Lettre ouverte Rémunération des médecins : en avoir pour son argent

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Lettre ouverte Rémunération des médecins : en avoir pour son argent
Lettre ouverte
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Rémunération des médecins : en avoir pour son argent
Alors que de nombreux groupes de médecins tempêtent contre l’intention du gouvernement de
les faire travailler à temps plein, nous avons appris que la hausse de leur rémunération atteindra
les 2,3 milliards de dollars en 2021-2022. Cette donnée majeure doit faire partie des débats
portant sur le projet de loi nº 20 à la reprise des travaux parlementaires. Les 8 millions de
Québécois, qui sont également les usagers du réseau de la santé et des services sociaux, devront
en avoir pour leur argent à la fin de cette discussion.
Disons-le d’entrée de jeu : nous avons une immense estime pour les médecins du Québec et nous
ne croyons pas qu’ils soient paresseux. Ceci étant dit, nous croyons aussi qu’il fait partie du rôle
du gouvernement, en tant que « client-employeur », de déterminer les paramètres des services
qu’il souhaite obtenir avec l’argent des contribuables. L’ensemble du débat sur la rémunération
des médecins illustre d’ailleurs la difficulté pour tout gouvernement de coordonner les services des
milliers de professionnels indépendants que sont nos médecins.
La préoccupation des usagers est au cœur du projet de loi nº 20 : l’accessibilité aux soins. L’accès
à un médecin de famille et à certains services spécialisés est toujours difficile pour de nombreux
Québécois. Les besoins de la population n’iront pas en diminuant. De nombreux médecins
pratiquent à temps partiel, malgré les incitatifs. Selon les données les plus récentes, les médecins
rendaient en moyenne 7 % moins de services médicaux en 2012 qu’en 1990. Nous avons tout
simplement besoin de plus d’interventions de leur part. Les questions pointues du nombre exact
de patients et d’heures de travail, tout comme la question des sanctions possibles, doivent être
comprises comme une suite de la négociation serrée entre le gouvernement et ses « employésfournisseurs ». Les usagers ont besoin d’une meilleure coordination de tous ces services.
Certes, toute pièce législative est perfectible, par exemple en retirant la question de la procréation
assistée du projet de loi nº 20. Par ailleurs, le ministre Barrette a le devoir de maintenir le
dialogue avec les médecins et de rassurer la population sur la continuité des services. Dans ces
conditions, les usagers du réseau de la santé et des services sociaux l’appuieront sur le grand
principe du projet de loi, qui est que la population du Québec doit en avoir pour son argent dans
l’accès aux soins et aux services.
Pierre Blain, directeur général
Regroupement provincial des comités des usagers (RPCU)
C.P. 60563, succursale Sainte-Catherine Est, Montréal (Québec) H1V 3T8
Téléphone : 514 436-3744 / Télécopieur : 514 439-1658
Courriel : [email protected]

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