1889 le « general quat`z yeux

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1889 le « general quat`z yeux
1889
LE « GENERAL QUAT’Z YEUX »
Né d’un père épicier, rue Saint-André à Lille en 1818, le général
Louis Faidherbe meurt le 29 septembre 1889. On partage sa mort : Paris
lui offre des funérailles nationales aux Invalides et au son du canon, mais
c’est à Lille qu’il sera inhumé, le lendemain.
Pour l’occasion, ce mercredi 3 octobre, l’église Saint-Maurice sera
trop petite et on annonce 300.000 personnes le long du cortège.
Lille lui érigea en 1896 une statue équestre, qui lui ressemble si
peu : atteint d’asthme et de rhumatismes, il doit s’emmitoufler de
châles, de capotes, de lainages et c’est dans cet équipage que, de son
cheval, il conduira l’armée du Nord contre l’envahisseur. Il porte des
bésicles « Il ressemble à un savant », les Sénégalais le surnommeront
« général Quat’z yeux ».
Automne 1870 : l’Empereur a capitulé à Sedan avec 100.000
hommes et le maréchal Mac-Mahon. La maréchal Bazaine l’imite bientôt
à Metz avec 185.000 troupiers et 1.500 canons.
La République est proclamée sur les décombres de l’empire. Mais
Paris est assiégée et la France n’a presque plus de troupes ni de
généraux. Alors, Gambetta, le mobilisateur national, va chercher
Faidherbe. Voilà ce Lillois à la tête de l’armée du Nord.
Il écrira plus tard : « Quinze mille hommes dont les trois quarts
sont des soldats de quinze jours, tout juste mobilisés. Beaucoup sont
sans chemises, sans souliers avec des fusils inutilisables. »
Pourtant, à ces jeunes soldats mal équipés – Ils marcheront avec
des chaussures de carton que MM Fontaine et Guffoy auront fabriqués
en se remplissant les poches – on réclame un miracle : briser
l’encerclement de la capitale en bousculant des ennemis trois fois plus
nombreux et mieux équipés.
Ce général de 52 ans ne ménage pas sa peine ; il sait écouter tout
le monde avant de prendre des décisions. Surtout, il a appris que le feu
qui tue (l’artillerie) est devenu l’argument suprême des batailles.
Michel Van Parys/ La Voix du Nord
1889
LE « GENERAL QUAT’Z YEUX »
Alors il commence par ruser pour échapper aux armées lancées à
sa rencontre ; puis le 3 janvier 1871, il apparaît devant Bapaume et
bouscule Von Goeben. Les Allemands évacuent la ville. Les troupes de
Faidherbe sont trop épuisées pour aller plus loin. Et puis, déjà, le
gouvernement a commencé les discussions avec Bismarck.
Paris va capituler à la fin du mois.
Mais le combat de Bapaume n’a pas été inutile, car l’action du
général Faidherbe aura au moins préservé de l’invasion les départements
du Nord.
Michel Van Parys/ La Voix du Nord

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