mémoires
Transcription
mémoires
Les mémoires françaises de la Seconde Guerre mondiale et leur évolution Les souvenirs de la 2nde GM mémoires officielles, mémoires collectives d’un groupe, d’une génération pluriel. Les mémoires françaises de la Seconde Guerre mondiale et leur évolution De 1945 à nos jours démarche chronologique. [Accroche]« La marée, en se retirant, découvre […] le corps bouleversé de la France… » De Gaulle esquisse ainsi, dans ses Mémoires de guerre, le portrait d’une France désorientée, disloquée, prisonnière de son passé en 1945. [Définition du sujet] La mémoire et l’histoire sont proches et lointaines à la fois. Les deux jettent un pont entre passé et présent, mais, si la mémoire renvoie à l’ensemble des formes que prend le passé dans la société, l’histoire tente, elle, de comprendre le passé pour éclairer le présent. [Problématique] Comment se déroule la guerre des mémoires nées de la Seconde Guerre mondiale ? Comment est-on passé de l’amnésie, avec le mythe d’une France unie et résistante, à la repentance d’aujourd’hui ? [Annonce du plan] Après avoir étudié la construction de ces mémoires et leur effacement devant l’idée du résistancialisme, il faudra montrer comment les mémoires refoulées ont ressurgi après 1970. Pour terminer, nous suivrons le cheminement récent de l’État français vers un processus de repentance. - Dès 1945, …………………………………………………………………………… - (1969-années 1980)……………………………………………………………. - Vers 1980 ……………………………………………………………………………. - Dès 1945, des mémoires rivales émergent dans une France traumatisée. Cette guerre des mémoires se clôt avec la victoire du résistancialisme - (1969-années 1980) S’opère alors un retour des mémoires refoulées, de plus en plus nombreuses et émiettées, grâce au cinéma et au travail des historiens. - Vers 1980 : vient le temps des scandales et des repentances, du négationnisme, des grands procès et surtout de la reconnaissance du rôle de l’État français dans la Shoah. - Dès 1945, des mémoires rivales émergent dans une France traumatisée. Cette guerre des mémoires se clôt avec la victoire du résistancialisme - Dès 1945, des mémoires rivales émergent dans une France traumatisée. Cette guerre des mémoires se clôt avec la victoire du résistancialisme 1. La mémoire de la guerre devient très tôt un enjeu stratégique dans la conquête du pouvoir entre gaullistes et communistes. 2. De Gaulle, une fois au pouvoir, impose le souvenir de la France résistante et de la continuité républicaine; ses successeurs conservent cette stratégie. 3. Cette querelle ne saurait faire oublier l’existence d’une autre mémoire, revendicative, celle des pétainistes - (1969-années 1980) S’opère alors un retour des mémoires refoulées, de plus en plus nombreuses et émiettées, grâce au cinéma et au travail des historiens. - (1969-années 1980) S’opère alors un retour des mémoires refoulées, de plus en plus nombreuses et émiettées, grâce au cinéma et au travail des historiens. 1. Télévision et cinéma sensibilisent un plus large public à ces mémoires : 1971, Le Chagrin et la Pitié de Marcel, Lacombe Lucien (L. Malle, 1974), Lanzmann, Shoah . 2. Historiens et regard critique sur ces mémoires : 1973, R. Paxton La France de Pétain, 1990, H. Rousso Le Syndrome de Vichy 3. Retour des mémoires refoulées : Génocide juif. (Simone Veil). - Vers 1980 : vient le temps des scandales et des repentances, du négationnisme, des grands procès et surtout de la reconnaissance du rôle de l’État français dans la Shoah. 1. En réaction à ces mémoires des victimes apparaît, dès la fin des années 1970, un courant négationniste rejetant le génocide. 2. Cette émergence coïncide avec l’ouverture d’une ère des procès : une mémoire des bourreaux fait alors à son tour surface : Klaus Barbie, 1987. Papon, en 1998. 3. Les deux dernières décennies voient s’opérer une mutation décisive : l’entrée dans l’ère de la repentance et de l’obsession commémorative : 1995, Chirac. [Réponse à la problématique]« La France a encore mal à sa Deuxième Guerre mondiale », écrit R. Franck. La construction mémorielle a d’abord été le produit d’une lutte de pouvoir dans un pays disloqué par la collaboration d’État. Une amnésie volontaire occulte le rôle trouble de l’État français pour assurer la continuité républicaine. Dès 1970, ces mémoires refoulées ressurgissent, sous l’effet conjugué du travail historique et du cinéma : les masses découvrent les ambiguïtés des « années sombres ». L’État entre alors dans l’ère de la repentance, l’autocritique et l’obsession commémorative. [Élargissement] Cette volonté dénote un changement de cap : la France cesse de reporter la faute sur l’Allemagne, devenue son alliée à l’heure de la construction européenne. L’inflation mémorielle présente néanmoins des dangers, car l’excès de commémorations peut conduire à la banalisation. Le tollé provoqué par la volonté présidentielle de lire la lettre de Guy Môquet dans les écoles montre finalement que la guerre des mémoires n’est pas terminée.