L`Alsace - Beau Rivage Palace
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L`Alsace - Beau Rivage Palace
DEF savourer Objets du culte Le prestige de la table dressée façon Pic. La haute gastronomie est guidée par l’obsession du détail. Pas question de décevoir le convive qui, lorsqu’il s’assied à la table d’Anne-Sophie Pic, devient le personnage central d’une mise en scène soignée. Ainsi, le moindre accessoire se mue en objet culte. Assiette à soufflé avec moule adapté, assiette creuse dite « Lunes » comme posée à l’envers pour surélever le plat… Anne-Sophie Pic elle-même a suggéré les lignes rondes et harmonieuses de chaque pièce, conçue pour se glisser au lave-vaisselle, et signée par les designers Catherine et Bruno Lefèvre et le porcelainier, Bertrand Raynaud. Suivant les conseils avisés de la chef étoilée, la prestigieuse maison Laguiole a elle aussi redessiné un couteau où la fameuse abeille s’offre une silhouette plus épurée. Le style des verres Baccarat et le chandelier contemporain ne font qu’ajouter au charme de la table Pic. Autant d’objets en vente à la boutique du Beau-Rivage Palace. Le Beau-Rivage Palace vu du parc. Luxe du XXIe siècle Construit en 1857 sur les rives du Léman, Le Beau-Rivage Palace contribue au prestige de Lausanne. L’hôtel compte 169 chambres et suites qui ont vu séjourner Victor Hugo, Camille Saint-Saëns, Gary Cooper, Nelson Mandela, Diana Ross… Phil Collins s’est marié ici, dans le salon Sandoz classé monument historique. Coco Chanel y a résidé avec son chien. Et Charlie Chaplin, autre illustre locataire des lieux, a inspiré le cocktail City Lights (Les Lumières de la Ville), créé pour le bar inauguré en avril 2012. Ce nouvel équipement s’inscrit dans le concept du BeauRivage : celui de « la tradition en mouvement ». Ainsi, le design contemporain du bar fait écho à une historique tapisserie des Gobelins. Au Beau-Rivage, luxe et modernité ne sont jamais dissociés d’un passé qui a forgé la réputation du plus bel hôtel de Suisse. FSURFER www.brp.ch 22 24 Lausanne La perfection selon la Maison Pic La gastronomie française brille sur le lac Léman. Deux étoiles au Michelin, 18 points au Gault & Millau: la conquête de la Suisse par Anne-Sophie Pic ne fait que commencer. ASP/BRP : les six lettres de cette équation imparable symbolisent la gastronomie idéale. L’union sacrée entre Anne-Sophie Pic (ASP), référence de la cuisine française, et le Beau-Rivage Palace (BRP). Car si la perfection n’est pas de ce monde, elle s’y faufile parfois. Comme c’est le cas sur les rives du Léman, dans le quartier d’Ouchy à Lausanne. Élue Meilleure Femme Chef du Monde en 2011, Anne-Sophie Pic y a pris ses quartiers aux fourneaux du Beau-Rivage, à trois heures de Valence, fief historique de la Maison Pic. L’aventure a débuté en 2009 alors que le palace lausannois était en quête d’un chef aux nobles références. Anne-Sophie Pic relève le défi sans quitter pour autant ses activités drômoises. Elle délègue à Guillaume Raineix les pouvoirs de chef de cuisine, à la tête d’une brigade de douze collaborateurs et trois pâtissiers. « On retrouve à Lausanne les plats phares de la Maison Pic mais la carte est différente de celle de Valence, note Guillaume Raineix. Nous tenons à travailler le produit local comme les poissons du lac. Nos légumes sont choisis chez un producteur à une heure d’ici ». Le souci du terroir n’entrave nullement l’inventivité selon ASP, toujours surprenante dans l’assiette. Ainsi, les écrevisses du lac sont doucement rôties au beurre de crustacés, avec variations de navets primeurs, bouillon légèrement aromatisé au poivre de Voatsiperifery et fève de Tonka… La féra du même Léman est grillée sur la peau, rehaussée d’un bouillon Indiscrétions Le 17 septembre prochain, une place Anne-Sophie-Pic sera inaugurée à Obernai (Bas-Rhin) à l’occasion du jumelage gastronomique entre la Maison Pic et La Fourchette des Ducs. Par ailleurs, une nouvelle enseigne ouvrira en septembre à Paris : La Dame de Pic. Guillaume Raineix, chef de cuisine du restaurant Anne-Sophie Pic au Beau-Rivage Palace à Lausanne. Photo Thierry Boillot mousseux à la cannelle fraîche, avec café Bourbon Pointu de la Réunion. Au Beau-Rivage, Anne-Sophie Pic continue d’exprimer sa créativité, tout en faisant preuve de souplesse, lorsque la clientèle hôtelière l’exige. « Il faut respecter les saisons et ne pas faire n’importe quoi, mais on se doit d’être flexible si l’on nous demande du végétarien ou un menu spécial enfant », explique Guillaume Raineix qui s’affirme en disciple talentueux et perfectionniste, digne du prestige de la signature Pic. Travail et patience « La cuisine telle que l’imagine une femme est plus axée sur le goût et le respect des cuissons, la justesse des assaisonnements et l’équilibre entre les plats, poursuit-il. Aboutir au plat parfait demande beaucoup de rigueur, surtout lorsqu’on travaille des produits difficiles à doser comme la réglisse ou la cardamome noire ou verte. Mais Anne-Sophie Pic sait exactement ce qu’elle veut. Peu de femmes ont atteint son niveau. Pour y arriver, il faut aimer passionnément la cuisine. C’est ainsi que l’on a décroché nos deux étoiles au BeauRivage. Et on ne va pas s’arrêter là ». Dans les coulisses du palace, Anne-Sophie et son équipe planchent sans cesse sur les recettes qui viennent renouveler la carte. « Une idée peut se concrétiser rapidement, révèle Guillaume Raineix. Nous avons mis au point l’huître à la réglisse en une demiheure. Par contre, nous butons depuis des semaines sur une viande au whisky et aux céréales. Être au top, c’est toujours une question de travail et de patience ». En trois ans, l’annexe suisse de la Maison Pic, auréolée d’une récente mention aux Grandes Tables du Monde, s’impose comme une adresse incontournable. On vient y vivre l’expérience de la haute gastronomie dans une ambiance où rien n’est laissé au hasard. Décoration sobre et haut de gamme, vaisselle au design maison, service à la fois précis et décontracté… En vedette, le sommelier Thibault Panas aide à choisir parmi une cave impressionnante de plus de 1800 références, dont la moitié en vieillissement, pour un total de 75 000 bouteilles ! De quoi arroser sans fausse note des menus servis à partir de 85 CHF le midi et 285 CHF le soir. Une addition élevée, certes, mais le festival de saveurs qui vous attend chez Anne-Sophie Pic se veut particulièrement long en bouche. Simplement inoubliable. Thierry Boillot savourer ABC Déguster La cuvée Altesse À 98%, les vins produits en Suisse sont consommés à l’intérieur de la Confédération. Il faut donc passer la frontière pour dénicher ce joli cépage recommandépar Thibaut Panas, sommelier du restaurant AnneSophie Pic à Lausanne. Il accompagne idéalement la recette de la féra du lac ci-dessous. Bénéficiant de l’AOC Morges, dans le canton de Vaud, cette cuvée Altesse est produite au domaine d’Henri Cru- chon, implanté depuis plusieurs générations sur le vignoble vaudois qui surplombe le Léman, entre Lausanne et Genève. En grand professionnel, Thibaut Panas trouve les mots justes pour décrire ce millésime 2011 : « Nez de fleurs blanches et de citron. Le vin forme un bel ensemble en bouche, doté d’une bonne fraîcheur tout en gardant une certaine texture de matière. Belle finesse. Facile à marier à table sur tous les poissons. Très joli vin ». Peu connu et plutôt rare, le cépage Altesse renvoie au côté français du lac, en face de Morges. « La Roussette, également nommée Altesse, est surtout cultivée en Savoie et dans l’Ain ainsi que dans quelques parcelles du vignoble vaudois, dites sur la Côte. On la retrouve dans les appellations Bugey, Roussette de Sa- voie, Roussette du Bugey, Seyssel et Vin de Savoie. Seule ou associée à d’autres cépages comme le chardonnay ou la mondeuse blanche, elle peut donner deux types de vin : un blanc sec ou un vin blanc doux pétillant. Il s’agit de vins délicats et légers, avec une bonne aptitude au vieillissement », estime Thibaut Panas. Vigneron à Morges, Michel Cruchon précise : « On prête à l’Altesse un vague cousinage avec le Furmint hongrois, cépage noble qui là-bas donne naissance aux grands liquoreux de Tokaji. L’Altesse porte bien son nom car les bonnes années, il est capable de jouer dans la cour des grands vins blancs secs du monde ». FGOÛTER Domaine Henri Cruchon à Echichens (CH), Route du Village 32. Tarif cuvée Altesse : 24 CHF. Internet : www.henricruchon.com Recette La féra du lac Léman Anne-Sophie Pic présente la féra du Léman grillée sur la peau, croquant et fine mousseline de navets aromatisée au café Arabica, avec beurre monté aux écorces de citron de Menton. 100 ml d’eau ; laissez infuser pendant 10 minutes. Filtrez puis faites réduire cette eau citronnée de moitié. Ajoutez la crème puis montez au beurre. Ajoutez le zeste du second citron puis laissez infuser. Assaisonnez puis ajoutez un jus de citron si besoin. Réservez. INGRÉDIENTS : 4 personnes Le beurre de café : 1 kg de beurre demi-sel, 30 gr de café blue Montain. Les palets de navets : 4 gros navets, PM beurre, PM sel. La purée de navet : 1 kg de navets, 1 litre de lait, PM gros sel. Le beurre citron : 2 citrons de Menton, 50 ml de crème, 200 gr de beurre doux, PM sel fin. Finitions et dressage : 2 radis violet, 2 radis rouge, 2 mini-navets fanes, 1 barquette de Daikon Cress, PM vinaigre balsamique blanc, PM huile d’olive 1. Le beurre café Concassez les grains de café et faites les torréfier 15 minutes au four 160 °C. Une fois froid, ajoutez au beurre préalablement remit en température pour qu’il ait une consistance pommade. Laissez infuser une nuit au frais. Passez au tamis afin d’éliminer les grains de café. Réservez 2. La purée de navet Épluchez les navets, les rincer sous l’eau fraîche. Taillez ces derniers en cubes de 3 à 4 cm. Blanchissez-les à l’eau salée. Égouttez puis finissez la cuisson dans du lait et un peu de gros sel Quand les navets sont cuits, mixez-les au thermomix détendre si besoin avec le lait de cuisson. Il est important d’avoir une texture de purée très fine 5. Finitions et dressage Le dressage signé Pic. Ginko Mettez la purée assaisonnée dans une poche à douille et gardez-la au chaud. 3. Les palets de navet Épluchez et taillez les navets sur une épaisseur de 8 mm. Faitesles cuire à l’étuvée pendant environ 10 minutes dans un bouillon de légumes jusqu’à ce qu’ils soient fondants. Une fois cuit, détaillez des palets à l’aide d’un emporte-pièce de 50 mm et d’autres avec un emporte-pièce de 40 mm. Ensuite, détaillez l’intérieur de ces mêmes palets avec un emportepièce de 30 mm pour le palet de 50 mm et avec un emporte-pièce de 20 mm pour le palet de 40 mm. Réservez au frais. 4. Le beurre citron Zestez puis récupérez le jus d’un citron puis mélangez avec Lavez les radis en prenant soin de conserver la fane. Taillez les très fin à l’aide d’une mandoline et réservez dans l’eau glacée. Taillez 5 mini-navets avec la fane à l’aide d’une mandoline. Blanchissez-les et refroidissez-les rapidement à l’eau glacée. Égouttez sur un linge et réserver au frais. Pendant ce temps embeurrée les différents palets de navets (comptez 2 palets de chaque taille par personne) avec du beurre de café et un peu de bouillon de légumes. Assaisonnez les lamelles de radis violets et rouges ainsi que les lamelles de navets avec une goutte de vinaigre balsamique blanc, un peu d’huile d’olive et du sel. Au moment, saisissez à la poêle le filet de Féra, côté peau et rajouter le beurre de café en fin de cuisson pour parfumer. Déposez la féra au milieu de l’assiette et disposer de chaque côté un palet de chaque taille. Remplissez les intérieurs de palets et creusez avec de la purée de navets et disposez 2 ou 3 points de purée sur l’assiette. Ajoutez les lamelles de radis et de navets harmonieusement sur les points de purée de navets et parsemez de quelques pousses de Daikon Cress. Ajoutez quelques points de beurre citron et servez une cassolette de beurre citron à côté. 23 3 Livres Du soleil dans l’assiette Plutôt que se lamenter d’un retour de vacances qu’on aurait souhaité plus tardif, on peut se consoler en retrouvant la Provence dans son assiette. Remercions pour cela les éditions Tana dont la collection « Cuisinez vos régions » passe en revue les terroirs de notre bel Hexagone. Or, grâce à David Bordogna, nous voici plongé entre mer et mistral comme bercé par le chant des cigales… Point trop longtemps, car à goûter des yeux les pages réalisées par David Bordogna, la Provence nous court dans le ventre comme un cheval au galop sur les côtes de Camargue. Grâce au souvenir de mets succulents concoctés par sa Mémé Anna, l’auteur détaille les filets de rouget à la tapenade, les oreillettes fines à la fleur d’oranger, revisite une anchoïade et propose une pissaladière moelleuse… On retrouve les épices qui émeuvent nos papilles : basilic, thym… Il y a l’huile d’olive, inévitable. Et pour clore les trois chapitres d’un repas merveilleux comme là-bas, vous saurez tout sur les treize desserts du Noël provençal. Eh oui, il est déjà temps d’y penser. FLIRE Il n’y a pas que la ratatouille en Provence. Tana Éditions . 96 pages. 16,15 €. Vin unique Quoi de plus complexe qu’un accord met-vin réussi ? Mais si l’on veut vraiment épater ses convives, pourquoi ne pas tenter de servir un seul et unique vin tout au long d’un même repas ? Tel est le défi lancé par Stéphanie de Turckheim et Sophie Greloux qui détaillent ainsi 40 menus de l’entrée au dessert. Un exemple : un brouilly accompagnera volontiers une soupe de tomate suivie d’une daube de bœuf avant de conclure par des poires meringuées. Arguments et recettes à l’appui. Quel régal ! FLIRE Un Vin pour tout un menu, Tana Éditions, 96 pages, 19,90 €.