Soleoscope 2 - Agence Erasmus+ France / Education Formation

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Soleoscope 2 - Agence Erasmus+ France / Education Formation
SOLEO
SCOPE
Fiche thématique
Juillet 2011
Fiche n° 2
LES PROGRAMMES
EUROPÉENS AU CŒUR DES
STRATÉGIES INTERNATIONALES
des établissements d’enseignement supérieur
C
e nouveau numéro de Soleoscope s’inscrit dans un contexte riche d’actualité
dans un secteur en pleine évolution structurelle et culturelle depuis quatre
ans. Comme le révèle une étude conduite par l’agence et dont ce Soleoscope
dévoile les premiers résultats, les universités françaises s’emploient à bâtir en
effet de véritables stratégies à l’international. Le IVe Sommet mondial des
universités dans le cadre de la présidence française du G20, qui s’est tenu à
Paris en mai dernier, a justement rappelé le rôle fondamental de la mobilité
internationale des étudiants et des personnels, enseignants comme
administratifs. Plus largement, l’importance de la coopération académique a
été soulignée par l’ensemble des participants au Sommet, dans un périmètre désormais mondial.
Ces sujets constituent le coeur du séminaire qui a réuni la Direction des Relations Européennes
et Internationales et de la Coopération (DREIC), la Conférence des Présidents d’Universités (CPU)
et l’agence, à Bordeaux les 30 juin et 1er juillet. Soleo 27 y consacre une large part.
C’est pourquoi, avec ce Soleoscope, nous avons voulu faire la lumière sur la contribution des
programmes européens d’éducation et de formation à la transformation du paysage de
l’enseignement supérieur français.
Premier constat, l’investissement des programmes dans ce domaine ne se limite pas à la star toute
catégorie qu’est Erasmus. Ni même au programme Tempus, moins connu mais presque aussi
ancien, ou encore à Erasmus Mundus dont le succès fulgurant ne se dément pas depuis son
lancement en 2004 en particulier dans notre pays. Leonardo da Vinci, Comenius et Grundtvig font
également partie de cette belle aventure.
En deuxième lieu, la richesse et la diversité des acteurs de l’enseignement supérieur se retrouvent
chez les bénéficiaires des programmes. Ainsi, les établissements les plus représentés dans Erasmus
sont les lycées dotés de sections BTS. Dans ce cas précis, si la mobilité fait toujours sens au niveau
du projet d’établissement, l’agence encourage fortement les regroupements en consortiums.
Troisième constat, ces programmes sont devenus des instruments privilégiés au service de
stratégies globales préétablies. L’école d’ingénieurs Polytech’ Nice-Sophia en fournit une belle
illustration.
D’autres constatations pourraient aussi être mises en avant, à l’instar de la progression
spectaculaire de la mobilité de stage. Mais cette dernière thématique fera justement l’objet du
Soleoscope à paraître en décembre.
Pour l’heure, je vous laisse donc découvrir ces pages d’exemples et d’analyses qui espérons-le,
vont vous permettre d’apprécier l’apport de l’agence dans la réflexion en cours sur l’attractivité
mondiale de notre système d’enseignement supérieur.
Antoine Godbert, directeur
www.2e2f.fr
• LES FICHES THÉMATIQUES DE L’AGENCE • N°2 • JUILLET 2011
Fiche thématique n°2 LES PROGRAMMES EUROPÉENS DANS LES ÉTABLISSEMENTS D
Erasmus
LES PROGRAMMES INTENSIFS :
UNE MOBILITÉ FORTE DANS LE
CADRE DE PARTENARIATS
STRUCTURANTS
UNE GRANDE DIVERSITÉ
D’ÉTABLISSEMENTS
Parmi les 1055 établissements d’enseignement supérieur
français titulaires d’une charte Erasmus 40 % sont des lycées
dotés de sections BTS - dont 6,5 % des lycées agricoles ; 14% sont
des écoles de commerce, management et communication et 13 %
sont des écoles d’ingénieurs - dont 1,5 % des écoles d’ingénieurs
agricoles / vétérinaires. Les universités ne représentent elles que
11 % des chartes.
Néanmoins, si les lycées représentent la plus grande proportion
d’établissements et une proportion grandissante depuis 2007 avec
la mise en place de la mobilité Erasmus Stage, ce sont les
universités qui réalisent le plus grand nombre de mobilités avec
plus de 55 % de la mobilité Erasmus étudiante contre moins
de 10 % pour les lycées. Cette différence s’explique tout d’abord
par le fait qu’une université a plusieurs dizaines de milliers
d’étudiants quand un lycée n’en a qu’une centaine. L’ensemble des
établissements développe des partenariats européens qui
enrichissent leurs formations et deviennent un élément
d’attractivité pour les étudiants. Ces établissements, aussi divers
soient-ils, acquièrent grâce à Erasmus des logiques de projets et
se professionnalisent dans la construction partenariale.
Les programmes intensifs (IP) Erasmus permettent aux
établissements d’enseignement supérieur de réaliser de
nombreuses mobilités, pour les enseignants et pour les étudiants.
L’objectif premier d’un IP est de proposer dans un cadre innovant
l’enseignement d’une ou plusieurs matières sur un thème donné à
un public d’étudiants européens réunis pour cette occasion. Cela
permet d’échanger, au sein de groupes multinationaux et
multiculturels, points de vue et méthodes pédagogiques pour les
enseignants et perception de la matière pour les étudiants.
On constate une hausse du nombre d’IP en France en 2008-2009
(+26,6 %) puis une baisse en 2009-2010 (-15,8 %), qui s’explique
essentiellement par des raisons budgétaires. 35 IP sont financés
en 2010-2011. La mobilité étudiante, avec près de 1000
mobilités, n’a cessé d’augmenter depuis 2007 (+15 %). Les IP
permettent une première mobilité courte pour ces étudiants qui
sont incités à renouveler l’expérience en faisant une mobilité
Erasmus au cours de leur cursus.
La mobilité
mobilité enseignante
enseignante et
et étudiante
étudiante
La
par les
les Programmes
Programmes Intensifs
Intensifs
générée par
d'établissement d'en
seignement
TTypes
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supérieur dan
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supérieur
danss EErasmus
987
7
98
976
6
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1000
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0
EEtablissements
tablissements un
universitaires
iversitaires
858
85
8
900
0
90
4%
4%
EEtablissements
tablissements d'
art, cculture,
ulture,
d'art,
ccommunication
ommunication vis
uelle
visuelle
2%
2%
2% 2%
11%
11%
8%
8
%
13%
13%
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40%
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%
Ec
oles de
de commerce,
commerce,
Ecoles
m
anagement, ccommunication
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management,
800
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0
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0
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EEtablissements
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social /
pparamédical
aramédical
500
50
0
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ycées
400
40
0
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Ec
oles d'
Ecoles
d'ingénieurs
300
30
0
rmation
Ce
ntres ddee fo
Centres
formation
architecture, ppaysage
aysage
Ecoles
d'architecture,
Ec
oles d'
344
4
34
341
34
1
331
1
33
M
Mobilité
obilité EEtudiante
tudiante
Mobilité
M
obilité EEnseignante
nseignante
200
20
0
100
10
0
A
utres
Autres
0
2007-2008
200
7-2008
30 IP
2008-2009
200
8-2009
38 IP
2009-2010
200
9-2010
32 IP
Comenius/Grundtvig
ETUDIANT
FUTUR ENSEIGNANT, FUTUR FORMATEUR : PARTIR COMME ASSISTANT
L’assistanat Comenius permet aux futurs professeurs d’écoles primaires ou enseignants du secondaire d’effectuer une mobilité
de 3 à 10 mois dans un établissement scolaire en Europe pour enseigner leur matière de prédilection mais aussi les langues
vivantes qu’ils maîtrisent. Amélie, étudiante en Licence Lettres Modernes et LLCE Anglais (Université Lumière Lyon 2) est partie 9
mois en Slovénie où elle a enseigné, essentiellement en anglais, dans deux établissements scolaires : une institution spécialisée
pour adolescents en difficulté scolaire et un jardin d’enfants. Amélie considère que cet assistanat lui a permis de mettre en pratique
et d’affiner sa formation universitaire.
Depuis 2009, la Commission européenne a étendu ce dispositif au programme Grundtvig. Le principe et les objectifs restent les
mêmes que pour Comenius, seul le public est différent : les étudiants exercent dans des organismes de formation pour adultes.
Charlotte, étudiante en Master 2 « Métiers des arts et de la culture » (Université Lumière Lyon 2), a coordonné, durant une année,
des activités d’éducation et de formation pour adultes au sein d’une association au Portugal. Cette expérience professionnelle lui
a permis d’approfondir son approche pédagogique des adultes apprenants.
• LES FICHES THÉMATIQUES DE L’AGENCE • N°2 • JUILLET 2011
www.2e2f.fr
’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR
LES PROGRAMMES EUROPÉE
Erasmus Mundus
ATTRACTIVITÉ ET RENFORCEMENT DES PARTENARIATS INTERNATIONAUX
EEtudiants/doctorants
tudiants/doctorants bboursiers
oursiers ddee masters
masters
doctorats
Mundus
et do
ctorats EErasmus
rasmus M
undus
150
0
1500
1346
134
6
1113
1113
100
0
1000
816
816
804
804
A titre d’exemple : les initiatives pionnières des coordinateurs de
masters Erasmus Mundus sur la question des formations en
partenariat international (diplômes conjoints).
Etablissements d'enseignement supérieur français
impliqués dans un master ou un doctorat Erasmus Mundus
0
500
50
14 écoles
écoles
d'ingénieurs
d
'ingénieurs
0
R
entrée 201
0
Rentrée
2010
Rentrée 2011
2011
Rentrée
Etudiants/doctorants nnon
on eeuropéens
uropéens
Etudiants/doctorants
Etudiants/doctorants européens
européens
Etudiants/doctorants
Pour la deuxième année consécutive, les étudiants européens (ou
résidant en Europe depuis plus de 5 ans) inscrits dans un cursus
Erasmus Mundus bénéficient de bourses. (Seuls les étudiants des
pays tiers en bénéficiaient jusqu’à cette date).
147 masters et doctorats Erasmus Mundus
79 impliquant des établissements d'enseignement supérieur français
38 coordonnés par un établissement
d’enseignement supérieur français
41 partenariats Erasmus Mundus Action 2
24 impliquant des établissements d'enseignement supérieur français
7 coordonnés par un établissement
d’enseignement supérieur français
Depuis le lancement du programme en 2004, les établissements
d’enseignement supérieur français montrent un engouement
remarquable pour Erasmus Mundus. La France se place en tête
des pays de coordination des projets : plus de la moitié des
masters et plus de deux tiers des doctorats Mundus impliquent un
établissement français ; 34 établissements français sont présents
dans les partenariats de mobilité Mundus.
Erasmus Mundus est devenu un outil des politiques de
développement de l’attractivité à l’international des
établissements d’enseignement supérieur. Il participe à la visibilité
de l’offre de formation, à sa lisibilité pour les étudiants, et il est
perçu comme un « label » d’excellence. Pour preuve, l’organisme
allemand Centrum fur Hochschulentwicklung (CHE) intègre la
participation au programme dans les critères de son classement
européen des établissements d’enseignement supérieur (1).
Erasmus Mundus permet également de faire évoluer les pratiques
au sein des établissements, particulièrement en matière d’offre de
formation et de gestion administrative des programmes
internationaux. Mundus agit alors en instrument de réforme dans
le cadre de la construction de l’espace européen de
l’enseignement supérieur européen. Il contribue tout autant à
faire évoluer les législations nationales.
4a
utres
autres
35
universités
uni
versités
Les universités sont en première place. Cela s’explique tout d’abord
par le grand nombre de masters et de doctorats habilités qu’elles
délivrent mais aussi du fait de la pratique historique de cotutelle
internationale de thèse et, de manière plus générale, des
formations en partenariat international. Les écoles d’ingénieurs
sont également bien représentées, à l’image des filières qu’elles
occupent (ex : agriculture, industries de transformation et
production, sciences informatiques) au niveau européen.
DES LABELS ECTS/SD
EUROPÉENS
L’attribution des labels ECTS et Suppléments au Diplôme
encourage l’excellence dans la mise en œuvre de ces outils
visant à améliorer la reconnaissance académique et professionnelle des qualifications.
En 2009, 23 labels ECTS et 52 labels SD ont été délivrés au
niveau européen. En 2010, 5 labels ECTS et 53 labels SD ont
été attribués.
Au palmarès, 2 établissements d’enseignement supérieur
français : l’Université de Reims et l’Université de Bordeaux 3.
Pour plus d’information : http://www.2e2f.fr/bolognelabels.php
Grundtvig
L’ÉDUCATION DES ADULTES
Pa
Pa
Les établissements d’enseignement supérieur
participent à des projets de coopération européens
dans le domaine de l’éducation des adultes autour
de thématiques très variées :
(1) CHE Excellence Ranking : http://www.che-ranking.de/cms/?getObject=632&getLang=en
Orientatio
O
rientatio
5%
5%
N
Les
Les projets
projets Grundtvig
Grundtvig par
par thème
ENS DANS LES ÉTABLISSEMENTS D’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR
Fiche thématique n°2
Les pays partenaires Tempus et le processus de Bologne
Tempus
UNE CONTRIBUTION SIGNIFICATIVE
À LA MISE EN PLACE DU
PROCESSUS DE BOLOGNE
n Les pays partenaires Tempus signataires du processus de Bologne
n Les pays partenaires Tempus ayant participé au Forum de Bologne en 2010
n Les autres pays partenaires Tempus
n Etats membres de l’Union européenne
Tempus soutient depuis 20 ans la
modernisation de l’enseignement
supérieur dans les pays voisins de
l’Europe. Le programme a
notamment contribué à favoriser
une convergence volontaire de
leurs systèmes d’enseignement
supérieur avec les développements
en cours en Europe dans le cadre
du processus de Bologne.
Depuis son lancement en 1999, le
processus de Bologne a donc peu
à peu dépassé les frontières de
l’Union et compte maintenant 47
signataires. Un nombre croissant
de pays ont par ailleurs marqué
leur intérêt pour le processus en
mettant en œuvre la plupart de ses
recommandations sans pour
autant adhérer officiellement à
l’accord inter-gouvernemental.
Parmi les 27 pays partenaires
Tempus, 13 sont signataires du
processus de Bologne (Albanie,
Arménie, Azerbaïdjan, BosnieHerzégovine, Croatie, Géorgie,
Kazakhstan, Macédoine, Moldavie,
Monténégro, Russie, Serbie et
Ukraine) ; 5 ont marqué leur
intérêt pour le processus en
participant au dernier forum
Bologne en mars 2010 (Egypte,
Israël, Jordanie, Maroc et Tunisie).
r thème
Société
Société
5%
5%
Histoire
Histoire
5%
5%
Au travers de différents projets Tempus, les établissements d’enseignement supérieur français,
contribuent à la mise en œuvre des grands principes du processus Bologne dans les pays du
voisinage européen. Quelques exemples :
• L’Université Pierre-Mendès-France de Grenoble coordonne la mise en place de groupes d’action
nationaux d’experts de Bologne en Asie Centrale et en Russie ;
• Le CIEP et l’AERES pilotent deux projets visant au développement de politiques d’assurance
qualité dans l’enseignement supérieur, l’un en Syrie, l’autre dans les pays du Maghreb ;
• L’École nationale de l’aviation civile et l’École nationale supérieure de mécanique et
d’aérotechnique travaillent au développement de cadre de certifications dans le domaine de
l’ingénierie aéronautique ;
• L’Université Montpellier 2 traite le problème de l’employabilité des ingénieurs dans 7 pays du
sud du pourtour méditerranéen.
531 EXPERTS DE BOLOGNE ET HIGHER EDUCATION
REFORM EXPERTS
En Europe et dans les 27 pays du voisinage européen impliqués dans le programme Tempus,
des équipes d’experts de l’enseignement supérieur contribuent à la réalisation de l’espace
européen de l’enseignement supérieur.
Côté Union européenne, les 322 experts de Bologne, recteurs, vice-recteurs, directeurs
des relations internationales, professeurs et étudiants ont pour missions principales
de participer aux stratégies de développement du processus de Bologne.
Dans les 27 pays partenaires Tempus, les 209 « Higher Education Reform Experts » ont
des profils équivalents à leurs homologues de Bologne. Ils contribuent à la modernisation de
l’enseignement supérieur de leur pays dans un esprit de convergence vers les principes du
processus de Bologne.
Leonardo da Vinci
LA MONTÉE EN PUISSANCE DES
ÉTABLISSEMENTS D’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR
D
éveloppement
Développement
du
rable
durable
9
%
9%
Les
Les établissements
établissements d'enseignement
d'enseignement
supérieur
supérieur français pporteurs
orteurs ddee pprojets
rojjets
de
de transfert
transfert d'innovation
d'innovation Leonardo
Leonardo
Elearning
E-learning
19
%
19%
arentalité
arentalité
24%
24%
2
2
22
2
1
21
2
0
20
25
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Intégration
Intégration
19%
19%
20
20
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0
15
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on
Numéracie
Numéracie
5%
5%
10
1
0
6
5
Littérature
Littérature
5%
5%
Langues
Langues
4%
4%
3
0
200
7
2007
Coordinateurs
Coordinateurs EE
EESS
www.2e2f.fr
4
1
2008
2008
2009
2009
2010
2010
To
tal pprojets
rojets ssélectionnés
électionnés
Total
Le programme Leonardo da Vinci pour
l’enseignement et la formation professionnels
et plus précisément les actions de transfert et
développement de l’innovation soutiennent
des projets portés par des établissements
d’enseignement supérieur. Les travaux menés
visent principalement des secteurs professionnels innovants en proposant des
parcours de formation qui couvrent à la fois,
le domaine industriel, le secteur académique
et les prestataires de formation.
• LES FICHES THÉMATIQUES DE L’AGENCE • N°2 • JUILLET 2011
Un projet européen
PEUT EN CACHER UN AUTRE
L’INTERNATIONAL AU CŒUR DE LA STRATÉGIE DE DÉVELOPPEMENT
ET DE PROFESSIONNALISATION DE POLYTECH’ NICE-SOPHIA.
Du succès d’Hydro-Europe est né en
Les carrières d’ingénieur sont de plus en plus internationales
2004 le master Erasmus Mundus
et les écoles d’ingénieur se doivent de préparer leurs
étudiants à cette réalité. Aujourd'hui (cf. enquêtes du CNISF EuroAquae, [master.euroaquae.eu] premier diplôme conjoint établi
2008, http://enquete.cnisf.org) 16,4 % des ingénieurs en partenariat européen.
diplômés débutants exercent leur métier à l’étranger, 30 % Hydro-Europe a aussi fait des émules hors Europe, des programmes
Hydro-Asia [www.hydroasia.org] et Hydro-latinAmerica
des diplômés l’ont exercé au cours de leur carrière, 40 % [www.hydrolatinamerica.org] ont été mis en place, largement
ont eu des responsabilités internationales, 80 % estiment soutenus par des financements d’entreprises. Les milieux
que l’expérience internationale est indispenprofessionnels sont en effet totalement parties
sable pour leur carrière.
prenantes de ces différentes expériences de
« Les projets de ce type
Polytech’ Nice-Sophia, école d’ingénieurs de ont un véritable effet coopération européenne et internationale car elles
leur donnent accès à de nouveaux marchés et à de
l’Université Nice-Sophia Antipolis, a largement
catalyseur »
nouveaux profils d’étudiants internationaux.
anticipé ce mouvement en rendant obligatoire
une mobilité internationale pour tous ses
C’est donc assez naturellement que les mêmes entreprises se sont
étudiants dès 2007.
Le terrain avait notamment été préparé par le programme intensif
Erasmus Hydro Europe initié en 2000 [www.hydroeurope.org]. Ce
programme propose chaque
année une expérience de
« collaborative engineering »
dans le domaine de la gestion de l’eau et de l’hydro-informatique
à 10 équipes de 10 à 12 participants de plus de 35 nationalités
différentes.
« Les projets de ce type ont un véritable effet catalyseur » précise
Philippe Gourbesville, directeur de Polytech’ Nice-Sophia : « ils
permettent de bâtir des partenariats forts avec des établissements
européens, partenariats qui peuvent servir de base à d’autres types
de coopération en Europe et dans le reste du monde. »
www.2e2f.fr
ouvertes à la coopération en matière de formation professionnelle.
Ce qui a été fait pour les étudiants peut servir de base à la mise en
œuvre de parcours de formation professionnelle pour des salariés
de différents pays européens confrontés aux mêmes
problématiques et à un cadre législatif commun. Le projet
Leonardo da Vinci de Transfert d’Innovation eLEANOR, [www.eleanor.eu] lancé en 2010, ambitionne en effet de répondre aux
besoins de formation des salariés
des grands opérateurs européens du
secteur de l’eau.
C’est pour récompenser et encourager ce dynamisme européen et
international que la Société Générale et l’Étudiant ont décerné le
Grand Prix de l’international à Polytech’ Nice- Sophia dans le cadre
du trophée 2011 des grandes écoles d’ingénieur. Le MCE Award de
l’international a également été décerné en 2011 à Polytech NiceSophia pour Hydro-Europe.
• LES FICHES THÉMATIQUES DE L’AGENCE • N°2 • JUILLET 2011
Analyse et pratiques
LES PROGRAMMES EUROPÉENS,
LEVIER POUR L’INTERNATIONAL ?
Ce sont quelques-unes des interrogations auxquelles
l’agence 2e2f a souhaité répondre à travers la réalisation
d’une analyse qualitative conduite depuis octobre 2010 et
visant à décrypter, par le prisme de la politique des relations
internationales, la situation de près d’un quart des
universités françaises.
Ce sont, dans chaque établissement, plus d’une trentaine
de personnes qui ont été rencontrées pour faire la lumière
sur les différents aspects de la mobilité : le vice-président
des relations internationales, le directeur et les équipes de
ce même service, les enseignants correspondants du
programme, des étudiants – entrants et sortants – et les
collectivités territoriales qui accompagnent activement la
politique de mobilité de l’établissement.
« Il faut développer la culture de l’international ! ».
C’est en ces termes que s’exprime le vice-président de
l’Université de Savoie qui acte une volonté politique forte de
son établissement.
Au-delà, une véritable réflexion doit être mise en place pour
intégrer la mobilité à l’étranger dans les contenus des
maquettes de formation. Ces cursus innovants, à forte
dimension européenne, concourent bien évidemment à la
politique d’incitation à la mobilité et à son développement, de
même qu’ils constituent un élément d’attractivité pour les
étudiants. Lorsqu’ils conduisent à la délivrance de doubles
diplômes ou de diplômes multiples, ces cursus permettent de
« donner de la profondeur » aux accords de coopération et sont
un gage de pérennité des partenariats transnationaux. Ils
deviennent les vecteurs naturels d’une mobilité étudiante de
qualité. Cette intégration de la mobilité dans le cursus
constitue également un levier de choix pour convaincre les
responsables de formation ou de filières encore rétifs à ce
type d’expérience. En effet, le décryptage précis des contenus
de l’université partenaire nécessaire à l’élaboration de diplômes
en partenariat transnational favorise la confiance mutuelle
entre les équipes.
Les relations avec les partenaires étrangers doivent aussi se
renforcer à travers un soutien accru aux colloques
internationaux et à une politique dynamique d’accueil
d’enseignants chercheurs venus d’autres horizons.
La volonté de pilotage politique général nécessite un
accompagnement dans un réel souci de proximité des
La politique des relations internationales doit être au cœur étudiants notamment avec la mise en place de services
de l’université et constituer un axe prioritaire du contrat avec administratifs de site chargés des relations internationales dans
l’État. Plus qu’un axe, c’est réellement une irrigation de les universités de grande taille avec des composantes éclatées
l’ensemble de la politique de l’établissement qui doit avoir géographiquement. La jonction entre « l’administratif » et le
« pédagogique » doit être à la fois bien délimitée
lieu à tous les niveaux. Cette politique se décline
Plus qu’un axe,
en termes de responsabilités et fluide en termes
notamment, dans certaines universités, par la mise
c’est réellement une
en place d’un comité stratégique pour irrigation de l’ensemble de fonctionnement. La Direction chargée des
relations internationales orchestre et
l’international, véritable lieu de débat et
de la politique de
coordonne
son fonctionnement. Elle a, en effet,
d’orientation, composé de la présidence, de la
l’établissement
un rôle clé en matière de pilotage des actions,
direction chargée des relations internationales, de
la recherche et des responsables d’UFR ou de composantes en d’aide à l’ingénierie des projets, d’articulation avec les
vue de développer les synergies entre les équipes de recherche autres services de l’université, de coordination et
et la direction internationale. Il s’agit d’arrimer la politique d’animation des correspondants chargés de relations
internationales.
des relations internationales à celle de la recherche.
Directeur de la
publication :
Antoine Godbert
Rédactrice en chef :
Sandrine Dickel
Ont collaboré
à ce numéro :
Julie Bagalciague
Quitterie Gadret
Audrey Sidobre
Hélène Pinaud
Nicolas Jean
Christelle Coët Amette
Maude Sire
Estelle Duprat
Elodie Vanouche
Marie-Pierre Chalimbaud
Sandrine Dickel
Sébastien Thierry
Maquette :
Julia Robisco
AGENCE EUROPE-EDUCATION-FORMATION-FRANCE
24-25 quai des Chartrons • F - 33080 Bordeaux Cedex • Tél. 05 56 00 94 00 • Fax 05 56 00 94 80 • www.2e2f.fr • [email protected]
Édité avec le soutien financier de la Commission européenne.
Le contenu de cette publication et l’usage qui pourrait en être fait n’engagent pas la responsabilité de la Commission européenne. Juillet 2011.
Pourquoi certaines universités sont-elles particulièrement dynamiques dans le cadre du programme
Erasmus ? Quelle est la stratégie mise en place ?
Comment se décline-t-elle en termes organisationnel et
opérationnel ?