Antipodes - Théâtre du Grand Rond
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Antipodes - Théâtre du Grand Rond
ANTIPODES Par la Cie CLONE -CrEation FEVRIER 2017- NOTE D’INTENTION Il y a un fardeau sur ton dos, sur tes épaules, dans tes mains. Ce fardeau augmente d’année en année. Le fardeau peut être vital et inutile. Il peut être bon et mauvais. Il peut être instructif et distrayant. Parfois, tu ne sens pas le fardeau, tu peux presque l’oublier. Parfois, ton fardeau te serre tellement ... Alors il ne te reste rien, juste à te mettre sur le dos, lever tes pieds au ciel, mettre ton fardeau sur tes pieds et courir, courir, courir! Et à ce moment, tout change complètement. À l'envers. Tu vois le ciel et tu vois un fardeau de la forme de ton expérience, de ta vision du monde, ou tout simplement un objet de jeu. Tu es responsable de ce fardeau. Tu es responsable de ce prolongement de toi. Tu es son maître et tu es capable de beaucoup de choses. Et tu construis un semblant d’idéal, mais qui reste une fragile solution à tes problèmes. Un faux mouvement - et tout s’effondre. Effondrement et chute profonde. Et puis tu as besoin d'une nouvelle bascule pour revenir à la réalité. Et puis le monde reprend sa forme, et toi – tu es comprimé et tordu. Mais il s’agit juste d’une nouvelle épreuve, qui peut te faire décoller ou te rabaisser. Tout est dans tes mains. Et tes pieds. La vie est belle, n’est ce pas? NATA GALKINA XIMENA AMERI Bonjour. Mon nom est Nata. Et voila une brève description de mes aventures artistiques: À 12 ans, j’espionnais une école de cirque à travers un trou de serrure et j’ai vu un petit garçon jongler à 3 massues sur un monocycle. J’ai tout de suite su ce que je voulais faire dans la vie. À 15 ans, j’ai vu une amie se pencher sur une barre invisible, elle m'a dit avoir appris le mime dans une académie de cirque à Kiev, en Ukraine. J’y suis allée sans hésitation. À 16 ans, j’ai dû partir dans une école à Moscou, j’y ai obtenu mon diplôme à 19 ans. À 19 ans, pour la première fois de ma vie que je suis partie en Europe. Un monde nouveau s’est ouvert à moi. Et j’ai vu la mer, pour la première fois. A mon retour, j’ai arrêté le cirque pendant 3 ans, et j’ai plongé dans le théâtre. À 22 ans, je me suis inscrit à la Folkwang Hochschule à Essen, en Allemagne dans l’option théâtre physique et pantomime. J’ai arrêté au bout d’un an, mais rencontré Ximena, une complice dans la vie comme sur scène. À 24 ans, je suis retourné au cirque et j’ai soudain déménagé en Allemagne. J’ai alors passé 6 ans à travailler dans des cabarets en Allemagne et dans le monde. À 30 ans, j’ai arrêté la scène, j’ai déménagé en France et j’ai eu un bébé. À 31 ans, je fais un autre come-back, je m’inscris en 3e année au LIDO à Toulouse. À 32 ans, je commence enfin mon premier véritable projet solo. Beaucoup de choses se sont amassées à l'intérieur de moi. Et voila. La liste de qui je suis : 1. Je suis un être humain, une femme, un singe, je suis une BOMBE 2. Mon nom est Ximena 3. Et je déteste dire mon âge 4. Je suis péruvienne mais j’ai un passeport Belge pour bouger en Europe. 5. Ma mère était une nonne communiste et mon père un paysan andin au centre du Pérou. Avant que le terrorisme nous fasse déménager à Lima (Lima, à l’époque était une ville dangereuse, pauvre, corrompu, pleine de mélanges et de traditions et pour moi une ville intéressante pour grandir) 6. Mes parents se séparent tôt et ma mère jongle avec 4 différents boulots, j‘ai donc passé toute mon enfance à l’école jusqu’à 20h 7. A l’école, j’ai fait TOUS les cours qu’ils proposaient (j’étais dans une école Russo-péruvienne). J’ai fait de la gym, de la piscine, de l’origami, du théâtre, de la danse moderne, de la danse folklorique, des échasses, de la peinture, de la musique, des échecs, de la poésie et je suis tombée profondément amoureuse de l’ART. 8. A 12 ans je suis devenue junkie et ma mère m’a mise en détox. 9. A 15 ans, j’étais clean et prête à courir le monde. J’ai intégré le département théâtre de l’université. Le théâtre a changé ma vie : Cet espace où tout était possible était l’unique chemin que je voulais prendre. 10. J’ai fini l’université à 19 ans. Je suis partie en Finlande, je suis tombée amoureuse et j’ai rencontré Pina Bausch. J’ai déménagé illico en Allemagne. Bref… pour faire court… Je suis venue en Europe chercher Pina Bausch, je suis tombée amoureuse d’un belge, j’ai été jeune fille au pair, j’ai été clandestine, j’ai été pauvre, j’ai intégré le Folkwang school, j’ai rencontré Nata, j’ai étudié le théâtre physique, j’ai connu des gens super, j’ai gagné le prix Folkwang du meilleur performer, j’ai recommencé à travailler comme comédienne avec de belles personnes, j’ai eu une septicémie, je suis rentré au Pérou avec uniquement mon diplôme et mon passeport en poche puis je suis retournée en Europe. Pourquoi ? Bonne question Alors me voila, avec mon vécu à raconter, à partager, à donner. Natalie Hauwelle Metteuse en scène De nombreux artistes de ce siècle ont utilisé la performance comme un nouveau moyen de s’approprier l’art, utilisant tous les médias. C’est une envie de dépasser tous les genres existants qui anime Nathalie Hauwelle, à la fois comédienne, scénographe et plasticienne. Elle fait ses débuts de comédienne au Théâtre Tatoo, dirigé par Mladen Materic. Par la suite, elle travaille avec le cirque Arlette Gruss, Max Raabe, et la Palaast Orchester, Pierre Maurice Nouvel et le Palais Nibo, l’Agit Théâtre…et accompagne également Philippe Découflé dans trois de ses créations. En parallèle à son activité de comédienne, s’intéressant à l’Art Brut et au Land Art, elle travaille sur la création d’installations poétiques, d’environnements plastiques dans lesquels elle performe : « Le coeur d’une femme sans coeur », « Une tentative pour s’habiller le matin », « Us et coutumes en sauvagerie », « Marylin Balloon » dans le cadre de l’ouverture du Festival Manifesto. En 2008, elle crée avec Thierry de Chaunac « J’aimais un homme à tête de squelette », d’après « Le bain » de Jean Luc Lagarce, histoire d’amour re-créée par la possibilité même d’un environnement vidéo, installation live et caméra en direct. En 2012, elle crée la compagnie Groenland Paradise autour de la création de « Roi inconsolé en son château de solitude ». Faux biopic sur Louis II de Bavière, quatre performeurs recréent pendant quatre heures et grâce à la matière sable (une tonne quand même!) les châteaux rêvés et autres féeries qui ont constitués son existence fantasmatique, le public est invité à déambuler au milieu des cinq pôles d’installations. « Histoire de la performance selon la méthode pataphysique », projet solo, réalisé sous la direction artistique de Rodrigo Garcia, travaille sur le thème de l’autre : je voudrais être l’autre, tous ces autres artistes, idoles créatrices, en vivant leur expérience même, et gonflés de leur sens, devenir son soi créateur, écrire son chemin propre ; cela donne lieu à une exposition où un drôle de personnage – la performeuse -oiseau arrive et se métamorphose au cœur même du public. La « persistance de la mémoire » a été écrite d’après une chanson originale de Joseph Racaille « une jeune femme attend son amant dans la forêt, la nuit », chanson d’amour très triste où la jeune femme à force d’espérance se retrouve seule et glacée jusqu’à en mourir. En 2012, elle crée la scénographie de « La Boucherie de l’espérance », de Kateb Yacine, composée essentiellement de 120 chaises mobiles, avec lesquelles les acteurs peuvent tour à tour créer les espaces de jeu. Les chaises se transforment en Tour de Babel, en mur des lamentations ou sont escaladées par les acteurs en guise de protestation. Elle est associée actuellement à la Cie La Rousse, avec laquelle elle réalise les différents projets de résidence à Pontault-Combault. En mai 2013, elle est invitée au LEAF, festival de Land Art de Londres, avec son projet « Le Nid ». Début 2016, elle rejoint la Cie Clone pour la création d’ « Antipodes » L’UNIVERS D’ANTIPODES DEFINITION Le terme « antipode » provient du pluriel « antipodes » qui désignait traditionnellement en Europe les régions situées de l'autre côté de la Terre, comme l'Océanie (désignées comme « les Antipodes » ou situées « aux Antipodes »). « Antipodes » vient d'une expression grecque signifiant littéralement « pieds opposés » (les personnes y habitant étant censées marcher « à l'envers », puisque de l'autre côté du globe). Les antipodes sont utilisés en cartographie pour trouver le chemin le plus court entre deux villes. Il faut tracer, sur un globe terrestre, un cercle longeant sa surface et passant par les deux villes à relier ainsi que leurs antipodes. Le chemin le plus court est alors l'arc de cercle qui relie les deux villes sans passer par les antipodes. Pour l’anecdote, les antipodes sont également une race de monstres anthropomorphes qui ont le pied tourné vers l'arrière, les talons vers l'avant et huit orteils à chaque pied ; ils sont censés courir plus vite que le vent. À l’époque où l’on croyait la terre plate, on pensait que des peuples marchaient à l'envers de l'autre côté du disque et qu'ils avaient les pieds placés de cette façon LES PIEDS « L'homme doit beaucoup au pied. Cet organe ne compte pas moins de 26 os, 16 articulations, 107 ligaments et 20 muscles intrinsèques qui lui ont permis d’acquérir la station debout, ce qui réorienta son crane, ses yeux et sa bouche par déplacement du support de la tête c’est-à-dire du trou occipital en bas et en avant. Le maintien de la station debout n’aurait pu se faire sans cette lente adaptation ce qui permit la libération de sa main qui put alors travailler, inventer l’art et l’outil et par là, assurer le développement du crâne, donc de l’intelligence. Si le pied n'avait pas évolué vers l'aspect qu'il a aujourd'hui, nous vivrions encore dans des arbres ou des grottes. » Jean-Marie Galmiche. Le pied normal et pathologique dans l’art. Médecine et Chirurgie du Pied, septembre 1993, 2, 123-36. L’ANTIPODISME CIRCASSIEN En cirque, L'antipodisme est une approche qui peut exister dans différentes disciplines comme l'acrobatie, la gymnastique ou bien la contorsion. Elle résulte du fait de manipuler des objets (voir même des corps d'hommes) au moyen des pieds, ou des pieds et des mains, ou des pieds avec d'autres parties du corps. Le jongleur(se) prend bien souvent une position avec les pieds en l'air, pour pouvoir manipuler contre la gravitation. L’ANTIPODISME DE NATA Ma première approche s’est faite dans une salle d’entrainement, après avoir essayé de me "faire des amis" via certaines disciplines. Je n’avais jamais approché les disciplines de cirque, je n’avais donc aucun reflexe. Je me suis tout de suite pris un grand cylindre en bois en pleine tête. Ça m’a intéressé. Parfois, mes pensées naissent dans mes pieds, comme si elles oubliaient que mon cerveau et ma tête existent. En fait, ma tête et mes pieds échangent souvent leurs fonctions. Le premier est en charge de la stabilité, alors que les seconds rêvent et créent. L’Equipe Conception : Nata Galkina Sur scène : Nata Galkina, Ximena Ameri Mise en scène : Natalie Hauwelle Regards extérieurs : Ruth Steinthal, Jérémy Olivier Scénographie, construction : Manuel Marrot Composition musique : Lih Qun Wonh Production : Cécile Imbernon – La chouette diffusion Administration : Christine Sabrié PARTENAIRES Coproduction Ville de Riom (63) Le Séchoir, Saint Leu (Ile de La Réunion) *A confirmer Accueil en résidence Ville de Cugnaux (31) Mala performerska scena (Croatie) Ville de Riom (63) Théâtre de Cusset (03) La Maison des jonglages, La Courneuve (93) Le Séchoir, Saint Leu (Ile de La Réunion) La Grainerie, Balma (31) Avec le soutien des Labs Circus Next