entrepriSeS - Agra Alimentation
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www.agraalimentation.fr alimentation L’Agence de l’économie alimentaire et de la distribution Europe : le projet de révision du règlement sur la production biologique fait débat p.15 Yooji cherche des fonds pour asseoir son développement p.27 Méo-Fichaux accélère ses investissements dans les capsules de café p.30 Terrena officialise l’entrée en négociations pour la reprise de Doux p.32 Vers une fusion de Delhaize et Ahold ? p.42 Chronique juridique : Nutrition : les feux tricolores à l’épreuve du droit européen p.25 50e année - Semaine du jeudi 21 mai 2015 - n°2335 Reportage - Sial Shanghai 2015 Comment les filières françaises se vendent en Chine Du 6 au 8 mai, le Sial Shanghai a accueilli plus de 2 700 exposants de 82 pays désireux de développer leurs ventes sur les marchés asiatiques. Dans cette zone, la Chine qui regroupe presque 20 % de la population mondiale et a vu rapidement émerger une classe moyenne qui compte environ 300 millions de personnes, fait figure d’eldorado. Le Sial Shanghai est un moment privilégié pour observer comment les filières françaises s’y positionnent. L es tonalités, rose et gris, du stand d’Inaporc sur le sial shanghai donnent envie aux Chinois. De même que les rondelles de saucissons, qu’ils sont nombreux à vouloir venir goûter avant l’ouverture officielle du cocktail donné sur le stand à l’occasion de la visite de l’ambassadeur de France en Chine, Maurice Gourdault-Montagne, le 8 mai. et pourtant, le chemin de la charcuterie française vers les cuisines chinoises pourrait bien être encore long… en mai 2014, la filière charcuterie et stéphane Le Foll, en visite sur le sial shanghai, se félicitaient de l’arrivée de la charcuterie française en Chine, qui devait permettre d’exporter davantage de valeur ajoutée qu’en vendant seulement de la viande. Une bonne nouvelle largement relayée dans les médias. Un an plus tard, les premières ventes n’ont jamais été aussi près de pouvoir… commencer. Lourdeurs administratives obligent, les exportations de jambon de Bayonne de Delpeyrat, de jambon cuit de Cooperl et de saucissons de sacor sont autorisées pour les produits fabriqués depuis le 1er mars 2015. Autant dire que le jambon de Bayonne devra encore patienter quelques mois. UN PARCOURS ADMINISTRATIF SANS FIN… Disposer d’un agrément ne signifie en effet pas que les portes administratives de la Chine sont largement ouvertes aux importations françaises. La fromagerie Delin, spécialiste du brillat savarin, qui réalise déjà 40 % de ses ventes à l’export, notamment aux etats-Unis, et n’est donc pas novice en la matière, en sait quelque chose. « Nous sommes agréés mais nous avons aussi une liste d’une centaine de critères à respecter pour exporter nos produits en Chine. On nous demande de nombreuses analyses, dont certaines concernent la recherche de métaux lourds et la radioSuite p. 3 Sommaire L’éVénEMEnt 1 27 Légumes/résultats : l’activité de Bonduelle toujours en croissance au troisième trimestre 28 6 Export/témoignages : la contrefaçon, corollaire obligatoire de la vente en Chine 8 LEADErs 11 poLItIquE-proFEssIons 13 Accord commercial uE/Etats-unis : ttIp : le règlement des différends crée des remous dans l’uE 27 Financement/surgelés : Yooji cherche 2,5 millions d'euros pour poursuivre son développement reportage - sial shanghai 2015 : Comment les filières françaises se vendent en Chine Entretien avec Zhu Hong, directeur r&D de Junlebao : « La santé et les nutriments sont importants pour les consommateurs chinois » EntrEprIsEs Acquisition/Analyses : Eurofins s’implante au Canada et au Vietnam 29 Café/Développement : Méo-Fichaux se dote d’une nouvelle ligne « capsules » 30 Acquisition/Volaille - terrena – Doux : naissance d’un solide numéro deux de la volaille française 32 Escargots/Contentieux : le conflit entre Française de Gastronomie et Larzul s’envenime 33 13 production biologique/uE : les exigences de la Commission jugées trop élevées par les parties intéressées 15 produits laitiers/uE : premier anniversaire de l'observatoire du marché des produits laitiers de l'uE 17 Amende/réactions - Entente dans la volaille : les industriels réagissent, mais ne font pas appel 19 turquie : Lactalis poursuit ses emplettes 37 Côte d'Ivoire : Inauguration de la première usine du chocolatier Cémoi 37 restructuration/social - Logistique Intermarché : de 450 à 600 emplois supprimés 40 Allemagne : la holding allemande Haniel réduit de nouveau ses parts dans Metro 40 Espagne : Dia cartonne au premier trimestre et cède une partie de son capital 41 relations commerciales/Litige : système u conteste l’assignation de la DGCCrF 20 Distribution/rapprochement : Delhaize et Ahold : vers un géant mondial de la distribution ? 42 relations commerciales /Loi - Loi Macron : la CMp arrivera-t-elle à un consensus ? 21 proDuIts & MArCHés Excédent commercial : Le Foll encourage les filières à se structurer 22 Conjoncture : légère hausse des prix à la consommation en avril politique publique/IAA - Industrie du futur : rien ne change pour les IAA 22 Conjoncture : des prix alimentaires mondiaux sous pression 45 CHronIquE JurIDIquE nutrition : les feux tricolores à l’épreuve… 2 - AGRA ALIMENTATION - n°2335 - jeudi 21 mai 2015 25 44 AGEnDA 44 48 Index des entreprises citées p. 48 Reproduction interdite L’ÉVÉNEMENT > Sial Shangaï activité. Si on ajoute à cela les coûts de transport, économiquement, ça devient vite le casse-tête », témoigne Nathalie Barbier, responsable export chez Delin (Gilly-les-Chateaux, 21). « Il est vrai que les normes administratives chinoises ne sont pas toujours adaptées, par méconnaissance des produits français, et que les analyses nécessaires peuvent revenir très cher », reconnaît d’ailleurs Carole Ly, conseillère pour les affaires agricoles à l’ambassade de France en Chine. « Mais il faut tenir compte du contexte. La Chine, qui a vraiment encadré la sécurité alimentaire en 2009, révise actuellement ses normes sanitaires. A l'échelle de ce pays, cela représente un travail titanesque », tempère-t-elle. et si la viande correspond à une vraie demande des Chinois, les fromages, eux, sont consommés de façon marginale pour l'instant. … MAIS LA PROMESSE D’UN MARCHÉ COLOSSAL Les obstacles douaniers, administratifs, commerciaux et culturels n’effraient pourtant pas les candidats à l’eldorado chinois. La filière bovine, représentée par Interbev sur le sial shanghai 2015, est d’ailleurs dans les starting blocks après la levée de l’embargo lié à l’esB. Dans le jeu des allers-retours diplomatiques, le bœuf français est plutôt bien placé, en troisième position derrière les Pays Bas et, dans une moindre mesure, l’Irlande, qui sont plus avancés d’après Carole Ly. La durée du processus d’obtention de l’agrément se compte en années, d’autant que les ressources chinoises affectées au traitement de ces dossiers, très nombreux, sont pour l’heure limitées. et l’agrément devient d’autant plus important que les affaires via Hong Kong se compliquent. Une situation qui n’affecte pas la charcuterie. « Nous avons raté le coche de Hong Kong, reconnaît Robert Volut, président de la Fict. Mais si on additionne les importations de charcuterie en Chine et à Hong Kong, elles atteignent 100 000 tonnes. Il y a donc déjà un marché », observe-t-il à l’attention des détracteurs de la démarche de la charcuterie française. Car le battage médiatique autour du saucisson français en Chine en a fait sourire plus d’un. Mais Robert Volut ne se démonte pas. « Notre objectif, c’était de pouvoir faire goûter pour ensuite adapter les produits. Trois entreprises ont l’agrément. Sept dossiers sont en instance en Chine et six en France (étape pré- LES PAYS LES PLUS EN VUE AU SIAL SHANGHAI 2015 Pays invité du Sial Shanghai 2015, les Etats-Unis sont venus en force, avec une centaine d’entreprises, dont un bon nombre des secteurs de la viande et des fruits secs. Parmi les autres pays en vue, la Pologne (fruits, viande, produits laitiers), deuxième pays le plus présent, largement subventionné par l’Union européenne, la Turquie ou encore la Corée. « La France occupe le cinquième rang des pays pré- Reproduction interdite sents. C’est une place honorable qui signifie que la Chine fait partie des pays prioritaires pour la France », observe Nicolas Trentesaux, directeur de Sial Group. A ce commentaire, on pourrait opposer que la France, qui se plaît à vanter ses savoir-faire agricole et alimentaire, pourrait faire mieux. Mais c’est sans doute avant tout la visibilité du pavillon France qui pose question. Des couleurs de Sopexa (bleu ma- rine, blanc, avec une touche de rouge) dans les halls généralistes, la France s’habille de celles d’Inaporc (rose et gris) dans les pavillons viande. Et le slogan « Made in France, Made in Love », au lieu d’être déployé une fois, bien lisible, en tête des îlots du pavillon, figure en petit au dessus de chaque stand, ce qui le rend peu visible par rapport aux bannières des autres pays. n°2335 - jeudi 21 mai 2015 - AGRA ALIMENTATION - 3 L’ÉVÉNEMENT > Sial Shangaï cédente, ndlr) », explique-t-il. Il faut dire que le marché chinois a de quoi faire rêver. « Les Chinois consom– La viande. Il y a quatre ans, la demande est très dynamique, les ment 50 millions de tonnes de porc viande devenait un secteur à part échanges sont principalement par an dont 2 tonnes importées. Cela entière du Sial Shanghai. En 2015, intra-asiatiques. – Les produits laitiers. Mis en c’est de loin le secteur le plus peut paraître peu, mais c’est la proattractif pour les exposants, avec avant par des nombreux pays duction de la France ! », rappelle deux halls dédiés, soit une surface européens, ils constituent un Guillaume Roué, président d’Inaporc. doublée par rapport à 2014. secteur de plus en plus important – Les produits de la mer. Si la sur le Sial Shanghai. Même intérêt de la part de la filière bovine. « Les importations de viande bovine ont atteint 300 000 tonnes en 2013 mais elles ont doublé en 2014 », observe Ilona Blanquet, en charge du commerce extérieur chez Interbev. LES SECTEURS LES PLUS PORTEURS LES PRODUITS LAITIERS FRANÇAIS GRANDS ABSENTS ? Pour les produits laitiers, la situation est plus simple, au moins sur le papier. Depuis que l’agrément est obligatoire dans ce secteur, la plupart des entreprises qui exportaient de la poudre de lait infantile, secteur le plus strictement contrôlé, ont reçu leur agrément et un certain nombre d’autres entreprises travaillent actuellement afin de l’obtenir. Pour les autres produits laitiers, les démarches sont plus faciles, même si le diable se cache dans les détails, comme le prouve l’exemple de la Fromagerie Delin. Bien que les Chinois ne consomment traditionnellement pas de produits laitiers, le marché progresse vite, et de nombreux industriels français fondent de grands espoirs sur la Chine. Pourtant, sur le sial shanghai, on ne peut pas dire que les produits laitiers tricolores aient été très présents. L’interprofession laitière était représentée parmi les visiteurs seulement. et si certains stands arboraient fièrement la bannière « produits laitiers européens », aucun n’était français. La Pologne, massivement présente sur le salon, a ainsi choisi de communiquer sur cette promesse de qualité et de sécurité européenne pour séduire les consommateurs chinois. et Tetra Pak, qui emmène des clients laitiers sous cette même bannière de « produits laitiers européens » sur un stand commun cofinancé sur le sial shanghai depuis 2013, a sélectionné des laiteries allemande, lettone, hongroise ou encore espagnole, mais aucune française. « C’est vrai, nous n’avons pas de laiterie française sur le stand, mais Lactunion était présent à notre séminaire sur le marché chinois la veille du salon », nous a indiqué Ben Cutts, directeur du développement de la zone nord de l’europe de l’Ouest chez Tetra Pak. L’INTERPROFESSION LAITIÈRE SERA PRÉSENTE AU FMA À la décharge de Tetra Pak et de l’industrie laitière tricolore, il ne reste plus beaucoup d’industriels sur le marché en France, et certains sont devenus trop gros pour bénéficier de l’initiative de Tetra Pak. selon nos informations, cependant, des laitiers français ont été approchés mais ils ont décliné la proposition. et puis contrairement à l’industrie de la viande, qui n’est pas implantée en Chine, les entreprises laitières françaises sont déjà présentes sur le marché : Bongrain et Danone y ont une usine, Lactalis et Bel des filiales commerciales. Bongrain a même racheté 4 - AGRA ALIMENTATION - n°2335 - jeudi 21 mai 2015 Reproduction interdite L’ÉVÉNEMENT > Sial Shangaï sinodis, un important importateur de produits français, en 2011. La coopération a également noué des liens étroits avec l’empire du Milieu ces dernières années, avec le soutien d’investisseurs chinois dans plusieurs projets de construction de tours de séchage. et sodiaal, outre les ventes d’eurosérum, est présent en Chine à travers des points de vente Candia, qui doivent servir de vitrine à la marque pour son développement dans la région de Wenzhou. Ce choix de présence directe est loin d’être unique. La société suisse d’origine coopérative NordOstMilch (marque swissmooh) a ainsi, elle aussi, décidé d’ouvrir un magasin de détail, situé à Qingdao, une importante ville côtière. « Ouvrir un magasin et travailler en direct avec les distributeurs, c’est une stratégie de plus en plus courante », témoigne Micheal simonnet, responsable développement en Chine de NordOstMilch. LE FMA, SALON « POLITIQUE » DE L’ALIMENTATION EN CHINE Face à un tel engouement du secteur laitier, l’absence de la filière française au sial shanghai peut surprendre. Mais, d’une part, on l’a dit plus haut, de nombreuses entreprises sont déjà présentes sur le marché. D’autre part, elle ne signifie par pour autant que l’interprofession laitière néglige la Chine. elle sera ainsi présente, avec quelques entreprises, au salon FMA (Food, Meat and Aquatic Products) qui se tiendra du 10 au 12 juin, également à shanghai. Moins commercial que le sial, cet événement a une tonalité résolument institutionnelle. Inaporc et Interbev y seront d’ailleurs aussi présents, ainsi qu’Interfel. Ce dédoublement des événements peut surprendre. Mais « en Chine, le monde politique et le monde économique évoluent côte à côte. Ces deux mondes ne se mélangent pas. Il n’y a pas de visite ministérielle chinoise sur le Sial Shanghai, par exemple. Le travail dans ces deux domaines doit se faire en parallèle », témoigne Nicolas Trentesaux, directeur de sial Group. Parmi les absents de taille sur le sial shanghai, on peut citer Tönnies, le leader allemand de la viande, qui a lui aussi fait le choix de FMA plutôt que celui du sial. À noter, l’interprofession laitière mise aussi sur des événements plus spécifiques au secteur laitier? TENDANCES Frais, naturel, sans OGM, organique… Si les tendances mises en avant par les exposants au Sial Shanghai surprennent, c’est justement parce qu’elles sont les mêmes qu’à Paris. Mais derrière cet affichage, et malgré une demande croissante pour les produits bio en Chine, la question de l’accessibilité des produits reste centrale. « Les consommateurs chinois veulent de la qualité. Mais ils sont moins prêts que les Européens à y mettre le prix », estime Salah Saidi, directeur commer- Reproduction interdite cial du chocolatier Klaus. Thomas Tordoir, directeur général de l’entreprise familiale néerlandaise Crème de la Cream (produits à base de céréales et de lait), a beau réaliser une partie importante de ses ventes en bio et être persuadé qu’en raison de la pollution, l’avenir est à l’agriculture biologique hors sol en Chine, il n’a présenté que des produits conventionnels au Sial Shanghai. « Je n’expose aucun produit biologique sur le stand. Il y a un vrai problème de prix pour les vendre ici », explique-t-il. L’ÉPICERIE SUCRÉE A DU MAL À RELANCER LA DYNAMIQUE DE 2014 Autre grand absent français du salon, au niveau collectif du moins, l’épicerie sucrée française, pourtant moins sujette aux barrières sanitaires que la viande et les produits laitiers, et moins contrainte logistiquement que les produits frais. L’an passé pourtant, à l’occasion d’une opération avec Auchan et Carrefour, l’Alliance 7 avait largement communiqué sur les ambitions de ses adhérents en Chine. et ses pron°2335 - jeudi 21 mai 2015 - AGRA ALIMENTATION - 5 L’ÉVÉNEMENT > Sial Shangaï duits étaient à l’honneur des démonstrations culinaires du sial à shanghai, dans le cadre des manifestations organisées pour mettre en avant de la France, pays invité en 2014. Depuis, c’est le silence. « L’opération de l’an passé a bien fonctionné pour certaines entreprises mais pas pour toutes, reconnaît Catherine Petitjean, p.-d.g. de Mulot & Petitjean (pain d’épices, – 2 734 exposants de 82 pays (+ 14 % par rapport à 2014) Dijon) et responsable du groupe PMe à l’Alliance 7. Elle avait bénéficié – 550 000 visiteurs de plus d’un fort soutien politique et ne sera pas reconduite en l’état. Mais nous de 100 pays étaient espérons qu’elle aura des suites. » attendus, contre 49 265 en 2014 en attendant, le secteur de l’épicerie sucrée, comme ceux de la viande et – 115 000 m2 (+ 19 % du lait, croit au marché chinois. Les fabricants de truffes au chocolat espèpar rapport à 2014) – Deux halls dédiés à la rent revaloriser un marché qui souffre d’un problème d’image (en Chine viande, soit 25 000 m2 aussi, les graisses végétales ont mauvaise presse). Mulot & Petitjean compte – Pays invité : les Etatssur le VIe (volontariat international en entreprise) qu’elle partage avec Maître Unis ; province chinoise à l’honneur : Heilongjiang Prunille et la pâtisserie Michel Kremer pour séduire les consommateurs chinois, par exemple avec des produits plus petits et donc moins onéreux. À l’image des P’tits Amoureux, qui pensent au segment des cadeaux de mariage pour lancer leurs produits en Chine. « Nous ne voulons pas transiger sur la qualité car nos matières premières, beurre AOP Charentes Poitou par exemple, sont au cœur de nos produits. Mais nous devons trouver des solutions pour arriver à un prix acceptable pour les Chinois », explique Paul-Maurice Bourgeois, responsable export de la biscuiterie des Deux sèvres. Le produit, malgré son goût beurré (que les Chinois sont censés ne pas aimer), plaît. et le packaging, rose, agrémenté d’un cœur et d’une silhouette de couple, a déjà conquis les Chinois. Marine Digabel UN SALON EN PLEIN DÉVELOPPEMENT ENTRETIEN AVEC ZHU HONG, DIRECTEUR R&D DE JUNLEBAO > Avec ses yaourts fermentés à boire, à conserver au frais, Junlebao présentait sur le Sial Shanghai des innovations prometteuses, mais réservées aux Chinois les plus aisés Car ces produits sont beaucoup plus onéreux que les « yaourts thermisés » répandus dans le pays. Le rapport de prix, pour une unité (le grammage diffère), est d’au moins un à quatre. « La santé et les nutriments sont importants pour les consommateurs chinois » Pouvez-vous nous présenter Junlebao ? Junlebao compte dix usines et emploie 6 000 personnes. C’est un groupe privé, qui fait partie des dix premières laiteries chinoises (Junlebao est contrôlé par Mengniu depuis 2010, ndlr). Nous sommes le quatrième acteur du marché du yaourt et le deuxième de celui des boissons lactées, avec une part de marché de près de 6 - AGRA ALIMENTATION - n°2335 - jeudi 21 mai 2015 Reproduction interdite L’ÉVÉNEMENT > Sial Shangaï 11 %. et nous sommes un nouvel entrant sur le marché du lait infantile. Notre chiffre d’affaires a atteint environ 3,5 milliards de yuans en 2014 (500 millions d’euros) et il a progressé de 40 % en moyenne chaque année depuis cinq ans. et chaque année, plus de 100 000 personnes visitent nos installations. Quelles sont les innovations que vous présentez au Sial Shanghai ? Purjoy est un yaourt à boire, naturel, dans une bouteille au design simple et modern. Il s’agit d’un produit fermenté (yaourt au sens français du terme, par opposition aux produits thermisés, ndlr), qui convient donc aux consommateurs intolérants au lactose, nombreux en Chine. Avec 5 à 6 % de sucre selon les références, il est deux fois moins sucré que les produits standards du marché. Ce produit s’adresse à une population jeune, âgée de 20 à 35 ans. Nous avons aussi une boisson à base de yaourt, également fermenté, de jus de fruits et de petits morceaux de fruits. C’est plutôt un produit qui s’adresse aux femmes, avec une promesse santé. enfin nous avons également U-Change, une boisson qui contient des probiotiques et améliore notamment la santé intestinale. D’après vous, quelles sont les tendances porteuses sur le marché chinois ? La santé et les nutriments sont des éléments importants pour les consommateurs chinois, de même que la praticité. Mais le goût doit être au rendez-vous. Bien que des maladies chroniques, comme le diabète, se développent rapidement, le goût reste un critère essentiel, peut-être le plus important. Une tendance très porteuse en ce moment, c’est ce qui concerne l’origine des produits. Les Chinois aiment savoir d’où viennent leurs aliments : la mangue d’Inde, l’orange du Brésil, l’amande de Californie, la vanille française... Ils sont intéressés par l’origine, et aussi par les produits organiques. Les consommateurs chinois recherchent des produits de qualité, et surtout sûrs. Ils n’hésitent pas à se tourner vers des produits premium. Dans les produits laitiers, les yaourts fermentés se développent vite car ils contiennent peu de lactose. Propos recueillis par Marine Digabel Reproduction interdite n°2335 - jeudi 21 mai 2015 - AGRA ALIMENTATION - 7 L’ÉVÉNEMENT > Sial Shangaï EXPORT/TÉMOIGNAGES > Vendre en Chine, c’est s’exposer à la copie. Ce qui fait d’ailleurs peur à certains. Pourtant, sans ce marché, certaines entreprises françaises présentes sur le Sial Shanghai ne seraient peut-être pas aussi développées aujourd’hui. La contrefaçon, corollaire obligatoire de la vente en Chine H ABITUeLLeMeNT, les entreprises n’étalent pas leurs accidents de parcours devant les journalistes. Celles qui exportent en Chine, sans s’étendre sur les difficultés qu’elles peuvent y rencontrer, présentent toutes un parcours émaillé de contretemps. « Quand on travaille en Chine, on sait qu’on se fera copier », résume Bruno Delannoy, président du producteur de cognac Vinet-Delpech. Dans les années 80, face aux difficultés du marché du cognac en France, il prend sa valise pour sillonner les salons asiatiques. en 2014, avec ses 25 salariés, il a réalisé 10 millions d’euros de chiffre d’affaires, dont 80 % à l’export, en Chine pour les deux tiers. « Quand on n’a pas de marque forte, il faut écouter ce que veulent les clients et leur fournir un produit de qualité et reproductible », commente Bruno Delannoy, qui travaille à façon pour des distributeurs chinois. DES COPIES EN CHINE… MAIS AUSSI EN FRANCE « La plupart du temps, quand on réalise que l’on est copié, c’est que l’un de nos clients a “multiplié” les conteneurs. La seule solution dans ce cas, c’est d’arrêter de travailler avec lui. Se défendre est plus facile quand la copie vient de France ». Avec les copies, c’est la question de la qualité, et donc de l’image et de la valeur de la marque qui se pose. Le marché de la truffe de chocolat a ainsi beaucoup souffert. « Un gros producteur a commencé à baisser la qualité pour baisser les prix, et ainsi de suite. Ajoutez à cela tous les débats sur les acides gras trans, et le marché de la truffe souffre en Chine, alors que certains producteurs continuent de vendre des produits de qualité », regrette un industriel du secteur, qui souhaite garder l’anonymat. sans que l’on sache très bien si le producteur en question a délibérément joué avec le feu, ou s’il s’est fait « doubler » par son intermédiaire en Chine. Une chose est sûre, ces entreprises qui travaillent déjà largement en Chine y consacrent des moyens réels. « J’ai passé trois ans à faire des salons, comme exposant ou visiteur, avant de décrocher mon premier marché en Chine. Et j’ai vite compris que l’anglais n’était pas suffisant, se rappelle Bruno Delannoy. Aujourd’hui, je passe la moitié de l’année à l’étranger. » LE RELAIS SUR PLACE, VITE INDISPENSABLE Dans le secteur des truffes, des entreprises comme Cémoi (qui vend des truffes en Chine, notamment sous la marque Jacquot) ou Chocmod (spécialiste de la truffe) ont un représentant en Chine. Quant à la société Alaüs Mathez, autre spé8 - AGRA ALIMENTATION - n°2335 - jeudi 21 mai 2015 Reproduction interdite L’ÉVÉNEMENT > Sial Shangaï cialiste de la truffe, elle travaille à 80 % à l’export, essentiellement en Asie, un ciblage gage d’efficacité commerciale. « Au dernier moment, certaines entreprises n’ont pas voulu venir, ou n’ont pas voulu envoyer leurs produits, de peur d’être copiées », se désole Nathalie Courrèges, directrice générale de l’Aria Poitou-Charentes, l’une des deux régions, avec la Bourgogne, a avoir envoyé des délégations d’entreprises sur le sial Chine. Le risque de copie est réel, c’est vrai. Mais sans la Chine, combien de personnes emploierait aujourd’hui Bruno Delannoy ? MD Reproduction interdite n°2335 - jeudi 21 mai 2015 - AGRA ALIMENTATION - 9 présentent CAP AGRO ASEAN LES 1RES RENCONTRES INTERNATIONALES DE L’AGRICULTURE ET L’AGROALIMENTAIRE Les exportations agroalimentaires françaises vers les 10 pays de l’ASEAN ont progressé de 55% en 4 ans et de plus de 7% entre 2013 et 2014. (Source : Etude Business France 2014) Informez-vous sur les atouts et opportunités de cette région pour votre activité autour d’intervenants de haut niveau Vendredi 4 décembre 2015 de 8h30 à 17h Siège de Business France - 75014 PARIS MATINÉE Allocution d’ouverture par l’invité d’honneur M. Philippe Varin, représentant spécial du ministre des Affaires étrangères et du développement international pour l’ASEAN Conférence « Présentation et atouts de la zone ASEAN pour l’agriculture et l’agroalimentaire français » Tables-rondes Produits transformés : au-delà de Singapour, quels marchés ? Vins & Spiritueux : Singapour, vitrine et hub de l’ASEAN Agroéquipement : comment profiter d’une agriculture émergente ? Exporter sous contraintes sanitaires et religieuses APRÈS-MIDI Rendez-vous avec les bureaux Business France, les partenaires et des acheteurs étrangers (sur sélection de l’acheteur et dans la limite des places disponibles) Ateliers thématiques INFORMATIONS ET INSCRIPTIONS ubifrance-events.com/cap-agro-asean/ #CapAgroAsean AGRA1504-02 PARTENAIRE EN VUE > Les nominations Michel Etcheberrigaray président de l’AIAL (Lorraine) Michel Etcheberrigaray, directeur industriel de l’usine Saint Hubert à Ludres (54) a été élu président de l’AIAL (Association des industries agroalimentaires de Lorraine) le 6 mai. Il remplace Raymond Frénot, décédé brutalement fin avril, qui présidait l’association depuis 2004. L’agroalimentaire lorrain, qui emploie 11 500 personnes, est le troisième secteur dans la région derrière la métallurgie et l’automobile, précise le communiqué. Steven Libermann p.-d.g. Europe du Sud de Findus Findus Group a annoncé le 7 mai la nomination de Steven Libermann en tant que p.-d.g. Findus Europe du Sud. « Steven réintègre ce jour la structure Findus Europe du Sud dont il a contribué au développement en tant que directeur marketing & développement, directeur commercial en France, puis directeur général de Findus Espagne », a expliqué James Hill, directeur général du groupe dans un communiqué. Pour rappel, Steven Libermann avait quitté Findus en 2012 pour Senoble, d’où il est parti dès 2013. Il reprend donc le poste de Matthieu Lambeaux alors que le sort de l’usine de Boulogne, que ce dernier défendait farouchement, est très incertain. Des négociations seraient en cours, en vue d’une vente du site, selon LSA. Jean-Pierre Petit, promu directeur opérationnel du segment des « marchés internationaux leaders » de McDonald’s Suite à la réorganisation mondiale présentée par McDonald’s début mai, Jean-Pierre Petit, p.-d.g. de McDonald’s France depuis 2004, devient directeur opérationnel du segment des « marchés internationaux leaders » (Royaume-Uni, Australie, Canada, Allemagne et France). « Sous la direction de Doug Goare, président du segment des “marchés internationaux leaders”, Jean-Pierre Petit aura la responsabilité de développer les meilleures initiatives menées dans les cinq marchés leaders que sont l’Allemagne, l’Australie, le Canada, le Royaume-Uni et la France », précise un communiqué. Avec plus de 6 700 restaurants, le segment des « marchés internationaux leaders » représente 40 % du résultat opérationnel de McDonald’s dans le monde, indique le groupe. Jean-Pierre Petit prendra ses nouvelles fonctions le 1er juillet 2015. L’évolution du management de McDonald’s France sera communiquée dans les prochaines semaines. Co-fondateur de l’agence de communication BDDP, Jean-Pierre Petit a rejoint McDonald’s en 1995 et est devenu p.-d.g. de McDonald’s France et vice-président exécutif de McDonald’s Europe en 2004. Emmanuel Manichon va quitter d’Eckes-Granini Emmanuel Manichon, directeur général de la filiale française d’Eckes Granini depuis 2011, va quitter son poste au cours de l’été 2015, annonçait LSA le 11 mai. Pour rappel, Emmanuel Manichon a effectué l’essentiel de sa carrière chez Nestlé Waters. Jean-Marc Huët Unilever : départ du directeur financier Le Français Jean-Marc Huët (46 ans), directeur financier du géant néerlandais de l'agroalimentaire et des cosmétiques Unilever, quittera son poste Reproduction interdite n°2335 - jeudi 21 mai 2015 - AGRA ALIMENTATION - 11 EN VUE > Les nominations ainsi que le groupe au 1er octobre, a annoncé Unilever. Il sera remplacé par Graeme Petkethly (48 ans) actuellement vice-président exécutif du groupe en Grande-Bretagne et en Irlande. BULLETIN D’ABONNEMENT OFFRE SOLO 100% DIGITALE OFFRE DUO INTEGRALE FRANCE 1 393,97 €TTC 1 274,05 €TTC 1 903,59 €TTC Dom Tom 1 423,69 € 1 260,95 € 1 928,07 € Autres Pays 1 408,90 €TTC TTC 1 247,85 €TTC MES COORDONNÉES Nom Prénom Société Adresse Code postal TTC TTC 1 908,04 €TTC OUI, je m’abonne pour 1 AN et je choisis une offre ci-contre. RÉGLEMENT Chèque à l’ordre de AGRA Virement (voir ci-dessous) Domiciliation bancaire CCM-CADP-CAEN BIC CMCIFR2A IBAN FR76 1027 8021 0100 0204 1580 318 Je souhaite recevoir une facture. Ville www.agraalimentation.fr alimentation Date et signature obligatoires : Pays L’Agence de l’économie alimentaire et de la distribution Tél. Port E-mail (obligatoire pour la version numérique) TTIP : une étude pointe les effets néfastes de la libéralisation des échanges p. 8 45 n°/an Interview : Jean JeanPhilippe Girard, président de l’Ania l’Ania, fait le po point nt les sujets de rentrée p. 16 Un fonds d’investissement pour l’innovation p. 20 Biscuiterie Jeannette se lance dans le financement participatif p. 24 SIRET MerAlliance racheté par le thaïlandais TUF p. 30 Code APE N° TVA intra Nutrisens se renforce dans la nutrition santé p. 32 49e année - Semaine du jeudi 11 septembre 2014 - n°2301 Filière porcine Interview Interv r iew de Michel Rieu, directeur du pôle rv économ de l’institut du porc, l’IFIP économie « On pourrait p espérer une réflex collective associant la ré réflexion pro profession, rofes la Région et l’Etat » Comment la production porcine est-elle arrivée à la situation d’aujourd’hui, avec une baisse structurelle des volumes produits et du niveau d’abattage en France ? Aab`aV[aZ]b\N_b[XZ[b`^RUYaRa\[bU_`bT[Tba\bRa`Z]abWa bWTOaYXUUa]bZ\ab`[]_K [TJ^ab\XZOaYYaPba\bYN_I`a\VabWabV]X^``_\VaMb/aUZ^`bL Z^\&ab_\`PbY_bU]XWZVK [^X\bWabUX]V`bO^Q`ba\b6]_\Vab\abVa``abWab]aVZYa]Mb?YYaba` [bU_``TabWab@ bR^YY^X\` Wab[4[a`ba\b:===bDb@P@bR^YY^X\`ba\b@H:'ba\bRT[]XU XYaPb_OaVbZ\abWT[T]^XK ]_[^X\bWa`bOXYZRa`bUYZ`bR_]LZTab_U]C`bYabR^Y^aZbWa `b_\\Ta`b@HHHMb>YbT[_^[ W^QQ^V^YabWabVX\[^\Za]bDbRXWa]\^`a]bYNTYaO_JabW_\`bVa bVX\[aG[aMbbU_][^]bWa` _\\Ta`b:= HPbY_b6]_\Vab_b_UUY^LZTbZ\ab`[]_[TJ^abVY_^]abUXZ]bWaO a\^]b_Z[XK `ZQQ^`_\[aMbANTYaO_Jab_bIT\TQ^V^TbWNZ\bUY_\bWab]aY_\V aba[bWabRXWa]\^`_[^X\ `Z]bY_bI_`abWNZ\bRXWCYabQ_R^Y^_Yba[b_Z[X\XRabWab[<Ua b\_^``aZ]Ka\J]_^``aZ]M ?\b`NX]J_\^`_\[ba[ba\b`ab`[]ZV[Z]_\[PbY_bQ^Y^C]ab_b`ZbU ]XWZ^]abYa`bO^_\Wa`bWa LZ_Y^[Tb_ZbRa^YYaZ]bU]^GbWaR_\WTa`bU_]bYabR_]VETMbA _b]ZU[Z]aba`[b`Z]Oa\Za YX]`bWabYN_UUY^V_[^X\bWabY_bV^]VZY_^]ab)X<\a[bAab5a\`a Vb;:=="8PbLZ^b_b`[XUUT [XZ[abV]X^``_\VabW_\`bYa`b&X\a`bDbQX][abWa\`^[TbWNTYaO _JaPbWT`^J\T`bVXRRa &X\a`bWNaGVTWa\[`b`[]ZV[Z]aY`b;?F8MbXZ[abTOXYZ[^X\ b;_J]_\W^``aRa\[Pb]a`K []ZV[Z]_[^X\8b_bT[Tb^\[a]W^[aM La réglementation en matière d’environnement n’était pas la même partout en Europe ? AGRA1412-05C - Offre valable jusqu’au 15/10/2015. OFFRE SOLO PAPIER ?YYabYNT[_^[bUXZ]bY_bW^]aV[^Oab\^[]_[abWab:==:ba[b`a`bXI -aV[^Q`bWab]aVX\LZ4[a WabLZ_Y^[TbWabYNa_ZPbR_^`bU_`b`Z]bYa`bRXW_Y^[T`bUXZ]b <bU_]Oa\^]PbLZ^bT[_^a\[ \_[^X\_Ya`Mb?\b6]_\VaPbVY_^]aRa\[Pb\XZ`b_OX\`bQ^GTb Wa`b`aZ^Y`bLZ^bWTVYa\K VE_^a\[bY_b]TJYaRa\[_[^X\b`Z]bYa` ^\`[_YY_[^X\`bVY_``Ta`bUXZ]bYNa\O^]X\\aK Ra\[bb;T[ZWabWN^RU_V[Pba\LZ4[abUZIY^L^ab_O_\[b_]]4[ TbU]TQaV[X]_Yb2/A.8 UXZ]bWa`b[_^YYa`bWNTYaO_JabV^\LbQX^`b^\QT]^aZ]bDb\X`b OX^`^\`MbAa`bUT]^XWa` Suite p. 3 A retourner à : AGRA Service abonnements - 2 avenue du Pays de Caen, Colombelles - 14902 CAEN CEDEX 9 Tél. 02 31 35 77 02 - Fax : 02 31 35 77 18 - [email protected] TVA à 2,1% pour la France métropolitaine et 1,05% pour les DOM TOM. Version numérique monoposte non transférable. *VUMVYTtTLU[nSHSVP0UMVYTH[PX\LL[3PILY[tZKL]V\ZKPZWVZLaK»\UKYVP[K»HJJuZL[KLYLJ[PÄJH[PVUH\_PUMVYTH[PVUZ]V\ZJVUJLYUHU[H\WYuZKLUV[YLZLY]PJLHIVUULTLU[Z 12 - AGRA ALIMENTATION - n°2335 - jeudi 21 mai 2015 Reproduction interdite POLITIQUE - PROFESSIONS Europe ACCORD COMMERCIAL UE/ETATS-UNIS > Le très controversé mécanisme de règlement des différends entre investisseurs et Etats, prévu dans l'accord commercial UE/Etats-Unis, continue de susciter des craintes au niveau des partis politiques européens et de la société civile, en dépit des dernières tentatives de Cecilia Malmström, la commissaire européenne au commerce. Soucieuse d'apaiser les critiques de plus en plus massives contre l'arbitrage privé entre Etats et investisseurs, cette dernière a fait des propositions visant à améliorer les dispositions actuelles au règlement des litiges sans vraiment convaincre grand-monde. TTIP : le règlement des différends crée des remous dans l’UE L es négociations Ue/etats-Unis pour un partenariat transatlantique de commerce et d'investissement (TTIP), lancées depuis juillet 2013, ont trébuché sur un certain nombre de chapitres, mais les divergences liées au mécanisme de règlement des différends entre etats et investisseurs ont été jusqu'à présent les plus difficiles à régler. Comme on le sait, le système actuel de règlement des différends autorise les investisseurs à poursuivre les gouvernements devant des tribunaux d'arbitrage internationaux et non devant des cours de justice nationales. Le 7 mai dernier, le Conseil des ministres du commerce de l'Ue a fait le point sur les négociations en cours sur le TTIP et a concentré ses débats sur une proposition de la commissaire européenne au commerce, Cecilia Malmström, visant à réformer les dispositions actuelles relatives au règlement des différends entre investisseurs et États (RDIe ou IsDs en anglais). Dans les grandes lignes, celle-ci consiste à passer, à long terme, de l'actuel système d'arbitrage privé à un tribunal international pour l'investissement, moyennant des étapes intermédiaires. s'il est vrai que la proposition de la Commission prévoit à long terme la création d'une cour pour les investissements internationaux composée de juges titulaires, il n'en reste pas moins qu'elle souhaite, dans un premier temps, se contenter d'ajouter des dispositions sur le RDIe au Partenariat transatlantique de commerce et d'investissement et à d'autres accords. et, justement, les États-Unis insistent lourdement sur le fait que le RDIe doit être intégré au futur accord de libre-échange. La plupart des ministres du commerce de l'Ue ont accueilli favorablement les idées de la commissaire suédoise et, d'une manière plus générale, ont confirmé qu'ils étaient favorables à un accord « global et équilibré » avec les etats-Unis. Ils ont encouragé la Commission européenne « à poursuivre ses efforts en vue d'engranger des progrès significatifs dans les différents volets de l'accord d'ici à l'été 2015, ce qui permettrait aux négociateurs de préparer le terrain en vue de résoudre des questions plus délicates après l'été ». RÉACTIONS PLUS TRANCHÉES DES EURODÉPUTÉS La nouvelle proposition de la Commission européenne sur le règlement des différends commerciaux a reçu, en revanche, un accueil plus divers de la part des eurodéputés Reproduction interdite n°2335 - jeudi 21 mai 2015 - AGRA ALIMENTATION - 13 POLITIQUE - PROFESSIONS Europe membres de la commission du commerce. en leur présentant sa proposition, la commissaire a déclaré : « J'ai pour projet de conduire une réforme profonde du système actuel et de créer un système pour la protection des investissements et l'arbitrage qui soit durable. Il ne s'agit pas de modifications superficielles mais bien d'un des remaniements les plus significatifs de ces dernières décennies de l'arbitrage relatifs aux investissements. Ces changements sont le fruit d'un scepticisme répandu et justifié face à ce qui s'est passé jusqu'à présent. » si le groupe du Parti Populaire européen (PPe) estime que les propositions de Cecilia Malmström vont dans le bon sens et sont un point de départ pour les prochaines négociations avec les Américains, les sociauxDémocrates européens (s&D) jugent les propositions insuffisantes et demandent un engagement plus ferme en faveur d’une cour d’arbitrage permanente. Quant aux députés Verts et ceux de la Gauche Unitaire européenne (GUe), ils considèrent que les propositions de la commissaire Malmström ne sont que de « l'enfumage » et ne constituent qu'une « tentative infructueuse pour apaiser les critiques massives de la société civile concernant le système de règlement privé des différends etats/investisseur-État ». Pour la GUe, il ne suffit pas de tenter de réformer le RDIe sur des aspects choisis car il « est un instrument de la politique commerciale appartenant au passé et certains pays ont eu de mauvaises expériences avec celui-ci. Raisons pour lesquelles, par exemple, l'Australie et l'Afrique du sud ont décidé de ne pas conclure de tels accords à l'avenir ». Pour Yannick Jadot, vice-président de la commission du commerce international et porte-parole du groupe Verts sur le TTIP, « confrontée à une opposition de plus en plus forte d'acteurs économiques, sociaux, politiques et institutionnels contre le mécanisme de règlement des différends entre investisseurs et États, la Commission européenne tente d'enfumer le débat en ouvrant des pistes de réformes peu abouties et qui ne répondent pas à la perversité intrinsèque de ce mécanisme ». selon lui, « après presque deux ans de négociation et de contestation de l'ISDS, la Commission E A QUAND LE 10 ROUND DE NÉGOCIATION ? ne fournit toujours aucune démonstraDepuis juin 2013, pas moins de neuf nement de l'UE ont demandé que tion de la nécessité de privatiser la jusséries de négociations ont déjà eu tout soit mis en œuvre pour tice au profit des firmes, alors que les lieu entre l'UE et les Etats-Unis. La « conclure ces négociations sur un dernière s'est tenue à New York du accord ambitieux, global et avantadémocraties que sont l'Union euro20 au 24 avril 2015. Dix textes de geux pour les deux parties d'ici la fin péenne et les États-Unis ont développé négociation consolidés ont été dépo- de l'année ». Ils ont ajouté que « les des systèmes juridiques robustes et indésés, combinant dans un document États membres et la Commission unique les propositions des deux par- devraient intensifier leurs efforts pendants ». Mieux, souligne-t-il, ties. La Commission européenne pour faire connaître les avantages « aucune étude de l'OCDE ou de la s'efforce de réaliser un maximum que présente l'accord et accroître le Banque mondiale n'établit de corrélade progrès avant la pause estivale dialogue avec la société civile ». Une de 2015. D'ici là, le Parlement euro- fois que les négociations seront tion positive entre la présence d'un ISDS péen devrait voter une résolution sur conclues, le TTIP sera le plus vaste et les flux d'investissements. Un raple TTIP en juin. À Washington, le accord commercial bilatéral jamais port de la Commission publié en mars calendrier politique est également négocié. Selon la Commission, il lié aux négociations sur un Parte- pourrait faire croître la production confirme même que l'absence d'ISDS nariat transpacifique et à un projet économique annuelle de l'UE de près dans l'accord de libre-échange avec la de loi relatif à l'octroi de l'autorité de 0,5 %. Ensemble, l'UE et les ÉtatsCorée du Sud n'est absolument pas un de négociation rapide au Président Unis représentent environ la moitié Obama (« Fast-Track »). En mars du PIB mondial et près d'un tiers des obstacle au développement des inves2015, les chefs d’État et de gouver- flux commerciaux de la planète. tissements ». Yannick Jadot se dit 14 - AGRA ALIMENTATION - n°2335 - jeudi 21 mai 2015 Reproduction interdite POLITIQUE - PROFESSIONS Europe convaincu que les propositions de Cecilia Malmström « sont avant tout une tentative de faire bouger les Sociaux-démocrates en les amadouant avec la perspective lointaine d'une Cour permanente ou d'un tribunal international. Chacun sait qu'une Cour permanente publique ne verra le jour qu'en l'absence d'ISDS dans le TTIP ou CETA (accord avec le Canada), en continuant à se reposer à court terme sur les juridictions nationales ». Alors que le Parlement européen négocie en ce moment une résolution sur l'accord de libre-échange Ue/États-Unis, « les parlementaires ne doivent pas se laisser abuser par des réformes cosmétiques qui ne changent pas la nature perverse de l'ISDS : un système privé, parallèle, supérieur aux juridictions nationales, qui menace notre capacité démocratique à définir nos règles », conclut l'eurodéputé français. Aziz Ben Marzouq PRODUCTION BIOLOGIQUE/UE > Le projet de révision du règlement sur la production biologique et l'étiquetage des produits biologiques a fait l'objet d'un débat des ministres de l'Agriculture de l'UE le 11 mai dernier. S'ils ont avancé sur un certain nombre d'articles, il n'en a pas été de même pour des questions beaucoup plus sensibles comme les contrôles officiels, la présence de substances non autorisées dans les produits biologiques ou encore les produits bio importés. Les exigences de la Commission jugées trop élevées par les parties intéressées L e projet de révision du règlement sur la production biologique et l'étiquetage des produits biologiques (présenté par la Commission européenne en mars 2014, devant entrer en vigueur en 2017), prévoit notamment des règles plus rigides en matière de production et d'importation de produits biologiques. Ce qui a fait dire à certains qu'il sera désormais plus difficile pour des agriculteurs conventionnels de se tourner vers l'agriculture biologique. Pire : de nombreux producteurs biologiques risqueraient de revenir à l'agriculture classique. Le projet de révision de Bruxelles propose par exemple de lever certaines réglementations particulières et certaines exceptions, d'interdire de cultiver simultanément des produits bio et des produits conventionnels ou encore de contrôler plus sévèrement les produits biologiques importés. Officiellement, de telles mesures ont pour but affiché de restaurer la confiance des consommateurs désabusés par les scandales de fraudes et le foisonnement de « marques bio ». Le dernier débat des ministres de l'Agriculture de l'Ue le 11 mai dernier n'a pas permis d'arriver à un accord sur un texte de compromis présenté par la présidence en exercice lettonne de l'Ue. Celle-ci a pourtant pris le soin de prendre en compte dans la mesure du possible l'ensemble des observations formulées par les etats membres intéressés et s'est efforcée d'incorporer les suggestions qui auraient pu convenir à une Reproduction interdite n°2335 - jeudi 21 mai 2015 - AGRA ALIMENTATION - 15 POLITIQUE - PROFESSIONS Europe majorité d'entre eux sur les questions les plus sensibles comme par exemple les contrôles ou la présence de substances non autorisées dans les produits biologiques. Peine perdue, aucun réel progrès n'a été enregistré sur ces deux chapitres. « Malgré la volonté affichée par les États membres d'aboutir à un accord, certaines questions très sensibles nécessitent à l'évidence d'être approfondies. Nous étudierons la possibilité de parvenir à un accord sur une orientation générale relative à l'agriculture biologique lors de la prochaine session du Conseil en juin », a indiqué Janis Duklavs, ministre letton de l'agriculture. LA FRANCE POUR UN ÉQUILIBRE ENTRE CONFIANCE DES CONSOMMATEURS ET DÉVELOPPEMENT DU BIO La France, en ce qui la concerne, a indiqué qu'il est nécessaire de parvenir à un accord qui respecte l'équilibre entre la nécessaire confiance du consommateur qui repose sur des règles strictes et des contrôles renforcés, et le développement de la production biologique, qui exige un allègement des contraintes pesant sur les producteurs. Or, selon elle, cet équilibre n'est pas respecté dans le projet de règlement de la Commission européenne qui, dans sa volonté d'uniformiser les règles applicables, aggrave les contraintes sur les exploitants, au risque de déprimer la production européenne de produits bio. À l'inverse, en allégeant d'autres contraintes, en particulier les contrôles, elle est susceptible de nuire à la confiance du consommateur. Même le rapporteur du Parlement européen sur ce projet de révision du règlement sur la production biologique, le Vert allemand Martin Häusling, estime que la proposition de la Commission fera de l'agriculture biologique « un projet élitiste ». Pour lui, la question est de savoir si le secteur biologique dispose des moyens de sortir de cette niche. en ce qui concerne les importations, il considère que les produits biologiques sont importés de pays tiers souvent lointains, ce qui rend la vérification de leur appellation « biologique » beaucoup plus difficile. A ses yeux, qu'il s'agisse de produits bio européens ou de produits bio importés, tous doivent subir un contrôle précis. CONSEIL ET PARLEMENT ONT JUSQU'À JUIN 2015 POUR SE PRONONCER Le projet de révision du règlement sur la production bio et l'étiquetage des produits bio doit abroger le règlement actuellement en vigueur (n° 834/2007) à compter du 1er juillet 2017. et la Commission européenne a déjà annoncé qu'elle retirerait sa proposition dans le cas où celle-ci n'est pas adoptée par le Conseil et par le Parlement européen avant la fin du premier semestre 2015, soit fin juin prochain. Un accord au niveau du Conseil des ministres et au niveau du Parlement européen sur ce dossier devrait permettre de lancer les négociations entre le Parlement européen et le Conseil en vue de parvenir à un accord politique entre les institutions de l'Ue. Au Parlement européen, le vote sur le rapport de Martin Häusling ne devrait intervenir qu'à la mi-juillet 2015 au sein de la commission de l'agriculture. et le vote ultérieur en plénière, pas avant septembre ou octobre 2015, ce qui ne ferait débuter les « débats en trilogues » (Commission/Conseil/Parlement européens) que sous la prochaine présidence luxembourgeoise dans le second semestre 2015. Résultat : plusieurs etats membres, dont la France, ont déjà invité la Commission à interpréter de manière souple le délai qu'elle a fixé au Conseil des ministres et au Parlement pour adopter sa proposition de règle16 - AGRA ALIMENTATION - n°2335 - jeudi 21 mai 2015 Reproduction interdite POLITIQUE - PROFESSIONS Europe ment sur la production biologique et l'étiquetage des produits bio. Les ministres de l'Agriculture de l'Ue vont donc tenter une nouvelle fois de se mettre d'accord sur un texte de compromis lors de leur prochain rendez-vous du 16 juin à Luxembourg. Aziz Ben Marzouq PRODUITS LAITIERS/UE > Les membres de l’Observatoire du marché des produits laitiers de l'UE se sont réunis le 29 avril en présence du commissaire européen à l'agriculture, Phil Hogan, afin d’assurer un suivi de la situation du marché des produits laitiers, après l'abolition des quotas laitiers fin avril 2015. Premier anniversaire de l'Observatoire du marché des produits laitiers de l'UE L 5e réunion de l'Observatoire du marché des produits laitiers de l'Ue (MMO en anglais) a eu lieu le 29 avril 2015, avec la participation exceptionnelle du commissaire européen à l'agriculture, Phil Hogan. elle comptait également les experts des organisations membres représentant les différentes étapes de la chaîne d'approvisionnement du lait : CeJA (jeunes agriculteurs de l'Ue), Copa-Cogeca (producteurs et coopératives agricoles), eCVC (Via Campesina), eMB (european Milk Board), european Dairy Association (industrie laitière), eucolait (commerce de produits laitiers) et eurocommerce (commerce de détail). Cette réunion a marqué le premier anniversaire du MMO et a permis aux participants de passer en revue le travail accompli en un an. Le commissaire européen a présenté un tableau de bord reprenant les dernières données relatives à la situation du marché des produits laitiers en europe et dans le monde. La réunion a été convoquée en plus des quatre réunions annuelles habituelles afin d'assurer un suivi plus pointu de la situation du marché des produits laitiers après l'abolition des quotas laitiers fin avril 2015. Les informations factuelles préparées par les participants et échangées au cours de la réunion marquant le premier anniversaire du Milk Market Observatory ont permis de cerner de plus près la situation du marché laitier actuel en europe et dans le monde. C'est ainsi que les participants ont pu noter qu'après le rebond inattendu des prix des produits laitiers à partir du premier trimestre de 2015 (janvier à mars), une pression à la baisse a été à nouveau perceptible depuis mars (par exemple lait écrémé en poudre : - 9 %, beurre et fromage cheddar : - 3%). La production de lait, quant à elle, a baissé de 1% dans les deux premiers mois de l'année 2015 du fait de la réduction des volumes dans 19 etats membres. Cependant des informations préliminaires sur la production correspondant au mois de mars montrent des tendances divergentes. Les acheteurs ont adopté une attitude d'attente dans l'espoir que l'expiration des quotas laitiers fin avril 2015 s'accompagne d'une augmentation de production, poussant ainsi les prix Reproduction interdite A n°2335 - jeudi 21 mai 2015 - AGRA ALIMENTATION - 17 POLITIQUE - PROFESSIONS UN OBSERVATOIRE EUROPÉEN POUR SUIVRE L'ÉVOLUTION DES MARCHÉS La suppression du régime des quotas laitiers fin avril 2015, convenue en 2008 dans le cadre du « bilan de santé de la PAC », devait se traduire par l'émergence d'un nouvel environnement pour les opérateurs économiques, habitués depuis 1984 à fonctionner sur la base d'un régime de quotas. Afin de préparer le secteur, une série de nouveaux instruments ont été élaborés dans le cadre du « paquet lait » de 2012, notamment en matière de coopération entre producteurs de lait et de produits laitiers. Par ailleurs, la Commission européenne a mis sur pied un Observatoire du marché du lait et des produits laitiers dont la mission est de renforcer la capacité de l'UE à suivre l'évolution du marché et d'aider le secteur à s'adapter à son nouvel environnement. L'Observatoire vise à fournir des données sur le marché d'une grande précision, de manière à ce que les acteurs de la chaîne d'approvisionnement en lait puissent prendre des décisions commerciales et la Commission, des décisions politiques, en se basant sur de bonnes informations. Il est également chargé de suivre et d'analyser les tendances actuelles et passées sur les marchés UE et mondiaux du lait et des produits laitiers, ainsi que la production, les coûts de production et les perspectives commerciales. Un « comité économique », constitué de représentants des parties prenantes du marché du lait et des produits laitiers, est chargé d'examiner les données et de les enrichir par des éléments et des commentaires qui ne sont pas directement déductibles des statistiques. Europe vers le bas. selon les calculs des experts du MMO, la situation devrait être plus claire une fois que le pic de production laitière aura été dépassé. La moyenne des prix du lait à la ferme s'est stabilisée autour de 32 centimes/kg sur la période janvier-mars, avec toutefois une précision selon laquelle la gamme entre prix maximum et minimum peut être importante au sein d'un etat membre. DIMINUTION DES STOCKS L'évaluation faite par les experts du MMO du niveau des stocks de l'Ue basée sur une approche résiduelle (production + importations - consommation et exportations) montre une diminution des stocks de beurre, de lait écrémé en poudre et le fromage dans les derniers mois, mais le niveau atteint implique des conclusions différentes selon les produits : tandis que les stocks de lait écrémé en poudre ont été qualifiés « d'excessifs » pour le moment, les stocks de beurre ont été considérés comme seulement « légèrement au-dessus des besoins » et les stocks de fromage de « normaux ». Au niveau de la production des fromages, les experts ont relevé la « très bonne performance » des opérateurs qui ont habilement procédé à un ajustement rapide suite à l'embargo russe sur les importations européennes de fromages. PRÉVISIONS MODESTES POUR LA PRODUCTION LAITIÈRE MONDIALE Au niveau mondial, la production de lait a diminué de 0,4% (près de – 300 000 tonnes) au 1er trimestre 2015. Les augmentations de la production en Australie et aux etatsUnis ont été plus que compensées par des baisses en Argentine, en Nouvelle-Zélande et dans l'Union européenne. Les prévisions sont relativement modestes : hausse de 1,5% pour l'Ue, de 1,9% pour les etats-Unis (les deux pour l'année civile 2015), + 2% pour l'Australie et - 2% pour la Nouvelle Zélande (les deux pour leur saison respective 2014-2015). Les exportations de lait écrémé en poudre mondiaux ont été particulièrement fortes sur la période décembre 2014-février 2015, tandis que les exportations WMP (Whole Milk Powder) souffrent de la baisse de la demande des Chinois. Les exportations de fromage accusent de leur côté la réduction de la demande russe, qui n'a pas été entièrement compensée par l'augmentation des exportations vers les etats-Unis, le Japon, la Corée du sud et le Mexique. Au niveau mondial, les stocks sont rapportés comme étant « légèrement plus élevés » qu'il y a un an aux etats-Unis et en Océanie, mais qualifiés de « faibles » en Amérique latine. selon les experts du MMO, les incertitudes pour les mois à venir restent liées à la force de la production laitière de l'Ue dans la période post-quota, au comportement d'achat de la Chine et de la Russie et au développement possible de leur production intérieure. Aziz Ben Marzouq 18 - AGRA ALIMENTATION - n°2335 - jeudi 21 mai 2015 Reproduction interdite POLITIQUE - PROFESSIONS France ENTENTE/VOLAILLE > Suite à la condamnation de 21 entreprises et deux fédérations du secteur de la volaille à une amende de 15,2 millions d’euros, les réactions ne se sont pas faites attendre. Mais personne n’a annoncé vouloir faire appel. Ce qui semble logique, compte tenu de la faiblesse de l’amende par rapport à celle dont viennent d’écoper les industriels du yaourt. Entente dans la volaille : les industriels réagissent, mais ne font pas appel P LUsIeURs parties prenantes du secteur de la volaille ont fait part de leur mécon- tentement suite à l’amende annoncée par l’Autorité de la concurrence le 6 mai. Pour autant, personne n’a annoncé faire appel immédiatement, comme c’est souvent le cas dans ce genre d’affaires. Rappelons que le montant de l’amende (15,2 millions d’euros au total) a été revu à la baisse pour tenir compte des difficultés de la filière et de son engagement à se doter d’une interprofession dans les 18 mois. A titre de comparaison, les industriels du yaourt, beaucoup moins nombreux à avoir été condamnés, ont écopé d’une amende totale proche de 200 millions d’euros. Mais, même amoindrie, l’amende semble encore trop lourde pour l’industrie de la volaille. « Cette condamnation est ressentie comme une sanction économique significative pour les entreprises de la filière alors que la FIA appelait de ses vœux une condamnation symbolique pour l’industrie », a ainsi réagi la Fédération des industries avicoles le 6 mai, tout en redoutant de « nouvelles disparitions d’entreprises ». UNE SANCTION DISPROPORTIONNÉE SELON LES INDUSTRIELS « LDC regrette le montant des sanctions qui lui ont été appliquées et qui apparaissent disproportionnées à la gravité des faits », a pour sa part réagi le premier groupe volailler français le 6 mai. « Le groupe consiBRUNO LASSERRE SE JUSTIFIE DEVANT dère par ailleurs, que cette sanction tient insuffisamment compte des engageL’ASSEMBLÉE NATIONALE ments pro-concurrentiels pris par le « Il n'y a pas deux poids deux mesu- pragmatisme ». Face au pouvoir Groupe et les industriels du secteur porres. (...) Nous n'avons pas d'adver- concentré entre les mains d’une poitant en particulier sur la création, d’ici saires, ni de favoris, nous entendons gnée de distributeurs, une situation tenir la balance égale pour tout le jugée préoccupante par le gendarme à fin 2017, d’une interprofession », pourmonde », a déclaré Bruno Lasserre, de la concurrence, « l'entente secrèsuit-il. Duc, en pleine négociation de président de l’Autorité de la concur- te et illégale n'est pas pour autant la rence devant la commission des af- bonne réponse, a estimé Bruno Lasson plan de sauvetage, a également réagi, faires économiques de l'Assemblée serre. La bonne réponse, c'est le resoulignant que l’amende aurait un impact nationale le 6 mai. Justifiant les groupement à la loyale par une plus sur les résultats 2015 de la société mais amendes dissuasives prononcées en grande consolidation, ou bien des incas d’entente secrète, il a ajouté que terprofessions » pour peser davanne remettait pas en cause les annonces « cela n'interdit pas un examen au tage dans les négociations. (d’après récentes sur son plan de restructuration cas par cas et de faire preuve de AFP (voir Agra Alimentation du 16 avril Reproduction interdite n°2335 - jeudi 21 mai 2015 - AGRA ALIMENTATION - 19 POLITIQUE - PROFESSIONS France 2015). Plus généralement, Duc « regrette la sanction infligée à la profession alors que le secteur avicole français est toujours en grande difficulté ». LA FNSEA PLUTÔT GUILLERETTE seule la FNseA a exprimé une certaine satisfaction. « Aujourd’hui, l’Autorité de la concurrence fait preuve de discernement et de pragmatisme en réduisant fortement le montant de l’amende ; elle nous accorde – enfin – les circonstances atténuantes ! », a réagi le syndicat agricole, usant d’un ton relativement inhabituel. s’il réclame le soutien des pouvoirs publics, son commentaire sur l’amende relève presque d’une certaine désinvolture : « Certes, une amende reste une amende, toujours trop élevée surtout quand il s’agit d’une filière vulnérable et en pleine reconstruction. Mais raison de plus pour tourner la page, et vite, afin de nous concentrer sur l’essentiel : reconquérir le marché français, diversifier nos produits (…), moderniser les élevages et les MD outils industriels… ». À bon entendeur… RELATIONS COMMERCIALES/LITIGE Système U conteste l’assignation de la DGCCRF (1) Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes système U a été assigné en justice par Bercy, via la DGCCRF (1), au sujet de ses pratiques commerciales vis-à-vis de ses fournisseurs. L’enseigne a indiqué, le 13 mai, son intention de « contester devant le tribunal de commerce de Paris l'ensemble des griefs qui lui sont notifiés », rapporte l’AFP. Dans son communiqué, système U affirme qu'il lui est reproché « d'avoir négocié des baisses tarifaires postérieurement au 28 février 2014, date de conclusion des conventions annuelles, pour en faire bénéficier les consommateurs – comme le reconnaissent les pouvoirs publics dans l'assignation – et assurer ainsi la compétitivité de ses points de vente ». « La position du ministère de l'economie qui considère apparemment comme illicite toute négociation tarifaire en dehors de la convention annuelle comporte le risque majeur de ne plus pouvoir contester des hausses tarifaires sans fondement », poursuit système U en citant des exemples d'augmentations dissimulées de prix opérées par certains de ses fournisseurs. seule solution possible pour maintenir l’équilibre des relations commerciales dans ce cas selon l’enseigne, les regroupements à l’achat opérés par les distributeurs (système U avec Auchan, Intermarché avec Casino, Carrefour avec Cora) au cours du deuxième semestre l’année 2014. Cette assignation de système U intervient quelques semaines après la révélation de poursuites similaires contre Intermarché. Rappelons que l’industrie agroalimentaire s’est fortement mobilisée ces dernières semaines pour condamner les pratiques de la distribution (interview du p.-d.g. de Nestlé France dans Le Figaro, tribune de l’Ania, chiffrage des compensations de marges par l’Ilec). Rappelons également que la loi Macron, votée le 12 mai par le sénat, prévoit d’augmenter 20 - AGRA ALIMENTATION - n°2335 - jeudi 21 mai 2015 Reproduction interdite POLITIQUE - PROFESSIONS France les sanctions à l’encontre des distributeurs en cas de pratiques abusives, mais que le montant de l’amende ne fait pas encore l’objet d’un accord entre députés et sénateurs (voir article suivant sur la loi Macron). MD, avec AFP RELATIONS COMMERCIALES /LOI Loi Macron : la CMP arrivera-t-elle à un consensus ? Il semble peu probable que la loi Macron, largement libéralisée par le sénat (sur le travail du dimanche, par exemple), soit adoptée à l’issue de son passage en commission mixte paritaire, à partir du 3 juin. en cas d’absence d’accord à l’issue du passage en commission mixte paritaire, le projet de loi Macron reviendra devant l’Assemblée nationale. Ce qui retardera d’autant l’entrée en vigueur du texte. sur les relations commerciales, qui ne sont ni au cœur du projet de loi, ni au cœur des désaccords entre les deux assemblées, certains points restent donc en suspens. Le sénat a ainsi supprimé l’encadrement des durées d’affiliation et revu à la baisse le montant des amendes encourues par les distributeurs en cas de pratiques restrictives de concurrence au titre de l’article 442-6 du code de commerce. Il propose de les plafonner à 1 % du chiffre d’affaires France de l’enseigne, contre 5 % votés par l’Assemblée Nationale. Autre mesure votée par le sénat après les suggestions de l’Autorité de la concurrence, la révision de l’abus de dépendance économique, qui n’avait pas été prévue par l’Assemblée nationale. Une mesure que la Feef (Fédération des entreprises et entrepreneurs de France) juge contre-productive, car elle risquerait, selon elle, de restreindre l’accès des PMe aux linéaires. Autre ajout du sénat, la volonté d’encadrer les amendes infligées par l’Autorité de la concurrence en « s'assurant que la sanction infligée ne mette pas irrémédiablement en danger la viabilité économique de l'entreprise concernée et ne conduise pas à priver ses actifs de toute valeur », selon un amendement, adopté, de Jean-Baptiste Lemoyne (UMP). enfin, le sénat veut utiliser la loi Macron pour définir la différence entre publicité et information sur le vin, estimant que la législation actuelle est source d’insécurité juridique (tandis que le gouvernement suggère d’étudier ce point dans le cadre de la loi santé). sur certains sujets en revanche, les deux chambres sont en phase. Le sénat a ainsi validé l’injonction structurelle (autosaisine de l’Autorité de la concurrence en cas de manque de concurrence dans certaines zones de chalandise, la notification préalable des alliances à l’achat à l’Autorité de la concurrence en cas de d’alliances à l’achat ou encore la clause de revoyure pour les marques distributeurs en cas de forte fluctuation des matières premières. MD Reproduction interdite n°2335 - jeudi 21 mai 2015 - AGRA ALIMENTATION - 21 POLITIQUE - PROFESSIONS France EXCÉDENT COMMERCIAL Le Foll encourage les filières à se structurer saluant l’augmentation de 191 millions d’euros de l’excédent des échanges agroalimentaires français en mars 2015 par rapport à mars 2014, stéphane Le Foll a encouragé les filières à se structurer pour mieux répondre à la demande mondiale. « C’est en particulier les cas des filières animales qui doivent se donner les moyens de saisir de nouvelles opportunités. Nous devons également faire porter nos efforts sur les produits haut de gamme, segment de marché dans lequel les entreprises agricoles et agroalimentaires françaises bénéficient d’un savoir-faire reconnu et de véritables marges de développement à l’export », a-t-il déclaré dans un communiqué publié le 13 mai. en mars 2015, l’excédent des échanges agroalimentaires français a atteint 1 039 millions d’euros. L’excédent des échanges en produits agricoles bruts s’est élevé à 460 millions d’euros en mars 2015, en augmentation de 122 millions d’euros sur un an, et celui en produits transformés PDf a atteint 579 millions d’euros, en hausse de 69 millions d’euros. POLITIQUE PUBLIQUE/IAA Industrie du futur : rien ne change pour les IAA De 34 plans du programme « Nouvelle France industrielle » initié par Arnaud Montebourg, emmanuel Macron passe à neuf solutions industrielles sous la bannière « Industrie du futur ». Concrètement, les possibilités de soutien pour les IAA et le calendrier restent les mêmes avec deux appels à projet déjà en cours. Le premier sur les aliments fonctionnels et sur mesure (voir Agra Alimentation du 5 mars 2015), géré par BPIfrance, est ouvert jusqu’au 9 juin. Le soutien de la modernisation des abattoirs est, lui, géré dans le cadre d’un appel à projet organisé par FranceAgriMer, ouvert jusqu’au 29 janvier 2016. La présentation officielle du dispositif, le 18 mai, a obtenu le satisfecit de l’Ania, qui se félicite de la mise en place d’une solution industrielle pour une « alimentaire sûre, saine, durable et exportable baptisée “alimentation intelligente” », qu’elle pilote. Ce dispositif poursuivra le travail entrepris autour des cinq axes définis dans le précédent plan agroalimentaire : l’alimentation fonctionnelle, les emballages du futur, le froid durable, la sécurité des aliments et boissons, la compétitivité des métiers de la viande, a indiqué l’Ania dans un communiqué le 19 mai. À noter, la chimie verte et les matériaux biosourcés sont traités dans le cadre de la solution industrielle « nouvelles ressources ». MD 22 - AGRA ALIMENTATION - n°2335 - jeudi 21 mai 2015 Reproduction interdite POLITIQUE - PROFESSIONS France EN BREF LOI Le gaspillage alimentaire dans la loi de transition énergétique Le député PS Guillaume Garot, ancien ministre délégué à l'Agroalimentaire, a défendu cette semaine à l'Assemblée des mesures contre le gaspillage alimentaire au cours de l’examen du projet de loi sur la transition énergétique. Il a en effet déposé avec des parlementaires de la majorité et de l'opposition, et le soutien de la ministre de l'Ecologie, dont il est proche, des amendements inspirés du rapport qu’il a récemment rendu sur le sujet (Agra alimentation du 23 avril 2015). Parmi les dispositions proposées : l'interdiction pour les grandes surfaces de jeter ou de détruire de la nourriture consommable ainsi que l'obligation de signer un protocole avec une association de solidarité afin de faciliter les dons alimentaires. PRIX Avril : niveau de déflation à un mois le plus bas depuis septembre En avril, l’inflation à un mois a atteint – 0,07 %, soit le niveau le plus bas depuis septembre selon Iri. A un an, l’inflation a atteint – 1,53 % (par rapport à avril 2014 donc). Ces chiffres sont issus d’un panel constant de produits alimentaires et de petit bazar en hyper et supermarchés. FILIÈRE BOVINE Le blocage des abattoirs est levé Après une semaine de crise, au cours de laquelle les éleveurs de vaches allaitantes ont bloqué de nombreux abattoirs, la situation est revenue à la normale. Seul résultat concret de la réunion de crise qui s’est tenue au ministère le 12 mai, la promesse d’un nouveau rendez-vous dans un mois, avec une série de « propositions concrètes » exigées par Stéphane Le Foll. Ce dernier Reproduction interdite a par ailleurs annoncé, dans un communiqué, qu’« une mission » serait « diligentée de façon à évaluer l’impact de l’étiquetage des viandes en libreservice dans la grande distribution sur les achats du consommateur et les politiques d’achat des enseignes auprès des abatteurs ». CONCURRENCE L’alliance Auchan/Système U échapperait au contrôle de l’autorité de la concurrence Le projet d’alliance de Auchan et Système U est en cours d’examen à Bruxelles, « sans qu'aucune date de retour de l'autorité (de la concurrence, ndlr) ne soit connue à ce jour », ont précisé les deux groupes dans un communiqué commun le 15 mai suite à une information du Figaro. Rien ne filtre cependant sur la nature de l’examen. Car le projet d’alliance des deux groupes n’est peut-être pas une opération de concentration au sens du droit européen, révèle LSA le 19 mai. Conclusion, l’opération pourrait bien se faire sans un quelconque contrôle du gendarme de la concurrence. Nouvelle donne pour Danone et Pernod-Ricard outre-mer Danone, Pernod-Ricard, Bolton Solitaire et Johnson & Johnson Santé et Beauté France se sont engagés à ne plus confier en exclusivité la distribution de leurs produits en outre-mer, a annoncé l'Autorité de la concurrence le 13 mai. Les quatre groupes ont pris cet engagement alors que deux saisines d'office sont en cours d’instruction sur ce sujet. La mise en concurrence des importateurs-grossistes susceptibles d'importer et de distribuer, de manière non-exclusive, leurs produits dans les départements, régions ou collectivités d'outre-mer, devrait permettre de renforcer la concurrence sur les prix au bénéfice des consommateurs, selon l’Autorité de la concurrence. n°2335 - jeudi 21 mai 2015 - AGRA ALIMENTATION - 23 Pourquoi nos lecteurs nous lisent : Un journal qui donne une information claire et précise sur l’actualité agroalimentaire. L’analyse du contexte et des grandes tendances d’évolution des IAA côtoie une information documentée sur les entreprises du secteur. Ludovic Spiers, Directeur Général - Agrial Acteur majeur de l’industrie agroalimentaire, le groupe Bonduelle suit de près son actualité. L’exhaustivité de l’information et la qualité de l’analyse que je trouve dans Agra alimentation, me sont précieuses. Christophe Bonduelle, PDG - Groupe Bonduelle Agra alimentation est une source d’information essentielle pour les professionnels. J’apprécie notamment la qualité des analyses . François Moury, Directeur du Pôle Agriculture et Agroalimentaire - Crédit Agricole S.A. Véritable outil de travail, la revue Agra alimentation apporte une vision stratégique sur l’industrie agroalimentaire. A travers un équilibre parfait entre analyses macro-économiques, actualités réglementaires et témoignages de grands dirigeants, elle permet d’anticiper les tendances du secteur et les problématiques de mes clients. Yves Pelle, Associé, Responsable des secteurs Agroalimentaire et Coopératives Agricoles - PwC Agra alimentation constitue pour moi un outil précieux qui offre une analyse riche et complète du secteur de l’agroalimentaire. Son format pratique permet de l’avoir toujours sur soi. Olivier Clanchin, Président - Triballat Noyal Abonnez-vous dès aujourd’hui ! www.agraalimentation.fr/abonnement AGRA1504-02 Les lecteurs d’Agra alimentation en savent plus. CHRONIQUE JURIDIQUE CHRONIQUE JURIDIQUE Nutrition : les feux tricolores à l’épreuve… Afin de lutter contre la consommation excessive de sel, sucre et matières grasses, l’article 5 du projet de loi santé, adopté par l’Assemblée nationale en première lecture le mois dernier, prévoit un étiquetage nutritionnel simplifié, unifié et volontaire des denrées alimentaires pré-emballées. Alors que la ministre de la Santé, Marisol Touraine, souhaite la mise en place d’un groupe de concertation qui devra proposer un modèle d’étiquetage d’ici juillet, plusieurs propositions ont déjà émergé, à l’image du projet Hercberg ou encore de celui, plus récent, de la Fédération des entreprises du commerce et de la distribution (FCD). C’est donc la confusion la plus totale pour les industriels entre les informations obligatoires européennes et les initiatives volontaires nationales. Il convient de rappeler qu’au niveau européen, un étiquetage nutritionnel deviendra obligatoire pour l’ensemble des denrées pré-emballées, le 13 décembre 2016. À compter de cette date, la valeur énergétique et les quantités de matières grasses, d'acides gras saturés, de glucides, de sucres, de protéines et de sel, devront être indiquées selon des critères de lisibilité stricts : taille de caractère minimale, forme de présentation (tableau) imposée ou encore unité de mesure fixe (pour 100 g ou pour 100 ml). Mais en plus de ces dispositions obligatoires, l'article 35 du règlement INCO prévoit la possibilité, pour les États membres, de recommander aux entreprises d’adopter un système d’information nutritionnelle sous forme de symboles ou de graphiques. Le règlement encadre toutefois strictement cette déclaration volontaire, en lui imposant d'être objective et non discriminatoire, basée sur de solides études et prouvée scientifiquement. Son adoption doit, de plus, résulter de la consultation d’un large éventail de groupes d’intérêt et sa mise en place ne doit pas faire obstacle à la libre circulation des marEn savoir plus chandises. Enfin, ce système d'étiquetage nutritionnel simplifié doit respecter les articles 36 et 37 du règlement INCO (exigences applicaKatia Merten-Lentz est avocatebles à toutes les informations facultatives sur les denrées alimentaires), associée au sein du cabinet Keller & Heckman. Elle est en charge de toutes à savoir ne pas induire en erreur ou être ambiguës ou déroutantes pour les questions agroalimentaires, le consommateur, se fonder sur les données scientifiques pertinentes européennes et nationales, et ce pour toutes les filières de la chaine et ne pas empiéter sur l'espace disponible pour les informations oblialimentaire. Katia intervient tant en gatoires. conseil qu’en contentieux, auprès des Et pour couronner le tout, il ne faut pas oublier que la Commission industries de l’agroalimentaire pour la mise en œuvre de la réglementation européenne s’est octroyée jusqu’en décembre 2017 pour rendre un agricole et alimentaire de l'UE. rapport sur « l’utilisation des formes d’expression et de présentation Keller & Heckman est un cabinet complémentaires, sur leur effet sur le marché intérieur et sur l’opinternational de droit des affaires, spécialisé en droit agro-alimentaires, portunité de poursuivre l’harmonisation de ces formes d’expression matériaux en contact alimentaires, et de présentation ». environnement et publicité, présent C’est dans ce strict cadre européen que s’inscrit l’initiative française. à Bruxelles, Paris, San Francisco, Shanghai et Washington. Or, bien que soutenus par les associations de consommateurs, ces sysReproduction interdite n°2335 - jeudi 21 mai 2015 - AGRA ALIMENTATION - 25 CHRONIQUE JURIDIQUE tèmes simplifiés – si l’on se réfère aux 1ères propositions françaises – risquent fort d’être retoqués par la Commission européenne, au motif notamment qu’ils risqueraient d’induire le consommateur en erreur. Ainsi, le système d’information dit « échelle nutritionnelle » du professeur Hercberg propose de comparer la qualité nutritionnelle globale de plusieurs aliments, grâce à un logo de couleur, allant du vert au rouge, mais les critères de calcul prévus par Hercberg peuvent avoir pour conséquence d’attribuer une même couleur à deux aliments alors même que leurs propriétés nutritionnelles seraient très différentes, comme par exemple un soda light et de l'eau. Quant au système proposé par la FCD, il est fortement inspiré du modèle volontaire « Aquellefréquence » de Carrefour, c’est-à-dire un système composé de quatre pictogrammes triangulaires de couleur (vert à violet), associés à la fréquence de consommation recommandée (tous les jours, à occasionnellement). Mais le concept même de « fréquence de consommation » peut s'avérer très ambigu. En toute hypothèse, aucun de ces systèmes n'a fait l'objet d'une consultation d'un large éventail des groupes d'intérêts, comme l’exige INCO, et la Commission européenne a tendance à considérer que l’association d’une couleur à une note globale par aliment n'aide pas le consommateur à mieux comprendre la place et le rôle de la denrée alimentaire au sein d'une alimentation équilibrée. Ces deux modèles sont, en effet, très similaires à la méthode « OfCom » britannique qui associe une couleur à un aliment selon un score nutritionnel prenant en compte la teneur par 100 g de 4 éléments négatifs : l'énergie, les sucres simples, les acides gras saturés et le sel, éventuellement pondéré par certains éléments plus positifs comme les fruits et les légumes, les noix, les fibres et les protéines. Or, ce dispositif est actuellement analysé par la Commission européenne qui lui reproche son caractère simpliste, voire ambigu, et le fait qu'il rende plus difficile le marketing de certains produits, empêchant ainsi la libre-circulation des biens sur le territoire européen. Le Royaume-Uni risque d’être poursuivi pour manquement s’il maintenait ce dispositif en vigueur sur son territoire. Pour l'heure, la procédure pré-contentieuse suit son cours : la Commission analyse les observations fournies par Londres suite à sa mise en demeure fin septembre 2014. Par conséquent, eu égard aux nombreux critères à prendre en compte pour élaborer un système répondant aux exigences d’INCO, et si l’on se réfère à l’exemple des feux tricolores britanniques, il semble peu vraisemblable que la France puisse, dans les délais annoncés, mettre en place un système simplifié d’information nutritionnel susKatia Merten-Lentz ceptible de recevoir… le feu vert de Bruxelles ! 26 - AGRA ALIMENTATION - n°2335 - jeudi 21 mai 2015 Reproduction interdite entrepriSeS industrie > France Financement/SurgeléS > Après avoir levé 1,5 M€ l'an passé au printemps auprès du groupe Caravelle, l'entreprise de production d'aliments infantiles bio surgelés cherche 2,5 M€ pour passer à la vitesse supérieure et pouvoir répondre à ses clients. Yooji cherche 2,5 millions d'euros pour poursuivre son développement « l 'agroalimentaire n'est pas vraiment dans le collimateur des entreprises de capital risque, mais nous allons trouver des investisseurs », annonce Frédéric Ventre, créateur de Yooji. « nous avons aujourd'hui des référencements nationaux avec les grands distributeurs, nous sommes présents dans 200 magasins, bientôt 300… la levée de fonds de 2,5 m€ à laquelle nous procédons doit nous permettre de changer d'atelier de production en nous installant dans l'ancienne usine Boncolac située sur l'agropole à agen, poursuit Frédéric Ventre. aujourd'hui, parce que notre atelier est au maximum de ses capacités, environ dix tonnes par mois, nous sommes obligés de freiner notre force commerciale ». L’accroissement des référencements nationaux depuis le début de l'année, a entraîné « une augmentation brutale du chiffre d’affaires à plus de 80 K€ par mois », indique l’entreprise. Mais malgré ce démarrage prometteur, trouver des investisseurs pour Yooji, qui compte 27 emplois aujourd'hui entre Bordeaux et Agen, n'est pas chose facile. « la levée de fonds va nous permettre justement de constituer un tour de table avec les investisseurs institutionnels, les banques, pour financer et poursuivre notre projet au sein de l'ancienne usine Boncolac », poursuit Frédéric Ventre, regrettant que la dimension industrielle du projet rende les soutiens très prudents. L'entreprise compte produire à terme entre 100 et 120 tonnes par mois, de quoi créer 20 à 30 emplois supplémentaires. Nouvelle vitriNe iNterACtive Lancée en septembre 2012, l'entreprise a d'abord conçu, puis mis en marché, des légumes congelés pour bébé, bio et en portions de 20 grammes faciles à utiliser par les parents d’enfants de quatre mois et plus. « C'est du no-junk, on ne rajoute rien aux légumes à la transformation », vente encore le fondateur. Face à la demande, Yooji s'est rapidement penchée sur la question des apports en protéines et propose depuis l'automne dernier deux références, en poulet bio et en cabillaud. « tout le poulet que nous utilisons est d'origine française quand le cabillaud est, lui, issu de la pêche durable. nous avons été la première entreprise du secteur au monde à utiliser le poisson certifié marine Stewardship Council, mSC », poursuit Frédéric Ventre. Si les légumes sont proposés en galets de 20 grammes, les protéines sont, elles, conditionnées et portions de 10 grammes en barquettes, là encore faciles à utiliser pour les parents. Des produits distingués au dernier SIAL par un prix de l'innovation. Lors du prochain Forum de l'innovation alimentaire, à Périgueux les 24 et 25 juin prochain, Reproduction interdite n°2335 - jeudi 21 mai 2015 - agra alimentation - 27 entrepriSeS industrie > France Yooji présentera un prototype de vitrine réfrigérée intelligente, que Frédéric Ventre souhaite pouvoir implanter dans les linéaires des magasins. Reste à convaincre une enseigne partenaire de tenter l'expérience de ce nouvel outil de vente. Yann Kerveno légumeS/réSultatS > Après avoir revu en février dernier ses objectifs annuels à la hausse, Bonduelle a poursuivi sur sa lancée au troisième trimestre de l’exercice en cours. Par ailleurs, le groupe qui utilise des arômes contenant des ingrédients d’origine animale dans certains de ses produits, a choisi de jouer la transparence vis-à-vis de ses consommateurs, en le signalant sur ses emballages. l’activité de Bonduelle toujours en croissance au troisième trimestre B a annoncé pour le troisième trimestre de son exercice 2014-2015 (clos le 30 juin) un chiffre d’affaires de 469,9 millions d’euros, en hausse de 3,2 % à taux de change et périmètre constants (+2,5 % après prise en compte des impacts de change). Le groupe a bénéficié d’une croissance dynamique de l’activité hors d’europe qui représente 35,8 % des ventes. De fait, sur les 9 premiers mois de l’exercice, le chiffre d’affaires s’élève à 1,48 milliard d’euros (+ 4,8 % en données comparables et 2,9 % en données publiées). en europe, l’activité a fait preuve de résistance, avec une croissance sur 9 mois, de 1,1 % tant en données comparables que publiées. Le groupe souligne que la mauvaise orientation du secteur de la restauration hors foyer, « pénalise fortement l’activité de légumes surgelés ». Hors zone europe, où les ventes sur 9 mois ont augmenté de 8% en données comparables et 5,7 % en données publiées, « la forte dynamique des ventes enregistrée en Amérique du nord au premier semestre, est de nouveau confirmée au 3e trimestre malgré des historiques élevés sur la période », note Bonduelle. De fait, ce niveau d’activité enregistré sur les trois derniers mois « conforte l’objectif rehaussé en février de croissance du chiffre d’affaires (+ 2 à 3 %) et de la rentabilité opérationnelle courante (+ 7 à + 12 %), tous deux à changes constants », indique encore Bonduelle dans son communiqué publié le 7 mai. onDueLLe ChANgeMeNts d’étiquetAge Pour Plus de trANsPAreNCe Après la révélation par certains médias de la présence d’arômes contenant des ingrédients d’origine animale dans certains de ses produits, Bonduelle a décidé de jouer la transparence. outre l’ajout sur son site internet d’informations complémentaires sur les produits contenant ces arômes, le groupe va également modifier ses emballages afin de les rendre « directement accessibles lors des achats des consommateurs ». Comme le précise Bonduelle, « ces changements d’étiquetage demanderont des délais » et représenteront également un coût supplémentaire, qu’il n’a pas encore chiffré. 28 - agra alimentation - n°2335 - jeudi 21 mai 2015 Reproduction interdite entrepriSeS industrie > France Comme il le rappelle, Bonduelle utilise dans ces recettes classiques de légumes légèrement cuisinés, de « très faibles quantités d’arômes (environ 0,5%), qui permettent d’agrémenter le goût, comme le font naturellement beaucoup de personnes en cuisinant. Ces arômes peuvent notamment contenir de la poule, du poulet, du bœuf, du porc ou du mouton ». Ceci concerne « 18 des 300 recettes du groupe » en conserve, surgelé et traiteur, nous a précisé un porte-parole, non sans souligner que la stricte indication « arômes naturelles » sans plus de précision, est en totale conformité avec la législation française. pDf acquiSition/analYSeS > eurofins s’implante au Canada avec la reprise d’un laboratoire spécialiste des tests nutraceutiques, et au vietnam avec la prise de contrôle d’un laboratoire leader des analyses agricoles et environnementales. eurofins s’implante au canada et au Vietnam q uelques jours à peine après l’annonce de la reprise de QC Laboratories aux etats-unis (Agra Alimentation du 7 mai 2015), le groupe de services d'analyses eurofins Scientific a annoncé deux nouvelles acquisitions coup sur coup, au Canada (7 mai) et au Vietnam (13 mai). Le groupe, qui signe ainsi ses troisième et quatrième acquisitions depuis le début de l’année, n’avait aucun laboratoire dans ces deux pays jusque-là. Au Canada, eurofins a signé un accord pour l’acquisition d’ experchem Laboratories, spécialiste des tests de nutraceutique (produits de santé naturels, aliments et boissons fonctionnels), également présent sur le marché des tests pharmaceutiques. Soumise aux autorisations réglementaires, l'opération, dont le montant n'a pas été dévoilé, devrait être finalisée dans 30 jours, selon eurofins. « l'acquisition d'experchem facilite l'expansion d'eurofins au Canada et renforce nos capacités dans les marchés de niche tels que ceux des essais nutraceutiques ainsi que dans notre leadership dans le contrôle de qualité des produits biopharmaceutiques », a déclaré Gilles Martin, p.d.g. d'eurofins, dans un communiqué. Fondé en 1981, experchem affiche un chiffre d'affaires de plus de 10 millions de dollars canadiens (environ 7,3 millions d'euros) et emploie 95 personnes dans son laboratoire à Toronto. eurofins considère le marché des aliments fonctionnels en Amérique du nord comme très prometteur. Nouvelle tête de PoNt eN Asie Au Vietnam, eurofins a annoncé la reprise de 65 % de Sắc Ký Hải Đăng (eDC-HD), un laboratoire leader dans les analyses agricoles et environnementales. Avec cette acquisition, eurofins met le pied sur un marché très important : le Vietnam est le troisième exportateur de riz mondial et l’un des dix premiers exportateurs mondiaux de Reproduction interdite n°2335 - jeudi 21 mai 2015 - agra alimentation - 29 entrepriSeS industrie > France produits de la mer, selon les données de la FAo reprises dans le communiqué. « eDCHD permet à eurofins de s’implanter de façon solide sur le marché des analyses au Vietnam et d’accompagner son industrie agroalimentaire florissante », a déclaré Gilles Martin, cité dans un communiqué. Pour ses partenaires vietnamiens, l’opération permet d’accélérer le développement de la société dans le cadre de standards d’analyses de plus en plus rigoureux. Basé à Ho Chi Minh City, eDC-HD emploie 100 personnes et projette d’investir dans un nouveau laboratoire. ni le chiffre d’affaires ni le montant de la transaction n’ont été communiqués. eurofins emploie 17 000 personne dans plus de 200 laboratoires dans plus de 35 pays. Le groupe, qui a réalisé 1,4 milliard d’euros de chiffre d’affaires en 2014, a de longue date une politique de croissance externe très active. Au premier trimestre 2015, le chiffre d’affaires du groupe a progressé de 6 % en comparable (après 8 % au premier trimestre 2014). en données publiées, la croissance a atteint 29,4 %, pour un chiffre pdF, mD d’affaires à 394 millions d’euros. caFé/DéVeloppement > deux ans après avoir investi dans les capsules, MéoFichaux accélère ses investissements dans le domaine. le premier torréfacteur indépendant français passe ainsi des capsules pré-percées aux capsules étanches, diminuant dans la foulée le poids de ses emballages. méo-Fichaux se dote d’une nouvelle ligne « capsules » m éo-FICHAux vient d’investir 750 000€ dans une nouvelle ligne « capsules » et réfléchit à l’installation d’une éventuelle troisième ligne de production de cafés toujours en capsules. Le dernier investissement « est beaucoup moins important que celui consenti dans notre première ligne en 2013 (3,3m€) », souligne Dominique Ruyant, l’un des deux co-dirigeants de cette SAS familiale implantée à La Madeleine (59). « nous sommes néanmoins en pleine réflexion sur l’acquisition d’une ligne de grosse capacité (environ 8m€ d’investissements) qui doit nous permettre de nous installer sur ce marché de la capsule. nous devrions prendre notre décision d’ici la fin de l’année », poursuit-il. CréAtioN de PuissANCe 3 Le premier torréfacteur français indépendant démontre ainsi sa volonté de se positionner rapidement sur ce marché en pleine croissance. Car, depuis l’ouverture à la concurrence consentie par le géant nestlé (2012), la bataille fait rage sur le marché des capsules de café. et ceci, d’autant plus que l’annonce de la fusion de l’américain Mondelez International avec l’allemand DeMB destinée à former le n°1 mondial Jacobs Douwe egberts (JDe), les cartes du marché mondial du café ont été fortement rebattues. 30 - agra alimentation - n°2335 - jeudi 21 mai 2015 Reproduction interdite entrepriSeS industrie > France À cette nouvelle restructuration des principaux acteurs mondiaux du café, se rajoutent en plus la cession de marques en juin 2014, le marché français du en dosettes, 9% pour le soluble et appartenant autrefois à Mondelez et café s’établissait à 200 000 t (-0,7% 36% pour les capsules. DeMB (Carte noire, L’or, Grand’Mère par rapport à l’année précédente), Sur les 1,3 milliard de capsules comdont 63% de café torréfié, 22% de mercialisées en France, les capsuou Merrild en Autriche….). dosettes souples, 8% de capsules et les à marque nespresso représen« nous avons investi au bon moment et tent 1,1 milliard d’unités, le reste 7% de soluble. en valeur, il s’établissait à 3,18 étant principalement distribué en nous devons poursuivre dans ce sens », milliards d’euros (+0,4%) dont 32% GmS fait remarque Dominique Ruyant en pour le café moulu, 23% pour le café reconnaissant que la capsule a été un bon vecteur de la marque Méo. Fortement implantée en nord-Pas de Calais, la marque commence à être appréciée sur l’ensemble du territoire. et pour accentuer sa présence, Méo s’est associée avec deux autres entreprises nordistes (les ets Verquin et les ets Leroux) pour créer Puissance 3 fin 2014. L’objectif est d’assurer une présence permanente des produits des 3 entreprises sur l’ensemble du territoire français. Demain, peut-être décideront-elles de s’associer sur un plan logistique ? le marché FrançaiS Du caFé Forte hAusse du ChiFFre d’AFFAires La nouvelle ligne de production de capsules étanches qui tourne depuis quelques jours permet de réduire de 30% les emballages. « en outre, elle nous offre la possibilité de produire aussi bien des capsules perforées que des capsules étanches », souligne Dominique Ruyant. Les premières capsules étanches compatibles avec les machines compatibles nespresso (environ 70% du parc français de machines) seront commercialisées dès juin 2015 sous 4 références (Délicatesse, DecaBio, Puissance et Harmonie) à la marque Méo. une référence Brésil est également en préparation. Les nouvelles capsules étanches Méo seront disponibles chez Carrefour dès septembre. Fichaux a vu son chiffre d’affaires passer de 120 à 135 M€ entre 2013 et 2014, sachant que la capsule ne représentait que 10% du chiffre d’affaires cette année là. Des résultats qui incitent les dirigeants à poursuivre le développement engagé dans les capsules. objectifs 2015 : commercialiser 140 à 160 millions de capsules pour la première ligne mise en activité en juillet 2013 et 7,5 millions de capsules pour la seconde ligne qui commence à produire depuis mai 2015. thierry Becqueriaux Reproduction interdite n°2335 - jeudi 21 mai 2015 - agra alimentation - 31 entrepriSeS industrie > France acquiSition/Volaille > Avec la reprise de doux, terrena devient un vrai numéro deux d’envergure dans le secteur de la volaille française. le groupe coopératif, qui se dote ainsi d’une marque connue, avec Père dodu, reprend également une activité export fortement dépendante, par nature, des effets de change. Accompagné par sofiprotéol, fera-t-il le pari de la reconquête du marché intérieur ? terrena – Doux : naissance d’un solide numéro deux de la volaille française l A rumeur se faisait de plus en plus insistante, c’est désormais officiel. Terrena a annoncé le 19 mai être entré en négociations exclusives avec D&P Participations (famille Calmels) pour la reprise de sa participation majoritaire (52,5 %) dans Doux (Chateaulin, 29). Le groupe coopératif, qui a récemment cédé 49 % d’elivia (viande bovine) à l’irlandais Dawn Meats, est accompagné par Sofiprotéol pour le financement. Le groupe saoudien Almunajem (25 %), principal client du volailler et la famille Doux (22,5 %) restent actionnaires de référence. « La restructuration financière de Doux est achevée, le groupe passe maintenant à la seconde phase de sa transformation en s’adossant à un industriel, nous a indiqué un porte-parole de Terrena. Avec cette opération, Terrena devient le cinquième acteur européen de la volaille et souhaite aller chercher la croissance là où elle est, dans un marché mondial dynamique. » Avec cette opération, Terrena reprend la volaille export, essentiellement destinée au Moyen orient, mais aussi la marque Père Dodu, qui signe les produits élaborés de Doux en France. Loin derrière LDC, Terrena, actuel numéro deux de la volaille en France avec sa marque Douce France, gagnera nettement en notoriété avec Père Dodu. Depuis ses difficultés retentissantes et la suppression d’un millier d’emploi, Doux, dont le plan de continuation a été validé en septembre 2013, a relevé la tête. L’entreprise a largement rationalisé sa production, comme l’a régulièrement rappelé Arnaud Marion, président du directoire de Doux. elle a également profité de taux de change favorables à ses exportations. Les optimistes croient au redressement de Doux. Mais certains observateurs de la filière nous confiaient, ces derniers mois, avoir des interrogations sur la pérennité de l’activité dans un contexte de change moins favorable. exPort et/ou reCoNquête du MArChé iNtérieur ? Reste donc à savoir dans quelle mesure la production de Doux pourrait être en partie réorientée vers le marché intérieur. Car si la France exporte beaucoup de poulet, elle en importe également beaucoup, notamment dans la restauration et l’industrie. et Sofiprotéol n’a jamais caché sa volonté de reconquérir le marché intérieur. Du côté du ministère, on évoque déjà ouvertement ce scénario. un communiqué du 19 mai salue l’opération qui « contribuerait à la pérennisation de la filière export » et estime que 32 - agra alimentation - n°2335 - jeudi 21 mai 2015 Reproduction interdite entrepriSeS industrie > France « la consolidation d’un grand acteur est l’une des conditions de la reconquête du marché intérieur de la volaille ». – 2 317 personnes une usine de produits élaborés), deux Alors que Terrena devient un volailler – 530 millions d’euros de chiffre d’af- couvoirs et deux usines d’aliment ; faires prévu en 2015, en croissance 1 765 collaborateurs (1 302 CDi et d’envergure européenne, une autre ques463 CDD), précise le communiqué. de 8 à 10 %. tion se pose. Si des pays comme la Bel– export (Doux Sa) : 390 millions – Produits élaborés France (Soprat), gique, l’Allemagne ou la Pologne d’euros pour la volaille entière et 40 vendus notamment sous marque millions pour les produits élaborés Père Dodu : 100 millions d’euros en (récemment devenue premier producprévus en 2015 ; quatre sites de pro- 2015, un site de production ; 552 salateur de poulet en europe) arrivent à duction en France (trois abattoirs et riés (418 CDi et 134 CDD). vendre leurs produits en France, pourquoi les Français ne pourraient-ils pas, eux aussi, vendre des produits sur le marché européen ? Pourquoi la filière export française serait-elle cantonnée au grand export et à la volatilité des devises ? Terrena a réalisé un chiffre d’affaires de 4,7 milliards d’euros en 2014. Le groupe coopératif, qui compte 22 000 adhérents, emploie plus de 12 000 personnes. Dans la volaille, le groupe possède Gastronome (850 millions d’euros de chiffre d’affaires) mD et détient 45 % de Fermiers du Sud ouest (contrôlé par Maïsadour). Doux en chiFFreS eScargotS/contentieux le conflit entre Française de gastronomie et larzul s’envenime Le ton est encore monté d’un cran entre le groupe alsacien Française de Gastronomie et la PMe bretonne Larzul. Alors que cette dernière a saisi « le tribunal de commerce de Quimper en urgence pour demander à bénéficier de la procédure de sauvegarde afin de se protéger de ses créanciers », Philippe Boonen, président du groupe Française de Gastronomie a procédé à une petite mise au point, dans un courrier public daté du 29 avril. « en tant qu’actionnaire à 50 % et créancière de la société larzul, Française de gastronomie regrette la décision de son dirigeant qui fragilise la société et retarde la recherche de solutions susceptibles de pérenniser les activités sur le site breton », indique ainsi Philippe Boonen. et ce dernier de rappeler qu’après plusieurs années de contentieux entre les sociétés Larzul et Camargo, filiale de Française de Gastronomie, la cour d’appel de Paris « dans un arrêt définitif du 16 avril 2015 a rejeté l’ensemble des griefs formulés par la société Larzul ». Cette dernière, évoquant les manquements de la société Camargo dans l’exécution de son contrat d’approvisionnements de chairs, pour justifier l’arrêt de son activité escargots, ne réglait plus ses factures. en conséquence de l’arrêt d’avril dernier, Larzul est donc redevable de la somme de 1,495 million d’euros, y compris les intérêts à compter d’octobre 2008, à la société Camargo. une décision dont l’exécution se voit aujourd’hui grandement retardée. pDf Reproduction interdite n°2335 - jeudi 21 mai 2015 - agra alimentation - 33 entrepriSeS en BreF acquiSition les salariés de quezac perdent patience a défaut d’avoir obtenu les réponses à ses questions avant que ne soit prononcée, le 30 juin, la vente effective du site par nestlé (agra alimentation du 7 mai), la CGt, qui représente plus de 80 % des salariés de l’usine de Quézac, a lancé un mouvement de grève illimité, révèle le midi libre. outre différents documents, les syndicats veulent aussi des engagements sur la pérennité des 54 CDi. « Des engagements sur le maintien de la masse salariale ne veulent pas dire que tous les salariés seront conservés. nous revendiquons également le maintien d'un pôle de 10 salariés afin de continuer à pallier les absences pour congés. nous voulons également des explications sur le déréférencement de la 33 cl dans les enseignes Casino, Système U et Cora », a indiqué la CGt. proDuitS carrefour lance du porc sans antibiotiques après les volailles fermières d’auvergne sans antibiotiques, Carrefour étend la démarche au porc. le groupe a signé un partenariat avec la coopérative Fipso et une vingtaine d’éleveurs du Sudouest pour proposer en rayon des produits porcins sans antibiotiques (après sevrage) et nourris sans oGm, rapportait lSa le 9 mai. Brocéliande (Cooperl) propose aussi une gamme de porc sans antibiotique et terrena vise le même objectif pour filière porc nouvelle agriculture. réSultatS Bel en croissance malgré l’europe du nord et de l’est Bel a annoncé le 11 mai un chiffre d’af- 34 - agra alimentation - n°2335 - jeudi 21 mai 2015 industrie > France faires de 714 millions d’euros pour le premier trimestre, en croissance organique de 2,3 %. en données publiées, la croissance atteint 7,5 % (pas d’effet de périmètre sur le trimestre). très dynamiques dans les zones amériques, asie-Pacifique (+ 29,5 %) et Proche et moyen orient (+ 22,7 %), les ventes restent en croissance (+ 2,2 %) en europe de l’ouest mais plongent en europe du nord et de l’est (- 9,8 %). en cause, une activité en retrait et un impact de change défavorable, qui affecte notamment la consommation en Ukraine. Dans cette zone, les ventes ont déjà reculé de 7,5 % l’an passé. À noter, le groupe ne communique pas l’évolution organique de ses ventes zone par zone. Duc : chiffre d’affaires en baisse au premier trimestre le chiffre d’affaires de Duc a reculé de 2,59 % au premier trimestre, à 44,41 millions d’euros, pour des volumes commercialisés en retrait de 1,07 %. la baisse des prix explique les deux tiers du recul du chiffre d’affaires, avance le groupe. l’export a représenté plus de 8 % des ventes, contre 6 % au premier trimestre 2014. Dans un communiqué du 13 mai, le groupe rappelle sa confiance dans la mise en place de son plan de réorganisation financière, et ce malgré l’amende de 100 000 euros infligée par l’autorité de la concurrence. Belgique Danone augmente la capacité de production de son usine de rotselaar Selon le mensuel économique belge Gondola, le français va ajouter deux nouvelles lignes de production dans son usine de Rotselaar pour les yaourts brassés, dont le volume de production devrait augmenter d'environ 40% en 2016. Une information confirmée par le groupe le 19 mai. Une diversification dans la production qui arrive à point nommée pour l'usine de Rotselaar spécialisée depuis 1994 dans la production Reproduction interdite entrepriSeS industrie > europe de yaourts à boire (actimel, Danonino, etc.), alors que les ventes de yaourts à boire probiotiques sont en perte de vitesse. atteint 90 millions de pesos (5,3 millions d'euros). le groupe réalise 600 m€ de son Ca au mexique et le reste à l'étranger. Destrooper change de mains le biscuitier familial Jules Destrooper a été repris par la holding Gt&Co de la famille Vandermarliere (cigares J. Cortès), ont annoncé les deux entreprises à la presse belge fin avril. Jules Destrooper, qui compte deux usines et vend ses produits dans 75 pays, annonce un chiffre d'affaires de 36 millions d'euros et emploie 160 personnes. emmanuel Blomme succède à Peter Destrooper à la tête de l’entreprise. … quand campofrio perd 18,5 m€ au premier trimestre les coûts liés au processus de réduction de la dette de l'entreprise ont fait plonger le résultat de Campofrio dans le rouge au premier trimestre 2015. le chiffre d'affaires a pourtant progressé de 2 % à 446 m€ sur cette même période et l'ebtida de 3,4 % à près de 29 m€. au cours du premier trimestre, Campofrio a émis 500 m€ d'obligations à sept ans pour remplacer celles émises en 2009, réduisant ainsi substantiellement le coût de sa dette, soit une économie annuelle de 25 m€. Sa dette nette atteint 391 m€ contre plus de 480 m€ il y a un an. Par ailleurs, sur décision de la municipalité, l'entreprise n'aura à régler que 5 % des taxes sur le permis de construire de son usine de Burgos, détruite par le feu à l'automne dernier, soit 340 000 euros au lieu de 6,7 m€. au total, l'aide de la commune de Burgos s'élève, selon le maire, à 11 m€. eSpagne chiffre d’affaires en repli pour coren le groupe coopératif espagnol Coren a présenté ses résultats pour l'année 2014 avec un chiffre d'affaires total de 945 m€, en léger repli par rapport à l'année précédente (982 m€). le recul est imputé principalement à la baisse des cours des matières premières destinées à l'alimentation animale. en termes de volumes de production, le secteur de la volaille a progressé de 9 % pour atteindre 103 000 tonnes, celui de la production porcine de 5 % à 85 000 tonnes, quand celui de l'aliment pour le bétail atteint 900 000 tonnes (+6%). au cours de ce même exercice, la coopérative a diminué sa dette de 18 % pour passer sous les 100 m€ et a accentué ses efforts sur les marchés d'exportations. Sigma explose son chiffre d'affaires avec campofrio… avec l’intégration de Campofrio, le chiffre d'affaire du mexicain Sigma alimentos a fait un bond de 71 % au premier trimestre 2015 (par rapport à la même période en 2014) à 21,49 milliards de pesos (1,25 milliard d'euros). Hors Campofrio, les ventes de Sigma progressent « seulement » de 11 %. le résultat net Reproduction interdite irlanDe moy park en Bourse en septembre le brésilien marfriga confirmé son intention d'introduire moy Park à la Bourse de Dublin (irlande) à l'automne prochain, en septembre ou octobre selon les informations divulguées par marcelo Di lorenzo, un des vice-présidents de l'entreprise. Déjà envisagée en 2014, la cession d’une partie du capital de sa filiale avait été reportée compte tenu des mauvaises conditions de marché. Deuxième producteur de viande de poulet au Royaume-Uni, moy Park a annoncé de bons résultats pour son premier trimestre 2015. le revenu total a atteint 353 m£ (488 m€), soit 14 m£ (19,3 m€) de plus que pour la même période en 2014. l'entreprise pourrait être valorisée à hauteur d'un milliard de livres n°2335 - jeudi 21 mai 2015 - agra alimentation - 35 entrepriSeS sterling (1,3 mrd€) dans le cadre de l’introduction. moy Park pèse pour environ un quart du chiffre d'affaires de marfrig. italie résultat net en forte baisse pour parmalat au premier trimestre Parmalat (lactalis) a vu son résultat net fondre de 60 % (- 55 % en comparable), à 19 millions d’euros, au premier trimestre, mais confirme ses objectifs sur l’année, dans un communiqué du 13 mai. le groupe, dont les ventes ont progressé de 7,3 % en comparable (+ 13,8 % en données publiées), à 1,36 milliard d’euros, a vu son excédent brut d’exploitation progresser de 21,5 % en comparable (+ 6,9 % en données publiées), à 81,7 millions d’euros et met en avant des revenus financiers moindres et des taxes plus élevées pour expliquer la baisse de son résultat net. il prévoit une hausse des ventes et de son excédent brut d’exploitation de 3 à 5 % en comparable pour 2015. avec les acquisitions (non contributives aux résultats cette année), le chiffre d’affaires devrait progresser de 8 à 10 % en données publiées. Valeo Foods va prendre la majorité du capital de Balconi le groupe irlandais Valeo Foods a conclu un accord pour acquérir 100% de la société Balconi Confiserie industrie, l’un des principaux producteurs de petits gâteaux italiens, auprès de son actionnaire principal, le fonds Clessidra avec 80 % du capital, et de la famille fondatrice Balconi. aucun détail financier n’a été communiqué, mais selon une source proche du dossier, la transaction valorise l’entreprise entre 200 et 250 millions d'euros. Balconi est présent non seulement en italie mais aussi en France, en allemagne, au Royaume-Uni et aux etats-Unis. Cette acquisition permettra à Valeo Foods (marque Rowse, odlums, Batchelors, Jacobs…) d’étendre ses positions en europe. 36 - agra alimentation - n°2335 - jeudi 21 mai 2015 industrie > europe paYS-BaS hero cède son usine de jus de fruit à Bréda au belge Konings le groupe Hero confirme dans un communiqué publié le 13 mai la vente de son usine de jus réfrigérés située à Breda (Brabant-Septentrional) à la société belge Konings Group dont le siège est à Zonhoven. Cette cession entrera en vigueur le 1er juillet 2015. Dans le cadre de l'accord, Konings (plus de 110 m€ de Ca en 2012) poursuivra la fabrication de jus de fruits pour Hero Benelux. roYaume-uni allied Bakeries boucle un programme d'investissement de 210 m£ la boulangerie industrielle allied Bakeries, détenue par associated British Foods et propriétaire de la marque Kingsmill, vient de boucler un programme d'investissement de 210 m£ (291,3 m€) sur cinq ans, afin de moderniser ses unités de production à travers la Grande-Bretagne. 31m£ (43 m€) ont été consacrés à la seule usine de Stavenage, au nord de londres, qui emploie 300 personnes et produit désormais 9 000 pains par heure. 8,4 m£ (11,65 m€) ont également été injectés dans une nouvelle ligne de production de sandwichs à Glasgow. Un segment en croissance de 11 % quand le pain traditionnel affiche, lui, une baisse de 5,9 %. Fondée en 1935, allied Bakeries réalise 12,3 milliards de £ (17 mrd€) de chiffre d'affaires et emploie 106 000 personnes dans 47 pays, dont 4 000 en GrandeBretagne. SaBmiller achète un producteur londonien de bière artisanale le brasseur anglo-sud-africain SaBmiller a annoncé le 15 mai l'achat du producteur londonien de bière artisanale meantime. avec cette société fondée il y a une quinzaine d'années dans le quartier de Greenwich, SaBmiller acquiert des marques assez Reproduction interdite entrepriSeS industrie > monde cotées chez les londoniens, comme la london Pale ale ou la Yakima Red, une brasserie et quelques pubs. le volume de bière vendu par meantime a bondi de 58% en 2014, contre seulement 1% de croissance pour l'ensemble du marché britannique de la bière, avance le groupe, qui ne communique pas le montant de la transaction. SaBmiller, qui emploie 70 000 personnes, a généré un chiffre d’affaires de 26,3 milliards de dollars (23 milliards d’euros) lors de son exercice clos le 31 mars 2015. turquie lactalis poursuit ses emplettes La procédure d’introduction en Bourse de AK Gida, troisième plus grand producteur de lait en Turquie, a été annulée in-extremis, suite au rachat de l’entreprise par Lactalis. L’accord entre le français et Yildiz Holding, l’actionnaire majoritaire de AK Gida, a été signé le 6 mai, selon plusieurs médias turcs, avant d’être confirmé par les intéressés. Depuis le rachat d’united Biscuits à l’automne dernier, Yildiz Holding cherchait à se désendetter. Lactalis a acquis 80 % du capital d'AK Gida, cinq sites industriels et 2 500 personnes en Turquie, a indiqué un porte-parole, qui n'a pas souhaité révélé le montant de la transaction. Selon Bloomberg, la transaction s’est faite autour de 800 M$ (700 M€), dans la fourchette du prix d’introduction en Bourse. Dans le prospectus d’introduction en effet, AK Gida avait été évalué entre 1,85 milliard de livres turques (631 M€) et 2,2 milliards (751,5 M€). en 2014, AK Gida a affiché un chiffre d’affaires de 2,04 milliard de livres turques (+16,7 %). Selon son site internet, Lactalis possède 200 usines dans 37 pays, et emploie 61 000 personnes (dont 16 500 hors de France). Il a réalisé un chiffre d'affaires de 16 milliards d'euros en 2013. pDf côte D'iVoire inauguration de la première usine du chocolatier cémoi « Faire du chocolat pour les ivoiriens ». Les propos sont du président ivoirien Alassane ouattara, venu inaugurer l’usine d'une capacité de production de 10 000 tonnes par an, construite par le français Cémoi (Agra Alimentation du 12 mars 2015) dans la zone industrielle de Yopougon, une commune très populaire d'Abidjan. « l'arrivée d'une nouvelle chocolaterie chez le premier producteur mondial de cacao (...) permettra aux planteurs ivoiriens d'accéder enfin au plaisir du chocolat », a quant à lui indiqué Patrick Poirrier, le p-.d.g. du chocolatier français. La Côte d'Ivoire est le numéro un mondial du cacaco avec plus de 35% des récoltes mondiales et une production Reproduction interdite n°2335 - jeudi 21 mai 2015 - agra alimentation - 37 entrepriSeS industrie > europe record de plus de 1,7 million de tonnes en 2014. « L'or brun » représente 22% du PIB, plus de 50% des recettes d'exportation du pays et surtout les deux tiers des emplois et des revenus de la population, selon la Banque mondiale. Pourtant, si 6 millions d'Ivoiriens en vivent, de source officielle, peu d'entre eux consomment du chocolat, un produit transformé hors du pays et coûteux. pDf en BreF algérie Danone va doubler ses capacités en produits laitiers frais Danone Djurdjura, filiale algérienne du groupe français spécialisée dans les produits laitiers frais, va doubler ses capacités de production d’ici 2018, rapporte l’agence ecofin le 13 mai. la filiale du groupe français, qui a réalisé 14,77 milliards de dinars de chiffre d’affaires en 2014 (132,5 millions d’euros) pèse 3 0 % d u m a rc h é , i n d i q u e n t n o s confrères. BréSil Bond en avant du bénéfice net de JBS au premier trimestre. JBS a annoncé un chiffre d’affaires de 33,8 milliards de réals (9,8 mrd€) d'affaires au premier trimestre de l'exercice 2015 et un ebitda de 2,8 milliards de Réals (812 m€) en progression de 57,6 % par rapport à la même période de l'année passée. le bénéfice net a quant à lui atteint 1,394 mrd de réals (413 m€). le périmètre américain de l'entreprise, qui englobe également les activités au Canada et en australie, représente un Ca de 5,2 mrd de Réals (1,5 mrd€), la zone mercosur, 6,8 mrd de Réals (1,97 mrd€ + 18,5%), alors que JBS Foods (qui chapeaute toutes les activités de transformation de viande) représente 6,8 mrd de Réals (1,131 mrd€). tous les secteurs d'activités de l'entreprise ont progressé, à l'exception notable de la branche "porc" aux USa (-15 %). 38 - agra alimentation - n°2335 - jeudi 21 mai 2015 etatS-uniS conagra acquiert all natural Foods Dans un communiqué publié le 12 mai, Conagra annonce le rachat d’all natural Foods, basée à Concord (new Hampshire) pour un montant non divulgué. Cette entreprise familiale de 60 salariés, en pleine expansion, fabrique des plats surgelés naturels et biologiques. Selon une étude récente, 7,3 millions d’américains suivent un régime végétarien. et selon des données iRi, le marché des plats surgelés bio et naturels a progressé de plus de 33% entre 2011 et 2015. D’où l’intérêt que portent les fabricants de produits alimentaires pré-emballés, tels que Conagra – qui possède des marques telles que marie Callender et Healthy Choice – pour cette tendance. le groupe qui a intégré Ralcorp Holdings en 2013, a réalisé l’an passé un chiffre d’affaires de 15,5 mrd€. le mois dernier, il s’est trouvé un nouveau directeur général, en la personne de Sean m. Connolly, ancien p-.d.g. de Hillshire Brands et a revu ses prévisions 2015 à la baisse. iSrael Frutarom sur tous les fronts l’israélien Frutarom industries ltd. a indiqué dans un communiqué le 13 mai, avoir acquis 60% du capital de Sonarome Private ltd pour 15,1 m€ versés en cash. l’entreprise indienne basée à Bangalore et présente en afrique a réalisé un chiffre d’affaires de 10,9 m€. elle est valorisée à 25,1 m€. Frutarom peut acquérir le solde des actions d'ici deux ans. le 17 mai, le groupe israélien a signé une nouvelle convention Reproduction interdite entrepriSeS industrie > monde d’achat qui porte cette fois-ci sur 95% du capital du canadien BSa inc pour environ 31,2 m€. Spécialisée dans les solutions salées, BSa a réalisé en 2014, un chiffre d’affaires de 29,85 m€. Présent dans 145 pays, Frutarome a dégagé l’an dernier un bénéfice net de 77,2m€ AcidUeurssseenHebdo E V dé Pre Uable aFil et A O n e N p s ’Agra ux is nt d Ind éme l p m co et un eBitDa de 132,6m€, pour 719,9m€ de facturations. le groupe qui ambitionne d’atteindre 1,3 mrd€ de Ca d’ici 2020, a réalisé plusieurs acquisitions en 2014-2015 mais vise principalement les pays émergents (inde et afrique). L’agence d’information agro-économique Paris-Bruxelles, lance : gra [AGRA LIVE] [AGRA LIVE] AGRA-1411-02B Veille permanente Lecture rapide Expertise AGRA de 5 à 15 alertes par jour du lundi au vendredi Les alertes par email sur l’actualité agro-économique, en France et à l’international. Abonnez-vous sur agrapresse.fr ou [email protected] AGRA1411-02B AGRAlive A5.indd 1 Reproduction interdite 08/01/2015 14:47 n°2335 - jeudi 21 mai 2015 - agra alimentation - 39 ENTREPRISES Commerce > France RESTRUCTURATION/SOCIAL Logistique Intermarché : de 450 à 600 emplois supprimés Intermarché (Groupement des Mousquetaires) a présenté le 12 mai aux représentants du personnel les impacts sociaux du plan de transformation de sa filiale logistique, annonçant 447 suppressions de postes d'ici à 2018, un chiffre sous-estimé selon les syndicats, selon lesquels le plan devrait se traduire par la disparition d'au moins 600 emplois (Agra Alimentation du 23 avril 2015). Dans un communiqué, la direction a précisé que ce plan présenté lors d'un comité central d'entreprise (CCE) extraordinaire et qui comprend la fermeture de six bases logistiques, vise à « assurer la pérennité de (sa filiale) ITM LAI dans un contexte économique ultra-concurrentiel ». Outre les 447 suppressions d'emplois prévues, la direction annonce que 401 salariés se verront proposer une mutation, tandis que 241 créations de postes sont projetées dans les nouvelles bases mixtes (frais et sec). L’estimation des syndicats de 600 postes supprimés tient au fait que de nombreux salarié ne pourront accepter ces mutations du fait de la distance trop lointaine des postes proposés. Le groupe explique que l'efficacité d'ITM LAI a été fragilisée par un « parc logistique vieillissant » et des « normes de sécurité de plus en plus drastiques ». Selon la CFDT, l'ensemble du plan de réorganisation va coûter « plus d'un milliard d'euros sous forme d'investissements pour les nouvelles bases » mixtes, « pour partie ou en totalité automatisées et mécanisées », qui nécessiteront moins de main d'œuvre. Pour rappel, le groupe a réalisé des ventes totales de 40,1 milliards d'euros en 2014 avec notamment une progression de l'alimentaire de 1,7% (magasins sous enseigne Intermarché). ITM LAI compte aujourd'hui 35 bases logistiques et 8 établissements D’après AFP régionaux de transport, selon le communiqué de la direction. ALLEMAGNE La holding allemande Haniel réduit de nouveau ses parts dans Metro La holding allemande Haniel a annoncé le 6 mai son intention de vendre une partie de ses parts dans le géant de la distribution Metro, mais en restant toutefois son principal actionnaire. Cette puissante holding familiale de Duisbourg (ouest) compte mettre en vente quelque 16,5 millions d'actions dans le cadre d'un placement privé auprès d'investisseurs institutionnels. Cela fera baisser sa participation à environ 25 %, contre 30,01 % actuellement. En parallèle, Haniel, qui avait déjà diminué sa part dans Metro en 2013, compte proposer à la vente des obligations du groupe de distribution arrivant à échéance en 2020, qui pourront être échangées contre des actions. Cela 40 - AGRA alimentation - n°2335 - jeudi 21 mai 2015 Reproduction interdite ENTREPRISES Commerce > Europe représente une valeur totale d'environ 500 millions d'euros et, en cas de succès, ferait baisser la part de Haniel au capital jusqu'à 21%. « Avec ces deux transactions, Haniel poursuit l'ajustement de son portefeuille et, en même temps, augmente le nombre d'actions Metro et donc en renforce l'attractivité pour les investisseurs », explique Haniel, dans un communiqué financier. La veille, Metro avait annoncé avoir creusé ses pertes nettes de 32 %, à 394 millions d’euros, bien au delà des attentes des analystes, au deuxième trimestre de l’exercice 2014/2015 (pour un chiffre d’affaires stable, + 0,3 %, à 14,4 milliards d’euros). Le groupe explique cette contre-performance par une dépréciation de ses supermarchés Real et par le faible cours du rouble. AFP ESPAGNE Dia cartonne au premier trimestre et cède une partie de son capital Pour son premier trimestre 2015, le groupe espagnol Dia a réalisé un chiffre d'affaires total de 2,497 Mrd€ (+ 17 % par rapport à la même période l'année passée). Cette croissance est tirée notamment par les excellents résultats de l'enseigne sur ses nouveaux marchés, l'Argentine, le Brésil et la Chine. Les ventes sur ces trois marchés ont bondi de 25,8 % à 930,4 M€. La croissance est également forte en Espagne (+12,5 % du CA à 1,375 Mrd€). L’Ebitda ajusté a augmenté de 8,3% à 118,4 M€ et le bénéfice net ajusté a diminué de 3,0% à 38,9M€, sous l’effet d’une augmentation des charges financières en Argentine et au Brésil. À fin mars 2015, la chaîne comptait 7 269 magasins. À noter que suite au feu vert de la Commission nationale des marchés et de la concurrence, l'acquisition d'un groupe de magasins Eroski a été finalisée le 17 avril avec l'achat de 144 supermarchés à un prix de 35,3 M€. Par ailleurs, le 19 mai, l’action du distributeur a été provisoirement suspendue, après la mise en vente de 8,5% de son capital. La veille, Dia avait informé les marchés qu'il lançait la vente auprès d'investisseurs qualifiés espagnols et internationaux d'un paquet de 55,2 millions d'actions (8,48% de son capital) soit environ 420 millions d'euros selon les cours de clôture du titre le 18 mai. YK Reproduction interdite n°2335 - jeudi 21 mai 2015 - AGRA alimentation - 41 ENTREPRISES Commerce > Europe DISTRIBUTION/RAPPROCHEMENT > Les groupes belge et néerlandais de distribution Delhaize et Ahold discutent en vue d’un rapprochement. S’il se concrétise, la nouvelle entité occuperait le quatrième rang de la distribution en Europe et le cinquième aux Etats-Unis. Delhaize et Ahold : vers un géant mondial de la distribution ? L groupes belge et néerlandais de distribution Delhaize et Ahold ont confirmé le 12 mai des discussions en vue d'un rapprochement, ce qui pourrait donner naissance à l'un des plus grands groupes mondiaux du secteur, d'autant que leurs positionnements sont jugés complémentaires tant en Europe qu'aux Etats-Unis. Présent principalement aux Etats-Unis, en Belgique et en Europe de l'Est, Delhaize possède notamment la chaîne américaine Food Lion. Ahold détient pour sa part l'enseigne Albert Heijn en Europe et la chaîne Stop & Shop aux Etats-Unis. Le chiffre d’affaires combiné des deux entités atteindrait environ 54 milliards d’euros, dont 32,1 milliards issus d’Ahold et 21,4 milliards issus de Delhaize. Côté bénéfices, le poids n’est pas le même non plus avec 594 millions d’euros de bénéfice net en 2014 pour Ahold contre seulement 89 millions d’euros pour Delhaize. Le 12 mai, le titre Delhaize a gagné 1,33 % à la Bourse de Bruxelles à 84,00 euros, après avoir bondi la veille de 14,52 %, alors que les rumeurs de rapprochement enflaient. A la Bourse d'Amsterdam, Ahold a progressé de 1,38 % à 18,43 euros, après avoir progressé de 5,48 % la veille. ES DEUX GROUPES COMPLÉMENTAIRES Selon les analystes, les deux groupes sont complémentaires, et leur rapprochement, s'il se concrétise, donnera naissance au cinquième groupe de distribution aux EtatsUnis, et au quatrième au niveau européen. Les deux groupes sont, « en gros, actifs aux deux tiers aux Etats-Unis, dans des zones géographiques contiguës, Ahold au nord-est, Delhaize au sud-est », note Gerard Rijk, de SNS Securities. « En Europe, leurs parts de marché importantes respectivement aux Pays-Bas et en Belgique ne se chevauchent pas et peuvent générer des synergies », ajoute-t-il. Pour Jefferies, le rapprochement pourrait en outre « constituer une réponse efficace aux défis à long terme que les deux groupes vont affronter aux Etats-Unis », où ils sont soumis à la rude concurrence des chaînes discount. UNE OPÉRATION À HAUTS RISQUES Pour autant, la prudence reste de mise. Arnaud Joly, de la Société Générale, rappelle que de précédentes fusions dans le secteur de la distribution ont suscité « des difficultés matérielles » et des « déceptions ». Il cite notamment les fusions Carrefour/Promodès et Morrisons/Safeway, et juge que la nouvelle entité devrait peut-être se défaire de Food Lion. 42 - AGRA alimentation - n°2335 - jeudi 21 mai 2015 Reproduction interdite ENTREPRISES Commerce > Monde Il reste enfin à déterminer si la fusion se fait entre égaux ou si Ahold, le plus gros des deux, prendra l'ascendant. « Nous supposons qu'Ahold va émettre des titres pour compléter une possible transaction », avance Pradeep Pratti, analyste de Citi. Jefferies voit « 50% de chances pour qu'Ahold reprenne Delhaize au prix de 115 euros par action ». D’après AFP enchère. Quant au groupe public chinois Bright Food (16,9 mrd€ de Ca l'an dernier), il est toujours à la recherche d’acquisitions. EN BREF CHINE Classic Fine Foods attire les convoitises de Metro et Bright Foods metro et Bright Food Group Co seraient tous les deux sur les rangs pour racheter Classic Fine Foods, une entreprise de Singapour qui fournit les hôtels et les restaurants avec des produits de qualité, rapporte Reuters. le fonds d’investissement suédois eQt qui a racheté Classic Fine Foods en 2011, escompterait jusqu’à 263m€ (incluant la dette) de la transaction. Cette entreprise qui réalise environ 21,9m€ de ventes, serait valorisée jusqu’à 16 fois ses bénéfices, soit beaucoup plus que des enseignes comme Carrefour, tesco ou Kroger. Selon Reuters, le groupe de distribution allemand metro, qui veut étendre ses activités en asie, aurait déjà fait une Reproduction interdite INDE Fusion de deux grands de la distribution, Bharti et Future Bharti Retail, propriété du milliardaire Sunil mittal, va fusionner avec son concurrent Future Retail pour former une des plus grandes chaînes de distribution de l'inde avec 570 magasins répartis sur 200 villes, ont annoncé les deux sociétés le 4 mai. « la vente au détail apparaît comme le prochain moteur de la croissance en inde et nous serons en bonne position pour être un acteur majeur de cette croissance », a déclaré Rajan Bharti mittal, vice-président de Bharti enterprises, cité par l’aFP. n°2335 - jeudi 21 mai 2015 - AGRA alimentation - 43 PRODUITS - MARCHÉS CONJONCTURE Légère hausse des prix à la consommation en avril Les prix à la consommation ont amorcé une légère reprise en avril (+0,1 %), trois mois après l'entrée de la France en territoire d'inflation négative pour la première fois depuis fin 2009 (-0,4% sur un an). Sur un mois, l'indice augmente également de 0,1% en avril, ce qui représente un ralentissement par rapport à la croissance de 0,7% enregistrée en mars, indique l'Insee dans son communiqué publié le 13 mai. « La légère hausse des prix à la consommation en avril 2015 provient surtout de l'augmentation, en partie saisonnière, des prix de certains services et produits manufacturés et du renchérissement des produits pétroliers », indique l'Institut, alors que « globalement les prix de l'alimentation sont stables » à +0,3 % sur un an. Les prix des produits frais sont globalement inchangés en avril (+6,2 % sur un an), avec une hausse de 0,5 % des prix des légumes frais (+9,9 % sur un an) et de 2 % des poissons et crustacés frais (+6,3 % sur un an), tandis que les prix des fruits frais baissent de façon saisonnière (-1,2 % ; +2,3 % sur un an). Hors produits frais, les prix alimentaires sont également stables (-0,6 % sur un an), avec des évolutions variées selon les produits : les prix du lait, des fromages, des œufs, des légumes préparés et des eaux minérales baissent à nouveau tandis que ceux des vins continuent d’augmenter. INDICE MENSUEL DES PRIX À LA CONSOMMATION DE L’ENSEMBLE DES MÉNAGES Variations (en %) au cours Source : Insee Avril 2015 (Base 100 Année 1998) ENSEMBLE PRODUITS ALIMENTAIRES ET BOISSONS NON ALCOOLISEES PRODUITS ALIMENTAIRES Pain et céréales Viande Poissons et crustacés Lait, fromage et œufs Huiles et graisses Fruits Légumes Sucre, confiture, chocolat, confiserie et glaces Sel, épices, sauces et produits alimentaires n.d.a. BOISSONS NON ALCOOLISEES Café, thé et cacao Autres boissons non alcoolisées BOISSONS ALCOOLISEES Alcools Vins, cidres et champagne Bières 44 - AGRA ALImentAtIon - n°2335 - jeudi 21 mai 2015 du dernier mois +0,1 des 3 derniers mois +1,4 des 12 derniers mois +0,1 +0,0 +0,0 -0,1 +0,0 +1,0 -0,2 +0,3 -1,1 +0,2 +0,2 +0,4 +0,5 -0,1 +0,0 -0,7 -0,6 -0,1 +6,4 +2,2 +0,3 +0,2 +0,3 -0,5 +0,3 +2,2 -1,9 -1,9 +2,3 +6,0 -1,5 -0,2 +0,2 +0,1 +0,2 +0,1 +0,0 +0,3 -0,4 -0,7 -0,1 +0,0 -0,2 +0,2 -0,1 +0,6 -0,4 -3,3 -0,7 -0,3 -0,8 +0,7 -0,6 +1,7 -0,6 Reproduction interdite PRODUITS - MARCHÉS Dans la grande distribution, le recul des prix des produits alimentaires s’est accentué sur un an. Ainsi en avril 2015, les prix de l’alimentation hors produits frais sont globalement stables (après une légère baisse de 0,1 % en mars). Sur un an, leur baisse s’est accentuée au cours des derniers mois (-1,0 % en avril après -0,9 % en mars et -0,8 % en février). Les prix des viandes vendues dans la grande distribution sont inchangés en avril (après -0,1 % en mars). Sur un an, ils diminuent de 0,4 % (comme en mars). De leur côté, les prix des boissons augmentent légèrement (+0,1 % en avril, après -0,1 % en mars). Sur un an, ils baissent de 0,3 % (après -0,5 % en mars). Enfin, pour le cinquième mois consécutif, « les prix des autres produits alimentaires (hors produits frais) diminuent de 0,1 % dans la grande distribution. Et sur un an, leur recul s’amplifie à -1,6 % en avril 2015, après -1,4 % en mars et -0,3 % en avril 2014 », note PDf encore l’Insee. CONJONCTURE Des prix alimentaires mondiaux sous pression L’indice des prix des produits alimentaires publié par la FAO a poursuivi son repli en avril (-1,2 %) à 171 points, accusant un recul de 19,2 % sur un an. « La moyenne affichée en avril place ainsi l'Indice FAO des prix des produits alimentaires à son niveau le plus faible depuis juin 2010 », note l'Organisation des Nations unies pour l'agriculture et l'alimentation dans un communiqué publié le 7 mai. Ce sont les prix des produits laitiers qui ont accusé la baisse la plus forte en avril (-6,7 % à 172,4 points). Un affaiblissement qui s’explique essentiellement par « une ouverture favorable de l'année laitière avril-mars dans l'Union européenne qui, jointe à l'abolition du système des quotas laitiers, a laissé présager des disponibilités importantes à l'exportation », note l’organisation. Les prix du sucre, des céréales et des huiles végétales se sont également tassés. À l’inverse, les prix de la viande ont progressé le mois dernier pour la première fois depuis août 2014. « Les cours internationaux des produits alimentaires ont de fortes probabilités de rester sous pression à cause d'une offre abondante et du raffermissement du dollar, note le rapport semestriel Perspectives de l'alimentation, également publié le 7 mai, qui souligne que les « mouvements de devises et les développements macro-économiques pourraient avoir des incidences pour les marchés en 2015-16 ». PDf Reproduction interdite n°2335 - jeudi 21 mai 2015 - AGRA ALImentAtIon - 45 PRODUITS - MARCHÉS EN BREF le Scotch Whisky représentait même 80 % des exportations agroalimentaires écossaises. ROYAUME-UNI RESTAURATION Le whisky, moteur de l'économie écossaise Le whisky écossais injecte directement 3,3 milliards £ (4,5 mrd€) à l'économie britannique, et même près de 5 milliards £ (6,9 mrd€) au PIB britannique. C'est ce que rapporte une étude de 4-Consulting publiée en janvier dernier. La filière, qui emploie 10 900 personnes et réalise 5,013 milliards £ (6,95 milliards €) de chiffre d'affaires affiche une croissance de 30 % depuis 2008. elle aurait ainsi plus d'impact économique au Royaume-Uni que les industries du métal, du textile, de la construction navale ou de l'informatique. 25 % du whisky écossais sont vendus à l'export, pour un montant de 4,85 milliards £ (6,72 milliards d'€) en 2013. en 2012, Le marché de la restauration en baisse en 2014 en France A 87 milliards d'euros, le marché de la restauration hors domicile a reculé de 0,3 % en 2014, selon une étude de Gira Conseil. Cette baisse est la première depuis dix ans, la désaffection des restaurants où le service se fait à table ayant jusqu'ici toujours été compensée par la restauration rapide ou à emporter portée par la multiplication des points de vente. « Depuis la crise, c'est la première fois que (le secteur est) en baisse. Ce qui est aussi nouveau, c'est que ceux qui souffrent le plus dans la restauration commerciale sont les chaînes et non les indépendants », commente Bernard Boutboul, directeur de Gira conseil. 46 - AGRA ALImentAtIon - n°2335 - jeudi 21 mai 2015 Reproduction interdite www.agraalimentation.fr alimentation L’Agence de l’économie alimentaire et de la distribution 3 Agra alimentation VERSION PAPIER TTIP : une étude pointe les effets néfastes de la libéralisation des échanges p. 8 offres OFFRE SOLO PAPIER Interview : JeanPhilippe Girard, président de l’Ania, fait le point les sujets de rentrée p. 16 Un fonds d’investissement pour l’innovation p. 20 OFFRE SOLO 100% DIGITALE Biscuiterie OFFRE DUO INTEGRALE Jeannette se lance dans le financement participatif p. 24 MerAlliance racheté par le thaïlandais TUF p. 30 Nutrisens se renforce dans la nutrition santé p. 32 (45 n° / an) 49e année - Semaine du jeudi 11 septembre 2014 - n°2301 Filière porcine Interview de Michel Rieu, directeur du pôle économie de l’institut du porc, l’IFIP « On pourrait espérer une réflexion collective associant la profession, la Région et l’Etat » Comment la production porcine est-elle arrivée à la situation d’aujourd’hui, avec une baisse structurelle des volumes produits et du niveau d’abattage en France ? Aab`aV[aZ]b\N_b[XZ[b`^RUYaRa\[bU_`bT[Tba\bRa`Z]abWabWTOaYXUUa]bZ\ab`[]_K [TJ^ab\XZOaYYaPba\bYN_I`a\VabWabV]X^``_\VaMb/aUZ^`bLZ^\&ab_\`PbY_bU]XWZVK [^X\bWabUX]V`bO^Q`ba\b6]_\Vab\abVa``abWab]aVZYa]Mb?YYaba`[bU_``TabWab@ bR^YY^X\` Wab[4[a`ba\b:===bDb@P@bR^YY^X\`ba\b@H:'ba\bRT[]XUXYaPb_OaVbZ\abWT[T]^XK ]_[^X\bWa`bOXYZRa`bUYZ`bR_]LZTab_U]C`bYabR^Y^aZbWa`b_\\Ta`b@HHHMb>YbT[_^[ W^QQ^V^YabWabVX\[^\Za]bDbRXWa]\^`a]bYNTYaO_JabW_\`bVabVX\[aG[aMbbU_][^]bWa` _\\Ta`b:= HPbY_b6]_\Vab_b_UUY^LZTbZ\ab`[]_[TJ^abVY_^]abUXZ]bWaOa\^]b_Z[XK `ZQQ^`_\[aMbANTYaO_Jab_bIT\TQ^V^TbWNZ\bUY_\bWab]aY_\Vaba[bWabRXWa]\^`_[^X\ `Z]bY_bI_`abWNZ\bRXWCYabQ_R^Y^_Yba[b_Z[X\XRabWab[<Uab\_^``aZ]Ka\J]_^``aZ]M ?\b`NX]J_\^`_\[ba[ba\b`ab`[]ZV[Z]_\[PbY_bQ^Y^C]ab_b`ZbU]XWZ^]abYa`bO^_\Wa`bWa LZ_Y^[Tb_ZbRa^YYaZ]bU]^GbWaR_\WTa`bU_]bYabR_]VETMbA_b]ZU[Z]aba`[b`Z]Oa\Za YX]`bWabYN_UUY^V_[^X\bWabY_bV^]VZY_^]ab)X<\a[bAab5a\`aVb;:=="8PbLZ^b_b`[XUUT [XZ[abV]X^``_\VabW_\`bYa`b&X\a`bDbQX][abWa\`^[TbWNTYaO_JaPbWT`^J\T`bVXRRa &X\a`bWNaGVTWa\[`b`[]ZV[Z]aY`b;?F8MbXZ[abTOXYZ[^X\b;_J]_\W^``aRa\[Pb]a`K []ZV[Z]_[^X\8b_bT[Tb^\[a]W^[aM La réglementation en matière d’environnement n’était pas la même partout en Europe ? ?YYabYNT[_^[bUXZ]bY_bW^]aV[^Oab\^[]_[abWab:==:ba[b`a`bXI-aV[^Q`bWab]aVX\LZ4[a WabLZ_Y^[TbWabYNa_ZPbR_^`bU_`b`Z]bYa`bRXW_Y^[T`bUXZ]b<bU_]Oa\^]PbLZ^bT[_^a\[ \_[^X\_Ya`Mb?\b6]_\VaPbVY_^]aRa\[Pb\XZ`b_OX\`bQ^GTbWa`b`aZ^Y`bLZ^bWTVYa\K VE_^a\[bY_b]TJYaRa\[_[^X\b`Z]bYa`b^\`[_YY_[^X\`bVY_``Ta`bUXZ]bYNa\O^]X\\aK R Ra\[bb;T[ZWabWN^RU_V[Pba\LZ4[ab ;T[ZWa W ^RU_V[P a\LZ4[a UZIY^L^ab_O_\[b_]]4[TbU]TQaV[X]_Y UZIY^L^a _O_\[ _]]4[T U]T b2/A.8 UXZ] Wa` [_^YYa` WNTYaO_Ja V^\L QX UXZ]bWa`b[_^YYa`bWNTYaO_JabV^\LbQ X^`b^\QT]^aZ]bDb\X`bOX^`^\`MbAa`bU X^` ^\QT QT]^aZ] D \X` OX^`^\ T]^XWa` Suite p. 3 45 n°/an Agra alimentation (45 n° / an) VERSION NUMÉRIQUE 1 synthèse ACCÈS AUX ARCHIVES 2 de l’actualité stratégique agroalimentaire. La meilleure 1 Alerte mail dès la mise en ligne du journal. Le journal en version feuilletable depuis un Mac ou PC. Accès aux articles publiés sur le site du journal. 2 Accès au kiosque d’archives sur le site internet du journal : Retrouvez vos anciens numéros en version feuilletable à l’écran ! Abonnez-vous sur www.agraalimentation.fr BULLETIN D’ABONNEMENT OUI, je m’abonne pour 1 AN et je choisis une offre ci-dessous : OFFRE SOLO 100% DIGITALE OFFRE DUO INTEGRALE FRANCE 1 393,97 €TTC 1 274,05 €TTC 1 903,59 €TTC Dom Tom 1 423,69 €TTC 1 260,95 €TTC 1 928,07 €TTC Autres Pays 1 408,90 €TTC 1 247,85 €TTC 1 908,04 €TTC MES COORDONNÉES Nom Prénom Société Adresse Code postal RÉGLEMENT Je règle par : Chèque à l’ordre de AGRA Virement (voir ci-dessous) Domiciliation bancaire CCM-CADP-CAEN BIC CMCIFR2A IBAN FR76 1027 8021 0100 0204 1580 318 Je souhaite recevoir une facture. Ville Pays Date et signature obligatoires : Tél. 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OFFRE SOLO PAPIER AGENDA alimentation Hebdomadaire édité par AGRA, SAS au capital de 330 846 euros RCS Caen 538 582 636 Code APE 6391Z 2, av. du Pays de Caen Colombelles 14902 Caen Cedex 9 Tél. : 02 31 35 77 00 Bureaux parisiens : 4-14 rue Ferrus 75014 Paris Tél. 01 42 74 28 00 Fax 01 42 74 29 35 RÉDACTION Rédacteur en chef : Perrine Delfortrie Rédacteurs Marine Digabel, Aziz Ben Marzouq Secrétaire de rédaction : Matthieu Brocart Éditrice commerciale: Axelle Chrismann 01 42 74 29 07 SERVICES Fax 01 42 74 29 35 Directeur de la publication : Marc Jourdan Principaux actionnaires : Réussir SA & Agra Investissement Secrétariat général : Christine Gros (01 42 74 28 16) Diffusion - abonnements : Tél. : 02 31 35 77 02 Fax : 01 42 74 28 10 Commission paritaire 0517 T 86556 Dépôt légal à parution Imprimé par DUPLI-PRINT, 2 rue Descartes ZI Sezac, 95330 Domont Abonnement : 1 an : 1 393,97 € Prix au numéro : 38,72 € Autres pays : nous consulter MAI JUIN Du 1er mai au 31 octobre 4-5 juin 14 au 18 juin Vinexpo à Bordeaux 23 au 25 Free from Food Expo à Barcelone annemijn@expocommunicatio ns.nl Exposition Universelle de Milan www.expo2015.org 22 au 31 Paris Beer Week Rens. : laparisbeerweek.com Du 27 mai au 7 juin 2015 Sepag Salon des équipements et process agroalimentaires. à Valence 11 & 12 juin 24 au 25 Colloque 17es entretiens de nutrition Institut Pasteur de Lille 3e Assises de la gestion de patrimoine et du conseil aux entreprises, organisée par la CNCIF et la CNCEF, le 24 juin au Novotel Tour Eiffel FODALI (Forum des innovations en distribution alimentaire) à Périgueux OCTOBRE agenda Neuf laiteries (Lactinov (80), Coralis (35), UCA Lorco (56), Candia (44 et 59), LSDH (45 et 36) SLVA (63) et Lactel (82) ouvrent leurs portes aux consommateurs à travers toute la France, dans le cadre de la Journée Mondiale du Lait le 1er juin. A Ahold AK Gida All Natural Foods Allied Bakeries Almunajem Associated British Foods 42 37 38 36 32 36 B Balconi Confiserie Industrie Bel Bharti Retail Bonduelle Bright Food Group Co BSA Inc 36 34 43 28 43 39 C Camargo 33 Campofrio 35 Carrefour 34, 43 Cémoi 37 Classic Fine Foods 43 Clessidra 36 ConAgra 38 Coren 35 D 10 au 14 Salon ANUGA à Cologne, 16 et 17 juin 18-20 AGROVIF, l’évènement des industriels de l’agroalimentaire, à Nantes Danone Danone Djurdjura Dawn Meats Delhaize DEMB Dia Doux Duc 34 38 32 42 30 41 32 34 Elivia EQT Ets Leroux Ets Verquin Eurofins Experchem Laboratories 32 43 31 31 29 E F 29 H Haniel Hero Hillshire Brands 38 43 Gastronome GT&Co 33 35 40 36 38 I ITM LAI 40 J K Kroger L Lactalis Larzul Maïsadour Marfrig Meantime Méo-Fichaux Metro Mondelez International Moy Park P Parmalat Q QC laboratories Quezac R Ralcorp Holdings Jacobs Douwe Egberts JBS Jules Destrooper M Fermiers du Sud Ouest Française de Gastronomie Frutarom Industries Ltd Future Retail Natexpo, Villepinte 30 38 35 43 36, 37 33 33 35 36 30 40, 43 S SABMiller Sac Ký Hai Dang Sigma Sofiprotéol Sonarome Private Ltd T Terrena Tesco U INDEX D&P Participations 32 48 - AGRA ALIMENTATION - n°2335 - jeudi 21 mai 2015 G 33 33 N Nestlé 30 35 United Biscuits V Valeo Foods Y Yildiz Holding Yooji 36 29 34 38 36 29 35 32 38 32 43 37 36 37 27 34 Reproduction interdite