Les corrigés des examens DPECF 2007
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Participez aux sélections natiosnales www.comptalia.com/campu DPECF 2007 Corrigé de l'UV 5/b Dissertation 1ère Ecole en ligne des professions comptables SESSION 2007 EXPRESSION ET COMMUNICATION (EXPRESSION FRANÇAISE) Durée : 3 heures - Coefficient : 0,5 Aucun document ni matériel ne sont autorisés La transmission du savoir Pascal, philosophe du XVIIè siècle, pense que la raison humaine est supérieure à l'instinct des animaux, parce que les connaissances des animaux ne progressent pas, alors que les connaissances des hommes progressent continuellement. N'est-ce pas indignement traiter la raison de l'homme, et la mettre en parallèle avec l'instinct des animaux, puisqu'on en ôte la principale différence, qui consiste en ce que les effets du raisonnement augmentent sans cesse, au lieu que l'instinct demeure toujours dans un état égal? Les ruches des abeilles étaient aussi bien mesurées il y a mille ans aujourd'hui, et chacune d'elles forme cet hexagone aussi exactement la première fois que la dernière. Il en est de même de tout ce que les animaux produisent par ce mouvement occulte. La Nature les instruit à mesure que la nécessité les presse; mais cette science fragile se perd avec les besoins qu'ils en ont : comme ils la reçoivent sans étude, ils n'ont pas le bonheur de la conserver ; et toutes les fois qu'elle leur est donnée, elle leur est nouvelle, puisque, la Nature n'ayant pour objet que de maintenir les animaux dans un ordre de perfection bornée, elle leur inspire cette science nécessaire, toujours égale, de peur qu'ils ne tombent dans le dépérissement, et ne permet pas qu'ils y ajoutent, de peur qu'ils ne dépassent les limites qu'elle leur a prescrites. II n'en est pas de même de l'homme qui n'est produit que pour l'infinité. Il est dans l'ignorance au premier âge de sa vie ; mais il s'instruit sans cesse dans son progrès : car il tire avantage non seulement de sa propre expérience, mais encore celle de ses prédécesseurs, parce qu'il garde toujours dans sa mémoire les connaissances qu'il s'est une fois acquises, et que celles des anciens lui sont toujours présentes dans les livres qu'ils en ont laissés. Et comme il conserve ces connaissances, il peut aussi les augmenter facilement (…). De sorte que toute la suite des hommes, pendant le cours de tous les siècles, doit être considérée comme un même homme qui subsiste toujours et qui apprend continuellement. Pascal, Traité du vide, 1647. Pensez-vous que les connaissances des hommes augmentent au fil des années et des siècles dans un progrès continu ou, au contraire, que les connaissances de notre époque marquent un progrès particulier ? www.comptalia.com - 0800 COMPTA (soit 0800 266 782 - Appel gratuit depuis un poste fixe) © Comptalia.com - Ce corrigé est fourni à titre indicatif et ne saurait engager la responsabilité de Comptalia.com 1/6 DPECF 2007 Corrigé de l'UV 5/b Dissertation 1ère Ecole en ligne des professions comptables PROPOSITION DE CORRIGE Introduction : L’homme contrairement à l’animal, ainsi que le décrit Pascal « s’instruit sans cesse dans son progrès : car il tire avantage non seulement de sa propre expérience, mais encore de celle de ses prédécesseurs, parce qu’il garde toujours dans sa mémoire les connaissances qu’il s’est une fois acquises», « Les effets du raisonnement augmentent sans cesse, au lieu que l’instinct demeure toujours dans un état égal ». Les connaissances des hommes, c’est à dire l’ensemble du savoir acquis par l’apprentissage, l’étude ou l’expérience croissent ainsi au fil des années et des siècles. Le progrès correspond quant à lui, au développement ou à l’amélioration des connaissances, tout particulièrement sur le plan des sciences et des techniques. Dans notre société technicienne où les informations circulent très rapidement et où l’ensemble des connaissances de l’humanité sont accessibles via internet, nous pouvons nous demander si comme au siècle des lumières, nous nous situons dans une conception continue du progrès sur le mode d’une simple accumulation des connaissances, ou si nous entrons, avec notre époque, dans un progrès particulier au sens où la société remet en question la notion de progrès et ne lui accorde plus systématiquement une valeur intrinsèque positive car nous serions rentrés dans un monde qui ouvre la boîte de Pandore. Partie I. Les connaissances des hommes augmentent au fil des années et des siècles dans un progrès continu et une valeur positive systématique L’histoire des sciences a permis le large développement des connaissances des hommes. Le progrès des sciences amène des connaissances rationnelles et expérimentales du réel et de ses lois. A l’époque de Pascal, un même homme pouvait embrasser l’ensemble des connaissances humaines et contribuer à son progrès par son œuvre. Au siècle des lumières, Diderot et D’Alembert donnent le jour à la fameuse encyclopédie éponyme, sorte de catalogue regroupant l’ensemble des connaissances de l’époque pour former un bilan du savoir de l’humain. A. Les connaissances progressent de manière continue grâce aux liens entre disciplines et entre chercheurs au sein d’une même époque. Les connaissances se développent dans un accroissement quantitatif que selon Bacon, un individu isolé ne pourra achever. Les savants des époques passées voient leurs recherches évoluer avec les résultats de celles des autres. Les avancées techniques réalisées par les uns permettent à d’autres une avancée plus conceptuelle, et réciproquement les progrès théoriques des uns favorisent les progrès techniques des autres. Cette dynamique reste encore vraie aujourd’hui. A titre d’exemple, l’astronomie a progressé à la fois par les avancées réalisées en mathématiques et physique, ainsi que grâce aux évolutions des appareils d’optique. Le progrès scientifique est étroitement lié au progrès technique et réciproquement. D’autres exemples des liens entre disciplines et chercheurs peuvent être pris durant le siècle des lumières où il y eu l'invention du thermomètre, du microscope, des cartes précises pour la géographie grâce aux mathématiques. B. Les connaissances progressent dans la continuité du temps au fil des générations. Descartes affirme ainsi « laisser à ses descendants le soin d’achever la chaîne de raisons par lui commencée », et développe par là même l’idée d’une avancée continue pour la science et l’augmentation des connaissances des hommes. Du XVIIème au XIXème siècle par exemple, l’accroissement du savoir peut être perçu de façon continue. Ainsi au XVIIème siècle, des hommes tels que Galilée, Descartes et Newton changent la représentation du monde. Au XVIIIème siècle, les inventions technologiques précèdent la révolution industrielle, démarrée en Angleterre, qui accélère le temps et réduit les distances. Puis au XIXème siècle, la science apporte une explication du monde avec Darwin (théorie de l’évolution), Pasteur (« les microbes ne prennent pas vie à partir d’une autre matière, ils représentent une forme de vie intrinsèque, tout en se trouvant dans d’autres matières ») ou encore Claude Bernard (les principes de la physiologie expérimentale et l’homéostasie du corps humain). www.comptalia.com - 0800 COMPTA (soit 0800 266 782 - Appel gratuit depuis un poste fixe) © Comptalia.com - Ce corrigé est fourni à titre indicatif et ne saurait engager la responsabilité de Comptalia.com 2/6 DPECF 2007 Corrigé de l'UV 5/b Dissertation 1ère Ecole en ligne des professions comptables Des hommes tels que Galilée et Newton inscrivent leur théorie à la fois dans la continuité des connaissances du passé, dans la mesure où ils en utilisent certaines, et à la fois dans la rupture au sens où ils opèrent un changement de paradigme par rapport aux théories antérieures. C. Les progrès se font par rupture apparente et changement de paradigme, mais tout en s’inscrivant paradoxalement dans une certaine continuité par rapport au passé. Karl Popper affirme ainsi que « La science est une des très rares activités humaines, peut-être la seule, où les erreurs sont systématiquement relevées et, avec le temps, assez souvent corrigées. » La science est faite d’énoncés vérifiables et non de vérités immuables. Mais Claude Bernard ajoutait : « C’est ce que nous pensons déjà connaître qui nous empêche souvent d’apprendre. » Thomas Khun, quant à lui, dans « La structure des révolutions scientifiques » écrivait : « En science, l’accumulation de nouveautés laisse la place de temps à autres, à des changements très profonds que l’on appelle révolution. » Une illustration de cette forme de progrès révolutionnaire peut se lire à travers les théories de Newton qui amènent à penser l’accroissement des connaissances dans une certaine discontinuité mais sans total reniement du passé. Les résultats des recherches de Newton au XVIIème siècle forment en effet une contribution majeure et débordent largement le cadre de l'astronomie. Jusqu'à la fin du siècle dernier, ils étaient en effet considérés comme les bases de l'ensemble des théories physiques en réalisant la synthèse de toutes les recherches précédentes et formant la première conception cohérente de l'univers. Newton a ainsi réussi à dépasser certains éléments du passé dans son analyse dans sa théorie de la gravitation. Mais il le disait lui-même : « Si j'ai vu plus loin, c'est que j'étais assis sur des épaules de géants ». Les connaissances ont évolué par changement de paradigme avec Newton, ce qui est venu opérer une rupture, comme avec Galilée, mais toujours sur le fond des connaissances antérieurement acquises. Le processus de la connaissance ne pourrait donc faire « table rase » des connaissances antérieures, et c’est bien ce qui distingue l’intelligence des hommes de celle des animaux. Il est à noter que les changements de paradigme sont souvent liés à des évolutions technologiques évidentes, c’est le cas de Galilée avec sa lunette astronomique. Le développement de l’optique a pu engendrer la révolution Galiléenne (« c'est le soleil qui est au centre de l'univers, et non la terre ») Par ailleurs, la conception d'un progrès cumulatif et de perfectionnement a été tout particulièrement celle présente à l’époque de la Renaissance du XIVème au XVIème siècle, même si cette époque a également été celle d’une rupture avec le moyen âge. Par le passé, les avantages retirés du progrès des sciences semblaient toujours supérieurs aux désavantages éventuels, généralement négligeables, en tout cas toujours négligés. Les nombreux progrès scientifiques du XXème siècle ont été une source de liberté et de progrès en terme de santé publique (comme par exemple la découverte de l’effet antibiotique de la pénicilline), de progrès social (démocratisation de la santé) et moral (sauver des vies auparavant sacrifiées). Mais avec la connaissance des mécanismes génétiques du vivant autrement appelés biotechnologies, il est devenu possible potentiellement d’agir directement sur l’espèce humaine, qui ne dépend dès lors plus seulement des mutations naturelles. Cette problématique nous renvoie directement à la fameuse théorie du meilleur des mondes, d’Aldous Huxley, qui percevait déjà, en 1932, le danger de procéder à une sélection de la race humaine et au désir de l’être parfait. Avec l’approche de certains fondements de la nature humaine et de l’équilibre biologique, la valeur systématiquement positive du progrès des connaissances est questionnée. www.comptalia.com - 0800 COMPTA (soit 0800 266 782 - Appel gratuit depuis un poste fixe) © Comptalia.com - Ce corrigé est fourni à titre indicatif et ne saurait engager la responsabilité de Comptalia.com 3/6 DPECF 2007 Corrigé de l'UV 5/b Dissertation 1ère Ecole en ligne des professions comptables Partie II. Les connaissances de notre époque placent l’homme devant une interrogation sur l’aspect nécessairement positif du progrès pour l’humanité A. Depuis le dernier quart du siècle passé, les progrès des connaissances en matière de biologie moléculaire, de génétique et de médecine amènent la nécessité d’une réflexion éthique. Comme l’explique Edgar Morin dans « Science avec conscience » : « Il est évident que la connaissance scientifique a déterminé des progrès techniques inouïs, dont la domestication de l'énergie nucléaire et les débuts de l'ingénierie génétique. La science est donc élucidante (elle résout des énigmes, dissipe des mystères), enrichissante (elle permet de satisfaire des besoins sociaux et par là d'épanouir la civilisation) et, de fait, elle est justement conquérante, triomphante. Et pourtant, cette science élucidante, enrichissante, conquérante, triomphante, nous pose de plus en plus de graves problèmes qui ont trait à la connaissance qu'elle produit, à l'action qu'elle détermine, à la société qu'elle transforme. Cette science libératrice apporte en même temps des possibilités terrifiantes d'asservissement. Cette connaissance vivante est celle qui a produit la menace d'anéantissement de l'humanité. » Les connaissances de notre époque et notamment avec les formidables avancées des quarante dernières années en matière de biologie et de médecine placent en effet l'homme devant des situations totalement inédites et le conduisent à s'interroger sur le sens de sa vie, de sa mort, de sa souffrance, sur la réalité de son destin et le pourquoi des différences individuelles. Nous avons l’impression de vivre depuis une trentaine d’années dans l’ère d’une nouvelle révolution industrielle appliquée à la biologie et à la technologie. Pour la première fois de façon si massive depuis des siècles, on observe un mouvement à la fois de fascination et de défiance à l’égard des nouvelles connaissances avec la perspective par exemple du clonage humain. Se forme alors progressivement l’idée d’un éventuel moratoire des recherches en la matière. Hans Jonas en 1990, dans « Le principe de responsabilité » comparait le progrès à un monstre mythologique bien connu « le Prométhée définitivement déchaîné, auquel la science confère des forces jamais encore connues et l’économie son impulsion effrénée, réclame une éthique qui, par des entraves librement consenties, empêche le pouvoir de l’homme de devenir une malédiction pour lui. » Les biotechnologies (clonage, thérapie génique, OGM, etc) touchent au fondement même de la vie et par conséquent de la nature. Les sciences semblent sans cesse repousser les limites des champs du possible, mais notamment avec la capacité de cloner des animaux, la question de savoir si l’homme devait imposer des limites à ses connaissances et à l’application de ses connaissances, s’est posée avec acuité. La réflexion éthique se doit d’aller dans le sens du bien collectif. En général, les problèmes soulevés sont ceux générés par l’application des connaissances plutôt que par les connaissances elles mêmes. Néanmoins dans nos sociétés, toute nouvelle connaissance trouvera pour le meilleur ou pour le pire, des personnes pour les appliquer. La recherche produisant de nouvelles connaissances, doit par conséquent certainement être réglementée. Un autre avancement des connaissances est venu créer une véritable rupture anthropologique. En effet pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, depuis le XXème siècle, un enfant peut naître de l’ovule d’une femme et être porté dans l’utérus d’une autre. La France a réagi aux nouvelles connaissances sur la manipulation du vivant, en créant le Comité Consultatif National d’Ethique en 1983, et s’est positionnée en matière de clonage et face à ce que le Professeur Frydman avait nommé « l’Hiroshima biologique », en définissant pénalement en 2004 le clonage reproductif de l’homme comme un « crime contre l’espèce humaine ». Rappelons que le clonage reproductif est une technique permettant l’obtention d’un nouvel individu sans passer par la reproduction sexuée, ce qui annule le principe même de génération et rend par conséquent difficilement appréhendable la notion d’identité. Le terme « bioethics », a été formé vraisemblablement par le biologiste cancérologue Van Rensselaer Potter en 1970, pour construire une éthique de la biosphère englobant à l’époque autant l’écologie que la médecine. La bioéthique s’entend maintenant comme l’étude des problèmes moraux soulevés par la recherche scientifique dans les domaines de la biologie, de la médecine et de la santé, elle était initialement un appel à la raison et au principe de responsabilité des chercheurs. Puis, elle s’est constituée en méthode cherchant à résoudre les problèmes éthiques rencontrés par les scientifiques au cours de leurs travaux. D'une manière générale, toute technologie nouvelle, parce qu'elle peut constituer un gain de liberté, porte en elle de nouvelles formes de responsabilités. Cet aspect est particulièrement vrai en matière de www.comptalia.com - 0800 COMPTA (soit 0800 266 782 - Appel gratuit depuis un poste fixe) © Comptalia.com - Ce corrigé est fourni à titre indicatif et ne saurait engager la responsabilité de Comptalia.com 4/6 DPECF 2007 Corrigé de l'UV 5/b Dissertation 1ère Ecole en ligne des professions comptables sciences du vivant et de pratiques biomédicales. Le développement des connaissances et de la puissance technicienne, suscite une réflexion critique et appelle une régulation éthique. C’est dans ce sens que Hans Jonas peut apporter sa contribution aux débats actuels sur le progrès, avec son « heuristique de la peur » : en effet, il décrit le sentiment de la peur, face aux progrès de la science, comme un exercice qui permettrait d’orienter la manière de poser la question éthique de la responsabilité, c'est-à-dire comme la base du cadre éthique. B. Une science qui s’est dotée d’une conscience pour encadrer ses progrès s’est également encadrée de certains principes tels que le principe de précaution et la recherche de prise de responsabilité des chercheurs. La notion de principe de précaution « selon lequel l'absence de certitudes, compte tenu des connaissances scientifiques et techniques du moment, ne doit pas retarder l'adoption de mesures effectives et proportionnées visant à prévenir un risque de dommages graves et irréversibles à l'environnement à un coût économiquement acceptable » est définie à l'article 1er de la loi du 2 février 1995 relative au renforcement de la protection de l'environnement dans le droit français. La notion d'irréversibilité est à entendre en fonction d’un « objectif de développement durable qui vise à satisfaire les besoins de développement des générations présentes sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs » (art. 1er de la loi du 2 février 1995). Il s'agit d'empêcher tout événement qui viendrait introduire une rupture dans le cours de l'histoire naturelle et de tenter d'assurer la continuité de l'avenir eu égard au passé. Le principe de précaution a ainsi pour effet de limiter l'innovation dans un cadre de progrès sans rupture, il est né d’une interrogation sur la capacité de notre génération à mettre en œuvre un développement « durable ». Il est issu de l’incertitude du pire face à la possibilité d’un risque majeur irréversible. L’utilisation du principe de précaution s’étend désormais à tous les domaines situés à l'interface de la science et de la société tels que la santé publique ou les biotechnologies. Il est vrai qu’à l’aube du troisième millénaire, le progrès en matière de génétique humaine, remet en question l’image que nous avons de nous-mêmes. En effet, « nous devons savoir que la science et la raison n’ont pas la mission providentielle d’opérer le salut de l’humanité, mais qu’elles ont des pouvoirs ambivalents en ce qui concerne les futurs développements de notre humanité. Et nous sommes aujourd’hui, non seulement au moment crépusculaire où s’envole l’oiseau de Minerve, c’est à dire la sagesse, mais aussi au moment de ténèbres où nous entendons le chant du coq qui doit nous éveiller (…) nous alerter pour l’homme, pour la vie et pour l’humanité ». (Edgar Morin, Ethique de la connaissance et éthique de la responsabilité, dans « Science avec conscience ») Nous pouvons expliquer cette oscillation permanente entre positivisme et inquiétude face au progrès, par le manque de recul par rapport à la situation inédite dans laquelle nous nous trouvons. L’ « heuristique de la peur » au sens jonassien, est ce qui doit nous permettre d’appréhender les conséquences de nos interventions sur l’homme et ouvrir la voie au questionnement éthique suscité par le progrès, fondamentalement impérieux à l’heure actuelle. Même s’il convient de distinguer acquisition des connaissances et utilisation des connaissances, la responsabilité des chercheurs est désormais recherchée, incontournable. La recherche du savoir est toujours positive, et c’est le métier même des scientifiques, mais à notre époque, ils ne peuvent décliner toute responsabilité quant aux applications pratiques de leurs recherches sans nier le lien étroit unissant la science à la technologie. Par conséquent, aujourd’hui on ne saurait dissocier le processus d’avancée des connaissances de l’humanité, de son exploitation à travers les produits techniques qui en seraient potentiellement issus. www.comptalia.com - 0800 COMPTA (soit 0800 266 782 - Appel gratuit depuis un poste fixe) © Comptalia.com - Ce corrigé est fourni à titre indicatif et ne saurait engager la responsabilité de Comptalia.com 5/6 DPECF 2007 Corrigé de l'UV 5/b Dissertation 1ère Ecole en ligne des professions comptables Conclusion : L’humanité avait connu au fil des siècles un progrès par simple accumulation des connaissances, ou parfois par rupture et révolution scientifique mais jusqu’à la moitié du XXème siècle toujours en association d’une valeur positive. Or avec la possibilité du clonage, des organismes génétiquement modifiés, la procréation médicalement assistée, la manipulation des cellules souches et du patrimoine génétique, les dons d’organes et toutes les biotechnologies et nanosciences, le progrès a connu une mutation profonde dans sa valeur. Face à une science qui tend de plus en plus à s’affranchir des limites du possible et des obstacles naturels, la question se pose de savoir quelles limites l’homme peut et doit s’imposer. Le progrès des connaissances est en effet devenu discutable et à discuter par la société dans ses applications. Rabelais l’énonçait déjà : « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme ». Edgard Morin l’a repris de façon positive avec « Science avec conscience ». Cette formule semble être la condition des futurs progrès de l’humanité. Le progrès en terme de connaissances mérite ainsi désormais d’être interrogé dans la société, sur le plan éthique, tout particulièrement quand il touche la nature humaine et son environnement. Parce qu’il y a des paris que l’on n’a pas le droit de faire, la notion de progrès aujourd’hui, ouvre la voie royale, à un ressourcement ontologique : nos choix décident de ce que nous voulons être et créent en même temps, une certaine idée de l’homme. A ce titre, la réflexion que nous venons de mener, constitue moins une conclusion, qu’une invitation à (r)ouvrir la question : quelle humanité désirons-nous être ? www.comptalia.com - 0800 COMPTA (soit 0800 266 782 - Appel gratuit depuis un poste fixe) © Comptalia.com - Ce corrigé est fourni à titre indicatif et ne saurait engager la responsabilité de Comptalia.com 6/6