Maladie d`amour Le chat de la voisine Les hommes à tout faire

Transcription

Maladie d`amour Le chat de la voisine Les hommes à tout faire
Maladie d'amour
Henri Salvador
Refrain :
Maladie d'amour, maladie des amoureux (de la jeunesse)
Si tu n'aimes que moi
Reste tout près de moi, oh...
Maladie d'amour, maladie de la jeunesse
Si tu n'aimes que moi
Reste tout près de moi
Quand l'amour est petit, c'est joli si joli
Mais il devient fort, méfiez-vous mes amis
Caché sous le feuillage,
C'est comme un serpent gris, Oh Oh,
N'allez pas quand il dort
Surtout le réveiller
N'allez pas car il mord
Si vous le réveillez
refrain
Quand l'amour est petit, c'est joli, si joli
Mais quand il devient fort,
C'est plus beau que la vie
J'irai sous le feuillage,
Chercher le serpent gris, Oh Oh...
Car l'amour c'est la mort,
Mais c'est aussi la vie
Car l'amour c'est la mort,
Et c'est le paradis
Le chat de la voisine
Germaine Montéro, Yves Montand
Refrain :
Le chat de la voisine
Qui mange la bonne cuisine
Et fait ses gros ronrons
Sur un bel édredon dondon
Le chat de la voisine
Qui s'met plein les babines
De poulet, de fois gras
Et ne chasse pas les rats
Miaou, miaou
Qu'il est touchant le chant du chat
Ronron, ronron
Et vive le chat et vive le chat
Je ne dessin'rai pas l'homme et son agonie
L'enfant des premiers pas qui gèle dans son nid
Je ne parlerai pas du soldat qui a peur
D'échanger une jambe contre une croix d'honneur
Du vieillard rejeté aux poubelles de la faim
Je n'en parlerai pas, mieux vaut ce p'tit refrain :
refrain
Je n'serai pas l'empêcheur de déjeuner en rond
A louanger la sueur qui brûle sur les fronts
Je ne parlerai pas de l'ouvrier qui pleure
La perte de ses doigts morts aux champs du labeur
De la jeune fille fanée avant d'avoir aimé
Je n'en parlerai pas, il vaut mieux glorifier :
refrain
Les hommes à tout faire
Nino Ferrer
Qu'est-ce qu'il faut faire
Quand on ne sait rien faire ?
On devient un homme à tout faire
On a les embêtements les plus divers
On n'a jamais le temps de boire un verre
Sans risquer de l'avaler de travers
Tandis que Gaspard, c'est un pauvre noir
Qui balaye les trottoirs
Quand il a fini de balayer
Il rentre chez lui et il va se coucher
Margot, c'est une dactylo
Assise derrière son bureau
Elle se bourre de chocolats
Quand y'en a plus elle va au cinéma
Et moi je passe mes journées à me déguiser
Et je suis toutes les nuits debout sous la pluie
Je risque des mauvais coups
Et je n'aime pas ça du tout
Qu'est-ce qu'il faut faire
Quand on ne sait rien faire ?
On devient un homme à tout faire
On a les embêtements les plus divers
On n'a jamais le temps de boire un verre
Sans risquer de l'avaler de travers
Tandis que Jojo d'Issy-les-Moulineaux
C'est un conducteur de métro
Quand il arrive au terminus
Il va se promener en autobus
L'oncle du mari de ma belle-sœur
Travaille chez le cousin de ma mère
Le dimanche il fait la java
Avec le beau-frère du cousin d'papa
Et moi, je fais tour à tour le garde du corps
La voyante extra-lucide et ça m'incommode
Et je dois me battre en duel
Et je trouve ça immoral
Qu'est-ce qu'il faut faire
Quand on ne sait rien faire ?
On devient un homme à tout faire
On a les embêtements les plus divers
On n'a jamais le temps de boire un verre
Jamais le temps de faire un tour
Jamais le temps d'aller dormir
Ni de manger des petits fours
Et ça fait trop longtemps que ça dure
Et y'en a marre, marre, marre, marre, marre !
Chanson pour un jour de pluie
Les Frères Jacques
Je suis trop fatigué pour aller au marché
a dit le petit âne au fermier qui l'habille
d'une petite selle a vanneet d'un panier de cuivre qui brille...
Mais le fermier ne veut pas entendre, y' a des légumes, il
faut les vendre!
et il remplit ses deux hottes, de choux, de navets, de carottes,
de salsifis et de radis, comme il fait tous les mercredis.
Et voilà ils sont sur la route
le petit âne y' a pas de doute
marche moins vite qu'à l'habitude...
mais le fermier n'y fait pas attention,
il est tout à son étude, il est tout à son addition
Car il calcule mentalement combien il va gagner d'argent.
Le petit âne est bien malade,
il est couché dans un fossé,
plein de violettes et de rosée,
et il refuse une salade,
et une petite fille qui est là me demande s'il va mourir,
s'il lui faut du rhum, ou du chocolat, « y' en a chez moi je
peux courir »
Mais le petit âne fait "Non" de la tête,
Moi je sais bien ce qu'il souhaite :
Ce n'est pas un peu de foin, ce n'est pas quelqu'autre soin
C'est que la petite fille en bleu, d'un baiser, lui ferme les yeux
« On ne sait jamais, peut-être bien
qu'il va guérir, au lieu de rendre le dernier soupir! »
On n' peut pas comprendre ces choses
aussi bien que les nuages roses
qui de là-haut voient les clochers
comme des quilles ou des bergers
On n'peut pas comprendre ces choses
il y'a tant de métamorphoses
qui viennent d'un plus petit rien,
d'un petit rien, de petits riens...
La java des bombes atomiques
Boris Vian
Mon oncle un fameux bricoleur
Faisait en amateur
Des bombes atomiques
Sans avoir jamais rien appris
C'était un vrai génie
Question travaux pratiques
Il s'enfermait tout' la journée
Au fond d'son atelier
Pour fair' des expériences
Et le soir il rentrait chez nous
Et nous mettait en trans'
En nous racontant tout
Pour fabriquer une bombe " A "
Mes enfants croyez-moi
C'est vraiment de la tarte
La question du détonateur
S'résout en un quart d'heur'
C'est de cell's qu'on écarte
En c'qui concerne la bombe " H "
C'est pas beaucoup plus vach'
Mais un' chos' me tourmente
C'est qu'cell's de ma fabrication
N'ont qu'un rayon d'action
De trois mètres cinquante
Y a quéqu'chos' qui cloch' là-d'dans
J'y retourne immédiat'ment
Il a bossé pendant des jours
Tâchant avec amour
D'améliorer l'modèle
Quand il déjeunait avec nous
Il dévorait d'un coup
Sa soupe au vermicelle
On voyait à son air féroce
Qu'il tombait sur un os
Mais on n'osait rien dire
Et pis un soir pendant l'repas
V'là tonton qui soupir'
Et qui s'écrie comm' ça :
A mesur' que je deviens vieux
Je m'en aperçois mieux
J'ai le cerveau qui flanche
Soyons sérieux disons le mot
C'est même plus un cerveau
C'est comm' de la sauce blanche
Voilà des mois et des années
Que j'essaye d'augmenter
La portée de ma bombe
Et je n'me suis pas rendu compt'
Que la seul' chos' qui compt'
C'est l'endroit où s'qu'ell' tombe
Y a quéqu'chose qui cloch' là-d'dans,
J'y retourne immédiat'ment
Sachant proche le résultat
Tous les grands chefs d'Etat
Lui ont rendu visite
Il les reçut et s'excusa
De ce que sa cagna
Etait aussi petite
Mais sitôt qu'ils sont tous entrés
Il les a enfermés
En disant soyez sages
Et, quand la bombe a explosé
De tous ces personnages
Il n'est plus rien resté
Tonton devant ce résultat
Ne se dégonfla pas
Et joua les andouilles
Au Tribunal on l'a traîné
Et devant les jurés
Le voilà qui bafouille
Messieurs c'est un hasard affreux
Mais je jur' devant Dieu
qu'en mon âme et conscience
Qu'en détruisant tous ces tordus
Je suis bien convaincu
D'avoir servi la France
On était dans l'embarras
Alors on l'condamna
Et puis on l'amnistia
Et l'pays reconnaissant
L'élut immédiat'ment
Chef du gouvernement!
Il y avait une ville
Claude Nougaro
Que se passe-t-il?
J' n'y comprends rien
Y avait une ville
Et y a plus rien
Je m'souviens que j'marchais
Que j'marchais dans une rue
Au milieu d'la cohue
Sous un joyeux soleil de mai,
C'était plein de couleurs
De mouvements et de bruits,
Une fille m'a souri
et je m'souviens que j'la suivais
Je la suivais...
Sous le joyeux soleil de mai
Chemin faisant j'imaginais
Un mot gentil pour l'aborder
Et puis voici
Que dans le ciel bleu de midi
De plus en plus fort j'entendis
Comme arrivant de l'infini
Ce drôle de bruit
Ce drôle de bruit
Je m'souviens que les gens
S'arrêtèrent de marcher
Et d'un air étonné
Tout le monde a levé le nez
Vers le ciel angélique
Couleur de paradis
D'où sortait cette musique
Comme accordée sur l'infini
C'était étrange
Est-ce qu'il allait neiger des anges
Les gens guettaient dans un mélange
D'inquiétude et d'amusement
Et brusquement
Il y eut un éclair aveuglant
Et dans un souffle incandescent
Les murs se mirent à trembler
Que s'est-il passé?
J'y comprends rien
Y avait une ville
Et y a plus rien
Y a plus rien qu'un désert
De gravats, de poussière,
Qu'un silence à hurler
A la place où il y avait
Une ville qui battait
Comme un coeur prodigieux
Une fille dont les yeux
Etaient pleins du soleil de mai
Mon Dieu, mon Dieu
Faites que ce soit
Un mauvais rêve
Réveillez-moi
Göttingen
Barbara
Bien sur, ce n'est pas la Seine,
Ce n'est pas le bois de Vincennes,
Mais c'est bien joli tout de même,
A Göttingen, à Göttingen.
Pas de quais et pas de rengaines
Qui se lamentent et qui se traînent,
Mais l'amour y fleurit quand même,
A Göttingen, à Göttingen.
Ils savent mieux que nous, je pense,
L'histoire de nos rois de France,
Herman, Peter, Helga et Hans,
à Göttingen.
Et que personne ne s'offense,
Mais les contes de notre enfance,
"Il était une fois" commence
à Göttingen.
Bien sur nous, nous avons la Seine
Et puis notre bois de Vincennes,
Mais Dieu que les roses sont belles
A Göttingen, à Göttingen.
Nous, nous avons nos matins blèmes
Et l'âme grise de Verlaine,
Eux c'est la mélancolie même,
A Göttingen, à Göttingen.
Quand ils ne savent rien nous dire,
Ils restent là à nous sourire
Mais nous les comprenons quand même,
Les enfants blonds de Göttingen.
Et tant pis pour ceux qui s'étonnent
Et que les autres me pardonnent,
Mais les enfants ce sont les mêmes,
A Paris ou à Göttingen.
O faites que jamais ne revienne
Le temps du sang et de la haine
Car il y a des gens que j'aime,
A Göttingen, à Göttingen.
Et lorsque sonnerait l'alarme,
S'il fallait reprendre les armes,
Mon coeur verserait une larme
Pour Göttingen, pour Göttingen.
Rock my soul
gospel
Rock my soul in the bosom of Abraham (ter)
Oh, rock my soul
So high I can't get over it
So low I can't get under it
So wide I can't get around it
Oh, rock my soul
Aragon et Castille
Bobby Lapointe
Chanson des escargots qui vont à
l'enterrement d'une feuille morte
Au pays da-ga d'Aragon
Il y avait tugu d'une fill'
Qui aimait les glac's au citron et vanille ...
Au pays de-gue de Castille
Il y avait te-gue d'un garçon
Qui vendait des glaces vanill' et citron.
Prévert/Kosma
Moi j'aime mieux les glac's au chocolat, Poil au bras.
Mais chez mon pâtissier, il n'y en a plus, C'est vendu.
C'est pourquoi je n'en ai pas pris, tant pis pour lui
Et j'ai mangé pour tout dessert du camembert.
Le camembert c'est bon quand c'est bien fait, Viv' l'amour.
A ce propos, rev'nons à nos moutons :
Ils s'en vont dans le soir
Un très beau soir d'automne
Hélas quand ils arrivent
C'est déjà le printemps
Refrain
Vendre des glac's c'est un très bon métier Poil aux pieds
C'est beaucoup mieux que marchand de mouron Patapon
Marchant d'mouron c'est pas marrant, J'ai un parent
Qui en vendait pour les oiseaux Mais les oiseaux
N'en achetaient pas, ils préféraient l'crottin de mouton
A ce propos rev'nons à nos agneaux :
Refrain
Mais la Castill' ça n'est pas l'Aragon, Ah ! mais non
Et l'Aragon ça n'est pas la Castille, et la fill'
S'est passée de glac's au citron avec vanille
Et le garçon n'a rien vendu, tout a fondu.
Dans un commerc' c'est moch' quand le fonds fond, Poil au
pieds
A propos d'pieds, chantons jusqu'à demain :
Refrain
Êtres Humains
Katerine
Qui est cet être humain là à côté de moi
Qui chante exactement les mêmes mots que moi ?
Même si sa bouche n'est pas vraiment la même
Elle s'ouvre et elle se ferme, c'est carrément idem
J'adore l'odeur de ses vêtements
J'aime sa coiffure et son accent
Si nos yeux se croisent je l'embrasserai maintenant
Et nous ferons l'amour éternellement
Qui est cet être humain là à côté de moi
Qui chante exactement les mêmes mots que moi ?
Et si je respirais sans perdre le tempo
Est-ce que cet être humain le ferait en synchro ?
Ce serait vraiment trop beau
Qui est cet être humain qui respire à mes côtés ?
Six milliards d'êtres humains qui respirent à mes côtés
A l'enterrement d'une feuille morte
Deux escargots s'en vont
Ils ont la coquille noire
Du crêpe autour des cornes
Les feuilles qui étaient mortes
Sont toutes ressuscitées
Et les deux escargots
Sont très désappointés
Mais voilà le soleil
Le soleil qui leur dit
Prenez prenez la peine
La peine de vous asseoir
Prenez un verre de bière
Si le cœur vous en dit
Prenez si ça vous plaît
L'autocar pour Paris
Il partira ce soir
Vous verrez du pays
Mais ne prenez pas le deuil
C'est moi qui vous le dis
ça noircit le blanc de l'œil
Et puis ça enlaidit
Les histoires de cercueils
C'est triste et pas joli
Reprenez vos couleurs
Les couleurs de la vie
Alors toutes les bêtes
Les arbres et les plantes
Se mettent à chanter
A chanter à tue-tête
La vraie chanson vivante
La chanson de l'été
Et tout le monde de boire
Tout le monde de trinquer
C'est un très joli soir
Un joli soir d'été
Et les deux escargots
S'en retournent chez eux
Ils s'en vont très émus
Ils s'en vont très heureux
Comme ils ont un peu bu
Ils titubent un p'tit peu
Mais là-haut dans le ciel
la lune veille sur eux.