vxix la magxe et les creoles

Transcription

vxix la magxe et les creoles
VXIX L A MAGXE ET L E S C R E O L E S
V I I I LA MAGIE ET L E S CREOLES
Le rituel
D'apres
1'Encyclopedia Universalis, le terme d e
magie
=st dCfini ainsi :
" Etymologiquement, la magie
designe l'art d e s mages, caste
Medm
qui
sacerdotale
des
cultivaient
1 'astrologie
et
d'autres sciences bsotbriques.
Mals le mot a pris un sens plus
vaste pour designer les croyances et les pratiqucs qui ne
rentrent pas d a n s les rites des
cultes organisea et qui sont
supposbes etre immanentes A la
nature."
La magie agit L l'aide des
forces zmmanentes A la nature,
tandis que la religion suppose
la transcendance du sacrb. "
"...
On
agit
sur
distingue une magie ceremonielle ou
les
esprits (autres q u e l'homme) par
lndirecte
le
moyen
rituel, et u n e magle naturelle o u d ~ r e c t equi aglt s u r la
b
travers u n e technique "sui generis", reposant le p l u s
sur
qu1
d'un
nature
souvent
l o lois d e ressemblance (magle imitative) et d e
contiguttb
(magic contagieuse) ; de meme, o n distingue une magie
prhventive
(surtout
A
travers les charmes et les talismans) et
une
magie
actlve (A travers un cbr@monial st@r0otypb) ; enfin, sulvant
ses
finalitls, pour le bien ou le mal, on a soit la magie blanche (ou
de
la main droite) soit la magie noire (ou de la
C'est
main
surtout c e t t e derniere distinction que nous a v o n s
gauche).
retenue
ici.
a ) Les magiciens
Le 'Uantravadl"
des
"mantra"
)
c'est-h-dire
le magicien (celui qui dit
est dans la croyance populaire un ennemi
de
la
a) L8s magicions
LC "Mmtravadi" c'cst-A-dire
des
"mantra"
sociCtb.
pour
)
le magicien (celui qui dit
cst dans la croyance populaire un ennemi
I1 cst lid A la magic noire. Les CrColes le
jeter
la
consultent
Manjakupam,
de
Kanagachett~kulam, de VellaYur, villages situbs aux environs
de
PondichCry
mCnent
un sort ou enlever un sort. Ceux de
de
sont rCputCs. Ce sont souvent des
toujours
puretCm.
malqrd
11s
une
Intouchabler.
"vie orthodoxe d'observanccs
sc rapprochent du modhlc de
11s
quant
l'aschte.
la
b
Cependant,
(ou I cause de) leur purete, ce sont des etres
marpinaux
qui rutrefais no pouvaient circuler libremmt dans les rues
village, s'ils ne voulaient pas en etre chassbs b c w p s de
d'un
pier-
res et cela, quelle que soit leur caste. C'est que, aanipulant 1e
"sacr&",
et
liant les dbmons dont ils se servent pour fairc le
dCtruire la vie - en particulier aux moyens de foetus
nouveaux-nCs
-,
ils
sont craints. De lcur
purete
ma1
et
vimt
de
lcur
pouvoir.
Le "samyar", docteur en (mauvais) esprits, en
lief
ceux
des morts, est un homme ag& d'environ
50
particuans,
sans
profession. I 1 n'est pas aussi fortement lie A la maqie n o ~ r c . Ce
sont souvent des musulmans qui "bdnissent" 111s
tion
enfants malades,
sont frCqucmmcnt consultes par les Crgoles pour la
d'amulettes
plupart
du
temps
qu'ils vendent et que les CrCole6
attachges au
biceps
gauche.
fabrica-
portent
la
Cos
uulettes (tryitu) contiennent des syllrbes
effi-
c u o s (mantram pravls sur une feuille de d t a l enroulde et plac&e
.
cfmm un patit f o u r r ~ a uen rrpent) Les "samyar" ne
pratiqu~nt,
d'aprCs eux, quc la mapie blanche, ce qu'ils appcllent : "sadvrifortement lihe I la mddecine ayurvedique dont
dyalaksmam",
pcuvmnt
citer
quelques
guCrir ce qui vient des
noire.
traites. 11s se
"
disent
ils
incapables
suniyam" ou des praticiens de la
magie
11s soignent b8nCvolament et se disent en relations
1es "nalladevrdai", c'est-8-dire
de
rvec
lea "bonnes* ddesses, ici Laksh-
mi, Parvatl et Sarasvati. 11s connaissent les "mantra" du VIda ct
ont, comme les " mantravadi" de grandes exigences de purete.
11s
contrdler
certaines techniques magiques
qui exclut entre autres, toutes les Cpices,
l'alcool. 11s s'attachent
a
pur.
qu'ils
excessive
la
et de maniLre genbrale, A
la
garder
vi-
parder et diriger prdce I
laquelle
de
r
le
passion
l'csprit
en
floyennant quoi, une sorte de "sakti" (force) vient
savent
reqime
mOham c'est-A-dire
le plaisir, la colCre, l'ivres'ie, la viande,
amourRuse
de
mattrlser 'les cinq causes
passions" : kama, krbdha, madam, namsam,
desir,
rfin
leur respiration et leur corps. 11s ruivent un
alimentalre
ands,
utilisent
ils
eux
peuvent
apir.
Le p w v o i r de ces mapicfans sur leu Crdoles est
Semblablo
qu'ils
A
ces
"rishis" (ascetes) mythologiquer,
prand.
une
ont racite le matin leur prirre silenciwse (japam),
tois
ils
doivent surveiller leurs paroles, sous peinc dc voir l w r s mouvements d'humeur s e transformer en malediction. Les fidCles crColes
ont une grande crainte de ces mrl&dictions.
167
L'un
de cog 'aundravadi" aurait rinsi
mis en danger par
manque
de patience, la vie de l'un de ses fidbles cr8oles.
11s mavent fort bien qu'utiliser ce pouvoir pour
le
ma1 u retournerait rapidement contre eux. I1 est
dClivrer
une
assoiftCe
fidCle
attaqude par
une
faire
licite
'RattakattCriU
de
(demone
de sang). Nous pouvons citer par exemple le cam de
la
jeunc fenre crCole(1) attaquee par la "rattakattCri". Elle
avait
der regles abondantes qui durCrent pendant presque un moir.
Elle
avait le goPt du sang dans la bouche. LC ma1 empirait, mrlgrl les
soins
der medecins allopathes. Elle consulta le "mandravadi"
VellaTur
(
"gulrit"
,
village sit&
sur la route de Villipuram
dit-elle, en lui donnant une amulette
qui
)
qu'elle
de
la
porte
toujours autour du cou.
Elle avait a suivre, pendant un mozs, un rCqime alimentaire
vegetarien
sans
trop d'Cpices, Cvitant
"
le
pavaikaT"
(legume
tr&s amer : Momordica charantia) et le tamarin qui
quaient
de neutraliser le mCdicrment donnO par le
Le
mldicament
papiers,
contenu
Elle
ltait
trbs
d'un
devait
hygieniques,
une poudre brune, pliCe
"nandravadi".
dans
amCre, A base de plantes. La patiente
paquet
Cgalement
trois tois par jour,
soit brOler soit
avant
laver
et surtout ne pa5 les jetcr car
la
ris-
des
inglra
le
ses
petits
le
repas.
serviettcs
"rattakattBri"
est friande du sang menstruel.
I.
Par
respect de l'anonymat des pervonnes qui nous
accompagn8
drnr
ce travail, nous
ne
mentionnerons
leurs noms. I 1 en sera ainsi tout au long de ce chapitre.
ont
pas
Ilr
donnent
des amulettes pour Qarantir
la
r6ussitm
d m s 1es etudes, en amour, en attaires, pour plaire aux puissants
ou pour s&duire quelqu'un.
Si
les pratiques magiques ne reussissent
"des volontes supbrieures A la nbtre,
existe
qu'il
rendre
pas,
c'est
qu'il
tavorables par des priQres ou des sacrifices".
faut
Le
Ainsi
ma1 disparattra.
A
cote
de
leurs
savoirs
rencontre aussi des
mt
de
lwrs
pratiques
pratiques
b&n&tiques,
on
maletiques,
diff6rentes
magies "noires", celles des "imposteurs" qui
"kuvaidyalaksanam" pour aggraver un ma1
quent
le
faire
payer pour le guerir. C'est surtout le cas dans le
yam"
prati-
avant
de
se
"suni-
(le sort).
Au
magla
lieu
de cr&mation, le sorcier, le magicfen
de
"noire" entonce des polntes taillees dans du bambou,
noix de coca figurant un corps humain : c'est le
une
Un
les
lors de notre enquete, nous tit part
Creole,
experiences
cause
avec
d'une
soirs,
vers
talent
oppresses
l'autre
;
cauchemars
enlev6
de tamille, lui jeta un
les enfants tombaient
de
Tous
malades
se
l'un
l'arpent disparaissait ; notre ami crbole
avait
et
lul
toute
se sentait trbm tatigu*, c o m e si
son Bnergie. I 1 slla donc
voir
ses
L
beau-frCre,
sort.
19 heures, tous lea membres de sa famille
;
dans
"suniyam".
d'une
ce genre de "suniakaran" : son
querelle
la
un
on
les
sm-
aprhs
des
avait
"suniakaran'.
Calui-ci
donna render-vous dans un l i e u de
crbmation,
une
n u i t man8 lune (amma v a ~ a y i ) , aprCs l e q u a r t i e r de l a Qare,
prCs
du
lui
nouvcau
phare
dc Pondichdry. LA,
la
magicien
rCci t a
des
se s i t k c r e u s r r
"mantra" pendant p l u s d'unc heure e t apres cela,
avec scs d o i g t s Iun e n d r o i t 013 il demanda k n o t r e ami
d'uriner.
I 1 d e t e r r a deux poupees de c h i f f o n avrc des C p i n g l c r dans l a t @ t e
e t dans l e s membres i n f e r i e u r s .
ces
Le n a g i c i e n cracha t r o i r f o i s urr
poupCes en l e s maudissant e t l e s b r Q l a . N o t r c ami c r l o l e
sentit
moins
moins
malades.
d'entrde
une
fatigue,
I1
a
plaque
moins oppress& e t ses
encore chez l u i ,
de
metal
gravCe
enfants
accrochde
de
tombaient
I la
syllabes
re
port.
magiques,
t a b r i q u e e s t bCnie p a r 1s magicien.
Ces "sunlakaran" t r a v a i l l e n t avec l e " k u t t i s a i y t a n "
(le
damon Satan). I 1 n ' e s t pas a i s 6 de r e n c o n t r e r ces magiciens-la ou
alors
que
i l s no veulent pas p a r l e r ,
nous
l e u r avons rendues.
malgre l e s
nombrruses
Nous ne savons pas
si
visites
notre
ami
c r b o l c a pay* ce " s u n i a k a r m " .
NOIRE.
UN CAS DE H46IE
Le
sommes a l l &
26
Septembre 1992, jour de n u i t
vers 19h30 au v i l l a g e dc V e l l a t u r ,
sans
lune,
nous
s i t u 4 A 69 Km
de
P o n d i c h l r y s u r l a r o u t e dc V i l l i p u r o m ,
accompagnls d'amis crColes
qui
d'argent.
avaient
Vellarur
cst
perdu
une
f o r t e somme
frequent& par l c s Creoles ; il y a
" A i y m r r " t r e s c e l b b r e dans l e s environs proches.
Ce
un
village
de
temple
de
Ce
A
village,
petit
.1
temple est consacre 4 Aiyanar
fois
redoutable
et
secourable,
(divinit*
du
bdnefique
et
non brahmanique, a qui l'on oftre parfois des
nal&fique
sacri-
tic88 sanglmts).
cote de la statue d'aiyanar A I'arpect
A
redoutable,
on voit des ranpies serrees de chevaux en terre cuite, de
toutes
tailles, dm naine b qiqantesque (montures oftertes par les villaqeais). aiyanar effectue de grandes randonnees nocturnes avec
sa
suite
et
"de
demons
pourcharsant
les
g4nies
malfaisants",
prot&geant ainsi le village, les villageoia, les plantations, les
animaux, etc.
Dans
renseiqna,
poisson,
le
temple, le magiclen poaa
des
but ct manqea : curry d'oeufs.
puis
ofterts
questions,
de
par les fidCles. Tard dans la
mouton,
nuit,
de
vers
22
et
un
i l demanda du curcuma, du riz, des citrons verts,
heures
se
crane humain, que l'un de ses compagnms alla chercher au pied de
la
statue
statue
de
de
Alyanar. Devant le temple, sit&
Aiyanar,
en
face
de
la
le magicien dessina un cercle
avec
de
la
cendre sacrbe ; 1 1 plaga au centre le crane 8ur lequel i l posa un
boulette de curcuma ainsi qu'une touche de Kungumam (paudre rouge
a
base
de
cr4oles
curcuma). I1 coupa le cou de
lui
poulet
avrient apportC et versa le sanq
que
nos
autour
du
amis
crane
humain, cassa deux noix de coco, plagmt la moitib de chacune aux
quatre
das
"mantran
sacrbe
I
cotes de l'espace conaacr4. I 1 ferma les yeux
-
I
puis distribua du 'Viboudi"
-
et
poudre
rbcita
blanche
d'abord aux membres de la famille "des demandeurs", puis
toutes
les rutres personnes prbsentes.
171
Chacun
devait
tourna
sept
htra
fachh
prrder soiqneusement ca
"viboudi*.
Le
mrgicien
fair rutour du crane, dans le cercle,
il
semblait
des rhponses que lui faisrirnt les
"esprits"
svait consultCs. I1 posa plusieurs questions A nos amis
qu'il
creoles.
Subitement, i l dit qu'il voyait la personne qui avait volC
somme
d'rrpent.
amis
avait les yeux ferrnC¶
et
cette
comme
dans
une
donna le nom du voleur, le jour et l'hcure du
vol.
Nos
creoles se dCclarCrent satisfaits des reponses donnees
par
tranlc,
I1
le "mmdravadi".
Alors
le
maqicien demanda publiquement
a nos
-
crColes
: "Veux-tu que je fasse mourir le coupable?"
crColes
demrnderent a ce que le couprble "tombe malade et
la
somme d'rrqent volee"
sur
. Alors
le magicien
jeta le
le crtne et tous ceux prCsents firent de meme.
amis
Nos
amis
rende
"viboudi"
Le
mrqicien
mangea la boulette de curcuma placCe sur le crane et posa sur
plateau,
le c r h e , le "vibaudiu et le "Kunqumam". I 1 dit
vais punir le coupable, que personne ne me suive". I1 sc
:
un
"Je
diriqea
vers la statue de Aiymar, creusa un trou au pied de la statue et
enterra
trois
un ocuf qu'fl sortit de sa poche sur lequel
fois. Fatigue, i l rentra au temple et repeta
reprises
que
le
coupable tomberait maladc
at
il
A
souffla
plusieurs
qu'il
rendrait
l'rrqent vole. I1 expliqua que le rite allait aqir lentement,
nous
dit de lui payer ce qu'on voulait. Nos amis crColes
rent 150 roupies.
il
offri-
Ce
s o r c i e r ( l i b aux "puissances du m a l " ) met en
une s b r i e d'blbments marques d'impuretds e t d e s t i n e s A
l a peur.
de l ' a c o o l .
fortement
vant
mange de l a viande e t b o i t abondam-
Nous sommes dans une "zone
noire"
contrastant
avec c e l l e s des maqiciens "blancs" i n t e r r o g d s
e t q u i sont au fond des d8senvoclteurs,
d o
provoquer
I 1 f o r c e 1s t r a i t p a r son rkgime a l i m m n t a i r e e t son com-
portement : il se f a i t payer,
ment
sche
des
e x o r c i s t e s ayant l e s a v o i r necessaire pour p o u v o i r
se transformer en l e u r c o n t r a i r e ,
aupara-
d~sensorceleurs
toujours
en maglciens " n o i r s " .
Les ceramonies magiques ne seraient e f f i c a c e s que
certains
lieux
-
c e r t a i n s moments
cimetieres,
-
-
temples de K a l i ou de Alyanar
-
pendant l e s n u i t s sans lune
"Ammavasayl".
h
Le
; ces "mantra" f o n t
maqlcien ne d o l t jamals m o d i f i e r l e s "mantra"
appel
dans
A des forces occultes, l e u r c a u s a l i t & e s t
non
naturelle.
Tout e s t mls en oeuvre dans l e s cerlmonfes mrqiques pour i n t e n s i fier
l ' a n q o i s s e au exasperer l e d d s i r . Les r i t e s magiques
compagnent de gestes, de p a r o l e s - 1 ' i n c a n t a t i o n - .
La
s'ac-
malCdiction
des "mantra" s a n s k r i t s ou tamouls sont s o i t r e c i t e s s o i t chantes.
Un
ClCment important de l a magie e s t dvidemment l a
l'efficacite
du
r i t e e t l a p o s s i b i l i t e d'une
croyance
"action
en
surnatu-
relle".
b ) Maqie blanche
A
cat&
de
l a "maqie n o i r e "
Ct
de
la
sorcellerie,
consid&r&es comme s a c r i l e g e s p a r les croyants hindous e t
l i q u e s A Pondichbry,
il e x i s t e une "maqie blanche",
c u l te.
173
catho-
au s e r v i c e du
6
MRIWANWI,
dans une fordt 4 25
dc
KO)
Villipuram,
une lglise dCdiCc A St Antoinc. Les CrColes et
existe
Indims
certain.
christianish s'y rmdent pour se "faire bCnirn,
exor-
ciser 1es dlnons qui provoquent ler maladies. La b6nCdiction
est
donnee
les
par
un pretre catholique tour los
mardis,
surtout
premiers tmrdis dc chaque mis. Les maladn offrent I St
Antoine
des boupies, du pain et swvent une mews!.
des fl.urs,
Le
prdtre lcur demande de reciter tous Ier
litanie de
St
donner
oftrandn aux psuvrer en tonction
dcs
Antoine et du Sacrd Nom de
JCsus.
de
jours
la
11s doivent
leurr
moyens
religion
melOes
financiers et jcOner tous les mrrdis.
On
peut
bien trouver la magic et la
l'unc I l'autre chez les CrColes ct les Indienr christianises.
4u cours de nos enquetes, nous nous somnes trouvds en
presence
d'un
fait r emploi de la sorcellerie commc
myen
de
coercition afin de rdtablir un ordre ddrangC par un esprit ou
un
etre humain.
La sorcellerie est pratiqude A Pondichdry par un nombre
limit&
de specialistes, qui sont gdn6ralrment des
homes
d'une
intellipence et d'une perronnalit~ hors pair et qui s'initient
leur
art
m apprenant un prand nombre d'incantations et
sournettant I certaines conditions "magiques".
en
I
se
11s exercent leur art pour leur propre compte et
en
'professionnels".
profond6ment
Comme la croyance en
enracinee
la
chez les Creoles et
russi
sorcellerie
que
toute
et t0ute rnort subite sont attribuees P l'action
ahrieuse
est
malrdie
de
la
"mapie noire" la sorcier e5t trhs redoute, de sorte q u a & premiere
vue, i l semblm qu'il puisse et doive avoir des exiqences abusivec
ou exap&rCes.
La sorcellerie procure b celui qui l'exerce
richesse
et
intlret
gagner
influence,
personnel;
en
se
generalement
dont il se aert
sans
puirsancm,
doute
dans
mais comme i l a beaucoup b perdre et
livrant
A
des
abus
trop
peu
il
flagrmts,
preuve d'une certalne modbration. I 1 est
son
k
tait
aurveillC
de tres prCs par sea fldBles, et 18s autres sorciers. I1 arrive b
un sorcxer d'etre "supplant&* par un autre.
Lorsqu'il est contact& par des gens du menu peuple,
sorcier
se
garde
bien
d~sproport~onn&es. Occupant
villaqe
(pour faire des chose.
de
formuler
des
le
exiqonces
une place trop importante
dans
illegales), il doit Ctre
lc
honnete
et jumte. Lorsque une injustice a eta commise ou lorsqu'il s'agit
de punir un rcte illegal, le sorcier est toujours pret A
tre
pour
la
bonne cause et recevolr,
en
Cchange,
combat-
sa
pleine
r@compense.
En
I'homar
apprenant
qu'un
sorcier
travaille
contre
lui,
vise recule souvent, ou se montre disposb A accepter
arranpement
equitable. C'est ainsi que, gk*ralement, la
noire" rpit comme une force authentique, en empecnant la
I la violence.
175
un
"magic
recours
Toujours
Indims
rutour des sorcicrs, lea Crdoles et
christirnisCs
quelqu'un
a
recherchent lea rrisons
pour
CtC tuC par sorc~llerie. I1 s'aqit de
certrins
lrsquelles
trouver
intrrpr&trtion russi ewacte que possible de certaines marques
unr
ou
de crrtains symptbmes que peut presenter le cadavre.
Quelques hrures aprhs le dlces, quelques meabres de
famille
du defunt enlCvent rapidement les vetements du
poussant
Antoine
d'eru
la
mort
en
drs cris plaintits, d'autres recitent la litanie de
St
at du Saint Nom de Jlsus, d'autres aspergent
bCnite ou d'eau de Lourdes ou de
la
Vellanqani.
maison
Pendant
ce
temps lA, les hommes Lqes s'attachent k enreqistrer les
marques.
Nous
convain-
rvons vu que ces marques n'ont rien
d'absolument
cant, leur existence pouvant meme etre mise en douta.
Si
cadavre porte des eqrataqnures surtout
.1
sur
les
Bpaules, semblrbles dux qriffures brotiques, cela signifie que le
a &t@ attaque par "VOHINI PISASSOU"
defunt
rode
-
diablesse,
qui
cntre midi et deuw heures de l'aprhs-midi, et qui dime
les
jeunes
pens.
Elle habite les marqousiers
la
at
les
tamariniers.
Trouve-t'on de l'ecume sur les 1Cvres du cadavre ? Cela
le ddfunt r CtC empoisonne avec du poison ae14 8 la
que
siqnifie
nourri-
ture.
Si
"RattakatCri"
Cpalement
en
le mourant crrche du sang, i l a CtC
-
dCmone assoiffee de sang
-,
et
les jeunes gens. Nous avons obtenu ces
dimcutant
rvec
des Crc)oles et en
notant
qifll
qui
par
la
recherche
renseiqnementr
les
"sympthee"
I1
cam,
importe cependant d e signaler que dans bcaucoup
aucun synptOme n'a btb constate, et que les medecins
patho
cxpliquent
chimiquement
"ces cas
des
de
allo-
sorcellerie".
A
beaucoup d'Cgards, la magie constitue I'aspcct le plus important,
le
plus mysttbrieux de l'attitude pragmatique des C r h l e s
devant
la rCalitC.
La
magie
joue chez les CrColes et
certains
Indiens
christirnises un role tellement important qu'un observatcur
ne peut manquer dc le constater. Son incidence,
superficiel
pendant,
vue.
A
n'apparaft pas d'une maniere asscz claire,
ce-
premiere
Bien que la magie semble Cclore et s'Cpanouir partout
vie des Creoles, ils sont cependant tres croyants
la
mame
et
dans
prati-
quants, selon lcur relig~onoffic~elleet respective.
La
leur
magie inculque aux Creoles une ferme
croyance
aptitude A reussir, elle l w r tournit eqalement le
en
courage
et l'espoir toutes les fois que leurs mayens ord~nairesou
leurs
religions traditionnelles echouent. La magie met aznsi ces hommes
A
meme
vitalcs
stances
de s'acquitter avec confiance de leurs taches
et
oO
demoralis&s,
de garder leur lucidit& d'esprit
sans
l'aide
de
la
magie,
dans
ils
se
des
les
plus
circon-
sentiraient
d&mesp&rCs, mxieux, en proie A la peur, I l'amour
non partage ou & la hafne impuissante.
Ces
*suniyam" s m t IetCs L partir des "choses qui
un moment en contact" par exemple : la destruction
kt&
gnures
d'onglrs ou de cheveux ayant appartenu b une
ont
des
roL
personne
laquelle on souhaite du ma1 ; cette destruction entrainera automatiquement la maladie ou la mort de cette personne.(2)
C) Lms croyances
L 'approche
1'Ctrmge
question
scientif ique
s'est
effarouchbe
devant
.,
l'hypno-
concsrnant Mermer, las " tables
la vision L travers l'obstacle. Elle s'est
tisme,
soustraite
son devoir scirntifique qui est de tout examiner, dr tout
P
criti-
quer, de tout v&rifler ; elle a balbutiC des railleries ou avarice
des n&qatlons ; au lieu de fairc des experiences, elle a
laisse,
grand profit des charlatans, la foule en proie h des
visions
au
melbes de r&alitds.
Les CrColes ont dc nombreuses croyances respecters dans
les familles rt transmisea de gdneration en gCnCration. Le modernisme
n'a
pas detruit ces croyances qui font partie de
la
vie
puissance
des
quotidiennm.
Lea
&motions
Crdoles
croient
fermement en
la
qui ont un etfet sur les hommes. Toutes
ces
croyances
sont pratiqudes pour se proteger du ma1 et le prbvenir.
2. EnquCte au centre hospitalier de PondichCry supra6 des
midrcins t Dumont, Subramanlan Reddy, Bernard Louzs, Nittyanandan
du 15.9.1991 au 25.10.1991
L C mauvais o e i l
Dans
la
croyance
populairc,
le
mauvais
oeil
est
~ o n s i d b r b commc e t a n t de "mauvaises v i b r a t i o n s " s u s c e p t i b l e s
nuire
aux v i c t i m e s COnCernleS. Les e n f a n t s sont l e p l u s
a u mruvais o r i l .
E t a n t t r e s vulnerables,
d e se defendre e t de rcpousser
Pour
secs,
enlever
eu.po&s
i l s ne sont pas capables
" ces mauvaises v i b r a t i o n s *.
l e mauvais o e i l ,
unc polqnbe de gros * e l ,
do
on prend
sept
une poignee de sable de
pimentr
la
rue,
quelqucs g r a l n s de mautrrde ; an en f a i t un p e t i t prquet avec
du
papier
en
e t on tourne sept f o i s autour de l a t e t e de
l'enfant
: ' Que lea mauvais yeuc des mbchants, des jalouc,
repltmt
des
p e s t i f @ r 4 s , des dlmons soient aveuqlbs e t se ferment.
L ' e n f a n t e t l a mCre d o i v c n t e t r e assis,
Imeme l e
sol,
f a i s a n t face Il ' o u e s t .
" d i s h t i ' (ou mauvals o e i l )
Le
dimanche,
un mardi ou un vendredi,
doit etre
enlev&
l e s o i r aprCs l e
un
coucher
du
piments,
le
solril.
Une
sable,
le
fois
sel,
s'il
l e paquet,
impor tan t.
avcc
les
a b t 4 tourn&
sept
fois
me
l a mere crache t r o i s f a i r sur l e paquet e t
La paquet c s t j e t e au feu.
brPle
contenant
l e s g r a i n s de moutarde,
a u t o u r de l a tCte,
leve.
que
On crache dessus t r o i s
C c l a t e t sans odeur,
le " d l s h t i
"
toir
est
;
trCs
SymptOmes dont souffre l'enfant atteint du " dishti
- vomissements
- refus de prendre
- dirrrhOe
-
"
t
le lait
cris et face grimaqante
- sommeil
agit6
Si le ma1 est plus grave, si l'enfant a des cernes sous
les
yeux, s'il est anemia, s'il a une diarrhCe persistante,
vertiges, de la tihvre, i 1 faut faire une " poudja "
o f f r m d e ) pour enlever le
" dosham ou dishti
On consulte un " poujari
une
"
poudja
On
coco,
des
"
des
(priere
et
".
(3) qui se chargera de faire
" un lundi.
offre P la d&esse Kali un poulet noir, une noix
bananes,
du
betel, de la noix
d'arec,
un
don
de
en
especes, des fleurs de jasmin. du riz, des pois chiches grill&.
On allume cinq m&cher impregndes de beurre clarifr@ et
amontbes sur une branche de margousier " azadirachta indica
On
de
fait a s s w i r l'enfant face h l'est, sur les
la mere. On tait neuf fois le tour de la mPre avec, en
".
genoux
mains
les mhches allumees.
3. Pr@tre Soudra -non brahmane- qui v4nPre et officie les dieux
subalternas.
Aprls la
ct
"
poudja
", le
' poujari " donne une amulette
une ficelle Jaune qu'il faut attacher ou bras droit de
l'en-
tank.
Le " poujari
- OHM
BOU
"
incante trente fois ce mantra
I
HARA SIVA. OHM SIVAYA AGORA GORA TANDA ROUBA.
COULHIRA S6RVA DOCHAMOUM PARIGARI PADHOU
PADHU
OUDHAM-
PATCHIPADOU
SIVA. (4)
Enwite,
nord,
au
Si l'enfant a de la fievre, si so voix est enroube,
si
la fontanelle est dbprimee, si l'cnfant est apitb et effray4,
il
il
jette
le reste des mbches
au
croissment des trois routes.
est pris par un
" patchi dasham
".
(5)
I 1 taut faire une " poudja " un mardi. I 1 faut offrir A
la dhesse Routhiragavauri, un
avatar de Mariamman, une
de r i z non btuvb " pachaiy arici kanji
'I.
bouillie
On offre bgalement A la
deesse un morccau d'etoffe noire, une puirlande de feuilles de
marqousier, du riz blanc, un curry de poulet noir, du pain, du
navedaniam
*
(les neufs
cbreales que
l'an
offrr aux
"
neufs
plan&tes), du mouton, du poisson sec, des oeufs, de l'alcool,
du
calhou
(alcoal de suc de cocatier), des cigare5, des
fleurs
de
jawin
et
differents
neuf pieces de monnaie A placer dans
orifices du corps du fCtiche.
4.
5.
Formule rrqique intraduisiblc.
Patchi I oiseau, dosham r mauvais sort.
lcs
L ' e n f a n t .st
nord,
r s s i s s u r l e s penoux de sa mCrc,
face r u
il f r u t t o u r n e r ncuf f o i s un f b t i c h e f a i t P base de
farine
de r i z .
I 1 f r u t prononcer d i x f o i s 10 mantra s u i v a n t :
-OHM.
BALENCREGA BAYRAVY. OHM SRlOUM
KILIOUME
SAVOUMSMVA
BALACRAOADOCHANIVARTTY.(6)
Le
" p o u j a r i " donne une amulette e t une
ficelle
jaune
quc l a mare d o i t a t t a c h e r au b r a s d r o i t de l ' c n f a n t .
Si
l ' c n f a n t s o u f f r e de c o l i q u e s , de f i b v r e rvec
il e s t posshdd p a r
son, dc d i a r r h e e e t s ' i l m a i q r i t ,
rane
a
".
"
I 1 t a u t f a i r e unc
poudja
"
un vendredi.
' Oukiravy-
I 1 taut
c e t r r p r i t masculin du r i z c u i t , du l a i t c a i l l b de
un chutney d'aubcrqines,
jrunc,
pate
de s r n t o l ,
des Q r a i n S de sbsame g r i l l e s .
un nouveau t i s s u blanc, des f l e u r s de jarmin,
des baguettes d'encens,
du r i z non Ctuvb,
qu'il
de l a viande de
rouge,
de
la
mouton,
du calhou, de l ' o p i u m e t du poisson sec.
Le " p o u j a r i
riz
offrir
bufflonne,
On a f f r e hqalement des f i l s de t r o i s couleurs :
noir,
fris-
promene
" t o b r i q u e un f b t i c h e A base de f a r i n e de
trais
fois
sur
1s
tete
de
l'cnfrnt
en
pronongmt l e mantra s u i v a n t :
- OHM
BALACREGADOCHANIVARTTI ( 7 )
L'entmt
1 *ouest
e r t r s s i s s u r l e s qenoux de sa mere,
.
6. Formule mapique i n t r a d u i s i b l e .
face
P
LR
poujari " casse un coco, brhle de l'encens, tourne
cinq tois ~ u t o u rde la mPre en incantant le mantra suivant :
-
ARI.
ANDIMADHA.
OHM.
MADHAVA. ENDRUMASANHI.
WDIRA.
BELIMADHA.
OHM.
SARVADJANA.
P A T C H I . PADHOU.
BAYANGARA.
SIVAYA
NAMA.
sIVA SIVA SIVA. ( 7 )
Le " poujari " donne une amulette et une ficelle
qu'il
taut attacher au bras droit de l'enfant. Puis
le
jaune
tetiche
est jete A un carrefour.
Pouvons-nous
damoniaques
appeler ces rites des
precautions
anti-
? Partout otl l'on admet qu'il existe des Ctres
mal-
faisants, des demons capables de provoquer des maladies, on dvite
bien entendu le contact et meme la frdquentation de ces gens.
11
existe, d'une maniCre manifeste des etres ou meme des chases, des
animaux aussi appartenant au mal.
Beaucoup
de
Creoles,
d'Htndous
et
meme
d'tndiens
christianises croient I cela. Le monde des tauves, des
reptiles,
des insectes rdpugnants ou venimeux est aussi peuplb de
manstres
invisibles
mais
non moins redoutables. Les
cimetibres
des
et
lieux
de cremation sont frequentes par des etres ou
ences
qui a m b e n t le mal, la maladie ou la mort. Les regions
les
influoit
sevissent tlCaux ou &pidemies sont aussi reputdes hantaes par des
demons.
7. Formule magique intraduiriblt
103
Les arbres, trls que :
- La nargarsier ' aradirachta
- Lr
- Lr
jamblonier
indica
' syzygiun Janbolanun"
porcher * thespesia populnea *
sont
habit&.
de demons, de ' minirvara
". I 1 est
ratakatari
", de "
",
mohini
formellement interdit aux jrunes filles
passer sour ces arbres aux houres nCfastes " urimai nerum
entre
12
"
de
de
soit
heures rt 13 heures. Les tmes des Jeunes gens
qui
se
sont pendus ou suicldas habitent ccs lieux au ces arbres. I 1 faut
donc
se
tenir le plus possible I 1'Ccart ou du noins
y
Cviter
certains actes, certains contacts et se purifier scrupuleusement.
On s'en protege Cgalement en portant des " tayitu
"
ou
amulettes
sort autour du cou molt autour du bras droit.
d) Armes anti-dCmoniaques
L'arsenal
des
obmervmces,
anti-dCnoniaquc est fort riche, i l
des rites, des formules, dem
CMprend
substances,
des
amulettos at des talismans. Celui qui pratiqur ces observances,
ces
amuletter
ou
l
o talismans ne peut etre atteint par les demons. Au brsoin,
rites, qui recite les mantra ou qui porte les
il
pourra
les
pouvoir.
ablo
retourner
contre eux s'il est dead
On peut re preserver des esprits ou des
tomb4
en
btres
leur
mdout-
en se Irs concillant ou en l w r taisant des offrandes
satisfont
leurs dCsirs et leur 6tent toute idee d'attaque
sont 1A des " moyens doux
". Les grandes relipions de
des religions qui pr6nent la bienveillance.
qui
;
ce
1'Inde sont
E l l e s i n c i t e n t l e u r s f i d C l e s Il a m e t t r e en p r a t ~ q u een
tarter
circonstanccs.
ch.*(l@
I@* dmonm
C ' e s t a i n s l que S a i n t Antoine
o t p r o t b p o scs d@vets c o n t r e
trouvo souvont Il ' o n t r C o des malsons
occrochCe ~ u s t eau-dessus
Les
guerlr
mais
et
twt
Padoue
mal.
l a roue de Satnt
On
Antoine
de l a p o r t e d'entrCc.
demons ne s o n t pas t o u ~ o u r sdes I t r e s
p a r n a t u r e ; 11s 1e sont,
mo&ldes,
"
de
certes,
malfalsants
quand 11s provoquent des
11s peuvent e t r e en mhme temps caprbles
disposls I l e f a i r c .
11s peuvent a l n s i
@tats
de
lms
conferer
dcs
p o u v o i r s surhumrins. La 1it t e r a t u r e sanscri t e c l a r s l q u e admet
1 existence de toute une c a t e g o r i e d ' h t r e s "non humains"
sha) q u l sont " s u r n a t u r e l s " ,
sont
(4manu-
mals q u l , dans l a conception c r e o l e ,
a u s s i n a t u r e l s que l e s hommes ou l e s anrmaux ; 11s s o n t
pwple
d un m d e I n v i s i b l e q u l f a i t , a u mkne t l t r e que l e
vlsxblc,
partic
de
l a nature.
demons mais aussi des dieu,.,
Tous
donnant
sont
leurs
11s
comprennent
des genies,
de
leurs
mondc
verltables
e t des manes.
s u s c e p t i b l e s de posseder l e s
attitudes,
le
hommes,
mentalites, l c u r s
leur
goQts
carrctCristiques.
Cer
landes
dieux,
de t l e u r s ,
ces genies aiment l e s parfums,
les
l a n o u r r l t u r e carnee c t l ' a l c o o l .
S'tls
satisfaits,
i l s exaucent l e s p r l l r e s e t p r o t e p e n t l e s
s'ils
ftchCs,
sont
accidents.
i l s e n v o i e n t des maladies,
des malhcurs.
des
guirsont
devots
decas,
;
den
P w r sm protCper dms demons m t du mal,
Comur
11 y a d t v e r s e s
I 1es Cr&oles consacrent l e u r s famxlles
cons&crations
dm JCsus.
au
SacrC
11s i n t r o n l s c n t l ' i m a q e du Sacr4 Coeur de
JCsus
m t pensmnt a r n s i que l e u r s foyers sont protapes de t o u t mal.
SOnt rCcltCe¶ tous l e s s o l r s Il a Vlerqc,
11tanlQS
I saxnt Joseph.
toiqm,
( b m ~ o i n ) br014
phrCtrer l e s
au SacrC Coeur de Jesus.
I salnt
Lm
devant l ' o r a t o l r e It i t r e p r & v e n t z f
SUIR~S
Lea
An-
"sambranl"
est
cons&
q u i r e c i t e n t rCqulteremcnt ces l l t a n l e s d ' u n
e f f l u v e r e d o u t a b l e aux d&mons.
La
s &chapper,
vertu
lesquelles
boundi",
fraglle
ainsi
auss1 on cherche l e p l u s souvent
o b ~ c t matdrlel
forwles
protectrlce
18
: amulettes,
talismans,
acqulse
A l ' e n f e r m e r dans un
plaques
" p o u ~ a r l " a grave des formules
de
laiton
(cendm sacree e t c u r c u u ) , en
,
sur
;
maglques
sont tracees avec des substances consacrbes
l e "kwqunam"
peut
le
ces
"vz-
pronongant
des mantras.
On
place
1 I n t C r i e u r de ces amulettes,
s o l t des o b ~ e t scharges de f o r c e maqlque,
llques,
soit
ou
s o l t des sxqnes
des f l g u r e s q u l scrvent de corps I une
autres,
symbo-
force
na-
q1qum.
Les flgures,
d'unm vmrtu s p h c i a l r ,
caractCres d ' d c r l t u r e w desslns lmpregn4s
torment l e s 41Cments e s s e n t r c l s de beaucoup
de d b f r n s e s p o r t a t i v a s ,
sent
d amulettes. Ces amulettes ou ' t a y l t u "
pas f a i t e s au hasard mais sont ~ 0 n S t r u l t ecomme
~
des
dmsrteurs
d'&nrrpre
magique".
ne
"con-
Le
"poujari*
sc place dans des
conditions
propiccs,
c'nt-A-dire
qu'il se met I l'abri des mauvaises inflluences dans
un
tranquil10 ; il opPre I un moment oB
cndroit
aatrale
favorable
cst
censee se produire. I 1
"tayitu",
lui donne une torme ghmCtrique dont
rCpondent
A
certains rapports numbriques.
une
influence
trace
lea
Les
alors
1e
proportions
propribtbs
des
nonbres passant pour repr&senter les lois de structures de l'univsrr. La valcur du "tayitu" cst encore dugmentee par les inscriptions
de
repose
noms
divins ou de formules
saintes.
Leur
donc sur des speculations mystiques et des
Invention
connafssances
re1 igieuses.
Un
simple noeud peut constituer une
amulette
protec-
trice parce qu'un noeud arrete et fixe les proprietes des mantra.
e) Ckrtres croyances
Les
CrColes crolent qu'il ne faut pas preter de
gent, dcs o b ~ e t sen fer ou donner de l'cau.
apr&
le
l'ar-
de l'huile, du sel,
coucher du soleil ; c'est-&-dire apr&s 18
heures
30,
La raison donnCe est que les esprits bimveillants
qui
lorsqu'on a d&jA allumb les lumibres.
habitent
dans la mrison rlsquent de se fbcher et de
s'en
allor
rvec 1 'objet donnC ou prete.
Preter de l'arqent un vendredi 8
acheter du linge
un
nardi est nCfaste.
Offrir de mouchoirs coupe l'amitib.
Offrir d'objets en fer : paire de ciseaux,
aiguilles
coudre, couteaux port@ malheur.
187
bpingles,
Le
hibou, la corneille portent calheur, ils
annoncent
la cart.
L e corbeau qui croasse trois tois annonce un invitk
ou
une lettre.
Un
verre
cars&
porte chance ; on
peut
recevoir
de
1 'arpent.
Un miroir brise, c'est sept an6 d e malheur.
Un chat qui traverse votre chemin porte malheur.
Un hanneton qui vole autour de la malson porte chance.
Des cancrelats dans la maison apportent de l'argent.
Un
chlen
qui
hurle
annonce
la
mort
ou
un
grand
dkastre.
Jouer avec la targette de la porte d'entr0e porte
mal-
heur et engendre la dlscorde dans la famille.
Une tille qui louche porte chance.
Un
grain de beaut6 au pied droit signitze que la
per-
sonne voyapera beaucoup.
L a croix dans la maison porte malheur.
Une procession d e mariage qui croise un cortPge funCbre
porte chance aux mariCs.
Une chouette qui hulule porte malheur.
Les araign6es portent bonheur.
L e chacal porte c h m c e .
L a passage d'une vache de droite A gauche sur le chemin
d'un individu porte chmce.(8)
Una jaun8 f i l l e ,
u n e vache,
des f l e u r s ,
des f r u i t s ,
des
d m boeufs, des chevaux, un couple, ou une femme
dlCphants,
avec
son e n t a n t q u e l ' o n c r o i s e en chemin p o r t e n t chance. ( 8 )
serpent,
Un
i n f i r m c , un Brahmane seul,
un
8nc,
unc veuve,
un p o r c ,
que l ' o n c r o i s e
potier,
un
m
un
route
portent
les
buffles
malheur. ( 8 )
Lea
corbeaux,
l e s perroquets,
l e s paons,
q u i t r a v e r s e n t n o t r e chemln de gauche A d r o i t e p o r t e n t chance.(8)
S'il
importante,
y
cela
a panne d ' L l e c t r l c l t d
lors
d'une
porte
chose
en
malheur
et la
discussion
question
ne
r L u s r i r a pas.
Renverser du sel,
s u r t o u t un vendredl
p o r t e malheur.
Renverser de 1 ' h u l~e p o r t e malheur.
L e l a l t qua b r Q l e p o r t e malheur.
Sc c o i f f e r aprbs 18 h e u r e s p o r t e malheur.
Se couper l e s ongles,
Une
son
femme e n c e l n t e n e d o l t pas r e g r r d e r
e n f a n t a u r a une dCformatlon.
d o l t r r e n couper,
St
malheur.
noir
une
bcllpse,
Le Jour de l ' b c l ~ p s e , e l l a
q u e l q u ' u n meurt u n mardi ou un samedi,
cela
portc
I 1 e n t r a l n e r a avec l u x dans l a mort, t r o l s a u t r e s
dont
ne
son e n f a n t r l s q u e d ' a v o l r un b e c - d e - l i b v r e .
s o n n o du q u a r t l e r .
coq
l a n u i t p o r t e malheur.
per-
il f a u t l ' e n t e r r e r avec
Pour a v i t e r c e l a ,
l e sang a & t C asperge s u r la
;
tombe
on
un
peut
& ~ . l e ~ n te n t e r r e r l e mort r v e c une grosse s e r r u r e .
8.
P.V
Jagadisa
Ayyar -South I n d i a n C u ~ t o i U s
E d u c a t i o n a l Services, New D e l h i
1985, p.96,97.
-
189
-
:
Asian
Si
un
piCces d ' a r g e n t ,
I1
Les
mauvais
avare meurt,
il t a u t l ' e n t e r r e r
avec
quelques
sinon son tme r e v i e n d r a h a n t e r sa demeure.
ne t a u t pas manger ou C t r e a s s i s dans
l'obscurit*.
e s p r i t s q u i hantent l e s tanCbrer rzsquent
de
nous
possdder,.
Les C r h l e s c r o l e n t en l a deesse Lakshmi
la
faut
-
p r o s p b r i t C e t dc l a f o r t u n e
b i e n tenues,
lui
ensoleill~cs
plaire.
Le
-
l a dOesse de
E l l e aime l e s maisons
propres,
il
pour l a garder dans l a maison,
s o i r , on
lui
offre
du
"sambrani"
(le
b e n ~ o i n ) , il f a u t a l o r s termer l a p o r t e d ' e n t r e e pour q u ' e l l e
ne
p a r t e plus.
I 1 ne t a u t pas l a i s s e r un e n f a n t dormir dans une
sans
lumiere
; l e s mauvals e s p r l t s q u l rodent r i s q u e n t
plece
de
lui
f a l r e du mal.
I1
ne
f a u t pas l a l s s e r l e l i n g e
Jeunes
enfants
s k h e r l e s o l r aprCs l e coucher du s o l e i l e t l a i s s e r l e s
oiseaux
les
survoler
des
; l e s enfants r i s q u e n t de tomber
malades
et
ils
auront l e " p a t c h i docham".
I1
t a u t t o u j o u r s p l a c e r un c o u t e l a s scus l e l i t
; l e f e r Cloigne l e s mauvais
femme q u i v i e n t d'accoucher
d'une
esprits
e t s u r t o u t l a "RatakatCrlU avide de sang.(?)
-
9.
P.V
Jagadisa Ayyar
South I n d i a n Customs
E d u c a t i o n a l Services, N e w D e l h i -1985, p. 9 6 . 9 7 -
190
-
:
Asian
"Evil spirits are frightoned by
an iron sickle on the floor at
the bedhead of a woman who has
given birth a n d o t a fil who
has
"come
of
age". .Black
thread is tied around the baby
waist or whist, black glass
bangles.. further protect the
baby from the evil eye."(lO)
.
.
"La ferraille que l'on
entasse
l'entree de la chambre de
l'accouchbe et qui conriste en
des "instruments contendants et
nouvelle
tranchants" est la
barribre que nu1 Ctranger ne
saurait
franchir
sans
lui
enlever
la
signlflcation
d 'armea defensives con tre les
mauvais genies, toujoura jaloux
de la m a t e m i t e der mortelles.
C'est encore l h une croyance
que le temps n'a pas dbracine
et
qui
a son
bon
cot*,
puisqu'elle permet d'btablir un
second cordon sanitaire autour
de 1 'accauchee. " (11)
h
11
faut
placer un coutelas sous le
lit
d'une
jwne
fllle qui a ses regles pour la premiere fois, pour 41oigner
les
mauvais esprits et la .Ratakaterin.
I 1 ne taut pas qu'uno femme cue1 1 le dea f leurs,
A
touche
une plante, plante quelque chose quand elle a ses rCgles :
la
planto risque d e mourir.
10. Gabrielle Eichinger Ferro-Luzzi- Rites and beliefs in
India, tlanohan, 1990, p . 9
modern
11. Dr Paramananda nariadassou - UOdecinc tradi tionnel le de
LZInde >
e coutumes de 1'Inde & yvalene alimentaire
locales , Imprimerie Saznte-hne, Pondichery, 1940, tome I,
--
p.34.
I1
.ourkan
no
taut
pas qu'une femmc prbpare
clle a ses rbgles ; lea
quand
"achar"
ac
risquent
de
du
condiments
moisir.
M e
femme qui a scs rCgles n'eat pas propre. Elle
souill@e-"dosham"(l2).
"sambrmi" .1
crt
Elle ne peut donc offrir des fleurs ou
soir rux images des saints et de Dieu.
la
Elle
est
'propre" aprbs 1e bain, le troisibme jour.
vendredi, jour propice A Lakshmi, la
Le
cuisine
doit
etre lavde et lcs ustcnsiles en cuivre polis.
Pour
cnlever
10 mauvais oeil qui frappe
surtout
nourrissons, on leur tait porter des bracelets noirs, ou un
"pottu" noir et un gros grain de beaut& noir. Les femmes
un
portent
avec leur "tali", du corail ;
la
gros
portent
talisman protectwr, des bracelets nolrs. Les femmes
indianisCes
lea
cr&oles
croyance
populaire vcut que le corail protCqe de tous lem "dosham".
Les lours propices sont le mercredi (Jour de St Joseph)
,1e vendredi (jour de Lakshmt) ; on peut ce dour-la
une
entreprendre
atfaire, un voyage, la construction d'une maison, les
pour-
parlers d'un marlage,ou encore acheter un bijou.
Les jours nCfastes oh i l ne faut r i m entreprendre sont
1e nardi et la samedi.
Le nombre 13 porte nalheur.
I1
nc faut jamais sc faire photographier P trois ;
personnc du milieu risque de mourir ou d'avoir beaucoup de ma1
harrs dans la vie.
12.
Autre sens de "dosham"
I
souillure, impurete.
192
la
Les
daterminmt
d'tm
Crblcs
conrultent
les
astrologues
qui
leurs heures fastes et nefastcs pour la
mlrilge, pour poser la premihre pierre pour la
leur
c&libration
construction
d 'unc mrison.
I1
nc taut pas brPler las ongles et lea cheveux,
cela
ecourte la vie de la personnc A qui ils appartimnent.
I 1 ne faut pas jetcr ler C ~ ~ V C et
U K les ongles dans
r w
car
les
"Randravati" peuvent s'en servir
pour
la
jeter
des
quelqu'un
que
aats.
I1
ne taut pas donncr du vicun linqe A
ne connalt pas car i l risquerait de s'en servlr pour
1'-
jeter
un Sort.
Les
Craales
et les Indlens redoutent
le
regard
dcs
ferncs steriles et des veuvcs.
11
taut
iviter le regard des femme.
qui
ont
fausses-couches. Lcur regard peut affalblir les enfants et
mCIc
eu
dcs
aller
jusqu'A lcs rendre maladlfs.
Les
donner
CrColes
c o m e les Indtens ne refusent
~ a m a i s de
l'lumbne aux pauvres. 1 1 % croient qu'ils seront bbnis
dc
DL-.
Si
l'on
d'argcnt, de
rCve
mariage,
d'incendic,
de
grander fetes, i l y aura un malheur.
Si
l'on revc de la mort, d'excrbmmt, de salete, il
aura un 4vhnenen t heurcux
.
y
Une tenme mccinte ne doit pas aller dans unc maison oC1
il
y a un M r t
+
elle risque d'attirer
les mauvais
esprits
sur
e11e et l'entant qu'clle porte.
r
La
croyancc qui nous a frappbe le plus cst celle
cmrnant l'interpr4tation du cri et de la chute du llzard sur
conlcs
difflrmtes parties du corps.
Si le lhrard tombe
I
-Sur la tCte, l'individu aura des ennuis venant des
membres
dm sa famille (querelles et surtout dechs).
-Sur l'oreillc droite, l'individu aura une longue vie.
-Sur l'orcille gauche, l'individu aura une promotion, ou
un
qrand bCnCfice drns ses affaires.
-Sur la main droite, l'individu aure une sante florissante.
-Sur
1es
qenoux,
le, parents
de
l'individu
auront
des
problemmm dm mantl.
-Sur le pied droit, l'individu voyagera.
-Sur 1e dos, l'individu aura un grand malheur.
LC cri du 1Csard :
I 1 est interprdtb selon la direction et le Jour. S1 on l'entend :
Le dimanche :
- venrnt de l'ert, un malheur.
-
venant de l 'ouest, un cadeau, du linqe, un bijou.
venant du sud, la visite d'un ami ou de la proche parent*.
venant du nord, succhs, rlussite I l'exemen.
LC lundi :
-
venant de l 'cat, bonhcur, gain d'argent,.
- venant de
-
l'ouest, malheur, d&c&s,
accident.
venant du sud, querclle.
venant du nord, mariagc.
La mardi r
-
venant de 1 'eat, bonheur, prosp&rite.
venant de l'ouest, achat d'une voiture, voyage, affaires
venant du sud, malheur, mauvaises nouvelles.
venant
du
mord, bonnes nouvelles
de
1 'etranger,
marlages,
naissances, tiangailles.
Le inercredl :
- venant de l'est, prorphrith, gains.
-
venant de l'ourst, rnni@td, petits soucis.
- venant du sud, maladle, dCces dans la famille,perte d'argent.
-
venant du nord, bonheur, bonnes nouvelles de l'etranper.
Le jeudi :
-
venrnt de 1 'est, calarnit*.
- venrnt de l'ourst, invitation a une reception,
un festin.
- venant du sud, visites d'amls, de la parent@.
- venrnt du nord, querelle dans la famille.
Le vendredi r
-
venant de 1 'est, bonnes nouvelles.
- venant de l'ouest, triomphe sur une rivalit@, un cnnemi.
- venant du mud, visite de la parent@.
-
venant du nord, querelles, ennuis d'argent.
Lm samrdi r
- vrnant
- vrnant
- venant
- venant
de l'est, bonnes nouvelles, entrdes d'arpent.
de l'ouest, reussites dm toutes les entreprises.
du sud, maladies, ennuis de rant*.
du nord, vol, perte de bijoux.
Le hululement de la chouette
Si la chouette hulule la nuit, cela prdsage :
-
une fois, la mort.
drux fois, le succ&r.
trois tois, amour.
- quatre tois, querelle
- cinq fois, voyage.
-
six fois, drs invltbs, des depenses imprbvues.
sept tois, vol.
- hult
-
dans la tamille.
tois, mort.
neut au dix fois, bonheur, prospdritb.
L 'dternuemont
I 1 est tnterprCte comme sult I
-
unm tois, k h e c I un examen ou I ce que l'on a entrepris.
deux tois, succer, chance.
Canme
mdtempsycose
renrftre
que
les
Indiens,
les
Crholes
crolent
rt au Karma. 11s croient egalement que
A
la
l'ame
peut
sous forme d'un oiseau ou d'un animal. C'ert pour
cela
certain.
CrColes offrent aux corbeaux du riz le mardi et
vendredi A midi. On nourrit egalement les chiens la nuit.
le
Aprh
avoir examine les formes de croyances
les
importantea, il est errentiel de Camprendre qu'elles font
de
la
vie quotidienne at qu'elles sont lides
aux
sss traits primordiaux, des la naisrance ; c'est la
innee
plus
partie
trdfonds
de
personnalite
qui rerte prCdominante, dans tous les actes de notre
Notre comportement est determine par nos dispositions
vie.
affectives
et par noa tonctions d'ext8riorisation soit directement, soit par
intermediaire de nor croyances, de nos habitudes et de nos
apti-
tudes intel lectuelles.
Pouvons-nous dire que ces croyances aident les
a eviter le ma1
? Ces croyances runt-elles des remedes
Creoles
psycholo-
g iques ?
Quittons
attarder
ces
considerations
reliqieuses
pour
lonpuement A un domaine plus objectif qul fait
charmes senslbles de la communauta creole
Enquete chez
Enquete cher
Enquete chez
Enquete chez
Enquete chez
Enquete cher
Enquete cher
Enquete cher
Enquete cher
Enquete chez
Enquete chez
Enquete chez
Enquete chez
30.5.1990
Enquete cher
I
nuus
un
des
son langage.
Hme Odette PHARAHOND le 10.3.1989
Hme XAVIER le 12.5.1969
Hme Hlcheline CORNEIUE le 20.6.1989
Hme Aurblie LOGA It 30.6.1989
Hme LETILVEZ le 04.7.1989
Hme Odette GORLIER le 15.1.1990
Mme Jeanine DAVID le 20.2.1990
Hme Hercedes DE ROSARIO le 30.3.1990
H. Raymond HAGRY le 05.4.1990
Mme Nora GORLIER le 10.4.1990
Mme Louise CORREA le 15.4.1990
Hme Doris SPIELHAN le 20.5.1990
le POUJARI KALLIAPAN du temple de Manjakupam le
Hme FALOON le 03.6.1990