Les Trianons et le Domaine de Marie-Antoinette

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Les Trianons et le Domaine de Marie-Antoinette
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Partie 1 : repères historiques et artistiques
Les châteaux de Trianon
et le domaine de Marie-Antoinette
légendes
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Grand Trianon
Petit Trianon
hameau de la reine
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Le Grand Trianon
Ce château est construit en 1688 par l’architecte Jules Hardouin-Mansart
à la demande de Louis XIV et a remplacé un précédent château dénommé
le Trianon de porcelaine en raison de sa décoration murale faite en
carreaux de céramique. Ce palais de marbre rose est fait d’un simple
rez-de-chaussée couvert d’un toit plat entouré d’une balustrade. Les deux
ensembles de bâtiment sont réunis par un péristyle* garni de colonnes.
Napoléon Ier le restaure et y séjourne à différentes reprises. Mais le Grand
Trianon ne reprend définitivement vie qu’après la décision du général de
Gaulle d’y aménager des appartements destinés au président de la
République et aux chefs d’Etats étrangers en visite officielle.
Au cœur du Grand Trianon, le péristyle* relie l’appartement de
l’impératrice à celui de Napoléon. L’empereur avait fait installer des
vitrages entre les colonnes afin de pouvoir traverser l’espace à l’abri
des intempéries.
La galerie des Cotelle fut construite afin de protéger les fleurs du parterre
haut durant les mois d’hiver. Elle permet d’accéder à l’aile de Trianonsous-Bois depuis le corps central. Ses seize fenêtres lui confèrent une
grande luminosité. C’est dans cette pièce, dont l’ameublement date du
Premier Empire, que fut signé en 1920 le traité de Trianon, entérinant la
paix avec la Hongrie.
La galerie tient son nom de celui de Jean Cotelle, auteur de la grande
majorité des tableaux accrochés dans ce lieu et qui représentent des
vues des jardins de Versailles et de Trianon sous Louis XIV.
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Louis XVI à Marie-Antoinette :
« Vous aimez les fleurs, Madame,
Le Petit Trianon
Le Petit Trianon a été commandé par Louis XV à l’architecte
Jacques-Ange Gabriel en 1762. Toutes ses façades sont différentes.
Le Petit Trianon a connu son âge d’or à partir de 1774, date à
laquelle il est offert par Louis XVI à Marie-Antoinette :
« Vous aimez les fleurs, Madame, j’ai un bouquet à vous offrir ».
La reine aménagea ce lieu selon ses goûts en y faisant venir des
meubles aux décors de fleurs et de moissons.
Au rez-de-chaussée, ensemble de remises et réchauffoir (pour
remettre à température convenable les repas préparés à distance
au grand commun, près du château), aussi appelé les communs,
c’est-à-dire les espaces de service.
Au 1er étage, se situent les appartements de la reine. Marie-Antoinette
fait installer dans son boudoir un astucieux mécanisme de glaces
mouvantes. Grâce à un système de poulies, des boiseries et des miroirs
amovibles occultent les fenêtres du boudoir, offrant ainsi à la reine une
plus grande intimité. Dans la salle à manger, un mécanisme de tables
« volantes » avait été envisagé pour permettre de faire monter dans la
salle la table déjà dressée. Ainsi, la reine aurait pu disposer d’une totale
intimité, mais ce mécanisme n’a jamais été réalisé.
correspondent au petit étage terminant la partie
haute de la construction, de dimensions plus petites que l’étage
intermédiaire. Cette partie abritait les appartements du roi.
Les attiques
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, j’ai un bouquet à vous offrir. »
En octobre 2008, après trois années de travaux de restauration, le Petit Trianon accueille à nouveau des visiteurs. Grâce à
l’inventaire précis fait par les révolutionnaires en 1796, les meubles d’origine ont pu être rachetés, restaurés et remis à leur
emplacement d’époque. Le Petit Trianon retrouve l’aspect originel qu’il avait au temps de Marie-Antoinette. L’accès au
château et aux jardins s’effectue à partir de la maison du Suisse ; gestionnaire des lieux, il détenait ainsi non seulement
les clefs du Petit Trianon, mais aussi le pouvoir de le faire visiter en l’absence de la reine.
Le Pavillon français
Ce pavillon, situé au cœur du jardin français*, est construit pour
le roi Louis XV. C’est un lieu de repos, à l’abri de la chaleur, où la
reine Marie-Antoinette venait goûter et jouer au trictrac (jeu de
société très en vogue à la cour).
le Pavillon frais
Au sud du pavillon français se trouve le pavillon frais, qui a
été construit par Jacques-Ange Gabriel entre 1751 et 1753, pour
Louis XV et Madame de Pompadour. Il servait de salle à manger
pour la dégustation des produits de la laiterie et du potager de
Trianon. En juin 2010, après une campagne de restauration, le
pavillon frais a retrouvé son décor extérieur fait de galeries en
arcatures de treillages formant une sorte de cloître de verdure, de
deux petits bassins ovales enrichis de broderies de buis à motifs
de palmettes, etc. En 1984, le pavillon est reconstruit mais les
travaux ne portent alors que sur la maçonnerie, avec un premier
habillement des façades en simples panneaux de treillage.
Ces récents travaux ont eu lieu grâce au mécénat* de l’association
«The American friends of Versailles » (les amis américains de
Versailles) et de la société des amis de Versailles.
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Le Petit Théâtre
« tout devait donner
l'illusion du rustique. »
C’est en 1779 que Marie-Antoinette
décide de sa construction, qui sera
réalisée par l’architecte Richard Mique.
Dans son théâtre, la reine est tantôt
spectatrice, tantôt actrice mais elle
s’interdit toujours de se présenter
ainsi au public. Elle y joue en
compagnie de ses proches, formant
la « troupe des seigneurs ». Grâce au
théâtre, Marie-Antoinette échappe
à son rôle de reine en incarnant des
personnages variés, tels une bergère
ou encore une domestique. L’extérieur
très discret de ce bâtiment contraste
avec l’intérieur très raffiné. Le décor
intérieur est fait de trompe-l’œil et de
carton-pâte doré. La salle peut accueillir
250 personnes mais les invités sont si
peu nombreux que des domestiques
sont installés dans les loges vides.
Le Domaine de Marie-Antoinette
Inspirée par la mode de l’époque, Marie-Antoinette désire créer un hameau, un petit village situé
de l’autre côté du jardin anglais. Richard Mique en commence la construction en 1783. Autour d’un
étang, des maisons de village sont construites : deux laiteries, une maison de gardien, une lingerie,
la tour de Malborough, la maison du billard et la maison de la reine. La maison de la reine est la
seule couverte de tuiles. Elle est reliée à la maison du billard par une grande galerie en terrasse.
Tout devait donner l’illusion du rustique : aussi, de fausses lézardes sont-elles créées sur les façades des
maisons. Un couple de fermiers est installé dans la ferme du hameau. Ils y élèvent des animaux, tels
que lapins et poules. Cette ferme est aujourd’hui transformée en ferme pédagogique. À une époque
ultérieure, le hameau est occupé par l’impératrice Marie-Louise, épouse de Napoléon Ier. Au début
du XXe siècle, la famille Rockefeller permet de restaurer le domaine grâce à de généreuses donations.

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