Impact d`une obésité nutritionnelle sur la rythmicité
Transcription
Impact d`une obésité nutritionnelle sur la rythmicité
Impact d’une obésité nutritionnelle sur la rythmicité circadienne chez un rongeur diurne. L’obésité résulte le plus souvent d’un déséquilibre entre l’apport alimentaire et la dépense énergétique. En dépit de progrès considérables dans l’identification de facteurs génétiques et la compréhension des mécanismes sous-tendant l’homéostasie énergétique, d’autres causes de désordres métaboliques doivent être considérées. Parmi les nouveaux déterminants émergent les anomalies circadiennes. De nombreux processus métaboliques, comme l’adipogenèse, sont régulés par des réseaux transcriptionnels liés aux oscillations circadiennes. Les rythmes circadiens de prise alimentaire/jeûne et veille/sommeil dépendent d’une horloge circadienne principale (noyaux suprachiasmatiques de l’hypothalamus), mise à l’heure par la lumière. Des horloges secondaires, dans le tissu adipeux et le foie, sont synchronisées par l’horloge suprachiasmatique. Notre équipe et d’autres ont montré que l’obésité nutritionnelle chez la souris altère la rythmicité de l’horloge suprachiasmatique et sa synchronisation lumineuse (notamment, Mendoza et al. 2008). Réciproquement, des études épidémiologiques ont révélé que la désynchronisation chronique augmente le risque de surcharge lipidique et de diabète dans l’espèce humaine. La souris est une espèce phare pour l'étude des régulations géniques mais présente l'inconvénient, dans une perspective biomédicale, d'être nocturne. Le rongeur diurne Rat roussard Arvicanthis est élevé à Strasbourg au sein de la plateforme Chronobiotron (UMS3415, CNRS et Unistra). Sa physiologie et son comportement sont bien connus, en particulier ses réponses comportementales à la lumière qui sont proches de celles de l'Homme (Hubbard et al. 2015). Dans un contexte de pathologies liées à des anomalies circadiennes, il est pertinent de comprendre les mécanismes physiopathologiques mis en jeu chez ce modèle de rongeur diurne. Le sujet de thèse proposé vise à identifier les anomalies circadiennes au sein de l’horloge suprachiasmatique, du tissu adipeux et du foie chez ce rongeur diurne rendu obèse par un régime gras et à caractériser les messages synchroniseurs (hormones ou métabolites) soustendant ces anomalies. Le projet combinera des approches intégrées (analyse des rythmes comportementaux, de température et hormonaux) et moléculaires (expression génique par micro-arrays ou RNAseq) au sein de l’horloge suprachiasmatique et des horloges périphériques, adipeuse et hépatique. Comprendre comment les horloges sont perturbées par un régime gras permettra, en intervenant sur l’organisation circadienne, de concevoir de nouveaux traitements nutritionnels ou pharmacologiques pour limiter ou corriger les dysfonctionnements métaboliques de l’obésité d’origine nutritionnelle. Références : Hubbard J, Ruppert E, Calvel L, Robin-Choteau L, Gropp CM, Allemann C, Reibel S, Sage-Ciocca D, Bourgin P (2015) Arvicanthis ansorgei, a novel model for the Study of Sleep and Waking in Diurnal Rodents. Sleep pii: sp-00492-14. [Epub ahead of print] Mendoza J, Pévet P, Challet E (2008). High-fat feeding alters the clock synchronization to light. J Physiol. Lond. 586: 5901-10. Compétences souhaitées : (max 600 caractères, espaces et sauts de lignes compris) Solide formation en physiologie animale et neurosciences. Expertises qui seront acquises au cours de la formation : (max 600 caractères, espaces et sauts de lignes compris) Analyse in vivo des rythmes circadiens (activité locomotrice, température corporelle) par télémétrie. Profils d’expression génique par puces à ADN. Quantification des ARNm par hybridation in situ et qRT PCR. Quantification des protéines par immunohistochimie et western blots. Dosages d’hormones et de métabolites par RIA et ELISA. Mot clé Obésité, horloge circadienne, hypothalamus, modèle diurne Contact : Patrick Vuillez Institut des Neurosciences Cellulaires et Intégratives CNRS UPR3212, Université de Strasbourg 5 rue Blaise Pascal 67000 Strasbourg Tél 03 88 45 66 72 [email protected] http://inci.u-strasbg.fr/dept_a/fr/equ_a2.html Effect of nutritional obesity on circadian rhythmicity in a diurnal rodent model. Obesity results often from an imbalance between food intake and energy expenditure. Despite considerable progress in identifying genetic factors and understanding of the mechanisms underlying energy homeostasis, other causes of metabolic disorders must be considered. Among them, circadian abnormalities are emerging determinants. Many metabolic processes, such as adipogenesis, are regulated by transcriptional networks linked to circadian oscillations. Circadian rhythms of food intake/fasting and sleep/wake depend on a main circadian clock (located in the suprachiasmatic nuclei of the hypothalamus), mainly reset by light. Secondary clocks, in the adipose tissue and the liver, are synchronized by the suprachiasmatic clock. Our team and others have shown that dietinduced obesity in mice alters rhythmicity of the suprachiasmatic clock and light synchronization (e.g., Mendoza et al. 2008). Conversely, epidemiological studies have shown that chronic synchronization increases the risk of fat overload and diabetes in humans. The Mouse is a flagship animal species for the study of genetic regulation. From a biomedical perspective, however, it has the disadvantage of being nocturnal. The Grass rat Arvicanthis is a diurnal rodent whose physiology and behavior are well-known, in particular its behavioral responses to light that are close to the ones of humans (Hubbard et al. 2015). This lab species is currently bred in Strasbourg within the Chronobiotron platform (UMS3415, CNRS and Unistra). In a context of pathologies associated with circadian abnormalities, it is thus relevant to understand the pathophysiological mechanisms involved in this model of diurnal rodent. The proposed project aims at identifying circadian abnormalities in the suprachiasmatic clock, adipose tissue and liver in diurnal rendered obese by unbalanced diet rodents and at characterizing the synchronizing cues (hormones or metabolites) underlying these anomalies. The project will combine integrated approaches (analysis of behavioral rhythms, temperature and hormonal) and molecular (gene expression microarrays or RNAseq) within the suprachiasmatic clock and peripheral clocks, fat and liver. Understanding how clocks are disrupted by a high-fat diet will pave the basis to develop new nutritional or pharmacological timed treatments to limit or correct metabolic dysfunction in diet-induced obesity. References : Hubbard J, Ruppert E, Calvel L, Robin-Choteau L, Gropp CM, Allemann C, Reibel S, Sage-Ciocca D, Bourgin P (2015) Arvicanthis ansorgei, a novel model for the Study of Sleep and Waking in Diurnal Rodents. Sleep pii: sp-00492-14. [Epub ahead of print] Mendoza J, Pévet P, Challet E (2008). High-fat feeding alters the clock synchronization to light. J Physiol. Lond. 586: 5901-10. Wished skills: Strong background in animal physiology and neurosciences Expertises which will be acquired during the training In vivo analysis of circadian rhythms (locomotor activity and body temperature) by telemetry. Expression profiles using microarrays; Quantification of mRNA by in situ hybridization and qRT PCR; Quantification of proteins by immunohistochemistry and western blots; RIA and ELISA hormonal and metabolite assays. Key words : Obesity, circadian clock, adipose tissue, hypothalamus Contact : Patrick Vuillez Institut des Neurosciences Cellulaires et Intégratives CNRS UPR3212, Université de Strasbourg 5 rue Blaise Pascal 67000 Strasbourg Tél 03 88 45 66 72 [email protected] http://inci.u-strasbg.fr/dept_a/fr/equ_a2.html