a / bocage calvadosien

Transcription

a / bocage calvadosien
C A
UE
Conseil d'Architecture
d'Urbanisme et
de l'Environnement
BOCAGE CALVADOSIEN
CHARTE PAYSAGERE
28 mai 2004
28, rue Jean-Eudes
14000 Caen
Tél. 02 31 15 59 60
Fax. 02 31 15 59 65
E-mail : [email protected]
SOMMAIRE
INTRODUCTION
Améliorer la qualité des paysages du territoire Bocage Calvadosien
Les axes de l’action de mise en valeur des paysages
A/ BOCAGE CALVADOSIEN : UN ESPACE TERRITORIAL IDENTIFIABLE
A-1/ Géographiquement, c'est un territoire marqué par le relief, le climat et l'eau
A-2/ Sociologiquement et économiquement, c’est un potentiel à développer
A-3/ Par ses enjeux, c’est un territoire qui doit renforcer ses cohésions
A-4/ Vers un projet de territoire intégrant la mise en valeur des paysages et de
l’environnement
B/ UN TERRITOIRE QUI DOIT AFFIRMER LA QUALITE DE SES PAYSAGES
EN MEME TEMPS QU’IL DEVELOPPE SES ACTIVITES
B-1/ Les infrastructures et la qualité des paysages
B-2/ Les activités et la qualité des paysages
B-3/ L’agriculture et la qualité de ses paysages
C/ UN TERRITOIRE QUI MET EN VALEUR LE CARACTERE PARTICULIER
DE SES PAYSAGES LOCAUX.
C-1/ Les paysages naturels patrimoniaux
C-2/ Les paysages « bâtis »
C-3/ Les itinéraires de découvertes
C-4/ L’animation culturelle autour du patrimoine, des sites et des activités locales.
BOCAGE CALVADOSIEN
CHARTE PAYSAGERE - CAUE14 - Mai 2004
1
TERRITOIRE DU BOCAGE CALVADOSIEN
BOCAGE CALVADOSIEN
CHARTE PAYSAGERE - CAUE14 - Mai 2004
2
AMELIORER LA QUALITE DES PAYSAGES DU
TERRITOIRE DE BOCAGE CALVADOSIEN
LES AXES DE L'ACTION DE MISE EN VALEUR
DES PAYSAGES
E n t r e Bessin, Plaine de Caen, Suisse-Normande, Mortainais et Bocage StLois, ensembles identifiables par leurs caractères paysagers et architecturaux
nettement typés, le territoire Bocage Calvadosien, constitué du Bocage virois et
du Pré-Bocage, est un territoire de contraste ambivalent : le Bocage virois a une
identité historique et patrimoniale très marquée, le Pré-Bocage est davantage un
territoire de transition.
S'inscrivant dans les problématiques de rééquilibrage des différents secteurs
composant le Bocage Calvadosien qui ont été évoquées précédemment, l'action
de mise en valeur des paysages pourrait avoir en même temps qu'un objectif de
qualité, des objectifs de cohésion territoriale autour d'une idée centrale :
l'affirmation de l'identité Bocage Calvadosien.
Pourtant, au milieu de ces ensembles territoriaux dont il est par endroits le reflet,
Bocage Calvadosien n’en constitue pas moins un territoire en soi avec des
paysages, des particularités, des enjeux parfaitement distincts de ses voisins.
Richesse patrimoniale, enjeu culturel, facteur d'identification à un pays, la qualité
des paysages est un atout important qu'il convient de mettre en valeur dans une
perspective de soutien au développement économique et de recherche de
cohésions sociales.
Mettre en valeur les paysages suppose une adhésion et un engagement
volontariste des décideurs et des acteurs locaux. Une telle action ne peut être
réellement significative qu'à la condition de s'appuyer sur un programme
cohérent, embrassant l'ensemble du territoire du Bocage Calvadosien et ses
différentes problématiques. Mettre en valeur les paysages pour contribuer au
développement, à l'amélioration du cadre de vie afin que chacun soit fier
d'appartenir à un pays beau, dynamique, plaisant à vivre, tels sont les objectifs
prioritaires qui sont à l'origine de cette réflexion et de l'ébauche d'un
programme-cadre intégré dans ce document. Celui-ci est la première étape
d'une démarche dont le but ultime est d'aboutir à un projet paysager contractuel
s'inscrivant dans la cohérence d’un projet de territoire, actuellement en cours
d'élaboration au niveau du Pays du Bessin et des Bocages.
Deux objectifs de cohésion territoriale pour l'action de mise en valeur des
paysages
1 - La mise en valeur des paysages au service d'un développement local,
un moyen structurant d'affirmation de l'identité Bocage Calvadosien.
Pour répondre à cet objectif, est proposé un programme élaboré autour de
thèmes à double connotation paysages et développement : les paysages
agricoles, les paysages d'infrastructure, les paysages des activités.
2 - La mise en valeur des paysages pour de meilleures cohésions
culturelles et sociales : un moyen d'affirmer une identité Bocage
Calvadosien par la recherche de la qualité du cadre de vie.
Sont à décliner selon ce thème des éléments de programme portant sur le
caractère local des paysages et "la vie au village" :
 la mise en valeur des espaces publics et des bourgs afin de faciliter la vie
des gens et d'aider les commerces et les services à être attractifs en
façonnant une image positive du Bocage Calvadosien,
 la mise en valeur de l'architecture locale et du patrimoine bâti rural
traditionnel (si nécessaire, remettre en usage le patrimoine bâti public ou
privé pour le mettre en valeur),
 l'amélioration de la qualité de l'architecture et de l'urbanisme en création
(éviter la banalisation de la péri-urbanisation, travailler sur l'intégration à
l'architecture locale),
 l'animation culturelle autour du patrimoine, des sites et des activités
locales.
Ces deux objectifs prioritaires ont guidé l'élaboration de l'ébauche de
programme cadre d'action présentée en conclusion
Ce programme-cadre a pour but d'aider les responsables locaux à préparer
ensuite de façon concertée un projet paysager de territoire. On perçoit dès à
présent que ce futur projet devra permettre aux communes d'intégrer
valablement leurs projets particuliers dans une démarche d'ensemble. On aura
donc deux niveaux de projets correspondant aux deux priorités déjà exprimées :
 les actions stratégiques de mise en valeur des paysages qui seront des
projets thématiques au service du développement,
 les actions paysagères au service de la qualité du cadre de vie et de la
"vie au village".
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A / BOCAGE CALVADOSIEN : UN ESPACE
TERRITORIAL IDENTIFIABLE
Le Bocage Calvadosien occupe une large part du sud-ouest du Calvados. Le
Bessin et la Plaine de Caen en marquent la limite au Nord, la Suisse-Normande
à l’Est, le Mortainais au Sud et le Bocage St-Lois à l'Ouest.
Ce
territoire
est
identifiable :
géographiquement,
sociologiquement,
économiquement et institutionnellement. Par ses enjeux, deux ensembles
contrastés y apparaissent nettement : le Bocage virois, territoire en évolution
socio-économique soutenue et accentuée par la création de l’A 84, le PréBocage, territoire de transition entre le Bessin, la Plaine de Caen, la Suisse
Normande et le cœur du Bocage.
A-1 / GEOGRAPHIQUEMENT, C'EST UN TERRITOIRE
MARQUE PAR LE RELIEF, LE CLIMAT ET L'EAU.
QUATRE ENSEMBLES DIFFÉRENCIÉS PAR LA MORPHOLOGIE
1- Prenant appui sur le synclinal bocain, le Pré-Bocage est constitué d’un plateau
schisteux en glacis vers le Nord jusqu’au contact avec la plaine de Caen et le Bessin.
2- Le synclinal bocain : ensemble culminant de la Basse-Normandie. Il est une
frontière naturelle entre la plaine de Caen et le Virois.
3- Le Virois : c’est le bassin de la Vire séparé en deux par les buttes schisteuses qui
marquent une coupure naturelle entre Vassy et Vire.
4- L’anticlinal granitique.
Grandes lignes de relief
Buttes
moins de 100 m
de 100 à 200 m
de 200 à 300 m
plus de 300 m
Copyright © IGN BD Carto - Conseil Général du Calvados
Conception : C.A.U.E. 14
Les hauteurs du synclinal bocain (schistes, grès, quartzites) forment une large
bande de hautes terres supérieures à 200 mètres et qui peuvent dépasser les
300 mètres entre Saint-Martin-des-Besaces et le Plessis-Grimoult. Au sud du
territoire, l'anticlinal granitique dépasse le plus souvent 300 mètres d'altitude
(forêt de Saint-Sever 330 mètres).
Ces reliefs sont des éléments forts du paysage, des points de repère et des
frontières naturelles qui s'individualisent au-dessus des régions plus basses du
Pré-Bocage et du Bassin de Vire.
Au nord du synclinal, le Pré-Bocage est constitué d'un plateau schisteux en
glacis vers le nord jusqu'au contact avec la Plaine de Caen et le Bessin. Dans
cet ensemble, quelques hauteurs peuvent dépasser les 200 mètres (Caumontl'Éventé 215 mètres). Entre les hauteurs granitiques de la forêt de Saint-Sever
au sud et l'arc du synclinal bocain au nord, le Bassin de la Vire est formé de
basses collines schisteuses plus élevées à l'est (entre Vire et Vassy).
Les hauteurs sont copieusement arrosées avec un maximum pluviométrique de
la Basse-Normandie dans l'anticlinal granitique et sont parmi les rares endroits
de la Basse-Normandie qui retiennent la neige à l'occasion. Les altitudes de ces
secteurs et leurs substrats en font des zones de départ de nombreux cours
d'eau. Le territoire du bocage a un système complexe de bassins versants.
D'innombrables vallons et vallées composent le chevelu très dense des cours
d'eau. L'eau est omniprésente sur le territoire.
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CONFIRMÉS PAR LA GÉOLOGIE
C’EST LE LIEU OÙ NAISSENT LES RIVIÈRES
Les ensembles du synclinal et de l’anticlinal découpent bien le territoire de Bocage
Calvadosien en 4 ensembles parfaitement identifiables qui vont, de ce fait, être des
ensembles paysagers caractéristiques par leur morphologie et leur végétation.
- Les roches dures et peu perméables du synclinal forment un « parapluie » d’où
naissent la plupart des nombreuses rivières du département. Depuis que cette
particularité avait été mise en exergue dans notre étude de 1999 « le lieu où naissent
les rivières », le Pré-Bocage s’est reconnu dans une appellation : le territoire des
sources.
- Mais c’est l’ensemble de Bocage Calvadosien qui est le lieu de naissance des
rivières puisque d’autres rivières importantes prennent leur source auprès de
l’anticlinal ou des buttes du virois.
Les rivières ont par ailleurs la particularité de fournir par endroits des vallées très
encaissées et accentuées offrant des paysages particulièrement intéressants et
caractéristiques (exemples de la Vire et de la Souleuvre).
Craie, calcaire marneux, marnes, argiles
Calcaires
Schistes
Schistes, grès, quartzites
Granites
BOCAGE CALVADOSIEN
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Conception : C.A.U.E. 14
Sources : Le tour du Calvados en 80 cartes, DDE 14, 1996
Atlas et géographie de la France moderne,
la Normandie, A. Frémont, éd. Flammarion 1997
Atlas de l'agriculture normande, CERVIR-SRSA, PUC, 1995
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Cours d'eau principaux
Lignes de relief
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A-2 / SOCIOLOGIQUEMENT ET ECONOMIQUEMENT, C’EST
UN TERRITOIRE DONT LE POTENTIEL EST A DEVELOPPER
Il dispose d’atouts importants pour développer ses potentialités. Sa capacité à s’organiser,
l’existence de pôles attractifs contribuent à son dynamisme démographique et
économique.
LES SCOT ET LES PAYS
Bocage Calvadosien : c’est une composante du Pays du Bessin et des Bocages où
l’émergence des SCOT reste un enjeu non encore assimilé.

BOCAGE CALVADOSIEN EST UN ESPACE QUI S’ORGANISE
INSTITUTIONNELLEMENT AUTOUR DE PROJETS.
Porteurs notamment d’un Contrat intercommunal de développement (S.I.V.O.M. du PréBocage), d’un Contrat d’aménagement et de développement du Bocage Virois, de
Contrats de Pôles intercommunaux…, le Bocage et le Pré-Bocage s’identifient
aujourd’hui comme des entités territoriales de projet dont le dynamisme et la
volonté convergente des acteurs locaux sont à encourager.
Signe révélateur de cet élan, l’évolution de l’organisation des deux territoires a pris une
dimension très significative ces dernières années, et ce à différentes échelles :
 Le Bocage et le Pré-Bocage constituent avec le Bessin le Pays du Bessin et des
Bocages et participent à ce titre à l’élaboration d’un projet de territoire.
 Le S.C.O.T. du Pré-Bocage est en émergence et celui du Bocage a son
périmètre constitué même s’il reste, pour l’instant, en sommeil.
 Les Groupements de Communes se structurent et couvrent la totalité du
territoire.
Le Bocage virois se compose de quatre communautés de communes correspondant
aux quatre quantons (C.C. de Vire, C.C. Canton de Vassy, C.C. Bény-Bocage et Intercom
Séverine).
Le S.I.V.O.M. du Pré-Bocage, après avoir été créé en 1979 pour réunir les cantons de
Villers-Bocage et d’Aunay-sur-Odon, s’est élargi en 1982 avec l’intégration du canton de
Caumont-L’Eventé.
Le territoire du Pré-Bocage « Leader » est composé aujourd’hui de six communautés
de communes :
 l’intégralité des C.C. Aunay-sur-Odon et C.C. Villers-Bocage qui regroupent les
communes situées dans les cantons de Villers, de Caumont-L’Eventé et d’Aunay,
 une partie des Communautés de Communes du Pays de Condé et de la
Druance (Le Plessis-Grimoult), de la Suisse Normande (St Martin-de-Salllen, Curcy,
Hamars, Ouffières, Goupillères, Trois-Monts) d’Evrecy-Orne-Odon (Montigny, La
Caine, Préaux-Bocage, Ste-Honorine-du-Fay, Maizet, Vacognes-Neuilly, Bougy,
Evrecy, Avenay, Amayé) et l’Intercom Balleroy / le Mollay-Littry (Sallen, Cormolain,
Foulognes et Ste-Honorine-de-Ducy).
En résumé, on peut noter le dynamisme et la volonté forte manifestés par les acteurs
locaux pour s’organiser et coopérer, mais il reste à souhaiter que le Bocage et le PréBocage aient la capacité chacun à élaborer un projet de territoire d’une valeur égale à ce
que sera le projet de territoire du SCOT du Bessin pour nourrir de manière forte le projet
futur du Pays du Bessin et des Bocages.
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LES INTERCOMMUNALITÉS
LES CANTONS
Bocage Calvadosien est défini par rapport aux limites cantonales. L’organisation des
communautés de communes s’est faite récemment. Cette distorsion ne sera pas un
obstacle à l’aboutissement du programme Leader+.
L’action Leader+ est organisée sur le territoire des cantons.
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Conception : C.A.U.E. 14
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Les influences
LES POLES ATTRACTIFS
Pôles externes
Pôles internes
Les villes influentes

LES PÔLES URBAINS, LEUR RÔLE DANS LA STRUCTURATION
DU TERRITOIRE
Les pôles urbains ont un rôle déterminant dans la structuration du territoire du
Bocage Calvadosien (cf. schéma : les pôles attractifs, voir également les textes
et schémas ci-après concernant la population et sa répartition sur le territoire).
 L’influence des pôles urbains externes
Une partie importante du territoire est soumise à l’influence externe du pôle
urbain caennais. Celle-ci s’étend jusqu’au cœur du Pré-Bocage et sur les
communes localisées en bordure de l’axe routier A 84. Villers-Bocage
relativement proche de l’agglomération et à proximité de l’A 84 est directement
concernée.
Le canton d’Evrecy quant à lui est grandement dans l’aire d’influence de
l’agglomération caennaise.
Par ailleurs deux pôles externes, Saint-Lô et Bayeux, ont un impact plus
secondaire sur le Nord et le Nord-Ouest du Pré-Bocage.
La localisation du Pré-Bocage entre de grands pôles urbains qui lui sont
externes pourrait, si elle n’était pas compensée, être une fragilité risquant
d’engendrer une perte d’autonomie et d’identité territoriale.

Le rôle des pôles urbains internes
Les deux pôles internes du Pré-Bocage (Villers-Bocage et Aunay-sur-Odon)
relayés dans une moindre mesure par Caumont-l’Eventé jouent un rôle essentiel
pour le maintien de son autonomie et de son identité.
Le Pré-Bocage a été à un moment donné reconnu par l’Etat comme un territoire
interstitiel en cours d’émergence et pouvant donner lieu à un pays, au même
titre que la Suisse Normande. Même si cette définition est aujourd’hui dépassée,
ce territoire est encore un territoire potentiel pertinent de Schéma de Cohérence
Territoriale en capacité d’élaborer un projet de territoire autonome.
Situé à l’est du Bocage Calvadosien, le bocage virois peu soumis à l’influence
de Caen possède un pôle urbain structurant qui est Vire (13 900 habitants). Ce
pôle urbain a une influence sur toute cette partie du territoire avec pour armature
secondaire plusieurs bourgs (Saint-Sever, Vassy, Bény-Bocage…). Son rôle
positif et dynamique est incontestable. Toutefois cette situation pourrait
constituer une fragilité si un travail n’était pas accompli pour compenser
l’isolement relatif du Virois.
Source : Inventaire communal 1998
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En travaillant comme il le fait avec le Pré-Bocage, au sein du Bocage
Calvadosien et au sein du Pays du Bessin et des bocages, le bocage virois
se donne des moyens pour compenser au mieux les fragilités de son
isolement et pour mettre en valeur ses atouts économiques et paysagers
qui sont incontestables.
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A-3 / PAR SES ENJEUX, C'EST UN TERRITOIRE QUI DOIT
RENFORCER SES COHESIONS
L’examen des données relatives à la population (cf. p. 10 à 15) permet la mise
en évidence de plusieurs données essentielles à la compréhension du territoire
et confirme le rôle joué par les pôles urbains internes et externes.
Depuis 1968, la population du bocage virois a stagné. Depuis cette même date,
la population du Pré-Bocage a augmenté de manière continue et celle du canton
d’Evrecy a doublé. Ceci confirme le rôle de l’agglomération caennaise qui a
accru son attractivité, draine le territoire de façon plus intense depuis le
renforcement des infrastructures routières et fait supporter une pression de périurbanisation aux secteurs soumis à son influence. Ceci est parfaitement
perceptible à la lecture des cartes relatives aux variations de populations par
rapport au solde migratoire.
Au-delà du synclinal, Vire est un pôle interne d’emplois et de services qui exerce
son attractivité sur les communes limitrophes (cf. cartes Ésope de la DDE), mais
c’est un pôle qui est doublement isolé en raison de la morphologie de son
territoire et de sa localisation au milieu de secteurs fragiles à dominante rurale,
réceptacles des populations travaillant dans la capitale du Virois.
Le secteur rural : fragilité démographique et tendance au vieillissement de la population
La conséquence de l’évolution démographique du bocage calvadosien fortement
déterminée par les fluctuations des soldes migratoires est nette : les plus jeunes
et les plus âgés des habitants sont principalement répartis dans des secteurs
fortement différenciables.
Ainsi, dans les secteurs soumis à l’influence de Caen ou de Vire, les jeunes
représentent une part importante de la population. A l’inverse, le nombre des
plus de 60 ans dépasse les 30 % dans les secteurs ruraux fragiles. Même si la
tendance au vieillissement de la population régionale est un fait reconnu, ce
phénomène est plus fort hors des zones d’influence des grands pôles urbains.
C’est un enjeu essentiel pour ce que cela implique en matière d’organisation
des services aux populations de ces territoires.
L’examen de la répartition de la population active par rapport au lieu de
résidence confirme la situation déjà pressentie : attractivité du pôle caennais,
influence de Vire sur la périphérie, apparition d’une coupure territoriale au
niveau du synclinal, et présence d’un territoire rural en perte de dynamisme (cf.
cartes : « Répartition de la population active au lieu de résidence » p. 15,
« Attractivité des pôles d’emplois et apparition de coupures territoriales », p. 16).
Ces phénomènes (vieillissement de la population par endroits, arrivée de
nouveaux résidents un peu partout) auxquels s’ajoutent la disparition de
services et commerces dans les secteurs les plus ruraux, amènent à dire
que le Bocage Calvadosien a besoin d’un projet global lui permettant
d’asseoir son dynamisme et de renforcer ses cohésions.
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LE BOCAGE EN QUELQUES CHIFFRES
Ramenée au Bocage Calvadosien de LEADER +, la cartographie des données
permet de repérer les tendances suivantes d'évolution :
1- POPULATION ET RÉPARTITION
De 1968 à 1975
1- La naissance de l'influence caennaise sur les parties nord des cantons d'Évrecy et
de Villers-Bocage.
2- La zone à dominante rurale avec des taux de variation négatifs (cantons de
Caumont-l'Éventé, d'Aunay-sur-Odon, du Bény-Bocage, de Vassy et de Saint-SeverCalvados).
3- L'émergence du dynamisme de Vire et son influence sur quelques communes
alentour.
Le Bocage Calvadosien pris en compte pour LEADER + compte 129 communes pour
67 762 habitants en 1999, soit 10,5 % de la population du Calvados. Avec 1 231 km2,
il recouvre 22 % de la superficie départementale. Ce territoire prend en compte huit
cantons : Aunay-sur-Odon (7 790 habitants), le Bény-Bocage (7 488), Caumontl'Éventé (5 713), Évrecy (6 503 habitants concernés), Saint-Sever-Calvados (7 018),
Vassy (5 420), Villers-Bocage (9 266) et Vire (18 564).
Répartition de la population par canton :
- Aunay-sur-Odon
45 habitants/km2,, dont communes rurales 29
- Bény-Bocage
40 habitants/km2
- Caumont-l'Éventé
40 habitants/km2
- Évrecy
111 habitants/km2,, dont communes rurales 87
- Saint-Sever
36 habitants/km2
- Vassy
34 habitants/km2
- Villers-Bocage
65 habitants/km2, dont communes rurales 47
- Vire
134 habitants/km2, dont communes rurales 41
Les indicateurs ci-dessus mettent en avant le caractère péri-urbain du canton
d'Évrecy, le noyau dense de l'agglomération de Vire, le dynamisme de Villers-Bocage
dans l'aire d'influence caennaise et la dominante rurale des autres cantons. Le
canton d'Aunay-sur-Odon apparaît comme un canton rural à l'intérieur duquel le cheflieu constitue un îlot de densité où s'organise une activité économique.
Les données démographiques de l'INSEE reportées à l'échelle du Pré-Bocage et du
Bocage virois et à l'échelle du canton d'Évrecy indiquent globalement une stagnation
de la population du Bocage virois (de 38 337 habitants en 1968 à 38 490 habitants
en 1999) et une augmentation continue de celles du Pré-Bocage (de 29 597
habitants en 1968 à 42 049 habitants en 1999) et du canton d'Évrecy (de 8 463
habitants en 1968 à 17 904 habitants en 1999).
2- VARIATIONS DE LA POPULATION
2-1- Variation par rapport au solde migratoire
Le Bocage virois essentiellement rural a subi peu de pression par rapport à Évrecy et
au Pré-Bocage placés sous l'influence du pôle caennais.
Dans le cas du Bocage virois, les chiffres INSEE indiquent que ce territoire, après
une longue période de départs (30 ans), reçoit un flux de nouveaux arrivants durant
la période 1990-1999. Cependant, ce flux demeure contenu.
Dans le second cas, le canton d'Évrecy connaît un afflux de migrants à partir de la
période 1968-1975, tandis que le Pré-Bocage connaît le même mouvement au cours
de la période suivante (1975-1982). La mise en évidence de ce décalage permet de
saisir les étapes successives de la péri-urbanisation de ces territoires autour de
l'agglomération caennaise. On assiste, cependant, à un tassement du flux migratoire
sur ces deux territoires, pendant la période 1990-1999.
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De 1975 à 1982
Le mouvement amorcé durant la période précédente s'amplifie.
1- Extension de l'influence caennaise à l'ensemble des cantons d'Évrecy et de
Villers-Bocage et à la partie est du canton de Caumont-l'Éventé.
2- La zone à dominante rurale se recentre sur le secteur du synclinal bocain.
3- L'influence de Vire est plus marquée et s'étend sur les cantons de Saint-Sever, du
Bény-Bocage et de Vassy.
De 1982 à 1990
Cette période se caractérise par l’essoufflement du mouvement de péri-urbanisation
et l’amorce d'un mouvement de diffusion dans les secteurs ruraux.
1- Resserrement de la zone soumise à l'influence caennaise.
2- Diffusion des migrations aux secteurs ruraux : émergence d'une zone (bande de
Roucamps à Saint-Martin-des-Besaces). L'axe routier Caen-Rennes contribue
vraisemblablement à ce phénomène.
3- Essoufflement autour de Vire avec un déplacement de la zone d'influence vers le
nord, le long notamment de la RN 174.
De 1990 à 1999
L'influence de l'A 84 se traduit par une reconquête de l'espace rural avec des taux de
variation positifs, notamment sur l'ensemble du canton d'Aunay-sur-Odon.
Parallèlement à ce mouvement de diffusion sur le territoire rural, les secteurs périurbains accusent un tassement du solde migratoire avec des taux de variation
négatifs sur cette période (cantons d'Évrecy et de Villers-Bocage).
2-2- Variation par rapport au solde naturel
Les sources INSEE montrent que le Bocage virois connaît une situation plus délicate
que celle du Pré-Bocage et du canton d'Évrecy. En effet, celui-ci voit son solde
naturel diminuer constamment depuis 1962, tandis que pour les deux autres
territoires le solde naturel, bien qu'ayant connu quelques variations durant 40 ans, se
maintient (sans doute en raison de l’arrivée de jeunes couples de migrants).
Les taux de variation globaux des données INSEE sur les trois espaces d'analyse
font la synthèse des évolutions observées sur les soldes migratoires et naturels. Ils
révèlent l'isolement et la santé fragile du Bocage virois et confirment l'attachement du
Pré-Bocage et du canton d'Évrecy au pôle caennais.
10
TAUX DE VARIATION DU AU SOLDE MIGRATOIRE
1- Naissance de l'influence de
l’agglomération caennaise.
2- Zone à dominante rurale.
3- Emergence du dynamisme de
Vire.
1- Extension de l'influence
caennaise.
2 - Zone à dominante rurale
recentrée sur le synclinal bocain.
3- Influence de Vire plus
marquée.
BOCAGE CALVADOSIEN
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1- Resserrement de l'influence
caennaise.
2- Diffusion des migrations
aux secteurs ruraux.
3 -Essoufflement de Vire et
déplacement de la zone
d'influence le long
de la RN 174.
Mouvement de diffusion
sur le territoire rural.
11
3- RÉPARTITION DE LA POPULATION PAR TRANCHES D'ÂGE
L’examen de cette répartition par tranches d’âge permet de mettre en
évidence une coupure entre deux catégories de territoires : les secteurs
soumis à une influence urbaine et les secteurs à dominante rurale forte.
L’examen des tranches d’âge correspondant aux personnes de 0 à 19 ans et à
celles de plus de 60 ans, permet d’illustrer ce propos.
3-1- La répartition de la population de 0 à 19 ans
La population jeune est majoritairement représentée dans l'aire d'influence de
l'agglomération caennaise élargie aux cantons d'Aunay-sur-Odon et de
Caumont-l'Éventé et à proximité de l'axe Caen-Rennes. La zone autour de
Vire concentre également les moins de 20 ans.
3-2- La répartition de la population de plus de 60 ans
Le synclinal bocain, les cantons de Saint-Sever et de Vassy sont les
réceptacles d'une population âgée. Ces lieux constituent des espaces ruraux
fragiles. Le nord-ouest du Pré-Bocage (canton de Caumont-l'Éventé) montre
des signes de vieillissement.
3-3- Conclusion
Cette situation est la conséquence de trois phénomènes distincts :
1 - L’influence du pôle caennais et l’arrivée dans le Pré-Bocage de nouveaux
résidents avec des enfants jeunes
2 - L’amorce d’un mouvement migratoire autour de l’axe Caen - Rennes
3 - Le dynamisme économique de Vire profite à l’ensemble du Bocage virois et
apporte aux communes périphériques un surcroît de population.
Ces communes sont confrontées à des problèmes de maîtrise de
l’urbanisation, de maintien de la qualité du patrimoine bâti, de services et
équipements divers à créer, de politiques de l’habitat et de transports collectifs.
Les communes des espaces ruraux fragiles ayant une population âgée auront
à répondre aux besoins spécifiques des populations du troisième et du
quatrième âge.
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12
REPARTITION DE LA POPULATION PAR TRANCHES D’AGE
Commentaires :
1 et 3 - Population jeune
représentée dans l'aire
d'influence de l'agglomération
caennaise et autour de Vire.
2 – Le Synclinal bocain et les
cantons de Saint-Sever et de
Vassy sont les réceptacles d'une
population âgée.
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13
4- RÉPARTITION DE LA POPULATION ACTIVE AU LIEU DE
RÉSIDENCE
La comparaison des cartes montre une modification du comportement des
actifs.
En 1990
L'influence du pôle caennais délimite le Pré-Bocage péri-urbain centré sur les
cantons de Villers-Bocage et d'Évrecy et incluant une partie des cantons de
Caumont-l'Éventé et d'Aunay-sur-Odon. Les déplacements domicile-travail
sont favorisés par les infrastructures routières. La majorité des actifs résidant
dans les communes situées à proximité de l'axe Caen-Rennes vont travailler
hors de celles-ci. Cependant, dans cet ensemble tourné vers Caen, les villes
de Villers-Bocage et d'Aunay-sur-Odon semblent fixer une partie de leur
population locale grâce à un dynamisme économique.
Le développement économique du pôle de Vire fixe une partie de la population
locale dans les communes périphériques.
Enfin, la zone à dominante rurale et agricole s'illustre, à l'inverse des secteurs
péri-urbains, par le fait que la population active reste travailler dans la
commune de résidence. Ceci peut être mis en relation avec l'emploi agricole et
avec une diminution et un vieillissement de la population.
En 1999
L'évolution de la densité d'emplois sur les pôles agglomérés, la baisse
continue de l'emploi agricole et de l'emploi diffus en milieu rural et le
développement des infrastructures (A 84) se traduisent par un changement de
comportement des actifs. Ceci a pour effet d'atténuer spatialement les
disparités entre les secteurs péri-urbains et les secteurs ruraux. Les pôles
secondaires de Villers-Bocage et d'Aunay-sur-Odon concentrent encore une
part importante d'actifs.
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14
REPARTITION DE LA POPULATION ACTIVE AU LIEU DE RESIDENCE
Commentaires :
1 – Attractivité du pôle caennais.
2 – Secteur rural en perte de
dynamisme.
3 – Influence du dynamisme
économique de Vire sur les
communes périphériques.
Atténuation des disparités
spatiales entre les secteurs
périurbains et ruraux.
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15
A-4/ VERS UN PROJET DE TERRITOIRE INTEGRANT LA
MISE EN VALEUR DES PAYSAGES ET DE
L’ENVIRONNEMENT

Carte de synthèse "ESOPE
DEUX POLES URBAINS, UN SECTEUR RURAL FRAGILE
Le territoire du bocage calvadosien présente des fragilités qui ne pourront être
compensées que par une action volontariste appuyée par un projet de territoire
cohérent.
Les données démographiques évoquées dans les pages précédentes sont
confirmées par les analyses développées par le Service Aménagement et
Urbanisme de la Direction Départementale de l’Equipement du Calvados
(méthode Esope – Exploitation Systémique Orbitale des Pôles d’Emplois).
Cette analyse confirme l’apparition de coupures territoriales, l’isolement du
bocage et l’attractivité des pôles d’emplois dont celui de Caen pour le PréBocage et Evrecy (cf. schémas ci-contre).
L’ouest du Pré-Bocage, le synclinal bocain et le bocage virois dont Vire est l’îlot
urbain, forment un espace essentiellement rural (cf. schémas p.17, présentant la
partition en 3 zones du territoire du Bocage Calvadosien).
Ce territoire rural est fragile pour plusieurs raisons : présence d’une forte
proportion de personnes âgées, disparition de services et de commerces,
arrivée dans certains secteurs de populations nouvelles à intégrer. Cette
situation appelle la recherche de cohésions et de solidarités territoriales et leur
concrétisation dans un projet ayant une dimension de développement durable
c’est-à-dire intégrant dans tous ses axes de travail les paysages et
l’environnement comme donnée constante.

LE DEVELOPPEMENT DU TERRITOIRE ET LES PAYSAGES
Le développement économique, les infrastructures, les équipements et les
services, l’habitat, l’environnement sont autant de thèmes incontournables d’un
projet de territoire.
En agissant dans ces domaines, on œuvre pour le développement local et on
transforme le paysage et l’environnement.
Une charte des paysages ne doit pas être une action indépendante, conçue
comme une série d’interventions esthétisantes, à « faire en plus » pour rendre
un territoire plus attrayant. Si l’on pratiquait ainsi, on ne toucherait pas à
l’essentiel : le projet de territoire.
C’est ce lien que nous tentons d’établir en proposant à la réflexion certains des
axes de travail d’un projet de territoire dont les incidences sur l’évolution des
paysages seront majeures.
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16
DEUX POLES URBAINS ET PERI-URBAINS, UN SECTEUR RURAL FRAGILE : QUELLES COHERENCES, QUELLES SOLIDARITES ?
BOCAGE CALVADOSIEN
CHARTE PAYSAGERE - CAUE14 - Mai 2004
17

LES BASES D’UN PROJET DE TERRITOIRE INTEGRANT LA
DIMENSION PAYSAGERE
A l’échelle du Pays du Bessin et des Bocages, le bocage calvadosien s’inscrit
dans une structuration urbaine qu’il faut prendre en considération (cf schéma :
typologie des territoires et axes de développement).
C’est ainsi qu’à l’examen de l’Ouest du département, on peut
évoquer une typologie des territoires et de leurs enjeux.

1 - Les territoires sous influence dominante de Caen (une partie du territoire
du canton d’Evrecy est concernée). Leur avenir est lié au devenir de
l’agglomération.
2 - Les territoires soumis à l’influence de Caen, mais qui ressentent la
nécessité d’affirmer leur autonomie.
Dans ces territoires, on peut citer Bayeux et une grande partie du Bessin, la
presque totalité du Pré-Bocage avec Villers-Bocage et Aunay-sur-odon, une
partie du territoire d’Evrecy. Ces territoires ont des préoccupations en partie
analogues : exister par eux-mêmes et bénéficier des influences positives de
l’agglomération. A proximité, la Suisse Normande et Falaise ont les mêmes
enjeux.
3 - Les territoires hors de l’influence de Caen
Le Bocage est dans cette situation. Comme les territoires voisins de Saint-Lô,
Torigni-sur-Vire, Flers, son développement est lié à son contexte et à sa
capacité à rompre son isolement.

Trois chantiers pour un projet de territoire
Trois chantiers paraissent prioritaires quant à leur répercussion pour les
paysages. Leur mise en œuvre pourra être l’occasion de l’émergence
d’une charte paysagère. Nous n’avons pas la prétention ici d’écrire en
quelques mots un projet de territoire, dont certaines des composantes
sont déjà plus ou moins prises en considération et ont donné lieu à des
projets, des opérations pilotes et des réalisations.
Mais il est utile d’évoquer les axes de travail qu’il suppose, pour les mettre
en perspective les uns par rapport aux autres dans leurs dimensions
paysagères.
1 - Désenclaver, relier, conforter les pôles internes. Renforcer les liaisons
internes (cf. schémas : typologie des territoires et axes de développement)
Ce sont les conditions qui permettront d’asseoir un développement économique.
La création de nouvelles infrastructures, de nouvelles zones d’activités aura un
impact considérable sur l’image et les paysages du bocage calvadosien.
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De ce point de vue, plusieurs pistes de travail seraient à évoquer :
 Les axes de développement en devenir
En premier lieu, une question est à poser. Quelle réponse sera apportée côté
Calvados au développement qui va s’organiser côté Manche autour de l’axe
Guilberville/Saint-Lô ? Autrement dit comment mieux organiser le
développement autour de l’axe Vire/Le Poteau et améliorer la liaison entre Vire
et l’A 84 ?
L’enjeu est stratégique, non seulement pour le désenclavement du bocage,
mais également pour rééquilibrer les potentialités d’un développement qui
pourrait être aspiré par la Manche.
En second lieu, une autre interrogation appelle réflexion. Ne serait-il pas
opportun d’envisager la recherche d’une synergie entre les pôles secondaires
que sont Villers-Bocage et Aunay-sur-Odon, avec par exemple des réflexions
sur la complémentarité des zones d’activité du secteur et de leurs offres de
service, une promotion de celles-ci à l’échelle du Pré-Bocage, etc.
 Les routes qui vont évoluer à plus ou moins long terme
Le schéma départemental routier apporte à relativement court terme des
réponses. Trois axes apparaissent prioritaires (Vire/Le-Poteau, VillersBocage/Bayeux, Vire/Vassy/Condé-sur-Noireau).
Parmi ceux-ci la liaison avec l’A 84 paraît primordiale et urgente pour
contrebalancer ce qui est déjà en place dans la Manche et le lien avec
Bayeux est essentiel pour faire fonctionner le Pays.
2 - Accompagner l’évolution de l’agriculture
L’évolution des activités agricoles transforme tout naturellement les paysages.
Une intervention en faveur des paysages ne peut pas s’envisager comme étant
uniquement une action de compensation de l’altération du bocage. Elle ne peut
être que le résultat d’un accompagnement des modifications de l’activité agricole.
Mais pour ce faire, une question essentielle est à poser : quelle agriculture et
quel paysage agricole peut-on espérer et contribuer à faire exister dans le
territoire du Bocage Calvadosien (cf. chapitre sur les paysages agricoles) ?
3 - Faire bénéficier l’ensemble du territoire du développement ainsi que
des équipements, des services et de l’animation qui doivent aller de pair
avec celui-ci.
Les enjeux sont ceux des cohérences et des solidarités à trouver. Ils sont aussi
de l’ordre de la définition de la qualité de la vie, de la mise en valeur du cadre de
vie du patrimoine et de l’environnement.
Ces sujets sont à aborder à propos de :
 l’accueil des nouvelles populations et de la maîtrise de l’urbanisme,
 des équipements et des services (dont les transports collectifs),
 d’une politique de l’habitat,
 des patrimoines bâtis et naturels,
 de l’animation de la vie au pays.
18
TYPOLOGIE DES TERRITOIRES ET AXES DE DEVELOPPEMENT
Carte de synthèse "ESOPE
complément CAUE
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19
ACTIVITÉS ET INFRASTRUCTURES : ENJEUX D’EVOLUTION
BOCAGE CALVADOSIEN
CHARTE PAYSAGERE - CAUE14 - Mai 2004
20

UN PROJET DE TERRITOIRE A DIMENSIONS PAYSAGERES
En conclusion de ce premier chapitre, est présenté ci-après un tableau de
synthèse qui établit le lien à faire entre les trois chantiers d’un projet de territoire
pour le Bocage Calvadosien et les axes d’une charte des paysages tels qu’ils
sont présentés dans les chapitres suivants de ce document.
PROJETS DE TERRITOIRE A DIMENSION PAYSAGERE
TROIS CHANTIERS POUR UN PROJET DE TERRITOIRE
LES AXES D’UNE CHARTE PAYSAGERE
1 – DESENCLAVER, RELIER, CONFORTER LES POLES INTERNES,
RENFORCER LES LIAISONS INTERNES
Cf. chapitre B :
- Activités et paysages
- Infrastructures et paysages
2 – ACCOMPAGNER L’ÉVOLUTION DE L’AGRICULTURE
Cf. chapitre B :
- Agriculture et paysages agricoles
3 – FAIRE BENEFICIER L’ENSEMBLE DU TERRITOIRE DU
DEVELOPPEMENT AINSI QUE D’EQUIPEMENTS, DE SERVICES ET
D’ANIMATIONS
Cf. chapitre C :
- Paysages naturels et bâtis
- Urbanisme et architecture
- Itinéraires de découverte
- Animation
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CHARTE PAYSAGERE - CAUE14 - Mai 2004
21
B/ UN TERRITOIRE QUI DOIT AFFIRMER LA
QUALITE DE SES PAYSAGES EN MEME TEMPS
QU’IL DEVELOPPE SES ACTIVITES
A l’intérieur de ce chapitre sont abordés les thèmes relatifs à la mise en place
d’une politique paysagère concomitante à un volet de développement local d’un
projet de territoire. Les éléments qui nous ont semblé pertinents à ce titre
concernent donc : les infrastructures, les zones d’activités, l’agriculture et la
mise en valeur de leurs paysages respectifs.
B-1 / LES INFRASTRUCTURES ET LA QUALITE DES
PAYSAGES
Parce qu’elles sont le support du développement socio-économique et qu’elles
constituent des lieux d’observation essentiels du territoire, les infrastructures
sont un domaine privilégié pour une politique paysagère visant à promouvoir le
Bocage Calvadosien et son image qualitative.
"L'espace visuel" de l'autoroute, territoire plus large que le couloir
autoroutier lui-même, peut faire l'objet de plusieurs actions significatives :
 suppléer aux désordres paysagers résultant des mutations de l'activité
agricole ou des réorganisations foncières par des actions de reconstitution
des haies ou de reboisement,
 résorber les points noirs paysagers visibles depuis l'autoroute,
 traiter les abords des échangeurs à travers un répertoire paysager
commun à l'ensemble du Bocage Calvadosien,
 gérer les "vues panoramiques" offertes à l'usager de l'autoroute à partir de :
- la butte de Montbrocq comme belvédère sur le Pré-Bocage,
- la butte des loges comme belvédère sur Cahagnes et CaumontL’Eventé,
- la vallée de la Vire à Pont-Farcy comme image des sites naturels et
touristiques de l’ensemble Souleuvre-Vire…
A84 : l’axe majeur d’entrée paysagère

LA CREATION OU L’AMELIORATION D’AXES STRUCTURANTS
ET D’IRRIGATION
Le Conseil Général du Calvados a défini, au travers du schéma routier
départemental, des orientations concernant l’évolution des axes routiers.
Sur le territoire du Bocage Calvadosien, elles concernent en priorité les liaisons
suivantes :
- Bayeux/Villers-Bocage (RD 6) essentielle à l’échelle du Pays,
- Vire/Condé-sur-Noireau (RD 512) en tant que liaison départementale
Sud,
- Vire/Le poteau (RN 174) nécessaire pour un désenclavement du
Bocage virois.
L’accompagnement de ces projets est primordial afin de :
 renforcer la qualité paysagère des tracés et des abords des axes,
 préserver les sites sensibles traversés (ex : vallée de la Vire…),
 prévoir les conséquences de la création d’infrastructures par rapport à
l’urbanisme des communes, notamment pour les villages ou villes jouxtant ou
se trouvant à proximité visuelle des tracés.

L’AXE MAJEUR D’ENTREE PAYSAGERE : L’AUTOROUTE A 84
L’A 84 est porteuse de la "première image" paysagère perçue par l'usager de
l'autoroute et contribue à motiver son éventuelle sortie de l'autoroute.
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CHARTE PAYSAGERE - CAUE14 - Mai 2004
 L’AMELIORATION DE LA QUALITE DES AXES EXISTANTS ET
DE LEURS ABORDS
Parce qu'ils sont les véritables axes de pénétration du territoire du Bocage
Calvadosien et d'accroche aux autres territoires limitrophes (Bessin, SuisseNormande, Pays de Falaise, St-Lois, Mortainais...), ces itinéraires méritent une
attention particulière.
Il s’agit principalement des RD 524/924 (Villedieu-les-Poëles/Vire/Flers),
RD 6 (Villers-Bocage/Aunay-sur-Odon), RD 577 (Mortain/Vire/VillersBocage), l’ancienne RN 175.
Même si leur évolution prévue au Schéma Départemental Routier est à inscrire
sur un plus long terme, elles nécessitent néanmoins des interventions
significatives d’amélioration de leur qualité.
22
Cela passe par :
 mettre en valeur les entrées et les traversées des villes et des bourgs,
 le traitement des paysages des zones d’activités visibles depuis ces axes
et leurs itinéraires d’accès,
 la résorption des « points noirs
Traversée de bourg à mettre en valeur
paysagers » situés le long de ces
itinéraires ou visibles depuis ceuxci,
 la gestion les découvertes
panoramiques sur le Bocage
Calvadosien à partir de certains
points particuliers :
- les pentes du synclinal offrent
des points de vue remarquables
sur le bassin de Vire et sur le
Pré-Bocage (RD 577…),
- la butte de la nouvelle France
sur la RD6 entre Villers et
Aunay,
- certains points de la RD 512,
 la requalification de l’ancienne
Station service fantôme de la RN175
RN 175,
Depuis la création de l’A 84, son
« activité »
a
été
translatée.
Subsistent depuis des espaces
fantômes (stations services, aires
de repos…). La morphologie de la
chaussée, son rapport au paysage,
aux
bourgs
traversés
ont
radicalement changé : cette route
est à requalifier en fonction de son
nouveau rôle au sein du territoire.
B-2 / LES ACTIVITES ET LA QUALITE DES PAYSAGES
Elles sont génératrices de flux de circulation et drainent une population
importante.
Parce qu’elles sont l’expression de la vigueur économique et sociale du
territoire, elles participent fortement à son image dynamique et qualitative. Elles
sont un enjeu essentiel dans une politique paysagère.

LES ZONES D’ACTIVITES
Les actions paysagères à mener sur ces zones (existantes ou à venir) ne
doivent pas contribuer à dissimuler le dynamisme économique mais à le mettre
en scène.
Outre la qualité des dessertes routières, les critères paysagers doivent être des
données essentielles pour le choix d’implantation des futurs pôles d’activités
économiques.
Afin d’améliorer le tissu existant et de maîtriser l’implantation et la qualité des
futures localisations, il est essentiel de mettre en place une politique d’insertion
paysagère. Elle pourrait se concrétiser par les actions suivantes :
l’amélioration de la qualité des nouvelles zones d’activités :
 mettre en place un cahier des charges urbain, architectural et paysager
commun à l’ensemble du territoire (Pré-Bocage et Bocage) qui respecte les
spécificités de chaque zone,
 traduire ce cahier des charges à travers les documents d’urbanisme et de
leur règlement,
 créer un label qualitatif commun au Bocage Calvadosien (signalétique,
système d’informations/services, mise en réseau…).
la requalification des zones d’activités existantes
Secteur Aunay-sur-Odon : impact zone d’activités
Les itinéraires de découverte sont considérés comme des infrastructures dont
la vocation principale est orientée vers le tourisme. Ils sont donc traités dans le
chapitre C : « patrimoine et tourisme : un territoire qui met en valeur le caractère
particulier de ses paysages locaux » (p. 49)
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CHARTE PAYSAGERE - CAUE14 - Mai 2004
23

LES COMMERCES ET LES SERVICES PUBLICS
Les paysages commerciaux sont caractéristiques des centres-villes et des
centres-bourgs, ils drainent toute la population et constituent à ce titre les paysages
du quotidien.
Réflexion à mener sur les façades commerciales
1 - Une action sur les façades commerciales peut être un élément essentiel
de leur mise en valeur.
Une réflexion centrée sur la nature des
devantures
commerciales
(formes,
matériaux, couleurs, etc.) peut constituer
une première action de mise en valeur des
paysages commerciaux. Elle devrait être
accompagnée d'une réflexion sur les
enseignes et sur les publicités qui
contribuent parfois à dénaturer l'image de
l'activité commerciale.
Une telle action ne saurait être envisagée
sans un réaménagement des espaces
Aménagements Mairie de Montchamp
publics qui constituent le devant des
façades et qui contribuent à ce titre aux paysages commerciaux. Cette mise en
valeur de l'activité commerciale doit constituer, quelle que soit l'échelle du bourg ou
du village, un des objectifs d'une politique de réhabilitation des centres-bourgs.
Parce qu'ils ont une stratégie d'implantation particulière à l'entrée des bourgs et
qu'ils constituent un paysage urbain très particulier souvent peu qualitatif, les
commerces de grande ou moyenne distribution nécessitent une action
paysagère particulière, à l'instar de celle sur les zones d'activités dont ils ne
font pas toujours partie.
2 - Les services et les équipements publics (mairie, écoles, stades, terrains
de sports, de plein air…) constituent « l’âme du bourg », ils sont des lieux de
convivialité et de forte identification pour la population et pour les visiteurs.
A ce titre, leur aménagement paysager mérite une attention particulière qui fait
parfois défaut.
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CHARTE PAYSAGERE - CAUE14 - Mai 2004
24
PAYSAGES DES INFRASTRUCTURES ET DES ACTIVITES
PROBLEMATIQUE
- Quelle image du Bocage Calvadosien les infrastructures et les zones d’activités doivent-elles véhiculer?
- Quelles sont les actions à mettre en place afin de :
1/ Créer une urbanisation ou des infrastructures nouvelles de qualité ?
2/ Créer un impact sur l’identité locale?
3/ Améliorer l’existant ?
THEMES
PROPOSITIONS
INFRASTRUCTURES
1 - Accompagner la création ou l’amélioration d’axes (axes structurants et d’irrigation) :
 Dimension paysagère des tracés et des abords
 Sites sensibles ou remarquables traversés (vallée de la Vire…)
 Prévoir les conséquences de la création d’infrastructures par rapport à l’urbanisme des communes proches des abords
des tracés
2 - Traiter les abords de l’A 84 à travers un répertoire paysager commun à l’ensemble des Bocages
 Traiter les abords des échangeurs
 Aménager les vues panoramiques offertes depuis ces infrastructures par des actions de reconstitution de haies et de
reboisements
 Gérer les points particuliers offrant des vues sur le territoire (belvédères…)
3 - Améliorer la qualité des axes existants et de leurs abords
 Résorber les « points noirs paysagers » visibles depuis les itinéraires
 Requalifier la RN 175 en fonction de son nouveau rôle au sein du territoire
 Traiter le paysage des zones d'activités visibles depuis les axes et leurs itinéraires d’accès
 Mettre en valeur les entrées et les traversées de villes et bourgs
ACTIVITES
Zones d’activités
1 - Améliorer la qualité des nouvelle zones d’activités
 Mettre en place un cahier des charges urbain, architectural et paysager commun à l’ensemble du territoire (Pré-Bocage
et Bocage)
 Traduire ce cahier des charges à travers les documents d’urbanisme et leur règlement
 Créer un label qualitatif commun au Bocage Calvadosien (signalétique, système d’informations/services…)
2 - Requalifier les zones d’activités existantes
Commerces
1 - Dans le cadre d’une politique plus globale de soutien à l’activité, lancer une campagne de réhabilitation des façades
commerciales
2 - Traiter les espace publics proches des commerces
Equipements et services
publics
1 - Parmi les projets à mettre en place pour améliorer la qualité des services sur l’ensemble du territoire, une action
paysagère est à privilégier : améliorer les abords des équipements et les aires de stationnements
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B-3 / L’AGRICULTURE ET LA QUALITE DES PAYSAGES
La topographie, la géologie et les données climatiques ont fortement déterminé
le contexte paysager. L'humanisation et l'histoire économique ont, elles aussi,
contribué à l'agencement des paysages actuels. Et comme le précise le
1
professeur Pierre Brunet "Aucun paysage n'est immuable, tous ont changé,
tous continueront à se transformer." Les évolutions récentes constatées sur le
terrain nous le prouveront.

LES PAYSAGES BOUGENT
Il n’est sans doute pas possible d’esquisser une histoire des paysages du
territoire de Bocage Calvadosien. Toutefois, l'histoire générale des bocages
2
normands, rapportée par Pierre Brunet , nous permet de saisir les processus qui
ont conduit au façonnement des paysages du Bocage Calvadosien.
À l'exception de pratiques religieuses, à la recherche de localisations reculées
traduites notamment par le dolmen de Jurques, l'humanisation du Bocage a été
tardive. La présence de camps romains (Hottot, Campadré, Danvou, etc...)
souligne le rôle de "marches" qu'a pu jouer le Pré-Bocage à l'époque galloromaine. Cependant, les traces de vestiges anciens ne représentent qu'une
occupation très lâche et discontinue, sans comparaison avec celle des plaines
centrales. Cette région est donc restée tardivement un espace forestier troué de
rares clairières. Son climat plus humide et plus rude, son relief accidenté qui ne
délimite jamais de vastes terroirs homogènes et ses sols plus acides rendent le
Bocage moins facile à défricher que les plaines.
Les invasions scandinaves ont contribué à la dispersion des populations de la
Plaine de Caen et du Bessin vers le Bocage. Amplifiée à l'époque ducale, cette
humanisation est attestée par le développement des bourgs, autour des
seigneuries (parfois plusieurs par paroisse) ; toutefois la présence d'abbayes et
de prieurés (Aunay, Plessis-Grimoult, etc.) souligne le caractère retiré de
certains sites.
À cette urbanisation organisée de l'époque ducale, succède le défrichement
familial, trait caractéristique de la Normandie, dû à l'absence de servage et aux
morcellements fonciers à travers fiefs roturiers et fermages perpétuels.
Des fermes isolées sont construites dans l'ensemble du bocage ; par divisions,
certaines deviendront hameaux. Autour de chaque ferme se constitue un
domaine groupé, divisé en parcelles cultivées et protégées des animaux
divaguant par des talus et des haies.
1
2
Les sols schisteux donnent des terrains de médiocre qualité entraînant un
système de jachère pluri-annuelle. Ainsi sur l'ensemble du bocage normand se
constitue un paysage d'îlots embocagés, de landes et de bois. Particulièrement
exposées aux rudesses climatiques, les hautes terres schisteuses du synclinal
doivent, à l'instar des hautes terres du Bocage, être abandonnées à la forêt.
La grande poussée démographique des campagnes normandes qui trouve son
e
apogée à la fin du 18 siècle, s'accompagne d'une densification et d'une
diversification de l'habitat (du manoir à l'habitat du journalier) et d'un grignotage
des landes. Peu à peu, le paysage bocager resserre son maillage de haies et de
talus concrétisant l'augmentation de population et ses corollaires : l'émiettement
du foncier et la diminution de la surface familiale moyenne. Sur ces petites
exploitations, les cultures vivrières assurent tout juste la subsistance des
familles : seigle et sarrasin constituent l'essentiel des récoltes nourricières, les
bovins sont rares et le système de la jachère pluri-annuelle demeure. Les
villages et hameaux sont le siège d'un petit artisanat rural qui procure le viatique
à une large part de la population rurale non agricole.
e
La seconde moitié du 19 siècle enregistre une inversion de la démographie : la
misère due à l'entassement, les maladies et l'alcoolisme ont fait chuter la
natalité et augmenter la mortalité, la population rurale diminue.
Secteur de Bény-Bocage
Pierre Brunet, géographe professeur émérite, in "Inventaire régional des paysages de
Basse-Normandie" avec la collaboration de P. Girardin, Conseil Régional de BasseNormandie et DIREN, juillet 2001.
Pierre Brunet in "architecture rurale française -Normandie".
BOCAGE CALVADOSIEN
CHARTE PAYSAGERE - CAUE14 - Mai 2004
26
La concentration progressive de l'artisanat rural (épinglerie, clouterie, filature,
tissage, dentellerie, etc.) qui avait maintenu dans les villages les excédents de
population, amplifie le phénomène. Outre la disparition quasi-systématique du
petit habitat rural souvent fait de bric et de broc, ce dépeuplement rural modifie
radicalement le paysage agricole : au bocage cultivé et vivrier succède un
bocage herbager extensif propice à la montée en puissance de l'élevage bovin.
Sur les terres difficiles, les landes et les bois, parfois défrichés par les plus
pauvres, regagnent du terrain.
Pendant la période de couchage en herbe, le verger cidricole, compatible avec
l'élevage, connaît une extension considérable. Herbe et pommiers : le bocage
s'installe dans une gestion extensive du paysage.
Dans les plaines agricoles voisines, domaines des labours, une intensification
se traduit par la disparition de la jachère, par l'apparition de la betterave sucrière
et des oléagineux.
D'anciens villages du bocage deviennent de simples hameaux alors que les
bourgs, détenteurs des marchés, connaissent une période faste (marché aux
bestiaux, concentration de l'artisanat, etc.) qui ne diminuera qu'avec
l'amélioration des voies de circulation dans le bocage et le deuxième exode rural
de l'après-guerre.
Bourgs anéantis, villages et hameaux en ruine, les dommages de la deuxième
guerre mondiale ont considérablement contribué à la transformation des
paysages et de la société rurale. Malgré l'accroissement démographique
général, le bocage est particulièrement touché par l'émigration rurale qui
concerne principalement les adolescents et les jeunes adultes. Le
dépeuplement rural laisse des stigmates dans les villages et hameaux :
fermeture des commerces, habitat abandonné, repli des services. Le bâti des
villages porte les traces de cet exode.
Avancée de l’Openfield
BOCAGE CALVADOSIEN
Parallèlement, l'évolution de l'agriculture entraîne, à travers une première phase
de remembrement (de 1948 à 1960), une réorganisation des surfaces agricoles
qui se traduit par une dédensification du bocage et par la diminution de la prairie
complantée au profit du labour.

LES EVOLUTIONS RECENTES ET EN COURS
La deuxième phase de remembrement foncier (de 1960 à 1980) paraît avoir
laissé un héritage plus lourd visible aujourd'hui dans le paysage : l'arasement
quasi-systématique des haies et la création d'un paysage de champs ouverts tel
qu'il apparaît actuellement entre Orne et Odon. Moins radicale et plus récente, la
troisième phase a néanmoins confirmé cette ouverture du paysage. Les relevés
de terrain effectués par le CAUE en octobre 2003 attestent de la poursuite de
cette évolution. Il en résulte les paysages suivants :
• des bocages semi-ouverts juxtaposant des plaines découvertes plus ou
moins étendues et des noyaux bocagers que l'on retrouve aussi bien dans
l'ouest du Pré-Bocage (canton de Caumont-l'Éventé), que dans le synclinal
bocain ou dans l'anticlinal granitique au sud de Vire,
• un bocage ouvert formé de bouts de haies ou d'arbres isolés que l'on
rencontre dans le bassin de Vire (canton de Vassy),
• enfin, l'achèvement du bocage avec l'avancée de l'openfield dans le PréBocage (canton de Villers-Bocage et d'Aunay-sur-Odon).
D’importantes modifications sont néanmoins à prévoir :
- la remise en cause de la PAC, les mises aux normes (-90UGB), les politiques
concernant la qualité de l’eau… vont inéluctablement engendrer des
transformations profondes de l’agriculture et de ses paysages.
Canton de Villers-Bocage
CHARTE PAYSAGERE - CAUE14 - Mai 2004
27
SURFACE MOYENNE AGRICOLE DES EXPLOITATIONS
Commentaires :
1998 : Avancée de l’openfield de la plaine
de Caen.
2000 : Modification plus générale des
pratiques agricoles.
Une convergence : une évolution forte du
paysage et de la structure du Bocage.
La superficie moyenne des exploitations
est passée de 27,5 hectares en 1988 à
40,69 hectares en 2000
BOCAGE CALVADOSIEN
CHARTE PAYSAGERE - CAUE14 - Mai 2004
28
LES MUTATIONS AGRICOLES
Les données statistiques du Recensement Général de l'Agriculture de 2000
permettent d'appréhender les grandes évolutions de l'activité agricole sur les
huit cantons du Bocage Calvadosien et leurs effets sur les paysages.
- Une diminution de la Surface Agricole Utilisée (SAU) :
De 1988 à 2000, la SAU a diminué de 7 496 hectares passant de 102 373
hectares à 94 877 hectares. Cette période de diminution des terres cultivées
s'explique par les prélèvements à usages non agricoles (infrastructures,
lotissements ou zones d'activités…) et par les abandons des parcelles difficiles
à travailler.
- Une diminution de la Surface Toujours en Herbe (STH) :
Spécificité des paysages bocagers, la STH a diminué. Elle représentait 60,9 %
de la SAU en 1988 et n'en représente plus que 39,1 % en 2000. Les champs
s'ouvrent de plus en plus aux labours (38,9 % de la SAU en 1988 et 60,3 % en
2000) avec l'introduction croissante des céréales et des cultures industrielles,
éléments caractéristiques de la production agricole de la Plaine de Caen. Les
évolutions les plus spectaculaires touchent les cantons du Bocage, pôles
herbagers, à l'image de Vassy dont la part des labours dans la SAU passe de
35,82 % en 1988 à 64,92 % en 2000.
important et cette main-d'œuvre se heurte à de sérieuses difficultés de
recrutement. Par ailleurs, la faiblesse du taux de renouvellement des
exploitations est préoccupante. On ne compte dans le territoire qu'une
installation pour quatre départs.
Malgré ces évolutions récentes, l'agriculture demeure une activité
centrale pour le Bocage Calvadosien. Mais la diminution de la surface
toujours en herbe, l’augmentation des labours, l’augmentation de la surface
des exploitations et la redistribution des parcelles agricoles contribuent
nécessairement à la transformation des paysages. La PAC est remise en
cause, on entre dans une seconde phase de l’adaptation des
exploitations aux normes sanitaires, il paraît donc essentiel de poser la
question de l’accompagnement de l’évolution de l’agriculture, de ses
paysages et de son environnement (politiques de bassins versants,
ruissellements, boues, inondations, érosions des sols, image du Bocage :
quelle identité, quel patrimoine naturel et touristique, quelles pratiques
agricoles ( –90 UGB)…) ?
COMMUNES REMEMBREES
75% des communes du Bocage
Calvadosien sont remembrées
- Une adaptation du parcellaire agricole :
Les remembrements touchent plus de 75 % des communes du Bocage
Calvadosien (Cf. carte des communes remembrées). Ces opérations ont pu
avoir des objectifs autres que le regroupement et la redistribution des parcelles
agricoles (aménagement des voies de communication dont l'A 84, de
lotissements ou de zones d'activités).
- Une augmentation de la taille des exploitations agricoles :
La superficie moyenne des exploitations est passée de 27,5 hectares en 1988
à 40,69 hectares en 2000. L'influence de la Plaine de Caen se lit à travers les
chiffres des cantons d'Évrecy et de Villers-Bocage pour lesquels la superficie
moyenne des exploitations est supérieure à 50 hectares (Cf. carte de la
surface moyenne agricole des exploitations par commune).
- Une diminution du nombre des exploitations agricoles :
En 1988, le Bocage Calvadosien comptait 4 230 exploitations ; en 2000, il n'en
comptait plus que 2 561, soit une baisse de près de 40 %.
- Une diminution du nombre des emplois agricoles :
Entre 1990 et 1999 (source INSEE), la part occupée par les emplois agricoles
est passée de 20,6 % à 13,1 % dans le Bocage Calvadosien. De moins en
moins nombreuses, mais de plus en plus grandes, les exploitations
fonctionnent avec moins d'actifs. Le besoin de main-d'œuvre agricole est
BOCAGE CALVADOSIEN
CHARTE PAYSAGERE - CAUE14 - Mai 2004
29

LES PAYSAGES AGRICOLES ACTUELS
Les paysages agricoles ont évolué. Plusieurs phénomènes y ont contribué.
Parmi ceux-ci, la modification des pratiques agricoles accompagnée de la
diminution de la surface agricole utilisée et de la surface toujours en herbe,
l’adaptation du parcellaire agricole, l’augmentation de la taille des exploitations
agricoles, la diminution du nombre des exploitations agricoles et du nombre des
emplois agricoles ont provoqué et contribuent encore à changer le paysage.
Le signe le plus flagrant de ce changement est l’altération plus ou moins
importante du bocage selon les secteurs du Bocage Calvadosien. C’est ce qui
est décrit ci-après. Cependant il n’est pas question de reconstituer un « bocage
artificiel », en ce sens qu’il ne correspondrait plus aux activités. Les pratiques et
les contraintes d’exploitation sont différentes, le paysage le sera aussi. Il s’agit
dès lors d’accompagner l’évolution agricole qui se fait en ce moment sachant
que l’intervention sur la haie n’est qu’un élément parmi d’autres d’un paysage à
recomposer à des fins agricoles écologiques et géoclimatiques (par exemple,
politiques de bassins versants, et protection des animaux).
Ceci énoncé, il est nécessaire de dire que l’altération du bocage est forte et s’est
accélérée, malgré les opérations exemplaires menées par le Conseil Général
dans certains secteurs pilotes comme VASSY pour la recréation de haies.
Cette action exemplaire devra nécessairement être accompagnée d’une action
agricole plus globale si l’on veut arriver à la recomposition d’un nouveau
paysage agricole de qualité.
Actuellement cinq grands ensembles de paysages agricoles peuvent être définis
sur le territoire du Bocage Calvadosien (cf. carte p. 38) :
- le Pré-Bocage,
- le Synclinal bocain,
- le Bassin de Vire,
- l’Anticlinal granitique,
- les Vallées.
Avancée de l’openfield. Secteur Courvaudon/ Pré-Bocage
BOCAGE CALVADOSIEN
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30
LES PAYSAGES DU PRE-BOCAGE PRESENTENT DEUX FORMES ALTEREES DU BOCAGE
L'avancée de l'openfield de la Plaine de Caen
De l'Orne à l'Odon et au-delà du tracé de l'autoroute A84, les effets des
remembrements et de l'intensification de l'activité agricole ont été très
importants et ont contribué à la disparition du bocage qui ne subsiste plus,
sous forme résiduelle, que dans certains fonds de vallée et à proximité
immédiate de certains hameaux ou villages. La molle topographie des collines
présente un aspect dénudé, exempt de toute végétation (Photos 1 et 2).
Le bocage semi-ouvert
Photo 3 Bocage semi-ouvert : Eclaircissement du réseau de haies
Secteur Caumont-L’Eventé / Pré-Bocage
Ce paysage en très forte mutation peut présenter des risques de déséquilibre
quant à l’appauvrissement des terres exposées aux vents et aux circulations
rapides des eaux. Cet espace subit les effets de la pression péri-urbaine.
Photo 1 Avancée de l’openfield. Secteur Banneville-sur-Ajon/ Pré-Bocage
Assis sur les bassins versants de la Drôme, de l'Aure et de la Seulles, cet
ensemble est caractérisé par la topographie vigoureuse de sa périphérie,
notamment au sud, qui autorise des vues lointaines sur le maillage bocager
(Photo 3).
Un éclaircissement du réseau des haies rend plus présent le bâti traditionnel
ou contemporain. Les risques sur ce territoire sont l'implantation dispersée du
bâti agricole et la poursuite de l'ouverture du bocage.
Photo 2 Avancée de l’openfield : Remembrement et intensification de l’activité agricole ont contribué à la disparition du Bocage. Secteur Landes-sur-Ajon/ Pré-Bocage
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31
LES PAYSAGES DU SYNCLINAL BOCAIN ALTERNENT FORETS, LANDES ET BOCAGES ALTERES
Véritable "col à franchir", les hautes terres du synclinal montrent une alternance de paysages boisés et de paysages semi-ouverts.
Les bois et les landes
Photo 4
Les boisements 4 ans après la tempête. Secteur Aunay/Synclinal bocain
Le bocage semi-ouvert
La négligence dans l'entretien et le renouvellement des haies, la progression
des labours associée à l'agrandissement des exploitations, quelques
remembrements contribuent à éclaircir le réseau bocager (Photo 6).
Photo 6 Bocage semi-ouvert : progression des labours et éclaircissement du bocage
Secteur Ondefontaine/ Synclinal bocain
De forts boisements ont caractérisé les pentes et les crêtes (Photo 5).
Quelques landes subsistent encore, mais ont été le plus souvent remplacées
par ces boisements. La forte proportion de résineux a contribué à assombrir
ce paysage et à souligner ainsi l'âpreté des conditions climatiques sur ces
hautes terres. Des activités d'extractions de matériaux tendent à fragiliser
l'équilibre de ce paysage.
Accentués par le relief, les effets de la tempête de fin décembre 1999 ont été
particulièrement sensibles dans le paysage.
Le désordre encore perceptible contribue à accentuer l'impression d'abandon
d’un territoire pour lequel les boisements étaient constitutifs d’un paysage
phare (Photo 4 ).
Photo 5 Bois et Landes : Les boisements et les Landes caractérisent les pentes et les crêtes
BOCAGE CALVADOSIEN
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Le synclinal est entaillé par les réseaux de la Vire, de la Souleuvre et de la
Druance qui ouvrent des ravins étroits aux versants raides où s'accrochent les
bois. Pierre Brunet note dans son inventaire des paysages qu'il y a "un risque
de simplification du paysage réduit à trois éléments : forêt des hauteurs, ravins
boisés et enfrichés, croupes découvertes".Le territoire du synclinal est connu
principalement à travers le site touristique des gorges de la Vire. Un des
enjeux d'une valorisation paysagère pourrait être d'identifier plus fortement
cette réputation touristique à l'ensemble du territoire paysager "synclinal" en
renforçant les sites actuels et en promouvant des sites intermédiaires
(Jurques, Mont-Pinçon…).
Secteur Plessis-Grimoult/ Synclinal bocain
32
LES PAYSAGES DU BASSIN DE VIRE SE CARACTERISENT PAR DES BOCAGES PLUS OU MOINS ALTERES
Le bocage ouvert
Le maillage arboré
Photo 7 Bocage ouvert : Altération du bocage laissant apparaître des collines rases.
Secteur Burcy/Bassin de Vire
À l'ouest du bassin de Vire, un secteur se distingue par la présence d'un
maillage bocager caractérisé par des alignements réguliers constitués
uniquement d'une strate d'arbres de haut jet (Photo 9).
Un des enjeux de ces paysages est d'éviter leur banalisation. A l’exemple du
schéma de développement de l’espace rural du canton de Vassy, il faudrait
proposer des actions de gestion des haies existantes, de replantations
d’ensemble et de gestion mesurée des extensions urbaines.
Photo 9 Maillage arboré : Présence d’un maillage bocager caractérisé par des alignements
réguliers d’arbres de hauts jets . Secteur Landelles et Coupigny/Bassin de Vire.
Une évolution continue tend à gommer les identités de ce bocage (collines
bocagères, vallées secrètes dissimulées par des boisements). Le bocage
initial a été éclairci par les actions successives des agriculteurs et les
remembrements. Le maillage bocager est très altéré : parcelles
incomplètement encloses, bouts de haies, arbres isolés (Photos 7 et 8).
L'altération du bocage laisse à voir de plus en plus fréquemment les collines
rases d'où émerge un habitat traditionnel parfois en médiocre état. Les villages
et surtout leurs extensions récentes ponctuent de plus en plus le paysage.
Photo 8
Bocage ouvert Secteur Chênedollé / Bassin de Vire.
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33
LES PAYSAGES DE L’ANTICLINAL GRANITIQUE CONSERVENT ENCORE PAR ENDROITS UN BOCAGE AUTHENTIQUE
Le pays du granite et la forêt de Saint-Sever
Cet ensemble constitue un petit territoire paysager spécifique et insolite,
véritable avant-garde du massif armoricain. Ces hauteurs copieusement
arrosées se caractérisent par des champs "mouillants" dans lesquels affleurent
des noyaux granitiques, par des enclos de pierres et des talus-dentelles où
l'érosion fait apparaître les racines, par les ambiances végétales des fougères,
des landes et de la chênaie-hêtraie de la forêt de Saint-Sever (Photos 10 et
11).
Il s'agit d'un micro-paysage riche en ambiances primitives, en symbiose avec deux
activités traditionnelles: l'exploitation forestière et celle du granite (Photo 12).
Cet ensemble a conservé une valeur patrimoniale forte.
Pays du granite et Forêt de St Sever : Secteur du Gast / Anticlinal granitique
Photo 10 Talus-dentelles
Photo 11 Affleurement noyau granitique
Photo 12
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Photo 13 Bocage semi-ouvert :
apparition de labours, arasements de
Le bocage semi-ouvert
talus,
haies… Secteur St-Germain-deCet ensemble a connu une évolution
Tallevende Anticlinal granitique.
récente importante (Photo 13). Les
arasements de talus et de haies ont
été nombreux. Des groupes de
parcelles nues sont apparus. Les
labours s'étendent. Nombre de
prairies sont maintenant encloses de
piquets et de fil de fer barbelé.
Quelques vallons ont été transformés
en lac par des barrages de retenue
qui introduisent des plans horizontaux dans ces paysages de pentes (lac de la
Dathée).
Malgré le ralentissement et la disparition du rôle sociétal des activités
traditionnelles (bois et granite) et l'ouverture du bocage, ce territoire rassemble
des qualités spécifiques qui, relayées par l'intérêt du patrimoine bâti et par de
nouvelles vocations touristiques (promenades, forêt, plans d'eau…), sont
susceptibles de lui conférer une attractivité particulière.
Pays du granite et Forêt de St-Sever : Micro-paysage en symbiose avec deux activités traditionnelles
(l’exploitation forestière et celle du granite). Secteur du Gast / Anticlinal granitique
34
LES VALLEES
À de rares secteurs près, les vallées
présentent des paysages préservés
parfois bucoliques ou pittoresques et
toujours de qualité. Souvent bordées
d'un rideau boisé qui accompagne
les
versants,
elles
présentent
généralement un fond plat et ouvert
voué aux surfaces herbagères
(Photo 14).
Elles présentent une grande richesse
patrimoniale et touristique (vallées de
la Souleuvre, de la Vire, de l'Ajon…).
Photo 14
Vallée de la Souleuvre
Par contre, certaines vallées sont menacées par la banalisation. C'est le cas
de la vallée de l'Orne et de la vallée de l'Odon. Ces vallées connaissent,
notamment dans leur partie la plus proche de l'agglomération caennaise, une
croissance urbaine qui tend à s'affranchir des lignes de crêtes et à émerger sur
le plateau. Ce développement de l'urbanisation constitue par ses effets directs
ou indirects l'un des enjeux principaux de ces vallées.
Vallée de l’Odon
BOCAGE CALVADOSIEN
CHARTE PAYSAGERE - CAUE14 - Mai 2004
35

LES
PAYSAGES
D'INTERVENTION
AGRICOLES
:
UNE
Face à l’évolution probable de l’activité et des pratiques agricoles qui vont
renforcer les transformations des paysages que l’on a déjà pu repérer, plusieurs
questions sont à poser de manière insistante :
 Quels paysages, quelle image identitaire veut-on pour le Bocage
calvadosien en accompagnement des mutations de son agriculture ?
 Quels moyens est-on capable de mettre en place afin de répondre à cet
enjeu, quelle volonté, quelle organisation, quels acteurs et décideurs sont à
mobiliser ?
Pour tenter de répondre à ces interrogations, plusieurs pistes de travail sont
présentées ci-dessous pour l’ensemble du territoire et pour chacune de ses
parties.

Des actions pour l’ensemble du territoire
Plusieurs actions expérimentales intéressantes et reconnues pour leurs qualités
sont menées dans le Bocage calvadosien. Elles ont pour caractéristiques
d’aborder simultanément les problématiques suivantes :
 Canton de Vassy (installation des jeunes agriculteurs, création et
animation d’un groupe de réflexion sur les systèmes de production et de
développement durable, restructuration foncière, plantation, régénération et
entretien des haies bocagères, aménagement de points paysagers
particuliers, rénovation du bâti ancien…),
 Territoire des Sources (étude de la chambre d’agriculture sur les pratiques
agricoles, aménagement et protection des cours d’eau, conservation et
réhabilitation des haies, plan de gestion des sites naturels, mise en valeur
touristique…),
 politiques de rivières, de bassins versants, SAGE, SDAGE (urbanisation
et imperméabilisation des surfaces, impacts des pratiques agricoles, gestion
des fonds de vallées, régulation des éléments naturels : écoulement des
eaux pluviales, filtrage de ces eaux dans l’optique d’une qualité préservée
des ressources en eau potable ou du maintien des sols agricoles menacés
de lessivage dans certains secteurs…).
Ces actions pour l’instant concernent ponctuellement telle ou telle partie du
territoire. Les enjeux agricoles, environnementaux touchent l’ensemble de celuici. La démarche à entreprendre paraît devoir être plus globale. Les actions
suivantes sont proposées pour l’ensemble du Bocage calvadosien :
BOCAGE CALVADOSIEN
CHARTE PAYSAGERE - CAUE14 - Mai 2004
 extension, sous des formes adaptées, à l’ensemble du territoire des
opérations pilotes et des expérimentations ponctuelles,
 définition de priorités, d’une méthodologie commune aux différentes
actions,
 identification des porteurs de projets, sensibilisation des acteurs,
animation des actions.
STRATEGIE
Des actions à décliner en fonction de la spécificité des
territoires

Mener une action d’ensemble sur le territoire du Bocage calvadosien ne doit pas
empêcher d’adapter celle-ci aux spécificités des secteurs qui ont été décrits
précédemment. Cette possibilité de déclinaison est suggérée ci-après.
1 - Entre Orne et Odon
Les propositions d’actions sont à resituer dans une logique de bassin versant et
de développement durable en relation avec les politiques de lutte contre les
inondations à l'amont de l'Orne et de l'Odon. Parmi les actions visibles à court
terme, la recomposition d'un linéaire de haies (haies + talus) destiné à ralentir la
vitesse d'écoulement des eaux pluviales, à retenir les terres
et à éviter ainsi
le "lessivage des sols" pourrait être envisagée en accompagnement de
l’évolution des pratiques agricoles. Plus que des raisons esthétiques, c'est une
démarche environnementale et de
développement durable qui motiverait
principalement cette action. Faute de
celle-ci, et dans l'hypothèse d'une
réduction obligée des intrans visant à
la réduction des nitrates par exemple,
un certain épuisement des sols
pourrait être constaté sur le moyen ou
le long terme aboutissant au retour du
système historique de la jachère ou
Secteur Evrecy : Recomposition d’un
similaire.
linéaire de haies
2 - Le Synclinal bocain
Ce territoire est concerné par l’opération-pilote du Territoire des Sources et ses
différentes actions : protection des cours d’eau (entretien, consolidation des
berges et des lits, réalisation de petits aménagements…), conservation des
haies avec l’implication des agriculteurs, évolution des pratiques agricoles
(étude chambre d’agriculture), mise en valeur touristique (sentiers pédagogiques
de découverte et d’interprétation, jonctions avec la Route des Traditions, édition
de brochures, restauration du petit patrimoine local…).
Sur ce territoire, sources, mares, tourbières, prairies humides, bois et landes
forment un ensemble de milieux riches et fragiles. Parmi ces richesses
36
naturelles, les boisements constituent un enjeu paysager essentiel. Les
boisements sont un élément emblématique du Synclinal bocain. Or, sur les
crêtes, la tempête de 1999 a modifié ce paysage. Sur de grandes surfaces, il ne
reste plus que quelques arbres vestiges qui se dessinent sur l'horizon. À
l'inverse, dans les petites vallées du Synclinal qui ont des lieux potentiels ou
réels de promenade, les boisements tendent à fermer le paysage. Pour éviter
cet enfermement visuel et redonner au Synclinal son identité, un programme
d'ensemble des boisements devrait être envisagé prenant en compte
l'organisation spatiale du boisement et la qualité économique mais aussi visuelle
des essences.
3 - Le Pays du granite
Les deux objectifs sont le maintien du Bocage authentique et la conservation de
la valeur patrimoniale de ce micro-paysage riche de traditions liées au granite.
Un travail préalable doit être effectué pour mettre en évidence les actions à
mener afin d’atteindre ces deux objectifs.
4 - Le Virois et les autres territoires du Bocage Calvadosien
Les actions préconisées reprennent les propositions déclinées sur l’ensemble du
Bocage calvadosien en prenant appui sur les réflexions menées dans le cadre
du canton de Vassy, du Territoire des Sources et des politiques des rivières et
des bassins versants.
5 - Les vallées
Un plan de gestion agricole des fonds de vallées pourrait être envisagé. À
l'instar de l'étude menée par le cabinet Gardie, architecte paysagiste, sur la
vallée de l'Odon, les actions sur les vallées devraient faire l'objet d'une réflexion
globale pouvant, en dépassant la seule vallée, intéresser l'ensemble du bassin
versant. Par ailleurs, la richesse écologique et l’attrait touristique de ces vallées
nécessitent la préservation de certains milieux (fonds de vallées humides,
espaces sensibles). Ceci pour concilier l’ouverture au public de ces milieux et
les risques de forte fréquentation touristique (vallées de la Souleuvre, de la Vire,
de l'Ajon).
BOCAGE CALVADOSIEN
CHARTE PAYSAGERE - CAUE14 - Mai 2004
 Des actions pour la création et le maintien de la qualité
architecturale et patrimoniale du bâti agricole
Le bâti agricole est un élément essentiel dans la perception des paysages
ruraux. L'évolution des techniques et des réglementations contribue à un
renouvellement de ce bâti. Des bâtiments modernes de grandes dimensions,
peu fractionnables, posent des problèmes d'insertion paysagère amplifiés par la
disparition du bocage dense.
La désaffectation des anciens bâtiments techniques devrait être gérée, quand
cela est possible, à travers leur réutilisation, soit pour des activités extensives de
substitution, soit en direction des activités de diversification agricole : vente de
produits du terroir ou accueil à la ferme par exemple. Le maintien de bâtiments
inutilisés et voués à une longue ruine aurait un effet négatif sur les paysages
ainsi que cela a déjà été constaté.
La diversification de l'activité agricole nécessite pour être réussie et de qualité,
une mise en valeur des sièges d'exploitations pour l'accueil des populations
urbaines et touristiques extérieures au Bocage Calvadosien (action d’insertion et
de valorisation paysagère).
Toutes ces propositions sont résumées dans le tableau de synthèse ciaprès.
Problèmes d’intégration paysagère des bâtiments agricoles
37
PAYSAGES AGRICOLES
BOCAGE CALVADOSIEN
CHARTE PAYSAGERE - CAUE14 - Mai 2004
38
PAYSAGES AGRICOLES
PROBLEMATIQUE
- Quels paysages, quelle image identitaire veut-on pour le Bocage Calvadosien en accompagnement des mutations de son agriculture ?
- Quels moyens est-on capable de mettre en place afin de répondre à cet enjeu, quelle volonté, quelle organisation, quels acteurs et décideurs sont à mobiliser ?
PROGRAMME D’ACTIONS
THEMES
PROPOSITIONS
Actions pour l’ensemble du
territoire
Ensemble du Bocage Calvadosien
- Extension, sous des formes adaptées, à l’ensemble du territoire Bocage Calvadosien des
opérations-pilotes et expérimentations qui ont pour caractéristiques d’aborder
concomitamment les problématiques agricoles, paysagères, environnementales… :
. Canton de Vassy
. Territoires des Sources
. Politiques de rivières, de bassins versants (SAGE, SDAGE…)
- Définition de priorités, d’une méthodologie commune aux différentes actions
- Identification des porteurs de projet, sensibilisation des acteurs, animation des actions…
Actions à décliner en fonction
de la spécificité des territoires
Entre Orne et Odon
- Proposition d’opérations-pilotes à resituer dans le contexte des politiques amont de lutte
contre les inondations sur les bassins versants de l’Orne et de l’Odon
Synclinal bocain
Pays du granite
- Maintien du Bocage Authentique et conservation de la valeur patrimoniale de ce micro
paysage riche de traditions liées au granite
Virois et autres territoires du Bocage
Calvadosien
Cf. ensemble du Bocage Calvadosien
Vallées
- Plans de vallées à décliner sous différentes thématiques (logique de bassins versants,
gestion des fonds humides de vallées, pérennisation des espaces naturels, organisation
ouverture au public et fréquentation touristique…)
Actions pour la création et le maintien de la qualité architecturale et
patrimoniale du bâti agricole
BOCAGE CALVADOSIEN
- Opération-pilote « Territoire des sources » :
. Evolution des pratiques agricoles
. Cours d’eau
. Haies
. Mise en valeur patrimoine / landes, sources, mares, tourbières, etc…
- Programme d’ensemble des boisements
CHARTE PAYSAGERE - CAUE14 - Mai 2004
- Mise en place d’un conseil technique et d’une aide architecturale pour :
. L'insertion des bâtiments neufs et la mise en valeur des bâtiments anciens
. La réaffectation du bâti désaffecté de qualité
. L'accompagnement paysager des sièges d'exploitation et des bâtiments
techniques
39
LES PAYSAGES PHARES ET PITTORESQUES
DU BOCAGE CALVADOSIEN
BOCAGE CALVADOSIEN
CHARTE PAYSAGERE - CAUE14 - Mai 2004
40
C/ UN TERRITOIRE QUI MET EN VALEUR LE
CARACTERE PARTICULIER DE SES PAYSAGES
LOCAUX .
Une stratégie d’intervention pourrait être élaborée en distinguant deux
catégories de sites :
 les sites phares,
 les sites pittoresques.

Ces paysages locaux s’appuient sur des cultures, des traditions, des
patrimoines, un potentiel important mais injustement méconnu. Ils s’inscrivent
également dans une logique d’évolution, de mutation trop souvent
irrespectueuse de cette richesse. Les enjeux sont donc clairement identifiés :
comment ce patrimoine peut-il être révélé, transmis et comment peut-on
organiser ce développement (qu’il soit urbain, touristique…) nécessaire à la vie
de ce territoire tout en préservant la qualité de ses paysages ?
C-1 / LES PAYSAGES NATURELS PATRIMONIAUX
Dans une démarche de mise en valeur pour améliorer la qualité de vie des
habitants et contribuer au développement touristique et culturel de ce territoire,
l’enjeu est, d’une part, de mettre en place des actions complémentaires aux
actions définies pour les paysages agricoles et d’autre part de bâtir des actions
autour de la définition de circuits et de leur mise en relation avec la promotion
des produits locaux, du patrimoine bâti.
LES SITES PHARES (cf. carte p 40)
 La vallée de la Souleuvre et de la Vire
Ces vallées ont des paysages variés : les plateaux de granite alternent avec des
vallées creusées dans le schiste offrant une succession de collines boisées,
d’aplombs rocheux, de prairies humides… C’est un site majeur dans le Bocage,
dont la renommée et l’attractivité sont basées sur les activités « extrêmes » du
Viaduc de la Souleuvre (saut à l’élastique, tyrolienne…).
Le tourisme vert, atout majeur de ce site, s’est particulièrement développé ces
dernières années grâce aux activités de plein air (descente de la Vire en canöé,
randonnées, Base de loisirs de Pont-Farcy…) qui sont proposées entre Le
Bény-Bocage et Pont-Farcy et aux itinéraires de découverte mis en place. Le
devenir de ces vallées se pose sous la forme suivante :
comment concilier développement et fréquentation touristiques et
préservation de ces sites naturels fragiles ?

La vallée de l'Odon
Le Locheur
Le Bocage Calvadosien possède un
patrimoine naturel particulièrement
riche.
Sont recensés sur le territoire :
 34 ZNIEFF de type 1 et 2,
 2 projets Natura 2000 (Vallées de
la Souleuvre et de la Druance),
 2 arrêtés de biotopes (Cascades
de Roullours et pieds de barrage de la
Vire à Pont-Farcy),
 plusieurs sites classés:
1/ Vacognes-Neuilly (Propriété du
Moustier),
2/ Amayé (Ifs du cimetière et site
de la butte dominant l’Orne),
3/ Vire (Vaux, Esplanade du
Château, parc Lenormand et
Rocher des Rames),
4/ St-Germain-de-Tallevende
(Clos Fortin). (cf. carte p 40)
BOCAGE CALVADOSIEN
CHARTE PAYSAGERE - CAUE14 - Mai 2004
Vallée de la Souleuvre
La disparition du bocage sur les collines environnantes a contribué à renforcer le
contraste verdoyant des vallées de l'Odon et de l'Ajon. Dans certaines parties de
celles-ci, la présence de lisières boisées qui soulignent les versants, lui confère
la qualité "d'écrin de verdure".
La richesse du patrimoine bâti ancien témoigne de la pérennité de cette qualité
paysagère.
Malgré une dégradation du bâti qui nécessiterait une action globale de
réhabilitation, la vallée a conservé les qualités d'ambiance qui peuvent, via
son ouverture à des fréquentations cyclistes ou pédestres, lui conférer un
rôle non négligeable d'espace de nature ouvert vers l'agglomération
caennaise.
41
 La vallée de l’Orne
Situé en aval des sites touristiques attractifs de la Suisse normande, le versant
est de la vallée de l’Orne compris entre Curcy et Amayé présente un potentiel
de découverte important. Deux sites connaissent déjà un relatif succès (Val de
Maizet et le pont du Coudray) grâce aux guinguettes et à la course VTT F.
Moser.
Le développement de l’aval de la vallée de l’Orne entre Thury-Harcourt et
Caen devra faire l’objet d’une réflexion d’ensemble s’appuyant sur des
études ou programmes d’actions déjà établis (SAGE, Charte paysagère
Suisse Normande, Etude filière nautique, Plan Vélo…).
 Les Bois et landes du synclinal bocain : « territoire des sources »
Les hautes terres du
Bois du Synclinal bocain
synclinal sont à l'évidence
un paysage reconnu dans
les livres. Particularités
géomorphologiques,
elles
sont
citées
dans
de
nombreux
ouvrages
géographiques
ou
de
tourisme. Paradoxalement,
les seuls signes tangibles
de cette renommée peuvent
être trouvés à travers les
nombreuses carrières dont
certaines contribuent inéluctablement à dénaturer ce paysage.
Le synclinal peut faire valoir un patrimoine bâti et naturel riche et varié (zones
naturelles d'intérêt écologique, floristique et faunistique (ZNIEFF), mégalithes,
camps romains, mottes féodales, patrimoine industriel, architecture religieuse,
équipements techniques...). Toutefois, sa mise en valeur paraît insuffisante.
Le parc animalier de Jurques, le Mont-Pinçon et le prieuré du Plessis-Grimoult
sont connus et réputés. Ils ne constituent pas pour autant un ensemble
touristique cohérent.
Le GR 221, le tour de la Suisse-Normande et divers circuits permettent une
fréquentation pédestre et cycliste de ce paysage de qualité. Cependant, situés à
l'est du synclinal, et portant des intitulés divers (circuit du Plessis-Grimoult,
circuit du Mont-Pinçon, circuit de la forêt de Valcongrain, etc.), ces itinéraires
sont partiels et n'offrent pas une découverte globale du synclinal. Cette mise en
valeur cohérente du territoire des sources pourrait être l'un des grands
chapitres d'une promotion des paysages du Bocage Calvadosien.
BOCAGE CALVADOSIEN
CHARTE PAYSAGERE - CAUE14 - Mai 2004
Les paysages du granit : La Forêt de St-Sever et le Réservoir du
Gast

Ce paysage est l’un des plus atypiques du Bocage : vallons et prairies humides
dont les champs et les
Secteur du Gast : prairie bordée de pilets
chemins sont bordés de
pilets
(photo
ci-contre),
émergence du sol de
« carreaux » de granite de
taille variable. Le granite,
dans ce « pays », est à la
fois
une
roche,
une
industrie et une culture qui
se doit d’être entretenue et
partagée.
C’est l’enjeu majeur de ce
secteur. Dans cet esprit, des pistes d’actions locales peuvent être évoquées :
 entretien et recomposition des pilets, des haies d’intérêt paysager…
 restauration du petit patrimoine et de bâtiments,
 entretien et création de chemins de randonnées, mise en place de
« bornes » explicatives en complément des fiches des topoguides (PR).
Le réservoir du Gast est aussi une réserve ornithologique et la forêt
domaniale de St-Sever est à la fois un lieu de tourisme familial et sportif (Route
du granit, sentiers de découverte de l’Ermitage…), un lieu d’histoire (Motte
è
castrale du XI siècle), de légendes, un lieu de richesses naturelles (tourbières,
Arboretum des Hauts-Vents…).
Ce potentiel est aujourd’hui déjà exploité et les actions à mettre en œuvre sont
de l’ordre de la préservation et de l’entretien des sites.

LES PAYSAGES PITTORESQUES (cf carte p40)
Le Bocage Calvadosien possède de nombreux sites paysagers de qualité, que
leur faible dimension ou leur accès difficile a cantonnés dans une réputation
locale : ces lieux préservés constituent des éléments précieux pour les
potentiels paysager et touristique du Bocage Calvadosien.
La vallée de l’Aure, les boucles de la Drôme à Cormolain, les vallées du Tortillon
près de Vassy, de la Dathée ainsi que son lac, la Vire et ses cascades, le
synclinal « territoire des sources » intérieur (Brémoy, le Tourneur…), la butte de
Caumont-L’Eventé, etc. constituent autant de paysages de qualité qui devront
faire l'objet d'une protection et d'une mise en valeur locale ou touristique.
Leur inscription sur un itinéraire de découverte pourrait être une action à
envisager.
42
De façon plus générale, le programme d’actions à mettre en œuvre pour les
paysages naturels pourrait consister à mettre en place au préalable :
- un diagnostic des sites à valoriser et une identification des acteurs
locaux porteurs des projets,
- un projet définissant des priorités et une logique d’ensemble dont les
principales actions pourraient être les suivantes :
 mettre en place des actions qui concilient le développement d’activités
liées au tourisme vert avec le respect de la fragilité de ces sites,
 préserver et restaurer les éléments emblématiques du patrimoine Bocage
Calvadosien (paysage du granite, vallées…),
 développer et intégrer les structures nécessaires à l’accueil des visiteurs
(aires de pique-nique, location de matériel…),
 aménager l’accessibilité et mettre en valeur les abords immédiats des
sites (stationnements, points d’arrêt, panoramas…),
 mettre en place une politique globale d’information et de signalisation
commune
au
Bocage
Calvadosien
(patrimoine,
circuits,
outils
pédagogiques…),
 assurer la promotion du Bocage Calvadosien et l’animation des sites
(cultures, traditions…).
PAYSAGES NATURELS
PROBLEMATIQUE
- Quelles sont les actions à mener en parallèle aux actions définies pour les paysages agricoles, pour le développement économique et les infrastructures
routières?
- Quelles sont les actions à bâtir autour de la définition de circuits et la mise en relation avec la promotion des produits locaux, du patrimoine bâti ?
PROGRAMME D’ACTIONS
THEMES
PROPOSITIONS
PAYSAGES PHARES
- Etablir un diagnostic des sites à valoriser et identifier les acteurs locaux porteurs des projets
Paysages emblématiques symboles du
- Etablir un projet définissant des priorités et une logique d’ensemble :
Bocage Calvadosien :
 Mettre en place des actions qui concilient le développement d’activités liées au tourisme vert avec le respect de
- Les vallées (Vire, Souleuvre, Orne,
la fragilité de ces sites
Odon…)
 Préserver et restaurer les éléments emblématiques du patrimoine Bocage Calvadosien (paysage du granite,
- Territoire des Sources
vallées…)
- Paysages du Granite
 Développer et intégrer les structures nécessaires à l’accueil des visiteurs (aires de pique-nique, location de
matériel…)
 Aménager l’accessibilité et mettre en valeur les abords immédiats des sites (stationnements, points d’arrêt,
PAYSAGES PITTORESQUES
panoramas…)
Lieux de découverte au fur et à mesure du
 Mettre en place une politique globale d’information et de signalisation commune au Bocage Calvadosien
parcours
(patrimoine, circuits, outils pédagogiques…)
- Vallée de l’Aure, de la Drôme, du
 Assurer la promotion du Bocage Calvadosien et l’animation des sites (cultures, traditions…)
Tortillon, de la Vire et de la Dathée…
- Butte de Caumont-L’Eventé…
BOCAGE CALVADOSIEN
CHARTE PAYSAGERE - CAUE14 - Mai 2004
43
BOCAGE CALVADOSIEN
CHARTE PAYSAGERE - CAUE14 - Mai 2004
44
C-2 / LES PAYSAGES « BATIS »
L’image perçue au travers des paysages bâtis est un vecteur essentiel de la
qualité de « la vie au village ». Dans un contexte de diffusion du territoire, il est
primordial de s’interroger sur l’image que le Bocage Calvadosien veut véhiculer,
quelles solutions et quels moyens doit-il mettre en œuvre afin de redynamiser la
vie des villages, de revaloriser le bâti traditionnel et de maîtriser et organiser le
développement urbain des communes ?

LES PAYSAGES DES VILLES ET DES VILLAGES
Les villes chefs-lieux de canton ont entrepris des actions significatives de mise
en valeur de la qualité de leurs entrées et de leurs espaces publics.
De tels efforts n'ont pas été entrepris sur l'ensemble du territoire en ce qui
concerne "les villages" du Bocage Calvadosien.
Une action d'ensemble s'avère indispensable dans une perspective d'affirmation
de l'identité locale, et d'un nouveau dynamisme.
Par exemple, l'expérience montre que les espaces publics sont les vitrines des
communes. Lorsque la collectivité publique donne l'exemple, c'est un renouveau
qui peut s'amorcer (installation de commerces, rénovation des devantures
commerciales...).
St-Sever-Calvados
Dampierre, Saint-Jean-des-Essartiers, La Lande-sur-Drôme, Cormolain, Sallen,
Amayé-sur-Seulles, Sainte-Marie-Outre-L’eau, Estry, Pont-Farcy, Le Gast etc.
Villages de la pierre de Caen, de schiste ou de granit, tous présentent les
mêmes intérêts et les mêmes handicaps. Préservés d'une urbanisation récente
trop envahissante à d'autres endroits, ils présentent néanmoins quelques
handicaps paysagers récurrents : faible entretien du bâti ancien, marges du
village dégradées (stockages, toitures en tôles, épaves, etc.), espaces publics
non traités. Une action globale sur les villages visant à traiter paysagèrement la
périphérie (suppression des points noirs, rétablissement des lisières boisées), à
réhabiliter le bâti ancien et à aménager les espaces publics doit être envisagée.
Des actions plus essentielles sont certainement à mettre en oeuvre.
A l'exemple de Dampierre, ce peut être la question de la revivification du centrebourg qui est à envisager (bâtiments publics, immeubles d'habitations bordant
l'espace public, commerces).
Cet exemple d'action à accomplir devrait être l'une des priorités du projet de
paysage de Bocage Calvadosien, pour améliorer la "vie au village" et renforcer
le sentiment d'appartenance à un ensemble territorial où il fait bon vivre.
Des pistes d'actions pour un plan paysager de mise en valeur des villes et
villages peuvent être évoquées:
 mettre en valeur en priorité les espaces publics tels que les places, les
abords des monuments et des équipements municipaux,
 engager si nécessaire des actions portant sur la revivification de certains
bourgs à enjeux (en particulier aux abords de l'A 84 en liaison avec la
politique du 1 % paysager des autoroutes),
 traiter les franges entre milieu rural et milieu urbain (habitat, circulation,
intégration paysagère...),
 porter une attention particulière aux villes et aux bourgs reconstruits dont
l'urbanisme et l'architecture ont une qualité qui mérite d'être reconnue à sa
vraie valeur, ainsi qu'aux villages et hameaux de caractère patrimonial,
 cette action pourrait conduire à intervenir sur les espaces publics et sur
les bâtiments caractéristiques (immeubles de la reconstruction ou bâti
traditionnel) : réhabilitation, restauration des façades, promotion culturelle et
touristique des lieux de caractère et de leur histoire (par exemple la
destruction et la reconstruction de Villers-Bocage, Aunay-sur-Odon, Vire,
racontées et illustrées par des panneaux d'information disposés dans des
parcours de découverte des villes et villages concernés).
Sans atteindre la réputation d'autres villages du Calvados, de nombreux villages
présentent un intérêt certain, parfois dissimulé, faute d'une réelle mise en valeur.
Ainsi en est-il des villages tels Maisoncelles-sur-Ajon, Bonnemaison, Danvou,
BOCAGE CALVADOSIEN
CHARTE PAYSAGERE - CAUE14 - Mai 2004
45

URBANISME ET ARCHITECTURE
Impact des nouvelles constructions dans des paysages ouverts (importance de la
mise en place d’un écran végétal)
L’analyse démographique établie p12 a permis de constater une plus large
diffusion de nouvelles populations sur le territoire du Bocage Calvadosien.
Ses conséquences sur le développement urbain des bourgs et des villages sont
importantes : les nouvelles formes d'urbanisation ont favorisé l'essor d'une
architecture dite de péri-urbanisation peu ou pas intégrée au contexte local.
Il est donc nécessaire de s’interroger aujourd’hui sur les formes
d’urbanisation et d’architecture nouvelles que le Bocage Calvadosien
souhaite promouvoir.
Les pistes d'actions proposées pourraient être les suivantes :
Engager une politique concrète de qualité de l’urbanisme et de
l’architecture qui consisterait à :
 maîtriser la qualité de l’architecture et de l’urbanisme par la création de
documents d’urbanisme (localisation des nouvelles zones, frange verte,
circulation piétonne, création d’équipements et de services…),
 développer le conseil en architecture pour l’intégration de l’habitat dans
son site (le plus possible en amont des permis de construire).
Défaut d’intégration de l’habitat dans son site (impact des teintes par rapport à
l’habitat traditionnel)
BOCAGE CALVADOSIEN
CHARTE PAYSAGERE - CAUE14 - Mai 2004

L’HABITAT LOCAL TRADITIONNEL
Architecturalement,
le
Bocage
Maison en granite
Calvadosien se divise en plusieurs
secteurs.
Transition entre les architectures de la
Plaine de Caen, du Bessin, du Bocage
St-Lois, du Mortainais et de la SuisseNormande, le Bocage Calvadosien
possède des bâtiments représentatifs
de ces différents types.
Les matériaux utilisés sont de nature
différente selon que l'on est plus
proche de sols où le schiste, le granit,
la pierre de Caen étaient exploités ou
utilisés pour la construction.
Bien qu'il ait subi les vicissitudes de la
bataille de Normandie, le bâti
traditionnel reste présent. Il mérite
Un patrimoine à réhabiliter suivant
d'être entretenu convenablement,
des méthodes traditionnelles
mieux qu'il ne l'est actuellement.
En effet, une observation attentive de
terrain amène à un constat inquiétant.
Si de nombreux bâtiments paraissent
bien entretenus, l'essentiel du bâti
traditionnel souffre de deux maux :
l'absence d'entretien et le bricolage.
On entend ici par bricolage, tout ce qui
est transformation par le propriétaire
de son bâtiment traditionnel sous la forme de construction malhabile, mais aussi
tout ce qui engendre une dénaturation architecturale d'un bâtiment ancien
(enduits inappropriés, couleurs malencontreuses, percements et extensions non
compatibles avec le style initial...).
On peut craindre à terme une disparition importante des archétypes de ce bâti
traditionnel. Or, il faut rappeler que le Bocage Calvadosien a perdu à la fin de la
seconde guerre mondiale une part importante de son patrimoine architectural.
L'enjeu en la matière est de savoir quel patrimoine ancien subsistera dans
trente ans, pour être transmis aux générations futures.
Une piste d’action qui pourrait être proposée serait de favoriser la restauration
et la réhabilitation du bâti traditionnel en se référant à des méthodes
artisanales traditionnelles
46

LES PAYSAGES DU PATRIMOINE BATI


Les monuments
L'existence d'activités artisanales et industrielles liées aux ressources du
sous-sol (minerai de fer, calcaire pour la fabrication de la chaux, schistes
ardoisiers, granite) a longtemps marqué les paysages locaux.
1 - De nombreux châteaux et manoirs existent dans le Bocage
Calvadosien.
Monts-en-Bessin, (Château de Sallen), Livry (Château de Parfouru-L’Eclin),
Dampierre, Aubigny, Villy, St Germain-de-Tallevende (Clos Fortin), Vaudry
(Château Pont de Vaudry), Burcy (Château du Coisel), St-Charles-de-Percy,
Pont-Bellanger, Malloué…
Nombre de ces châteaux ne sont pas visitables et sont par ailleurs très peu
visibles de la route. Ces deux aspects sont des handicaps dans le cadre d'une
mise en valeur du Bocage Calvadosien.
2 - Les petites églises rurales et le patrimoine religieux.
Certains de ces édifices sont de véritables petits musées d'art religieux :
présence de retables, baptistères, statues...
Quelques exemples d’églises :
Cormolain, Foulognes, les
Loges, Bougy, Tracy-Bocage,
Amayé-sur-Seulles, Brémoy,
Longvillers, Courvaudon, La
Ferrière-Harang, Roucamps,
Burcy, Beaumesnil, Malloué,
Ste-Marie-Laumont,
StCharles-de-Percy,
Presles,
Coulonces, Roullours, La
Rocque,
St
Manvieu,
Landelles
et
Coupigny,
Courson,
Beaumesnil,
Campeaux,
Etouvy,
Le
Tourneur…
CHARTE PAYSAGERE - CAUE14 - Mai 2004
Le patrimoine lié à l’eau est varié, relativement abondant et facile à découvrir
(cours de fermes, places de villages, ponts, lavoirs, moulins, fontaines
guérisseuses...).
Dans le bocage virois, deux sites évoquent la mémoire de l’industrie drapière et
de celle du papier jadis florissantes :
e
- au XVII siècle, le papier constituait le principal commerce de la région de Vire.
Les Vaux de Vire possédaient plusieurs moulins à papier, de vastes magasins
servant au stockage des chiffons, colle… De cette industrie subsistent quelques
traces (bacs et conduits d’eau en granite) qui ont survécu aux flammes de la
Révolution et au temps.
e
- le site des Cascades du Pont-Ès-Retours possédait au XIX siècle, de
nombreux moulins foulons dont avait besoin l’industrie drapière à Vire, de
moulins à tan pour la transformation des peaux en cuir, de moulins à papiers…
En aval, à Pont-Farcy, la Vire devient navigable jusqu’à Isigny-sur-Mer. Les
gabarres, tirées par des chevaux, transportaient jusqu’en 1930, des matériaux
de construction et des denrées alimentaires. Ce village était un port fluvial dont
l’activité des quais contribuait à l’animation de la vie quotidienne.
La difficulté principale de ce type d'interventions résulte souvent du fait qu'un
bon nombre d'éléments de ce patrimoine appartient à des propriétaires privés et
qu'il est dès lors difficile d'initier une opération d'envergure. Ceci dit, le
patrimoine communal est important, et des aides destinées aux propriétaires
privés existent.
Eglise de Malloué
Pour ces monuments, les pistes d'intervention sont à explorer et à préciser car
bien peu de ces monuments sont actuellement visitables. Toutefois, on peut
suggérer les points suivants :
 envisager en priorité des actions de mise en valeur des monuments situés
le long de parcours ou d'itinéraires de découvertes à thèmes (route des
traditions, du synclinal, des vallées par exemple). Il ne serait pas judicieux de
disperser les interventions,
 recenser les monuments susceptibles d'être intégrés dans ces parcours
(possibilité de les rendre mieux visibles, ou de les rendre accessibles à la
visite, conditions de mise en sécurité des trésors des églises...).
BOCAGE CALVADOSIEN
Le patrimoine artisano-industriel
Ce patrimoine industriel discret mais bien réel n'est pas ou peu mis en valeur,
excepté le site des ardoisières de Caumont-l'Eventé.
Seules des initiatives relativement modestes sont suggérées pour le patrimoine
ancien : mise en valeur d'un four à chaud artisanal et/ou signalisation et
panneaux sur des sites d'extraction.
Pour rendre ces initiatives intéressantes, il faudrait que les sites
d'intervention soient localisés à proximité d'itinéraires de découverte et
que la signalisation et l'information soient particulièrement éducatives.
Plus en prise avec les activités économiques existantes, pourrait être reprise
l'idée de l'organisation de visites de sites d'activités représentatifs de l'économie
locale du Bocage Calvadosien (démarche à monter en relation avec les
entrepreneurs et les agriculteurs locaux).
47
PAYSAGES BATIS
PROBLEMATIQUE
- Comment améliorer l’image perçue au travers des paysages bâtis?
La diffusion d’une population péri-urbaine constatée pages 10 à 15 sur l’ensemble du territoire engendre les problématiques suivantes :
- Comment accueillir ces nouvelles populations ?
- Comment maîtriser et organiser ce développement urbain ?
PROGRAMME D’ACTIONS
THEMES
PROPOSITIONS
Villes et villages
- Engager un plan paysager des villes et des villages :

Aménager les espaces publics, les places et mettre en valeur les abords des monuments et équipements
municipaux

Traiter les franges des villages existants et des extensions (végétalisation)

Revivifier les centres-bourgs qui le nécessitent

Promouvoir et mettre en valeur l’architecture et l’urbanisme de la reconstruction
Urbanisme et architecture
- Engager une politique concrète de qualité de l’urbanisme et de l’architecture :

Maîtriser la qualité de l’architecture et de l’urbanisme par la création de documents d’urbanisme (localisation
nouvelles zones, frange verte, circulation piétonne, création d’équipements et de services…)

Développer le conseil en architecture aux particuliers et aux communes pour l’intégration de l’habitat dans
son site et pour le maintien de la qualité du bâti traditionnel (notamment au moment des permis de construire)
Habitat traditionnel
- Favoriser et aider une restauration et une réhabilitation du bâti traditionnel se référant à des méthodes artisanales
traditionnelles
Patrimoine bâti
BOCAGE CALVADOSIEN
- Recenser les monuments susceptibles d’être intégrés dans les parcours de découverte
- Envisager en priorité les actions de mise en valeur des monuments situés le long de parcours ou d’itinéraires de
découverte
CHARTE PAYSAGERE - CAUE14 - Mai 2004
48
LES ITINÉRAIRES DE DÉCOUVERTES
BOCAGE CALVADOSIEN
CHARTE PAYSAGERE - CAUE14 - Mai 2004
49
C-3 / ITINERAIRES DE DECOUVERTE
Le succès de cette découverte dépend de la qualité des produits proposés aux
usagers (touristes ou habitants), de l’offre de services mise en place ainsi que
de leur promotion : balisage des circuits, explications sur les sites traversés et
les monuments, aménagements des aires de repos et des stationnements, offre
d’hébergements, qualité et entretien des chemins, mise en place et diffusion de
topoguides, brochures touristiques.
Ces itinéraires prennent différentes formes (routes, voies vertes, chemins)
accessibles par différents moyens (automobile, vélo/VTT…)
La réflexion concernant les itinéraires de découverte doit être totalement liée
avec celles menées dans les chapitres précédents (patrimoine naturel et bâti).

 créer des liaisons structurantes départementales (Vire/Condé/Falaise/
Livarot/Lisieux). Cet itinéraire est d’initiative locale avec une maîtrise
d’ouvrage intercommunale.
LES ROUTES TOURISTIQUES (cf. carte p 48)
Elles permettent une découverte approfondie du territoire, propice à l'arrêt et
support d'une économie touristique assise sur la commercialisation des produits
locaux et sur l'accueil.
Elles sont au nombre de deux sur le territoire :
 La route des Traditions sillonne l’ouest du Pré-Bocage et propose la
découverte de méthodes de fabrication et la vente de divers produits (miel,
fromage, cidre, foie gras, calva…).
 la route des Gorges de la Vire permet de découvrir ce paysage
particulier du sud/est du synclinal, son patrimoine et ses sites de loisirs. Il
convient toutefois de remarquer que ce circuit n'offre qu'une vue partielle du
Bocage.

l’objectif est de définir un réseau d’itinéraires cyclables irriguant
l’ensemble du territoire départemental.
Deux des quatre priorités politiques concernent le Bocage :
 assurer les continuités interdépartementales vers le Sud (Caen/Villers/Pt
Farcy/Vire/Mortain/Mt St Michel…) par le biais de routes, voies vertes
(Vire/Mortain)… L’objectif de réalisation est de 6 ans et 12 ans suivant les
itinéraires (cf. schéma ci-dessous),
PLAN DEPARTEMENTAL VELO
LES ROUTES DEPARTEMENTALES ET LES VOIES VERTES
(cf. carte p 48)
Le
territoire
possède
de
nombreuses
routes
départementales et de voies
communales qui sont autant de
parcours « à l’aventure » et de
découverte du terroir.
Elles sont également les supports,
avec les voies vertes, d’un
réseau cyclable important.
A ce titre, le Conseil Général du
Calvados
élabore
un
Plan
Départemental
Vélo
dont
BOCAGE CALVADOSIEN
CHARTE PAYSAGERE - CAUE14 - Mai 2004
50
BOCAGE CALVADOSIEN
CHARTE PAYSAGERE - CAUE14 - Mai 2004
51

LES CHEMINS (cf. carte p 48)
Malgré la disparition de nombreux chemins lors des remembrements, le réseau
reste dense et propose aux VTTistes, aux cavaliers et aux piétons, sportifs ou
en dilettante, une découverte pittoresque du Bocage.
 les GR 221 et 221a (circuits Grande Randonnée) traversent le Bocage
virois et le GR36 longe la vallée de l’Orne. Le Pré-Bocage est totalement à
l’écart de ce réseau qui rayonne à un niveau national,
 les GR de pays et leur topoguide proposent des boucles de deux à quatre
jours et informent des possibilités d’hébergements. Ils sont au nombre de six
sur le Bocage virois,
 les
PR
(circuits
Petite
Randonnée) sont des boucles
balisées de 4 à 25 km qui proposent
une découverte locale et en
profondeur du territoire. A l’aide des
explications des topoguides, les
randonneurs
comprennent
les
micropaysages, leurs légendes,
leurs pratiques, leur patrimoine…
 quatre topoguides couvrent les 4
Communautés de Communes du
Bocage (le topoguide de Vassy est
en cours de réalisation), les sites du
Pré-Bocage sont regroupés sur 3
topoguides
(PR
en
Suisse
Normande, PR entre Orne et Odon,
Evrecy, randonnées dans le PréBocage),
 une sélection de ces circuits est regroupée dans un « best of »
départemental (« Calvados…à pied » est le topoguide le plus vendu) qui
offre un aperçu assez représentatif du Bocage.
N’oublions pas un moyen inédit et spectaculaire de découvrir la vallée de la
Vire : le canoë-kayak dont la pratique est tout à fait accessible à un public
familial. Ce créneau, en plein développement, est à encourager.
L’offre est variée et de qualité et cible différents publics, elle traduit une réelle
motivation des différents maîtres d’ouvrage et des gestionnaires (département,
CC, communes, associations…). Deux remarques peuvent néanmoins être
évoquées :
 Certains secteurs ne sont pas représentés malgré une qualité et une
authenticité certaines (vallée de la Seulles, Ouest de Landelles et Coupigny,
secteur de Courvaudon…), il serait pertinent de les inclure dans cette offre.
BOCAGE CALVADOSIEN
CHARTE PAYSAGERE - CAUE14 - Mai 2004
 Dans la continuité des actions déjà menées, certaines peuvent être
complétées ou créées. Outre le traitement des paysages immédiats
(traitement des haies bordant la voie, résorption des points noirs,
action sur le bâti, etc.), des actions spécifiques peuvent être envisagées
pour ces itinéraires déjà existants ou à promouvoir :
- l’aménagement d'aires d'arrêt et de stationnement (situé soit à
proximité immédiate de "points de vue", soit aux départs de randonnées
pédestres ou VTT, ce type d'aires doit permettre la mise en place d'une
politique d'information),
- la mise en place d'une signalétique spécifique et d'un réseau
d'informations-services contribuant à l’affirmation de l'identité du territoire.
Couplée aux aires d'arrêt touristique évoquées précédemment, cette
action doit permettre d'établir, par renvoi de sites en sites, un véritable
itinéraire de découverte du Bocage.
ITINERAIRES DE DECOUVERTE
PROBLEMATIQUE
- Comment améliorer l’offre et la qualité des circuits de découverte?
PROGRAMME D’ACTIONS (cf. programme patrimoine bâti et
naturel)
- Traiter les paysages immédiats aux abords des circuits (haies bordant les
chemins, actions ponctuelles sur bâti, résorption points noirs, friches…)
- Améliorer l’accessibilité et l’accueil en aménageant des aires de repos et de
stationnement
- Mettre en place une signalétique, une information et une promotion commune
- Compléter l’offre par des circuits à thème et représenter les secteurs pas ou
trop peu représentés (Vallée de la Seulles, Courvaudon…)
52
C-4/
L'ANIMATION
CULTURELLE
AUTOUR
DU
PATRIMOINE, DES SITES ET DES ACTIVITES LOCALES
Le patrimoine bâti ou naturel restera vivant s'il est utile. En permettre la
découverte au fur et à mesure des cheminements en ville et en milieu rural est
bien. Utiliser le patrimoine à l'occasion de manifestations culturelles et de fêtes
locales (organisées pour promouvoir les activités économiques) est mieux.
Les pistes de travail :
 recenser les sites bâtis ou naturels pouvant être associés à des
événements (concerts, présentation de produits locaux, fêtes locales...),
 monter des programmes d'animation culturelle et de découverte du
patrimoine bâti ou naturel,
 organiser des visites de sites d'activités représentatifs de l'économie
locale.
L’ANIMATION CULTURELLE
PROBLEMATIQUE
- Comment dynamiser et promouvoir la vie culturelle du Bocage
Calvadosien autour de son patrimoine?
PROGRAMME D’ACTIONS
- Recenser les sites bâtis ou naturels pouvant être associés à des évènements
(concerts, présentation de produits locaux, fêtes locales…)
- Monter sur ces sites des programmes d’animation culturelle et de découverte
du patrimoine bâti ou naturel
- Organiser des visites des sites d’activités représentatifs de l’économie locale
BOCAGE CALVADOSIEN
CHARTE PAYSAGERE - CAUE14 - Mai 2004
53
VERS UN PROGRAMME-CADRE POUR UNE MISE
EN VALEUR DES PAYSAGES
Au fur et à mesure des chapitres de ce document, ont été proposés les
éléments de ce qui pourrait devenir une charte des paysages, conçue en tant
que composante du projet de territoire.
Un programme-cadre présenté sous la forme d’un tableau de synthèse (p. 54)
résume ce travail.
Ce programme-cadre devra être précisé et validé au fur et à mesure du projet
de territoire. Si le tableau de synthèse en présente le contenu, il a également
pour intérêt de mettre en relation les actions proposées dans le cadre du
programme Leader +, avec ses différents thèmes d’interventions. Car la
particularité de la démarche entreprise présentement provient du fait que le
Bocage Calvadosien est déjà l’objet d’actions diverses en faveur des paysages.
 LA PLACE DU PROGRAMME-CADRE DE CHARTE PAYSAGERE
VIS-A-VIS DES REFLEXIONS EN COURS DANS LE BOCAGE
CALVADOSIEN.
Plusieurs remarques méritent d’être formulées :
1 - La prise en compte du souci de qualité des paysages est effective sur le
territoire du bocage calvadosien, mais elle mériterait d’être globalisée.
C’est l’objectif premier que l’on pourrait assigner à une charte des paysages.
Ainsi, des opérations-pilotes existent en différents domaines et sur différents
secteurs du Bocage Calvadosien. Elles ont été évoquées précédemment. Il est
certainement temps maintenant de poser la question consistant à dire comment
les opérations-pilotes et/ou expérimentales peuvent bénéficier à l’ensemble du
territoire et sous quelles conditions ?
2 - Plusieurs thèmes d’intervention qui relèvent habituellement de
préoccupations intégrées dans les chartes paysagères ne sont pas présents
dans les programmes Bocage Leader +.
Le lien entre projet de territoire et charte de paysage n’est semble-t-il pas
encore suffisamment établi, sauf ponctuellement.
Dans cette logique, la prise en considération des préoccupations relatives
aux paysages et à l’environnement devrait être affichée de manière forte
pour les programmes à venir concernant : les infrastructures, les activités,
l’urbanisme et l’architecture.
Cela devrait même être une des priorités de la charte paysagère du bocage
calvadosien comme du pays pour que l’un et l’autre soient porteurs d’une image
de qualité de vie.
BOCAGE CALVADOSIEN
CHARTE PAYSAGERE - CAUE14 - Mai 2004
3 - L’absence provisoire d’un projet de territoire fondant les bases d’un
développement risque d’être préjudiciable.
Parmi les enjeux forts du pays du Bessin et des bocages dans lequel le Bocage
Calvadosien est inclus, l’affirmation de la place de ce dernier en tant qu’entité
identifiable par ses paysages, son patrimoine et son dynamisme, est
primordiale, au même titre que l’est la nécessité de tisser des liens de cohésion
et de solidarité, de communication entre toutes les composantes de ce grand
territoire allant du littoral au massif armoricain.
C’est pourquoi le programme de charte de paysages que nous proposons ne
peut être qu’une ébauche d’un vrai programme à élaborer en cohérence avec le
projet de territoire du bocage calvadosien, entité indissociable du Pays du
Bessin et des Bocages.
 UN TRAVAIL A FAIRE :
AFFICHER DES PRIORITES
HIERARCHISER
LES
ACTIONS,
Trois grandes dynamiques d’intervention (trois grands chantiers de
développement) ont été suggérées parce qu’elles paraissent prioritaires :
 désenclaver, relier, conforter les pôles internes, renforcer les liaisons
internes,
 accompagner l’évolution de l’agriculture,
 faire en sorte que l’ensemble du territoire bénéficie du développement
d’équipements, de services, d’animations et de qualité.
En résumé et pour ce qui concerne la dimension paysagère du projet de
territoire, il appartient aux décideurs de choisir et de définir les priorités
parmi les actions paysagères à entreprendre. Il nous semble que deux
orientations devraient émerger :
 élargir les actions (pilotes et expérimentales engagées en faveur du
patrimoine des paysages et de l’environnement) afin qu’elles
bénéficient à terme (à définir) à l’ensemble du territoire ,
 avancer dans les projets urgents en matière d’aménagement du
territoire et d’un impact fort sur les paysages.
Ainsi trois priorités sont d’ores et déjà à mettre en avant :
1. Les actions porteuses de développement ayant un fort impact paysager
à court terme (infrastructures et activités)
2. Les actions favorisant l’organisation et /ou le maintien de l’accueil de
l’habitat, des activités et des services (urbanisme et aménagement du
territoire)
3. Le soutien à l’activité agricole en accompagnement des mutations en
cours (remise en cause de la PAC à court terme et application élargie des
nouvelles normes sanitaires)
54

UNE METHODE POUR ALLER PLUS LOIN
Comment concilier une vision planificatrice préparant le long terme du
développement local et une obligation de résultat à court terme avec
nécessairement des effets concrets à montrer sur le terrain ?
 La structure pérenne qui aura la charge du projet de territoire sera la plus
adaptée pour intégrer le contenu du projet de charte des paysages et veiller
à sa mise en application.
Plusieurs niveaux possibles de structures territoriales sont potentiellement à
même d’accomplir cette tâche : le pays, le Bocage Calvadosien ou chaque
entité de celui-ci (Bocage Virois, Pré-Bocage avec le canton d’Evrecy). Les
bons niveaux d’interventions paraissent encore à définir.
 Nous suggérons que les commissions qui auront habituellement à
travailler sur les différents thèmes du projet de territoire (développement
économique, équipements et services, transports et déplacements,
environnement) intègrent la compossante paysagère dans leurs réflexions et
leurs actions de terrain. L’intervention paysagère et environnementaliste n’est
pas à penser après mais à préparer pendant la démarche de planification.
 Enfin il est indispensable que la charte paysagère, si elle voit le jour, soit
l’objet d’une campagne d’information et de sensibilisation des habitants
(expositions, informations, animations…).
La mise en œuvre rapide des commissions paraît être d’une urgence indéniable
par rapport aux enjeux de territoire précédemment énoncés.
La conclusion provisoire de ce document s’avère être une proposition. Cette
proposition est d’aller plus loin dans un travail qui ne peut pas être que
technique ou exploratoire, mais devra nécessairement être approprié par les
décideurs locaux.
Il faut veiller à ce que les paysages
bougent dans le bon sens.
Qu’on le veuille ou non, les paysages
bougeront car ils ne sont pas
immuables, ils sont le reflet de
l’activité des hommes et de ce que
ceux-ci ont voulu qu’ils soient.
Aunay-sur-Odon
BOCAGE CALVADOSIEN
CHARTE PAYSAGERE - CAUE14 - Mai 2004
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TABLEAU DE SYNTHESE : POUR UN PROGRAMME CADRE DE MISE EN VALEUR DES PAYSAGES
BOCAGE CALVADOSIEN : ELEMENTS POUR UNE CHARTE PAYSAGERE
ACTIONS
INFRASTRUCTURES
ET ACTIVITES
ACTIONS
INFRASTRUCTURES
1 – Accompagner la
création ou l’amélioration
d’axes (axes structurants
et d’irrigation)
2 - Traiter les abords de
l’A84 à travers un
répertoire paysager
commun à l’ensemble
des Bocages
3 - Améliorer la qualité
des axes existants et de
leurs abords
ACTIVITES
Zones
d’activités
Commerces
Equipements
et services
publics
PAYSAGES
AGRICOLES
ENSEMBLE DU TERRITOIRE
DECLINAISON EN FONCTION
DE LA SPECIFICITE DES
TERRITOIRES
GROUPES DE
FICHE
TRAVAIL BOCAGE
ACTION
CALVADOSIEN

Dimension paysagère des tracés et des abords

Sites sensibles ou remarquables traversés (vallée
de la Vire…)

Conséquences de la création d’infrastructures par
rapport à l’urbanisme des communes proches des abords
des tracés

Abords des échangeurs

Vues panoramiques et reconstitution de haies et de
reboisements

Belvédères

Points noirs paysagers

RN 175

Zones d'activités visibles depuis les axes et leurs
itinéraires d’accès

Entrées et traversées de villes et bourgs
PREOCCUPATIONS NON INTEGREES
DANS LE PROGRAMME LEADER+
1 - Améliorer la qualité

Cahier des charges urbain, architectural et paysager
des nouvelles zones
commun à l’ensemble du territoire à traduire dans les
d’activités
documents d’urbanisme et leur règlement
2 - Requalifier les zones

Label qualitatif commun au Bocage Calvadosien
d’activités existantes
1 - Lancer une campagne de réhabilitation des façades commerciales
2 - Traiter les espaces publics proches des commerces
1 - Action paysagère à privilégier : Améliorer les abords des équipements et les
aires de stationnement
1 - Etendre à l’ensemble du territoire Bocage Calvadosien des opérations-pilotes et des
expérimentations:

Canton de Vassy

Territoires des Sources

Politiques de rivières, de bassins versants
2 - Définir des priorités, une méthodologie commune aux différentes actions
3 - Identifier des porteurs de projet, sensibiliser les acteurs, animer les actions…
1- Entre Orne et Odon
2 - Synclinal bocain
BOCAGE CALVADOSIEN
INTITULE DES
ACTIONS
CHARTE PAYSAGERE - CAUE14 - Mai 2004

Opérations-pilotes à resituer dans le contexte des
politiques amont de lutte contre les inondations sur les
bassins versants de l’Orne et de l’Odon (SDAGE,
SAGE…)

Opération-pilote « Territoire des sources »

Programme d’ensemble des boisements
CHARTE
PAYSAGERE
ETUDE
TERRITORIALE
1
ENVIRONNEMENT
PAYSAGES
TERRITOIRE DES
SOURCES
2
TERRITOIRE DES
SOURCES
56
BOCAGE CALVADOSIEN : ELEMENTS POUR UNE CHARTE PAYSAGERE
THEMATHIQUES
PAYSAGES
AGRICOLES
DECLINAISON EN FONCTION
DE LA SPECIFICITE DES
TERRITOIRES
ACTIONS
3 - Pays du granite
4 - Virois et autres
territoires du Bocage
Calvadosien


PAYSAGES
NATURELS
PAYSAGES BATIS
PAYSAGES PHARES
ET
PAYSAGES PITTORESQUES
VILLES ET VILLAGES
URBANISME ET
ARCHITECTURE
HABITAT TRADITIONNEL
PATRIMOINE BATI
GROUPES DE
FICHE
TRAVAIL BOCAGE
ACTION
CALVADOSIEN
Maintien du Bocage Authentique
Cf. ensemble du Bocage Calvadosien
5 - Vallées
CREATION ET MAINTIEN DES
QUALITES ARCHITECTURALES
ET PATRIMONIALES DU BATI
AGRICOLE
INTITULE DES
ACTIONS

Plans de vallées (bassins versants, gestion des
fonds humides de vallées, pérennisation des espaces
naturels, organisation ouverture au public et fréquentation
touristique…)
1 - Mettre en place un conseil technique et une aide architecturale

Insertion des bâtiments neufs et mise en valeur des bâtiments anciens

Réaffectation du bâti désaffecté de qualité

Accompagnement paysager des sièges d'exploitation et des bâtiments
techniques
1 - Etablir un diagnostic des sites à valoriser et identifier les acteurs locaux
porteurs des projets
2 - Elaborer un projet définissant des priorités et une logique d’ensemble :

Conciliation entre développement d’activités liées au tourisme vert et respect de
la fragilité des sites

Restauration des éléments emblématiques du patrimoine Bocage Calvadosien

Accessibilité, accueil et abords immédiats des sites

Politique globale d’information, de signalisation et de promotion commune au
Bocage Calvadosien
1 - Engager un plan

Espaces publics, places et abords des monuments
paysager des villes et
et équipements municipaux
des villages

Franges des villages existants et des extensions

Revivification des centres-bourgs

Promotion de l’architecture et de l’urbanisme de la
reconstruction

Création de documents d’urbanisme
1 - Engager une

Conseil en architecture aux particuliers et aux
politique de qualité de
communes
l’urbanisme et de
l’architecture
1 - Favoriser et aider une restauration et une réhabilitation du bâti traditionnel
se référant à des méthodes artisanales traditionnelles
CHARTE
PAYSAGERE
ETUDE
TERRITORIALE
1
ENVIRONNEMENT
PAYSAGES
PREOCCUPATIONS NON INTEGREES
DANS LE PROGRAMME LEADER+
MAIS RATTACHABLES AU GROUPE DE TRAVAIL
ENVIRONNEMENT PAYSAGES
CHARTE
PAYSAGERE
LOISIRS ET
DECOUVERTE
TERRITOIRE DES
SOURCES
VILLAGES
PILOTES
Qu’en est-il des
villages et villes non
pilotes ?
1
3
ENVIRONNEMENT
PAYSAGES
2
TERRITOIRE DES
SOURCES
6
ACTION
CULTURELLE
PREOCCUPATIONS NON INTEGREES
DANS LE PROGRAMME LEADER+
1 - Recenser les monuments susceptibles d’être intégrés dans les parcours de
découverte
2 - Envisager en priorité les actions de mise en valeur des monuments situés le
long de parcours de découverte
ACTION
CULTURELLE
6
ACTION
CULTURELLE
ITINERAIRES DE
DECOUVERTE
CF. PROGRAMME PATRIMOINE
BATI ET NATUREL
1 - Traiter les paysages immédiats aux abords des circuits
2 - Compléter l’offre par des circuits à thème et représenter les secteurs pas ou
trop peu représentés (Vallée de la Seulles, Courvaudon…)
LOISIRS ET
DECOUVERTE
3
ENVIRONNEMENT
PAYSAGES
L’ANIMATION
CULTURELLE
PROGRAMMES D’ANIMATION
CULTURELLE ET DE
DECOUVERTE DU PATRIMOINE
1 - Recenser les sites bâtis ou naturels pouvant être associés à des évènements
(concerts, présentation de produits locaux, fêtes locales…)
2 - Monter sur ces sites des programmes d’animation culturelle et de découverte
du patrimoine bâti ou naturel
3 - Organiser des visites des sites d’activités représentatifs de l’économie locale
ACTION
CULTURELLE
6
ACTION
CULTURELLE
BOCAGE CALVADOSIEN
CHARTE PAYSAGERE - CAUE14 - Mai 2004
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