE TERRITOIRE………………………………………………………………………………96
ANNEXE 10 :
LES CIRCUITS DE RANDONNEE DE LA COMMUNAUTE D’AGGLOMERATION DE LENS-LIEVIN………………………………..…….97
ANNEXE 11 :
LES EQUIPEMENTS D’HEBERGEMENT ET DE RESTAURATION DE LA COMMUNAUTE D’AGGLOMERATION……………………....….98
85
ANNEXE 1 :
COMPETENCES DE LA COMMUNAUTE D’AGGLOMERATION DE LENS-LIEVIN
L’action de la Communauté d’Agglomération permet d'apporter des réponses adaptées aux besoins de la population sur des
éléments ne pouvant pas être traités à l'échelle communale.
Les compétences de l’ancien district ont été reprises et élargies par la Communauté d’Agglomération. Elles couvrent les
domaines suivants :
- assainissement, eaux usées et pluviales ;
- eau potable ;
- déchets ménagers, collecte et incinération incluant le tri sélectif ;
- environnement ;
- aménagement du territoire ;
- politique de la ville ;
- développement économique ;
- tourisme.
Quatre compétences obligatoires
La Communauté d’Agglomération de Lens-Liévin exerce des compétences obligatoires, en lieu et place des communes
membres, dans les domaines suivants :
développement économique : création, aménagement, entretien et gestion de zones d’activités industrielle,
commerciale, tertiaire, artisanale, touristique, portuaire et aéroportuaire d’intérêt communautaire ; actions de
développement économique d’intérêt communautaire ;
aménagement de l’espace communautaire : schéma directeur et schéma de secteur ; création et réalisation de
zones d’aménagement concerté (ZAC) d’intérêt communautaire ; organisation des transports urbains;
équilibre social de l’habitat sur le territoire communautaire : programme local de l’habitat, politique du
logement et notamment du logement social d’intérêt communautaire, action en faveur du logement des personnes
défavorisées; amélioration du parc immobilier bâti d’intérêt communautaire ;
politique de la Ville: dispositifs contractuels de développement urbain et d’insertion économique et sociale d’intérêt
communautaire, dispositifs locaux de prévention de la délinquance.
86
Compétences optionnelles et facultatives
La Communauté d’Agglomération exerce des compétences optionnelles, en lieu et place des communes membres, dans
trois domaines :
protection et mise en valeur de l’environnement et du cadre de vie : lutte contre les pollutions de l’air, lutte contre les
nuisances sonores, élimination et valorisation des déchets ménagers et déchets assimilés ;
eau : entretien, rénovation et extension des réseaux, distribution en eau potable à l'usager ;
assainissement.
Elle exerce également des compétences facultatives dans plusieurs domaines:
gestion des villages non sédentaires ;
gestion d'un refuge intercommunal pour animaux ;
gestion de dépôts de matériaux inertes ;
gestion d'un crématorium en commun avec la Communauté d'Agglomération d'Hénin-Carvin ;
mise en place d'un projet d'agglomération comportant l'enseignement secondaire et supérieur, la culture et la
communication, les sports, le tourisme, les actions sanitaires et sociales ;
étude et réalisation de tout projet, pouvant présenter un intérêt intercommunal dans l'éventualité où les communes
intéressées lui en confieraient la responsabilité ;
gestion des équipements réalisés par ses soins et des services exploités en commun ;
exercice en lieu et place des communes de la gestion de plein droit des services énumérés à l'article L-164-4 de
l'ancien Code des Communes, remplacé par l'article L-5213-15 du Code Général des Collectivités Territoriales.
La Communauté d’Agglomération de Lens-Liévin exerce certaines de ses compétences en lien avec d’autres structures,
notamment au sein du syndicat mixte du SCOT (schéma de cohérence territoriale) des agglomérations de Lens-Liévin et
Hénin-Carvin, créé en 2002. Il a pour mission d’élaborer, de mettre en œuvre, de suivre et de réviser le SCOT, document de
planification stratégique intercommunal.
Ces deux communautés exploitent un crématorium en commun. Elles collaborent dans d’autres domaines, comme celui des
transports. En 2003, elles ont transféré leur compétence Transport au Syndicat mixte des transports (SMT), auquel se sont
jointes la Communauté d’Agglomération de l’Artois (Artois Comm.) et la communauté de communes de Noeux et environs
(CCNE) en 2006. Cette entité rassemble désormais 114 communes, soit une population de près de 600 000 habitants.
87
ANNEXE 2 :
L’OFFRE DE FORMATION DE LA COMMUNAUTE D’AGGLOMERATION DE LENS-LIEVIN
L’enseignement du premier degré
Etablissements publics :
Etablissements privés :
Etablissements classés en REP (Réseau
d’éducation Prioritaire) :
Ecoles maternelles : 94 établissements
Ecoles primaires : 117 établissements
Ecoles maternelles : 0 établissement
Ecoles primaires : 3 établissements
Ecoles maternelles : 50 établissements
Ecoles primaires : 56 établissements
L’enseignement secondaire
Etablissements publics :
Les Collèges : 24 établissements
Lycées : 4 établissements généraux
Lycées professionnels : 6 établissements
Etablissements privés :
Collèges : 2 établissements
Lycées : 1 établissement général et technique
L’enseignement supérieur
Université d’Artois pôle de Lens : Faculté des sciences Jean Perrin
Université d’Artois pôle de Liévin : UFR STAPS
IG2I : Institut universitaire Génie Informatique et Industriel (Lens)
IUT : Techniques de commercialisation (Lens)
EFAB : Ecole française de l’administration de biens (Lens)
BTS : Cycles supérieurs, transactions, gestion de biens et promotion (Lens)
Ecole de commerce Gervais Martel (Lens)
EFFICOM Nord : 4 filières de BAC à BAC + 4, alternance, initial, CIF, marketing, vente, gestion, ressources humaines, informatique, multimédia, design,
communication et arts graphiques. (Lens)
BDETC : Bureau des étudiants en techniques de commercialisation. (Lens)
RESTHO : Formation tourisme, cuisine et hôtellerie. (Lens)
CUEEP : Centre Université Economie d’Education Permanente.(Sallaumines)
AFPA : Association Nationale de Formation Professionnelle des Adultes. (Liévin)
EREA : Etablissement Régional d’Enseignement Adapté.
Maison des sports du Pas-de-Calais : laboratoire d’analyse multidisciplinaire. (Angres)
Ateliers pédagogiques personnalisés (Bully-les-Mines)
CRAP : Centre de Ressources et Animation Pédagogique (Bully-les-Mines)
RASED : Réseau d’aide spécialisée aux enfants en difficulté (Grenay, Lens, Méricourt)
Institut d’éducation motrice (Liévin)
88
ANNEXE 3 :
CARTE DES EDIFICES ET DES SITES MINIERS DE LA COMMUNAUPOLE
89
ANNEXE 4 :
CARTE DES SITES DE MEMOIRE DE LA COMMUNAUPOLE
90
ANNEXE 5 :
CARTE DES SITES DU PATRIMOINE RELIGIEUX
91
ANNEXE 6 :
CARTE DES SITES DU PATRIMOINE NATUREL DE LA COMMUNAUTE D’AGGLOMERATION
92
LES EQUIPEMENTS CULTURELS IMPLANTES SUR LE TERRITOIRE DU SCOT
93
ANNEXE 7 :
ET D E L A
COMMUNAUPOLE
ANNEXE 8 :
LES ENTITES PAYSAGERS DU SCOT DE LENS-LIEVIN ET HENIN-CARVIN
Un Schéma de cohérence territoriale (SCOT) a été adopté par les communautés d’agglomération de Lens-Liévin et HéninCarvin.
Le territoire du SCOT est partagé entre deux grands paysages régionaux : les paysages miniers au Nord et les
paysages des belvédères artésiens, des vals de Scarpe et de Sensée, au sud du territoire.
Les paysages miniers correspondent à un vaste espace, structuré essentiellement par une mono-activité : l’exploitation
minière. Les paysages des belvédères artésiens et des vals de Scarpe et de Sensée sont beaucoup plus ruraux, avec des
vallées et des collines verdoyantes.
Créé en 2002, le Syndicat Mixte SCOT
de
Lens-Liévin
et
Hénin-Carvin
regroupe 50 communes et près de
375 000 habitants.
Les 50 communes qui le composent sont:
Ablain-Saint-Nazaire,
Acheville,
AixNoulette,
Angres,
Annay,
Avion,
Bénifontaine,
Billy
Montigny,
BoisBernard, Bouvigny-Boyeffles, Bully-lesMines, Carency, Carvin, Courcelles-lesLens, Courrières, Dourges, Drocourt,
Eleu-dit-Leauwette,
Estevelles,
EvinMalmaison,
Fouquières-les-Lens,
Givenchy-en-Gohelle,
Gouy-Servins,
Grenay,
Harnes,
Hénin
Beaumont,
Hulluch, Leforest, Lens, Libercourt, Liévin,
Loison-sous-Lens,
Loos-en-Gohelle,
Mazingarbe,
Méricourt,
Meurchin,
Montigny-en-Gohelle,
Noyelles-Godault,
Noyelles-sous-Lens,
Oignies,
Pont-àVendin,
Rouvroy,
Sains-en-Gohelle,
Sallaumines, Servins, Souchez, Vendinle-Veil, Villers-au-Bois, Vimy et Wingles.
Sa mission consiste à définir des
orientations
cohérentes
pour
le
développement du territoire, puis à
en suivre la mise en oeuvre.
Il est administré par un comité syndical,
composé de sept élus de la communauté
d’agglomération de Lens-Liévin et de sept
élus de celle d’Hénin-Carvin.
94
Le territoire du SCOT est constitué de plusieurs entités paysagères :
Le plateau d’entre les bois :
Ce plateau agricole est situé au sud-ouest du territoire. A dominante rurale, il comprend de
nombreuses zones boisées.
La ligne des coteaux et crêtes :
Marquée par des courbes dues aux coteaux et des éperons boisés, elle sépare la plaine
minière du plateau d’Arras. Proche de l'agglomération lensoise, cette entité constitue un
paysage de mémoire, avec les sites de Vimy et de Notre-Dame de Lorette, ainsi que les
cimetières militaires qui la jalonnent.
Le plateau cultivé :
Situé au sud de l’agglomération, ce plateau est très
ouvert. Créé par la grande culture intensive, cet espace
contient peu de végétation.
Le coeur d’agglomération :
Il correspond à une vaste entité urbaine. Ce paysage résulte de l’intense industrialisation des XIXe et XXe siècles et de
l’exploitation minière. Les rues, les corons et les cités pavillonnaires marquent le paysage, ainsi que les églises, les terrils et
les chevalements. Des opérations de renouvellement urbain y sont en cours.
Entre mines et campagnes :
Cet espace est situé entre le coeur d’agglomération, la ligne de coteaux et
crêtes, et le plateau cultivé. Il représente une transition entre deux paysages.
Les marques de l’exploitation minière s'estompent, alors que les
caractéristiques paysagères de la ligne de coteaux et crêtes à l’ouest et celles
du plateau cultivé au sud réapparaissent. Touché par l’extension résidentielle,
ce paysage est à la frontière de la ville et de la campagne.
Le bassin minier cultivé :
Situé au nord du coeur d’agglomération, il consiste un vaste espace agricole, parsemé de villes non
jointives. Caractérisé par son ouverture et son horizontalité, ce paysage porte les traces de
l’exploitation minière, avec quelques terrils. Il est entrecoupé d’infrastructures, de boisements et de
terrils plats.
Paysage d’infrastructures :
Ce paysage particulier s’est créé le long de l’autoroute A1. Il comprend des zones d’activités,
empiétant sur les terres agricoles. Les terrils rappellent le passé minier de cet espace, comme le
terril 87 de la fosse Sainte-Henriette, au coeur du noeud autoroutier et ferroviaire de l’axe LilleParis.
Entre mines et forêts :
A l’extrémité est du territoire, ce paysage minier contient des plantations plus
nombreuses et des terrils plats. La verticalité des plantations ponctue
l’horizontalité du relief, sur lequel les cités minières se font discrètes.
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ANNEXE 9 :
LES SITES TOURISTIQUES MAJEURS SUR LE TERRITOIRE
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ANNEXE 10 :
LES CIRCUITS DE RANDONNEE DE LA COMMUNAUTE D’AGGLOMERATION DE LENS-LIEVIN
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ANNEXE 11 :
LES EQUIPEMENTS D’HEBERGEMENT ET DE RESTAURATION DE LA COMMUNAUTE D’AGGLOMERATION
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