Le Réalisme et le Naturalisme
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Le Réalisme et le Naturalisme
La revue Réalisme, fondée en 1856, regroupe les théoriciens de ce mouvement, dont les romanciers Champfleury et Duranty sont les plus connus. Selon eux, le roman doit s’intéresser aux couches populaires de la population et s’attacher à faire une étude de moeurs de ces classes afin de parvenir à représenter les différents types sociaux de l’époque. Le paradoxe réaliste Pour ce faire, le romancier doit être, selon Champfleury, « sincère dans son art », afin de parvenir à représenter de façon objective la société qui lui est contemporaine. Cependant cette intention n’est pas suffisante : tout auteur effectue en effet une stylisation de la réalité qu’il cherche à représenter. Le travail formel est donc au cœur des œuvres des romanciers réalistes, qui cherchent à trouver les moyens de donner l’illusion complète du vrai. De ce fait, selon Maupassant, « les Réalistes de talent devraient s’appeler plutôt des Illusionnistes » (préface de Pierre et Jean, 1888). Styles et méthodes Certains facteurs communs apparaissent lorsque l’on étudie tous les auteurs de la mouvance réaliste du XIXème. Les romanciers s’intéressent à des personnages aux prises avec la réalité sociale et politique de l’époque, et l’interaction qui existe entre un individu et son milieu, qu’ils cherchent à analyser et comprendre. L’intrigue se subordonne alors à l’étude sociale et psychologique. Les romanciers sont en effet très fortement influencés par l’essor de la sociologie, de la physiologie et psychologie comme sciences permettant d’expliquer l’homme. Les artistes cherchent à assimiler les procédés d’étude scientifiques afin de donner plus d’exactitude à leurs œuvres. Comme le déclare Flaubert, « la littérature prendra de plus en plus les allures de la science, elle sera surtout exposante ». De nombreux romanciers vont ainsi accorder beaucoup d’importance à la documentation et à la restitution exacte et minutieuse des faits, à l’exemple de Zola qui réalise des dossiers préparatoires à la rédaction de ses romans. Principaux auteurs réalistes Stendhal, précurseur du Réalisme. Dans Le Rouge et le Noir (1830), il lie de façon étroite et avec de nombreuses descriptions des petites actions du quotidien, le destin de son héros aux origines populaires, Julien Sorel, à la réalité sociale et politique de l’époque. Balzac, père du Réalisme, effectue dans son œuvre magistrale La comédie humaine, de multiples études psychologiques et sociales Les frères Goncourt, qui sont tout d’abords critiques puis romanciers. Ils sont surtout célèbres pour leur Journal. Flaubert, qui intègre à la structure classique du roman de nombreux détails de la vie réelle qu’il cherche à la dépeindre dans sa médiocrité, comme dans Madame Bovary (1857), ou encore l’Education Sentimentale (1869). Maupassant, qui rédige surtout des nouvelles et se penche sur les phénomènes psychopathologiques, comme dans Le Horla (1883). Emile Zola, qui réalise la fresque Les Rougon-Macquart, Histoire naturelle et sociale d’une famille sous le Second Empire (1871-1893), constituée de vingt tomans, dans laquelle il cherche à constater des phénomènes et en expliquer les mécanismes. C’est lui qui fonde également le mouvement naturaliste, très lié au réalisme. III. Le Naturalisme Les origines du mouvement Une évolution du mouvement réaliste : Lorsque Zola lance le mouvement naturaliste et les théories qui le fondent, il le place sous les égides d’auteurs tels que Balzac ou Flaubert, prouvant par là qu’il existe une filiation très forte entre naturalisme et réalisme, à tel point qu’ils sont souvent confondus. Littérature et sciences : le naturalisme est encore plus proche des sciences que ne l’est le réalisme, et est notamment influencé par le positivisme et le déterministe. La démarche du scientifique et du romancier se font identiques avec le naturalisme : il faut observer et expérimenter. En 1880, Zola déclare que le naturalisme est « la formule de la science moderne appliquée à la littérature ». Zola et son œuvre Emile Zola prône la suprématie de deux types de romans : le roman documentaire tout d’abord, basé sur des faits réels et avérés que l’auteur aura soigneusement collectés lors d’u travail de recherche. Mais Zola est surtout attaché au roman expérimental, c'est-à-dire une œuvre dans laquelle il se propose de suivre la même démarche d’expérimentation qu’un médecin. Ainsi à partir de l’observation d’un fait social, le romancier invente une situation qui lui permette de contrôler son observation et de confirmer ou infirmer les hypothèses qu’il a émis sur les causes de ce fait. Ainsi dans l’Assommoir il étudie l’alcoolisme et ses causes. MemoPage.com SA © / 2007 / Auteur : Géraldine Parinot-Leconte / Expert : Les revendications réalistes Le réalisme en littérature Le contexte En politique comme en art règne avant 1848 un académisme bourgeois et conformiste. On n’évoque jamais dans les œuvres d’arts les préoccupations réelles de la majorité de la population, hormis lorsque le but est d’obtenir une « scène de genre » pittoresque. Les réalistes vont toutefois se dresser contre cet état de faits, et revendiquer une nouvelle esthétique. L’élément déclencheur La « bataille » du réalisme s’engage lorsque le peintre Courbet expose ses toiles, qui représentent des scènes banales et triviales de la vie modeste provinciale. Son tableau L’enterrement à Ornans, 1850 provoque ainsi un énorme scandale, car cette très grande toile représente des individus sans intérêt particulier, de simples personnes issues du peuple, à un enterrement, de façon très simple et réaliste. Autour de Courbet va se former un cercle d’artistes et d’écrivains qui vont lutter pour que l’art s’intéresse aux « basses classe », et se faire connaître sous le nom de Réalistes La « bataille réaliste » II. Le Réalisme En février 1848, la France connaît une révolution qui va transformer la société de façon radicale. Durant trois jours, le peuple français des soulève en effet contre le règne de Louis-Philippe, et parvient à faire tomber la Monarchie de Juillet au profit de la mise en place de la Deuxième République. Cette transformation politique s’accompagne bien entendu de parallèles et répercussions idéologiques dans l’art et la littérature. Le peuple, qui a alors un rôle politique crucial, est alors également mis au centre des intérêts artistiques. I. Introduction Le Réalisme et le Naturalisme