log et te s
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Réussir ses logettes Dimensions des logettes, réglage des équipements, entretien... ce guide vous aidera à réussir l'aménagement de votre bâtiment pour une conduite en logettes. LL e mode de conduite de troupeau, les conditions de travail et le type de filière de déjections souhaités sont des aspects essentiels dans un projet d'aménagement de bâtiment. L'étape préalable à tout démarrage de chantier devrait être de vérifier si la conduite en logettes que vous envisagez est celle qui répondra le mieux à vos attentes. Logettes ou aire paillée : des éléments pour choisir Le logement des animaux en logettes est plus économique en paille, il permet de garder plus facilement des animaux propres et une circulation des animaux par rapport au bloc traite plus aisée. L'isolement des vaches en chaleur n'est pas indispensable et la conduite en lots (ration complète) y est plus simple à gérer. Enfin, le microbisme d’environnement y est plus facile à maîtriser. Par contre, l'aménagement en logettes représente un investissement plus élevé et entraîne une conduite du troupeau plus exigeante (repérage des chaleurs, parages onglons, ...). Il est nécessaire de respecter des dimensions et un entretien très précis et des précautions sont à prendre pour faciliter l’adaptation des génisses aux logettes. Le choix d'une filière lisier est préférable si l'on dispose de surfaces en prairies importantes, en l'absence de paille sur l’exploitation. Par ailleurs, elle simplifie les travaux d'épandage. Pour obtenir du fumier, un paillage minimum de 3 kg par vache laitière par jour est nécessaire. On obtient un fumier mou, qu’il faut égoutter afin de pouvoir le stocker sur une hauteur correcte. Une disposition des logettes en cul à cul permet d’obtenir deux types de déjections (voir encadré) bien distincts : un fumier compact dans le couloir entre les deux rangées de logettes et un véritable lisier sur l’aire d’exercice. Avec des caillebotis, la filière lisier s’impose. Dans ce cas la litière peut être de la sciure ou de la paille avec un raclage manuel régulier des caillebotis à l’arrière des logettes. Attention, avec des paillages intermédiaires (entre 1,5 et 3 kg) on obtient des produits difficiles à gérer au stockage et à l’épandage. Logettes : conduite fumier ou lisier ? Type de déjections selon le paillage Le fait de devoir produire plutôt du fumier ou du lisier est également un élément à prendre en compte. Les critères zootechniques ne sont généralement pas déterminants pour orienter le choix, mais plutôt les contraintes agronomiques, le parcellaire et l'environnement de l'élevage. Les éléments favorables au fumier, sont : le besoin de matière organique (sol sablonneux, assolement type céréalier, ...), la sensibilité du voisinage (proximité d’habitations, ...), la sensibilité du milieu. C’est le niveau du paillage qui est déterminant pour orienter vers une filière fumier ou lisier. Avec moins de 1,5 kg de paille par vache laitière par jour, on obtient du lisier. Dans ce cas il est souhaitable de racler directement vers une fosse enterrée afin d’éviter les transferts par pompe et faciliter le mixage au tracteur. Pour faciliter davantage l’homogénéisation, il est possible de diluer par l’apport des eaux blanches et vertes et d’utiliser de la paille broyée. Le type de déjections obtenu varie selon l'importance du paillage. • Avec un paillage (ou sciure) maximum de 0,5 kg par vache laitière par jour, on obtient du lisier. Les caillebotis sont alors possibles. • Jusqu'à 1,5 kg de paillage par vache laitière et par jour, on obtient un lisier pailleux. Le rajout des eaux blanches et vertes et l'utilisation de paille broyée facilitent l'homogénéisation. • Avec plus de 3 kg on obtient un fumier mou. Un égouttage est alors indispensable. Logettes : quelles dimensions ? Schéma 1 • Mouvement coucher/lever 1: Les dimensions à respecter varient selon le gabarit des animaux ; ce sont les animaux à gros gabarit d’un élevage qui doivent déterminer le choix des dimensions (longueur, largeur), mais aussi la position des différents équipements pour le placement des animaux dans la logette (barre au garrot et limiteur d’avancement ou arrêtoir - cf schéma 2). position debout 2-3 : mouvement lever-coucher Le dimensionnement des logettes est un compromis qui doit permettre : • un couchage confortable, • des mouvements naturels de levercoucher (cf schéma 1), • une station debout confortable dans la logette • un minimum de déjections à l’arrière de la logette. 4: Espace pour le relever Schéma 2 • Vocabulaire séparation de la logette position couchée, la jambe arrière est allongée a : barre au garrot b : arrêtoir au sol barre au garrot poteau de fixation de la logette barre frontale haute barre frontale basse (mini 80 cm) seuil de la logette arrêtoir ou limiteur d'avancement (15 cm haut x 10 cm mini) Longueur Attention, la hauteur de la barre frontale basse doit être à 80 cm du sol au minimum. • Longueur des logettes face à un mur : 260 cm minimum, avec de préférence des séparations à compensation latérale (schéma 3) • Logettes face à face sans barre frontale : 215 à 230 cm (schéma 4). • Pour des logettes face à face avec barre frontale : 230 cm au minimum (schéma 5). Le stockage de la paille devant les logettes, ne doit pas constituer un obstacle comme un mur. Schéma 3 • Logette face à un mur (ou bottes de paille) Schéma 4 • Logette tête à tête sans barre frontale Schéma 5 • Logette tête à tête avec barre frontale Largeur 120 à 130 cm selon le gabarit. Pour placer les poteaux (charpente, fixation des logettes) en face des séparations, les largeurs des travées et des couloirs de passage doivent être des multiples de la largeur des logettes, soit respectivement de 5 m et 2,50 m pour des logettes de 1.25 m et de 6 m et 2,40 m pour des logettes de 1,20 m. plus de 80 cm • Exemple d'organisation des rangées de logettes face à face Schéma 6 • Exemple d'organisation des rangées de logettes cul à cul Schéma 7 260 cm minimum 300 cm Réglages des équipements pour le positionnement des animaux dans la logette • La barre au garrot limite l’avancement des vaches en position debout. • L’arrêtoir au sol ou le limiteur d’avancement, sans arrête vive, limite l’avancement de la vache en position couchée. Ainsi on obtient un bon confort et moins de déjections à l’arrière de la logette. Sol des logettes Pente • 2 % de l’avant vers l’arrière de la logette. • Suivre la pente générale du bâtiment vers le stockage des déjections (1 à 2 %), ce qui incite un coucher des animaux sur le même côté Hauteur du seuil de la logette. Objectif : 20 cm • 20 cm minimum (système lisier) • 25 cm maximum (système fumier) Forme de séparation de logettes 190 La forme de séparation n’est pas déterminante pour le confort des vaches contrairement au dimensionnement des logettes (largeur, longueur...). La facilité de pose peut être un critère de choix. 195 120 3 grands types de logettes existent : • logettes (flottantes) fixées sur barres frontales ou sur poteau (schéma 2 ou 5), Moyen Supérieur (cm) (cm) Arrêtoir : distance par rapport au seuil de la logette 180 Barre au garrot - distance par rapport au seuil de la logette 185 - hauteur 110 face à un mur : 260 cm sinon 230 cm • logettes avec pied avant (schéma 3 ), • logettes " champignon " (schéma 3 ou 4 ). Conduite des logettes Pour garantir des vaches propres et limiter les risques de mammites, il faut veiller à ce que le sol des logettes ne soit pas trop humide. Les pertes de lait génèrent des bouillons de culture potentiels qu’il faut éliminer à tout prix. L’apport de litière (paille ou sciure) indispensable quel que soit le type de sol (béton, terre battue, asphalte, tapis) permet d’éponger cette humidité. Avec des sols de logettes recouverts d’asphalte ou d’un tapis revêtements qui améliorent le confort - il est possible de réduire la quantité de litière apportée. Un entretien journalier des logettes est indispensable, entre autre pour éliminer cette litière humide et souillée. Confort et propreté selon le sol des logettes Globalement, le confort de couchage est un peu moins bon en logettes qu’en stabulation libre paillée, par contre il est plus facile de maintenir les vaches propres. Cependant, selon la nature du sol de la logette et le type de litière utilisée, les résul tats sont très différents. (cf tableau ci-contre). La logette bétonnée paillée constitue souvent le bon compromis ; elle offre qualité de confort pour les animaux et confort de travail de l’éleveur. Nature du sol type de litière confort propreté (1) (2) terre battue absence paille/sciure/compost + ++ ++ -( 3) -( 3) 1 1 béton absence paille/sciure/compost tapis/matelas + ++ + ++ + ++ + + 2 2 4 asphalte absence paille/sciure/compost ++ ++ + ++ ++ + 3 3 (2) : - difficile + facile ++ très facile : 1 = coût faible ; 4 = coût élevé (3) : rechargement du sol, mise en place difficile (1) Les coûts de la litière ne sont pas pris en compte car elle est valorisée agronomiquement. En pratique, après un rinçage des bétons à grande eau, il suffit d’arroser les bétons avec une solution acide : du vinaigre par exemple à raison de 5 litres par 100 m2. Pour faciliter l’application en évitant le ruissellement, le vinaigre est dilué à raison de 1 litre pour 10 litres d’eau. Cette application peut se faire, soit à l’arrosoir, soit au pulvérisateur à dos L’accumulation de litière formant une "croûte" plus ou moins importante selon le type de déjections (fumier-lisier) favorise le confort des animaux et limite le développement de tarsites. Les tapis proposés pour améliorer le confort sont relativement onéreux et nécessitent cependant l’emploi d’un minimum de litière (paille, sciure) pour assécher le couchage. facilité coût entretien investissement ou encore au pulvérisateur derrière un tracteur équipé d’une lance. Dans les couloirs qui seront souillés par les déjections, il est possible d’utiliser du lisier de l’élevage. Cette neutralisation doit être réalisée une dizaine de jours avant l’entrée des animaux dans les bâtiments. Pour faciliter l’adaptation aux logettes Quand les logettes sont bien dimensionnées, et avec quelques précautions, plus de 90 % des vaches doivent fréquenter les logettes au bout d’une semaine. Lors de la mise en service du bâtiment, 4 précautions peuvent être conseillées : • préférer une période de stabulation permanente, ainsi les vaches n’ont pas le choix entre la logette et le pâturage pour se coucher, • avancer la barre au garrot au maximum, • attendre quelques jours avant d’installer le limiteur d’avancement, • pailler abondamment les premiers jours, même en conduite lisier. Précautions de mise en service Neutraliser les bétons Le lait de chaux qui se forme à la surface des bétons neufs provoque très souvent des boiteries très sévères. Pour réduire ce problème, il est obligatoire de neutraliser les bétons neufs avec un apport d’acide. Document diffusé par : Document réalisé dans le cadre du Réseau Bâtiment des Chambres d'agriculture du Grand Ouest Rédacteurs : Jean-Luc Ménard, Michel Gautier, Pierre Demerlé