La monarchie absolue (suite et fin) -LOUIS XVI - Reseau
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La monarchie absolue (suite et fin) -LOUIS XVI - Reseau
Ency clo p éd ie d e l’ ho n nête homme istoire de France — Histoire de France — Histoire de France — Histoire de France — Histoire de France — Histoire é 45 La mo nar chie ab s olu e (s uite et f in) -L O U I S X V I ( 3/3)- Le Crépuscule de la monarchie (1774-1789) La fin de l’Ancien Régime La question préalable était celle de la désignation des représentants des trois ordres aux États Généraux. Si celle des députés de la noblesse et du clergé n’offrait pas de difficulté, Necker imposa une sorte de suffrage universel pour la représentation du Tiers États et décida le doublement des députés du troisième ordre qui entraînait logiquement le vote par tête. Ces nouvelles dispositions portaient en elles les germes de la lutte des classes, avec toutes les conséquences prévisibles d’un bouleversement politique que Necker, qui ne cherchait qu’à sortir de la crise financière, n’avait pas prévu. Une gigantesque campagne de presse se déclencha, où les sociétés de pensée eurent une part prépondérante. La maçonnerie en particulier – il y avait 700 loges en France — prônait déjà la maxime que la république fera sienne : Liberté, Égalité, Fraternité. « Ces sociétés tirent les ficelles, parfois grosses comme des cordes, parfois invisibles ou inexistantes, de la désignation des candidats pour les états généraux… voire tiennent les plumes de la rédaction des cahiers. » (9). En effet : « Les doléances sont si semblables qu’on les croirait rédigées sur le même canevas par le même pamphlétaire philosophe ». (10) Classement : 2Cb31 À la suite de ces élections, inspirées par de discrets chefs d’orchestre, douze cents députés des trois ordres se réunissent à Versailles en grand arroi le 5 mai 1789. Dès lors la révolution est en marche : le mouvement ne s’arrêtera plus, encouragé par la torpeur du Roi qui refuse, ou n’a pas la volonté, de prendre les mesures aptes à l’enrayer. Il ne semble pas utile de rappeler les étapes de la chute précipitée de l’ancien régime, du passage du pouvoir absolu du Roi, à celui de la nation. Cette révolution politique, sociale, religieuse – à caractère foncièrement idéologique et même, en ce sens, en rupture totale avec l’ancien régime qui ne connaissait pratiquement pas l’idéologie – se fera à un rythme accéléré entre 1789 et 1792 ; « Louis XVI y perd d’abord le trône de ses pères pour un (provisoire) strapontin constitutionnel » (11), avant d’être déchu et exécuté. En préambule d’une constitution en gestation, l’assemblée proclame une « déclaration des droits de l’homme et du citoyen », « nouveau catéchisme national » (12), qui deviendra la « table de la loi internationale » … On peut considérer que l’ancien régime a été abrogé en 1791, sinon en 1789, le Roi ne gouvernant plus, règne à peine. Au long de ces deux années, les renoncements successifs de Louis Aller au => dossier origine de ce texte Accueil du Réseau-Regain => reseau-regain.net version 1.2 • 01/ 2012 1/3 XVI ont abouti à une constitution qui bouleversa le statut de la monarchie et le rôle du souverain : la légitimité de celui-ci ne procède plus de la coutume successorale, soutenue par la caution divine, mais de la nation. C’est la nation qui confie au Roi, par l’entremise des députés, la mission de la représentation, et se réserve le droit de le déposer. Ainsi, avant même la date fatale du 21 janvier 1793, le terme était mis à huit siècles d’un pouvoir qui avait fait la France et assuré sa grandeur. *** On ne finira jamais de se poser la question : pouvait-on éviter la Révolution ? Oui, si les successeurs de Louis XIV avaient eu l’audace de s’attaquer à l’inégalité fiscale à l’exemple du grand Roi qui, au prétexte de l’effort de guerre avait institué la capitation et le dixième. La lancinante question financière, qui creusa en partie le tombeau de la monarchie, eut sans doute pu être résolue, au prix d’une réforme équitable, à laquelle il eût fallu ajouter la modification de certaines structures ou institutions, afin d’associer davantage l’opinion aux affaires publiques et surtout au contrôle des dépenses… revendication quasi générale. Assemblées de notables, États provinciaux, assemblées provinciales, autant de formules parmi lesquelles, il eût fallu choisir pour mettre sur pied une nouvelle forme de concertation. Mais il était nécessaire que cette réforme en profondeur fût exécutée « à froid ». Celle réalisée par Louis XV à la fin de son règne, à la faveur de la paix extérieure retrouvée était bénéfique et parfaitement orientée. Malheureusement, Louis XVI crut bon d’inaugurer son régime en l’abolissant. La faiblesse insigne de Louis XVI ne lui permettait pas de contrôler la mise en place de réformes qui s’imposaient. À partir du moment où l’épreuve de force fut engagée, il était du devoir du Roi de réprimer militairement la rébellion. Or Louis XVI répugnait à verser le sang, et, seul, de nos rois, il n’avait pas reçu une formation militaire. Ajoutons à cela : le démantèlement de la Classement : 2Cb31 maison militaire, la défection d’une partie de l’armée, l’ignorance de Louis XVI de l’évolution des sentiments de la population parisienne – point sur lequel ses prédécesseurs étaient parfaitement renseignés par des services bien organisés –… Ensemble de causes qui contribuèrent à l’inertie du Roi, et le conduisirent à refuser d’utiliser des procédés qu’il jugeait contraires à la morale. Il ne faut pas non plus sous-estimer le poids de la guerre d’Amérique dans la chute de la monarchie. Nous avons vu qu’elle avait créé un trou financier directement à l’origine de la convocation des États Généraux. À l’occasion de ce succès de prestige assez limité, les meneurs révolutionnaires avaient inoculé en France l’idéologie démocratique qu’ils sauront largement exploiter. Et pour comble, l’entourage immédiat de Louis XVI, sa proche famille, n’a fait que le desservir. En définitive, si le Roi avait toutes les qualités de l’homme privé et du parfait chrétien, le sens de l’État lui faisait cruellement défaut : « Ses incertitudes, ses hésitations, ses oscillations tenaient certes à une faiblesse de caractère, mais aussi à des conceptions politiques erronées. » (13) Idées politiques, puisées chez Fénelon, que Louis XIV qualifiait de « bel esprit, le plus chimérique du royaume ». Sa responsabilité dans la révolution ne peut être occultée, même si sa mise à mort peut être assimilée, par les catholiques, à un martyre. *** Deux siècles après la chute de l’ancien régime la France en est toujours à la recherche d’institutions stables. Tout ou presque a été essayé. La fiévreuse poussée démocratique de 1789 a conduit à la Terreur ; elle-même suivie de l’échec de l’aventure guerrière napoléonienne responsable en vingt ans d’une perte humaine considérable. Un bref recours à une monarchie atrophiée a permis néanmoins au pays de panser ses plaies avant de se relancer dans une seconde expérience césarienne qui s’est achevée dans la défaite, comme la première. Les républiques se sont alors Aller au => dossier origine de ce texte Accueil du Réseau-Regain => reseau-regain.net version 1.2 • 01/ 2012 2/3 succédé, entrecoupées par deux guerres mondiales meurtrières et ruineuses, la seconde suivie de la perte de la totalité de notre empire colonial. Huit invasions de notre territoire, relayées depuis cinquante ans par une immigration massive – clandestine ou provoquée – de populations inassimilables, dont la prolifération est telle qu’au cours du siècle qui s’ouvre, elles seront en mesure de nous submerger. Ne peut-on attribuer ces calamités, et ces lourdes menaces, à la quinzaine de constitutions au nom desquelles un pouvoir mis à l’encan des suffrages populaires, a prétendu nous régir depuis 1791, et qui, à ce jour, à bout de souffle, n’a plus à proposer au « peuple souverain » que la remise de sa souveraineté à un mondialisme anonyme et vagabond ? Situation qui met en pleine lumière la pertinence d’une formule lapidaire plus que jamais d’actualité : « Il y eut un ancien régime. Il n’y a pas de régime nouveau ». (14) René Maillot Classement : 2Cb31 (9) E. Leroy-Ladurie. (10) Augustin Cochin. Les sociétés de pensée et la démocratie moderne. (11) Frédéric Bluche et Stéphane Rials. (12) Le mot est de Barnave. (13) Roland Mousnier. (14) Charles Maurras. Mes idées politiques. Préface : La politique naturelle — repris par F. Bluche dans L’ancien régime. Institutions et société. Bibliographie : P. Gaxotte : La révolution française L’ancien régime. Institutions et soFr. Bluche : ciété. La vie quotidienne au temps de Louis XVI. E. Leroy-Ladurie : L’ancien régime. Tome II. B. Fay : Louis XVI. La fin d’un monde. Roland Mousnier : Les institutions de la France sous la monarchie absolue. J. Meyer : Histoire de France. Tome III : la France moderne. J. Barbey : Être roi. Costumes des trois Ordres Aller au => dossier origine de ce texte Accueil du Réseau-Regain => reseau-regain.net version 1.2 • 01/ 2012 3/3