Sommaire

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Sommaire
Bois et Forêts
en
Pays de la Loire
Sommaire
Editorial
Gestion durable des forêts
et grand gibier
Changements dans la Sarthe
Les feuillus précieux
La desserte forestière
2005 : des élections au C.R.P.F.
Les prochaines réunions
Editorial
S
uite au triste départ de M. Jean-Daniel MARTINET, le conseil d'administration s'est
réuni pour mettre en route la procédure de recrutement d'un directeur et proposer un
directeur intérimaire.
Nous avons sollicité la mise à disposition, à temps partiel de M. Mathieu FORMERY,
directeur du C.R.P.F. de la Région Poitou-Charentes, avec qui nous avons des contacts
et des actions communes. Je remercie au passage le conseil et le président de cette
région de leur compréhension et de leur courtoisie pour cette mise à disposition.
Notre conseil a également désigné une commission pour le recrutement d'un directeur. Là,
le Centre National Professionnel de la Propriété Forestière (C.N.P.P.F.) a été d'une grande
efficacité pour nous conseiller dans la procédure, la méthode de travail et d'investigation
(n'oublions pas que les C.R.P.F. sont des établissements publics nationaux).
A la suite de quoi, une première sélection des candidats a été faite, pour en retenir quatre
qui ont été auditionnés.
Au conseil du mois de juin, la commission a fait une présentation des candidats retenus
et, in fine, M. François-Xavier DUBOIS a été choisi. Il a pris ses fonctions le 1er septembre,
libérant M. Mathieu FORMERY qui a assuré avec compétence et doigté son intérim et j'en
profite pour le remercier au nom de tout le C.R.P.F.
Qui est notre nouveau directeur ?
M. François-Xavier DUBOIS est âgé de 52
ans. Parisien d'origine, sa formation d'ingénieur
civil des forêts et sa carrière, l'ont depuis
longtemps conduit à connaître, apprécier et
gérer les questions relatives aux milieux
naturels. Ses fonctions de directeur de la
fondation Sologne, gestionnaire du domaine
du Ciran et directeur du syndicat mixte pour le
développement et l'aménagement de la
Sologne le conduisent à fréquenter le milieu
forestier. Cette vocation forestière s'affirme en
1998 lorsqu'il devient directeur du C.R.P.F. de
Haute et Basse Normandie.
Dans le petit cosmos qu'est le monde forestier
et en le choisissant, nous n'avons, je pense,
fait aucun saut dans l'inconnu.
Nous lui souhaitons la bienvenue chez nous
et qu'il puisse exprimer ses compétences
dans l'écoute, le partage et la confiance de
tous. Mais peu importe le discours, c'est sur
le terrain que l'on fait connaissance, et très
vite vous aurez le plaisir de l'apprécier.
Alain de MONTGASCON
Président du C.R.P.F.
N° 77 - Septembre 2004
Gestion durable des forêts et grand gibier
Peut-on assurer une gestion durable des bois face à une
population grandissante de cervidés ?
Parti des nombreux constats de frottis, d’abroutissements de
la végétation et des difficultés de régénération des peuplements
forestiers, le Centre Régional de la Propriété Forestière dans
le cadre des objectifs liés à la certification ISO 14001 mène
une réflexion sur «l’équilibre sylvo-cynégétique» .
Que dit la loi forestière sur le sujet ?
En bref ; la loi d’orientation forestière du 9 Juillet 2001 précise
en son article premier que : «le développement durable des
forêts implique un équilibre sylvo-cynégétique harmonieux».
D’autre part, le plan de chasse doit «assurer un équilibre
sylvo-cynégétique permettant la régénération des peuplements
forestiers dans des conditions économiques satisfaisantes
pour les propriétaires».
Conscients des devoirs et obligations de réussite en matière
de sylviculture et de chasse, de nombreux propriétaires
forestiers sont aujourd’hui face à des situations inquiétantes
par rapport au renouvellement de leurs bois et à la qualité de
leur gibier.
Quelles sont les obligations des propriétaires forestiers ?
• Qu’il soit propriétaire d’un grand massif forestier ou d’une
surface de bois plus modeste, le propriétaire forestier doit
mettre en œuvre les moyens nécessaires pour assurer la
pérennité des surfaces boisées soit par régénération naturelle
ou par reboisement,
• lorsque le propriétaire a bénéficié d’une aide publique, un
cahier des charges ou «engagement de réussite» est signé,
stipulant les objectifs à atteindre en matière de reprise et de
suivi des peuplements installés. Ces engagements courent
sur quinze années ; sans respect des clauses, le propriétaire
doit procéder au remboursement des aides octroyées par
l’Etat,
• d’autre part, il doit maintenir une population de cervidés à un
niveau d’équilibre sur son territoire,
• enfin, le plan simple de gestion doit maintenant prendre en
compte de façon explicite la notion d'équilibre sylvocynégétique. Ainsi, le propriétaire doit notamment préciser
"l'évolution prévisible des surfaces sensibles aux dégâts" de
gibier et "l'évolution souhaitable des prélèvements".
Actuellement, les moyens permettant d’estimer la population
de cervidés sur un secteur sont peu fiables et ne tiennent pas
compte de l’impact sur le milieu. Que ce soit au travers de
l'analyse des attributions de plan de chasse ou des observations
par indices kilométriques, l’expérience montre que ni l’une ni
l’autre de ces deux techniques n’ont prouvé leur efficacité en
matière de gestion des populations et de capacité d’accueil
des milieux.
La pression sur le milieu n’est pas suffisamment prise en
compte lors des décisions d’attribution pour les plans de
chasse; hors chaque territoire est différent par sa capacité
d’accueil (surface, nature des boisements, sylviculture, culture
à gibier, …).
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Septembre 2004
Equilibre sylvo-cynégétique : concilier la qualité du milieu, du gibier et
de la chasse.
Afin de mieux connaître l’impact des cervidés sur la végétation
en milieu forestier, le CRPF souhaite le développement de
petits «enclos-témoins» pour suivre et mesurer l’impact des
grands animaux sur les coupes de taillis, régénérations et
reboisements. Ces zones fermées au gibier ont pour but de
mieux appréhender l'impact réel du grand gibier sur les milieux
forestiers. Evidemment, le système d'enclos-témoins n'apporte
pas une réponse optimale puisque l'objectif n'est pas de faire
disparaître le grand gibier des forêts, mais bien d'arriver à
approcher un système qui permette de concilier qualité du
milieu et qualité du gibier. Néanmoins, il apporte un élément
de d'information nécessaire à l'approche d'une réponse
satisfaisante.
Les Coopératives Forestières des Pays de la Loire
associent leurs efforts
pour améliorer leurs services aux propriétaires
¨ Gestion forestière (Diagnostic, Documents de gestion)
¨ Sylviculture - Travaux forestiers (Dépressage, Elagage…)
¨ Boisement – Reboisement (Montage de dossiers administratifs)
¨ Approvisionnement (Fournitures, Plants forestiers, Agro-pharmacie)
¨ Estimation (Evaluation de patrimoine forestier)
¨ Commercialisation des produits forestiers (Eclaircies, Martelage,
Exploitation en régie, Vente sur pied)
Maison du Bois - 60 rue Nationale 3 rue Guérin des Fontaines
72330 CERANS FOULLETOURTE
49150 BAUGE
Tél. 02.43.87.22.02
Fax 02.43.87.21.07
e-mail : [email protected]
Tél. 02.41.89.80.84
Fax 02.41.89.09.57
L’enclos-témoin
L’enclos s’inscrit dans les moyens supplémentaires à mettre
en œuvre pour suivre les populations de cervidés sur un
territoire. Ces enclos permettent de mesurer l'incidence de la
pression des grands animaux sur les milieux forestiers par
comparaison avec la zone «libre de circulation».
Concrètement, ces dispositifs sont installés en pleine forêt
sur des parcelles en cours de régénération ou sur des coupes
de taillis juste réalisées. L’emplacement proprement dit est
choisi de manière à être représentatif de la parcelle à suivre ;
en retrait des chemins forestiers et lisières des peuplements
pour ne pas fausser les observations.
A juste titre, il est impératif que le parc soit implanté dans une
zone ayant subit un même traitement (coupe rase ou d’éclaircie
par exemple) et au même moment pour s'assurer de la validité
de la comparaison et du suivi dans le temps.
Afin de permettre des observations significatives, la surface
des parcs est de 40 m2 au minimum de forme indifférente
(l’option de placette de 5 x 8 m à été retenue en Vendée).
L’objectif des parcs étant la comparaison par relevés botaniques
ou comparaison visuelle entre une zone dite «libre» et une
partie non parcourue par le gibier.
Les enclos ont le mérite d’être simples et peu coûteux de mise
en œuvre, ce qui permet de multiplier leur nombre. Constitués
d’un grillage d’une hauteur comprise entre 1,50 m et 2 m dont
le maillage ne doit pas laisser l’accès aux animaux. Le grillage
dit «à poule» rempli tout à fait ce rôle. Cependant, l’expérience
montre l’intérêt de doubler ce premier rideau par un grillage de
type «mouton» de 1,20 mètre de hauteur minimum pour éviter
les percements par des animaux en fuite.
Changements dans la Sarthe…
La Maison du Bois de Pays de Cérans-Foulletourte a été
vendue au début de l’année 2004. Elle hébergeait depuis
10 ans l’ensemble des organismes de la Forêt privée
sarthoise : l’antenne départementale du Centre Régional
de la Propriété Forestière, le syndicat des propriétaires
forestiers, l’association Sarthebois et la Coopérative
forestière du Maine. L'ensemble de ces organismes
déménage donc dans de nouveaux locaux.
- Le CRPF est maintenant domicilié 41 bis rue du 8 Mai
72330 YVRE LE POLIN, téléphones inchangés :
02.43.87.84.29 et 02.43.87.10.66 - fax 02.43.87.84.70.
- Le Syndicat des propriétaires forestiers de la Sarthe
regroupe son secrétariat avec celui du Maine et Loire, à
la Maison Départementale de la Forêt 3 ZA Treillebois
49610 ST MELAINE SUR AUBANCE - Tél.
02.41.45.92.24.
- La Coopérative forestière du Maine transfère ses bureaux
au 128, avenue Félix Geneslay 72000 LE MANS, mais
conserve son local approvisionnement à CéransFoulletourte au lieu-dit «la montagne». Son équipe
technique reste à votre disposition pour tous vos projets
de rédaction de plan de gestion, de boisements, de
reboisements, d’amélioration de peuplement, de mise
en marché des bois… au 02.43.87.22.02, par fax au
02.43.87.21.07, ou par mail à [email protected].
L’évolution et le suivi des observations
Partie commune à toute les expérimentations, le suivi dans le
temps de ces dispositifs est primordial dans la mesure où ces
enclos pourront à court et moyen terme être un outil d’aide à
la décision lors de l’attribution des plans de chasse.
Le système de suivi retenu est simple. Le premier travail après
avoir installé l’enclos consiste à prendre des photos afin de
fixer visuellement le point de départ des observations.
Eventuellement, l'aspect photographie peut être complété par
un relevé de la diversité floristique.
Par la suite, un suivi photographique à intervalle régulier paraît
intéressant, couplé à quelques prises de notes concernant
l’évolution de la végétation en zone «libre» et dans la partie
enclose (par exemple : nombre de semis par mètre carré,
hauteur, pourcentage d’abroutissement).
Ces observations et suivis photographiques sont à prévoir
chaque année afin d’appréhender au mieux l’influence de la
population présente sur le secteur.
Ce nouvel outil conjugué aux autres techniques que sont les
comptages, les indices kilométriques et suivis biométriques
(poids, longueur de mâchoire,…) devraient à moyen terme
aider les propriétaires forestiers et chasseurs à ajuster les
prélèvements d’animaux en fonction du milieu et par la même
se rapprocher de l’état d’équilibre sylvo-cynégétique.
David LE FERREC
Technicien C.R.P.F.
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Tél. 05 58 75 03 96
Fax 05 58 06 48 54
E-mail : [email protected]
Septembre 2004
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Les feuillus précieux
L’alisier torminal, le cormier, le poirier, le pommier, des
feuillus précieux naturellement présents, souvent
méconnus.
Ce cortège d’essences est fréquemment présent en région
Pays de la Loire sous forme disséminée dans toutes les
forêts. Ces essences présentent un grand intérêt sur les plans
économique, écologique et cynégétique. Leurs grumes font
l’objet depuis une vingtaine d’années d’un engouement tout
particulier auprès des transformateurs les plus exigeants : les
trancheurs. Selon les opportunités de marché elles atteignent
et conservent encore aujourd’hui des prix exceptionnels,
égaux et souvent supérieurs à ceux du merisier, du noyer et
du frêne.
Ces essences donnent toutes un bois homogène, dur, dense
à grain fin, stable une fois mis en œuvre, résistant aux
frottements. Il se travaille bien et prend un beau poli. L’aubier
est plus ou moins distinct. Le bois de cœur est rougesaumoné à rouge-brun pour l’alisier et le poirier, il est rose clair
à brun violacé pour le cormier. Les qualités importantes de ces
bois expliquent leur nombreux usages en gravure, sculpture,
marche d’escalier, ameublement, marqueterie, tournerie,
mécanisme de piano, tranchage pour les placages décoratifs
etc...
En complément de la haute qualité de leur bois, ces essences,
avec quelques autres de la même famille, présentent des
intérêts écologique, paysager et cynégétique. Elles sont un
réservoir de la diversité génétique des espèces forestières.
Elles ponctuent le rythme des saisons par la succession des
formes et des couleurs et contribuent à la différence des
paysages. Ce sont également des plantes mellifères
appréciées des abeilles en raison d’une floraison abondante.
Leurs fruits sont consommés par la faune, notamment les
oiseaux.
L’alisier torminal, le cormier, le poirier, le pommier appartiennent
à la famille des rosacées, ils sont très rustiques et plastiques.
Le poirier commun et le pommier sauvage sont présents dans
presque toute la France ; l’alisier et le cormier sont assez
communs un peu partout à basse altitude.
Ce cortège d’essences ne supporte pas les sols trop
hydromorphes à l’exception de l’alisier torminal qui serait le
plus tolérant et le cormier le plus sensible.
A l’inverse ils sont tous fréquemment présents sur des sols
superficiels à faible réserve en eau, le cormier puis l’alisier
ayant un tempérament supportant cet extrême. Ils sont bien
entendu capables de se développer harmonieusement sur la
gamme des très bons sols et sols intermédiaires.
Ces quatre essences ont la particularité de se retrouver aussi
bien sur des sols calcaires à Ph élevé que sur des sols acides
voire très acides pour l’alisier torminal. Ces essences ont
donc la faculté de se trouver naturellement présentes sur une
large gamme de stations, cependant elles le sont souvent de
façon disséminée.
Ces feuillus précieux ont la réputation de pousser lentement.
Ce n’est pas tout à fait vrai. Ils ont une croissance plus lente
4
Septembre 2004
Les fruits et les feuilles du cormier.
que la végétation concurrente sur les sols riches, c’est le cas
des stations à noisetier, érable champêtre, …, où ils sont
rapidement étouffés par manque de lumière.
Par contre ces feuillus précieux ont une croissance plus forte
que leurs concurrents sur des stations pauvres du fait de leur
rusticité, ce qui explique en partie leur présence naturelle et
leur abondance par rapport aux autres végétaux sur ces
stations, alors que paradoxalement elles sont souvent absentes
sur les stations moyennement riches à riches.
Ainsi, ces fruitiers se rencontrent, soit à l'état isolé, soit par
bouquets et passent souvent inaperçus. La fertilité des stations
n'est pas à elle seule responsable de ce phénomène,
l’historique des interventions des forestiers y joue également
un rôle important.
Le gestionnaire forestier pourra dans ses pratiques prendre en
considération et conserver ce caractère naturel de
dissémination en se limitant à valoriser au mieux l’existant sur
certaines parcelles, avant d’opter pour tout autre solution de
transformation.
Selon les sols une hauteur de fût indemne de défaut sur 3 à
6 mètres de haut est compatible avec les utilisations actuelles
à forte valeur ajoutée (un produit élaboré doit correspondre à
un multiple de 2,50 mètres, hauteur courante d’une maison
d’habitation pour la décoration). Travailler au profit de seulement
une dizaine de sujets par hectare peut largement suffire avec
une sylviculture adaptée.
L’alisier torminal est commercialisable à partir de 70 cm de
circonférence, le cormier est commercialisable à partir de 90
cm de circonférence avec un optimum à partir de 100 à 140 cm
pour ces deux essences.
Dans leur jeunesse une phase de compression est nécessaire
à la formation du fût, cependant le forestier doit rester vigilant
face au risque d’étouffement du sujet sur les bonnes stations.
Par la suite des éclaircies fortes et régulières pour former le
houppier et obtenir le maximum d’accroissement en grosseur
sont indispensables pour obtenir du bois de qualité sans
allonger le cycle de production. La conservation du sous étage
comme gainage assurera quant à elle la qualité en empêchant
le développement des gourmands. L’alisier torminal est le
fruitier le moins sensible à ce phénomène. Une taille de
formation et des élagages peuvent aussi être pratiqués.
Valoriser ces essences courantes demande peu
d’investissements voire aucun. Ainsi, dans les parcelles de
taillis dont l'essence dominante ne peut produire du bois
d'oeuvre, il est toujours préférable d'établir un bon diagnostic
avant la coupe rase.
Les dernières ventes, montrent que ces essences peuvent
être vendues de 50 à 200 fois leur prix en bois de feu. Ce choix
de gestion permet ainsi d’améliorer la valeur potentielle de son
patrimoine tout en respectant l’environnement et la diversité
des essences, et en favorisant les autres fonctions de la forêt.
Pour vous aider à repérer facilement ces feuillus précieux,
consultez les illustrations relatives aux principaux caractères
botaniques suivants :
1. L’Alisier torminal (Sorbus torminalis)
Ses feuilles sont simples, alternes à
5 ou 9 lobes inégaux, à long pétiole.
Ses bourgeons sont globuleux à
écailles vertes, liserées de brun.
L’écorce est lisse et grise dans le
jeune âge puis écailleuse et rousse.
Les fleurs, blanc crème, et les fruits
(alises), orange brun, sont groupés en bouquet.
Il drageonne abondamment, tolère l’ombre uniquement dans
le jeune âge, il peut dépasser 25 mètres de hauteur et donner
de gros diamètres.
Son bois peut présenter un défaut non rédhibitoire : le cheveu
(tâche colorée dans le bois de forme allongée).
Espèces voisines : l’alisier de Fontainebleau (Sorbus latifolia),
l’alisier blanc (Sorbus aria).
2. Le cormier (Sorbus domestica)
Ses feuilles sont alternes composées,
pennées à 11-21 folioles non dentées
dans le tiers inférieur.
Ses bourgeons sont gros, glabres,
visqueux, verdâtres. L'écorce est
noirâtre à petites écailles, épaisses,
relativement carrées.
Les fleurs blanches sont en bouquet et les fruits (cormes) ont
la forme de petites poires jaunâtres à maturité.
Il rejette de souche, mais drageonne peu.
Il tolère moins l’ombre que l’alisier torminal, et donne également
des arbres pouvant dépasser les 25 mètres de haut.
Espèces voisines : le sorbier des oiseleurs (Sorbus aucuparia).
Ses fleurs blanches sont en bouquets par 10-12 et les fruits
sont des petites poires (longueur 3-4 cm), au calice persistant.
Il a une croissance lente et peut atteindre une taille moyenne
de 15-18 mètres.
Espèces voisines : le poirier à feuilles en cœur (Pyrus
cordata).
4. Le pommier sauvage (Malus sylvestris)
Ses feuilles alternes sont ovales et
denticulées à court pétiole, elles
ont trois à quatre paires de nervures.
Ses bourgeons sont petits,
pubescents, appliqués contre le
rameau.
Ses rameaux sont épineux : les
longs, brun rouge, les courts avec
des cicatrices foliaires annulaires.
L’écorce jeune est verdâtre et lisse
puis devient brun-gris en plaquettes
écailleuses.
Les fleurs blanches lavées de rose sont grandes (3-4 cm de
diamètre).
Les fruits sont de petites pommes jaune verdâtre.
C’est généralement un petit arbre au tronc flexueux qui atteint
rarement plus de 10 mètres de hauteur. Son bois a tendance
à fendiller et ses dimensions sont relativement faibles. Cette
espèce présente peu d’intérêt pour la production de bois, sauf
sur les bonnes stations.
Dans nos forêts ligériennes, ces fruitiers méritent toute votre
attention. Leur maintien à titre d'essence secondaire est
compatible avec la sylviculture pratiquée dans la plupart des
peuplements orientés vers la futaie. Mais leur maintien est
aussi possible à titre d'essence principale dans de nombreux
taillis.
Le sud du département du Maine et Loire, (secteur de Gennes
à Saumur) et les secteurs argilo-calcaires du Baugeois, aux
terrains de réputation pauvres et difficiles sont des secteurs
privilégiés pour la valorisation de ces feuillus précieux.
Jean-Jacques JEMIN
Technicien du CRPF
Membre du groupe National IDF
Fruitiers et autres feuillus précieux
PEPINIERES ALAIN HUAULT
53270 SAINT JEAN SUR ERVE
Tél. 02.43.90.27.61 - Fax 02.43.90.29.46
agréé depuis 1976
3. Le poirier commun (Pyrus pyraster)
Ses feuilles alternes longuement
pétiolées sont ovales et finement
denticulées, en pointe au sommet, très
luisantes à la face supérieure.
Ses jeunes rameaux sont parfois
terminés par une épine.
L'écorce jeune est lisse puis devient
brun foncé écailleuse formant de petits
rectangles typiques.
Innovation et qualité
Plants forestiers - Plants pour haies brise vent
Racines nues - Mottes prêtes à planter
Arbres - Arbustes pour parc - Feuillus - Résineux
Gaines et protections CELLOPLAST
Tuteurs - Paillages
Septembre 2004
5
La desserte forestière
P
arce que le monde bouge, parce que les besoins évoluent,
parce qu’il nous faut être de plus en plus compétitifs tout
en respectant l’environnement, nous devons nous adapter
constamment au rythme et aux exigences imposés par notre
société moderne.
Le secteur forestier, comme les autres domaines d’ailleurs,
n’échappe pas à la règle. Même s’il est parfois difficile de
connaître réellement la rentabilité de la forêt, eu égard aux
longues périodes que nécessite la production du matériau
bois et aux risques divers que les éléments naturels lui
imposent, force est de reconnaître que le sylviculteur n’a
d’autres choix que de s’adapter aux contraintes du marché.
S’adapter aujourd’hui, c’est être compatible avec le monde qui
nous entoure, et le monde qui nous entoure est tout entier
tourné vers le développement de la communication : moyens
de transmission de la connaissance, mais aussi amélioration
des conditions et modes de transport.
Bien qu’en constante évolution, la forêt française souffre
encore trop souvent de nos jours d’un sous-équipement en
matière de desserte, ce qui contribue lourdement à sa perte
de compétitivité face à la concurrence mondiale et à celle des
autres matériaux.
Longtemps sous-équipé, le secteur de l’exploitation forestière
a beaucoup investi ces dernières années, soutenu en cela par
l’Etat et la Région par le biais d’aides à l’investissement. Cette
évolution était d’autant plus nécessaire que les intempéries
de décembre 1999 avaient mis à terre de grandes quantités de
bois qu’il était urgent de récolter.
Aujourd’hui, ce parc important de machines équipées de têtes
d’abattage, de tracteurs débusqueurs, de tracteurs porteurs,
source d’une meilleure productivité donc d’une meilleure
compétitivité doit trouver en forêt un réseau d’infrastructure
adapté à ses besoins. Sans évolution dans ce sens, ce souséquipement pourrait très rapidement provoquer l’affaiblissement
de tout un secteur d’activité.
Un bon réseau de desserte forestière adapté aux
exigences d’aujourd’hui a de nombreux atouts
• plus d’efficacité dans la surveillance et la gestion du massif,
• facilité d’accès pour la réalisation de travaux de plantation
et d’entretien,
• diminution des coûts d’intervention,
• facilité de mobilisation des bois et notamment de ceux
ayant une faible valeur,
• amélioration des opportunités de vente et des prix des
produits forestiers,
• valorisation des baux de chasse grâce à l’amélioration de
l’exercice de cette activité,
• meilleure sécurité d’accès en cas d’incendie,
• plus grand respect de l’environnement (canalisation des
véhicules),
• réévaluation du patrimoine forestier, etc.
Les avantages sont nombreux, et peu de dépenses en forêt
sont aussi rentables et bénéficient d’un retour sur
investissement aussi rapide.
Une forêt bien gérée, bénéficiant d’un bon réseau de desserte
est une forêt qui s’améliore au fil du temps.
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Septembre 2004
Route forestière, accessible aux grumiers en toutes saisons.
Qu’est-ce qu’un bon réseau de desserte forestière ?
Un bon réseau de desserte forestière, c’est la juxtaposition
d’éléments complémentaires facilitant l’accès aux parcelles,
et lors des phases d’exploitation, l’acheminement des bois de
leur lieu de production jusqu’au réseau public accessible aux
camions grumiers. Ce réseau se compose de layons de
cloisonnement, de pistes de débusquage et de débardage, de
voies forestières empierrées ou routes forestières dont la
résistance est adaptée aux poids des engins qui seront
amenés à y circuler, d'aires de retournement, d’aires de
stockage.
Le réseau de cloisonnement
Il n’est pas toujours indispensable, mais souvent conseillé
afin d’éviter la «divagation» des engins de débusquage dont
les passages intempestifs sur l’ensemble de la parcelle
peuvent avoir de graves conséquences sur les sols, la flore, la
faune, et donc l’avenir des peuplements et des habitats. Il
consiste en l’ouverture de passages d’environ 4 mètres de
largeur dans le peuplement et distants les uns des autres
d’environ 25 à 30 mètres. Ils doivent être relativement rectilignes
et en tout état de cause éviter les changements de direction
trop brutaux. Sur l’emprise, les bois doivent être coupés au
plus ras. Les travaux de terrassement, ou même de
dessouchage, ne sont pas souhaitables et seraient vraiment
disproportionnés.
Les pistes de débusquage et de débardage (2,5 à 5 km
pour 100 hectares selon les caractéristiques du terrain)
Réalisées sur terrain naturel dépourvu de souches et
d’obstacles, elles viennent en complément ou en substitution
du réseau de cloisonnement. Elles traversent ou longent des
parcelles sur des distances assez courtes pour rejoindre les
places de dépôt en bordure du réseau empierré. Les distances
maximales de débusquage ne devraient pas dépasser 500
mètres.
Les voies forestières empierrées ou routes forestières (1
à 3,5 km pour 100 hectares selon les caractéristiques du
terrain)
Elles doivent pouvoir permettre l’accès aux camions grumiers
en période sèche ou en toute saison, selon le type
d’empierrement. Dans tous les cas, elles doivent être capables
de supporter de très fortes charges (parfois supérieures à 40
tonnes) sans se dégrader. Leur réalisation technique reste
affaire de spécialistes, et dépend de la portance du sol sur
lequel elles sont réalisées. Une emprise minimale de 8 mètres
de largeur comprenant une bande de roulement bombée de 4
mètres est nécessaire. Il est important de border cette
emprise par des fossés qui assureront l’écoulement des eaux
de ruissellement et ainsi une plus grande durabilité de l’ouvrage.
Ces voies empierrées doivent être reliées au réseau public
accessible aux camions : voies également empierrées ou
routes goudronnées. Attention, il est important de prendre en
compte les limitations imposées par le gabarit ou la résistance
des ouvrages d’art situés sur le parcours d’accès à la forêt. Il
ne sert à rien de renforcer des chemins pour qu’ils puissent
supporter une charge de camion grumier si leur accès est
limité par un pont à faible tonnage ou par une hauteur
insuffisante.
Les aires de retournement
Si le réseau de voies empierrées se termine en impasse, il est
important de prévoir à son extrémité une aire de retournement
suffisamment dimensionnée pour permettre aux camions
semi-remorques de pouvoir effectuer un demi tour :un diamètre
minimum de 20 mètres est nécessaire.
Les places de dépôt
Les points de rencontre entre les pistes de débusquage, de
débardage et le réseau empierré sont des lieux de changement
de prise en charge des bois. Acheminés dans un premier
temps par des tracteurs débusqueurs ou porteurs dont l’accès
aux voies empierrées est déconseillé, les bois sont alors
déposés pour être chargés sur des camions. Il est
indispensable d’organiser ce transfert, et pour ce faire, la
construction de places de dépôt est nécessaire. Il s’agit d’un
lieu dégagé de toute végétation forestière, suffisamment
étendu pour accueillir au moins l’équivalent du chargement de
trois camions grumiers soit environ 100 m3. Cela représente
une aire de 7 à 8 mètres de largeur sur 25 à 30 mètres de
longueur. Il est préférable que cette place de dépôt soit
stabilisée selon les mêmes exigences techniques que les
routes empierrées qui y accèdent, mais cela n’est pas
impératif. Mieux vaut avoir plusieurs places de dépôt sur
terrain naturel bien réparties le long des voies empierrées,
plutôt qu’une seule place de dépôt empierrée mal placée, loin
des extrémités de la propriété.
Aire de retournement, indispensable lorsqu'une route se termine en
impasse.
Côté économie
On ne peut parler d’investissement en ce qui concerne la mise
en place des cloisonnements et des pistes de débusquage et
débardage : dans la plupart des massifs, le réseau existant en
matière de pistes est souvent suffisant et les cloisonnements
se résument à la récolte des bois situés sur l’emprise. Il en va
tout autrement en ce qui concerne l’implantation du réseau
empierré et des aménagements complémentaires. Ce sont
des investissements lourds, mais qui deviennent vite rentables.
Pour aider à la prise de décision et inciter à la modernisation
de l’outil forestier, l’Etat et la Région participent activement en
proposant des subventions importantes pour la création et
l’amélioration de ces ouvrages. Il ne faut donc pas hésiter à
s’informer auprès des organismes de développement de la
forêt privée ou auprès du service forestier de la Direction
Départementale de l’Agriculture et de la Forêt qui vous
renseigneront utilement.
Investir dans une desserte forestière de qualité, c’est
investir dans l’avenir !
Patrick BLANCHARD
Ingénieur C.R.P.F.
Les fossés et les passages busés
Il convient de bien garder à l’esprit que l’écoulement des eaux
de surface est un élément primordial dont dépendent en
grande partie la qualité et la longévité du réseau. Il ne faudra
donc pas négliger l’importance des fossés et la nécessité de
prévoir des passages busés suffisamment dimensionnés
(diamètre minimum de 400 mm) pour accéder aux parcelles
et à chaque point bas traversé par un chemin.
Septembre 2004
7
En bref…
Demande d'emploi
M.
FRADET
Jacky
demeurant 11 rue Amiral
Duchaffault à Nantes
recherche un emploi de
garde ou agent forestier.
Bonne connaissance du
milieu forestier.
M. Christian GUERIN, chef
du Service Régional de
l'Environnement, de la
Forêt et des Affaires
Rurales (SREFAR) à la
DRAF est remplacé à cette
fonction par Hervé GILLET
à partir du 20 Septembre
2004. Il représente l'Etat
au Conseil d'Administration
du C.R.P.F.
Le Conseil d'Administration
du C.R.P.F. a la tristesse
de vous faire part de la
disparition au cours de cet
été, de M. Christian de
Grandmaison, Administrateur, et de M. René de
Montalembert,
ancien
Administrateur.
Journal d'information forestière
publié par le
Centre Régional de la Propriété Forestière des Pays de
la Loire
36 avenue de la Bouvardière
44800 St Herblain
Tél. 02.40.76.84.35 • Fax 02.40.40.34.84
mel : [email protected]
site : www.foretpriveefrancaise.com
Directeur de la publication :
F.X. DUBOIS
Rédaction : C. WEBEN
Réalisation : F. AVERTY
Trimestriel - Abonnement gratuit
Imprimerie GRAPHY PRIM'
ST-DONATIEN Nantes
3eme Trimestre 2004
Commission paritaire n° 0507B06133
Document réalisé avec le concours financier de la Région des Pays de la Loire
et du Ministère de l'Agriculture.
8
Septembre 2004
2005 : des élections au C.R.P.F.
Les prochaines élections
auront lieu au cours du premier
trimestre de 2005.
Le CRPF est un établissement
public au service des forêts
privées pour les missions
définies par la loi. Il est
administré par des propriétaires
forestiers élus pour 6 ans.
Pour être éligible, un candidat
doit être inscrit sur les listes
électorales au titre d'une forêt
possédant un Plan Simple de
Gestion agréé et en vigueur,
avoir plus de 21 ans et être de
nationalité française.
Le conseil d’administration du Son rôle d'administration du C.R.P.F. n'empêche pas le Conseil
CRPF est composé :
d'aborder la réalité du terrain : ici bilan de l'action du C.R.P.F. dans le
• pour les deux tiers par un Marais Poitevin.
collège départemental
constitué de personnes physiques ou morales, propriétaires d’au moins quatre hectares sur
un des départements de la région. Les candidats doivent faire acte de candidature au moins
trente jours avant la date des élections en déposant leur dossier à la préfecture.
Outre les conditions précisées ci-dessus, le candidat doit avoir un suppléant associé. Le
vote a lieu par correspondance et le scrutin est uninominal majoritaire à un tour. C’est le
candidat ayant recueilli la majorité des suffrages exprimés qui est élu.
• pour un tiers par les organisations professionnelles représentatives de la forêt privée.
Celles-ci constituent le collège régional. Toutes les organisations professionnelles,
syndicats ou associations, qui ont pour objet la représentation et la défense des intérêts
de la propriété forestière privée peuvent participer au scrutin. Le nombre de voix dont elles
disposent est proportionnel au nombre d’adhérents et aux surfaces forestières qui leur
appartiennent. Chaque organisation désirant participer au scrutin doit faire acte de
candidature avant le 1ier octobre. Cela se traduit par le dépôt d’une demande d’inscription
qui précise la nature de l’association ou du syndicat, son champ d’activité, la date de sa
fondation, la composition de son conseil d’administration et le nombre de ses adhérents à
jour de leur cotisation pour l’année précédente.
Le rôle d’un administrateur du CRPF est important car, élu, il est le représentant de l’ensemble
des propriétaires forestiers. A ce titre, il détermine la politique du CRPF, décide, dans le cadre
des Orientations Régionales Forestières, des orientations à prendre en matière de
développement, de formation, de vulgarisation, élabore le Schéma Régional de Gestion
Sylvicole et prononce l'agrément des Plans Simples de Gestion.
Christian WEBEN
Ingénieur du CRPF
Les prochaines réunions
1er
15
18
22
26
Oct.
Oct.
Oct.
Oct.
Nov.
Sarthe
Loire-Atlantique
Vendée
Sarthe
Loire-Atlantique
Equilibre sylvo cynégétique et production forestière
Gestion des peuplements feuillus
Produire des bois de qualité sur terres agricoles
Le pin laricio de Corse
Le chêne
Pour tous renseignements sur ces réunions gratuites et ouvertes à tous,
téléphoner au C.R.P.F. 02.40.76.84.35

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