Tatoueur - Infor Jeunes

Transcription

Tatoueur - Infor Jeunes
Quels sont les aspects positifs et les
aspects négatifs de votre métier ?
Tatoueur
Prénom : David
Âge :
42 ans
En quoi consiste votre profession ?
Mon métier consiste, la plupart du temps, à préparer
des motifs, les customiser en fonction de la
demande du client et les transposer sur la peau.
Comment êtes-vous devenu tatoueur?
J’ai étudié la peinture, le dessin et la gravure à
l’ESAPV de Mons et aux ETH de St Ghislain.
Je suis devenu tatoueur plus tard malgré ma passion
pour le tatouage. L’accès à la profession était à
l'époque assez fermé. J'ai commencé par dessiner
pour le patron d'un studio de tatouage, pour ensuite
être engagé chez lui.
Editeur responsable : Arielle Mandiaux
Infor Jeunes asbl - Rue des Tuileries, 7 - 7000 MONS
Les plus du métier. C’est un travail de passionné dont on
se lasse difficilement.
On rencontre des gens de tous les pays et de toutes les
classes sociales, c’est très riche humainement. Entre le
tatoué et le tatoueur, il y a souvent une relation proche
du psy où le client se confie sur son histoire, ce qui le
pousse à se faire tatouer… Ce qui peut aussi être délicat
car il faut être capable de mener une conversation en
même temps que l'on tatoue le client.
Un autre plus est la satisfaction du client quand son
tatouage est fini. Le but d'un bon tatoueur n'est pas de
faire le maximum de pièces, mais de les réussir en
fonction des attentes de ses clients. Comme le tatouage
est "éternel", il vaut franchement mieux qu'il soit réussi
et que chacun puisse en être fier.
Les moins du métier. Ce métier peut rapporter beaucoup
d'argent après un certain temps mais pas sans effort et
sans y sacrifier une large partie de sa vie privée.
Beaucoup ont l'impression qu'être tatoueur, c'est mener
une vie "rock'n roll". Ce qui est faux, car il y a tout un
travail en amont à réaliser : préparer les dessins
quotidiennement pour les futurs encrages, les modifier
en fonction des feed-backs des clients, parfois les
recommencer voire les abandonner, car pour x ou y
raisons, il ne se fera jamais. Ensuite, il faut encrer les
projets, ce qui demande un haut niveau de concentration.
Il y a aussi le côté "administratif" à gérer : répondre aux
demandes par mail, téléphone, passage au studio des
clients (potentiels ou avérés) et régler son agenda avec
les conventions, les guests dans d'autres villes ou pays...
Pour les propriétaires de studio, il faut en plus de tout ça,
faire les comptes, payer les factures, répondre aux
exigences administratives, gérer les stocks…
Les
tatoueurs reprennent toujours obligatoirement du travail
chez eux une fois les aiguilles déposées. Il y a aussi les
imprévus, les rendez-vous oubliés ou annulés à
Mis à jour le 6 juin 2014
la dernière minute. Plusieurs annulations dans le mois
peuvent aboutir à une différence significative de
revenus.
Quels conseils donneriez-vous à un
jeune qui se lancerait dans ce métier?
Se trouver un bon apprentissage est essentiel!
Refuser de pratiquer de manière "sauvage" même si le
marché du tattoo est saturé et que le matériel est à la
portée de chacun. Bien dessiner n'est pas assez pour
rentrer dans le métier. Il y a plusieurs styles, plusieurs
écoles artistiques et techniques; il faut pouvoir trouver
sa voie. Toutes les peaux ne se tatouent pas avec la
même facilité. La peau n'est pas une "matière
première" fixe : il y en a des vieilles, des souples, des
sèches… Il est bon de fréquenter la "culture tatouage" :
aller aux conventions, passer chez les tatoueurs,
"sentir" l'atmosphère d'un studio… Tous les tatoueurs
ne sont pas tatoués, c'est une question de philosophie,
mais la majorité l’est. Personne dans le milieu ne
demande à un apprenti d'être entièrement encré à 20
ans, mais au moins d'avoir quelques tatouages. Ca
permet de ressentir le tatouage des 2 côtés : peau et
aiguille. Humilité, respect et patience sont les règles
d'or de l'apprenti. Il faut dessiner autant que possible,
aller confronter son opinion à celle des professionnels
et écouter les remarques qu'ils font. On ne doit pas se
laisser décourager par les nombreux refus
d'apprentissage. Il faut aller frapper à toutes les portes
jusqu'à ce que quelqu'un, vous prenne en tant
qu'apprenti.
... Plus encore
Il n'existe pas de formation reconnue en tatouage. Des
compétences en dessin et en graphisme sont nécessaires.
Le tatoueur indépendant doit déclarer son activité au
Service Public Fédéral Santé Publique et avoir suivi une
formation agréée en sécurité et hygiène. Pour tout autres
renseignements : wwwinforjeunes.be

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