Le Figaro SEPTEMBRE 2015
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Le Figaro SEPTEMBRE 2015
Date : 10 SEPT 15 Page de l'article : p.5 Journaliste : Valérie Sasportas Pays : France Périodicité : Quotidien Paris OJD : 314312 Page 1/2 Le Jardin Major elle aux quatre vents EXCLUSIF Pierre Bergé se sépare de la collection d'art islamique constituée à Marrakech avec Yves Saint Laurent. Elle sera sous marteau d'Artcurial, le 31 octobre. VALÉRESASPORTAS vsasportas@>lefigaro.fr ierre Bergé multiplie les événements de ce second semestre. On sait déjà que l'homme d'affaires vend sa prodigieuse bibliothèque, le ll décembre, par sa propre maison de vente, en collaboration avec Sotheby's, à Drouot. On apprend aujourd'hui qu'il va se séparer aussi de sa collection d'art islamique constituée avec Yves Saint Laurent, le 31 octobre, à l'Es Saadi Palace de Marrakech, sous le marteau de François Tajan, d'Artcurial. Une première au Maroc pour la société du Rond-Point des Champs-Elysées. L'ensemble mis à l'encan est connu : il composa le musée du Jardin Majorelle, à Marrakech, avant que celui-ci, rénové, ne se recentre sur l'art berbère en 2011. Cette année-là, Pierre Bergé a créé la Fondation Jardin Majorelle, une association de drojt Tous droits réservés à l'éditeur marocain reconnue d'utilité publique, dont il est président. La vente est à son profit. Elle doit permettre «d'ciccueiffir le mieux possible les visiteurs du musée, 800000 l'an demier», s'enorgueillit Pierre Bergé. Mais aussi de financer le Musée Yves Saint Laurent qui doit ouvrir dans un nouvel espace culturel à proximité du jardin, en 2017. Sans parler des actions culturelles, éducatives et sociales que soutient aussi l'homme d'affaires. Une estimation globale entre 400000 et 500000 euros Le catalogue n'est pas encore prêt. Il compte environ 240 objets, armes, broderies, tissages, céramiques, bijoux. Une cinquantaine de meubles et tableaux proviennent aussi de la collection personnelle du couturier et de son mécène, cet « aigle à deux têtes », comme le disait Yves Saint Laurent pour désigner leur couple. Et la vacation compte enfin le mobilier du musée créé par Bill Willis, SAADI 8151415400502 Date : 10 SEPT 15 Page de l'article : p.5 Journaliste : Valérie Sasportas Pays : France Périodicité : Quotidien Paris OJD : 314312 Page 2/2 CULTURE EN BREF On a retrouvé une œuvre perdue de Stravinsky Le Chant funèbre, importante œuvre de jeunesse d'Igor Stravinky composée en 1908, a été retrouvée par hasard au Conservatoire de Saint-Pétersbourg. C'est lors d'un déménagement des archives que cette pièce de douze minutes, considérée comme détruite ou disparue après la revolution bolchevique, est réapparue. Ivan Calbérac s'adapte lui-même Auteur du film L'Étudiante et Monsieur Henri tire de sa pièce de théâtre (sortie prévue le 7 octobre), Ivan Calbérac travaille déjà sur son prochain long-métrage. Il adaptera son propre roman, Venise n'est pas en Italie (Flammarion), l'histoire tragicomique d'un premier amour Yves Saint Laurent à Marrakech. PIERRE BOULAT l'architecte décorateur star de la jet-set de Marrakech. L'Américain, mort un an après Saint Laurent en 2009, fut un de ces esthètes pionniers de la ville ocre qu'il ne quitta plus Son premier chef-d'œuvre y fut la restauration du palais de la Zahia («la joie de vivre»), propriété de Paul Getty à l'époque, avant d'être celle d'Alain Delon, puis de Bernard-Henri Lévy. L'histoire est plus prestigieuse que ne le laisse accroire l'estimation globale entre 400000 et 500000 euros, avec des pièces vendues entre 300 et 30 000 euros. «Des notre arrivée au Maroc, Yves Saint Laurent et moi avons été fascinés par l'art islamique et nous avons décide dè le Tous droits réservés à l'éditeur collectionner», écrit Pierre Bergé dans la future preface du catalogue. «Nous l'avons f ait avec passion et nous nous sam mes entourés dans nos différentes demeures de tapis, cuivres, de broderies, de cuirs, de tissus et de céramiques», poursuit-il. S'ensuit l'éloge de l'artisanat local, «un des biens fes plus précieux de ce pays», affirme l'amateur, qui a déjà tant de fois raconté sa «passion marocaine» avec Yves Saint Laurent Pierre Berge en a tiré un livre portant ce titre, conçu comme un album de famille, entièrement manuscrit, en 2010 (Éditions de la Martiniere). Découverte en 1966 lors d'un voyage de vacances, Marrakech fut leur « oasis ». Et Pierre Bergé choisit ce mot «en souvenir d'un livre d'Eugène Dubit» pour renommer leur villa, ancienne résidence de Jacques Majorelle qui l'avait appelée «Bousafsaf, peuplier en arabe», raconte Quito Fierro, secretaire géneral du Jardin Majorelle, qui a bien connu le monde des pionniers, avant que les parcours de golf et les complexes hôteliers ne trouent la palmeraie Sa mère, Jacqueline Froissac, 90 ans aujourd'hui, était une amie du couple, pionnière bâtisseuse elle aussi, à l'ombre des remparts. Dans Une passion marocaine, Yves Saint Laurent est partout, éclatant de jeunesse. La vente du 31 octobre dispersera leurs souvenirs. « Mais Pierre Berge ne ferme pas le livre, fl tourne seulement une page», nuance François Tajan • SAADI 8151415400502