La pornographie japonaise de nos jours

MARILY NADEAU
ERIN PETERSON
Groupe : 01
Sexualité : Du passé à nos jours
Travail de session
Travail présenté à
M. David Laplante
Programme des Sciences humaines et des Sciences naturelles
Séminaire de Sherbrooke
27 novembre 2013
CHAPITRE 2 : LA SEXUALITÉ DE OS JOURS
Il y a à peine 20 ans, les Japonaises n’acceptaient catégoriquement pas de faire des films
pornographiques même si cela pouvait leur rapporter 10 millions de Yens par jour1, sachant
que cela équivaut à 105 621 dollars canadiens. De nos jours, la pornographie est une réalité
omniprésente au Japon. En effet, la pornographie est devenue un métier en demande avec 6
000 nouvelles actrices par jour. En fait, une femme japonaise sur 200 aurait déjà participé
dans une vidéo pour adulte que ce soit de nature séduisante ou encore de caractère sexuel
selon l’industrie de la vidéo pour adultes2 :
En incluant les productions sur Internet et non officielles, le nombre d’AV
produites chaque année tournerait autour de 35 000, soit environ une centaine
par jour. Il y aurait entre 2 000 et 3 000 nouvelles filles chaque année, soit un
total d’environ 150 000 Japonaises ayant participé à une AV. La population du
Japon étant constituée de 30 millions de femmes entre 19 et 55 ans, cela donne
1 Japonaise sur 200 dans cette tranche d’âge, ou encore 0,5% de cette
population.
Il est aussi pertinent de noter que la plupart des jeunes filles qui ont tourné une vidéo pour
adulte l’ont sûrement fait qu’une seule ou deux fois.
Ce marché prend une forme gigantesque dans le pays, ce qui est devenu un vrai phénomène
de société. Puisqu’il y a un plus grand bassin de belles jeunes filles intéressées à tourner des
films pornographiques, les producteurs sont de plus en plus exigeants lors des entretiens
d’embauche. Par exemple, ils peuvent exiger un diplôme d’études en plus d’un physique très
avantageux.
Il est évident que la pornographie est grandement banalisée. Les Japonais ne voient pas les
relations sexuelles avant le mariage comme immorales puisque dans leur religion il n’y a pas
d’interdiction concernant les rapports sexuels prénuptiaux. De plus, il n’est pas rare de
trouver un groupe d’hommes en train de feuilleter des magazines de cul dans des combini,
un type d’épicerie, comme s’il s’agissait d’une nouvelle recette à cuisiner. Il en est de même
en ce qui concerne les sexshops, les gens y magasinent leurs accessoires sexuels comme s’ils
étaient dans un magasin grande surface.
林 丽 琴 单 薇 , Quel est le métier rêvé des jeunes filles au Japon? Le porno!, [En ligne],
http://french.peopledaily.com.cn/Culture/7986058.html
2 Adult Videos, aussi appelé AV, est une industrie de la vidéo pour adultes.
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Dans la pornographie japonaise, le mot qui est prôné est « kawai ». Il signifie « mignonne ».
Pour les adolescentes, il est peut ainsi devenir une obsession pour une adolescente japonaise
d’avoir une apparence physique mignonne. La plupart de la gent masculine est attirée vers
un comportement plutôt enfantin et innocent. À cause de ce type de fantasme, les hommes
sont excités envers de jeunes filles manifestement trop jeunes pour eux, ce qui peut alors
tendre vers une déviance pédophile. L’image typique de leur fantasme est une lycéenne
habillée d’une jupe très courte et d’une allure très mignonne. Les faits sont que de
nombreuses lycéennes portent leur jupe d’une longueur très courte dans leur quotidien et
elles adoptent une attitude pour parler comme des enfants, ce qui provoque une réelle
excitation sexuelle chez les hommes.
Plusieurs hommes n’ont pas vraiment eu la chance de rencontrer des femmes, car ils se sont
consacré corps et âme pour leur éducation ainsi que pour leur carrière. La plupart d’entre
eux sont allés dans une école réservée aux garçons, cela a fait en sorte que beaucoup d’entre
eux n’ont pas eu la chance de rencontrer des filles. Les otaku 3 préfèrent les femmes
virtuelles plutôt que les femmes de la vraie vie. Il n’est pas rare que ces hommes préfèrent
lire des bandes dessinées à caractère pornographique ou encore écouter des dessins animés à
caractère sexuel plutôt que de prendre contact avec une vraie femme. Les mangas 4 se
concentrent plus sur l’action. De plus, des personnages fictifs tels que Lara Croft5 et Chun
Li6 représentent des modèles de femmes parfaites auxquelles aucune vraie femme ne serait
en mesure de ressembler. Ces hommes fantasment donc sur un prototype de femme
inexistante dans le vrai monde, ce qui pose problème lors d’une rencontre amoureuse.
Ce ne sont pas que les hommes qui fantasment sur des personnages fictifs, de nombreuses
jeunes filles aiment lire des mangas à caractère sexuel. En effet, les mangas de la catégorie
shôjo7 sont très populaires. Ce qui est intéressant c’est qu’ils sont écrits par des femmes pour
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Les otaku sont des personnes qui consacrent une certaine partie de son temps à une activité d'intérieur
comme les mangas, animes, les idoles japonaises, ou encore les jeux vidéo liés à la culture japonaise.
4 Un manga est une bande dessinée japonaise.
5 Lara Croft est un personnage de fiction de la série de jeux vidéo Tomb Raider, produite par Square Enix.
Elle est présentée comme une archéologue belle, intelligente et athlétique, qui s'aventure de par le
monde dans d'anciennes tombes ou ruines pleines de danger.
6 Chun Li, de son vrai nom Chun-Li Zhang, est un personnage de fiction de nationalité chinoise issu de la
série Street Fighter.
7 Shôjo signifie jeune fille, adolescente, jeune femme
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des femmes. Les shôjo mettent un accent sur les relations interpersonnelles. Plusieurs
personnages sont des êtres androgynes8. À l’intérieur de ces livres, il est facile de traiter de
nombreux termes de sexualité :
Ces mangas constituent un support et un espace de projections privilégiées
pour les adolescentes ; ils traitent essentiellement de la vie affective et
sexuelle : trouble du sentiment amoureux, questionnements et fantasmes autour
de l’identité sexuée ou de l’interdit sexuel…9
Au Japon, on dit que les hommes se marient deux fois : une fois avec leur emploi et une
autre avec leur femme. Les faits sont que les femmes sont à la recherche d’hommes qui
répondent au sanko, c’est-à-dire ceux qui possèdent un niveau de scolarité élevé, un salaire
élevé et une bonne grandeur. Les couples n’ont pas une vie sexuelle active, car la femme
dort seule dans son lit alors que l’homme est encore au travail en train de faire des tâches.
De plus, les hommes se louent parfois une chambre plus proche de leur travail pour avoir
plus de temps pour dormir. D’autres prennent le train, soit une balade qui peut durer deux
heures et demie, et lisent des bandes dessinées de nature pornographique. Finalement, une
pluralité d’hommes trouve les actrices de vidéos pour adultes plus attirantes et séduisantes
que leur propre femme.
Au Japon, le célibat est un phénomène qui encourage fortement la pornographie plutôt
qu’une relation de couple. Les médias japonais appellent cette nouvelle mode le Sekkusu
shinai shokogun10. On compte des millions de Japonais qui ne seraient plus intéressés à
s’engager dans une quelconque relation :
Selon un sondage de 2011, parmi les Japonais non mariés âgés de 18 à 34 ans,
61% des hommes et 49% des femmes n'étaient impliqués dans aucune relation
amoureuse, ce qui représente 10% de plus que les cinq années précédentes.
Selon une autre étude, un tiers des personnes âgées de moins de 30 ans n'ont
jamais eu de rendez-vous. Et, d'après un sondage de la Japan Family Planning
Association, 45% des femmes âgées de 16 à 24 ans ne sont pas intéressées,
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Les androgynes sont des êtres qui présentent à la fois des caractères sexuels féminins et masculins.
NOUHET-ROSEMAN, Joëlle. Les mangas pour jeunes filles, figures du sexuel à l’adolescence, Toulouse,
Éditions érès, 2011, 296p.
10 Sekkusu shinai shokogun signifie le « syndrôme du célibat ».
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voire méprisent, le contact sexuel11.
Pour les Japonais le mariage n’est pas quelque chose qui les attire. Les hommes ont peur de
s’engager, des responsabilités et des coûts qui viennent avec une telle union. De leur côté,
les femmes voient le mariage comme « la tombe de leur carrière », car les conditions sur le
marché du travail pour les femmes avec des enfants à charge sont beaucoup plus méprisées
que celles des hommes.
Au Japon, les gens ont appris à ne pas montrer leurs émotions ouvertement aux autres et les
jeunes hommes sont trop occupés avec leurs études et leur carrière. Cela pousse les jeunes
filles à avoir un manque d’affection et d’intimité. Certaines trouvent que c’est une
opportunité de devenir une vedette de la pornographie, car elles peuvent avoir à la fois un
revenu supplémentaire et à la fois de l’attention.
La pornographie ne concerne pas uniquement les jeunes hommes remplis d’hormones, elle
concerne également les personnes âgées. En effet, Ruby Productions12, qui visait d’abord
une clientèle dans la trentaine a maintenant comme projet de vendre des DVD
pornographiques dans les maisons de retraite étant donné que la demande est présente chez
la population vieillissante.
La pornographie infantile ne cesse d’augmenter au Japon. Il faut savoir que la loi du pays
autorise la possession à titre individuel de vidéos et de photos obscènes mettant en scène des
enfants alors qu’elle est condamnée dans plus de 70 États13. La situation empire davantage
chaque année. Madame Junko Miyamoto, militante contre la prostitution, la pornographie et
le trafic sexuel des enfants et membre de l’association ECTAP,14 mentionne que : « Comme
la consommation n'est pas interdite, la demande est toujours en progression. Et le contenu
des documents est de plus en plus cruel ».
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NOUHET-ROSEMAN, Joëlle. Les mangas pour jeunes filles, figures du sexuel à l’adolescence, Toulouse,
Éditions érès, 2011, 296p.
12 Ruby Productions Inc. est une compagnie qui a démarré il y a quelques années. Elle se spécialise dans
les vidéos pornographiques de femmes matures.
13 LE FIGARO, Japon : la pornographie infantile croît, [En ligne], http://www.lefigaro.fr/flashactu/2011/02/24/97001-20110224FILWWW00478-japon-la-pornographie-infantile-croit.php
14 End child prostitution, child pornography and trafficking of children for sexual purposes (ECPAT) est
une association qui lute contre la prostitution infantile, la prostitution infantile et le trafic d’enfants à des
fins d’exploitation sexuelle afin d’éliminer l’exploitation sexuelle des enfants à des fins commerciales.
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En outre, les mangas et autres dessins animés ne sont pas concernés par la loi japonaise sur
la pornographie infantile. Toutefois, une règlementation a été votée pour limiter les mangas
et animations où on y révèle des scènes d’inceste, de viol ou encore des scènes mettant des
enfants en 2010.
MÉDIAGRAPHIE
SOURCES INTERNET
WIKIPÉDIA, Pornographie au Japon, [En ligne], http://fr.wkipedia.org/wiki/Pornographie_
au_Japon, (consulté le 19 octobre 2013)
WIKIPÉDIA, Otaku, [En ligne], http://fr.wikipedia.org/wiki/Otaku, (consulté le 19
octobre 2013)
YVES, La pornographie au Japon, [En ligne], http://yvesinjapan.over-blog.com/article5735775.html, (consulté le 21 octobre 2013)
KANPAI, 1 Japonaise sur 200 aurait déjà tourné dans une vidéo pour adultes, [En ligne],
http://www.kanpai.fr/japon/1-japonaise-sur-200-aurait-fait-du-porno.html, (consulté le 21
octobre 2013)
DIP, Terry. Why Japan Has so Much Porn, [En ligne], http://voices.yahoo.com/whyjapan-has-so-much-porn-121336.html, (consulté le 21 octobre 2013)
JAPOINFOS, La pornographie au Japon, [En ligne], http://www.japoinfos.com/la-Pornogra
phie-au-japon.html, (consulté le 28 octobre 2013)
林丽琴 单薇, Quel est le métier rêvé des jeunes filles au Japon? Le porno!, [En ligne],
http://french.peopledaily.com.cn/Culture/7986058.html, (consulté le 28 octobre 2013)
LE BRETON, Martine. Pourquoi les jeunes Japonais ne font-ils plus l’amour?, [En ligne],
http:// http://quebec.huffingtonpost.ca/2013/10/21/jeunes-japonais-greve-sexe_n_4136627
.html, (consulté le 2 novembre 2013)
LE FIGARO, Japon : la pornographie infantile croît, [En ligne], http://www.lefigaro.fr/flas
h-actu/2011/02/24/97001-20110224FILWWW00478-japon-la-pornographie-infantile-croit.p
hp, (consulté le 2 novembre 2013)
SOURCES MANUSCRITES
NOUHET-ROSEMAN, Joëlle. Les mangas pour jeunes filles, figures du sexuel à
l’adolescence, Toulouse, Éditions érès, 2011, 296p.
MILLER, Frederic P, Agnes F VANDOME et Jonh MCBREWSTER. Pornographie au
Japon, Saarbrücken, Alphascript Publishing, 2011, 76p.