MASTER TOURISME ET DEVELOPPEMENT Mémoire de
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MASTER TOURISME ET DEVELOPPEMENT Mémoire de
Université de Toulouse II - le Mirail Site de Foix Centre d’Etude du Tourisme, de l’hôtellerie et des Industries de l’Alimentation MASTER TOURISME ET DEVELOPPEMENT Mémoire de deuxième année TOURS OPERATEURS ET TOURISME RESPONSABLE Comment intégrer la dimension durable chez les tours opérateurs ? Le cas de Club Med Découverte Présenté par : Mathilde BARBAT Année universitaire : 2009-2010 Sous la direction de : Driss BOUMEGGOUTI Le CÉTIA de l’Université de Toulouse II–Le Mirail n’entend donner aucune approbation, ni improbation aux opinions émises dans les mémoires de recherche. Ces opinions doivent être considérées comme propres à leur auteur(e) Université de Toulouse II - le Mirail Site de Foix Centre d’Etude du Tourisme, de l’hôtellerie et des Industries de l’Alimentation MASTER TOURISME ET DEVELOPPEMENT Mémoire de deuxième année TOURS OPERATEURS ET TOURISME RESPONSABLE Comment intégrer la dimension durable chez les tours opérateurs ? Le cas de Club Med Découverte Présenté par : Mathilde BARBAT Année universitaire : 2009-2010 Sous la direction de : Driss BOUMEGGOUTI « Un jour, dit la légende, il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux terrifiés et atterrés observaient, impuissants, le désastre. Seul le petit colibri s’active, allant chercher quelques gouttes d’eau dans son bec pour les jeter sur le feu. Au bout d’un moment, le tatou agacé par ses agissements dérisoires, lui dit « Colibri ! Tu n’es pas fou ? Tu crois que c’est avec ses gouttes que tu vas éteindre le feu ? » « Je le sais, répond le colibri, mais je fais ma part. » » Pierre Rabhi REMERCIEMENTS Je tiens à remercier toutes les personnes qui m’ont aidée dans la réalisation de ce mémoire. J’exprime ma gratitude à mon maitre de stage, Monsieur Christophe Carraud pour son soutien et son implication dans mon projet de stage et à Madame Agnès Weil pour ses précieux conseils durant l’élaboration de ma mission au sein de Club Med Découverte. Je souhaite remercier mon maitre de mémoire Monsieur Boumeggouti qui a su m’aider à orienter ma mission et mon sujet de mémoire ainsi que Madame Anne Rostand-Coutouly pour sa disponibilité et ses conseils. Je désire aussi remercier les personnes m’ayant accordés des entretiens : Monsieur Yannick Barde et Madame Sarah Lopez Je n’oublie pas Laurence Barbat et Agnès Aupetit pour leur relecture et mes collègues stagiaires, Charlène, Clémence, Marie, et Louise pour leur soutien moral tout au long du stage. SOMMAIRE SIGLES ET ABREVIATIONS..................................................................................................................7 SCHEMA METHODOLOGIQUE.............................................................................................................8 INTRODUCTION GENERALE................................................................................................................9 PARTIE 1 : LE TOURISME RESPONSABLE ET LE MARCHÉ DES TOURS OPERATEURS..........11 Chapitre 1 : Le tourisme responsable.............................................................................................12 Chapitre 2 : Le tourisme responsable : représentations des consommateurs français...................27 Chapitre 3 : La place du tourisme responsable chez les tours opérateurs : le cas de Club Med Découverte............................................................................................................................................39 Problématique : Comment intégrer les dimensions de durabilité et de responsabilité au sein d’un tour opérateur tel que Club Med Découverte? Les démarches et outils à mettre en place. PARTIE 2 : LES OUTILS ET DÉMARCHES QUI PERMETTENT L’INTEGRATION DU TOURISME RESPONSABLE CHEZ UN TOUR OPERATEUR................................................................................56 Chapitre 1 : La sensibilisation et l’éducation des clients au cœur du tourisme responsable...........57 Chapitre 2 : La formation outil essentiel pour un tourisme responsable..........................................67 Chapitre 3 : Les enjeux et limites de la certification en tourisme responsable................................78 PARTIE 3 : LA MISE EN PLACE D’UNE DEMARCHE DE TOURISME RESPONSABLE AU SEIN DE CLUB MED DECOUVERTE..................................................................................................................91 Chapitre 1 : Etude du programme de certification « Agir pour un Tourisme Responsable »...........92 Chapitre 2 : La mise en place d’outils de formation, d’information et de sensibilisation au tourisme responsable.........................................................................................................................................102 Chapitre 3 : Recommandations relatives à la mise en place d’actions complémentaires pour un tourisme responsable..........................................................................................................................113 CONCLUSION GENERALE................................................................................................................123 TABLE DES ANEXES.........................................................................................................................125 ANNEXES...........................................................................................................................................126 BIBLIOGRAPHIE................................................................................................................................167 TABLE DES MATIERES.....................................................................................................................171 SIGLES ET ABREVIATIONS ATES : Association pour un Tourisme Equitable et Solidaire ATR : Agir pour un Tourisme Responsable ATT : Association des Tours operateurs Thématiques CITR : Coalition Internationale pour un Tourisme Responsable TER_RES : Territoires Responsables VVE : L’association des Voyageurs et Voyagistes Eco-responsables Vocabulaire fréquemment utilisé au sein du Club Méditerranée : TO : Tour Opérateur CM : Club Méditerranée CMD : Club Méditerranée Découverte CMV : Agences de voyage du Club Méditerranée DDD : Direction du Développement Durable GM : Gentils Membres, clients GO : Gentil Organisateur, personnel CDC : Cahier Des Charges PREZ : Présentation commerciales PowerPoint PPT : Powerpoint MK : Marketing NF : Nouvelles Frontières VDM : Voyageurs Du Monde TR : Tourisme Responsable 7 METHODOLOGIE Thème : Formation initiale centrée sur le milieu de la production touristique Tours Opérateurs & Tourisme Responsable Intérêt personnel pour le développement du tourisme responsable Questions de départ : ◊ ◊ ◊ Comment pratiquer un tourisme plus responsable au sein d’un TO de grande taille ? Quels sont les moyens et outils à mettre en place ? Quelles sont les principales étapes pour pratiquer un tourisme plus responsable ? Réalisation d’un stage sur la mise en place d’actions de développement durable au sein de Club Med Découverte Thèmes de recherche : ◊ ◊ ◊ ◊ ◊ La place du tourisme durable au sein des principaux tours opérateurs La perception des clients pour le tourisme durable La sensibilisation des clients et la relation entre visiteurs et visités La formation des acteurs concernés par les circuits touristiques Les enjeux et limites des programmes de certification en tourisme durable Problématique : Comment intégrer les dimensions de durabilité et de responsabilité au sein d’un tour opérateur tel que Club Med Découverte? Les démarches et outils à mettre en place. Hypothèses La sensibilisation des clients : Outil d’éducation dont l’objectif est de faire prendre conscience aux touristes de l’importance de leur comportement La formation des acteurs du tourisme : La formation du personnel et des guides locaux : outils indissociables du tourisme responsable Les processus de certification : Réels enjeux pour les tours opérateurs et les destinations en prenant en compte la crédibilité des programmes 8 INTRODUCTION GENERALE 1 Le temps du tourisme élitiste est bien loin. Bientôt, près d’1,6 millions de touristes sillonneront le monde pour satisfaire des besoins sans cesse renouvelés. Depuis l’apparition des congés payés et l’augmentation du pouvoir d’achat, les besoins originels de détente et de relaxation qui ont favorisé le développement du tourisme de masse, se traduisent aujourd’hui par des attentes de nature, d’authenticité et de rencontre avec les populations locales. L’apparition de ces nouveaux besoins est liée aux changements des mentalités et à la prise de conscience de l’impact de l’Homme sur notre planète. Cette prise de conscience des enjeux environnementaux et sociaux a permis au développement durable de faire aujourd’hui recette dans tous les secteurs économiques. Dans le tourisme, le développement durable se traduit par de nouvelles formes alternatives de tourisme qui se démocratisent rapidement : le tourisme solidaire, équitable, écologique et responsable. Pourtant ces nombreux concepts génèrent chez les consommateurs une certaine incompréhension face à cette multitude d’étiquettes. Même si l’on constate que la notion de tourisme responsable tend à être connue, l’offre manque encore de visibilité. Les salons, les médias, les rapports dédiés au tourisme responsable ainsi que la rapide croissance de l’offre associée accroissent la notoriété du tourisme responsable et, portée par le besoin d’un tourisme différent, une nouvelle tendance apparait. Certes, cette tendance prend du temps à s’installer massivement dans les pratiques touristiques, mais on constate une réelle motivation de la part des touristes. Pour répondre aux impacts négatifs du tourisme de masse ou pour saisir une opportunité marketing, les professionnels du secteur – des petites structures aux grands groupes - s’orientent aujourd’hui vers ce nouveau marché porteur qu’est le tourisme responsable. Plusieurs tours opérateurs ou mouvements associatifs communiquent autour du tourisme responsable. Les rédacteurs de brochure jouent aisément sur les mots « responsable » et « durable » pour attirer les consommateurs. Avec ce bouillonnement d’annonces et de communication, il devient difficile de vérifier la crédibilité de ces messages. Le tourisme responsable n’étant soumis à aucune règle officielle et générale, chacun établit ses propres règles, chartes et critères. Il faut aussi savoir que l’on retrouve certaines disparités entre les voyagistes de petites tailles et les grands groupes du tourisme au niveau de leur positionnement sur le marché du tourisme responsable. C’est parce qu’une grande partie des touristes français voyage par le biais d’un tour opérateur que notre choix s’est porté sur l’étude de l’articulation du tourisme responsable et du métier de voyagiste. 1 Organisation Mondiale du Tourisme, « Tourism 2020 vision », 2004 9 Ainsi, nous nous sommes demandé quels sont les principaux outils et démarches à appliquer pour intégrer la dimension de tourisme responsable chez un tour opérateur. Afin d’illustrer notre étude notre choix s’est porté sur le voyagiste Club Med Découverte, une filiale du groupe Club Méditerranée. L’intérêt de cette recherche est à la fois de démontrer qu’un réel marché est en train de se créer, et d’en connaitre ses caractéristiques, afin de définir les principales opportunités d’intégration du tourisme responsable pour les voyagistes. Des préconisations relatives à l’intégration des concepts de durabilité et de responsabilité seront apportées au long de ce mémoire. L’analyse de l’engagement d’un voyagiste tel que Club Med Découverte dans le tourisme responsable apparait comme une démarche appropriée pour comprendre plus globalement comment s’organise la relation entre tourisme responsable et voyagistes ainsi que pour vérifier la pertinence des préconisations effectuées. Afin de mieux comprendre le marché du tourisme responsable, son offre et sa demande, et d’en connaitre les acteurs principaux, la première partie de ce mémoire s’attache à présenter le concept et ses origines, les perceptions des consommateurs ainsi que le positionnement des opérateurs touristiques sur ce créneau. Une présentation plus approfondie du tour opérateur Club Med Découverte permettra de placer le tourisme responsable dans un contexte précis. La seconde partie de notre recherche se porte sur la présentation des différents outils et moyens sur lesquels peut s’appuyer un voyagiste dans le but de se lancer dans une démarche de tourisme responsable. Ainsi, cette partie aborde les programmes de certification, la sensibilisation des clients et la formation des acteurs tout en en présentant les limites et enjeux. Enfin, pour s’appuyer sur des exemples concrets, la troisième partie de ce mémoire illustre l’application des préconisations de la partie précédente au travers le cas du voyagiste Club Med Découverte. Ici sera exposée l’analyse de la démarche de certification « Agir pour un Tourisme Responsable », la mise en place de formations et diverses recommandations au niveau de l’évolution de l’offre de circuits. 10 Partie 1 : LE TOURISME RESPONSABLE ET LE MARCHÉ DES TOURS OPERATEURS Tourisme responsable, éthique, solidaire ou écologique, toutes ces nouvelles formes alternatives proviennent du concept du tourisme durable, lui-même originaire des principes du développement durable. Le développement durable a su acquérir une place majeure dans les sociétés occidentales, mais les nouvelles formes de tourisme restent encore des concepts flous pour les consommateurs français. Le tourisme responsable, qui considère l’Homme et la rencontre comme valeurs essentielles, se démocratise peu à peu : les associations, les entreprises touristiques, les groupements de voyagistes, les chartes, les forums orienté vers le tourisme responsable sont de plus en plus nombreux et permettent aux touristes de découvrir les valeurs et principes de cette forme de tourisme. On constate donc que les consommateurs sont de mieux en mieux informés et attirés par ces nouvelles formes alternatives de tourisme, même si les pratiques sur le terrain ne sont pas encore appliquées ou sont très minoritaires en comparaison avec le marché du tourisme et avec les millions de voyageurs qui sillonnent le monde chaque année. Pour autant, fa ce à cette augmentation constante du nombre de touristes, le tourisme responsable deviendrait une alternative aux conséquences négatives du tourisme. C’est pour répondre à cette tendance que l’offre des voyagistes s’oriente aujourd’hui vers le tourisme responsable, mais chacun se positionne différemment sur ce marché. Cette partie présentera dans un premier temps le concept de tourisme responsable et son rôle essentiel dans le tourisme mondial, puis les perceptions et pratiques des consommateurs et enfin le développement du tourisme responsable au sein de l’offre française. 11 Chapitre 1 : Le tourisme responsable Suite à la prise de conscience des impacts négatifs du tourisme de masse des années 70, apparait en 1998 la notion de développement durable dont va découler celle du tourisme durable. Le tourisme durable s’appuie sur les sphères sociales, environnementales et économiques et peut être considéré comme la base du tourisme solidaire et responsable, de l’écotourisme ou autres formes alternatives de tourisme. Ce mémoire sera centré sur le tourisme responsable en abordant dans un premier temps le concept, son origine, ses principes, et les principaux acteurs concernés. 1. Du développement durable au tourisme durable et autres formes alternatives de tourisme Afin de placer le tourisme responsable dans son contexte, il faut préciser qu’il est originaire du concept de développement durable. 1.1 Le développement durable Le concept de développement durable est un concept qui a évolué depuis presque 40 ans. En effet, son histoire remonte jusqu’au Club de Rome en 1968, organisation qui s’attachait à étudier les problématiques mondiales au niveau environnemental, social, culturel, technologique, etc. Ainsi, plusieurs rapports ont été réalisés dont, « Halte à la croissance ? Rapport sur les limites de la croissance » publié en 1972. Cet ouvrage comprenait cinq principales problématiques envisagées jusqu’aux années 2100 et à échelle mondiale : l’accélération du processus d’industrialisation, la croissance rapide de la population, la malnutrition liée à la pauvreté, la dépendance aux ressources naturelles non renouvelables suivies de l’accélération de leur exploitation et la dégradation de l’environnement. A la même époque, la conférence des Nations Unies de Stockholm avait abouti à la création d’un rapport en faveur de la protection de l’environnement. On retrouve donc dès les années 70, les prémices de ce que va devenir la notion de développement durable. 2 Puis, dès 1980, la Commission Mondiale sur l’Environnement et le Développement est créée présidée par Gro Harlem Brundtland. En découle, en 1987, le rapport Brundtland qui identifie les principales problématiques mondiales et tente pour la première fois de définir le concept de développement durable. C’est « Un développement qui répond aux besoins des générations du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs. Deux concepts sont inhérents à cette notion : le concept de « besoins », et plus particulièrement des besoins essentiels des plus démunis à qui il 2 Programme des Nations Unies pour l’Environnement, http//www.unep.org 12 convient d’accorder la plus grande priorité, et l’idée des limitations que l’état de nos techniques et de notre organisation sociale impose sur la capacité de l’environnement à répondre aux besoins actuels 3 et à venir. » Cette définition reste encore assez vague, mais elle met au cœur du concept de développement durable l’humain et ses besoins vitaux, mais aussi sa relation incontestable avec l’environnement et les ressources qu’il apporte. La notion de développement durable continue d’évoluer, avec des événements tels que le Sommet de la Terre à Rio de Janeiro en 1992 et le Sommet mondial sur l’environnement et le développement de 2002. Lors de ces occasions, des textes ont été adoptés pour le 21eme siècle et la définition du développement durable fut aussi approfondie. Le concept a évolué depuis pour se centrer sur la convergence entre les aspects environnementaux, sociaux et économiques, où l’humain serait au cœur des préoccupations. Les principes du développement durable se basent sur le fait que l’écosystème mondial est en danger et qu’il existe encore de trop importantes disparités entre les pays du sud et les pays du nord. Nous tendons donc vers une meilleure prise en compte des dégradations que subit l’environnement et de l’être humain lui même. Le développement durable implique des dimensions à la fois, sociales, économiques, culturelles et environnementales. Les principaux objectifs sont donc d’améliorer la qualité de vie des populations locales, de maintenir la biodiversité, et de développer économiquement un territoire à tous les échelons, cela avec un objectif de durabilité dans le temps. 1.2 Le tourisme durable Le principe du développement durable a pour avantage de pouvoir s’adapter et s’appliquer à différents types d’organisations privées ou publiques, à des territoires, dans différents domaines d’intervention. Le secteur du tourisme peut ainsi selon la volonté des décideurs se tourner vers un tourisme durable. Le tourisme durable reprend les principes du développement durable, retranscris dans le marché du tourisme. Le tourisme durable prend tout son sens face aux effets pervers que peut entrainer le tourisme de masse définit comme une forte concentration économique et des investissements dans des pays qui 4 ne sont pas nécessairement prêts à subir une telle pression touristique . 3 Rapport Brundtland, de la Commission mondiale sur l’environnement et le développement soumis à l’Assemblée nationale des Nations unies en 1986 4 BEVILLE Gilles in revue Espaces Tourisme et Loisirs, Tourisme solidaire et responsable, N°220, novembre 2004 13 Le ministère du tourisme nous fournit une définition du développement durable appliqué au tourisme : « Les principes directeurs du développement durable et les pratiques de gestion durable du tourisme sont applicables à toutes les formes de tourisme, dans tous les types de destination. Les principes de durabilité concernent les aspects environnemental, économique et socioculturel du développement du tourisme. Pour garantir sur le long terme la durabilité de ce dernier, il faut parvenir au bon équilibre 5 entre ces trois aspects ». Ainsi nous pouvons considérer que : • Les ressources touristiques sont indispensables pour le tourisme, car il dépend des attractions et des activités en rapport avec le milieu naturel, le patrimoine historique et culturel d’une région. Sans celles-ci, le tourisme ne prospère plus. • Certains moyens tels que la planification et l’évaluation des effets peuvent empêcher le tourisme de générer des dysfonctionnements écologiques ou sociaux culturels. • Le tourisme peut inciter à la préservation et à l’amélioration de la qualité de l’environnement et il peut, en même temps, contribuer à ce que les populations locales prennent conscience de la qualité de leur milieu. De plus la qualité du lieu permettra au site de garder sa notoriété et de conserver son attrait touristique. • Le tourisme doit être bénéfique pour tous, ainsi les retombées économiques doivent être distribuées le plus largement possible. 1.3 Du tourisme durable aux nouvelles formes alternatives de tourisme Suite à l’apparition du tourisme durable, de nouvelles formes de tourisme plus respectueuses de l’environnement et des populations locales ont vu le jour. Le tourisme responsable avec ses spécificités en fait partie et chaque appellation a aussi ses propres caractéristiques. Pour mieux comprendre la place du tourisme responsable au sein de l’ensemble du tourisme durable voici la présentation des principaux concepts. L'écotourisme a pour objectif de promouvoir des voyages dont l’intérêt majeur est d’observer et d’apprécier la nature ainsi que de découvrir les cultures locales et les espaces naturels. L’éducation et la sensibilisation à l’environnement et à sa préservation sont aussi au cœur de l’écotourisme. La Société International de l’Ecotourisme (TIES) définit l’écotourisme comme « une forme de voyage responsable dans les espaces naturels, qui contribue à la protection de l’environnement et au bien6 être des populations locales » Le tourisme équitable et solidaire consiste à impliquer directement les populations locales dans l'élaboration des séjours touristiques de façon à ce qu'elles bénéficient de revenus plus 5 Site Internet du Ministère du Tourisme, www.tourisme.gouv.fr BLANGY Sylvie, DUBOIS Ghislain, KOUCHNER Françoise, Ecotourisme, Expériences française, AFIT, 2002 6 14 équitables et puissent s’investir dans des projets de développement destinés à améliorer leurs 7 8 conditions de vie . Claudine ZYSBERG définit le tourisme solidaire comme une forme très aboutie de développement local, dont le respect de l’identité des territoires, la démocratie participative et la solidarité sont les maîtres mots. Ce tourisme a pour but de valoriser l’échange entre les habitants et des petits groupes de voyageurs. Les voyageurs sont accueillis chez l'habitant ou dans des hébergements proches pour découvrir le quotidien des populations et dynamiser ainsi l'économie locale. Le tourisme participatif a pour mission de faire participer la population d’accueil aux activités touristiques. Il s'adresse aux voyageurs qui souhaitent rencontrer les habitants, au-delà de toute relation marchande, pour découvrir une ville et un pays de l'intérieur. Il se développe dans les capitales et les grandes villes provinciales et rencontre de plus en plus de succès. « Une façon de 9 repenser la relation entre touristes et résidents, de réinventer le sens de l'hospitalité ». Le tourisme responsable quant-à lui prend son sens au niveau de la responsabilité de chacun dans le secteur du tourisme. Ses principes tendent à responsabiliser tous les acteurs, aussi bien les opérateurs touristiques en France et à l’étranger que les populations locales et les touristes. 7 Site internet du Forum National du Tourisme Responsable, www.forum-national-tourismeresponsable.com 8 ZYSBERG Claudine in revue Espaces Tourisme et Loisirs, Tourisme solidaire et responsable, N°220, novembre 2004 9 VVE - L'association des Voyageurs et Voyagistes éco-responsables, blog.voyages-ecoresponsables.org 15 2. Le concept de tourisme responsable Le tourisme responsable s’inscrit au cœur des problématiques du développement durable, il s’appuie sur les piliers sociaux, économiques et environnementaux. 2.1 Le concept du tourisme responsable Responsable 10 : « réfléchi, pondéré », « qui répond de ses actes », « qui est garant de quelque chose ». Cette définition induit que nous sommes responsables de nos actes et qu’il est donc nécessaire de prendre en considération ce fait pour agir de façon plus réfléchie en prenant conscience des conséquences de nos faits et gestes. Le tourisme responsable découle des 3 grandes phases du tourisme : d’un tourisme élitiste des aristocrates anglais, nous sommes passés au tourisme de masse, puis à un retour à une meilleure gestion des flux. C’est dans cette dernière partie que s’insère le tourisme responsable, qui peut être vu comme une diversification de produit. Contrairement à ce que l’on peut penser, le tourisme responsable ne doit pas nécessairement être opposé au tourisme de masse, il ne doit pas être élitiste mais accessible à tous. « Le Tourisme responsable est entendu comme l'application du développement durable au secteur du tourisme. Ainsi il désigne toute forme de développement, d’aménagement ou d’activité touristique qui respecte et préserve à long terme les ressources naturelles, culturelles et sociales, en contribuant de manière positive et équitable au développement et à l’épanouissement des individus qui vivent, travaillent et séjournent dans ces espaces 11 ». D’une autre façon, le tourisme responsable peut être vu comme, « un tourisme axé sur la connaissance des réalités locales, de la culture, des modes de vie et aussi de la situation politique et sociale des populations concernées. Il alterne activités culturelles et rencontres 12 » Le tourisme responsable se définit, d’une part comme le respect du voyageur envers sa terre d’accueil, ses habitants, son environnement, sa culture et son économie, d’autre part par le respect des opérateurs touristiques dans la réalisation, la conception, la commercialisation et la promotion d’un produit envers les populations d’accueil et les touristes. 10 Dictionnaire en ligne.com Site internet du Forum national du tourisme responsable, http://www.forum-national-tourismeresponsable.com 12 Pierre Torrente, enseignant et directeur du CETIA, Université Toulouse 2, lors d’une conférence sur le Tourisme Responsable au Forum national du Tourisme responsable, Chambéry, juin 2010 11 16 La définition de l’UNAP est représentative de cette conception du tourisme responsable : « Le tourisme responsable part de l’émetteur (le voyagiste qu’il soit marchand ou non). Il est né de la prise de conscience que l’opérateur est « responsable » des effets du tourisme sur la population et sur 13 l’environnement » Les principaux principes du tourisme responsable sont les suivants 14 : • Minimiser les effets pervers du tourisme en évitant les pièges de l'industrie touristique; • Promouvoir un tourisme plus responsable, c'est à dire soucieux de la préservation des patrimoines culturels des pays visités et soucieux de la préservation de leurs environnements; • Sensibiliser les visiteurs à ces problématiques; • Favoriser une plus grande transparence vis à vis des clients et veiller à la qualité des services offerts; • Faire des structures touristiques des entreprises citoyennes au sein desquelles l'Humain est au cœur de leurs préoccupations. On voit clairement apparaitre ici le lien avec les principes du tourisme durable, c'est-à-dire le respect de l’environnement, le développement économique local et une compréhension des aspects culturels et sociaux. Cette notion touche aussi bien les populations locales, les producteurs touristiques (agences, tour-opérateurs, hôteliers, transporteurs, guides...) et les clients. Les territoires sont évidement concernés avec la notion de territoire responsable. La rencontre entre les peuples et les échanges culturels sont ainsi, vraiment au cœur du tourisme responsable. 2.2 La nécessité de pratiquer un tourisme responsable Le monde subit aujourd’hui de nombreuses crises : écologique, climatique, crise du pouvoir d’achat, il faut donc repenser nos modes de production et de consommation. L’industrie du tourisme a montré ses limites et une majorité d’individus a pris conscience des effets dévastateurs que ces millions de touristes ont pu engendrer à travers le monde. L’opinion publique a reconnu l’impact du tourisme sur : - L’écosystème : les émissions de Co2 provenant du tourisme représenteraient environ 5% de l’activité économique mondiale 15 et selon les prévisions elles pourraient atteindre 8% des émissions mondiales en 2035 avec l’augmentation des transports aériens 16 13 UNAT in revue Espaces Tourisme et Loisirs, Tourisme solidaire et responsable, N°220, novembre 2004 14 Site internet de Agir pour un Tourisme Responsable, www.tourismeresponsable.org 15 Organisation Mondiale du Tourisme, 2010, www.world-tourism.org 16 Stefan Gössling professeur à l’université de Suède, lors de la « Conférence Stratégie du développement durable et du tourisme », OCDE , 18 juin 2010 17 - Les cultures et l’Homme avec les problèmes de folklorisation et pertes d’identité de tourisme sexuel, mendicité… - L’économie fragile de certaines destinations qui devient parfois trop dépendante du tourisme. Certes, le tourisme a prouvé qu’il pouvait être vecteur de développement économique pour les pays en voie de développement, pour la lutte contre la pauvreté, pour le maintien de la paix, pour la responsabilisation et l’autonomisation des populations et principalement des femmes, pour la 17 valorisation des patrimoines naturels ou culturels . Cependant, on attend pour les années 2020 une augmentation massive du nombre de touristes à travers le monde et afin de ne pas reproduire le même schéma que le précédent, on se doit de se tourner vers un tourisme plus responsable, un tourisme qui prend en compte l’impact laissé dernière lui. En effet, l’OMT prévoit 1.6 milliards de touristes d’ici 2020 pour plus de 12% du PIB mondial, 60% du trafic aérien international. Ces chiffres confirment le développement inéluctable du tourisme, un tourisme qui doit donc être géré de façon raisonnée, car si les destinations viennent à être dégradées, les touristes n’auront plus d’intérêt à se déplacer et l’économie de certaines destinations serait en péril. D’autres chiffres viennent compléter ces arguments : - Sur les 109 pays qui possèdent des récifs coralliens, 90 d’entres eux ont des coraux 18 endommagés par les chaines d’ancres et les déchets engendrés par le tourisme . - Les pays du nord sont les principaux bénéficiaires de cet essor touristique, de 55 à 80% des recettes du tourisme leur reviennent - 19 Sur 898 millions de touristes dans le monde, 10% choisissent chaque année leur destination en fonction des opportunités de tourisme sexuel Faire changer les mentalités est nécessaire pour se tourner vers un tourisme plus profitable à tous, mais aussi accessible à tous. 2.3 Les conditions à la mise en place du tourisme responsable La mise en œuvre des objectifs du tourisme responsable passe par la volonté des voyagistes d’opter pour une démarche sincère et respectueuse, mais aussi par le comportement des touristes qui doit être centré vers les rencontres avec les autres. Les opérateurs touristiques tiennent une place de taille dans la mise en tourisme des destinations et la prise en compte du tourisme durable, à cela s’ajoute la problématique de la mondialisation. On retrouve un certain paradoxe entre la logique économique quantitative et les attentes des clients en matière de nature, tranquillité, qualité… 17 SPE Tourisme, Cabinet de consultant, Lettre d’information 13 octobre 2009, www.spetourisme.com Programme des nations Unies Pour l’Environnement, 2002 19 Organisation Mondiale du Tourisme, op cot. P 17 18 18 D’autre part, un projet de tourisme responsable s’inscrit dans un système multidimensionnel. Il n’existe pas de modèle de base car plusieurs éléments sont en interaction. Il faut prendre en compte la dimension spatiale et temporelle. La notion de temps des populations locales est différente de la volonté de rapidité des professionnels occidentaux, et de la volonté en terme de quantitatif. 19 3. Les acteurs du tourisme responsable en France Une multitude d’organisations, d’associations et autres formes d’entreprises se regroupe autour de la même thématique : le tourisme responsable. Nous allons ici présenter les principaux acteurs du tourisme responsable ainsi que les projets ou actions qu’ils mènent au niveau national et mondial. 3.1 La Coalition Internationale pour un Tourisme Responsable (CITR) La Coalition Internationale est une entité qui a pour but de regrouper l’ensemble des acteurs impliqués dans la thématique du Tourisme Responsable à l’International. Elle a été créée en 2007 à l’initiative de Fréderic LEROY et elle se présente sous la forme d’un regroupement de professionnels et d’experts du tourisme et du développement durable. « Nous entendons répondre aux vœux de l’Organisation Mondiale du Tourisme à savoir le «renforcement du tourisme en tant qu’instrument capital de la lutte contre la pauvreté et en tant qu’outil fondamental du développement durable » et contribuons à la réalisation d’au moins six objectifs des Objectifs du Millénaire pour le Développement 20 » 3.1.1 Les objectifs de la CITR Les objectifs de ka CIRT sont les suivants : Dénoncer les pratiques non responsables et accompagner les acteurs vers un tourisme plus responsable. Informer, sensibiliser, expliquer, clarifier et susciter le débat sur le thème du tourisme responsable et respectueux, sur le plan national et international. Mobiliser les pouvoirs publics nationaux et internationaux vers une politique de développement durable du secteur Promouvoir les richesses culturelles et artistiques des différents pays. Rassembler les compétences et les expertises des acteurs de la société civile (ong, associations, professionnels du secteur, médias…) et des gouvernements. Créer de nouvelles synergies. Présenter des positions communes et faire des propositions pertinentes et cohérentes. Ses missions sont variées et touchent différents domaines et différents acteurs, en voici une description générale: 20 Coalition Internationale pour un Tourisme Responsable, site internet : www.coalition-tourismeresponsable.org 20 La CITR travaille sur la mise en réseau des différents acteurs du tourisme, des voyageurs aux populations locales mais aussi dans le secteur public, les ONG, associations…pour un objectif de coalition. Cela ce traduit par exemple par la mise en place de la journée annuelle du tourisme responsable, tous les 2 juin. Ces débats sur les nouveaux projets de tourisme responsable prennent tout leur sens, au vue de la multiplication de ces derniers depuis quelques années. La Coalition Internationale pour un Tourisme Responsable a incité certaines ONG et associations à fonder dans leur pays une Coalition Nationale pour un Tourisme Responsable dont l’intérêt est de faciliter les échanges entre les pays et la CITR. Ces structures ont un statut associatif et signent une convention les liant implicitement à la Coalition Internationale pour un Tourisme Responsable. Liste des pays ayant une Coalition Nationale pour un Tourisme Responsable: Cameroun, Togo, Burkina Faso, Côte d’Ivoire. 3.1.2 La journée mondiale du tourisme responsable La journée mondiale du tourisme responsable qui se tient tous les 2 juin depuis 2007, est organisée par La Coalition Internationale. Son objectif est de sensibiliser au niveau international l’ensemble des acteurs impliqués dans le tourisme responsable. Depuis 3 ans, on retrouve différentes thématiques telles que le tourisme sexuel, la lutte contre la pauvreté ou la prise en compte des ressources en eau. Cette année, le 2 juin 2010, la journée a été dédiée à la thématique « Tourisme et patrimoine rural ». La problématique soulevée était celle de la fragilité des territoires ruraux face à une urbanisation grandissante et aux crises écologiques et agricoles. 3.2 Tourisme et territoires responsables 21 Objectifs de TER_RES : « soutenir et faire reconnaitre la valeur ajoutée territoriale ». TER_RES se présente comme une méthodologie, un programme d’interventions, un espace collectif multiacteurs de recherche-action et une organisation. L’ensemble est concrétisé sous la forme d’une plateforme de partenaires. Cette « organisation » provient d’un ensemble d’expériences, de travaux, d’actions et d’études sur les questions territoriales, le tourisme responsable et l’articulation entre les deux. La finalité de cette entité est d’améliorer les stratégies territoriales existantes, les projets en lien avec le tourisme tout en valorisant le collectif et les pratiques responsables. Ici le tourisme est considéré comme un moteur, un catalyseur et un prétexte. 21 Sandrine Bot Et Alain Laurent , Présentation TER_RES, 21 Une des missions de TER_RES est d’évaluer l’ensemble des pratiques dites responsables dans le but de faire reconnaitre la valeur ajoutée d’un territoire aussi bien au niveau social, économique et environnemental. TER_RES s’investit dans la coopération de territoire à territoire (nord/sud), dans le soutien aux stratégies où le tourisme est considéré comme levier de développement. TER_RES participe activement à différents projets et mobilise les acteurs et habitants sur le terrain aussi bien pour un projet débutant que mature. TER_RES fonctionne avec 3 pôles, en cours de constitution : un Comité d’Ethique, un Comité des Partenaires et un pôle animation/coordination. La coordination est prise en charge par le cabinet BEIRA.CFP en partenariat avec les enseignants chercheurs du CETIA (Université de Toulouse du Mirail) dans le cadre de la mise en place d’un centre de ressources sur l’articulation tourismealimentation-territoire. Ci-dessous les spécificités et caractéristiques de TER_RES 22 : TER_RES : 1. Prend en compte toutes les dimensions du tourisme : secteur mal traité et mal considéré dans sa nature transversale et ses effets d’entraînement, le tourisme est génétiquement un système métabolique qui absorbe, transforme et produit très largement au-delà de l’économie. 2. Clarifie des situations complexes et dégage les facteurs de progrès et de blocages : par l’analyse, la compréhension et l’attention portée à toutes les articulations (dynamiques, logiques, acteurs), notamment l’articulation entre la filière tourisme et le territoire. 3. Considère les progrès du système territorial dans lequel s’inscrit le système touristique : la gouvernance des autorités territoriales, l’aménagement du territoire, l’environnement, les aires culturelles, la santé, l’éducation et la formation, les droits civiques et la démocratie, l’équilibre entre les territoires, les réseaux d’entreprises, l‘économie de la connaissance etc. 4. S’attache à mettre en valeur les avancées et les démarches de progrès sectoriels : l’amélioration des pratiques professionnelles des acteurs des filières touristiques et celle des autres filières et domaines socio-économiques touchant ou touchés par le tourisme : artisanat, production vivrière, production culturelle, sports, équipement, services aux entreprises, commerce, construction etc. 5. Valorise le développement endogène : passer d’une logique de produits touristiques conditionnés par une demande extérieure à une logique de demande intérieure de produits et services variés. 6. Est structurellement participatif : dans l’évaluation et les préconisations, toutes les parties prenantes, acteurs, consommateurs, producteurs etc. sont impliquées. Le citoyen devient un partenaire. 7. Articule trois catégories de critères : des préoccupations locales, endogènes, spécifiques issues du territoire, les objectifs du projet territorial lui-même et des préoccupations générales issues de 22 Sandrine Bot Et Alain Laurent, op cit. p21 22 textes de grandes institutions faisant référence au niveau international : PNUD, PNUE, UNESCO, OMT, FPH etc. 8. Enrichit son processus par une réflexion ex-situ : elle provient de pairs, de partenaires, d’engagés, d’usagers, de clients, d’experts etc. 9. A un souci fort de pédagogie : par le biais d’un site internet innovant, l’internaute entre et découvre le système touristique et le système territorial. Cette découverte ouvre le champ des possibles. 10. Utilise les outils de médiatisation pour valoriser et vulgariser du contenu : par exemple dans le cadre de l’opération « Trophées du tourisme responsable » de voyages-SNCF.com 3.3 VVE, L'association des Voyageurs et Voyagistes Eco-responsables 3.3.1 L’association VVE est une association de loi 1901 créée en septembre 2007, qui a pour vocation de promouvoir un tourisme plus respectueux et de fédérer les énergies en matière de tourisme écoresponsable et durable. Son président Jean Pierre Lamic, auteur de « Tourisme durable : utopie ou réalité ? », (L’Harmattan, avril 2008) a fortement influencé la démarche générale de l’association. L’association est composée : - de voyageurs, de guides et accompagnateurs en montagne, membres des commissions écotourisme et trekking du SNAM (Syndicat National des Accompagnateurs en Montagne), - de Tour-opérateurs et voyagistes : Hommes et Montagnes, Terres Oubliées, Les Matins du Monde, Ferme équestre du Soularac, Le Plein Air de Sault, Languedoc Nature, La route des Voyages, Vercors Escapades, Vanoise et Val d’Aoste écotourisme (en cours d'adhésion) - de réceptifs : Terres Nomades VVE fournit des documents ou études par exemple sur l’évolution des prix des voyages et leur influence sur les dégradations sociales constatées dans le milieu du tourisme, et l’évolution des carburants liés aux transports. 3.3.2 Les chartes de VVE L’association a rédigé deux chartes, l’une destinée aux voyageurs et l’autre aux voyagistes. VVE considère que « les chartes existant actuellement (et notamment la certification ATR) ne lui semblant pas répondre pleinement aux enjeux du secteur », les membres de l’association nous proposent donc deux chartes reprenant les mêmes principes mais avec quelques différences. Il est aussi à noter que VVE travaille en collaboration avec TER_RES à l’élaboration d’un « référentiel tourisme responsable ». 23 Vous trouverez en annexe 1 la charte des voyageurs éco-responsables et celle des voyagistes écoresponsables. Descriptif des chartes • 23 : La charte des Voyagistes éco-responsables Elle s’applique aussi bien aux opérateurs de tourisme équitable, solidaire, et responsable, qu’à l’écotourisme. Parmi les critères retenus, se trouvent : la transparence, l’information préalable, la propriété intellectuelle de l’itinéraire, la prise en compte de la capacité de charge du territoire, l’indication relative à la taille du réceptif local, la mention de la qualité des diplômes et de la rémunération des intervenants, le pourcentage des produits locaux parmi ceux consommés, les projets de tourisme solidaire expliqués dans leur contexte, la compensation éventuelle des émissions de CO2 générées… L’adhésion à la charte ne sera possible que pour des gammes de voyages compatibles avec les objectifs. Par exemple, compenser les émissions de CO2 n’a de sens qu’à partir du moment où cesse la volonté de tout voir en un voyage à la durée limitée. Les critères, simples, sont compréhensibles de tout voyageur, et seront garantis par des personnes, membres de plein droit de l’association, totalement étrangères aux voyagistes adhérant à ces principes. • La charte des voyageurs éco-responsables Elle s’adresse bien entendu aux voyageurs qui en deviendront les signataires, dès lors qu’ils se reconnaîtront en ces préceptes. Le financement est assuré par les adhésions, et des partenariats en relation directe avec l’activité de l’association, qui s’engage à ne solliciter aucune aide financière auprès d’organismes qui ne seraient pas en accord avec ses objectifs. Les voyagistes qui adhèrent promettent de ne pas pratiquer le business éthique. Leur démarche repose sur l’information au public des éléments à prendre en compte pour la réalisation d’un tourisme véritablement alternatif. Les guides et réceptifs sont largement incités à participer au fonctionnement de l’association, qui, parmi ses actions prioritaires, a inscrit l’instauration d’un fonds de solidarité pour les personnels locaux des pays touchés par des crises. 3.4 Agir pour un Tourisme Responsable (ATR) ATR est le premier programme de certification français du tourisme responsable. Il a été créé dans le cadre de l’Association des Tour opérateurs Thématiques (ATT) et grâce à la volonté de 12 voyagistes dont Atalante. Il a pour but la responsabilisation des opérateurs et des voyageurs et l’harmonisation des pratiques et le partage des valeurs entre les différents membres. 23 Site internet de VVE, Voyageurs et voyagistes éco-responsables, http://blog.voyages-ecoresponsables.org 24 ATT est une association qui regroupe les opérateurs du tourisme impliqués dans une démarche plus responsable et ayant comme valeurs, le respect, la solidarité et la qualité. En vue d’agir concrètement, l’initiative a été lancée de créer un label pour une certification nationale et incontestable. 3.4.1 Les origines de l’association 24 : « En mars 2001, au Salon Mondial du Tourisme de Paris, contacts et réunions se concluent par la mise en place d'un groupe de travail sur le tourisme durable. Un an plus tard, en mai 2002, des voyagistes décident de présenter un document d'engagement au Sommet mondial de l'écotourisme de Québec, organisé conjointement par l'OMT et le PNUE (Programme des Nations Unies pour l'Environnement). En septembre 2002, à la suite de ce Sommet et au cours d'une vaste réunion informelle, le groupe de travail décide de continuer cette action : l'AFIT (Agence Française de l'Ingénierie Touristique) et le Ministère de l'écologie lui proposent un soutien financier, et un appel d'offres est lancé afin de choisir un cabinet de consultants qui accompagnera une démarche en profondeur. Pendant le Salon mondial du Tourisme de Paris en mars 2004, le groupe de travail officialise la mise en place effective d'une association loi 1901, « Association des Tours Opérateurs Thématiques » (ATT). » 3.4.2 Les Objectifs de l’association 25 : Affirmer les valeurs de ATT, les mettre en pratique et les promouvoir par une certification officielle répondant à un référentiel précis et clair. Poursuivre et anticiper un développement harmonieux des métiers du tourisme en veillant au respect sur le terrain des principes définis. Rendre plus lisible la démarche de tourisme responsable vis-à-vis des clients et augmenter la qualité des voyages. Travailler avec des partenaires locaux en accord avec les valeurs de l’association. Ouvrir l'association aux professionnels du tourisme partageant la même philosophie de travail, les fédérer autour de projets communs et les accompagner dans une démarche de progrès. Offrir aux professionnels membres du réseau ATR une visibilité et une identification à un tourisme de qualité lié à des valeurs fortes tant humaines qu'environnementales. Mener ensemble et donc avec plus d'impact, des actions en faveur du progrès social et de la préservation des patrimoines culturels et naturels. Engager à travers des chantiers de nouveaux axes de réflexion et d'action. 24 25 Site internet de Agir pour un Tourisme responsable, http://www.tourisme-responsable.org/ Idem 25 3.4.3 La certification Agir pour un Tourisme Responsable, AFNOR Service confiance Ce programme de certification a été créé pour les voyagistes souhaitant s’impliquer dans une démarche de tourisme responsable. La certification dite de service ATR est obtenue après un contrôle rigoureux fait par l’agence de certification nationale AFNOR. Elle est reconnue nationalement et les conditions de certification sont précisées dans un référentiel. Ce dernier permet un contrôle précis et est accessible à toute organisation exerçant des activités de voyagistes. Ces derniers doivent respecter des engagements spécifiques de service, les modalités d’organisation, de suivis de pilotage comme cela est décrit dans le référentiel ATR que vous retrouvez en annexe 2. La certification ATR a pour objectif de faire prendre conscience aux voyageurs et aux acteurs du tourisme de leur influence et de leur impact sur les territoires visités. La certification a donc pour vocation de s’inscrire dans une démarche de tourisme responsable, depuis la conception des voyages jusqu'à leur réalisation sur place. Les objectifs spécifiques qui découlent de cette labellisation sont : - de développer un tourisme de qualité et authentique - de répartir au mieux les retombées économiques - de respecter les cultures de chacun - de respecter l’environnement et le patrimoine - d’informer de façon transparente et sincère A la lecture du référentiel et l’analyse des objectifs, vous pourrez voir que celui-ci s’applique à prendre en compte la sensibilisation des clients au tourisme responsable, la démarche environnementale du voyagiste à son siège, la formation de son personnel et notamment des guides locaux avec qui il travaille. D’un autre coté le référentiel précise que les groupes de voyageurs ne doivent pas dépasser 25 personnes et que le voyagiste doit travailler dans la destination avec du personnel local, au minimum 60%. Néanmoins, on ne retrouve pas dans le référentiel de conditions particulières relatives au déroulement du séjour sur place, l’impact environnemental et le choix des moyens de transport ou des activités sur place ne sont pas abordés. Les principaux axes de travail et conditions relatives à l’obtention d’une certification seront précisés dans la troisième partie de ce mémoire. Ce programme de certification étant le seul sur le marché français, il n’est donc pas possible d’en faire une comparaison avec d’autres. 26 Chapitre 2 : Le tourisme responsable : représentations des consommateurs français Avec une importante augmentation de la demande touristique pour les années futures, il est pertinent de prendre en compte les nouvelles attentes des consommateurs ainsi que leur ressentiment vis-à-vis du tourisme responsable. Au regard de la multiplication des conférences, des études, des salons et des produits touristiques dits durables ou responsables, on peut penser que les clients potentiels sont de plus en plus informés sur le développement de nouvelles formes de tourisme. 1. Le tourisme responsable : une notoriété croissante Le développement durable a mis un certain nombre d’années avant de se faire connaitre et il est aujourd’hui présent dans presque tous les secteurs économiques. Nous pouvons donc envisager le même avenir pour le tourisme responsable. Le tourisme responsable se traduit par une augmentation considérable : le taux moyen de croissance annuelle a été, entre 2003 et 2006, de 33% 26 pour les associations et de 23% chez les opérateurs privés . 1.1 Une démocratisation du tourisme durable et responsable Suite à une prise de conscience des problématiques écologiques et sociales du XX siècle, on constate que la notion de tourisme durable et responsable commence à prendre de l’ampleur dans la société actuelle. Le tourisme durable associé au tourisme responsable à ses débuts dans les années 1992 27 pouvait être considéré comme différent, marginal, élitiste. Pourtant, on se rend compte qu’aujourd’hui, ce tourisme innovateur se banalise, prend une place de plus en plus importante dans le marché du tourisme aussi bien à échelle locale qu’internationale et pourrait bien d’ici peu devenir une norme. D’autres conférences ou initiatives sur le tourisme durable se sont déroulées, et il est vrai que cela reste souvent dans le cadre des professionnels, des guides très populaires tels que le « Guide du Routard du Tourisme Durable » permettent de démocratiser cette notion et de la rendre plus connue. De plus, il faut noter qu’en 2002, l’OMT signe un accord pour « promouvoir à grande échelle le 28 tourisme durable en tant qu’outil de développement » ce qui favorise encore sa notoriété. 26 Rencontres Territoriales d’Auvergne 2008 ; Le tourisme responsable, laboratoire d’une économie territoriale plus solidaire, coopérative et culturelle, 27 et 28 mai 2008 27 Diffusion de la notion de tourisme durable lors de la conférence du Sommet de Rio en 1992. 28 L’Echo Touristique, Tourisme durable : En progrès, mais… peut mieux faire, N°2794, janvier 2007 27 Certains indicateurs montrent les avancées positives du tourisme responsable qui passent par 29 : - un dispositif politique - une nouvelle demande - un développement de l’offre de TR - une augmentation des congrès sur ce thème - une augmentation du TR dans les médias - une augmentation de la recherche scientifique - des créations de nombreuses chartes - une offre touristique de plus en plus responsable (schémas régionaux du tourisme, espaces naturels protégés, des hébergements éco-responsable, des regroupements de TO type ATR, ATES, VVE) Le tourisme durable semble donc en forte progression, et laisse supposer un engouement de plus en plus important de la part du grand public. Les efforts de communication et de sensibilisation à grande échelle restent pourtant encore peu conséquents si on les compare avec le développement de l’offre de tourisme durable. Il parait donc intéressant d’analyser quelles sont les perceptions du tourisme durable du point de vue des français ou plus simplement, combien sont t-ils à connaitre et savoir définir le tourisme responsable. 1.2 Tourisme responsable : un concept de plus en plus connu Comme nous l’avons vu précédemment le tourisme durable et les formes alternatives de tourisme sont très présents dans les médias, dans les rassemblements tels que le Forum du Tourisme Responsable qui se tiendra mi-octobre à Bruxelles, ce qui accentue sa notoriété. Des études ont été menées afin de quantifier la connaissance des français en matière de tourisme responsable. Ce qui ressort majoritairement des ces études c’est une forte connaissance de ces principes. Cependant, d’un point de vue plus professionnel, la connaissance du tourisme durable ne parait pas si présente. Ce point de vue se base notamment sur le Forum National du Tourisme Responsable qui s’est déroulé à Chambéry en juin 2010 et qui n’a attiré que très peu de visiteurs, mais concentrons nous sur les chiffres. Plusieurs études 30 ont été menées par la TNS Sofres dans le cadre des « Trophées responsables de la SNCF » de 2007 à 2009. 29 Mairal jean Claude, président du groupe Tourisme responsable de Cités Unies de France, lors de la conférence sur le Tourisme Responsable au Forum national du Tourisme responsable, Chambéry, juin 2010 28 Analyse de l’Etude « Les Français et le Tourisme Responsable » de TNS Sofres en 2009 auprès de 600 voyageurs 31 : Voici les principaux chiffres ressortis de ce sondage, parfois en comparaison avec les chiffres des années 2007 et 2008 sortis d’une même étude de TNS Sofres. - La notion de tourisme responsable est connue par 60% des français sondés (évolution importante par rapport aux chiffres de 2007 de 27% et de 2008 de 59%) - Notion particulièrement connue pour les parisiens à hauteur de 73% - 16% des voyageurs déclarent être déjà partis en voyage responsable - 8 voyageurs sur 10 qui connaissent le tourisme responsable seraient prêts à passer à l’acte (mais il faut prendre garde à la différence entre les envies et les actes), un pourcentage très important chez les moins de 35 ans et les parisiens. - 83% des sondés sont prêts à choisir en priorité une agence de voyage qui a une démarche responsable. - 61% des français connaissent la notion de compensation carbone, mais 57% déclarent qu’on ne leur a jamais proposé, alors que 7 sur 10 seraient prêts à le faire. Cependant 1 sur 2 seulement a pris conscience de l’impact du moyen de transport utilisé comme faisant partie d’un voyage responsable. - Les médias jouent un rôle important contrairement aux agences : 61% ont entendu parler du tourisme responsable à la télévision, 46% en presse magazine contre seulement 2% en agence de voyage. - 90% des voyageurs souhaitent être mieux informés sur le tourisme responsable - L’offre, selon les sondés est peu mise en avant, 31% estiment qu’elle est accessible et facile à trouver On constate à la suite de cette étude que les français sont de plus en plus informés sur le tourisme responsable et aptes à partir en voyage, mais pour une grande majorité ce sont les jeunes et les parisiens les plus connaisseurs. Pour mettre ces chiffres dans le contexte du marché des tours opérateurs, nous pouvons penser que cette clientèle majoritairement jeune n’est pas nécessairement celle qui va partir en circuit organisé (surtout haut de gamme). Le prix reste toujours un frein, un tiers des voyageurs pense qu’un voyage responsable coûte plus cher et que le confort est moindre. 30 Site internet de la TNS Sofres, www.tns-sofres.com Cette étude a été réalisée du 18 au 21 février 2009 par téléphone auprès de 600 voyageurs français âgés de 18 ans et plus, ayant réalisés au moins un séjour en 2007, selon les procédures Qualités de TNS Sofres (Iso 9001) 31 29 En prenant un peu de recul, nous pouvons penser qu’un tel sondage influence les sondés dans leur façon de répondre. Le développement durable est entrain de devenir une norme et oser affirmer ou penser le contraire serait assimilé à une certaine forme d’exclusion des tendances sociétales. Ainsi les individus ont plus tendance à entrer dans le moule… Pourtant l’offre, les médias, les nombreuses études démontrent que plus qu’une mode, c’est une réelle tendance qui prend de l’ampleur. De plus, les discours sont parfois en contradiction ; ainsi en parlant de la compensation carbone, les individus semblent d’accord pour participer, pourtant ils n’ont pas conscience des conséquences des transports sur l’environnement dans le cadre des voyages. L’exemple suivant illustre la différence entre intention et comportement : 61 % des voyageurs se déclarent prêts à « éco-compenser » leurs émissions de gaz carbonique mais 3 % l’on déjà fait, et 56 32 % sont prêts à aller dans un hôtel « éco-labellisés» mais 2 % l’ont déjà fait . Cependant, les résultats restent dans l’ensemble (surtout au vue des évolutions depuis 2007) très positifs dans l’objectif d’un développement de l’offre de voyages responsables. 32 TNS Sofres et Voyages SNCF, « Les Français sont-ils des voyageurs responsables », 2009 et Ministère délégué au Tourisme ; « Intentions de départ des français en été », 2007 30 2. Les représentations du tourisme durable par les consommateurs Dans l’objectif de savoir ce que représente un voyage durable pour la population française, une étude a été menée dans le cadre de la conférence internationale des tendances du marketing, « 9th International Marketing Trends Conference », afin de présenter un profil du touriste responsable. La partie suivante se base sur cette étude menée en 2009 auprès de 630 français grâce aux étudiants 33 de l’université de Bretagne Sud et de Lyon 2 ainsi que leurs professeurs . 2.1 Imaginaire d’un voyage responsable pour les touristes Les consommateurs se font une image parfois positive ou négative de ce que peut être un voyage responsable, mais leur connaissance encore trop restreinte ne leur permet pas de définir précisément le tourisme responsable, bien que leur perception aille dans le bon sens. 2.1.1 Un voyage respectueux de l’environnement La majorité des personnes interrogés associe le tourisme responsable aux transports « propres/doux » et au respect de l’environnement. Pourtant en contradiction avec ce point, seules 9 personnes considèrent l’avion comme une façon polluante de se déplacer. L’accent est surtout mis sur le mode de déplacement sur place, car on suppose que le besoin de partir dans une destination lointaine est assimilé avec un déplacement en avion. Le tourisme de proximité n’est pas encore associé au tourisme durable, 48 personnes associent le voyage durable comme lointain contre 37 près de chez soi. D’un point de vue environnemental, la question de la maitrise des déchets n’est que très peu évoquée (11 personnes), et celle de la réduction de la consommation en ressources locales non plus (44 personnes). Adapter sa consommation au pays où l’on se trouve et changer les habitudes occidentales n’est pas encore complètement ancré dans les mentalités. Au niveau des attentes des français, le contact avec la nature est mis en avant, les vacances durables ou responsables sont associées à l’idée de proximité avec l’environnement naturel. Résultats de l’étude sur 630 personnes interrogées : - 239 citations font référence à l’utilisation de transports « propres/doux » : dont 70 pour le train ; 64 pour les transports en commun, 64 pour le vélo, 18 pour le bateau, 14 pour les déplacements à cheval… - 123 citations sont relatives à la protection de l’environnement 33 Agnès François-Lecompte ; Isabelle Prim-Allaz. Article publié dans « International Conference on Marketing Trends », Venice, Italie Janvier 2010. 31 - 105 parlent de marcher à pied et de pratiquer de la randonnée - 46 citations parlent d’être au contact de la nature 2.1.2 Un voyage en immersion dans la vie des populations locales Après l’environnement, qui se place au premier plan, la relation avec les populations locales se place en deuxième position. En effet, beaucoup de sondés prennent en compte la place de la relation avec la population locale dans le cadre d’un voyage responsable, de l’échange, mais surtout la participation à leur mode de vie. Les personnes interrogées ont indiqué qu’il fallait vivre avec les populations locales pour qu’un voyage soit responsable, « manger, dormir et consommer comme eux ». Le fait de vouloir consommer local s’associe à un bon développement économique des populations d’accueil. Sur les 630 personnes, 222 citations sont liées au « mode de vie à la locale » dont 97 valorisent l’hébergement chez l’habitant et 73 les achats locaux. 149 personnes souhaiteraient échanger avec les populations locales et s’immerger dans leur mode de vie. D’autres points de vue sont liés au respect des valeurs des populations et à une valorisation des produits locaux. D’autres études plus anciennes (Questions sur les perceptions du tourisme solidaire de 34 2005 ) ont déjà prouvé que le tourisme durable ou solidaire était associé à la rencontre et au respect envers les populations locales : « Les aspects significativement mentionnés sont le soutien aux populations locales (26%), les notions de respect des coutumes et de l’environnement (17%) ainsi que celles de contacts et d’échange (16%) ». 34 Union Nationale des Associations de Tourisme et de plein air, « tourisme solidaire vue par les voyageurs français », mars 2005 32 Tableau : Réponse à la question « pour vous, à quoi ressemblerait le voyage durable par excellence ? » 630 35 personnes interrogées. Les chiffres entre parenthèse indiquent le nombre de citation des sous modalités . En résumé, le voyage durable pour la majorité des sondés, c’est un tourisme le plus possible en contact avec les locaux, qui préserve les ressources et participe au développement économique des territoires tout en étant loin de la destination d’origine. Il y a peu de référence au tourisme de proximité et aux problématiques du transport en avion. In fine, cette vision correspond plutôt bien aux définitions du tourisme responsable ou durable des professionnels du tourisme, il reste cependant à vérifier ces « citations » ou références sur place. 35 TNS Sofres et Voyages SNCF, Op Cit. p 30 33 2.2 Les perceptions d’un voyage non durable La question posée ici est : « d’après vous, quelles formes de voyages seraient contraires au principe de tourisme durable ? ». La plupart des réponses sont assimilées au tourisme de masse dans les grands complexes hôteliers. Pour la plupart des sondés, les vacances en club sont l’exemple parfait des vacances non durables. Plusieurs points négatifs assimilés à ces séjours rendent ces derniers en opposition avec les principes du tourisme durable : l’utilisation de modes de transports polluants (162 citations), l’utilisation sans compter des ressources en eau. La majorité des commentaires critique l’opposition entre le caractère luxueux et la pauvreté des pays. Les voyages sous forme de grands groupes sont alors souvent montrés du doigt. Voici l’exemple d’une des citations pour illustrer ce chapitre : Le tourisme non durable est un “Déplacement de touristes en masse, en hôtel de luxe, dans des pays lointains nécessitant le déplacement en avion. Défrichage excessif de la végétation ou des ressources naturelles pour construire des lieux de loisirs, (golf, piscines) ou pour bétonner en vue de loger les touristes.” (Femme, 36 ans, exerçant une profession intermédiaire). Tableau : réponse à la question « d’après vous, quelles formes de voyages seraient contraires au 36 principe du tourisme durable ? 360 personnes interrogées . 36 TNS Sofres et Voyages SNCF, Op Cit. p 30 34 3. Les pratiques du tourisme responsable : motivations et freins D’après les différents sondages et analyses de la clientèle touristique, le tourisme durable est de plus en plus connu et les individus semblent de plus en plus prêts à pratiquer cette forme de 37 tourisme. Pourtant le tourisme durable ne représente qu’1% de la fréquentation touristique mondiale . Alors quelles sont les motivations et freins pour le tourisme responsable ? 3.1 Besoin d’un changement des mentalités pour diriger les touristes vers le tourisme durable Les touristes doivent être beaucoup plus sensibilisés aux problèmes engendrés par le tourisme pour faire changer les mentalités et les inciter à pratiquer un tourisme différent. Les notions d’éducation et de sensibilisation reviennent souvent et nous amènent à penser qu’elles sont nécessaires pour que plus de personnes s’intéressent au tourisme durable. L’information, la sensibilisation à grande échelle sont indispensables pour une prise de conscience générale, cela signifie donc que les pouvoirs publics ou/et les organisations nationales de tourisme doivent s’impliquer dans cette démarche. De surcroit, pour que les individus se penchent sur l’idée d’un tourisme plus durable, l’offre doit être plus visible et accessible. Les agences de voyages ont ici un rôle à jouer très important dans le conseil et l’information. Les arguments vis-à-vis de l’authenticité, de la découverte, la rencontre doivent être mis en avant par les intermédiaires et les producteurs de voyages. 3.2 Leviers de motivation du tourisme responsable En 2005, après une explication du principe de tourisme solidaire, sur 1024 personnes, 66% 38 avaient déclaré être intéressés par un voyage solidaire . Le profil de personnes intéressées était : - Les personnes appartenant à des CSP+ et celles ayant un niveau d’étude élevé sont significativement plus intéressées par le tourisme solidaire que celles appartenant à des CSP - et ayant fait un cycle d’études court. - Les personnes ayant un revenu mensuel net inférieur ou égal à 1500 € sont significativement moins intéressées que celles ayant un revenu de 3000 € ou plus. - Les personnes habitant en région parisienne, dans le bassin parisien et dans la région Méditerranée sont les plus susceptibles d’être intéressées par le tourisme solidaire. 37 Jean Pierre Lozato-Giotart, in Préface de l’étude « Les français et le Tourisme Responsable » de TNS Sofres et Voyagesncf.com, 2009 38 Union Nationale des Associations de Tourisme et de plein air, « tourisme solidaire vue par les voyageurs français », mars 2005 35 Les besoins d’authenticité, de contact avec les populations dans une société de plus en plus individualiste et impersonnelle sont grandissants. Ainsi, le tourisme responsable par sa définition et ses perceptions correspond parfaitement à ce besoin. La rencontre entre les individus peut être un levier de motivation indéniable. Nous avons vu que la plupart des personnes intéressées par le tourisme durable sont souvent des citadins. Le besoin de nature des habitants des grandes villes s’accentue au fil du temps, car la prise de conscience que qualité de vie rime avec nature, fait de l’aspect environnemental du tourisme responsable, un réel levier de motivation. Le tourisme responsable étant assimilé à l’insertion dans un environnement naturel, cela le rend attractif pour les personnes en manque de « vert ». Les tendances pour l’écologie et la protection de l’environnement sont aujourd’hui ancrées dans les mentalités, de même que le besoin de nature. Le tourisme durable s’appuie sur ces principes, ce qui fait de lui un tourisme en accord avec les nouveaux modes de consommation. Ainsi, le tourisme responsable dispose de nombreux atouts pour motiver les touristes mais pour que ceux-ci apparaissent comme des leviers de motivation, il faut dans un premier temps que la grande majorité prenne conscience de ce qu’est le tourisme responsable et de son intérêt pour en avoir envie. 3.3 Les freins au tourisme durable Une grande partie 39 des touristes pense que le tourisme durable est plus cher et rudimentaire. De même, près de 6 français sur 10 confondent encore « voyage responsable » et « séjour humanitaire » ou« bénévolat ». De façon synthétique voici les principaux freins à consommer des voyages durables - 40 : La non connaissance des principes et des produits, et donc le manque d’informations et d’habitudes de consommation « je ne pense pas tourisme durable » ; - La peur du « greenwashing » ou du « se faire avoir » : pour une partie des clients, la démarche d’un professionnel est avant tout motivée par des considérations marketing ; - Les idées reçues, même si elles sont en recul : il subsiste encore une image d’un tourisme rural ou lointain (pays en voie de développement), plus cher à qualité égale ou plus rustique pour une partie de la population. De plus, le tourisme durable ou écologique est imaginé comme anti-tourisme de masse et comme un tourisme original comme des cabanes dans les arbres ; 39 40 Etude TNS Sofres « Les Français et le Tourisme Responsable » de 2009 auprès de 600 voyageurs Atout France, « Sensibilité des clientèles au tourisme durable », 2009 36 - Une disponibilité et une lisibilité insuffisante qui ne donnent pas le choix entre différents produits et ne permettent pas d’identifier facilement des produits de tourisme responsable ou durable ; - Pas d’identification d’avantages personnels : les clients ne visualisent pas, généralement, d’avantages personnels, à consommer du tourisme durable (leur motivation reste collective : pour la planète ou les générations futures, pour leurs enfants) ; - Des arbitrages où le durable est considéré comme secondaire : s’il faut faire des choix entre prix, situation, confort et durable, c’est le plus souvent l’intérêt personnel et les «vacances d’abord » qui l’emportent. Le tableau ci-dessous confirme certains points et en aborde de nouveaux, perçus comme des freins de la part des consommateurs. L’idée que ce type de voyage coûte trop cher revient en premier lieu, même si pourtant une idée de vacance simple, proche de la nature et inséré dans le mode de vie des populations locales ne fait pas penser, à première vue, que le prix va être excessif. Bien qu’il soit vrai, que dans la société de consommation, les produits équitables ou bio sont souvent bien plus chers que les autres. Le manque d’information revient aussi souvent et est considéré comme un frein à la « consommation » de vacances durables. De manière plus générale, ce tableau aborde le sujet du changement des mentalités à plusieurs niveaux. Cette idée est liée au déroulement du voyage sur place. Pour certains, pratiquer un voyage responsable au milieu d’autres touristes qui n’ont pas le même engagement est un réel frein, les touristes ne seraient pas assez ouverts d’esprit et respectueux. Dans certains cas, cela voudrait dire, refuser les destinations les plus touristiques et donc celle qui sont le plus attractives. Cette position reste cependant utopique et est réservée aux personnes réellement engagées pour le tourisme durable. Contrairement à la typologie précédente où les clients souhaitent un changement général des mentalités, d’autres moins engagés sont freinés par les contraintes sur place : le fait de consommer local, de trier ses déchets, de limiter sa consommation, de ne pas être « chouchoutés »… 37 Tableau 41 : Réponses à la question “ Pour vous, quelles sont les principales contraintes associées au tourisme durable ? ”, 630 personnes interrogées. Les freins sont encore nombreux et divers, ils peuvent être regroupés en 3 grands thèmes : ceux qui trouvent les voyages responsables trop chers, ceux qui pensent que la prise de conscience doit être plus générale avant que l’on puisse pratiquer un tourisme véritablement responsable et appréciable et enfin ceux qui jugent le caractère de ces voyages trop contraignant et rudimentaire. C’est ici que l’information, encore une fois, joue un rôle primordial pour faire tomber les à priori et faire connaitre le tourisme responsable. 41 Etude TNS Sofres « Les Français et le Tourisme Responsable » de 2009 auprès de 600 voyageurs 38 Chapitre 3 : La place du tourisme responsable chez les tours opérateurs : le cas de Club Med Découverte Nous avons pu noter depuis une dizaine d’années le développement incontestable du développement durable dans le milieu de la consommation. Le terme « durable » ou « responsable » est devenu un réel atout commercial pour tous types de produits. Ainsi, la notion de tourisme durable prend tout son sens dans le marché du tourisme, un secteur de taille incontestable à échelle de l’économie mondiale. On constate que certains voyagistes jouent la carte du développement durable par conviction et culture d’entreprise alors que d’autres perçoivent plus l’aspect commercial et les bénéfices qu’ils 42 peuvent en tirer. Apparait ici toute la difficulté de savoir qui dit vrai et qui pratique du greenwashing . Ce chapitre sera donc dédié à analyser l’offre des tours opérateurs qui communiquent sur le développement durable, de caractériser les produits dits responsables, sachant qu’il est impossible de vérifier la crédibilité de chacun. 1. Les tours opérateurs spécialisés et engagés dans le tourisme responsable Ce que l’on constate à première vue c’est que de nombreux voyagistes communiquent aujourd’hui pour un tourisme plus durable. Nous allons donc voir ceux qui sont concernés et ce qu’ils « proposent ». 1.1 Les tours opérateurs spécialisés dans le tourisme responsable La plupart des voyagistes qui communiquent de façon formelle sur le tourisme responsable sont des entreprises de petites tailles et souvent axés sur le tourisme d’aventure. Dans un premier temps, on peut considérer que leurs types de produits étant plus axées vers la nature, ces voyagistes « ont une activité qui par nature est responsable 43 ». Secondement, les clients eux mêmes qui sont attirés par cet aspect « contact avec la nature » ont à la base un comportement plus responsable et respectueux de l’environnement. Les voyagistes qui font du séjour à la carte ont une marge de manœuvre dans le choix des produits et la façon de concevoir les circuits, beaucoup plus grande que les voyagistes qui produisent des circuits dits « industriels 44 » qui eux sont soumis à une réalité financière qui fait que parfois les 42 Greenwashing : « c’est un terme anglophone pouvant être traduit par "verdissement d'image". Le greenwashing consiste à mettre en avant les efforts d’une entreprise en termes de développement durable et de protection de l’environnement, alors même que ces efforts ne sont pas réels, ou moins avancés que ce qui est prétendu en termes de communication ». (Greenzer.fr) 43 Yannick barde, Manager production chez Asia, entretien du 28 juillet 2010 44 Ibidem 39 choix écologiques passent au second plan. On va donc retrouver au sein de l’offre de tourisme responsable des tours opérateurs spécialistes en voyages d’aventures ou en voyages à la carte. La majorité des To qui communiquent sur le tourisme responsable sont membre d’ATR, de VVE ou de l’ATES les principales associations ou groupement de tourisme durable, responsable, solidaire en France. Si nous nous concentrons uniquement sur l’appellation de tourisme responsable et les membres certifiés des voyagistes membres de ATR spécialisés dans le tourisme responsable, au nombre de 13 sont les suivants : • Tourisme d’aventure : Alibert, Atalante, Chamina, La Balagere, Nomade, Terre d’Aventure, Tirawa • Tourisme équestre : Cavaliers du Monde, • Voyages à la carte : Comptoir des Voyages, Terre Voyages, Voyager Autrement, Voyageurs du monde • Voyages pour adolescents : Sans Frontières La crédibilité des ces voyagistes en matière de tourisme responsable peut être vérifiée grâce au contrôle des différents points du référentiel fournit par ATR qu’ils doivent respecter. Comme nous l’avons vu précédemment, c’est un organisme indépendant qui valide la certification. On peut donc supposer que ces voyagistes respectent les critères bien qu’ils peuvent être parfois critiques et limités. D’autres voyagistes du marché français communiquent sur le développement durable ou le tourisme responsable sans que leur offre y soit entièrement dédiée. Nous pouvons ainsi considérer que ceux qui communiquent de manière globale sur le développement durable ou sur une certaine gamme de produits ne sont pas spécialisés mais engagés dans une démarche de tourisme responsable. 1.2 Les voyagistes engagés dans une démarche de tourisme responsable Certains grands voyagistes français souhaitent intégrer la dimension durable et le tourisme responsable, soit par conviction personnelle soit selon un intérêt commercial. On retrouve différentes façons, différentes démarches orientées vers le tourisme durable. 1.2.1 Le groupe de travail du CETO Le CETO : Centre d’Etude des Tours Opérateurs français est un groupement des principaux tours opérators français. Son objectif est de fédérer les voyagistes français afin que leur poids soit mieux représenté sur le marché. Le CETO a crée une charte du tourisme que les Tos partenaires se sont engagés à respecter. Dans le but de continuer dans cette démarche, un groupe de travail sur le tourisme responsable a été mis en 40 place et il est ouvert à tous les Tos qui souhaitent s’impliquer dans la démarche de tourisme responsable. Ce groupe de travail a pour objectif définitif de créer un référentiel qui aboutira par la suite à un nouveau label adapté aux TOs de grande taille. L’association ATR prend part à ce projet en apportant son soutien, des conseils et le référentiel existant servira de base au nouveau référentiel. Apres plusieurs études et réunions, les membres du groupe sont d’accord pour dire que le référentiel ATR n’est pas adaptable aux marchés des grands TOs mais qu’il peut tout à fait servir de base. La mise en place d’un tel projet pourrait servir de moteur pour tous les voyagistes français et permettrait de faire avancer le tourisme responsable à échelle nationale, voire internationale. Plusieurs voyagistes ont choisi de prendre part à ce groupe de travail pour donner plus d’envergure au tourisme responsable. Le choix de participer à ces réunions est libre et prouve donc une certaine volonté de se tourner vers le tourisme responsable même si l’objectif commercial est sous-jacent. Les voyagistes concernés par ce projet sont : Asia, Voyageurs du Monde, Kuoni, Nouvelles Frontières et Club Méditerranée. Ce sont ces derniers qui commencent à communiquer sur le tourisme responsable ou le développement durable que nous considérons donc comme engagés dans le tourisme responsable et dont nous allons parler par la suite. Néanmoins, il faut noter que cette démarche est très récente et encore peu aboutie. De plus, l’idée de vouloir créer un référentiel en collaboration avec les membres des voyagistes concernés par un futur label laisse penser que chaque participant va essayer de tourner les choses à son avantage et que l’aboutissement du travail ne sera pas complètement objectif. 1.2.2 Les Tours Opérateurs engagés dans le tourisme responsable Les voyagistes cités ci-dessus (Asia, Voyageurs du Monde, Kuoni, Nouvelles Frontières et Club Méditerranée) font partie des principaux voyagistes français, qui produisent des circuits à l’international et c’est donc eux qui peuvent être moteur du développement du tourisme responsable. Face aux autres voyagistes français, ce sont eux qui communiquent le plus sur le tourisme durable ou responsable mais chacun à sa manière. Certains s’appuient plus sur une offre de tourisme alternatif, différent, d’autres sur les actions de développement durable qu’ils mènent à travers le monde et enfin certains ont pour le moment une démarche en interne. Dans un premier temps, on ne retrouve pas d’offre de circuits utilisant l’appellation tourisme responsable. Pour le moment, le seul voyagiste qui propose des circuits « différents » est Nouvelles Frontières avec une brochure spécialisée nommée « Les circuits Nouvelles Rencontres ». Ce sont des circuits où la rencontre avec les populations locales est mise en avant. On retrouve des circuits à travers le monde entier dans 45 pays. Des nuits et déjeuners chez l’habitant sont proposés, les clients ont aussi la possibilité de découvrir des ONG locales, de visiter des écoles la plupart du temps en 41 petits groupes. Selon la chargée de développement durable de Nouvelles Frontières, ce type de produits marche très bien et il y a de plus en plus de demande. D’un point de vue environnemental, les déplacements en avion dans le pays de destination sont limités et les déplacements plus écologiques favorisés. Vous pouvez vous en rentre compte en annexe 3. Les autres voyagistes engagés dans le développement durable ne proposent pas de produits spécifiques. Certains accentuent le fait de partir en petits groupes où l’accent est mis sur la rencontre et la convivialité (Club Med Découverte) d’autres en individuels avec les mêmes arguments (Asia et Kuoni). Leur communication se fait surtout autour des projets d’aide au développement et à la protection de l’environnement. Chaque TOs a des projets différents. Nouvelles Frontières travaille par exemple avec l’ONG « Cœur de Forêt » dont l’objectif est de vendre des arbres aux touristes qui seront ensuite plantés à Madagascar et profiteront aux populations locales. Kuoni a mis en place un système de formation au tourisme des populations locales, il travaille en partenariat avec des ONG telles que l’ECPAT, UNITAID… Le Club Med met en avant l’aspect environnemental avec la rénovation des villages, le tri des déchets et les différents projets de soutien à des ONG et s’appuie aussi sur sa Fondation. La liste des projets de différents types peut être très longue et il est impossible de vérifier ce qui se passe concrètement. Cependant, on constate que chacun travaille dans une optique de développement durable dans le cadre d’une démarche sincère ou de façon plus ou moins forcée, car chaque entreprise a aujourd’hui des comptes à rendre en matière de respect de l’environnement et des populations. Pour en revenir au projet du groupe de travail de tourisme responsable mis en place par le CETO avec l’appui d’ATR, nous pouvons penser que chacun des tours opérateurs cités souhaite s’engager de façon plus approfondie et plus formelle dans le développement durable, dans un cadre précis. Nous pouvons donc penser que les actions menées en faveur du tourisme responsable vont s’étoffer, se concrétiser et prendre une réelle place dans l’offre des circuits. Le tableau suivant présente la place du développement durable au sein des principaux tours opérateurs français : s’ils communiquent ou non sur le développement durable et le tourisme responsable, si leurs produits sont orientés sur ce créneau et si ils forment leur personnel au tourisme responsable. Cette analyse comparative permet de voir à première vue quel est le positionnement de chacun. Les informations sont tirées des brochures et sites internet des voyagistes mais aussi des entretiens réalisés avec les responsables développement durable de Nouvelles Frontières et Kuoni. Vous trouverez d’ailleurs les comptes rendus des entretiens en annexe 4 et 5. 42 Actions en interne Voyagiste Sensibilisation/inform ation client Formation guides locaux Formation agents de voyages Actions spécifiques DD Asia Non, mais envisage de le faire Non Non Projets de développement local Nouvelles Frontières Non, mais envisage de le faire NF charte CETO Oui NF Aventure Charte plongeur Non, seulement sur le plan technique pas au tourisme responsable. Oui, formation sur les produits « rencontre » et les grands principes du tourisme responsable Oui : Tourism for Development ; Ecpat ; ONG Cœur de Foret Club Med Découvert e Oui, charte du voyageur responsable dans le carnet de voyage + en brochure Non, mais envisage de le faire Pas directement CMD CM : Ecpat, Unifab, Agrisud, la Fondation… Non, mais envisage de le faire Communication et offre Com dev/tourisme Com tourisme durable/responsable responsable/durabl sur Internet e Oui mais nommée « engagement Asia » Non Page d’accueil Les circuits « rencontre » Non, onglet développement durable sur le site corporate Charte du voyageur responsable DDD pas sur le site commercial non Oui, une page brochure développement durable Des circuits basés sur la rencontre et la nature, des circuits aventure douce Oui, logo ATR Oui tous (ATR) Kuoni A vérifier dans les carnets de voyage ? Des work shops sur différents themes ? TIES, TOI, UNEP Travelife, Agir ensemble, autres… VDM Oui, charte du voyageur responsable d’ATR Oui, selon les critères ATR Oui, selon les critères ATR UNITAID, autres projet de développement local Oui, onglet développement durable en page d’accueil Fram ? STI Jet Tours Non Charte Mondethik Non Non Des produits sur mesure, adaptable Oui, une page destiné au tourisme responsable et une à l’ONG Cœur de Foret Oui, icône tourisme responsable en page d’accueil Oui, onglet développement durable en page d’accueil Charte du CETO, charte marocaine du tourisme responsable Produits spécifiques ? Good Planet et Action carbone ECPAT Oui, onglet développement durable en page d’accueil Oui 2 pages tourisme responsable dans la brochure Non Non Non Non non Non Non Non 43 Circuits passion « hors des sentiers battus », circuits aventure « différents, authentiques, exclusif » Non Circuits Unesco Analyse du tableau ci-dessus : Les actions en lien avec le tourisme responsable mises en place en interne : On constate que la sensibilisation des clients n’est pas encore réalisée par tous les voyagistes, bien qu’elle joue pourtant un rôle important dans le tourisme responsable et fait partie des critères indispensables à un futur label de tourisme responsable comme pourl’existant ATR. Certes le voyagiste ne doit pas se substituer à une guide de voyage mais un minimum d’information avant et durant le circuit est nécessaire. Sur ce point CMD est plutôt en avance par rapport aux autres avec sa propre charte disponible en brochure et dans les carnets de voyages. La formation au tourisme responsable fait aussi partie de l’un des principaux critères du référentiel ATR et laisse supposer que cette démarche est au cœur du tourisme responsable. La formation prend tout son sens dans la relation avec le client avec une grande partie du personnel d’un voyagiste ainsi que dans le cadre du montage de produit. CMD, travaillant actuellement sur un projet de formation des guides locaux et des chefs de produits prend une certaine avance par rapport aux concurrents, car comme on peut le voir, ils sont peu nombreux à avoir des projets de formation. Les actions de communication et l’offre de produits responsables : Quasiment tous les concurrents de CMD communiquent sur le développement durable ou le tourisme responsable (hors STI et Jet Tours). Certains sont plus orientés vers les partenariats d’aide au développement ou protection de l’environnement mis en place, d’autres sur le type de produits qu’ils proposent en lien avec la nature ou en contact avec les populations locales (en brochure ou sur internet). A ce niveau la, le Club Med prend un peu de retard, l’onglet Développement Durable ne se trouve que sur le site corporate et non commercial, ce qui est moins facile à trouver. De plus on ne retrouve pas de communication sur le tourisme durable dans la brochure alors que le Club met en place de nombreuses actions. Seul, dans la brochure circuit les pages valeurs et celle nommées « un autre regard sur le monde » font référence à un tourisme plus alternatif, mais reste encore assez vague pour les clients. Au niveau de l’offre, certains proposent des circuits clairement orientés tourisme responsables comme NF, les autres se contentent de classer les circuits selon des thèmes : « rencontre, convivialité, authenticité, nature… », ce qui permet d’orienter une partie de leur offre vers un tourisme plus responsable. Une place est à prendre sur ce créneau qui se développe mais qui reste encore discret dans l’offre. 44 L’analyse des circuits selon les critères du tourisme responsable sera présentée à la suite, pour comprendre les différences entre tous et caractériser un circuit responsable, même si il reste difficile d’en vérifier la crédibilité. Afin de mieux comprendre comment un tour opérateur peut se lancer dans une démarche de tourisme responsable, il est nécessaire de connaitre les modes de fonctionnement de ces derniers, pour s’appuyer sur un cas concret. La partie suivante va donc être destinée à la présentation du groupe Club Méditerranée et de sa branche circuit : Club Med Découverte. 45 2. Club Med Découverte Club Med Découverte est un service indépendant au sein du groupe Club Méditerranée, son offre est uniquement orientée vers les circuits, parfois combinés avec des séjours en village et positionné sur le marché du luxe. 2.1 Club Méditerranée Découverte : une branche du Club Méditerranée 45 Le groupe Club Méditerranée existe depuis 60 ans, il est aujourd’hui un des leaders sur le marché des séjours tout compris et est actuellement en repositionnement sur le marché. Depuis de nombreuses années, plusieurs filiales se sont développées notamment le service Club Med Découverte, qui vend des circuits à l’étranger parfois combinés avec les villages Club Med, mais qui fonctionne avec une certaine autonomie. 2.1.1 Historique du Club Méditerranée Le Club Med est né après guerre en 1950, moment durant lequel on voit s’ancrer de plus en plus la notion de vacances et le besoin de liberté dans les sociétés contemporaines. « Libérer l’individu de ses contraintes, lui permettre de se retrouver, de se ressourcer et de revenir aux bonheurs originels : le bonheur selon Club Med était né. » Gérard Blitz lance en 1950 le concept de vacances tout compris et des Villages à travers le monde. En s’associant à Gilbert Trigano il crée son premier village de vacances dans les Baléares. Les mots clés sont « sport, farnienté, excursion et fêtes ». 2.1.2 Le concept Club Med propose aux clients, « les gentils membres ou GM» des séjours tout compris dans des villages vacances. Au départ la plupart des séjours étaient combinés avec des circuits, mais l’offre est aujourd’hui centrée sur les villages vacances. Le CM est passé des premières cases en bois, aux bungalows, puis aux hôtels en dur et enfin à partir des années 2000 aux villages haut de gamme accompagnés de villas de luxe. 1950 : Premier village à Alcudia en Espagne 1952 : Création des cases à Corfou en Grèce 1956 : Premier village neige à Leysin en Suisse 1965 : Le CM compte 20 villages, 2 en France, 14 en Europe, 3 en Afrique et 1 en Polynésie 1968 : développement du CM en Amérique et dans les iles 1979 : Premier village en Asie, Cherating en Malaisie 45 Sources internes du Club Méditerranée, www.clubmed.com 46 1990 et 1991 : Création des bateaux de croisière Club Med 1 et 2 1990 : Le CM a 91 villages et 2 bateaux, 11 villages de cases et 80 villages en dur 2010 : Le CM compte 75 villages : 58 en Europe-Afrique, 9 aux Amériques, 8 en Asie et un voilier. Depuis les années 1950 le CM a connu une très forte montée en gamme particulièrement à partir des années 2000, parmi les 75 villages, 34 sont des villages 4 tridents dont 4 avec espaces 5 tridents et 2 sont des 5 tridents L’offre est simple : des séjours d’une à plusieurs semaines en villages Club Med à travers le monde entier, pour toute cible de clientèle haut de gamme (famille, couple, amis, adolescents…). 2.2 Club Med Découverte Club Med découverte est une branche du Club Méditerranée qui propose des circuits positionnés sur le marché du luxe. 2.2.1 L’historique de Club Med découverte Ce service est pour ainsi dire nouveau, la vente de circuits existe depuis le début mais cette tache était auparavant externalisée et produite par Jet Tours. La production a été de nouveau confiée à Club Med depuis deux ans. Ce service est donc assez récent avec une nouvelle équipe. Depuis sa création, Club Med proposait des circuits pour ensuite se spécialiser dans les séjours en villages. Dans l’historique ci-dessous vous verrez le lien existant entre le Club Med et le service Circuit s’appuyant sur les exemples des anciennes brochures ou « tridents ». Au départ, c’est le voyage pour aller et revenir du Village qui constitue un « périple-circuits ». Le premier Village de l’histoire du Club Méditerranée est Alcudia. Pour y parvenir : une longue descente en train à travers la France et l’Espagne puis la traversée en bateau jusqu’aux Iles Baléares et un bus jusqu’à l’arrivée. 36 heures de voyage pour 15 jours de vacances. Lors de l’ouverture du Village de Tahiti, en 1955 : le voyage dure un mois depuis la France, soit 3 mois ½ de voyage au total en comptant le séjour. Au départ les circuits étaient couplés aux séjours en Village ; les séjours étaient plus longs, au moins deux semaines. Bivouacs et Odyssées sont pratiqués dès le début. 47 Ci-dessous des exemples de Tridents 46 : Trident N°1 , déc. 1950 - Le magazine de l'association pour les adhérents au Club Méditerranée Trident N°11 , mai 1952 - « Athènes et la Corinthe » Excursion de 6 jours. Au départ de Corfou - croisière Îles Ioniennes - traversée de l’isthme de Corinthe - arrivée au Pirée puis Athènes - retour à Corfou. Trident, mars 1956 - « Les Odyssées » La première Odyssée a lieu aux Îles canaries en 1956 « Avec nos bivouacs, nos sorties en mer d’un ou deux jours…, on pouvait dire que les Villages prenaient la mer…Cette année, nous avons voulu porter cette évasion vers la mer à son optimum en lançant Les Odyssées Les Odyssées sont faites pour tous ceux qui ont le goût de la mer et de l’aventure. » Catalogue 1960, pour les 10 ans du Club Med – « L’excursion ENTR’ACTE du GM » « Le GM n’est pas un forcené du monument… il ne lui déplaît pas de couper ses vacances d’un entracte. Le Club est là pour lui proposer non pas tout ce qu’il y a à voir, mais ce qu’il y a de meilleur. Avec nos propres guides… le GM pourra déployer sa curiosité qui est vive ; il ne les surmènera pas avec les détails du voyage ; tout est réglé par nos soins… Visitant sans hâte les cent places où s’exprime l’éclat des civilisations, le GM sait que le Village l’attend ; préparé à recevoir les dons du passé, il en profitera davantage que le touriste dont le rendement élevé (30 villes en 15 jours) aboutit à un gros tas confus de cartes postales…» Trident, mai 1962 - « Le Trident Excursions » À connaître, à explorer, à découvrir, à aimer. Nouvelle numérotation, on redémarre au numéro 1 avec un supplément « Le Trident Excursions » Trident, 1978 - « Au Club des Découvertes » « Sanctuaire de l’Annapurna », Trekking au Népal « La Chamelière » Randonnée d’une semaine avec les Bédouins du Sinaï 46 Les tridents sont les noms des brochures 48 Au début des années 80, l’offre circuits se diversifie, de nombreux circuits sont notamment proposés en Asie. Trident, 1982 - « Bleu de Chine » Le Club Med est le premier Tour Opérateur en Chine à cette date, 3 semaines de circuits depuis Tien an Men. ème En 1999 : Le Club rachète Jet Tours (4 tour opérateur généraliste français), il renforce ainsi sa position de leader. Le président de Jet Tours conserve ses fonctions et dirige aussi l’activité CMD, il exprime « ses grandes ambitions pour développer la nouvelle offre circuits du Club Méditerranée». Le Club Med Découverte en 1999, ce sont des circuits dans 33 pays du monde produits par Jet Tours. En 2008 : le Club vend Jet Tours qui conserve quand même la production des circuits Club Med Découverte. En 2009 : Suite à la dénonciation du contrat de sous-traitance avec Jet Tours, Club Med Découverte reprend la production des circuits. Aujourd’hui l’équipe de la production est nouvelle et centrée sur le haut de gamme. 2.2.2 L’offre de circuits L’offre se compose de circuits, on retrouve 5 principales destinations : Europe et Méditerranée, Moyen Orient, Afrique et Océan Indien, Asie et Pacifique, Amérique et Antilles. Les circuits sont en moyenne de 8 à 15 jours. CMD est positionné sur le segment luxe avec des produits tout compris et haut de gamme. Les circuits sont segmentés selon deux périodes : été et hiver. L’offre de l’été 2010 propose 74 circuits dans 39 pays et pour l’hiver 2010, 69 circuits dans 38 pays. Caractéristiques principales des circuits CMD : - Les circuits se font en petits groupes avec un maximum de 24 personnes (excepté pour l’Egypte). - ce sont des produits tout compris (transport, hébergement, visites, restauration, boissons…) dès la prise en charge des clients à l’aéroport. On retrouve différentes formules de tout compris, certaines incluant par exemple des boissons ou thé tout au long de la journée. - Des circuits de qualité avec des hôtels rigoureusement sélectionnés et de luxe (minimum de 4 étoiles). Les hôtels retenus sont typiques, raffinés et traduisent au mieux l’âme et l’esprit d’un pays - Pour la gastronomie, la sélection s’étend des restaurants raffinés aux tables d’hôtes. 49 - Le service production de CMD et les réceptifs sont toujours à la recherche de nouveaux lieux insolites à visiter loin des itinéraires conventionnels, l’objectif étant de contourner les foules et donc d’étaler les flux touristiques sur un territoire. - Des combinaisons circuits et prolongation en villages vacances sont proposées si les clients souhaitent combiner découverte et détente. L’encadrement des clients sur place se fait selon 2 options : - L’accompagnateur, la plupart du temps il va être présent dès le départ de France et accompagnera les clients tout le long de leur voyage jusqu’au retour. Son rôle est très important, il rassure les clients, les conseille et surtout joue un rôle d’animateur », il est chargé de mettre une « bonne ambiance » au sein du groupe de GM. Il a pour mission de sensibiliser les clients au respect de l’environnement et des populations locales. - Le guide, il va encadrer les clients à partir de leur arrivée dans le pays concerné. La plupart des guides sont locaux et ils parlent tous le français. Son rôle est le même que l’accompagnateur. Il joue un rôle d’intermédiaire entre les clients, le réceptif, et le service de CMD, il doit à la suite du circuit fournir un rapport concernant le bon déroulement du circuit. 2.3 Le système de production des circuits par Club Med Découverte Le mode de fonctionnement de CMD est similaire à ceux des autres tours opérators du même genre, tels qu’Asia, Voyageurs du Monde… En comprendre le fonctionnement permet de voir par la suite quelles sont les possibilités d’intégrer le tourisme responsable dans ses services. La mission des Tos est de concevoir des circuits à travers le monde, d’assembler différentes prestations telles que l’hébergement, les activités, les transports afin de proposer un prix tout compris aux clients. On dit d’un tour opérateur qu’il vend des forfaits ou packages par le biais d’agences de voyages, de call center ou d’internet. Dans le cas de CMD, il dispose de son propre réseau de distribution avec les agences de voyages Club Med Voyages qui revendent uniquement des prestations en villages Club Med ou les circuits de CMD. Les circuits sont aussi revendus par des agences indépendantes. Le service est composé d’une équipe principale de 8 personnes dont vous trouverez l’organigramme en annexe 6. Deux personnes sont dédiées au contrôle de gestion, qui prennent en compte la disponibilité, les réservations et les conditions administratives de type visa, etc. Le service dispose d’une équipe marketing qui est en charge de la communication, des relations presse, des études concurrentielles et analyse des résultats. Enfin on retrouve le responsable du service et les chefs de produits dont le rôle est de concevoir les produits. 50 D’autres employés de CM Villages travaillent aussi avec CMD c’est le cas des services : relations clients, marketing, service financier, service juridique, le service transport, etc. Les circuits : Les circuits sont donc conçus par les chefs de produits, au nombre de 3, qui travaillent en relation avec des agences de voyages réceptives indépendantes situées dans les pays concernés. Ci-dessous un schéma représentant les différentes étapes de la conception d’un produit. Le travail avec les agences de voyages réceptives ou « réceptifs » est très important car ce sont eux qui sont sur place pour concevoir les produits, ils sont l’interface entre le service de CMD en France et les prestataires sur place. Ils jouent un rôle important dans le choix des itinéraires, des visites, des hébergements et restaurants. Ils ne sont cependant jamais en contact direct avec les clients et peuvent aussi travailler avec d’autres To ou en individuel. Des conditions particulières à la création des produits sont spécifiées dans les contrats et le cahier des charges. Le cahier des charges s’attarde sur des points très précis qui vont du choix de la catégorie hôtelière à l’état des véhicules, au choix des menus et ainsi de suite. Un exemple de contrat sera présenté dans la suite du mémoire. Les chefs de produits sont en relation constante avec les responsables de réceptifs afin d’élaborer les produits ensemble, de contrôler les prestations proposées, de vérifier si elles sont bien en accord avec la cible. Pour mieux connaitre les destinations les chefs de produits sont répartis par zones (Asie et Moyen Orient / Afrique et Europe / Amérique) Ce sont les chefs de produits qui définissent avec quels réceptifs ils vont travailler lorsqu’ils ont décidé dans quels pays ils vont vendre des circuits. Ils se déplacent aussi régulièrement. La plupart des relations avec les réceptifs sont durables tant que les prestations proposées sont de qualités et correspondent à ce qu’en attendent les chefs de produits. 51 Schéma : Modèle de conception de circuit de CMD CONCEPTION Choix des concepts (circuit/famille…) Analyse de la concurrence Destinations à développer Cahier des charges produit 47 : Le choix des destinations et des concepts peut évoluer selon les tendances, la géopolitique… De nouvelles destinations sont souvent sélectionnées. CONTRACTING Appel d’offre et choix des réceptifs Négociations tarifaires Achat transport Le rôle des réceptifs : Ils conçoivent les circuits sur place en collaboration avec les chefs de produit de CMD et respectent un CDC qui fournit toutes les conditions particulières. PRICING Assemblage du terrestre et du transport Validation des prix de vente Les couts de chaque circuit dans son ensemble sont mis en commun, le chef de produit peut appliquer la marge qu’il souhaite et définir le prix de vente pour les clients. EDITION Edition des brochures ; des carnets de voyages et autres visuels de communication. Présentation aux agents de voyage PROGRAMATION Construction des packages et validation Ouverture des ventes VIE COMMERCIALE / VENTE Animation et formation des forces de vente Gestion des stocks, relation avec les réceptifs OPERATIONS Gestion de RH Accompagnateurs paris/paris GM Feedback / qualité Relation client Les visuels de communication : brochures, sites internet, affiches, vidéos…Pour le client sont édités des carnets de voyages. Le contrôleur de gestion rentre les circuits dans la base de données afin que les agents puissent suivre les disponibilités en temps réel et réserver. Des présentations PowerPoint sont présentées aux agents de voyage pour leur permettre de mieux connaitre et vendre les produits. Le suivi qualité après le déroulement des voyages joue un rôle important pour la relation client et l’amélioration des prestations. La satisfaction client se fait grâce à un questionnaire de satisfaction, (taux de retour de 60%). La durée de conception d’un produit est d’environ 4 à 5 mois. Voici l’exemple d’un circuit en annexe 7 47 Barbat Mathilde, juin 2010. 52 3. Le tourisme responsable et Club Med Découverte Actuellement, le tourisme responsable n’est pas intégré en tant que tel dans le mode de fonctionnent de cette branche. On retrouve cependant certains points qui tendent vers un tourisme responsable et d’autres moins. 3.1 Les orientations positives Dans un premier temps, il est important de dire que tous les groupes sont limités à 25 personnes (excepté l’Egypte où les groupes sont limités à 30), et certains circuits à 18 ou 15 personnes, ce qui est déjà un point positif en vue d’un tourisme responsable et en comparaison avec les autres tours opérateurs. Cette notion de petits groupes permet aux touristes une meilleure approche et une facilité de contact avec la population locale et permet aussi de minimiser l’impact sur l’environnement en comparaison avec des groupes de 35 à 40 personnes. Même si ce chiffre reste critiquable, pourquoi pas 15 ou 20 au lieu de 25… le fait de limiter les groupes a ses avantages au niveau social et environnemental. Pour favoriser la rencontre, on retrouve dans certains circuits des déjeuners chez l’habitant et des visites d’ateliers ce qui permet un contact direct avec la population. Dans un objectif de différentiation et d’originalité et d’éloignement des principaux sites touristiques, les chefs de produits tentent de trouver des lieux de visites « hors des sentiers battus », la où ne vont pas nécessairement les autres voyagistes. Cette démarche permet d’étaler les flux sur certaines destinations bien que les visites dites « essentielles » restent nécessairement au programme. D’un autre point de vue, les clients sont sensibilisés avant le départ au respect des populations et de l’environnement, grâce à la charte du voyageur responsable : « Parmi tous les bonheurs du monde, il y a celui de respecter » que vous pouvez consulter en annexe 8. Cette charte est fournie avant chaque départ dans le carnet de voyage. 3.2 Les points négatifs Comme tout voyagiste, la capacité de charge d’une destination n’est pas prise en compte dans l’élaboration d’un circuit ou dans le choix d’une destination. Une destination est avant tout choisie selon sont attractivité touristique et les visites sont souvent les plus connues et celles que tout le monde veut voir. Ceci engendre donc souvent une concentration des touristes sur un même lieu, même si la volonté de faire visiter des lieux inconnus est là, elle ne concerne qu’une petite partie d’un circuit. De plus, dans l’objectif de vouloir tout voir, ou en voir le plus possible lors d’un voyage, l’avion dans le cadre de déplacements intérieurs est fréquemment utilisé, ce qui augmente énormément l’impact environnemental. Et á cela s’ajoute les critères de choix des hébergements liés au luxe et au confort et non à leur engagement environnemental. 53 Le point le plus bloquant concerne les circuits en Egypte qui peuvent aller de 11 à 18 différents circuits selon les saisons, dont de très nombreuses croisières sur le Nil. Nous savons que les impacts du tourisme en Egypte sont très importants, notamment dus à l’affluence massive de touristes concentrés dans les mêmes lieux. Dans ce contexte proposer autant de circuits sur cette destination est plutôt contraire à la notion d’étalement des flux et de capacité de charge. Au niveau de la communication générale sur le tourisme durable, comme nous le montre le tableau précédent, nous pouvons constater que sur le site internet l’onglet « développement durable » n’apparait que sur le site internet « corporate » et non sur le site commercial. Ceci ne permet donc pas aux clients de découvrir facilement la position du Club Med en matière de tourisme durable, alors que la Direction du Développement Durable agit pourtant activement. 2.3 Un volonté de changer les choses Au vue des points négatifs et positifs relatifs aux principes du tourisme responsable, nous constatons tout de même une volonté de maximiser les impacts positifs. Ainsi, en collaboration avec la Direction du Développement Durable, les responsables du service Club Med Découverte ont pour objectif de se tourner vers le tourisme responsable. Les démarches pour intégrer la dimension responsable sont multiples, parfois compliqués à mettre en place. C’est pour ces raisons que les différentes options vont êtres présentées par la suite. Elles doivent prendre en compte les réalités économiques et humaines et êtres cohérentes avec les principes du tourisme responsable. Un tour opérateur de grande taille a une marge de manœuvre limitée car les décisions sont soumises aux « directions financières » qui ont pour but de faire du bénéfice et non de favoriser le développement durable des territoires concernés. Il est nécessaire de trouver un juste milieu mais aussi de convaincre les responsables et le personnel de l’utilité du tourisme responsable en vue des enjeux sociétaux et environnementaux du tourisme. 54 Conclusion de la partie 1 Nous avons pu constater que le tourisme responsable prône des valeurs similaires à celles du développement durable : le respect des populations locales, un développement économique équitable et le respect de l’environnement, mais il s’attache tout particulièrement à intégrer dans cette démarche les touristes, les voyagistes et les populations locales telles que les guides. C’est la prise en compte de tous ces acteurs qui rend cette forme de tourisme assez complexe à mettre en place mais qui lui donne aussi toute sa crédibilité et son caractère essentiel au vu du développement incontestable du secteur touristique et des effets négatifs qu’il peut engendrer. Il a été prouvé que les touristes sont de plus en plus nombreux à connaitre le tourisme responsable, mais que malgré leur volonté de pratiquer cette forme de tourisme les pratiques sont encore assez faibles. Les campagnes de communication et de sensibilisation ont augmenté mais peut être ne sont-elles pas suffisantes ? D’un autre coté, l’offre de petits voyagistes orientés vers le tourisme d’aventure grandit rapidement et a déjà bien intégré le tourisme responsable alors que les voyagistes de plus grande taille en sont encore aux prémices du tourisme responsable. C’est pour ces raisons que nous pouvons nous demander comment intégrer concrètement la dimension durable et le tourisme responsable au sein d’un voyagiste de grande taille tel que Club Med Découverte, quelles sont les étapes et outils à mettre en place ? Plusieurs options s’offrent aux voyagistes, elles peuvent concerner la communication, la conception des produits, la formation et la sensibilisation, les projets d’aide au développement ou les programmes de certification, mais chacune de ces options connait des enjeux spécifiques et des limites qu’il faut prendre en compte. La taille du tour opérateur va aussi influencer l’insertion du tourisme responsable car les marges de manœuvre et les moyens sont parfois limités, notamment à cause de la dimension transfrontalière et d’une certaine réalité économique. La partie suivante va tenter de mettre en exergue ces différentes options tout en démontrant les limites. 55 Partie 2 : LES OUTILS ET DÉMARCHES QUI PERMETTENT L’INTÉGRATION DU TOURISME RESPONSABLE CHEZ UN TOUR OPERATEUR Face aux enjeux actuels du tourisme additionnés à ceux de la biodiversité, du changement climatique et des problématiques nord/sud, le tourisme responsable apparait comme une réponse, une solution pour tendre vers un tourisme plus acceptable, s’il est mis en pratique à différentes échelles du secteur touristique. Au regard de la tendance à consommer durable, il semble pertinent pour les organisateurs de voyages de se positionner sur ce créneau afin de répondre aux attentes et faire en sorte que cette tendance se concrétise dans les pratiques touristiques. C’est là que la sensibilisation des clients prend tout son sens, les touristes souhaitent voyager de façon responsable mais cela ne se reflète pas dans les pratiques touristiques. On peut donc supposer qu’une sensibilisation de ces derniers permettrait de faire évoluer leur comportement et de leur faire prendre conscience de l’impact que peut avoir le tourisme sur un territoire. On parle de tourisme responsable dans les médias, les études, les forums, mais cela ne signifie pas que tous les acteurs concernés par la production, la vente de voyages ou l’accompagnement connaissent les principes et enjeux du tourisme responsable. Le fait d’informer et de former ces acteurs sur les thèmes ci-dessus se présente comme une opportunité de taille afin de faire évoluer les mentalités et la profession vers un tourisme plus responsable. Ainsi, l’insertion de la dimension responsable chez les voyagistes et leurs partenaires locaux mais aussi envers les touristes, semble être le meilleur moyen de répondre aux enjeux du tourisme à toutes les échelles. C’est pour cela que l’application du tourisme responsable est aujourd’hui complexe et touche une multitude de domaines. Cette partie sera orientée vers le cas des voyagistes français opérants à échelle mondiale et la relation qu’ils peuvent établir entre les touristes, les partenaires locaux et leur personnel afin de répondre aux principes du tourisme responsable. Nous allons voir dans cette partie quelles sont les meilleures pistes qui peuvent être envisagées au sein d’un tour opérateur tel que Club Méditerranée Découverte ou un voyagiste du même type, pour s’engager dans une démarche de tourisme responsable. Les différentes démarches préconisées sont la sensibilisation des clients, la formation et l’obtention d’une certification de tourisme responsable. Seront présentés pour ces différentes démarches, les enjeux et outils associés à chaque étape et les limites relatives à leurs mises en application concrètes sur le terrain. 56 Chapitre 1 : La sensibilisation et l’éducation des clients au cœur du tourisme responsable Littéralement, la sensibilisation est « l’action de rendre quelqu’un réceptif à quelque chose 48 ». Ce n’est pas le voyage en lui-même qui est considéré comme responsable, c’est aussi la façon que le touriste a de se comporter sur place qui va donner tout son sens au voyage. Si les touristes ont envie d’aller vers les autres, de prendre part à la vie quotidienne des populations locales sans a priori, la relation avec ces derniers sera meilleure. La sensibilisation avant le départ parait donc nécessaire autant que la sensibilisation tout au long du voyage. 1. La rencontre entre les populations : enjeux de la sensibilisation La rencontre fait partie des principes du tourisme responsable, elle doit donc être mise en avant dans la sensibilisation des clients car « Il n’y a pas de mauvais touristes, mais des voyageurs 49 mal informés ». 1.1 Les touristes comme acteurs principaux Dans le cadre de l’activité touristique, l’action de sensibilisation pourrait être définie de la manière suivante : La sensibilisation du touriste consiste à lui faire percevoir et comprendre la réalité d’une destination, afin qu’il prenne conscience des effets néfastes économiques, environnementaux et culturels que sa pratique peut entraîner et qu’il adopte ainsi un comportement respectueux, ne 50 portant pas préjudice aux populations réceptives . Le rôle des voyageurs dans l’activité touristique est souvent mis de coté, on oublie pourtant qu’ils tiennent une place essentielle et que partir en vacances et tout oublier ne signifie pas laisser aussi sa conscience de côté. Si on prend l’exemple du code mondial d’éthique du tourisme mis en place par l’OMT, on constate qu’il manque de rigueur sur certains points, notamment sur la place du touriste comme acteur 51 principal . Seuls les droits des touristes sont protégés dans ce texte, à aucun moment ils ne sont considérés comme des partenaires responsables. L’information des clients aux chocs culturels est très importante, pour un bon respect des cultures, 52 une ouverture à l’autre et une reconnaissance de l’autre . 48 Définition issue du dictionnaire Le Littré, édition Garnier, Paris 2007 VVE, « Charte du voyageur responsable » http://medias.voyageons-autrement.com/dossiers/charteethique-du-voyageur.pdf 50 VERAGHE Charlotte, « Les limites du tourisme responsable », Cetia 2007/2008 51 BARTHELEMY André et RICHARD Philippe in MARTIN Boris, Voyager autrement : vers un tourisme responsable et solidaire, C.L Mayer, 2002 52 Querini François, formateur à l’AFRAT et Gionot Françoise, formatrice TETRATKYS, lors du Forum National sur le Tourisme Responsable, juin 2010, Chambéry 49 57 Les impacts du tourisme sont souvent assimilés à une dégradation de l’environnement à travers la pollution ou la destruction de la biodiversité mais leur empreinte sociale est laissée de côté. Pourtant, les millions de touristes s’intégrant dans la vie des communautés d’accueil engendrent des conflits sociaux. Les fêtes religieuses, rites, us et coutumes sont devenus des produits culturels et non des rites sociaux traditionnels. Les pratiques traditionnelles sont détournées pour correspondre à ce qu’attendent les touristes. Certains festivals ont même été créés dans le simple but d’attirer des touristes et non pour préserver les cultures traditionnelles comme en est l’exemple en Inde du festival du Ladakh créé par 53 l’office du tourisme . Dora VALAYER 54 avance que « le touriste met sa citoyenneté en vacance quand il est en vacances »42 et le compare à un enfant, insouciant, qui s’accorderait, à mesure de quelques semaines par an, un droit aux vacances, synonyme de droit à l’irresponsabilité, à la paresse et à la distraction. C’est en réalisant cela que le comportement du touriste responsable prend tout son sens. Mais pour que le touriste ait un comportement plus responsable vis-à-vis des communautés d’accueil, il se doit d’être sensibilisé avant son départ, et sur place. Les visiteurs doivent apprendre à adapter leur comportement mais aussi leurs attentes face aux us et coutumes de communautés locales. On ne peut pas prendre tout en photos ni à n’importe quel moment, spécialement en ce qui concerne les fêtes ou coutumes traditionnelles et religieuses. Ce point de vue prend en compte le fait que si 10 personnes visitent un village et prennent part au mode de vie de la communauté et à leurs coutumes, le risque de fragilisation ne sera pas trop grand, par contre avec un effet de massification du tourisme on peut craindre une dégradation des relations entre les hôtes et les visiteurs. 1.2 La volonté de rencontrer l’autre doit être mise en avant La rencontre entre les peuples est le point central du tourisme responsable, mais « aller à la rencontre des autres » en les regardant de loin ou en essayant de prendre le meilleur cliché n’est pas une réelle rencontre. Aller à la rencontre des autres signifie prendre le temps de parler, de découvrir, d’échanger. Pour que cela soit possible, il faut évidement une volonté de la part du touriste et aussi des voyages en petits groupes. Il n’est pas possible d’aller vers les autres, d’échanger ou de partager face à un groupe d’environ 30 personnes. Selon Grégoire CHABROL, l’authenticité fait la différence entre tourisme de 55 masse et tourisme responsable . 53 Myra Shackley, professeur en gestion des ressources naturelles à l’école de commerce de Nottingham, Le courrier de l’Unesco, Juillet 1999 54 VALAYER Dora in MARTIN Boris, Voyager autrement : vers un tourisme responsable et solidaire, C.L Mayer, 2002 55 CHABROL Grégoire in MARTIN Boris, Voyager autrement : vers un tourisme responsable et solidaire, C.L Mayer, 2002 58 Pour que la rencontre ait lieu, il faut dans un premier temps que les voyages soient organisés de façon à ce que les visiteurs aient l’opportunité de rencontrer les autres mais aussi qu’ils en aient envie. Les touristes responsables prennent le choix d’être acteur du voyage et non de simples consommateurs des ressources. Il faut se demander à quoi correspond ce besoin de partir avec la volonté de rencontrer l’autre ? Dans le fond que recherche le touriste dans la rencontre ? André Barthélémy, ancien président d’Agir Ensemble pour les droits de l’Homme, précise que c’est le fait d’être humain qui donne à l’homme l’envie de la rencontre, et cette envie se traduit par l’envie de voyager. Certains définissent le voyageur comme celui qui est prêt à aller au bout du monde pour un bout de conversation avec l’autre. Malheureusement cette citation n’est plus d’actualité, il est aujourd’hui facile d’aller au bout du monde et cela non dans le but de rencontrer l’autre mais dans le but de voir ce qui doit être vu. Avec le développement du tourisme, cette envie de rencontrer les autres disparait, mais il faut pourtant rester positif : il y a aujourd’hui un fort besoin de convivialité, « chose devenue rare dans nos sociétés 56 ». C’est pourquoi cette idée de voyager dans le but de découvrir les cultures et de partager de moments avec les populations locales n’est pas exclue, et la rencontre peut devenir un réel motif de voyage. « Trois semaines d’insertion permettent de mieux appréhender la rapport différent du sien, que chacun peut avoir, au temps, à la musique, à la convivialité 57 » Nous pensons que, même à la fin des saisons touristiques, le mode de vie locale ne retrouve pas entièrement son coté authentique. Certes cette disparition des cultures traditionnelles est compensée par l’arrivées de recettes mais à quel prix ? 56 Philippe Richard ancien directeur de l’institut des droits de l’homme de Lyon, marche », n°136, mai 1998 57 Ibidem revue « Presque en 59 2. Les différentes étapes et outils de sensibilisation client Nous avons précédemment présenté les enjeux liés à la sensibilisation et à l’éducation des touristes pour tendre vers un tourisme responsable, nous allons voir dans ce chapitre comment et quand sensibiliser les voyageurs. 2.1 Les acteurs concernés par la sensibilisation Les clients sont en contact avec un grand nombre de personnes, mais peuvent aussi être 58 sensibilisés par différents outils. Le schéma ci dessous présente pour le cas de Club Med Découverte les moyens humains et outils qui peuvent sensibiliser les clients. La sensibilisation concerne dans un premier temps les clients, mais aussi le personnel de Club Med, ainsi le schéma reprend tous les acteurs concernés et les associe à l’outil de sensibilisation et de formation le plus approprié. Cela signifie que si un des acteurs doit sensibiliser les clients au tourisme responsable, il doit en connaitre les enjeux et principes, il faut donc les former préalablement. Dans ce chapitre, nous avons démontré en quoi il est nécessaire de sensibiliser les clients, et nous allons maintenant nous attacher à comprendre comment et quand les sensibiliser. Les acteurs de la sensibilisation clients doivent eux mêmes être formés au tourisme responsable, nous verrons de quelle façon dans le prochain chapitre. 58 Mathilde Barbat, Stagiaire Club Méditerranée Découverte, 2010 60 Acteurs Club Med Découverte pour la sensibilisation des GM au tourisme responsable Quels outils de sensibilisation au tourisme responsable pour quels acteurs ? Guides locaux 160 Service production CMD 10 Modules de formation Manuel du guide Modules de formation en interne Accompagnateurs (Paris/Paris) 10 Réceptifs 37 Modules de formation en interne Manuel du guide Agents de voyages CMV 110 Modules de formation en interne Classeur CMD Clients Modules de formation CDC Relation directe Relation indirecte Commerciaux CM et CMD 10 Brochures (Eté et hiver) Site internet Carnet de voyage Charte du voyageur Modules de formation en interne Prez commerciales Agences de voyages hors CMV 1900 Service Relation Client Prez commerciaux Classeur CMD Modules de formation en interne A gauche, on retrouve les acteurs en relation directe avec les clients, à droite ceux qui sont indirectement liés à leur sensibilisation de part leur domaine d’activité. Au centre, on retrouve les outils de sensibilisations matériels. Les espaces « acteurs » ainsi que leur nombre sont complétés par les outils adaptés à chacun qu’il faudrait mettre en place pour que chacun puisse ainsi sensibiliser les clients au tourisme responsable 61 2.2 La sensibilisation avant le départ un élément essentiel Tout se joue dans la préparation des touristes avant leur départ. L’éducation avant le départ est à faire le plus souvent possible. L’idée reste certes utopique, mais une éducation des voyageurs dés leur plus jeune âge serait très enrichissante, et permettrait une fois sur place d’avoir une attitude favorable à la rencontre. Cela permettrait par exemple de comprendre qu’il ne sert à rien d’arriver dans un pays avec plein de « dons » pensant se rendre utile et de « donner », alors que, ce n’est pas en ce sens qu’il faut donner ou recevoir pour une réelle rencontre. La préparation d’un voyage permettrait au touriste de prendre conscience que les individus qu’il va rencontrer ont leurs propres modes d’organisation sociale, des coutumes uniques qu’il faut apprendre à respecter. Une meilleure insertion dans le pays d’accueil donnerait l’opportunité au touriste de prendre conscience de l’inégalité dans le monde, des risques inhérents à chaque pays. Cette prise de conscience essentielle peut améliorer les pratiques touristiques de chacun, et rendre les individus plus responsables. Les voyages en ce sens peuvent être vus comme un pont entre les pays pauvres et les pays riches, un moyen de prendre conscience des réalités sociales à échelle mondiale. Cela signifie voyager à l’autre bout du monde mais pour changer de monde et non partir pour rester dans une « prison dorée ». Le produit voyage se consomme sur place, c’est le touriste qui devient organisateur et producteur de son voyage, de part son comportement, mais bien souvent il ne connait pas le pays dans lequel il se rend, ce qui rend son comportement parfois surprenant, irrationnel ou choquant … La sensibilisation, l’information, l’éducation c’est le rôle des professionnels du tourisme, des voyagistes mais aussi des institutions telles que le ministère du tourisme on l’organisation mondiale du tourisme. 2.3 La sensibilisation tout au long du séjour : le rôle majeur des guides locaux Nous avons constaté que le client peut être sensibilisé avant son voyage, notamment grâce aux agents de voyages qui peuvent influencer le type de produits qu’il va choisir et l’inciter à se renseigner plus en profondeur sur le tourisme responsable. Une fois le choix pris de partir dans telle ou telle destination, le touriste a peut être le temps de s’informer sur la destination et les coutumes, etc. C’est là que le guide accompagnateur va jouer un rôle de taille dans l’éducation des touristes à un comportement responsable. Le guide, c’est celui qu’on écoute, qui met en confiance les voyageurs, c’est celui qui connait le mieux les coutumes de son pays et qui sait les mettre en avant. Il est présent avec ses clients tout au long du voyage, il peut donc leur donner toutes sortes de conseils pour que leur impact sur le territoire soit le plus positif possible. C’est lui qui peut par exemple 62 les inciter à aller à la rencontre des autres, à consommer des produits locaux, mais aussi leur éviter d’avoir un comportement non approprié vis-à-vis des habitants, de leur religion ou coutumes. Si le guide lui-même montre l’exemple en matière de respect de l’environnement, qu’il prend soin d’économiser les ressources, il montre un exemple que peuvent ainsi suivre ses clients. De plus, s’il en connait les dangers et enjeux, le guide peut aussi informer les clients sur les dangers de la contrefaçon, du tourisme sexuel et tenir un rôle non négligeable dans l’éducation du touriste. Evidemment, les réalités ne sont pas les mêmes, on a pu constater que les habitants, particulièrement des pays en voie de développement, n’ont pas nécessairement la même conception que nous « occidentaux » du respect de l’environnement, de la gestion des déchets… C’est pour cela qu’il est nécessaire de former les guides au tourisme responsable et de leur faire prendre conscience de l’importance des ressources naturelles pour la survie des peuples et de la l’importance de la préservation des cultures locales indispensables au bien être de tous. 2.4. Les outils de sensibilisation clients Comme nous l’avons vu ci-dessus, les moyens humains tiennent une place de taille dans la sensibilisation des clients. Cette sensibilisation peut être complétée par de nombreux outils. 2.4.1. Les chartes du voyageur Nous avons vu dans la première partie de ce mémoire que de nombreuses associations ou groupements de tours opérateurs ont mis en place leur propre charte du voyageur. Cette multiplicité des chartes montre une réelle motivation de sensibiliser les touristes, mais il est dommage qu’on ne retrouve pas une base commune à toutes. Sur le fond, elles sont toutes plus ou moins similaires, certaines sont plus complètes, d’autres délaissent certains aspects. Il est vrai qu’une charte commune au marché du tourisme français améliorerait la visibilité des clients et la connaissance de cette dernière. Toutefois, l’utilisation et la communication d’une charte du voyageur responsable commune ou différente à chaque groupe reste un très bon moyen pour informer et éduquer les touristes. La plupart reprennent les principes du respect de l’environnement et des populations locales ainsi que le développement économique des territoires. Elles peuvent êtres distribuées dans les carnets de voyages en agences de voyages, disponibles sur les sites internet des voyagistes et être imprimées dans les brochures de voyages. Les moyens de diffusion d’une charte sont donc grands et peuvent donc toucher un maximum de personnes. De la sorte, nous pouvons considérer une charte comme un moyen pertinent de sensibiliser les clients, les coûts restent de plus peu élevés et la diffusion est facile notamment grâce aux carnets de voyages envoyés à chaque client avant son départ. 63 2.4.2 Les fiches pays Dans la même optique de sensibiliser le client aux principes du tourisme responsable et aux enjeux environnementaux, sociaux…, l’idée de créer des fiches thématiques par pays présentant les principaux enjeux de chacun serait un outil supplémentaire dans le cadre de la sensibilisation clients. Si un touriste reçoit, avant son départ une charte générale du voyageur, accompagnée d’une description des enjeux sociétaux du pays dans lequel il va se rendre, il peut faire en sorte de se sentir plus impliqué dans sa démarche et de mieux comprendre l’intérêt d’agir respectueusement lorsqu’il se rendra dans la destination choisie. La difficulté est que la création de fiches pour chaque pays où un voyagiste envoie ses clients prend énormément de temps et qu’il faut aussi les mettre à jour régulièrement, mais l’idée reste à retenir. 64 3. Les limites de la sensibilisation Sensibiliser les clients est une étape nécessaire dans l’amélioration du tourisme et pour la minimisation des impacts négatifs mais c’est un chantier de grande ampleur que seuls les voyagistes ne peuvent assurer. Cette démarche fait donc face à certaines limites liées au rôle lui-même des tours opérators et au fait de réussir concrètement à changer les mentalités. 3.1 L’implication de tous les acteurs nécessaire Certes, il est bien de vouloir sensibiliser le personnel d’un voyagiste et ses clients au tourisme responsable, mais cette démarche peut néanmoins rester inefficace ou peu écoutée. Personne ne peut forcer quelqu’un à respecter les conseils écrits dans une charte ou donnés par son guide. Encore aujourd’hui, malgré la communication constante autour de l’écologie, un grand nombre de personnes n’est pas sensible à ce sujet. On constate en effet que les individus se disent prêts à voyager durablement à faire des concessions, mais si on compare la volonté de chacun avec les actes sur le terrain on est loin de voir les mêmes résultats. Il faut tout de même rester prudent quant à la différence entre les intentions et les actes. Par exemple, sensibiliser un individu sur le comportement à avoir au niveau de l’économie des ressources en eau ne veut pas nécessairement dire qu’il va appliquer ces recommandations une fois seul dans sa chambre. Une réflexion similaire peut être menée auprès des agents de voyages. Nous avons précisé qu’il serait bien de sensibiliser les clients avant leur départ, soit par des documents soit grâce aux agents de voyages avec qui ils sont en contact. Cependant avant que l’agent de voyage ne souhaite jouer un rôle de sensibilisateur il faut aussi le convaincre lui-même. Un vendeur qui ne sera pas du tout impliqué dans une démarche de tourisme durable ou responsable ne sera pas un acteur de la sensibilisation des clients. Il est nécessaire de trouver comment les impliquer réellement et la tâche n’est pas facile, surtout si on prend en compte les agences de voyages qui appartiennent aux voyagistes et les indépendantes. Faire changer les mentalités ne se fait pas « comme ça », il faut du temps et une certaine implication de tous. Qui plus est, le nombre de touristes qui voyage à travers le monde est en constante augmentation ce qui complique encore un peu la tâche. Alors, comment sensibiliser des millions de touristes avec des outils de petite envergure ? Finalement, ce n’est peut être pas nécessairement le rôle d’un tour opérators d’éduquer les touristes. 65 3.2 Le rôle d’un voyagiste est-il de sensibiliser ? Il est vrai que le métier de base d’un tour opérateur est avant tout de créer des produits 59 touristiques et non d’éduquer ses clients à avoir un comportement plus respectueux . L’idée que chacun essaye de faire en sorte que ses clients soient sensibilisés ne peut pas être mauvaise, cependant ils ne sont pas des guides de voyages ou des institutionnels. On voit se développer quelques guides sur le tourisme durable, mais jouent-ils plus un rôle d’annuaires des prestataires touristiques ou donnent t-ils aussi des conseils sur le comportement à adopter ? Ils doivent déjà faire leur place dans le domaine des guides de voyages, mais ils pourraient tout aussi bien compléter la part que jouent les tours opérateurs impliqués dans une démarche de sensibilisation. Le tourisme est l’un des plus gros secteurs de l’économie mondiale, et comme on pose des règles particulières au niveau du commerce, l’idée de poser des règles relatives au tourisme n’est pas exclue. L’idée n’est pas de vouloir absolument tout contrôler et de s’opposer au principe de base du tourisme de voyager librement, mais certaines normes ou campagnes de sensibilisation à échelle mondiale pourraient être envisageables. L’Organisation Mondiale du Tourisme serait par exemple un acteur pertinent, à échelle internationale qui pourrait jouer un rôle de sensibilisateur. En définitive, il est plutôt facile de mettre en place des actions de sensibilisations des touristes, ce qui est plus compliqué, c’est de les faire appliquer concrètement lors des voyages. De plus, les tours opérateurs ne sont pas les seuls acteurs capables d’éduquer les touristes, d’autres acteurs ont une position tout aussi pertinente et un impact plus large. Nous avons pu constater que le touriste est organisateur et partie prenante de son voyage, que c’est son comportement sur place qui va définir son voyage et lui permettre d’aller à la rencontre des autres. Chacun a une sensibilité différente au respect des autres et de la nature qui l’entoure, le fait d’éduquer, de sensibiliser, d’informer les voyageurs sur le comportement le plus approprié à avoir peut permettre de tendre vers un tourisme plus responsable, mais chacun est plus ou moins réceptif. La sensibilisation c’est le rôle de tous, des voyagistes, des institutionnels, des guides, mais les touristes jouent aussi un rôle et choisissent ou non de s’impliquer. 59 Yannick Barde, Manager Chez Asia, propos recueillis lors d’un entretien sur le tourisme responsable 66 Chapitre 2 : La formation outil essentiel pour un tourisme responsable La formation et le transfert de compétences dans le cadre du tourisme responsable semblent nécessaires, pour que chacun soit apte à répondre aux concepts d’un secteur récent encore peu connu. Le domaine du touriste est pluriel, concerne différents secteurs, différents pays et types de personne : la formation devient alors non négligeable et complexe à mettre en place. 1. La formation en entreprise La formation en entreprise permet à la fois d’impliquer le personnel, de convaincre les plus réticents, de motiver et d’informer sur les principes du tourisme responsable pour que ces derniers puissent ensuite partager ces valeurs avec les touristes ou les populations locales. 1.1 Les caractéristiques de la formation Former consiste à « éduquer, façonner par l’instruction, l’éducation 60 ».La formation serait ainsi « l’action de former quelqu’un intellectuellement ou moralement » et le formateur, la personne « qui développe les facultés intellectuelles et morales, les aptitudes ». On distingue communément deux principaux types de formation : la formation initiale et la formation continue. La formation initiale désigne la première formation obtenue au terme d’un cycle d’étude. La formation continue ou permanente est une formation professionnelle destinée aux salariés des entreprises. La formation dans le milieu professionnel se développe de plus en plus et devient, avec la mondialisation croissante, transfrontalière même si on constate des différences d’apprentissage et de culture d’un pays à un autre. La formation à échelle internationale est complexe mais permet à chacun de s’enrichir mutuellement. Les enjeux stratégiques liés à la formation apparaissent considérables 61 pour les individus, les entreprises et les pays . 5 éléments caractérisent la formation : - un objectif (transfert de compétences, connaissance, un objectif financier, éthique…) - un programme qui définit les moyens pédagogiques à mettre en place et l’encadrement - un formateur, pour différentier la formation de l’autoformation - un dispositif de suivi - un dispositif d’évaluation 60 61 Le Petit Larousse 2009, Edition Larousse, 2008 Jean Wemaere, « Les 100 mots de la formation », Que sais-je ?, édition PUF, 2007 67 Les objectifs d’une formation peuvent être perçus selon 2 angles : celui du formé qui va ressentir un certain enrichissement personnel et celui de l’entreprise qui attend généralement un objectif commercial après des objectifs pédagogiques ou opérationnels. Dans le cas d’une formation en tourisme durable, des retombées peuvent être attendues au niveau professionnel pour une meilleure qualité des prestations mais aussi au niveau personnel car c’est un sujet d’actualité qui peut intéresser un grand nombre de personnes. La recherche sociologique de R. Sainsaulieu 62 sur l’effet de la formation dans les entreprises propose 4 types d’effets : promotion, ouverture, culture et créativité. « L’effet formation » est souvent assimilé au social et au relationnel. « La formation est créatrice de valeurs non seulement sur le plan économique pour l’organisation mais surtout pour soi et pour autrui. Elle est toujours un levier de développement ou d’enrichissement 63 humain. » 1.2 Les plans de formation Actuellement il n’existe pas de « plan de formation » formel et complet, ni de définition. C’est simplement l’ensemble des formations que souhaite mettre en place une entreprise. Aucune loi n’oblige les entreprises à pratiquer la formation ou de le faire selon des règles précises. L’entreprise doit seulement prendre en charge les frais relatifs à la formation mais reste maitre de l’élaboration du plan de formation et des moyens mis en place. La plupart des plans de formations prennent en compte les objectifs et les moyens financiers et humains de l’entreprise, les besoins des futurs formés pour définir les contenus des modules de formation, les plannings et modalités logistiques Ce que l’on appelle module de formation signifie le thème qui sera abordé lors de la séance de formation, plusieurs modules peuvent êtres abordés dans une séance, selon les besoins. Chaque thème répond à un objectif particulier, qui lui-même va en général correspondre à un objectif général. 1.3 Le formateur et la motivation des formés « Former c’est donner une forme. Le rôle du formateur est de transmettre ce qu’il sait ou sait 64 faire afin de rendre le formé « capable de » . Le formateur doit tenter d’impliquer les individus, de les faire adhérer aux principes présentés, tout en rassurant et en aidant le formé à s’approprier les connaissances. Evidement le formateur doit être à l’écoute et avoir le sens du contact. 62 R. Sainsaulieu, in P. Carré, « Traité des sciences et techniques de la formation », Paris, Dunod, 1999 63 Ibidem 64 Ibidem 68 L’intention ou la motivation d’apprendre vont jouer un rôle dans la motivation des formés qui ne va pas seulement être liée à l’attitude du formateur. Le concept de « motivation personnelle » est très complexe et prend en compte de multiples dimensions. Les facteurs de motivation vont varier d’un individu à un autre selon sa trajectoire biographique, scolaire, familiale, son identité, ses buts et 65 ses projets à un moment donné, etc . On reconnaît également à la formation une fonction de motivation et d’implication au travail. « Pour que les hommes donnent le maximum d’eux-mêmes, tant individuellement que collectivement, il faut certes qu’ils soient bien formés et informés par les enjeux, mais il faut surtout qu’ils s’impliquent dans leur activité professionnelle de façon à faire davantage que ce qui leur est officiellement demandé 66 ». Deux éléments ressortent de cette citation : la formation est nécessaire à la motivation au travail et l’implication au travail nécessite, pour le responsable, de jouer sur plusieurs leviers tels qu’une 67 augmentation de salaire, une promotion ou encore une formation. En effet, selon Greenberg , le sentiment d’équité est primordial pour une bonne implication et motivation au travail. Ce sentiment « varie selon la place qui est réservée à l’individu dans les processus : plus l’individu participe à la prise de décision, plus il éprouve un sentiment d’équité, et inversement. » Et la formation, de par son caractère revalorisant, s’inscrit dans cette démarche en rendant aptes les apprenants à assumer plus de responsabilités. 1.4 La formation des employés d’un tour opérateur Le secteur du tourisme étant un domaine aux multiples activités, les intervenants sont aussi très différents et sont concernes des métiers variés. Cela donne à la formation un aspect multidimensionnel et complexe à formaliser. Le choix de mettre en place des formations pour tel ou tel acteur va dépendre des objectifs que souhaite atteindre l’entreprise. Par exemple, si un voyagiste désire augmenter les ventes de certaines agences, il va mette en place des séances de « formation vendeurs » pour mieux assurer la promotion d’un ou plusieurs produits. Dans le cadre de l’intégration du tourisme responsable au sein d’un voyagiste, les choix sont aussi multiples, car de nombreux acteurs sont concernés directement ou indirectement par ce sujet. Ainsi, une définition précise des objectifs liés au tourisme responsable permet de définir les priorités de formations. 65 VERAGHE Charlotte, La formation en tourisme responsable, Cetia 2009 Cours de Jean Philippe SAJUS, Motivation et implication au travail, Master 2 Tourisme et Développement, année 2009 – 2010 67 Théorie de GREENBERG in cours de Jean Philippe SAJUS, Motivation et implication au travail, Master 2 Tourisme et Développement, année 2008 – 2009 66 69 Lors de la présentation des enjeux du tourisme responsable et de la sensibilisation en première partie, nous avons estimés que la formation des guides est fondamentale et fait partie des priorités du tourisme responsable. D’un autre coté, les chefs de produits de part leur activité sont aussi concernés directement par le tourisme responsable car l’offre doit correspondre aux principes du tourisme responsable, c’est pour ces raisons que le personnel doit aussi être informé et sensibilisé. 70 2. La formation des guides locaux Le guide accompagnateur local est souvent le seul personnel en contact avec la clientèle. Son rôle est immense. C’est le guide qui, grâce à ses connaissances, va pouvoir sensibiliser les touristes au respect de l’environnement et des populations locales, il joue incontestablement un rôle d’intermédiaire entre les habitants et les touristes. Les guides doivent cependant être formés au tourisme responsable et êtres sensibles aux impacts du tourisme pour transmettre leurs connaissances. 2.1. L’implication de la population locale nécessaire au tourisme responsable «Développer les capacités locales en ingénierie de formation et d’organisation pour 68 accompagner les initiatives de tourisme et de développement responsable .», fait partie selon André Dolfus des défis du tourisme responsable. L’idée de former les guides locaux c’est-à-dire des personnes directement impliquées dans la vie locale correspond complètement à cette idée. La formation est un sujet d’actualité dans le domaine de la recherche en tourisme responsable : Alain Laurent préconise 15 pistes de progrès pour le tourisme responsable, dont cinq 69 concernent directement la formation . De surcroit, comme nous l’avons vu précédemment, la formation des guides locaux correspond tout à fait aux besoins de sensibilisation des clients. Le guide, c’est lui qui joue le rôle d’interlocuteur entre les touristes et les populations locales. Son rôle est primordial pour le bon déroulement d’un voyage et la minimisation des retombées négatives sur un territoire. La formation des guides locaux peut aussi favoriser la transmission d’informations à la population locale et donc avoir un aspect positif sur leur perception de l’importance des ressources naturelles et culturelles. Pierre BOURDIEU 70 met en avant la fonction d’ouverture sur le monde que représente l’éducation. Il considère que la formation permet de prendre du recul par rapport à une activité, d’être force de proposition grâce au développement de l’esprit critique. Ces arguments démontrent en quoi la formation des guides locaux dans le tourisme responsable est essentielle. Elle reste cependant complexe à mettre en place notamment pour un 68 DOLFUS André in COLLOMBON Jean-Marie, BARLET Sandra, RIBIER Danièle (Textes réunis par), Tourisme solidaire et développement durable, édition du Gret, Collection Agridoc, Dossier thématique, Paris, 2004 69 DOLFUS André, LAURENT Alain et MARTIN-GOUSSET Pierre in COLLOMBON Jean-Marie, BARLET Sandra, RIBIER Danièle (Textes réunis), Tourisme solidaire et développement durable, édition du Gret, Collection gridoc, Dossier thématique, Paris, 2004 70 BOURDIEU Pierre, PASSERON Jean Claude, La reproduction, Edition de minuit, 1970 71 voyagiste qui travaille dans une multitude de pays à travers le monde et donc avec de très nombreux guides. 2.2 Les conditions relatives à la bonne formation des guides Lors d’un atelier relatif aux bonnes conditions pour former les guides locaux, organisé lors du Forum National du Tourisme Responsable, les intervenants 71 ont précisé les conditions suivantes : - Pour la formation des guides, la connaissance de l’autre et un langage commun sont nécessaires pour travailler ensemble. - L’important est d’être sur le terrain, d’être en relation directe avec les gens - Le besoin en formation est important autant pour le guide lui-même que pour les touristes - Une formation des guides leur permet de sensibiliser la population locale hors de la saison touristique. Une sensibilisation au niveau des ressources naturelles mais surtout des « touristes eux mêmes » pour limiter les discriminations vis-à-vis de ces derniers et de ceux qui travaillent avec eux. - Il faut analyser qui a la capacité d’être formateur, d’évaluer les guides. Le système d’auto évaluation et d’évaluation participative est intéressant à mettre en place. Tout le monde ne peut pas être guide, il faut faire une sélection pour une meilleure crédibilité. - La formation se fait sur deux niveaux : la transmission d’information et le maintien des connaissances. - L’Etat devrait mettre en place des formations et fournir des certificats nationaux pour ses guides. Par exemple le Maroc est en train de remanier la formation des guides. On note un besoin d’officialiser les guides et d’évaluer le niveau de chacun. - Les binômes entre un accompagnateur français et un guide local étaient ou seraient une très bonne solution à la formation des guides et permettaient la transmission d’informations, mais cela ne se fait que très rarement. - « les guides sont des locomotives pour le développement touristique » « leur rôle social est extrêmement important » (A. Mouchet) Ces conditions révèlent la réelle complexité à élaborer des formations à échelle locale. Cependant, une organisation qui décide de mettre en place des formations pour les guides locaux a déjà une démarche positive et doit prendre en compte certaines réalités économiques, humaines et de logistiques. Nous verrons par la suite comment concrètement un voyagiste peut tenter de proposer ce type de formation. 71 Quérini François, formateur à l’AFRAT; GIONOT Françoise, formatrice TETRATKS ; Dicko Alassane, Guide accompagnateur Mali ; Mouchet Alain, Formateur au CREPS de Briançon, lors de l’atelier « Formation des guides, transfert de compétences et expériences », FNTR, 2010, Chambéry 72 2.3 La formation des guides locaux : limites et difficultés La volonté de former les guides entre dans une démarche pertinente néanmoins les conditions relatives à la mise en place d’une formation pertinente et sérieuse sont complexes. 2.3.1 La compréhension et la présence sur un territoire Pour un voyagiste qui vend des circuits à travers le monde entier et travaille avec une multitude de guides, les former pose certains problèmes. Dans un premier temps, il n’est pas possible de désigner un formateur qui se déplacera dans plus de 60 pays pour former les personnes sur place. Pourtant les formations en contact directs sont les plus appropriées et les plus pertinentes. Ici se pose la question de la formation à distance, est-elle réellement adaptée ? Mais y a t-il d’autres options ? Querini François, formateur à l’AFRAT et Gionot Françoise, formatrice TETRATKYS, pensent que pour mettre en place des formations des guides locaux il faut 72 : - Analyser le contexte géopolitique et l’histoire du terrain/pays - Prendre en compte le contexte postcolonial - Etudier la gouvernance locale, qui a le pouvoir administratif (chefferies, hiérarchie…) - Prendre en compte les us et coutumes - Prendre en compte les religions - Analyser le cadre institutionnel de la mission, qui adhère au projet, quelles sont les parties prenantes De plus le public visé est varié et il faut être sur place pour comprendre les particularités des individus qui peuvent être : - des personnes aux origines ethniques différentes - des personnes cultivées avec une formation occidentale - des locaux et hommes de terrain peu instruits parfois illettrés mais à « intelligence très vive - 73 » des acteurs spectateurs Il faut prendre en compte dans certains cas la désorganisation dans la façon de travailler mais aussi ce que suscitent ces actions auprès de populations locales. L’approche de terrain et la prise en compte de la dimension interculturelle semblent inévitables pour une formation la plus appropriée possible et qui sera mieux intégrée par les populations locales. 72 73 Querini François et Gionot Françoise, Op Cit. p57 Ibidem 73 C’est pour ces raisons qu’une formation à distance comme cela se passe le plus souvent n’est pas la plus adaptée ni la plus pertinente, même pourtant c’est un bon début, car on ressent un fort besoin de formation. De même, l’évaluation préalable des connaissances et des capacités de chacun est essentielle pour la mise en place de formations réellement adaptées aux besoins des guides. Cela permet de prendre en compte l’implication de chaque guide et, pourquoi pas, d’envisager une sélection des personnes vraiment aptes à être les représentants de leur pays. Une réelle volonté de la part des guides doit être démontrée et cela ne peut se vérifier que sur le terrain. Pourtant, on peut supposer que dans le cas d’une formation à distance, un guide vraiment intéressé par les enjeux liés à son pays portera une attention particulière aux informations transmises et en fera bon usage. Comme pour la sensibilisation des clients, un voyagiste n’est pas le plus apte à former les guides locaux avec lesquels il travaille, ce n’est pas son rôle de base. Les actions menées à ce niveau ne sont donc pas nécessairement complètes et irréprochables mais elles sont actuellement les seules dans certains pays. La mise en place de formation par un voyagiste n’a pas pour but de se substituer aux formations existantes dans le cas où elles existent, mais d’être complémentaires. On peut se poser la question suivante, de savoir s’il est mieux de ne rien faire ou d’agir à son échelle ? 2.3.2 Un manque de reconnaissance du métier de guide Mettre en place des formations au tourisme responsable ainsi qu’un transfert de compétences ne peut être que positif pour les guides locaux. Cependant hormis une valorisation personnelle ces formations n’apportent pas de qualifications spécifiques. Elles ne permettent pas aux populations d’obtenir des emplois de guides reconnus au niveau national ou international. Les guides ne pourront pas prétendre à une reconnaissance nationale ou internationale sous prétexte qu’ils ont été formés par telle ou telle organisation. Rares sont les pays considérés comme grande destination touristique où l’on retrouve des diplômes de guide, et si ce diplôme existe il est peu connu de la part des touristes et voyagistes. André DOLFUS 74 identifie plusieurs défis pour le tourisme responsable au nord comme au sud. Il met en avant la nécessité des pays en voie de développement de « développer les capacités locales en ingénierie de formation et d’organisation pour accompagner les initiatives de tourisme et de développement responsable. » cela revient au point précédent, ce sont les destinations elles mêmes qui devraient organiser la « filière guide » et lui donner une crédibilité certaine. 74 DOLFUS André in COLLOMBON Jean-Marie, BARLET Sandra, RIBIER Danièle, Op Cit. p 71 74 La meilleure solution serait de mettre en place des formations légales et reconnues qui permettraient de valoriser un vrai métier, et de poser des règles, pour éviter les déviances et certaines auto-proclamations de guides. Il reste tout de même à savoir quelle organisation ou association serait en mesure de répondre à une telle demande. Quelle entité serait apte à fournir un diplôme international, avec quels fonds et moyens humains ? 75 3. La formation en interne La mise en place de formations au tourisme responsable concerne une multitude d’acteurs et peut avoir différents objectifs, mais en attendant que le tourisme durable soit intégré comme norme dans les entreprises, la formation sert aujourd’hui à convaincre. Les arguments utilisés pour convaincre sont à la fois liés aux enjeux sociétaux et environnementaux mondiaux mais aussi aux avantages économiques et commerciaux, que l’entreprise peut obtenir. En effet, on ne convainc pas sans des arguments financiers et concrets, le but d’une entreprise étant de faire du bénéfice et non d’utiliser, même en partie, le tourisme comme outil de lutte contre la pauvreté. 3.1 La formation pour convaincre Le premier objectif de la formation au tourisme responsable est de faire comprendre à l’ensemble du personnel quels sont les objectifs du tourisme responsable, comment l’intégrer au sein de l’entreprise et pourquoi une telle stratégie est bénéfique à l’entreprise. En effet, le fait d’appliquer au sein du service de production les principes du tourisme durable ou responsable peut apporter chez certains une forme de scepticisme quant à la viabilité de ce modèle sur le plan économique. L’application des principes du tourisme responsable peut aussi faire peur, car cela signifie changer les habitudes de travail. La mise en place d’une stratégie de tourisme responsable peut être interprétée également comme une pure stratégie d’image et de communication, et par conséquent ne pas être prise au sérieux par une partie du personnel. Le rôle de la formation est donc de leur faire comprendre le but des actions proposées, et démontrer les retours positifs et concrets que le tourisme responsable peut engendrer. Avant la mise en place de ces principes, comme dans l’immense majorité des entreprises, l’approche purement économique prévaut sur le reste. Il est donc nécessaire de rééquilibrer les trois piliers. Cela ne signifie pas baisser le chiffre d’affaires, et dévaloriser le pilier économique, mais au contraire optimiser la gestion des coûts et dépenses, prendre en compte l’environnement et le social dans la stratégie d’entreprise, afin de pérenniser son activité et la rendre réellement durable (à long terme). C’est ce qu’il faut mettre en avant lors de formations au tourisme responsable. 3.2 La formation pour tendre vers une offre de produits plus responsables Former les chefs de produit au tourisme responsable a, comme nous l’avons vu précédemment, un objectif de convaincre. Il faut dans un premier temps les convaincre de la nécessité pour le monde qui nous entoure, de proposer des produits plus respectueux, mais aussi 76 l’offre durable doit s’inscrire dans une réelle tendance et non dans une mode passagère. On peut ainsi s’appuyer sur des arguments économiques. Un des arguments les plus convaincants s’appuie sur la place des concurrents sur le marché du tourisme responsable ; si une entreprise ne souhaite pas être « à la traîne », elle est supposée se positionner sur le même marché, tout particulièrement ci celui-ci est porteur. Voici les principaux arguments pour convaincre les individus en charge de la création de produits touristique de se lancer dans le tourisme responsable. La phase destinée à convaincre est nécessaire car les changements des modes de production sont souvent synonymes de plus de temps de travail, d’assimilation de nouveaux concepts auxquels tout le monde n’adhère pas, ce qui est compréhensible. C’est pourquoi cette phase parait donc indispensable. Après avoir essayé de convaincre chacun des employés concernés par le montage de produit, aux bienfaits du tourisme responsable, une présentation plus concrète semble fondamentale : expliquer ce qu’est un produit durable, ses ingrédients et caractéristiques. On suppose que la création d’un circuit ou séjour respectueux de l’environnement et des populations locales est plutôt une règle de logique, un sujet sur lequel on n’a pas besoin d’être formé. Cependant un produit touristique qui respecte les critères du tourisme responsable a tout de même certaines spécificités qu’il est préférable de préciser. Ainsi, une compréhension et une bonne connaissance de ce que peut être un circuit ou séjour responsable permettent de simplifier la création de ce type de produit et ainsi de l’intégrer plus facilement dans le mode de production. 77 Chapitre 3 : Les enjeux et limites de la certification en tourisme responsable A ce jour, il n’existe qu’une certification à échelle nationale, promulguée par un organisme externe dans le domaine du tourisme responsable et destinée aux tours opérators. C’est la certification Agir pour un Tourisme Responsable. D’autres associations ou entités ont mis en place des groupements de voyagistes, des référentiels ou des chartes des voyagistes, mais il n’y a pour le moment aucune reconnaissance dite « officielle », telle que la certification ATR. D’autres labels existent tels que Green Globe, Earth Check, l’Ecolabel Européen mais ils sont destinés aux hébergements ou structures d’accueil. Les enjeux afin d’obtenir une certification et de respecter un référentiel rigoureux sont multiples, aussi bien pour un territoire que pour un voyagiste. Ce chapitre s’attache à définir quels peuvent être les enjeux liés à l’obtention d’un label ou d’une certification respectant les critères du référentiel ATR et des chartes présentés en partie 1. 1. Les programmes de certification Les processus de certification dans une organisation sont insérés dans une démarche globale de qualité. Dans le domaine du tourisme, les programmes de certification sont peu nombreux et peu connus mais se traduisent par de nombreux enjeux. 1.1 La qualité Selon l’Organisation Internationale de la Normalisation (normes de la série ISO9000) la qualité, c’est l’aptitude d’un ensemble de caractéristiques, d’un produit ou d’un service apte à satisfaire des besoins implicites ou imposés. Le terme qualité n’est pas utilisé à titre de comparaison d’un produit à un autre mais il est souvent lié à 75 : - l’aptitude à l’emploi du produit ou service - la satisfaction du client - la conformité aux exigences techniques et réglementaires La qualité dont la certification fait partie, a pris de nos jours une importance primordiale car elle est partout reconnue comme la clef vitale de la réussite et comme une exigence incontournable et universelle pour des produits ou des services. 75 Pierre FRYBOURG, « Certification et management de la qualité, un atout stratégique », Edition Arnaud Franel, Paris 2006 78 La notion de qualité s’applique aussi bien aux entreprises du secteur public et privé, aux associations, professions libérales, etc. et peut s’intégrer dans tout type de secteur qu’il soit touristique ou autres. 1.2 La certification La certification, c’est la preuve de l’assurance par un organisme certificateur (un tiers indépendant et compétent tel que l’AFNOR) que le certifié (ou ses produits) satisfait à tous les critères définis dans une norme, un référentiel ou un cahier des charges, et qu’il y satisfait, non seulement au moment où la vérification de cette conformité est opérée, mais aussi pendant toute la durée de cette certification. On parle parfois d’assurance qualité. La vérification de cette conformité aux dites normes, désignée par « évaluation de la conformité », s’opère par un ou plusieurs audits pratiqués par des auditeurs spécialisés sous la responsabilité du certificateur. Il n’existe pas de limite au champ de la certification elle peut s’appliquer à tous les secteurs ou domaines, et peut concerner aussi bien des produits que des services. La certification dite par « tierce partie 76 » est un processus essentiellement volontaire. Ne s’y soumettent que ceux qui le désirent. C’est le cas par exemple pour la certification Agir pour un Tourisme Responsable, où la tierce partie est représentée par Afnor Service Certification. L’afnor : Association Française de Normalisation, élabore des normes et des documents normatifs, comme le récent guide : Guide SD 21000, pour aider à adopter un système de management prenant en compte les objectifs du développement durable. Une des branches d’Afnor est Afnor Certification, un service dédié à la validation des processus de certification. Des auditeurs sont spécialisés dans certains domaines et sont chargés d’auditer les entreprises tentant d’obtenir une certification à laquelle l’Afnor est associée. Lorsqu’il y a certification par une tierce partie, celle-ci se base sur un document type : une norme, un cahier des charges ou un référentiel. En ce qui concerne le référentiel, il a pour objet de préciser de manière très explicite - 77 : le détail des caractéristiques certifiées, qui devront être objectives et vérifiables, et apporter un plus par rapport au service généralement fourni - la nature et le mode de présentation des informations sur les caractéristiques certifiées à destination de tous les concernés : clients/consommateurs/administrés/usagers 76 77 Pierre FRYBOURG ? Op Cit P 78 Pierre FRYBOURG ? Op Cit P 78 79 - les modalités documentaires, c’est-à-dire assurant la traçabilité écrite et archivée des processus / opérations / réunion de personnel - les méthodes de contrôle de la conformité aux critères spécifiques et prédéterminés Chaque référentiel de service est unique et correspond au type de service à certifier. 1.3 Développement durable et certification On voit se développer de plus en plus de certification en lien avec l’écologie ou le développement durable autant à échelle française qu’européenne. C’est le cas pour : l’Ecolabel Européen ; La marque NF Environnement, l’Angle Bleu pour l’Allemagne et le Cygne Blanc pour les pays nordiques. Il existe aussi des labels privés : Forest Stewwardship Council (FSC) et Pan European Forest Certification (PEFC) pour la protection des forets. Label Rouge, Ab pour l’agriculture, ect… Au niveau du tourisme, on constate également que les labels et programmes de certification se développent rapidement à tel point qu’il devient très difficile de s’y repérer aussi bien pour le professionnel que pour le public. Pour citer quelques exemples d’écolabels européens : Austriche Ecolabel for Tourism, Blue Flag, Global, Chouette Nature, la clef verte, Eco-label « Donana 21 », Espagne, EcoLabel Luxembourg, Ecogite, Green Tourism Business Scheme, UK, VIABONO, Allemagne… Voici quelques exemples pour montrer le développement incontestable des programmes certification dans le tourisme et cette petite liste ne prend pas en compte les programmes à échelle internationale : Sustainable Tourism Eco-Certification Program STEP, U.S.A., Sustainable Tourism Standards, Mexico, Quality Tourism for the Caribbean, etc. En France, une seule certification spécialisée dans le tourisme responsable existe actuellement, même si l’on retrouve différentes chartes relatives au métier de voyagiste. La partie suivante tente de définir les enjeux et limites d’une certification en tourisme responsable se basant sur les principaux critères de chacun des référentiels ou chartes. 80 2. La certification en tourisme responsable, vecteur de développement pour les territoires La production de voyages respectant les principes du tourisme responsable induit une meilleure prise en compte des aspects sociaux, environnementaux et économiques pour les territoires concernés. Si un voyagiste s’inscrit concrètement dans une démarche de tourisme responsable, son rôle sera de sensibiliser les clients et de définir des conditions de travail particulières à ses prestataires. Ces conditions étant toutes réunies, les enjeux pour un territoire sont de taille. Cette partie se base sur les grands principes du tourisme responsable définis dans le référentiel ATR et dans les chartes comme celles de VVE et de l’ATES, en supposant que le voyagiste respecte ces critères. 2.1 Une amélioration du lien social entre visiteurs et visités La plupart des recommandations liées à la mise en place d’un tourisme responsable préconisent de mettre en place des actions de sensibilisation client. Au niveau social, si les clients sont, comme ils devraient l’être, sensibilisés au respect des cultures et des populations locales, leur attitude vis-à-vis des populations locales est censée s’améliorer. Une information et une sensibilisation leur permettraient de mieux s’approprier les cultures locales et de les comprendre, le but étant de minimiser le regard parfois négatif ou critique du à une incompréhension. L’objectif est de créer une relation entre les hôtes et les visiteurs et de créer des liens sociaux et des échanges culturels instructifs pour tous. La sensibilisation des visiteurs est large et concerne particulièrement le comportement à avoir lors des voyages, là où les modes de vie sont différents. C’est par exemple faire comprendre aux touristes qu’il ne faut pas céder à la mendicité. Si l’image du touriste « portefeuille » s’atténue, le comportement des populations locales peut aussi évoluer dans le bon sens. Les touristes attendent parfois des populations locales qu’elles soient telles qu’elles sont perçues dans les magazines ou guides de voyages. Même si certaines cultures ont évolué, pour plaire aux touristes, les habitants mettent en scène des moments de vie ou coutumes qu’ils ne pratiquent plus dans la vie de tous les jours. Le fait de se mettre en scène pour correspondre à l’attente des touristes se traduit comme de la folklorisation. L’information des touristes joue donc un rôle important à ce niveau. Une réflexion similaire nous amène à dire que certaines cultures disparaissent, en raison de l’influence des comportements des touristes. Le touriste renvoie l’image des pays riches et développés auxquels les populations locales souhaitent parfois ressembler. Pour cela, les habitants 81 délaissent parfois leur propre culture. La sensibilisation pourrait éviter aux touristes d’avoir un comportement trop démonstratif ou arrogant. 2.2 Pour un meilleur développement économique des territoires Si un voyagiste veut s’engager dans une démarche de tourisme responsable, il doit le faire durablement. Ainsi on peut imaginer qu’une relation durable avec les prestataires sur place du type réceptifs peut être un atout économique majeur si une bonne relation s’établit. La prise en compte du tourisme responsable signifie que les contrats qui définissent les conditions de travail entre un prestataire et le voyagiste seront adaptés. Une attention particulière doit donc être portée aux conditions de travail des populations locales. Les contrats établis par les voyagistes permettent un certain contrôle et par exemple définissent le nombre minimum de personnes originaires de la région d’accueil à employer, précisent les conditions de travail, etc. Les salaires minimum et le respect de la réglementation en vigueur dans le pays sont aussi censés être vérifiés, le but étant de minimiser les conditions de travail précaires et dévalorisantes. Si les tours opérateurs prennent en compte le développement économique des territoires, leur choix devrait se fixer vers des produits locaux, comme cela peut être réalisable pour la restauration, le choix des compagnies de transport, etc. De plus, dans la relation avec le prestataire sur place, un cahier des charges spécifique peut aussi les inciter à se tourner vers une production locale dans le cadre de l’organisation d’un circuit. Pour favoriser le développement économique d’un territoire, certaines actions doivent être mises en place pour informer, par exemple les guides sur les dangers de la contrefaçon et ce que cela engendre. Une formation et une sensibilisation bien faite peuvent inciter les guides et les organisateurs de voyages sur place, à diriger les clients vers des commerçants plus respectueux dont les revenus seront reversés à la population locale. Si l’on s’appuie donc sur les principes du tourisme responsable, et que l’on imagine que tous sont respectés, les enjeux pour les territoires récepteurs sont immenses. Cependant, en restant réaliste, on est loin d’en être à ce stade, mais la mise en place de ces principes un à un reste tout de même un bon début et un encouragement pour la suite. 82 3. La certification : de multiples enjeux pour les voyagistes Le développement durable devient incontournable, on le retrouve partout, cette course au durable accentue fortement la concurrence entre les acteurs touristiques car il se traduit comme une plus-value incontestable. Ainsi, pour rester concurrentiel et obtenir un avantage par rapport aux autres, l’obtention d’une certification est un réel enjeu de taille. De plus, peu de voyagistes sont actuellement positionnés dans le secteur du développement durable, c’est un marché en plein développement. 3.1 Un gage de crédibilité C’est un gage de crédibilité qui permet au tour opérateur de prouver qu’il ne fait pas du « greenwashing » mais qu’il agit concrètement en faveur du développement durable. Dans le cas d’une certification obtenue par un organisme externe qui va évaluer si le voyagiste répond bien aux principes du tourisme responsable, l’obtention d’une certification est jugée objective. De nombreux voyagistes ou autres entreprises de tourisme déclarent faire du tourisme durable, mais parfois l’application sur le terrain ne s’avère pas représentative de leur communication ou appellation. Il n’y a pas de moyen de contrôle externe qui vérifie la mise en avant des principes du développement durable. On observe souvent un décalage entre les bonnes intentions et leur traduction sur le terrain. Mais il faut continuer d’espérer en fonction de 2 points : - des initiatives toujours plus nombreuses et encourageantes - une évolution vers un tourisme de proximité moins polluant et plus éthique D’un autre point de vue, une certification dans le domaine du tourisme durable peut permettre au voyagiste de justifier certaines actions et de répondre à certaines accusations. Une certification externe permet donc aux voyagistes d’être plus crédibles vis-à-vis des consommateurs. 3.2 Une meilleure image et visibilité En termes d’images, une certification reconnue au niveau national permet d’améliorer la notoriété, elle devient un atout supplémentaire pour la communication. Ainsi, l’image générale du voyagiste est mise en valeur, et dans le cadre du tourisme responsable, correspond aux nouvelles tendances de consommation. 83 Labelliser est un moyen plus facile de communiquer vers les clients ; le label englobe plusieurs actions qui sont difficiles à valoriser toutes seules, mais qui dans le cadre d’une politique de labellisation sont bien résumées et valorisées. Une certification et un logo améliorent la visibilité des clients vis à vis des engagements du tour opérateur. Les consommateurs sont influencés par des groupes sociaux dans lesquels ils se reconnaissent et souhaitent avoir une reconnaissance des autres. Certains groupes sociaux ont comme valeur les principes du développement durable, soit selon une réelle conviction personnelle soit pour « être à la mode » et le fait de voyager avec des tours opérateur certifiés tourisme responsable leur offre une certaine reconnaissance au sein du groupe. In fine, une communication autour du développement durable est une plus-value ajoutée pour un tour opérateur car cela correspond aux tendances de consommation. Une communication complétée d’un argument de choix : un label est bien plus crédible et compréhensible pour les clients, les représentations autour du développement durable étant encore très floues. 3.3 Une réponse aux nouveaux modes de consommation Le développement durable a mis du temps à s’installer dans les mentalités, une petite dizaine d’années mais on le retrouve aujourd’hui ancré dans les modes de consommation. Les nombreux labels, les forums professionnels ou ouverts au public, les ressources documentaires, la semaine du développement durable prouvent son ancrage dans la société contemporaine. La même logique se met en place vis-à-vis du tourisme durable et des autres formes alternatives de tourisme qui en découlent. Les attentes de la demande en matière de tourisme durable augmentent en termes : - de vacances éco citoyennes - d’éco mobilité - d’éco hébergements - d’éco sport - d’éco équipement/événements Le tourisme responsable est aussi une thématique de plus en plus mobilisatrice avec l’augmentation des formations universitaires, des colloques, des ouvrages… 3.4 Des enjeux divers Les enjeux qu’a un tour opérateur de se tourner vers le tourisme responsable sont très variés et peuvent aussi bien se situer au niveau humain que commercial. 84 3.4.1 Un levier de motivation du personnel Le fait de chercher à obtenir une certification est un travail d’équipe, un objectif de taille à atteindre avec des contraintes et des évaluations. Cela peut donc devenir un levier de motivation pour le personnel concerné : la course à la certification. De plus si d’autres voyagistes concurrents sont en « compétition » sur le même label, la motivation de chacun sera accentuée. 3.4.2 Un moyen de défense Labelliser pour une grande entreprise est un moyen de prévention des risques, un outil de défense vis-à-vis d’accusations possibles sur les actions qui peuvent être considérées comme reprochables, c’est un moyen défensif de justifier de l’engagement dans une démarche d’amélioration de nos pratiques. Grace à la labellisation et à sa crédibilité, il est possible d’affirmer qu’une entreprise travaille concrètement sur l’amélioration des ses pratiques. Par exemple, une accusation au sujet de mauvaises pratiques de golf dans un village CM aurait comme argument de réponse : « on améliore nos pratiques et on est dans une politique de labellisation de nos villages ».Pour autant, l’amélioration des pratiques n’est pas un argument suffisant et opératoire s’il est utilisé pour masquer des actions ou des positionnements contestables. 3.4.3 Un avantage commercial D’un point de vue plus commercial, l’obtention d’une certification en lien avec les tendances de consommation laisse supposer une augmentation du nombre de clients ou la pérennisation des relations avec ces derniers. 85 4. Les limites des programmes de certification On entend souvent parler de la part des associations de tourisme responsable ou de voyagistes de la création de nouveaux référentiels car les référentiels existants sont souvent considérés comme incomplets ou critiqués sur certains points. Certes c’est une réalité, mais se pose donc la question de comment définir qu’un référentiel est « parfait » en tout point, quelles sont les normes, qui les définit, quels sont les moyens de contrôle… ? Ce sont de nombreuses questions à se poser si une entreprise veut se lancer dans une démarche de certification ou de création de label, car ces programmes de certifications connaissent tous des limites. 4.1 Des référentiels trop « light » sur certains points Le contenu des référentiel peu être parfois contesté, du fait qu’ils sont encore récents et qu’ils ne prennent pas en compte toutes les complexités du tourisme. 4.1.1 La crédibilité des référentiels Un référentiel en tourisme responsable devrait s’appuyer sur tous les piliers du développement durable, s’attacher à prendre en compte les activités sur place et à l’étranger, inclure aussi les clients acteurs du voyage, etc. A première vue c’est la base, mais mettre cela sous la forme d’un référentiel, de critères, d’obligations, est beaucoup plus compliqué que cela ne parait. L’étude des référentiels existants, principalement celui d’ATR, montre quelques faiblesses. Par exemple, le référentiel n’aborde pas le choix des hôtels ou des activités dans les pays de destination. L’aspect environnemental du produit lui-même n’est pas mis en avant, il n’y a aucune restriction à ce niveau là. Certains critères sont établis de façon consensuelle afin que les objectifs soient accessibles ils restent donc relativement bas, d’autres par contre sont plus élevés. Un référentiel doit entrainer un minimum de consensus et d’actions de taille dans une entreprise pour qu’elle puisse être certifiée, il ne doit pas être trop léger et donc accessible à tous, sinon son intérêt devient limité. C’est une démarche générale qui doit nécessairement évoluer dans le temps. La mise en commun des idées et opinions d’associations du type ATR, ATES ou encore VVE, serait pertinente dans un objectif d’évaluation te d’évolution continuelle. Si l’on prend comme exemple, le groupe de travaille du CETO que nous avons présenté précédemment, l’idée de mettre en commun des idées et connaissances de différents responsables des voyagistes est bonne, mais elle laisse craindre certaines déviances. En effet, si ce sont les voyagistes qui sont concernés par un futur référentiel, chacun va tenter de tirer certains points à son 86 avantage et de limiter d’autres qui pourraient lui poser problème. Ainsi, cela laisse supposer qu’un référentiel créé par ceux qui veulent l’obtenir n’est pas une bonne solution et risquerait d’être trop « light ». L’idée de prendre en compte le point de vue de chacun, afin de comprendre le fonctionnement de chaque structure et de s’imprégner des réalités de production, est louable, mais la création d’un référentiel devrait se faire par des personnes externes aux entreprises concernées, pour obtenir le plus d’objectivité. A. Compte-Sponville 78 nous rappelle que « l’entreprise n’est pas faite pour créer de la vertu mais de la richesse. » En ce sens, le tourisme responsable, bien qu’étant à la marge du système n’en est pas moins tributaire. Il doit faire face à une forte concurrence alors que son essence même crée autant, voire plus, de devoirs qu’elle n’offre d’avantages. La situation des voyagistes responsables 79 peut alors devenir difficilement viable et les pousser à dépasser les capacités de charge . 4.1.2 Les moyens de contrôle La mise en place de moyens de contrôle est aussi un sujet délicat surtout pour les voyagistes qui produisent des circuits ou séjours avec le monde entier. La notion de contrôle sur le terrain est souvent critiquée car elle n’est que très peu recommandée ou demandée dans les référentiels. Il est difficile d’apporter des solutions, il parait peu probable qu’une personne embauchée par un voyagiste ou un organisme de certification trouve les moyens pour contrôler ce qui se passe à travers le monde en matière de tourisme responsable. Le seul « outil de vérification » est la confiance que chaque tour opérateur a en l’agence réceptive avec laquelle il travaille dans chaque pays. De plus, il n’existe pas d’indicateurs permettant d’évaluer par exemple les perturbations sociales ou les dégradations dues à la sur-fréquentation des sites. Ce sont des notions difficiles à mesurer, de même que la rencontre entre les populations valorisées par le tourisme responsable. Des produits proposent aux voyageurs de partager le quotidien des populations, mais comment vérifier qu’il y a eu un réel échange. Ce sont des émotions, des impressions qui ne sont pas mesurables, autant dans la façon d’agir des touristes que pour les hôtes. La question du contrôle et de l’évaluation des retombées du tourisme reste plus que tout aléatoire, et intangible. 78 79 Revue Espaces Tourisme et Loisirs, Tourisme solidaire et responsable, N°220, novembre 2004 VERAGHE Charlotte, « La formation dans le tourisme responsable », Cetia, 2009 87 4.2 Une absence de regard critique des clients La communication autour d’une certification en tourisme responsable peut entrainer un manque d’implication de la part des clients. Cela signifie que, si un client est en recherche de produits touristiques durables, il va se tourner directement vers un produit labellisé qui communique très bien sur cet aspect et ne va donc pas faire l’effort d’analyser ce qu’il y a derrière, ni la crédibilité et les critères du label ou de la certification. Cette constatation semble vraie : un client va-t-il chercher à comprendre la différence entre un voyage dit responsable, qui est en fait du greenwashing et un vrai circuit responsable qui communiquera dans 80 le même sens ? On suppose que pour le moment sa connaissance des différentes normes du tourisme alternatif est encore faible et que le consommateur ne dispose pas des outils nécessaires pour comparer un produit responsable par rapport à un autre. Actuellement, il n’existe qu’un programme de certification, les consommateurs ne peuvent donc pas tenter de faire des comparaisons et donc de mieux distinguer différentes formes de tourisme. Une multitude d’associations ou organisations communiquent sur le tourisme durable ou responsable, chacun sur un thème différent. Le consommateur a encore du mal à faire la différence et a avoir un regard critique envers certains produits. La publicité autour du tourisme responsable peut être considérée comme de la manipulation 81 envers les clients . Cette publicité directe a pour tâche de rendre attractive une ou plusieurs destinations pour le consommateur, c’est-à-dire de lui donner une bonne raison de s’y rendre, avec 82 une image positive . Le client peut penser qu’en voyageant avec un voyagiste qui se dit responsable son voyage n’aura pas d’impacts négatifs sans chercher à réellement comprendre l’intérêt de son voyage et l’intérêt qu’il y a voyager autrement. 83 Laurent Terrisse , publicitaire anti-greenwashing, parle même, d’une « explosion » de cette fausse communication autour du développement durable. La bonne nouvelle c’est que les clients ne sont pas – ou plus – dupes, face au greenwashing que l’on appelle aussi « écoblanchiment ». Le dernier sondage sur « Les français et la communication durable », mené par le cabinet Ethicity et TNS Media Intelligence en avril 2010, nous apprend que 53% des personnes interrogées pensent qu’il y a « trop de messages publicitaires sur la consommation durable » et 43% « ne supportent plus les messages des marques sur l’environnement ». 80 SHEOU Bernard, propos recueillis lors du Forum National du Tourisme Responsable, Chambéry, juin 2010 81 BAIDER Fabienne, BURGER Marcel et GOUTSOS Dionysis, La communication touristique : Approches discursives de l’identité et de l’altérité, édition l’Harmattan, Paris, 2004 82 DUPONT Louis, Le plan marketing du tourisme par la pratique, édition l’Harmattan, collection Tourismes et Sociétés, Paris, 2005 83 TERRISSE Laurent, in TerraEco, « comment la publicité récupère l’écologie ? », aout 2010 88 On voir par contre se développer des publicitaires qui se disent des « publicitaires responsables » qui prônent la vérité et qui considèrent le consommateur comme « humain » et non comme une cible. Peut-on penser que le développement de ce type de publicité dite responsable va entrainer un mouvement de plus grande ampleur ? 89 Conclusion de la partie 2 Après s’être demandé comment intégrer la dimension de tourisme responsable au sein d’un tour opérateur, plusieurs hypothèses sont apparues. L’analyse des principes du tourisme responsable et du mode de fonctionnement d’un voyagiste a permis d’envisager différentes démarches qui peuvent être complémentaires les unes aux autres : sensibiliser les clients aux enjeux du tourisme responsable et au comportement à adopter sur place, former les acteurs concernés par la production et le déroulement des circuits ou séjours et envisager l’opportunité de se lancer dans une démarche de certification. Nous avons pu constater que tous ces axes de travail sont liés. En effet, pour sensibiliser les clients, des outils peuvent être facilement mis en place, mais pour ce qui est du contact humain, il est nécessaire de former au tourisme responsable les personnes en contact avec les touristes. Il faut aussi noter que dans le cadre d’un éventuel programme de certification, les thèmes de la formation et de la sensibilisation doivent en principe y être intégrés. Il y a tout de même certaines limites, quant à la bonne réalisation de ces actions. Le métier d’un voyagiste étant de concevoir des produits touristiques, il n’est pas le plus à même pour sensibiliser les clients ou pour former ses prestataires. Nous pouvons considérer que la mise en place d’une telle démarche a un impact positif sur les territoires concernés et sur les individus, mais concrètement le manque de moyens et de connaissances rend ces actions moins pertinentes et utiles que si elles étaient faites pas des organismes externes. Au niveau des démarches de certification, la principale limite est la crédibilité de référentiels et le manque de moyens de contrôle qui devraient être déployés sur place. Toutes les possibilités n’ont pas été abordées. D’autres projets, comme la conception de produits respectant les critères d’un tourisme respectueux de l’environnement et des populations, n’ont pas été envisagées dans ce document. Pourtant cette démarche parait pertinente mais elle reste très longue à mettre en place et signifie un changement au niveau de l’organisation du travail d’une équipe de production. C’est un sujet rattaché au domaine de la conception de produit touristique uniquement alors que les démarches proposées précédemment concernent la démarche générale que peut avoir un voyagiste. Nous allons voir dans la partie suivante comment appliquer sur le terrain ces différentes recommandations, quelles sont les difficultés et les résultats attendus. 90 Partie 3 : LA MISE EN PLACE D’UNE DÉMARCHE DE TOURISME RESPONSABLE AU SEIN DE CLUB MED DÉCOUVERTE Après avoir étudié les différentes options qui permettent d’intégrer la dimension responsable chez les voyagistes, les avantages et limites de chacune, il est maintenant pertinent de voir comment ces options peuvent être appliquées sur le terrain. Cette partie s’attache à présenter concrètement pour le cas de Club Med Découverte comment intégrer le tourisme responsable. Plusieurs actions ont été étudiées et d’autres mises en place. Le premier chapitre présente les conditions et actions relatives à une démarche de certification Agir pour un Tourisme Responsable. La seconde partie présente la mise en place de plan de formation pour le personnel de Club Med Découverte : le service de la production des circuits, les guides locaux et les agents de voyage. Enfin, le dernier chapitre, présente les autres options qui peuvent êtres mises en place et qui n’ont pas été étudiées précédemment 91 Chapitre 1 : Etude du programme de certification Agir pour un Tourisme Responsable Nous avons évoqué comme pistes d’intégration du tourisme responsable chez un tour opérateurs les programmes de certification. Le seul programme existant actuellement étant celui de l’Association des Tours opérateurs Thématiques, nous nous sommes penchés selon le référentiel d’Agir pour un Tourisme Responsable, sur les conditions relatives à l’obtention de cette certification et les principaux axes de travail à mettre en place pour l’obtention d’une certification. 1. La démarche générale Avant de se lancer dans une démarche de certification, il est nécessaire d’analyser les conditions relatives à l’obtention et les principales actions à mettre en place. 1.1 Les coûts de la certification Les coûts de la certification varient en fonction du chiffre d’affaire et de la taille de l’entreprise. Dans le cas de la certification ATR 2 options sont possibles : devenir membre de l’association ATT et payer à l’AFNOR le coût des audits de certification ou passer directement par l’AFNOR sans devenir membre de l’association ATT. Certains avantages sont disponibles si le voyagiste devient membre. 84 Ces possibilités sont présentées dans le schéma ci-dessous ainsi que le détail des coûts. CM D Membre ATR : • Accès aux fiches pays • Possibilité de modification du référentiel • Des cellules d’aides à la certification • Mise en réseau des bonnes pratiques entre les membres • Mise en place d’un certificat ATR pour les agences réceptives 84 Certification en directe avec AFNOR : • Certification AFNOR service • Logo AFNOR Abonnement fiches pays ATR AFNOR CERTIFICATION Cotisation sur 3 ans (ATR + Certification Cotisation pour être audité sur 3 ans : Barbat Mathilde, juin 2010 + Abonnement fiches pays non chiffré 92 Voici les principales différences entre le fait de devenir membre ou non d’ATR. Non membre d’ATR : La certification peut se faire directement par l’AFNOR sans passer par ATR en payant uniquement pour les audits à réaliser. La principale différence entre ces deux façons d’obtenir la certification est : le logo. Il sera différent de celui d’ATR, si l’entreprise de devient pas membre elle obtiendra le logo Afaq Service Confiance et n’aura pas la droit d’utiliser celui d’ATR pourtant plus visible et clair pour communiquer auprès des clients. Un abonnement annuel pour disposer de fiches pays sera à payer en supplément mais le prix n’est pas encore défini. Ces fiches pays ont but d’aider à la sensibilisation clients et d’étudier l’évolution des 85 conséquences du tourisme sur un territoire . Membre ATR : « La certification ATR est reconnue nationalement comme l’unique référence française en matière de tourisme durable bénéficiant d’une certification extérieure aux membres » Les outils proposés pour les membres sont les suivants : - Le logo ATR - Conseils stratégiques et formation dans les étapes menant à la certification de la part des responsables de ATR - Mise à disposition de documents indispensables pour obtenir la certification : questionnaire fiches pays, fiches destinations, Charte Ethique du Voyageur, questionnaire satisfaction client… ; - Communication stratégique ciblée, partenariats et reconnaissance auprès des acteurs nationaux et internationaux et rencontres ; - Relation presse et relations publiques (française et étrangère) - Rédaction du contenu du référentiel et production de contenus des fiches destinations avec une mise à jour régulière ; - Lieu de partage d’expériences et d’échanges de bonnes pratiques (mutualisation des moyens, savoirs et savoir faire et mise en réseau) - Organisation et participation à des événementiels (colloques, conférences), afin de faire connaître et reconnaître notre savoir faire, traiter des sujets de fonds et être fort de proposition ; 85 Club Med Découverte n’étant pas membre de ATR, nous n’avons pas eu accès à ces fiches pays il est donc difficile d’en expliquer le but et le contenu. 93 - Espace réservé aux membres (partie interactive et communautaire) sur le site internet grand public (optimisation de sa visibilité et de sa médiation) - Mise en place d’un certificat annuel ATR pour les agences réceptives. Les acteurs locaux sont officiellement reconnus et seront impliqués et intégrés dans ATT. Ce certificat est un document officiel, preuve écrite de leur implication dans le tourisme responsable, de leur volonté de travailler avec des membres certifiés ATR. Prix certification : Audits AFNOR en fonction du nb de salariés N 2700 N+1 2450 N+2 2450 Total 7600 €HT AFNOR + ATR N N+1 N+2 Total 3 ans TOTAL 3 ANS 5400 7850 7850 21100 €HT 28100 €ht Cotisation ATR en fonction du CA de CMD N 2700 N+1 5400 N+2 5400 Total 13500 €HT Frais externes* 3000 2000 2000 7000 €HT d’audits *Frais supplémentaires pour les sites externes à auditer : pour 40 agences de voyages Club Med selon les conditions de certification de l’AFNOR l’évaluation devrait se porter sur 6 agences. « A titre indicatif, la durée moyenne par site supplémentaire sera de 0.5 jour. Facturation 1000 euros par jour 86 » On peut compter 3000 euros supplémentaires en année N et 2000 euros en année N+1 et N+2 à confirmer avec l’Afnor. Il faut noter que l’obtention de la certification ATR se fait sur 3 ans, et les audits sont renouvelés tous les ans, c’est pourquoi les coûts sont établis sur 3 ans et ne sont pas du même montant chaque année. 1.2 Les disposition d’organisation et de suivis L’entreprise doit mettre en place des dispositions spécifiques pour pouvoir répondre à une démarche de certification. Dans le cadre de l’AFNOR ce sont les suivantes : • Création d’un organigramme définissant les responsabilités de chaque personne et celle du chargé de certification (en annexe 9 se trouve la fiche de poste à créer pour cette démarche) • Création d’une procédure définissant les modalités de gestion des documents et des enregistrements. Création d’une liste des documents et enregistrements 86 Référentiel ATR 94 • Présence et application des fiches pays ou fiches génériques et questionnaire réceptifs • Création d’un tableau reprenant les responsables et la fréquence des autocontrôles • Réalisation d’un audit interne par an, avec un programme d’audit, création d’une liste d’auditeurs externes. • Former les auditeurs internes à l’audit et au référentiel. Création d’un plan d’amélioration • Enregistrement des réclamations clients et preuves des réponses écrites. Examen du taux de réponse • Création des enquêtes de satisfaction, rédaction des modalités d’enquête, analyse annuelle des résultats et plan d’amélioration. Examen du taux de satisfaction • Création d’indicateurs de performance sous forme de tableau avec des objectifs chiffrés (un objectif pour la réalisation de l’activité et la tenue de l’engagement de service et une limite audelà de laquelle, l’engagement de service est considéré comme non respecté). Suivi d’actions correctives et préventives • Mettre en place des bilans annuels et examiner les plans d’actions • Faire un examen de suivis des écarts détectés lors des contrôles internes • Contrôle des supports de communication • création d’une liste récapitulative des sites concernés, reprenant les interlocuteurs et les conditions d’accès Le respect de ces dispositions impose certaines actions à mettre en place en interne, telles que la formation des auditeurs internes, la mise en place d’audits, la mise en place d’indicateurs de performance et de bilans annuels dédiés au tourisme responsable. 95 2. Les principaux axes de travail A la suite de l’étude approfondie du référentiel, plusieurs axes de travail sont apparus. La définition des axes de travail a pour but de définir sur quoi l’entreprise devra se pencher en particulier, quelles sont les principales actions à mettre en place, avec qui et dans quels délais. 2.1 Une multitude de documents à préparer et d’actions à mettre en place Suite à une étude comparative des clauses du référentiel vis-à-vis de l’état des lieux de Club Med Découverte, nous avons constaté que tous les documents demandés par ATR doivent soit être créés soit modifiés. Globalement tout est à faire, mais toutes les actions sont d’ampleurs différentes. Par exemple, il faut prouver que le taille des groupes doit être limité à 25 ce qui est déjà fait mais seule l’Egypte est limitée à 30, la modification sera donc facile. Il faut aussi prouver que l’organisation participe à des projets d’aide au développement, les documents sont à récupérer auprès de la direction du développement durable. Néanmoins, d’autres points, comme la mise en place de formation, l’intégration des réceptifs dans le projet, sont lourds à créer et prennent plus de temps. Voici dans le tableau ci-dessous tous les documents demandés dans le référentiel ATR. Les chiffres sur la droite correspondent aux paragraphes du référentiel en annexe 2 et les abréviations sont 87 définies en note de bas de page . 87 MK : service marketing ; CMD : Club Med Découverte ; DDD : Direction du Développement Durable ; Chef de PDT : Chef de produit, com : communication, ENV : environnement, Pax : personnes 96 Objectif 1.1 1.1 Fournir une information transparente aux clients Informer sur l’engagement en matière de tourisme responsable de CM et CMD Preuves Actions Acteurs Documents liés à la vente Faire apparaitre les pourboires discriminatoires/institution nels MK CMD Brochure et site internet Rajouter la com sur ATR - 1.2 Sensibiliser le client au tourisme responsable Utiliser la Charte éthique ART en ligne Carnets de voyages 1.2 Informer le client sur les actions de DD et DL Supports de communication 1.2. 3 Proposer au client de participer à des actions de DD ou DL Le support de com Le bilan de l’action Indicateurs de suivis 2.1 Privilégier les emplois locaux : 60% de guides locaux et 75% du personnel du réceptif est d’origine régionale Rajouter la charte éthique sur le site internet Fournir une information sur la destination proposée au client Préparer les supports de com à rajouter sur le site internet CMD ou dans les brochures MK CMD MK CMD MK DDD MK CMD Créer un support de com Indicateurs de suivis Créer les indicateurs de suivis Contacter réceptifs pour obtenir les chiffres CHEF PDT CMD 2.2 Transfert de compétences vers les guides et réceptifs Plan de formation, indicateurs de suivis Créer plan de formation guides et réceptifs Mettre en place les plans de formation CHARGĒ CERTIFICATION 2.1 Informer les clients au respect de l’env du patrimoine et des cultures Indicateurs de suivis Satisfaction client Rajouter les questions dans le questionnaire Mettre en place des indicateurs 2.4 Limite des groupes à 25 pax Planning des groupes Préparer les plannings des groupes avec les nombres de participants Modifier l’Egypte CHEF PDT CMD Concevoir les documents de remontée d’info CHARGĒ CERTIFICATION 2.4 Communiquer sur la dégradation des sites 3.1 Respect des conditions juridiques des prestataires Documents de remontée des infos à ATR Indicateurs de satisfaction Signature des fiches pays Licence RCP autres Impliquer les réceptifs Demander les infos aux réceptifs, leur faire MK CMD CHEF DE PDT 97 3.2 3.3 Respect des conditions de travail pour les employés des réceptifs Sensibilisation des prestataires à une politique de gestion des ressources… docs remplir le questionnaire Signature des fiches destinations pour engagement idem CHEF DE PDT Signature des fiches destinations pour engagement idem CHEF DE PDT Préparer les documents contractuels pour chacun des réceptifs CHEF DE PDT Documents contractuels montrant qu’il n’y a pas de changement de prestataire depuis 3 ans Plan de formation, liste de présence, compte rendu, contenus…) 3.4 S’engager avec les prestataires sur la base d’une relation durable 4.1 Former le personnel du voyagiste au TR 4.2 Appliquer une politique de gestion env au siège Fournir documents écrits sur la gestion environnementale Préparer les documents de plus « proche » de CMD DDD 4.3 Appliquer un management basé sur la communication. Préparer les documents relatifs au management pour la communication CM 4.4 Appliquer un mode de partage de la valeur créée par l’activité Préparer les documents des avantages sociaux CM 4.5 Soutenir activement et financièrement le développement des populations locales Fournir des supports de communication interne Fournir la liste des avantages sociaux du personnel du CM et CMD Preuves de participation, montants actions… Preuve cotisation ATR Préparer et sélectionner les preuves de participation DDD 4.6 Prise en compte de la satisfaction client Modifier le questionnaire, créer des indicateurs et les analyser MK CMD RELATION CLIENT QUALITE Enquête satisfaction client, indicateurs, bilan et analyse Créer les plans de formation : personnel CMD, commerciaux, agents de voyages… CHARGĒ CERTIFICATION 98 2.2 Les principaux axes de travail Hormis les documents à récolter auprès des différents services, certains axes de travail dominants ont été définis. Ce sont ceux qui présentent la plus lourde charge de travail. Ils sont 88 présentés dans le schéma ci-dessous . Une démarche qui doit être générale à tout CMD Contrôles : questionnaire de satisfaction, prise en compte des réclamations clients en après vente Responsable en charge du tourisme Formation Guides locaux, personnel en interne Un démarche sur du long terme Sensibilisation client Guides et outils de communication Contrôles : plan de formation, enregistrements, modules de formation, contrat réceptifs… CONCEPTION PRODUITS Implication des réceptifs Signature des engagements Politique environnementale et sociale au siège Contrôles : contrats, cahiers des charges Contribution solidaire Tri des déchets … Communication de CMD sur ses engagements de tourisme responsable Se lancer dans une démarche de certification signifie : une organisation rigoureuse dans la quelle, la collaboration de tous les acteurs concernés est essentielle, la mise en place de planning, de réunions, etc. Il faut organiser les audits de certification, établir des dossiers complets et irréprochables. C’est aussi une démarche sur le long terme, dans laquelle l’évolution est indispensable. Selon le schéma, les principaux axes de travail identifiés sont les suivants : Dans un premier temps la mise en place d’une démarche plus approfondie que celle existante de la sensibilisation clients est nécessaire. Comme nous pouvons le constater cette étape est fortement 88 Barbat Mathilde, juin 2010 99 liée aux actions de formation à mettre en place car la sensibilisation des clients passe par une multitude d’acteurs. Comme nous pouvons le constater les étapes de la sensibilisation des clients dans le cas de Club 89 Med Découverte sont multiples et présentées dans le schéma ci-dessous. AVANT ACHAT/CHOIX DU VOYAGISTE La brochure et le site internet présentent les engagements du CDM et CM pour le développement durable Lors de la lecture de la brochure le client est informé des engagements et motivation du CMD. On retrouve dans la brochure la charte du voyageur et des informations pratiques pour chaque circuit. ACHAT Le client est en contact direct avec les agents de voyages ou un conseiller s’il réserve par internet Lors de la démarche de réservation d’un circuit, le client est conseillé par l’agent de voyage, sur la destination, le climat et les spécificités de chaque pays. L’agent de voyage doit aussi sensibiliser et informer le client aux principes du tourisme responsable et de la démarche du CMD. AVANT LE DEPART Le client reçoit un carnet de voyage ainsi que le contrat précisant les prestations incluses dans le circuit Le carnet de voyage créé par CMD permet d’informer le client sur le pays et de le sensibiliser au respect de l’environnement et des populations locales grâce à la charte du voyageur de CMD. DURANT LE CIRCUIT Le guide ou accompagnateur informe et sensibilise les clients Tout au long du circuit le guide a pour mission de faire découvrir au mieux son pays … Il doit aussi sensibiliser les clients au respect des hôtes, de l’environnement. APRES LE CIRCUIT Le questionnaire de satisfaction est là pour améliorer les circuits selon les retours Le service après vente est là pour justifier ou expliquer certains points du voyage ayant été mal perçus par les clients Ce schéma signifie que plusieurs options sont possibles en vue d’une démarche de sensibilisation clients et donne aussi une idée de qui doit être formé pour sensibiliser les clients. Ensuite, les deux dernières étapes majeures après la sensibilisation des clients et la formation de tous les acteurs concernés par le tourisme responsable sont : l’implication et l’intégration des réceptifs dans la démarche et l’évaluation et la preuve que la démarche environnementale et sociale au siège correspondent aux critères du référentiel. Il est enfin à noter que la création d’un poste de chargé de la certification est nécessaire. Une personne doit avoir comme missions de prendre en charge cette tache, de mener à bien les bilans annuels, d’analyser les questionnaires de satisfaction, etc. Ce qui signifie, ne l’oublions pas, un investissement financier et humain conséquent ajouté à celui de la certification. Vous pouvez consulter la fiche de poste décrivant les missions du responsable en annexe 9. 89 Barbat Mathilde, juin 2010 100 3. Le poids d’une telle démarche pour le service de Club Med Découverte A la suite de ces études, des plannings ont été mis en place pour estimer le temps nécessaire à chaque action ainsi que le temps nécessaire à leur évaluation. La charge de travail pour obtenir une certification a été établie sur une durée d’un an avant le premier audit. Cette démarche et son avancée ont été présentées régulièrement lors de comité de pilotage, au cours desquels étaient présents le responsable des chefs de produits, Christophe Carraud, La directrice du service Club Med découverte Elisabeth Moët et la directrice de la Direction du développement Durable Agnès Weil. Plusieurs argumentaires ont été mis en place, sous forme de documents de synthèse ou de présentation powerpoint afin de faire comprendre l’importance d’une telle démarche. Vous trouverez par exemple en annexe 10 un e-mail envoyé à la responsable du service Club Med Découverte afin de clarifier en quoi consiste la certification et ce que cela implique. Cependant, après réflexion des responsables du service et des directeurs financiers, il a été décidé de ne pas s’engager pour le moment dans une démarche de certification Agir pour un Tourisme responsable. Il a été envisagé de travailler sur d’autres thèmes. Le lancement dans une démarche de certification paraissait trop lourd pour une équipe récente qui doit encore prendre ses marques. 101 Chapitre 2 : La mise en place d’outils de formation, d’information et de sensibilisation au tourisme responsable Suite à l’analyse des principaux axes de travail relatifs au lancement d’une démarche de certification et au refus de la part de la direction de Club Med Découverte de se lancer pour le moment dans cette démarche, nous nous sommes orientés vers d’autres options. 1. La formation, l’information et la sensibilisation en interne La mise en place d’actions de formation et d’information au tourisme responsable pour le personnel de Club Med Découverte a été considérée comme pertinente selon les objectifs d’intégrer le tourisme durable au sein de l’organisation. Des outils de communication et des modules de formation ont donc été établis. 1.1 Méthodologie employée Nous avons démontré précédemment l’importance de la formation dans le domaine du tourisme responsable, mais nous avons aussi relevé les difficultés relatives leur mise en application, notamment pour les guides locaux. Nous avons donc crée des modules et supports de formation au tourisme responsable, cependant les documents présentés par la suite ne sont pas considérés comme des formations à part entière. Une formation sur un sujet précis prend le plus souvent la forme de plusieurs séances avec différents thèmes et une durée dans le temps, validé par une évaluation finale. Le mot formation est donc utilisé pour présenter les actions mises en place, mais il faut bien comprendre qu’elles sont assimilées à la fois à de l’information et de la sensibilisation. En effet, les séances de formation ne sont pas échelonnées dans le temps et peuvent être considérées plus comme de l’initiation. Les objectifs sont de faire prendre consciences aux personnes concernés le l’importance du tourisme responsable et de leur donner les premières pistes de travail correspondant aux principes de cette forme de tourisme. Il est évident que ces séances pourraient être complétées par des modules plus spécifiques et réguliers, mais cette tache s’apparent plus à un organisme de formation qu’a un voyagiste. 102 Voici la démarche méthodologique que nous avons suivie afin de former, d’informer et de sensibiliser au tourisme responsable les acteurs concernés. - définition des personnes à former et des objectifs de chaque formation - définition des outils nécessaire à la formation et à l’information - mise en place de plannings - définitions et choix des modules de formation - création des outils de communication - création des modules de formation sous format powerpoint - création des documents complémentaires - validation par les responsables du service CMD et Développement Durable et par la coordinatrice des guides en Egypte - test du module de formation des guides locaux - modification du contrat et du cahier des charges - modifications nécessaires - mise en place des formations 1.2 Les outils nécessaires pour former le personnel Le choix du personnel à former au tourisme durable s’est fait selon l’étude de la démarche de certification ATR, mais aussi par des recherches menées sur l’importance de la sensibilisation des clients et de la formation du personnel d’un voyagiste. Le tableau suivant présente les acteurs à former ainsi que les outils associés et les dates de formations pour chaque individu. : 103 Qui former ? Formateurs Le personnel CMD Les réceptifs Le responsable de certification Chef de produits Les guides locaux Les responsables réceptives Les accompagnateurs Les commerciaux Le coordinateur accompagnateurs Les chefs de produits Les responsables d’agences CMV Les chefs de produits Les agents de voyages CMV Les responsables d’agences Les agents de voyages indirects Les commerciaux Call center Service relation Client Service avant départ Les chefs de produits des agences CMD des Outils crées par le responsable certification Modules de formation PPT Modules de formation PPT Contact direct, e-mail CDC Modules de formation PPT Manuel du guide CDC Modules de formation PPT Manuel de l’accompagnateur Modules de formation PPT 90 Prez commerciales Modules de formation PPT Prez commerciales Les classeurs CMD E-learning (mai, novembre) Prez commerciales Les classeurs CMD E-learning (mai, novembre) Prez commerciales Les classeurs CMD E-learning (mai, novembre) Prez commerciales E-learning (mai, novembre) Dates Juin 2010, 2 fois par an Sur le long terme Suite à la signature des engagements du réceptifs. 2 fois par an. 2 fois par an Tous les 2 mois 2 fois par an, journées des managers, mars et septembre. 2h dédiée à CMD Minimum 2 fois par an Sur le long terme 2 fois par an, mai et novembre Info Com, e-mailing PDF toutes les semaines, possibilité d’intégrer l’engagement de CMD pour le tourisme responsable Profession GO, magazine de com interne 90 Prez signifie présentation. Vocabulaire couramment utilisé dans l’entreprise 104 Comme vous pouvez le constater, 11 catégories d’acteurs sont à former dans une démarche de développement durable, ceci dans le meilleur des cas. Il faut prendre en compte la durée de mise en place de ces formations, qui est plutôt longue qui ne peut donc pas être réalisé dans sa totalité en quelques mois. C’est pour ces raisons que nous avons décidé de nous centrer vers quelques acteurs en particulier, ceux qui nous paraissaient les plus pertinents à former au tourisme responsable. Néanmoins, quelques outils ont été établis, et ils pourront êtres utilisés dans le cadre de formations futures. 1.3 Les outils de formation et de communication internes Comme il ressort du tableau précédent, des outils comme « l’info-com », l’e-mailing destiné à tous les employés de CM sont envoyés chaque semaine. Afin de présenter l’engagement de CMD pour le tourisme responsable une « slide powerpoint 91 » à été crée à cette occasion et sera applicable au moment convenu. Vous pouvez consulter l’InfoCom en annexe 11 et en annexe 12 sous format CD-Rom. Une multitude d’outils de communication sont ainsi disponibles pour communiquer autour de la démarche de Club Med Découverte. Une communication qui sera évolutive selon l’avancée de ce projet. D’autres outils sont mis à disposition, comme par exemple, des diapositives powerpoint destinées aux chefs de produits et commerciaux qui pourront ensuite les utiliser lors des présentations produits et des valeurs de Club Med découverte faites aux agents de voyages. Vous pourrez consulter ces diapositives 92 en annexe 12 sur le CD-Rom contenant les documents powerpoint. Noms des documents : « Prez commerciaux et agents de voyages » et « Prez générale tourisme responsable ». Pour le document destiné aux commerciaux et agents de voyage, la première partie du powerpoint présente les valeurs de Club Med Découverte. Ces valeurs sont présentés à chaque séance de formation ces commerciaux, nous avons donc intégré une partie tourisme responsable. De plus, un module de formation pour le personnel de Club Med Découverte à été créé. Cette présentation powerpoint a eu pour objectif de présenter le projet de tourisme responsable, l’intérêt et la nécessité de se tourner vers cette forme de tourisme, les actions menées ainsi que les actions envisageables par la suite. La séance s’est déroulée durant le mois d’aout, elle a permis, notamment aux chefs de produits, de réaliser l’importance du tourisme responsable, des les convaincre mais aussi de leur expliquer en quoi consiste réellement le tourisme responsable. Ce module de formation, lui aussi sous format 91 Une « slide » est une page powerpoint qui peu servir de support de communication papier ou avec un vidéoprojecteur. 92 Nom du document powerpoint : « Prez commerciaux et agents de voyage » 105 powerpoint, se trouve sur le CD-Rom et est à visionner en mode diaporama pour une meilleure visibilité. Le nom du diaporama est : « Module de formation en interne » Le plan de la séance de formation et d’information a été le suivant : Le tourisme responsable : - La nécessité de pratiquer un tourisme responsable aux vues des effets négatifs du tourisme - Les principes du tourisme responsable Les enjeux : - Le positionnement des concurrents - Les enjeux pour Club Med Découverte Les actions à mener : - Les principaux axes de travail - La formation et la sensibilisation : actions réalisées - Caractéristiques de l’offre de tourisme responsable, pour orienter les produits - Autres pistes de travail Les conclusions qui ont suivi cette séance sont que les chefs de produits n’étaient pas totalement au courant de ce qu’est le tourisme responsable, il été plutôt assimilé à des voyages écologiques ou très luxueux ou très rudimentaires. Cette séance était utile afin de leur faire comprendre que le tourisme responsable ne signifie pas uniquement écologie ou camping. Elle a aussi permis de présenter le projet de formation des guides et les objectifs associés, chacun a ainsi pu donner son point de vue et faire évoluer la démarche. 106 2. La formation des guides locaux Comme nous l’avons vu précédemment, il a été choisi de travailler particulièrement sur la formation des guides locaux, car cette démarche parait tout à fait pertinente dans un projet de tourisme responsable et dans une optique d’obtention d’une certification dans le futur. 2.1 Les objectifs et caractéristiques de la formation La formation des guides locaux répond à deux objectifs : - former les guides au tourisme responsable pour une meilleure professionnalisation de ces derniers - la sensibilisation des clients au tourisme responsable par les guides locaux Le plan de formation tente ainsi de répondre à ces deux objectifs par le contenu des modules de formation et les outils complémentaires. Afin que cette formation soit la plus complète possible, nous avons choisi de créer un module de formation sous powerpoint, plus un manuel du guide comprenant les caractéristiques relatives à l’accompagnement des circuits, des fiches d’informations complémentaires et des informations pratiques et concrètes. Des documents relatifs à la mise en place des séances de formation et à l’engagement du Club Med pour le tourisme responsable ont aussi été mis en place. 2.1.1 Le choix des formateurs Deux possibilités ont été envisagées du fait qu’il n’est pas possible de charger une personne de faire le tour de toutes les agences réceptives à travers le monde. Le coût financier et en terme de temps seraient trop élevés. - Les chefs de produits auront pour mission de mettre en place des séances de formation des guides lors de leurs visites chez les réceptifs avec lesquels Club Med Découverte travaille. Pour qu’ils soient aptes à former les guides, la séance sur le tourisme responsable leur permet de connaitre les objectifs et principes de ce dernier. De plus, le module de formation des guides leur a aussi été présenté. L’avantage est que les chefs de produits connaissent bien les guides avec lesquels ils travaillent, leurs conseils auraient plus d’impact. - Les responsables d’agences réceptives seront chargés de mettre en place les séances de formation dans le cas où les chefs de produits ne peuvent pas se déplacer. Après concertation avec les chefs de produits il a tété évalué que les responsables des réceptifs étaient aptes à former leurs guides et leurs origines françaises laissent supposer qu’ils connaissent les principes du développement durable s’ils sont toujours en contact avec l’Europe. 107 Pour favoriser la qualité de la formation a été créé un document spécifique : « Le manuel du formateur ». Ce dernier présente toutes les conditions relatives à la mise en place de séances de formation : le détail de tous les documents fournis, les objectifs de la formation, la logistique, etc. Vous pouvez les lire dans le dossier « Formation des guides locaux » qui sera envoyé à tous les réceptifs en annexe 13. 2.2.2 Obligation et contrôle des formations des guides La formation des guides étant parfois reléguée au responsable des agences réceptives, nous avons cherché à rendre ce projet obligatoire et à lui donner un caractère officiel. C’est pour ces raisons que nous avons rajouté dans les contrats signés avec chaque réceptif une clause concernant la mise en place de séance de formation. Cette clause précise aussi qu’une feuille d’émargement avec la date de la formation, le nom du formateur et la signature de chaque guide doit obligatoirement être renvoyée au Club Med. Cet outils servira de moyen de contrôle. La clause est la suivante 93 : Article 10 : Le personnel du prestataire « Le Prestataire s’engage à former au minimum une fois par an les membres de son personnel : guides accompagnateurs au tourisme responsable. Les modules de formation et la documentation nécessaire seront fournis par le CLUB MEDITERRANEE. Une feuille d’émargement renvoyée obligatoirement à CLUB MEDITERRANEE permettra de vérifier que tous les membres du personnel guides accompagnateurs ont bien participés aux séances de formation. » 2.2 Le module de formation au tourisme responsable Ce que l’on appelle concrètement module est le document support à la séance de formation basé sur un thème précis. Ici, la formation de compose d’une séance de diapositives et de la remise d’un livret donnant des informations complémentaires. 2.2.1 Le module de formation powerpoint Après avoir défini les objectifs de la formation et les retombées attendues, l’élaboration d’un plan de formation détaillé puis la création des diapositives correspondantes à été lancée. Le module de formation se compose donc d’une petite trentaine de diapositives, simples, claires avec de nombreuses photos et de nombreux exemples. Sous chaque diapositives, un texte a été rédigé, il est destiné au formateur, il doit le lire avant cheque séance pour lui permettre de bien connaitre tous 93 Texte extrait des contrats disponibles en interne chez Club Med Découverte 108 les détails de chaque diapositive. L’utilisation des diapositives est présentée dans le manuel du formateur. Il est très difficile d’établir un profil type des guides, car ils proviennent des quatre coins du monde et chacun a une culture différente. L’idée a donc été de faire un module de formation simple, accessible et compréhensible pour tous. Pour améliorer la qualité des contenus, le fond et la forme ont été régulièrement validés par les responsables du développement durable, les chefs de produits et la coordinatrice Egypte des guides accompagnateur car ce sont eux qui connaissant le mieux les guides. Le plan de la formation a été le suivant : I. Introduction Présentation de la formation et des objectifs Présentation du concept de développement durable et du tourisme responsable II. Prise de conscience des effets négatifs du tourisme Les impacts négatifs dus au tourisme (environnement, social…) Le tourisme responsable peut avoir des effets positifs L’engagement de Club Med et le rôle essentiel des guides locaux III. Des conseils pratiques applicables par le guide A l’hôtel Dans un espace naturel En croisière … Vous pouvez consulter le module de formation, de la même façon que les précédents en mode diaporama sur le CD-Rom en annexe 12. 109 Exemples de diapositives : 110 2.2.3 Le manuel du guide Afin que cette formation soit la plus complète possible, nous avons décidé de créer un manuel destiné aux guides. Ce manuel reprend des thèmes similaires à ceux du module de formation mais ils sont complémentaires. On retrouve des fiches thématiques sur les principaux enjeux environnementaux et sociaux planétaires, des conseils pratiques plus nombreux que ceux présentés sur les diapositives et aussi la partie du cahier des charge relative à l’accompagnement des circuits signé avec chaque réceptifs. Le manuel est composé de 38 pages, la première partie est dédiée au cahier des charges, la secondes aux fiches complémentaires d’informations et la dernière aux conseils pratiques. Le manuel du guide est consultable en annexe 13, dans le dossier global. I. Le cahier des charges : Avant d’insérer le cahier des charges dans le manuel du guide, il a fallu l’agrémenter, le compléter avec des éléments relatifs au développement durable. Des précisions ont été rapportées sur différents thèmes, tels que l’engagement à sensibiliser les clients, l’incitation des chauffeurs à avoir une conduite douce et raisonnable, l’orientation des clients vers des commerçants respectueux qui ne vendent pas de produits de contrefaçon, etc. Dans le but de pourvoir consulter les modifications apportées et les textes rajoutés, les nouveaux éléments liés au développement durable sont écris en vert pour une meilleure visibilité. II. Les fiches thématiques d’informations complémentaires pour pratiquer un tourisme responsable L’objectif de ces fiches est de faire comprendre aux guides l’importance de l’environnement, des cultures et des traditions pour le bien-être et la survie des populations. L’intérêt est de leur faire prendre conscience de la pression actuelle des hommes sur les ressources naturelles et culturelles. Les textes peuvent être considérés comme pessimistes tout particulièrement vis à vis des conséquences humaines et de celles du tourisme, mais les informations sont basées sur des éléments réels et concrets. Rappelons que, le but est de faire prendre conscience des principaux enjeux et problématiques mondiales. De nombreux sujets sont abordés de façon à ce qu’un guide qui n’habite pas à proximité des cotes, connaisse les problématiques liées aux coraux, espèces marines, et puisse en informer son entourage. . Compte tenus de la connaissance des guides de la part du personnel de Club Med Découverte, nous avons supposé que si un guide prend le temps de s’intéresser à des informations concernant son pays, il sera tout aussi intéressé de savoir ce qu’il se passe ailleurs. Les thèmes abordés sont les suivants : - Les impacts du tourisme dans le monde - L’importance de la biodiversité - L’accès à l’eau - La disparition des espèces animales 111 - La protection des ressources marines - Les récifs coralliens - Les mangroves - Les richesses des montagnes - Les forêts hauts lieux de biodiversité - La fragilité des déserts - La perte des traditions et des cultures locales - Le tourisme sexuel - La contrefaçon Ces thèmes ont été choisis en fonction de l’actualité environnementale et sociale, des principales déviances et principaux impacts négatifs du tourisme. In fine, les principaux sujets où une évolution des comportements est nécessaire. III. Les recommandations et conseils pratiques à donner aux clients Cette dernière partie présente concrètement ce que peut faire le guide, s’il a été convaincu par les arguments en faveur du tourisme responsable. Ici sont décrits une multitude de conseils que le guide peut donner à ses clients tout au long d’un séjour afin que ces derniers adaptent leur comportement au pays visité et deviennent plus responsables. Un espace libre est disponible afin qu’ils puissent s’investir et y ajouter leurs propres recommandations. Les modules de formation des guides ainsi que les manuels seront donc envoyés par courrier dans un dossier présentant l’engagement de Club Med Découverte pour le tourisme responsable mais aussi celui du groupe Club Med pour ses actions de protection de l’environnement et de développement local. Le dossier a été traduit en anglais pour les chefs d’agences réceptives qui ne parlent pas français. Sur plus de 30 partenaires, seulement 5 ne parlent pas le français, par contre tous les guides le parle. 112 Chapitre 3 : Recommandations relatives à la mise en place d’actions complémentaires pour un tourisme responsable Les principales actions relatives au développement durable et au tourisme responsable au sein de Club Med Découverte ont été l’analyse du programme de certification ATR ainsi que la formation et la sensibilisation. A plus petite échelle, d’autres projets d’intégration de la dimension durable et responsable ont été préconisé. 1. L’intégration du tourisme responsable dans différents domaines Le concept de tourisme responsable peut être appliqué à différentes échelles au sein d’in voyagiste, aussi bien au niveau juridique, que dans la conception des produits. 1.1 L’intégration des principes du tourisme responsable dans les documents officiels Différents documents permettent d’établir des règles entre les partenaires et Club Med Découverte dans lesquels il est possible d’intégrer la dimension durable et responsable. 1.1.1 Les contrats signés avec les réceptifs Un contrat régit les rapports entre les réceptifs dans chaque pays et le groupe Club Méditerranée. Ce contrat spécifie les conditions relatives aux modalités de réalisation des circuits, le nombre des participants et leur sécurité, moyens de transports, communication, la responsabilité en cas de problèmes etc. Ces documents officiels ne sont pas facilement modifiables, mais il a tout de même été possible de rajouter 3 clauses supplémentaires : une concernant la formation des guides (présenté précédemment), une concernant la contrefaçon et une concernant la rémunération du personnel. Article 10 : personnel du prestataire « Le Prestataire recrute, rémunère, emploie, forme et dirige, sous sa seule responsabilité, le personnel nécessaire à la bonne réalisation des Circuits. Le prestataire s’engage à rémunérer son personnel, utilisé dans tout pays autre que la France pour la réalisation de l'objet du Contrat, en conformité avec la législation du travail applicable dans ce(s) pays. Le Prestataire fait également sien les problèmes d'horaires et d'effectifs pour l'observation de la législation du travail relative notamment à la durée du travail, aux repos hebdomadaires et éventuellement complémentaires et aux congés annuels ou autres. » 113 Article 3 : modalité d’exécution des circuits « Que le Prestataire s’engage à travailler uniquement avec des commerçants qui vendent des produits locaux et s’interdit de travailler avec des commerçants qui vendent des produits de contrefaçon » 1.1.2 Le cahier des charges Un cahier des charges rédigé par les responsables de Club Med Découverte complète les modalités précisées dans les contrats. Ce cahier des charges est destiné aux responsable des réceptifs et aux guides accompagnateurs. C’est d’ailleurs pour qu’il soit plus facilement accessible pas tous les guides que la partie « accompagnateur » et maintenant présent dans la manuel du guide. Le cahier des charges de CMD reprend les modalités relatives à l’organisation et au déroulement des circuits : le choix des hôtels et restaurants, la propreté des véhicules, le choix des menus, etc. Ce documents est très détaillé et permet aux chefs de produit locaux de travailler avec les chefs de produit français dans la meilleure cohérence possible pour que les circuits proposés et leur déroulement correspondent totalement aux attentes de Club Med Découverte. De même que pour le contrat, nous avons pu rajouter des références au tourisme responsable et durable. Ci-dessous sont présentés quelques extraits 94 du cahier de charges avec les compléments liés au tourisme durable : Le choix des hôtels est primordial : o 4**** minimum, un maximum de 5 *****. o De charme, de style, faire continuer le voyage à l’hôtel, des hôtels qui racontent une histoire. Exemple : les Haciendas au Mexique. o Traditionnel, typique du pays. Exemple : Ryokan au Japon. o Privilégier les hébergements qui affichent un comportement responsable en terme d’écologie (consommation de l’eau et d’énergie, gestion des déchets…) o Hébergement nature, type « écolodge », bivouac de luxe, dans le respect de l’environnement serait un plus lors de la sélection des hôtels. Equilibre des visites : o Etape de 2 nuits si possible dans le même hôtel. o Alternance des moyens de transport. o Favoriser les déplacements écologiques (à pied, en 2 roues, à dos de chameau...) o Les arrêts commerciaux doivent être validés par la Production et notés dans le contrat. En aucun cas le temps des visites ne doit être sacrifié pour ces arrêts commerciaux. 94 Ce document étant confidentiel il n’est pas possible de le présenter dans sa totalité 114 o Le client doit se sentir libre d’acheter. o Il est interdit de choisir une boutique qui vend des copies ou des faux o La qualité des produits proposés lors de ces arrêts doit être irréprochable. Ces produits doivent contribuer au maintien des savoir-faire traditionnels et au développement économique local en valorisant l’artisanat produit localement et non « made in China ». Véhicules : Climatisés (N’utiliser la climatisation que si nécessaire, ne pas oublier de l’éteindre o quand les fenêtres sont ouvertes) Toujours propres (Nettoyer les véhicules o avec des produits respectueux de l’environnement) o Privilégier les véhicules économes, les moins polluants possible. o Excellente qualité : freins, amortisseurs, pneumatiques. Chauffeurs et personnel de bord compétents, ponctuels, flexibles, propres et bien habillés. Rester au milieu des pistes pour éviter l’érosion du sol, l’écrasement de la végétation et o l’élargissement des pistes. Avoir une conduite douce pour limiter la consommation d’énergie et être prudent o Le cahier des charges ainsi modifié a pour objectif d’orienter l’offre des circuits vers un tourisme plus respectueux. Il s’agit d’un début, mais il faut prendre en compte le fait que cette démarche est évolutive et que selon l’avancée du tourisme responsable au sein de Club Med Découverte, ce type de critères pourra être complété. 1.2 Le cas des circuits croisières en Egypte L’Egypte représente un gros marché pour Club Med Découverte, mais aussi pour les autres voyagistes. Elle subit donc une forte pression touristique, qu’il est temps de prendre en compte. 1.2.1 La sensibilisation du personnel et des clients lors des croisières Le choix de sensibiliser les clients et le personnel des croisières sur le Nil provient du fait que l’Egypte subit une très forte pression sur son environnement de la part des touristes et des populations locales. Club Med Découverte travaillant avec un bateau sur le Nil qui reçoit uniquement des clients Club Med, nous avons pensé qu’il serait plus facile de toucher les clients. En effet, lors de leur arrivée sur me bateau, le responsable fait un discours relatif aux conditions de voyages, consignes de sécurité, etc. Il est prévu de rajouter des consignes sur le respect de l’environnement et surtout le fait de ne rien jeter dans le Nil. Pour cela un document sera créé en collaboration avec le responsable bateau. Pour une meilleure sensibilisation, des documents créés par la Direction du Développement Durables sont mis à disposition dans les chambres : sur le tourisme sexuel, la contrefaçon et les économies d’eau. 115 Les clients ne sont pas les seuls à intervenir dans la dégradation de l’environnement, le personnel manque de respect pour ce fleuve mythique et il est fréquent qu’ils jettent des déchets par-dessus bord. Le responsable bateau aura ainsi pour mission de les sensibiliser, et il est prévu d’afficher des consignes relatives au respect de l’environnement. 1.2.2 Mise en place d’un « Espace Ado » Club Med Découverte vend de nombreux circuits en Egypte et notamment de nombreuses croisières. Certaines de ses croisières sont orientées vers les familles et reçoivent donc de nombreux enfants et adolescents. Le temps passé sur le bateau lors d’une croisière est assez important, c’est pour cette raison qu’il a été envisagé de mettre en place un « espace adolescent » sur l’un des bateaux qui reçoit uniquement des clients Club Med. Cet espace adolescent à pour but de les sensibiliser au développement durable et de mettre a disposition des ouvrages sur la culture égyptienne. Voici les pistes de travail possibles pour la mise en place d’un « espace ado » destiné à la sensibilisation et l’information autour des thèmes de la culture Egyptienne, de la protection des ressources naturelles et des enjeux sociétaux et environnementaux du Nil et de ses alentours. Les outils envisageables sont : - un quiz sur les thématiques précédentes - la mise à disposition de jeux thématiques et de livres - la diffusion de vidéos - la mise à disposition d’un I-pad avec des applications concernant l’Egypte et l’environnement. 116 2. Recommandations pour l’intégration du tourisme responsable dans l’offre de Club Med Découverte Suite à une analyse du positionnement des concurrents sur le marché du tourisme responsable plusieurs actions sont envisageables afin d’être présent sur ce marché. Les recommandations suivantes sont majoritairement axées sur l’évolution de l’offre vers les caractéristiques du tourisme responsable. Suite à l’étude du positionnement des concurrents, nous constatons que beaucoup d’entres eux communiquent sur des produits orientés nature, solidarité, rencontre. Après avoir défini les principales caractéristiques d’un circuit dit « responsable » des recommandations pour Club Med Découverte ont été déduites. 2.1 Les caractéristiques d’un circuit dit responsable Caractériser ce que peut être un circuit responsable peut servir de base de travail pour les chefs de produits qui souhaitent diversifier leur offre et se tourner vers le tourisme responsable. Les caractéristiques de circuits de ce genre ne sont pas nécessairement connues par tous et définir les différents « ingrédients » peuvent s’avérer très utile. Nous caractérisons les éléments d’un circuit responsable selon 3 thèmes, cette liste n’étant pas exhaustive : Respect de l’environnement - Choisir des hébergements qui ont une approche environnementale de type lodge ou campements - Réduire les vols intérieurs centrer le circuit sur une même région pour une approche plus approfondie - Favoriser les déplacements dits écologiques randonnées, balades, vélo, balades à dos d’animaux - Limiter les circuits à des petits groupes Rencontre avec les populations - Choisir des hébergements alternatifs des chambres d’hôtes ou des hôtels locaux mais non des chaines hôtelières internationales - Faire découvrir la gastronomie locale et les coutumes déjeuner ou diner chez l’habitant quelques fois durant le circuit - Faire partager les coutumes initier en petit groupe aux traditions locales, créer des moments de partage - Réguler les flux sélectionner de petits villages à visiter où les autres voyagistes ne vont pas, ne pas forcement chercher à tout voir en peu de temps - Limiter les circuits à des petits groupes 117 Développement économique - Veiller à choisir des prestataires locaux restauration, hébergement, commerce… - Contribuer à des projets de développement dans le pays visité faire participer les clients si possible - Essayer de mieux répartir des flux par rapports aux autres voyagistes trouver de nouvelles destinations au cours d’un circuit 2.2 Le positionnement des concurrents Le tourisme responsable repose sur 3 piliers : le respect de l’environnement, la rencontre entre les populations et le développement économique local. Les TOs qui communiquent sur le tourisme responsable s’appuient souvent sur l’un des 3 piliers. Grâce à l’analyse des principaux éléments composants les circuits orientés vers le tourisme responsable ou de nature, il est possible de voir sur lesquels de ces 3 piliers se positionnent les concurrents. L’objectif est d’analyser le positionnement des concurrents par rapport au tourisme responsable afin de définir les meilleures opportunités de positionnement pour Club Med Découverte. Par rapport aux caractéristiques précédentes du « circuit responsable » voici le positionnement des concurrents de CMD. Nouvelles Frontières Rencontre et contribution solidaire La brochure « Nouvelles Rencontres » est centrée sur les moments de rencontre avec les populations locales. La rencontre se caractérise par : - des petits groupes avec un maximum de 15 ou 16 personnes - des diners et déjeuners chez l’habitant - des nuits chez l’habitant - des visites de petits villages hors des sentiers battus - des visites d’écoles ou d’atelier, la participation à des jeux ou à la fabrication de « produits » La contribution solidaire est mise en avant en proposant aux clients d’acheter des fournitures scolaires et d’en faire don aux écoles qu’ils iront visiter. Une démarche qui parait crédible et concrète selon les textes de la brochure Kuoni Aspect nature et rencontre Culture On retrouve une classification des circuits selon la place de la nature Confort ou de la rencontre dans un circuit. Rencontre Nature Cependant, si on prend l’exemple d’un circuit où l’aspect « rencontre » est évalué à 5 sur 6, on constate que sur 16j de circuit en Chine le seul contact avec la population est un diner chez l’habitant. 118 Dans un autre circuit où la rencontre est notée 6 sur 6, aucune activité spécifique en lien avec la rencontre n’est proposée dans la brochure. Pour les deux circuits, le nombre maximum de personnes est 20. Pour la classification nature, les hôtels respectueux de l’environnement, les moyens de transports écologiques ou le respect de la nature ne sont pas mis en avant dans les circuits. On trouve des logements en lodge et parfois campements de luxe, mais la notion respect de l’environnement n’est pas précisé... Les circuits « aventures » sont quant à eux plus orientés vers la rencontre avec, comme le circuit en Ethiopie la visites de nombreux petits villages et marchés. Fram Contribution solidaire hors circuit Fram communique sur le tourisme responsable avec une double page, mais la communication est orientée vers les actions menées par le groupe (Compensation carbone, association à l’Ecpat) et non sur les circuits eux-mêmes., dont la programmation ne fait pas référence au tourisme responsable Voyageurs du Monde Certifié tourisme responsable Communication rapide concernant la formation des guides sur le respect de l’environnement et le suivi des prestataires dans leur engagement social. Les circuits eux mêmes ne sont pas directement orientés sur la rencontre ou le respect de l’environnement. Cependant, les nombreux circuits sur mesure laissent supposer une certaine marge de manœuvre pour répondre à une demande spécifique de tourisme responsable. ASIA Contribution solidaire et circuit thématiques Comme Kuoni, on retrouve une typologie des circuits avec une classification : culture / peuples et tradition / nature et paysages. Les circuits « peuples et tradition » proposent des rencontres avec les populations, des cours de cuisine… Les groupes pour ce type de circuits sont limités à 18 personnes les autres à 24. Asia communique rapidement sur son site internet sur les actions et partenariats pour le développement durable. De même que VDM, les circuits ne sont pas spécifiquement orientés vers le tourisme responsable, mais le sur mesure permet de s’adapter aux demandes. 119 2.3 Les recommandations de positionnement pour Club Med découverte Plusieurs choix pour l’intégration du tourisme responsable sont possibles qui vont de la certification au développement d’une offre dite « responsable ou durable ». 2.3.1 La certification en tourisme responsable Il faut savoir que le CETO travaille actuellement sur l’élaboration d’un nouveau référentiel qui aurait comme base les principes du référentiel ATR mais qui serait mieux adapté aux TOs de type CMD ou Kuoni. L’objectif est de proposer grâce à la collaboration de Kuoni, Asia, VDM, NF et CM un référentiel d’ici la fin de l’année 2010. On peut supposer que si les membres cités précédemment travaillent sur ce référentiel c’est qu’ils ont pour objectif d’obtenir une telle certification. Une démarche à la quelle CMD ne pourra rester indifférent. Si diverses actions sont d’ores et déjà mises en place, les actions à mener pour l’obtention d’une certification seraient nettement facilités. 2.3.2 L’orientation de l’offre vers le tourisme responsable Globalement, l’offre étant encore peu organisée chez les autres voyagistes, plusieurs créneaux sont disponibles : Une gamme de circuits écologiques L’idée est de proposer des circuits en accord avec le respect de l’environnement par rapport à l’hébergement, aux transports sur place, au choix des activités, etc. Des produits sans trop de contraintes à mettre en place, notamment grâce au développement rapide des certifications hôtelières, des nouveaux guides de tourisme responsable, des activités existantes… Une gamme de circuits orientés sur la rencontre avec les populations locales De même que pour les circuits précédents leur mise en place ne présente peu de difficultés majeures. Il faut cependant une bonne connaissance du terrain pour bien sélectionner les activités et une confiance totale en son réceptif. L’intérêt est de proposer des activités où l’on peut prouver qu’il y aura un réel échange avec les populations locales et non une visite superficielle. Le fait de proposer des déjeuners, dîners et nuits chez l’habitant est aussi une initiative intéressante qui plait beaucoup aux touristes, pour répondre au besoin d’authenticité. 120 Des circuits dans lesquels une grande partie de ce que paye le client revient à la population locale Exemple de communication client : « sur le prix que vous payez : 13% revient au transport 50% revient à la population locale, 37 % à l’organisation et la logistique » Type de circuit est plus difficile à mettre en place, mais ils se différencient totalement de la concurrence, il faut pour cela établir des conditions particulières avec le réceptifs qui doit payer une juste rémunération aux prestataires locaux et diminuer sa marge sur l’un de ces circuits, de même que pour CMD Contribution solidaire L’idée est de travailler avec la Direction du Développement Durable pour contribuer/participer à des actions de développement local (lutte contre la pauvreté, protection de l’environnement…), en partenariat avec des ONG situées dans des lieux visités par les GM. L’idée serait de proposer aux GM soit de participer soit de découvrir concrètement quelles sont les actions mises en place. 121 Conclusion de la partie 3 Cette troisième partie permet de réaliser une approche terrain de l’intégration des notions de « durabilité et de responsabilité » dans le métier de la production touristique. Comme nous avons pu le constater, plusieurs outils, moyens et démarches peuvent permettre à un tour opérateur de s’engager dans le tourisme responsable selon sa volonté et sa marge de manœuvre. L’analyse du programme de certification ATR a démontré qu’il était possible d’obtenir cette certification grâce à différents axes de travail, mais que cela représente tout de même une lourde charge de travail sur le long terme. Ce projet bien que pertinent représente un investissement humain et financier de taille qui n’a pas été jugé nécessaire dans la démarche actuelle de tourisme responsable chez Club Med Découverte. Cependant cette analyse a permis d’en connaitre toutes les spécificités et limites. La mise en place d’outils de formation, d’information et de sensibilisation au tourisme durable pour le personnel de Club Med Découverte et les guides locaux est une démarche complexe à mettre en place mais les retombées attendues sont multiples. Ce projet a aboutit à la création d’un dossier complet, qui sera envoyé à tous les réceptifs. Enfin, le dernier chapitre à démontré qu’une multitude de moyens et de démarches étaient envisageables pour intégrer la notion de durabilité et de responsabilité chez un voyagiste : l’orientation des produits vers l’aspect rencontre, environnement ou contribution solidaire et l’intégration des concepts de développement durable dans les contrats. Evidement, cette description d’outils et de moyens favorables à l’intégration du tourisme responsable n’est pas exhaustive, d’autres actions au caractère différent peuvent êtres prises en compte selon es évolution du marché du tourisme et la façon de travailler de chaque voyagiste. 122 CONCLUSION GENERALE Au travers de ce mémoire, nous avons présenté dans son ensemble le concept de tourisme responsable et analysé son application dans le secteur de la production touristique. Après avoir constaté que le tourisme responsable se démocratise au travers des salons, des médias, des revues touristiques, de l’offre, et qu’apparait une réelle tendance de consommation pour cette forme de tourisme, il a paru pertinent de se demander comment intégrer ces dimensions de durabilité et responsabilité au sein d’un tour opérateur de grande taille tel que Club Med Découverte. Cette question provient du fait que la demande en tourisme responsable s’accroît, mais aussi de la nécessité d’apporter une réponse aux nouveaux enjeux du tourisme de demain : le respect des hommes et de l’environnement. De plus, la multiplication des initiatives indépendantes en France et dans le monde fait que le tourisme responsable n’est pas perçue de la même manière par tous. Ce foisonnement d’idées n’est pour le moment soumis à aucune règle dans le domaine de la production des voyages. C’est pour ces raisons que nous nous sommes penchés sur l’analyse des enjeux et des limites des principales démarches de tourisme responsable, applicables par un grand nombre de voyagistes. La première partie de ce mémoire a donc permis de démontrer que le tourisme responsable peut constituer une réelle opportunité dans le marché du tourisme, car les consommateurs sont de plus en plus attirés par les formes de tourisme en lien avec les populations locales et l’environnement. Ajouté à cela, le manque de visibilité et d’organisation de l’offre des grands voyagistes illustre le fait qu’il est temps d’instaurer des normes et de définir les conditions relatives à l’intégration de la dimension responsable. La seconde partie de cette recherche présente différentes hypothèses relatives au mode de fonctionnement et aux moyens dont dispose un voyagiste pour pratiquer un tourisme responsable. Le premier postulat est celui de la certification en tourisme responsable qui est vue comme un moyen de contrôle et de régulation du tourisme responsable. Néanmoins, il faut prendre en compte la crédibilité et les exigences des référentiels associés aux démarches de certification qui peuvent parfois être considérés comme insuffisants. La sensibilisation des clients au tourisme responsable apparait comme essentielle pour améliorer le comportement de ces derniers dans les destinations visitées. L’accent est mis sur la rencontre et le respect de l’environnement. La formation, quant à elle, est considérée comme indispensable afin de sensibiliser les clients, et pour motiver et informer le personnel d’un voyagiste, dont le métier de base est de concevoir ou vendre des produits touristiques. En effet, les principes du tourisme responsable peuvent être parfaitement intégrés dans la manière de concevoir et de vendre des circuits ou séjours. 123 Enfin, pour tenter de vérifier la pertinence et la crédibilité des hypothèses précédentes, la troisième partie explique de quelle façon elles sont applicables sur le terrain. Pour le cas de la démarche de certification « Agir pour un Tourisme Responsable », nous avons pu constater que les axes de travail à établir sont multiples, demandent un réel engagement et répondent à de nombreux enjeux. Pourtant, il faut noter que le contenu du référentiel semble parfois inadapté à des voyagistes de grande taille et ne prend pas en compte la conception et les contenus des produits touristiques. La mise en place de formations destinées au personnel d’un voyagiste s’est avérée un travail immense, car les individus à former sont très nombreux et les objectifs différents. L’accent a été mis sur la formation et la sensibilisation des guides locaux, grâce à la création d’outils sous format powerpoint et d’un manuel du guide. Dans le cas de Club Med Découverte, cette étape semblait être la plus appropriée en fonction des moyens mis à disposition et du temps imparti. La formation et la sensibilisation des chefs de produits au tourisme responsable sont très utiles pour convaincre, démontrer la nécessité du tourisme responsable mais aussi d’en expliquer les caractéristiques. En dernier lieu, nous avons évoqué la possibilité de positionner l’offre ou une partie de l’offre sur le créneau du tourisme responsable, en mettant l’accent sur l’aspect rencontre, l’environnement ou la contribution solidaire. Cependant, modifier le positionnement de l’offre entraine des risques visà-vis des attentes des clients fidèles et un changement important dans le fonctionnement du service de la production, ce qui peut être considéré comme un frein. Bien sur, ces pistes d’actions sont à envisager avec un certain recul. Leur efficacité reste à être évaluée sur le terrain et sur le long terme afin d’apporter toutes les améliorations nécessaires. Les pistes théoriques quant-à elles sont sujettes à une méthodologie et à une analyse complète avant toute concrétisation, car l’application de ces démarches de travail a montré certaines limites ainsi que la difficulté de déployer des projets hors des frontières. La mondialisation prend une place de taille dans le secteur touristique avec une multiplicité d’acteurs étrangers et pourtant en interaction les uns aux autres : les touristes internationaux, les producteurs et organisateurs de voyages, les populations locales, les responsables du tourisme dans les destinations, les organisations mondiales et nationales du tourisme, l’Unesco etc. L’interdépendance entre les pays émetteurs et récepteurs révèle la réelle complexité du tourisme responsable à l’échelle mondiale. Face à ces enjeux d’envergure se pose la question de la généralisation de ce concept : le changement doit t-il venir du territoire concerné qui doit poser des règles et des limites ou au contraire doit-il être pris en compte par les producteurs de voyages ? Finalement, nous pouvons envisager l’idée utopique qu’une organisation indépendante telle que l’Organisation Mondiale du Tourisme ou l’Unesco – grand acteur du tourisme mondial - puisse soutenir, encadrer et réglementer le tourisme responsable sans être influencée par l’individualisme, la concurrence, et la recherche inévitable de profit ou du plus grand nombre de touristes. 124 TABLE DES ANNEXES Annexe 1 : Charte des voyageurs éco-responsables de VVE………………………….………………p126 Annexe 2 : Référentiel Agir pour un Tourisme Responsable………………………………..………….p135 Annexe 3 : Circuit « rencontre » de Nouvelles Frontières : Voyage au pays du sourire………...…..p150 Annexe 4 : Entretien avec Mr Yannick Barde, Manager production de chez ASIA………..……….. p152 Annexe 5 : Entretien avec Sarah Lopez, Chargée d’innovation et de tourisme responsable chez Nouvelles Frontières…………………………………………………………………………………...…...p 155 Annexe 6 : Organigramme du service du Club Med Découverte...........................................…...…p 157 Annexe 7 : Exemple d’un circuit de Club Med Découverte………..................……………………….p 158 Annexe 8 : Charte du voyageur du Club Méditerranée ……………................……………………….p 161 Annexe 9 : Fiche de poste, chargé de certification en tourisme responsable………..………………p 162 Annexe 10 : Contenu d’un e-mail destiné à la responsable du service Club Med Découverte et aux responsables financiers du groupe Club Med…………................................................……………..p 163 Annexe 11 : Fiche « InfoCom » document de communication interne………................……………p 164 Annexe 12 : CD-Rom contenant les documents powerpoint : …………….................………………p 165 « InfoCom » Club Med Découverte La présentation du tourisme responsable La présentation de la démarche de Club Med Découverte pour les commerciaux et agents de voyage Le module de formation en interne Le module de formation des guides locaux Annexe 13 : Le dossier de formation qui sera envoyé à tous les réceptifs avec qui travaille Club Med Découverte …………………………………………………………………………………….……………p 166 Il contient : Le manuel du guide Le guide du formateur La feuille d’émargement Le module powerpoint sous format papier 125 Annexe 1 : Charte des voyageurs éco-responsables de VVE Charte des voyageurs éco-responsables© Pour que chaque voyageur puisse devenir responsable et comptable de ses actes d’achat et comportements, voici les points auxquels il conviendrait de penser dans le cadre de tout voyage. 80 Conseils pour voyager éco-responsable GÉNÉRALITÉS : 1 : S’informer L’information véritable et préalable est indispensable à tout voyage. 2 : La désinformation Attention l’information destinée au grand public constitue un formidable miroir déformant par le truchement du jeu des répétitions, de la sélection des sujets, de l’intervention des lobbies L’information la meilleure est celle qui se situe au plus près de la source, ou celle relayée par de grands médias à vocation internationale. 3 : « à voir », « à faire » Ces rubriques classiques des guides de voyages conduisent inéluctablement à une concentration vers les lieux les plus réputés, les plus fréquentés, mais pas nécessairement vers ceux qui présentent le plus d’intérêts. 4 : Le guide de voyage Bien choisir son guide de voyage est en soi une démarche éco-responsable. Privilégier les guides informatifs et descriptifs au détriment de ceux qui se contentent de compilations d’adresses, revient à mieux s’informer et éviter les lieux potentiellement surfréquentés. 5 : Vouloir tout voir Une tendance bien actuelle contre laquelle il convient de s’élever. Elle conduit au tourisme routier et à la consommation de paysages. 6 : Sortir des sentiers battus Louable intention, très rarement appliquée pour des raisons liées à la soumission au conformisme social, aux standards de confort développés par notre société, et au manque de temps. En être conscient, favorise la lutte contre ces freins. 7 : Les peurs irrationnelles Elles inhibent le visiteur, empêchent certaines rencontres qui auraient largement valu la peine d’être vécues, et occasionnent parfois des réactions d’incompréhension de la part des accueillants, qui peuvent considérer ces comportements comme désagréables, voire impolis. 8 : La dictature de la météo. Participe très largement aux effets de concentration dans l’espace et dans le temps. Nuit à la faculté d’adaptation des voyageurs aux conditions météorologiques, et favorise par ricochet l’utilisation des chauffages, des climatiseurs, et des canons à neige. Quant aux voyagistes éco-responsables, ils retireront systématiquement de leur catalogue les périodes de mousson, et celles favorables aux cyclones et ouragans. 9 : Le tourisme sexuel Très souvent l’apanage du tourisme individuel, il concernerait environ 10% des voyageurs dans le monde, qui choisiraient leur destination à cette fin. Il prend parfois des aspects méconnus du grand public. Y être attentifs et le combattre font évidemment partie des objectifs premiers de cette charte. 10 : Respect des matières premières propres aux contrées visitées Que ce soit le bois, l’eau, la faune, la flore, des coraux ou des minéraux, certaines matières premières font cruellement défaut aux autochtones de certaines contrées La pression touristique accroît ces problèmes. Limiter sa consommation d’eau au strict minimum, utiliser du gaz pour la cuisine, ne pas effectuer de prélèvements ou importer des éléments vivants extérieurs, sont autant de gestes écoresponsables. 300 litres d’eau par jour, et une quantité trois fois supérieure à un autochtone, c’est ce que consomme en moyenne un touriste ! 11 : Le juste prix et la dernière minute Vouloir acheter son voyage systématiquement à moindre coût, et le plus tard possible, constituent les facteurs les plus socialement néfastes. Si comme l’adage le dit « Tout travail mérite salaire », il 126 convient aussi de le payer à son prix juste. La réduction du coût global d’un voyage se fait systématiquement aux dépens des maillons de la chaîne les plus faciles à presser, tel un citron, car tout touriste, mange, dort et se déplace. Comme chacun le sait, les biens afférents à ces services coûtent partout plus cher que par le passé. 12 : Les souvenirs de voyage Animaux vivants, médicaments contenant des espèces menacées, objets de pacotille réalisés avec des espèces protégées, statuettes en bois exotique, plantes vivantes : Tout est dit sur le site : www.wwf.ch/souvenir En règle générale favorisez plutôt l’artisanat local fait main, vendu sur les marchés. 13 : Utiliser des produits pour le loisir, conçus de manière responsable Sacs de couchage et sacs à dos et de voyage en chanvre, lampes frontales à diodes (LED), lampes et chargeurs solaires ou àmanivelles… Des idées dans : Le catalogue Goodplanet.org : 1000 façons de consommer responsable www.goodplanet.org MOYENS DE TRANSPORT / DÉPLACEMENTS 14 : Une activité douce : la randonnée pédestre L’un des modes de déplacements les moins polluants et le plus naturel. Il convient néanmoins de respecter les consignes des espaces protégés, ne pas vouloir observer la faune de trop près, et être vigilant à ne pas faire que passer lors de la traversée d’un village ou de zones habitées. 15 : Des modes de déplacement alternatifs et non polluants Il existe un nombre croissant de modes de transport non polluants, issus soit du passé (équidés ou assimilés), soit des technologies (glisse, rail, cable…). Ne pas les considérer uniquement pour leur côté ludique, aiderait à constituer un véritable panel de transports alternatifs, à privilégier pour tout déplacement. 16 : Les transports en commun Issus d’un service public en voie de désagrégation dans bon nombre de pays, leur développement est souvent freiné par différents lobbies. Les privilégier constitue néanmoins un acte éco-responsable, pour la moindre quantité de CO2 émise par personne transportée, et pour leur rôle social évident. 17 : Le transport aérien L’avatar du tourisme responsable. À éviter au maximum tant que des solutions alternatives au combustible utilisé ne sont pas développées. Il convient donc de privilégier, autant que faire se peut, d’autres moyens de transport, et d’éviter de prendre l’avion pour de courts séjours. 18 : Compenser ses propres émissions de CO2 Il s’agit d’oeuvrer à financer des projets devant fournir de l’énergie plus propre à des pays en voie de développement. En aucun cas cela doit devenir un droit à polluer. La compensation ne se suffit pas à elle-même. Elle doit être liée à une limitation des émissions, et comme le préconise V.V.E, à d’autres actions complémentaires en partenariat avec les populations locales des pays visités. LE TEMPS 19 : Voyager moins souvent plus longtemps : privilégier le temps Les notions de slow-travel et de voyage immobile deviennent primordiales. Prendre le temps de la visite, de la rencontre représente à la fois une plus-value au voyage et un acte éco-responsable. 20 : Éviter la concentration dans le temps : Partir hors saison Observer les comportements de masse et faire ses choix à contre-courant évite les problèmes de concentrations spatiales et temporelles. MODE SOCIÉTAL 21 : Privilégier le mode contemplatif Le mode comportemental du contemplatif est celui qui se trouve le plus en adéquation avec les objectifs d’un voyage écoresponsable. Regarder, profiter, partager, faire fonctionner ses cinq sens, et jouir du silence… 22 : Déterminer sa propre typologie de voyageur et les effets qui en découlent Choisir un séjour en all-inclusive (tout-compris), sur un bateau de croisière, faire un tour du monde, marcher dans le désert ou traverser des villages africains ne conduisent pas aux mêmes effets en 127 retour sur les peuples des pays visités, et émet plus ou moins de gaz à effet de serre. En prendre conscience conduit à déterminer ses choix en connaissance de cause. 23 : Se méfier du conformisme social Faire comme son voisin, ou encore mieux, partir pour faire comme tout le monde, demander un confort standardisé, constituent des formes insidieuses d’inadaptation aux milieux rencontrés, et participe largement à l’instauration des surfréquentations. 24 : Éviter la surenchère Emmener les enfants plus loin, dépenser plus, comme acheter la plus grosse voiture, représentent la forme moderne du « paraître » largement connue des sociétés aristocratiques. Bien des dégradations sont commises en son nom. TERRITOIRES 25 : Identifier un territoire La notion de développement local n’a de sens que sur un territoire déterminé. Un territoire comprend des caractéristiques géographiques, physiques, et humaines qu’il convient d’appréhender. 26 : Éviter la concentration dans l’espace : les lieux les plus fréquentés L’information touristique, la facilité d’accès, une notoriété accidentelle (film, chanson, lieu de résidence de star…) comme la plage ou les pistes de ski peuvent attirer la foule dans un même espace à un instant donné. Seul le facteur temps peut réellement résoudre ce problème. Aller visiter les sites les plus connus doit se faire en dehors des périodes de surfréquenttion. Les autochtones savent toujours conseiller sur ce point. 27 : La notion d’ancrage territorial L’implantation d’un lieu touristique devrait être établie en harmonie avec son environnement social et humain, et l’ensemble du territoire. Transplanter des habitudes, des comportements étrangers ou standardisés dans des territoires qui n’y sont pas préparés est voué à l’échec sur le plan social. Vu sur le court terme, il peut sembler qu’un développement soit bénéfique, alors qu’il n’est pas durable. 28 : Faire vivre un territoire Consommer les produits locaux, acheter sur les marchés aux plus démunis, favoriser les écolodges, ou l’hébergement chez l’habitant, échanger sa maison le temps des vacances avec d’autres familles… permettent de faire vivre un territoire de manière valorisante pour les autochtones. 29 : Évaluer la capacité de charge d’un lieu Notion indispensable à l’évaluation des surfréquentations, la capacité de charge d’un territoire se mesure. Une fois déterminée, elle permet de savoir quel nombre de personnes est acceptable par jour, et de réaliser les équipements en fonction du résultat. La plupart du temps, des entreprises réalisent des équipements, des voyagistes organisent des voyages, et c’est seulement après, quand elles sont avérées, que l’on se rend compte des surfréquentations. Le voyageur doit en être conscient. LE CONFORT 30 : Savoir apprécier « l’inconfort » Les standards de confort développés par les sociétés émettrices de touristes sont rarement durables, par la surconsommation d’énergie et de biens qu’ils engendrent. Savoir retrouver le plaisir des choses simples constitue l’une des principales attitudes de tout voyageur éco-responsable. 31 : Ne pas exiger un confort inadapté au lieu d’accueil La discordance entre les habitudes du touriste et le mode de vie des autochtones doit être limitée au maximum. L’utilisation de douches dans le désert représente l’un des cas les plus extrêmes. LA RENCONTRE 32 : Dire oui à une invitation, et prendre le temps Un voyage commence quand on sait dire oui à une invitation, et prendre le temps de la vivre. 33 : Regarder autrui sans se référer à ses propres valeurs L’Autre possède d’autres jugements de valeur, et ils sont tout aussi respectables que les nôtres. Ce n’est pas parce qu’il vit dans la poussière ou la boue qu’il est sale, et pas parce qu’il ne possède pas de biens matériels qu’il est miséreux. En revanche, certains manquent de tout, et en premier lieu de nourriture équilibrée. Être capable d’estimer les besoins et les manques n’est pas chose aisée. 34 : S’intéresser à l’autre à travers sa vie de tous les jours 128 Les danses folkloriques, les rites religieux ou les manifestations les plus visibles ne sont pas les seuls points d’intérêt des populations rencontrées. Leur simple vie de tous les jours possède déjà en soi, un intérêt de première importance. 35 : Estimer la valeur des choses, autrement que par leur valeur marchande Un regard, un sourire, partager le thé, se réunir autour d’un feu, n’ont pas de valeur marchande, mais participent à des échanges équilibrés entre visiteur et accueillant. Distribuer des bonbons ou des stylos à des inconnus font intervenir une valeur marchande dans les échanges, et au final déstructurent les sociétés réceptives. 36 : Le don Le don doit être le résultat d'un échange, et la contrepartie est une condition indispensable à la vraie rencontre. 37 : Le pourboire Il est toujours bien perçu et permet de montrer sa satisfaction, mais attention à ce qu'il reste en cohérence avec le niveau de vie, et les coutumes du pays où les salaires sont souvent très faibles. En aucun cas, il ne doit être perçu comme un dû, sauf là où il n’est jamais inclus dans l’addition. 38 : Apprendre les quelques mots indispensables Respecter les populations locales commence avec l’apprentissage des quelques mots de base : Bonjour, merci, s’il vous plaît, au revoir. En échange, vous recevrez très certainement un sourire, ou un rire, si la prononciation s’avère déplorable ! ÉCOTOURISME et RESPECT de L’ENVIRONNEMENT 39 : Intégrer la notion d’écologie (prélèvements, déchets) La plupart des régions défavorisées du monde ne sont pas équipées pour éliminer les déchets générés par les pays du Nord : piles, bouteilles en plastique, emballages. Il convient donc de partir avec le minimum d’objets non recyclables en ces contrées et de les ramener pour leur recyclage en France. Une gourde permet de ne pas acheter d’eau embouteillée. Respecter les interdictions locales et internationales de prélèvements (coraux, coquillages…) fait également partie des consignes relatives à cette rubrique. 40 : Privilégier les structures d’accueil ayant intégré la notion de développement durable Écolodges, éco-rooms, campements, cabanes dans les arbres, constructions réalisées en matériaux naturels, équipées de chauffeeau solaires, de chauffage au bois, de systèmes de récupération d’eau de pluie, de toilettes sèches, de système de tri sélectif, et d’économiseurs d’eau, peuvent diviser la consommation globale des bâtiments par quatre fois et plus. 41 : Respecter les consignes et interdictions Dans les espaces protégés, les consignes et interdictions ont généralement été établies par les gestionnaires, conscients des problèmes spécifiques aux territoires concernés. Les respecter permet d’annihiler l’effet cumulatif des comportements individuels, pouvant conduire à l’effet de masse. 42 : Déceler le piège de l’écotourisme business L’écotourisme devient de plus en plus vendeur. Certains promoteurs, des hébergeurs, des voyagistes s’abritent derrière cette terminologie pour vendre des prestations ayant lieu dans des espaces naturels, sans prise en compte de la préservation de ces derniers. Le savoir aiguise la vigilance. TOURISME INDIVIDUEL : 43 : Éviter le zapping permanent Le zapping permanent devient une véritable tendance sociétale : elle consiste à cumuler le maximum d’activités dans un minimum de temps. 44 : Renoncer au tourisme routier Camping-caristes itinérants, motards qui égrènent le franchissement des cols alpins comme on collectionne les médailles, familles qui transforment la voiture suréquipée en lieux de séjours, le tourisme routier est en plein développement. Outre les émissions de CO2 qu’il génère, il cumule pratiquement la totalité des effets pervers d’un tourisme qui ne rapporte rien à personne. 45 : Participer à l’économie locale Boire un verre dans le petit bar du coin, manger une glace, s’arrêter à l’épicerie, sortir de l’hôtel en allinclusive, permettent de faire vivre les commerces locaux, d’améliorer le niveau de vie de la population, d’échanger, et de rencontrer. 46 : Ne pas se fier exagérément à la technologie Téléphone cellulaire, GPS, et autres gadgets robotisés ne constituent en aucun cas un élément de sécurité pour le citadin transplanté dans un milieu naturel qu’il ne connaît pas. Rester humble et faire 129 appel à un professionnel, le cas échéant, s’avèrent être des modes de comportement écoresponsables. SPORTS D’HIVER : 47 : Ne pas exiger la neige à tout prix La montagne offre une multitude de possibilités d’évasion. Exiger la neige à tout prix par la fabrication de neige de culture, y compris celui de la mauvaise qualité permanente, représente un non-sens absolu. Dégradation des paysages, gaspillage d’eau potable, accroissement des accidents dus à l’augmentation des surfaces glacées, uniformisation des conditions… Sans parler de l’inefficacité des canons à neige si les températures demeurent supérieures à - 4°c. 48 : Ne pas exiger des pistes artificielles, et préférer les domaines skiables naturels Le reprofilage des pistes de ski génère l’uniformisation des conditions, et par effet induit, pousse à l’accroissement du nombre de skieurs évoluant hors-piste en toute méconnaissance du milieu montagnard. Sans parler des dégâts occasionnés aux sols et de l’accroissement de l’érosion. 49 : Ne pas céder au marketing du toujours plus La course effrénée que se livrent les stations de ski : nombre de pistes ou de kilomètres de pistes, nombre de remontées mécaniques, pourcentage de pistes disposant d’un enneigement artificiel, services en tout genre, dont certains sont totalement déconnectés du milieu montagnard…engendre des effets pervers multiples. S’y adjoint la communication sur des réalisations pharaoniques, dont certaines auraient pu être réalisées à moindre coût, avec un meilleur impact social et de moindres conséquences environnementales. 50 : Circuler avec des pneumatiques adaptés Permet d’enrayer l’exaspération des populations locales contre ceux qui s’arrêtent n’importe où pour mettre des chaînes, évite des accidents, permettrait de diminuer les quantités énormes de sel épandu chaque année sur les routes (coût économique, et environnemental). 51 : Respecter les zones d’hivernage des animaux et nidification Certaines zones d’hivernage des animaux, dont certains nichent au sol, et d’autres sont en voie de disparition, n’ont pas vocation à devenir un terrain de jeu hivernal. Les respecter, c’est avant tout les connaître. L’information à ce propos constitue un des rôles dévolus aux professionnels de la montagne. Se renseigner auprès d’eux en cas de doute. 52 : Évaluer ses propres limites Connaître ses capacités physiques, ne pas se surestimer, permet de ne pas commettre d’imprudences qui peuvent occasionner des secours à risque, et l’intervention d’un hélicoptère, générateur de perturbations pour la faune. Le métier de sauveteur en montagne est en outre l’un des plus dangereux, et cette corporation compte un taux particulièrement élevé de victimes. 53 : Consulter le Guide Eco des stations de montagne, édité par l’association Mountain-riders Il permet une bonne compréhension des enjeux : http://www.mountain-riders.org/presse/guidevert.pdf VOYAGES MARITIMES et de PLONGÉE 54 : Consulter La charte Internationale du plongeur responsable Elle donne tous les conseils à suivre en la matière : www.longitude181.com VOYAGES ORGANISÉS : 55 : Choisir son voyage et un organisme de voyages Rien n’est anodin. Du choix de sa formule de voyage, et de celle du voyagiste, dépendent en grande partie les dégradations sociales et environnementales occasionnées lors de ce dernier. La charte des Voyagistes éco-responsables permet de se poser les questions les plus importantes. 56 : Bien choisir le type de voyage De la typologie même du voyage découlent de nombreuses conséquences : Les croisières de luxe, et séjours en all inclusive sont celles qui rapportent le moins aux populations locales. Inversement, les voyages exceptionnels, solidaires ou équitables se trouvent parmi ceux qui bénéficient le plus aux accueillants, avec toutefois de notables disparités de l’un à l’autre. Il n’existe en ce domaine aucune recette miracle. 57 : Éviter le piège de l’agence locale L’achat en direct de prestations à une agence locale, via Internet ne constitue pas la panacée universelle. Il n’existe pas de possibilité de vérifier les exigences éthiques de ces prestataires, de 130 savoir s’ils ne sont pas déjà devenus les potentats locaux qui étouffent toute velléité de concurrence. En outre, cette solution inscrit le voyageur hors du champ d’action de la loi de 1992, régissant la vente des voyages en France, et de ce fait, le prive de tout recours légal contre des agences qui disparaîtraient sans fournir les prestations payées. 58 : Connaître les intervenants Qui est le guide ? Le voyagiste qui vend le voyage le connaît-il et le rémunère-t-il directement ? Quelle est l’éventuelle agence locale utilisée pour sous-traiter les services offerts au voyageur ? Tout voyageur éco-responsable doit connaître la réponse à ces questions avant le départ. VOYAGES AVENTURE 59 : Respecter les itinéraires : qui est le maître d’oeuvre ? La question du respect des itinéraires de ceux qui les ont élaborés constitue l’une des questions d’importance du voyage écoresponsable. 60 : Savoir distinguer l’original du standard Bon nombre de circuits issus d’un savoir-faire véritable sont imités ou repris par d’autres. Connaître qui est le concepteur du voyage permet de distinguer l’original du standard. 61 : Reconnaître la qualité de l’accompagnement L’accompagnement d’un voyage aventure doit être effectué par une personne compétente sur le territoire déterminé. 62 : Exiger un encadrement légal En haute montagne, ce sera le guide de haute montagne (IUAGM). En montagne, sur les volcans et la plupart des terrains pouvant générer un risque de par leur éloignement ou leur biotope particulier, ce sera l’accompagnateur en montagne diplômé (Brevet d’État français). Si le voyage comporte des activités de ski, d’eau vive, d’escalade, de plongée…l’encadrement légal sera celui effectué par le breveté d’ État de la discipline concernée. 63 : Privilégier le binôme guide français et guide local La formule éthiquement et socialement la plus responsable est représentée par l’association du savoir-faire d’un guide local et d’un guide en provenance du pays émetteur. Ce dernier est en outre le garant de la réalisation du contrat préalable passé entre le voyageur et le voyagiste. 64 : Privilégier l’organisme qui diminue le nombre d’intermédiaires Certains voyagistes commercialisent des voyages sous-traités à des agences réceptives, qui soustraitent elles-mêmes tout ou partie des prestations offertes. Ces circuits longs ne favorisent en rien un voyage éco-responsable. En raison des marges que chaque intervenant s’octroie au passage, cette tendance est celle qui rémunère et considère le moins chacun des acteurs. 65 : Déterminer la taille des prestataires et agences réceptives La taille des agences réceptives représente une question essentielle. Une petite agence réceptive développant des partenariats exclusifs permettra des échanges plus équilibrés que la grosse agence étrangère employant du personnel étranger pour l’organisation, et local pour les tâches subalternes. Ne pas favoriser cette nouvelle forme de recolonisation par l’argent constitue un acte écoresponsable. BIEN CHOISIR SA FORMULE 66 : Distinguer randonnée en liberté et randonnée en liberté ! Il existe plusieurs formes de randonnées en liberté (sans accompagnement). La version artisanale, est conçue et vendue par l’accompagnateur en montagne disposant d’une habilitation, ou par un voyagiste ayant développé un partenariat avec une petite agence locale. Vente rattachée à un territoire déterminé. Par ailleurs, il existe des catalogues entiers de randonnées en liberté proposées dans le monde entier par des voyagistes qui sous-traitent leurs prestations. Les implications sociales, notamment en France, de ces formules bien distinctes, varient évidemment. 67 : Voyages sur-mesure : attention aux effets pervers ! Les remarques faites pour la randonnée en liberté sont également valables pour le secteur du voyage sur-mesure. L’un des effets pervers les plus notoires, commun aux deux, est la suppression du guide français, qui dans bien des cas était le concepteur du voyage, et le garant de bonnes relations avec ses amis du pays d’accueil. 68 : Voyages en famille : attention au choc des cultures ! Un voyage en famille des catalogues d’aventure n’aura pas les mêmes conséquences sociales selon qu’il se déroule dans un pays du Nord, qu’il ne fasse que passer dans un des pays les plus déshérités 131 de la planète, ou qu’il immerge les enfants du Nord dans des modes de vie différents (Touaregs, Berbères…). Le choc en retour sur les enfants-voyageurs, comme l’impact sur les populations locales dépendra très largement de la formule choisie. 69 : Voyages de stimulation (Incentive) : attention aux standards ! Au sein des entreprises, comités d’entreprises, associations, de nombreux décideurs se transforment en organisateurs occasionnels de voyages. Leurs critères restent très fréquemment en phase avec des standards peu compatibles avec les exigences des voyageurs éco-responsables. Il est pourtant possible d’orienter leurs choix vers des solutions alternatives. 70 : Ne pas favoriser le pillage industriel Dans le domaine du voyage d’entreprise, la mise en concurrence effrénée sur des projets et devis déterminés conduit bien souvent au pillage industriel entre les agences elles-mêmes. Tout organisateur occasionnel de voyage doit être vigilant à ne pas favoriser ce pillage. TOURISME SOLIDAIRE ET ÉQUITABLE : 71 : Savoir déterminer les besoins des communautés B.A.BA des voyages solidaires et équitables, le choix des contrées, des actions à mener et des partenariats est crucial. Savoir prioriser les besoins et les manques, déterminer les actions qui mèneront le mieux au résultat escompté, et choisir les acteurs les plus à même de les réaliser représentent les qualités premières des voyagistes concernés. Être voyageur éco-responsable, c’est comprendre ces choix et devenir acteur à part entière du projet. 72 : Élaborer des projets par une réflexion globale Les projets de voyages solidaire et équitable doivent prendre en compte une problématique globale. Il faut éviter de donner à certains ce que d’autres n’auront jamais, et faire en sorte que le projet puisse bénéficier à la part la plus large possible de la population. Cela nous ramène à l’information préalable à laquelle tout voyageur éco-responsable a droit. 73 : S’assurer que les actions menées soient faites en concertation avec d’autres ONG et les gouvernements en place L’accumulation de microprojets et leur juxtaposition est parfois plus néfaste que positive. Il convient de replacer tout microprojet dans son contexte, notamment social et territorial. TOURISME SOCIAL : 74 : Penser aux voyages à caractère social et éducatif Il a de tout temps joué un rôle majeur dans l’éducation des voyageurs. Après être quelque peu tombé en désuétude, il doit relever les défis du futur : Voyages de sensibilisation au respect des cultures et à l’environnement, voyages éco-volontaires, écocolonies de vacances…Des solutions existent pour les enfants et les jeunes. TOURISME RESPONSABLE 75 : Exiger de savoir où va l’argent du voyage (la transparence) Qu’elle concerne les voyages d’aventure, du tourisme solidaire ou équitable, la première des exigences de tout voyageur écoresponsable est celle de la transparence. Quelle part revient aux acteurs ? (90% des revenus du tourisme dans le monde reviennent à des opérateurs du Nord dont 30% aux seules compagnies aériennes). 76 : Savoir décrypter un label Décrypter un label implique d’en connaître l’intégralité des critères, et d’en analyser les implications de terrain prévisibles. 77 : Analyser ses propres actes et prévoir les effets pervers Reporter sur les autres la responsabilité des effets que l’on observe est une démarche facile. Analyser ses propres actes est une attitude moins répandue. C’est cette démarche que propose humblement cette charte. Tout choix en matière de tourisme engendre des effets induits, dont certains deviennent des effets pervers. Les prévoir permet d’en atténuer les conséquences. 78 : Divulguer cette charte Il s'agit de donner à tout un chacun une boite à outils lui permettant d'évaluer au plus près l'impact écologique et social de son acte d'achat, et de décider en conséquence. 79 : Le sentiment de culpabilité 132 Dans la chaîne des responsabilités se trouvent beaucoup de décideurs et d’opérateurs privés. Seule une prise de conscience généralisée pourra faire évoluer les choses. 80 : Tourisme durable Bien évidemment, il n'est pas possible de respecter tous les critères pour chaque voyage, le voyage parfait n'existe pas. Ne pas oublier cependant que le Tourisme durable demeure une utopie à réaliser le plus rapidement possible, en impliquant le plus grand nombre d’acteurs et de partenaires. 133 Charte des voyagistes éco-responsables de VVE Parce que la responsabilité de tout voyagiste est engagée dès lors qu’il construit un programme, la charte des Voyagistes-éco-responsables© donne les principales clefs de la réflexion, qui selon V.V.E, devrait être menée en amont de la conception du voyage, qu’il soit déterminé comme étant solidaire, équitable ou responsable : 1. Une totale transparence du prix du voyage, assortie du pourcentage réel du prix revenant aux intervenants de terrain, qu’ils proviennent du Nord ou du Sud. 2. Une information préalable objective déconnectée des effets de mode et des clichés et la nonutilisation des terminologies dithyrambiques dans les descriptifs. 3. Une indication concernant la conception du voyage et de l’itinéraire. À savoir à qui appartient la « propriété intellectuelle » de l’itinéraire. Est-il sous-traité ? Et si oui à quel (s) partenaire (s) ? 4. Une indication relative à la taille du réceptif local ou du sous-traitant éventuel, la mention des qualités et diplômes des intervenants, notamment des guides et accompagnateurs, et de l’ensemble des partenaires locaux. Le voyagiste connaît il personnellement le guide qui accompagne ses circuits ? S’agit-il d’un guide local, d’un accompagnateur français ou de l’association des deux savoir-faire ? 5. Une prise en compte de la capacité de charge du territoire utilisé et l’indication claire de son mode de détermination. 6. La prise en compte du facteur temps : - En allouant au voyage un rythme raisonnable et soutenable pour les visites prévues (mention de la durée de ces dernières), et en s’approchant le plus possible de la notion de slow-travel. - En intégrant le fait que les rencontres et imprévus font intégralement partie du programme et doivent se dérouler en conformité avec des objectifs d’échanges interculturels équilibrés dans un espace temps suffisant. - En bannissant l’inclination tendancielle qui consiste à vouloir tout montrer en un seul voyage, et à élaborer des programmes plus denses que la concurrence à des fins de récupération mercantile. 7. Une information complète, objective, et vérifiable sur les retombées sociales et économiques des contrées visitées pensées en tant que territoires. La première d’entre elles étant le pourcentage de la part de l’alimentation et des services offerts aux clients provenant du pays ou de la contrée visité (e). 8. Une présentation des actions solidaires (éventuelles) dans leur contexte, notamment en fonction des priorités établies pour les régions concernées et de leurs retombées sur le long terme. 9. Le double engagement de la juste rémunération de l’ensemble des intervenants et de la nonutilisation de stagiaires à des postes requérant du personnel qualifié. 10. La réflexion menée par l’organisme de voyages sur la compensation éventuelle des émissions de C02 générées, les déplacements de ses clients et employés, et toute forme de « pollution » induite par son activité, y compris les effets socioculturels indésirables. Ces 10 points suffisent à éclairer le néophyte aussi bien que le spécialiste sur la qualité du voyage proposé et de la réflexion globale menée lors de sa conception. 134 Annexe 2 Référentiel Agir pour un Tourisme Responsable AFAQ SERVICE CONFIANCE® « Agir pour un Tourisme Responsable » Version du 14 décembre 2009 REF-197-02 Le Responsable de la certification AFAQ Service Confiance ® Le Représentant de l’organisme Association des Tours Operators Thématiques (ATT) 135 Nom : Alain JOUNOT Nom : Yves Godeau Fonction : Responsable du Département Innovation et Développement Fonction : Date : Date : Visa : Visa : 136 SOMMAIRE I. Le domaine d’application 3 II. Le contexte général 3 III. Le contexte réglementaire 3 IV. Les engagements de service 4 V. Les dispositions d’organisation 7 VI. Les modalités de suivi et de pilotage du respect des engagements 7 VII. Les modalités de communication 9 VIII. Le glossaire 10 137 I. Le domaine d'application Le présent référentiel décrit les engagements de service à destination des clients, des prestataires externes des voyagistes et des voyagistes eux-mêmes. Ce référentiel est accessible à toute organisation travaillant selon les principes du tourisme responsable, exerçant les activités de voyagiste (Tour Operator) et respectant les engagements de service, les modalités d’organisation, de suivi et de pilotage, tels que décrits dans ce document. Le tourisme responsable, définit comme suit, vise à : encourager le développement d’un tourisme qualitatif pour une découverte authentique des régions d’accueil et de leur culture, veiller à ce que les retombées économiques soient le plus justement réparties entre les acteurs du voyage et participer à un développement durable des destinations, respecter les usages et différences culturelles des régions d’accueil, respecter l’environnement et le patrimoine culturel et naturel, informer de façon transparente et sincère. II. Le contexte général La certification « Agir pour un Tourisme Responsable » a pour vocation de faire prendre conscience aux voyageurs et acteurs du tourisme de leur influence et de leur impact sur les destinations, et de leur permettre de s’inscrire dans une démarche de tourisme responsable, depuis la conception des voyages en France jusqu'à leur réalisation sur place. Cette certification permettra également aux titulaires, sur un marché concurrentiel, proposant des prestations inégales, de s'inscrire dans une démarche volontaire et transparente de progrès et d’être reconnus pour cela. L’Association des Tour operators Thématiques (ATT) est à l’initiative de cette certification (http://www.tourisme-responsable.org/). Cette association rassemble les voyagistes partageant la définition du Tourisme Responsable tel que donnée ci-dessus. De ce fait, certains engagements font référence à des dispositions mises en place par le groupe de travail « Agir pour un Tourisme Responsable » d’ATT. Les engagements de ce référentiel ne portent pas sur le déroulement de la prestation en tant que telle mais sur les aspects « tourisme responsable » de la prestation. La prestation en elle-même est évaluée au travers d’une enquête de satisfaction client, propre à chaque voyagiste, qui reprend à minima les items de l’annexe 3. III. Le contexte réglementaire Le présent référentiel s’inscrit dans le cadre de la certification de service prévue par la loi n° 94- 442 du 3 juin 1994, modifiée par l'article 137 de la loi de modernisation n°2008-776 du 4 août 2008 et par le décret n° 95-354 du 30 mars 1995, intégrés respecti vement aux articles L.115-27 et suivants et R. 115-1 et suivants du code de la consommation, modifié par le décret n°2008-1401 du 19 décembre 2008. 138 Les principales dispositions légales et réglementaires en vigueur concernant les activités de voyagistes sont définies dans les articles L 211-1 et suivant, R 211-1 et suivant du code du tourisme, codification de la loi 92-645 13 juillet 1992 et son décret d’application du 15 juin 1994, fixant les conditions d'exercice des activités relatives à l'organisation et à la vente de voyages ou de séjours. IV. Les engagements 1. Fournir au client une information claire et le sensibiliser au tourisme responsable 1.1 Fournir une information générique au client 1.1.1 Le client est informé de manière claire et lisible des prestations proposées et de l’engagement du voyagiste en terme de tourisme responsable 1.2 Sensibiliser le client au tourisme responsable par 1.2.1 Le respect des cultures et populations d’accueil 1.2.2 Dans le cas où le voyagiste communique auprès de ses clients sur des actions entreprises concernant la préservation de l’environnement et/ou les opérations de développement., cette communication doit être claire et précise 1.2.3 La proposition de participation à une ou des opérations de développement et/ou de préservation de l’environnement et/ou de diffusion des cultures, lié au tourisme 2. Accompagner le client sur le lieu de destination selon l’esprit tourisme responsable par 2.1 Une sélection de prestataires privilégiant les emplois locaux 2.2 La mise en place d’un transfert de compétence vers les prestataires locaux. 2.3 L’information des clients au respect de l’environnement, du patrimoine et des cultures locales 2.4 Une gestion des flux de voyageurs par destination 3. Sélectionner les prestataires selon l’esprit tourisme responsable : 3.1 Les prestataires respectent les conditions juridiques d’exercice de leur métier en vigueur dans leurs pays. 3.2 Compte tenu des conditions locales, les prestataires respectent des conditions de travail décentes pour leurs employés 3.3 Sensibilisation des prestataires à une politique de gestion des déchets et une politique de gestion des ressources naturelles. 4. Engagements du voyagiste pour sa propre structure 4.1 Former le personnel du voyagiste selon l’esprit tourisme responsable 4.2 S’engager envers ses prestataires sur la base d’une relation durable 4.3. Prendre en compte la satisfaction des clients liée à ces engagements 4.4 Appliquer une politique de gestion environnementale au sein de son entreprise 4.5 Appliquer un management par communication 4.6 Appliquer un mode de partage de la valeur créée par l’activité 4.7 Soutenir activement et financièrement le développement des populations locales 139 N° Engagements Détail de l’engagement ou moyens mis en œuvre 1 Fournir au client une information claire et le sensibiliser au tourisme responsable 1.1 Fournir une information générique au client 1.1.1 Le client est informé de manière Le voyagiste décrit de manière précise dans ses supports de claire et lisible des prestations proposées communication, devis et/ou documents techniques, l'ensemble des et de l’engagement du voyagiste en terme prestations incluses dans les voyages et séjours. de tourisme responsable. 1.2 Sensibiliser le client au tourisme responsable par 1.2.1 Le respect des cultures et populations d’accueil. 1.2.2 Dans le cadre de la communication auprès des clients sur les actions entreprises concernant la préservation de l’environnement et/ou le développement, cette communication doit être claire et précise. Documents de référence, enregistrements, indicateurs Documents liés à la vente (ex : devis, site Internet, contrat, documents technique, brochure, carnet de voyage, …). Les documents liés à la vente doivent comprendre des informations liées aux montants des pourboires discrétionnaires et des pourboires institutionnels. Ces derniers peuvent être inclus dans le tarif de la prestation. (cf. fiche destination***) Le voyagiste affiche clairement son engagement en terme de tourisme responsable sur ses principaux supports de communication. - Brochure et site internet. Le voyagiste diffuse auprès de ses clients la « Charte Ethique du Voyageur » - « Charte Ethique du Voyageur » A chaque fois que cela est opportun (éloignement culturel de la destination nécessitant une information originale pour le client – cf. fiches destination), le voyagiste fournit au client une information sur la destination proposée. Fiche technique par pays ou par région donnant par exemple des informations sur : a situation économique, l’organisation sociale, les caractéristiques culturelles et principales règles de savoir-vivre, un lexique de base et des indications bibliographiques. Le voyagiste réalise une communication chiffrée et précise sur ses supports de communication, quant aux actions de préservation de l'environnement ou de développement sur le territoire concerné, menées par son entreprise. - Tout support de communication 140 N° Engagements Détail de l’engagement ou moyens mis en œuvre 1.2.3 La proposition de participation à une ou des opérations de développement et/ou de préservation de l’environnement et/ou de diffusion des cultures, lié au tourisme. Le voyagiste propose au client de participer à ces opérations. Documents de référence, enregistrements, indicateurs Au moins par un support de communication - bilan de l’action (nombre de personnes concernées sur le terrain, amélioration de la situation, etc.). Indicateur(s) de suivi : pourcentage de client ayant participé 2 Accompagner le client sur le lieu de destination selon l’esprit tourisme responsable par 2.1 Une sélection de prestataires privilégiant les emplois locaux. Au moins 60% des voyageurs sont accompagnés par du personnel régional. Cet engagement est non applicable aux voyages non accompagnés. Au moins 60% des voyageurs sont pris en charge par des réceptifs dont 75 % du personnel est d’origine régionale*. 2.2 La mise en place d’un transfert de compétence vers les prestataires locaux. Après évaluation des besoins, le voyagiste applique et vérifie l’existence d’un plan de formation auprès de ses réceptifs et ou de ses guides-accompagnateurs (Tour Leader) sur des thématiques spécifiques du tourisme responsable et en cas de besoin sur l’organisation et la gestion des voyages indicateur de suivi : pourcentage de voyageurs accompagné par du personnel régional. Indicateurs de suivi : pourcentage de voyageur pris en charge par des réceptifs dont 75% du personnel est d’origine régionale. - Plan de formation des réceptifs et / ou guideaccompagnateurs. - Enregistrements des formations (liste de présence, compte-rendu, contenus de formation, …) Etat d’avancement du plan de formation par rapport au besoin, Indicateur(s) de suivi : nombre et/ou pourcentage de personnes formées 2.3 L’information des clients au respect de l’environnement, du patrimoine et des cultures locales Au cours du séjour, le guide-accompagnateur informe les clients et les sensibilise au respect de l'environnement, du patrimoine et des cultures locales. Indicateur(s) de suivi : résultats d’enquête de satisfaction client 141 N° 3 Engagements Détail de l’engagement ou moyens mis en œuvre Documents de référence, enregistrements, indicateurs Une gestion des flux de voyageurs par destination. Le voyagiste limite les groupes à 15 personnes en ce qui concerne les voyages d'aventure et à 25 pour les autres voyages. Planning de voyage des groupes, indiquant le nombre de clients par groupe. Le voyagiste organisateur de séminaires, de croisières, voyages évènementiels, de voyages de stimulation impliquant un grand nombre de voyageurs, conçoit et organise ces voyages de façon à éviter une sur fréquentation des sites, et mobilise les moyens adéquats (budget et personnel) pour le nettoyage et la restauration des sites. Document contractuel incluant le nettoyage du site, sa remise en état, … Le voyagiste s’engage à communiquer, la dégradation des conditions de visite d’une destination afin qu’ATT sensibilise les autorités locales et les opérateurs à la mise en place d’une politique de gestion des flux. Preuve de remontée d’information Indicateur(s) de suivi : résultats d’enquête de satisfaction client Sélectionner les prestataires selon l’esprit tourisme responsable : 3.1 Les prestataires sélectionnés respectent les conditions juridiques d’exercice de leur métier en vigueur dans leurs pays. - Le voyagiste ne travaille qu’avec des prestataires qui s’engagent à respecter la réglementation touristique en vigueur dans leur pays, dans la mesure où celle-ci existe et n’est pas en contradiction avec les principes du tourisme responsable 3.2 - Fiches destination ATT Le voyagiste demande à ses prestataires de respecter des règles ou fiches de destination du voyagiste formalisées concernant les conditions de travail des prestataires, variables selon les destinations Cf § V.3 « Définition des règles de travail par destination » Indicateur de suivi: r²²ésultats d’enquête de satisfaction clients. Les prestataires sélectionnés respectent des conditions de travail décentes pour leurs employés, compte-tenu des conditions locales 3.3 Sensibilisation des prestataires selectionnés à une politique de gestion des déchets et une politique de gestion des ressources naturelles. Licence, RCP si existante, Autres documents justificatifs, à minima ceux précisés dans la fiche destination***. Pour les voyages en pleine nature y compris les excursions de courte durée, la politique de gestion des déchets et de l’utilisation des ressources naturelles décrite dans les « fiches destinations » est communiquée aux prestataires avec les documents contractuels. - Documents contractuels prestataires. Pour les voyages se passant essentiellement en hôtels, un document de sensibilisation à une politique responsable de gestion des déchets et d’utilisation des ressources naturelles par les hébergeurs est communiqué aux prestataires avec les documents contractuels. Document à transférer aux hôtels (annexe 2) 142 N° Engagements Détail de l’engagement ou moyens mis en œuvre Documents de référence, enregistrements, indicateurs 3.4 S’engager envers ses prestataires sur la base d’une relation durable Le voyagiste privilégie avec ses prestataires des relations durables et évite de mettre fin à des relations commerciales de façon abusive. Le voyagiste signe un document d’engagement avec ses prestataires Documents contractuels montrant qu’il n’y a pas de changement annuel de prestataires sur une même destination pendant 3 ans d’affilée, sauf justification : nombre de contrats inférieurs à 3 ans et justification associée contrat / charte / convention de partenariat signé 4 Engagements du voyagiste pour sa propre structure 4.1 Former le personnel du voyagiste selon l’esprit tourisme responsable Plan de formation du personnel Le plan de formation de l'ensemble du personnel comprend (pour le personnel concerné par l'élaboration, la vente des voyages et séjours et Enregistrements (liste de présence, leur accompagnement), des actions de formation au respect des cultures compte-rendu, contenus de formation, …). et des populations d'accueil, de l’environnement et de la préservation du patrimoine local. 4.2 Appliquer une politique de gestion environnementale au sein de son entreprise Le voyagiste a mis en place et applique au siège de son entreprise une politique de gestion environnementale Document écrit définissant sa politique et les preuves de sa mise en œuvre. Au minimum, le voyagiste aura réalisé une analyse portant sur les entrants* et les sortants* , et aura mis en place des actions sur les points identifiés comme critiques. Résultats de l’analyse entrants/sortants et actions correctives mises en œuvre. 4.3 Appliquer un management par la communication Le voyagiste diffuse auprès de son personnel des informations sur son entreprise et son développement - 4.4 Appliquer un mode de partage de la valeur créée par l’activité. Le voyagiste a mis en place un système d’avantages sociaux sous toutes les formes et/ou de partage de la valeur créée plus avantageux pour l’ensemble de son personnel que les obligations légales. Liste des avantages sociaux et modalités de partage de la valeur Tout mode de communication interne. 4.5 Soutenir activement et financièrement Le voyagiste participe aux actions en ce sens proposées par ATT Preuve de la participation ou actions le développement des populations locales ou engage ses propres actions, pour un montant significatif par rapport à engagées son CA. - Montant de la participation ou des actions- PV assemblée générale Cotisation réglée par les membres ATT 143 N° Engagements Détail de l’engagement ou moyens mis en œuvre Documents de référence, enregistrements, indicateurs 4.6 Prendre en compte la satisfaction des clients liée à ses engagements. Le voyagiste inclut dans son enquête de satisfaction client les questions relatives aux engagements du référentiel sur les aspects sociaux et environnementaux (annexe 3). Enquête de satisfaction client. Indicateur : bilan et analyse des résultats. V. Les dispositions d'organisation Chaque voyagiste a défini une organisation qui lui permet d'assurer la continuité du respect de ses engagements de service. DISPOSITIONS D’ORGANISATION DETAIL DE LA DISPOSITION Responsabilités Chaque voyagiste a défini les responsabilités de toute personne dont l'activité à une incidence sur le respect des engagements de service dans un organigramme. La mission du responsable de la mise en œuvre de la certification de service est définie : le voyagiste a identifié au sein de son entreprise une personne chargée du suivi de la démarche auprès de tout son personnel. Elle est identifiée sur l’organigramme. Organisation documentaire L'organisation documentaire comporte d'une part les documents de référence servant à mettre en œuvre les différents éléments du référentiel et d'autre part les enregistrements apportant la preuve de cette mise en œuvre. Les principaux documents et enregistrements sont définis dans le chapitre IV, au regard de chaque engagement de service concerné. Ces documents et enregistrements peuvent être : - propres à chaque voyagiste ou commun à ATR tels que : plaquettes, guides, fiches, supports de formation, ... - d'origine externe tels que : textes légaux et réglementaires, … Les documents sont établis, diffusés et mis à jour selon des dispositions définies par écrit. La liste des enregistrements et leurs modalités de gestion sont définies par écrit. 144 DISPOSITIONS D’ORGANISATION DETAIL DE LA DISPOSITION Définition des règles de travail par destination Le voyagiste doit appliquer les exigences des fiches destination rédigées par ATT. Pour les destinations pour lesquelles il n’existe pas de fiche destination ATT, le voyagiste collecte les informations nécessaires via une fiche de collecte afin de compléter sa fiche destination voyagiste suivant le modèle (annexe 4). Ce modèle comporte les rubriques suivantes : - Aspect juridique et réglementaire portant sur le respect de la réglementation du pays, dans le cadre de son activité, Aspect environnemental : gestions des consommations (eaux, bois, etc.) et des déchets, gestion au niveau des hébergements. - Aspect social : règles concernant les hébergements (hôtels, gites, refuges, etc.), âge minimum du travail, salaire minimum, hébergement, nourriture et équipement des personnels locaux, portage à dos d’homme le cas échéant, protection sociale, déstabilisation des cultures locales, prostitution enfantine, nécessité de fournir des informations culturelles sur la destination Suite à cette collecte le voyagiste vérifie, valide et s’engage à respecter les exigences définies dans sa fiche de destination voyagiste. Les informations sont par la suite transmises à ATT pour alimenter la future fiche destination ATT. Ces différentes étapes sont seront vérifiées aux différents stades du cycle de certification (cf. Plan de Contrôle Externe). 145 VI. Les modalités de suivi et de pilotage du respect des engagements DISPOSITIONS DE SUIVI ET PILOTAGE Contrôles DETAIL DE LA DISPOSITION Le respect des engagements de service est vérifié régulièrement par les personnels concernés ; la fréquence des contrôles est définie pour chaque engagement dans un tableau récapitulatif. A DETAILLER DVANTAGE AVEC DES EXEMPLE => attente éléments Pierre Perrin Audits internes Chaque voyagiste réalise 1 audit interne par an. Ces audits internes permettent la vérification du respect : des engagements, des dispositions d'organisation, des modalités de suivi et de pilotage, décrites dans le présent référentiel. L'organisation de l'audit interne est placée sous la responsabilité du responsable de la certification qui établit le programme d'audit et désigne les auditeurs internes. Ces audits sont réalisés par des personnes qualifiées et indépendantes de l'activité auditée. Pour être qualifiés, les auditeurs internes doivent avoir suivi une formation à l'audit qualité. Les éventuels écarts relevés lors d'un audit interne font l'objet d'un plan d'amélioration, mis en œuvre par les responsables concernés et suivi par la personne en charge de la mise en œuvre de la certification. Traitement et suivi des réclamations clients Toute réclamation fait l'objet d'un enregistrement puis d'une réponse écrite dans un délai d’un mois calendaire. La réponse peut être de trois ordres : - proposition d’une solution, - refus motivé de sa non prise en compte, - accusé de réception précisant le délai de traitement définitif et le responsable du suivi. Enquêtes de satisfaction Les enquêtes de satisfaction sont réalisées au moins une fois par an. Les modalités d’enquête sont définies par écrit. Une analyse des points forts et des points faibles est réalisée. L’entreprise définit un pourcentage de satisfaction en deçà duquel un plan d’amélioration est mis en œuvre et suivi par le « responsable qualité ». Indicateurs de performance Afin de veiller au respect des engagements de service, des indicateurs ont été définis et sont suivis régulièrement. Des objectifs chiffrés sont associés aux indicateurs : - un objectif pour la réalisation de l’activité et la tenue de l’engagement de service, - une limite au delà de laquelle, l’engagement de service est considéré comme non respecté. La pertinence des objectifs et limites fixés est évaluée lors de l’audit externe. Liste des indicateurs : - Engagement 1.2.3 : pourcentage de client ayant participé, - Engagement 2.1 : 146 DISPOSITIONS DE SUIVI ET PILOTAGE DETAIL DE LA DISPOSITION Pourcentage de voyageurs accompagné par du personnel régional. Pourcentage de voyageur pris en charge par des réceptifs dont 75% du personnel est d’origine régionale - Engagement 2.2 : nombre et/ou pourcentage de personnes formées, - Engagement 4.2 : Durée moyenne des contrats - Engagement 4.3 : Taux de satisfaction par item de l’enquête - Engagement 4.6 :Bilan et analyse des résultats - Réclamations : Taux de réponse dans le délai d’un mois calendaire. Lorsque la valeur d’un indicateur se situe entre l’objectif et la limite fixée, (mettant ainsi en évidence un risque potentiel), il peut être alors opportun d’engager une action préventive ou d’amélioration. Lorsque la valeur d’un indicateur dépasse la limite fixée, il est nécessaire d’engager une action corrective. Bilan annuel Un bilan est effectué au moins 1 fois par an. Le responsable de l’entreprise, le responsable de la mise en œuvre de la certification et autres personnes identifiées participent aux bilans annuels. Ce bilan a pour objet : d'examiner l'ensemble des données reflétant la qualité de service et le respect des engagements à partir de l'analyse : des indicateurs, des résultats d’enquêtes de satisfaction, des résultats d’audits internes, du bilan des réclamations, des besoins en formation,... de fixer des plans d'actions correspondants fixant les mesures correctives qu'il convient d'entreprendre pour remédier aux écarts constatés. Ces plans d'actions sont mis en œuvre et suivis par le responsable de la mise en œuvre de la certification. Le bilan annuel est diffusé à l'ensemble du personnel concerné. Gestion des écarts La détection d’écarts lors des contrôles, des audits internes, du traitement des réclamations, de l’analyse de la satisfaction, du suivi des indicateurs fait l’objet d’un enregistrement. L’écart est analysé et traité, l’efficacité de l’action mise en place est vérifiée. 147 VII. Les modalités de communication La communication sur la certification de service, au sens de l’article L115-28 du code de la consommation, doit respecter les dispositions légales y afférentes, notamment celles prévues dans l’article R-115-2. Le Conseil National de la Consommation a rendu public fin 1998 son avis sur les modalités de communication relatives à la certification de service (BOCCRF du 31/12/1998 et avis du CNC du 17 décembre 2007). Lorsque l’entreprise fait référence à la certification de service, elle peut distinguer 2 types de supports : 1 ) Supports de communication sur la certification de service : Il s’agit : du certificat AFNOR Certification affiché dans les locaux du bénéficiaire, de tout support dont l’objet est la certification de service. Ces supports mentionnent obligatoirement : Le logo AFAQ Service Confiance , l'adresse du site internet d'AFNOR Certification : www.afnor.org, le code du référentiel : REF-197 et/ou le nom du référentiel, et si ce dernier n’est pas suffisamment explicite, l’activité sur laquelle porte le référentiel la liste des principaux engagements de service certifiés : Fournir au client une information claire et le sensibiliser au tourisme responsable Accompagner le client sur le lieu de destination selon l’esprit tourisme responsable Sélectionner les prestataires selon l’esprit tourisme responsable le domaine d’application du référentiel afin d’éviter toute ambiguïté sur la portée de la certification lorsque l’entreprise exerce différentes activités dont certaines ne sont pas intégrées au champ de certification. 2 ) Supports de communication institutionnelle ou d’information générale sur l’entreprise : Sur tout autre document de communication à caractère institutionnel ou d’information générale sur l’entreprise (site WEB, documentation générique) doivent apparaître au minimum les éléments suivants : Le logo AFAQ Service Confiance , l'adresse du site internet d'AFNOR Certification : www.afnor.org, le code du référentiel : REF-197 et/ou le nom du référentiel, et si ce dernier n’est pas suffisamment explicite, l’activité sur laquelle porte le référentiel, 148 lorsque le support le permet, il est préconisé de faire figurer un extrait de la liste des principaux engagements de service ou les modalités d’obtention des supports de communication sur la certification de service. Toute communication sur le site Internet doit renvoyer par un lien à une page dont l’objet est la certification de service et répondant aux critères exposés précédemment. Cette communication s'effectue dans le respect du règlement d'utilisation de la marque AFAQ Service Confiance . VIII. Glossaire Terme Accompagnant Entrant Sortant Fournisseur Personnel régional Prestataire Réceptif Tourisme responsable Tour leader Voyage d’aventure Définition Ensemble du personnel à prendre en compte comme par exemple les guides, chauffeurs, cuisiniers, … Exemples d’entrants : eau, energie (electricité, gaz, etc.), consommables (papier, cartouche toner, produits ménagers, etc.), déplacement (énergie, etc.). Exemple de sortants : déchets (papier, cartouches toners usagers, etc.), eaux usées, émissions (CO2, etc.). Fournit une prestation ponctuelle (cf. prestataire et réceptif) Personnel issu du bassin d’emploi limité aux pays limitrophes et/ou selon des critères socioculturels. Par exemple, pour les voyagistes travaillant en France, « local » signifie « France » et « régional » signifie « Europe ». Fournisseur ou réceptif (interlocuteur direct du voyagiste). Fournit un service global (partie importante du voyage) en assemblant des prestations de fournisseurs. Favoriser la préservation du patrimoine culturel et naturel des destinations en minimisant l’impact du voyage sur l’environnement et en assurant la sincérité de la communication sur les produits Personne accompagnant un groupe de touristes. Voyage actif qui se passe essentiellement dans la nature avec activité physique et souvent itinérance (randonnée équestre, marche, vie complète dans la nature) IX. Annexes Annexe 1 : Fiches destination Annexe 2 : Document de sensibilisation à la mise en place d’une politique environnementale à destination des hôtels : Guide nation unies « unep » à ce jourAnnexe 3 : Base de l’enquête de satisfaction client Annexe 4 : Fiche de collecte / fiche modèle 149 Annexe 3 Circuit « rencontre » de Nouvelles Frontières : Voyage au pays du sourire Sont écris en orange les aspect du circuit orientés vers la rencontre et en vert les déplacements écologiques Présentation : Un parcours authentique voilé de magie, jalonnant de nombreux sites encore à l'écart des grands flux touristiques. La découverte se fera à pied ou à vélo, pour savourer les innombrables richesses de ce pays mythique et profiter de rencontres passionnantes avec la population. Itinéraire : 1er jour : départ de Paris. 2e jour : Bangkok (50km-1h). Accueil et transfert à l’hôtel. Déjeuner, l’après-midi, tour sur les klongs (canaux), visite du temple de l’Aube, sans doute la pagode la plus connue de Bangkok, et du palais royal. Dîner. Nuit au Manohra Hotel***. 3e jour : Bangkok-Saraburi-Parc de Khao Yai (200km-3h). Départ pour le Parc national de Khao Yai, inscrit au Patrimoine mondial de l’Unesco, composé de 2 172 km2 de forêts, vallées et prairies. En cours de route, arrêt au Wat Thamkrabok, où des moines soignent des malades et certains cas d’addiction aux drogues avec des plantes médicinales puis balade dans un marché de fruits tropicaux. Préparation des plats de cuisine thaïe du nord-est de la Thaïlande chez des habitants de la région et déjeuner avec eux. Visite d’une grotte ornée de stalactites et de stalagmites puis découverte de la grotte des chauves-souris. Retour à l’hôtel Aurora Resort*** pour le dîner et la nuit. 4e jour : Parc de Khao Yai. Transfert en song thaew (camionnette) jusqu’au parc. Observation des gibbons, des calaos et des macaques puis trek de quatre heures dans la forêt où vivent léopards, ours et éléphants dans une forêt tropicale d’une grande richesse (palmiers, sagoutiers, lianes) égayée de belles chutes d’eau. Pique-nique à côté d’une cascade puis départ pour une nouvelle marche dans la forêt vierge (crocodiles sauvages, fleurs). Continuation pour un safari de nuit organisé par les rangers dans leurs camionnettes à la recherche des animaux surpris dans les phares : cerfs, biches, éléphants, civettes, porcs-épics… Retour à l’hôtel pour le dîner et nuit. 5e jour : Parc de Khal Yai-Ayuthaya (230km-2h30). Départ pour Ayuthaya, l’ancienne capitale. En chemin, arrêt dans une grotte où vous découvrirez de belles peintures rupestres datant de 4000 ans. Déjeuner. Découverte d’Ayuthaya et de son impressionnant site archéologique : les temples Yai Chai Mongkhon et Phra Si Sanphet, le wihan (chapelle) Phra Mongkhon Bophit… Arrivée à l’hôtel, puis départ pour une promenade en cyclopousse pour s’immerger dans la vie nocturne et admirer des monuments illuminés. Plus tard dans la journée, visite du marché “Night Bazar”, où un dîner est organisé. Logement à Woraburi Ayothaya Hotel***. 6e jour : Ayuthaya-Damnoen Saduak-Région d'Amphawa (170km-2h). Départ matinal pour Damnoen Saduak, arrêt dans une fabrique artisanale où l’on extrait le sucre de cocotier. Visite en pirogue des canaux entre les maisons sur pilotis et découverte du marché flottant. Départ pour le village de Ban Suan Sang Tawan et déjeuner. L’après-midi, promenade à vélo de 3km puis découverte des klongs d’Amphawa et de ses maisons sur pilotis en bateau à rames. Arrêt au temple Wat Chulamani en bois de rose. Balade à pied dans un marché et retour en vélo. Le soir, découverte des recettes locales et préparation du dîner avec les cuisinières du village. Dîner et logement chez l’habitant. 7e jour : Région d'Amphawa. Au petit matin, avec la famille d’accueil, départ pour le marché pour remettre des offrandes (fruits, gâteaux, fleurs, riz, plats) aux bonzes qui partent de leur temple à pied ou en petits bateaux à rames. Achat de la viande sur le marché alimentaire puis retour pour un petit déjeuner chez l’habitant. Trajet en vélo jusqu’à la coopérative du village pour participer à la conservation des fruits (cactus, citrons verts, courgettes, pamplemousses) puis jusqu’aux vergers et potagers pour une cueillette des fruits et légumes. Préparation des plats du déjeuner à déguster ensemble. Découverte de la musique traditionnelle avec des écoliers et possibilité de participer au jeu de Takraw avec eux. Promenade en pirogue sur les canaux. Initiation à la confection de bua loy, desserts thaï à base de riz et de lait de coco. Dîner et nuit chez l’habitant. 150 8e jour : Région d'Amphawa-Kanchanaburi (120km-2h). Départ pour Kanchanaburi, sur la rivière Kwai. Visite du musée de la Seconde Guerre mondiale et du cimetière militaire, où reposent 6 982 prisonniers de guerre qui périrent pendant la construction de la voie ferrée, puis visite du célèbre pont de la rivière Kwai. Déjeuner au restaurant flottant en face du pont. L’après-midi, route pour Tha Sao, visite de la cascade Saiyok Noi et du marché typique au bord de la rue. Dîner et nuit à l’hôtel Pavilion Rim Kwai***. 9e jour : Rivière Kwai (Kanchanaburi). Balade (16 km) à vélo dans le parc national, suivie d’une heure de canoë. Excursion à bord du petit train de Namtok pour une traversée pittoresque. Déjeuner en cours de visite. L’après-midi, départ pour le Prasat Muang Sing, temple khmer du XIIe siècle, puis route de retour à l’hôtel situé à Kanchanaburi, une ville cernée de champs de canne à sucre qui forment un cadre de verdure très apaisant. Dîner et nuit à l’hôtel. 10e jour : Rivière Kwaï-Nakhon Pathom-Bangkok (180km-3h). Route pour Bangkoket halte à Nakhon Pathom. Visite du marché où des commerçants vendent des kao lam, puis découverte du plus haut chedi (édifice religieux à toit pointu) d’Asie, le Phra Pathom (127 mètres). Déjeuner à Bangkok. Visite du Pak Klong Talat, le marché aux fleurs, puis transfert en tuk-tuk (taxi tricycle à moteur) pour visiter le marché aux tissus à Sam Pheng et le quartier chinois. Dîner. Nuit à l’hôtel. 11e jour : Bangkok. Visite des principaux temples de la ville : le wat Trimit ou temple du Bouddha d’or, statue de 5 tonnes et demie d’or massif, le wat Pho, qui abrite le célèbre Bouddha couché (16 m de haut et 47 m de long). Déjeuner suivi de la visite de l’Institut Pasteur, pour découvrir notamment le service d’étude des venins de serpent. Transfert pour l’aéroport de Bangkok pour le vol retour. 12e jour : arrivée à Paris. 151 Annexe 4 Entretien avec Mr Yannick Barde Manager production de chez ASIA Retranscription de l’entretient du mercredi 28 juillet 2010 Le tourisme durable chez Asia : Chez Asia le tourisme durable est inscrit dans les gènes depuis l‘origine, même si cela n’a pas été formalisé au sens où une charte comme ATR l’entend. Par exemple, c’est choisir des lodges qui vont être respectueux de l’environnement, qui vont faire appel à une main d’œuvre locale, qui vont reverser une partie des revenus pour l’économie locale, etc.…On s’adresse à des clients qui voyagent plutôt en individuels, donc par nature on a une forme de tourisme qui est déjà un peu plus responsable. Le tourisme durable dans le marché des TO : La formalisation du concept est en train de se mettre en place, c’est pour cette raison qu’on s’est mit dans le groupe de réflexion du CETO. Parce que à part ATR, aujourd’hui, il n’y à pas d’autre engagements spécifiques. Comme le « concept » est en train d’être à la mode, il ne faut pas se voiler la face, il y a la réalité du tourisme et le coté marketing qui intervient. Beaucoup de Tos se lancent sur ce créneau, alors parfois il y a de la com qui est plus du greenwashing, et parfois il y a des actions concrètes. C’est là que c’est difficile de faire la part des choses, entre ce qui est purement marketing et effet d’aubaine et ce qui derrière est suivi de faits et d’actions concrètes. Donc, entre les TOs il y a déjà des disparités dans le type de produits qui sont mis en avant, c’est là que c’est délicat, car on ne peut pas labelliser responsable ou durable une gamme de produits au détriment de l’autre. Il y a un aspect pour les clients qui ne peuvent pas comprendre chez un même TO pourquoi un produit est responsable et un autre non, c’est très délicat comme concept. Les actions ne sont pas faciles à mettre en place, il y a beaucoup de bonnes intentions mais concrètement, on se heurte à beaucoup de difficultés logistiques, de contrôle sur place, de ce que font les réceptifs, de ce que font les hôteliers. C’est un sujet complètement d’actualité et qui va aller en se renforçant, il y a vraiment intérêt à prendre les devants à prendre une longueur d’avance avant que ce soit imposé par une autorité quelconque que ce soit à échelle nationale ou européenne, qui fixerait des limites ou conditions au tourisme Un nouveau référentiel : C’est ce qu’on étudie avec le CETO. Il y a des critères qu’on a vus, par exemple essayer de limiter les groupes à 25 personnes, ne pas avoir des groupes qui font 50-60 personnes comme c’est le cas aujourd’hui. Mais là aussi, c’est délicat car des groupes des 25 personnes ca ne pausera aucun problèmes à des TO qui sont déjà dans cette logique là et nous aussi en bonne partie. Mais encore une fois des gens qui sont dans le busines et le volume comme Marmara ou Kuoni, ce sera délicat pour eux de mettre ça en place. Aujourd’hui c’est ces TOs – nous – qui essayent de voir comment à leur mesure, à leur niveau pas seulement sur un pan marketing ou com mais sur le plan concret, comment changer les choses. Il y a beaucoup de choses qu’on est en train de passer en revue avec ATR, qui passent par de l’information aux clients avant le départ c'est-à-dire faire des fiches pays pour les informer sur la situation, sociale, environnementale, et économique des destinations où ils vont. Les clients : Il y a une nécessité aujourd’hui de la part de la profession de prendre position sur ce terrain là, il y a une attente de plus en plus forte de la part des clients pour voyager responsable. Les clients veulent voyager responsable mais en même temps ils ne veulent pas renoncer à leur confort, ils ne veulent pas renoncer à prendre l’avion, etc. Les clients sont de plus en plus demandeurs de ce type de tourisme ils veulent voyager autrement, ils veulent croire qu’en passant par un TO qui se dit responsable – après il y a une réalité derrière ou pas – qu’ils vont voyager autrement. 152 Avez-vous déjà des outils de sensibilisation mis en place ? Oui, on a déjà beaucoup de choses mises en place, on a les cahiers des charges de réceptifs qui leur imposent un certain nombre de règles, on leur demande de rémunérer correctement les personnes qu’ils emploient, des règles de sécurité et d’autres règles qui sont formalisées dans le CDC. Aujourd’hui il n’y a pas de section spéciale dédiée au tourisme responsable mais c’est quelque chose qu’on peut mettre en place assez vite et assez facilement. L’information aux clients c’est quelque chose qu’on peut mettre en place aussi facilement, aujourd’hui on fait très peu d’information client. Aujourd’hui voila, c’est à nous de lui dire, si vous voyager avec nous, si vous êtes soucieux de l’impact que vous avez sur les populations locales, sur l’environnement, on vous conseille plutôt de voyager sur tel type de formules ou d’aller vers tels type de produits. La communication aux clients Il y a un message commun qu’on peut faire passer, se mettre d’accord sur les messages commun à faire passer, un peu comme une charte. Voila le type de quiz qu’on peut demander aux clients, mais la manière de transmettre le message va être liées à chaque TO. Chaque To à son mode de fonctionnement, il y en a qui travaillent en direct, d’autres avec des agences, d’autres uniquement par internet. C’est à chacun de communiquer au mieux en fonction de son mode de fonctionnement et de la connaissance qu’il a de ses clients. La mise en place de fiches pays, c’est un boulot énorme, mais il faut savoir où est la limite. On reste des TOs on n’est pas des guides de voyages, chacun son rôle. C’est vrai qu’on a un devoir de les informer, les éduquer, les sensibiliser à ce thème, de leur donner un peu plus d’informations que ce qu’on leur donnait jusqu’à présent, mais on ne peut pas se substituer aux guides de voyages qu’ils trouvent dans le commerce, ou à des organismes spécialisés la dedans ou aux pouvoirs publics, etc. Je crois aussi que ce qui est important au niveau de la communication vers les clients c’est d’être lisible et d’être clair. Communiquez-vous auprès des clients sur le comportement à adopter sur place ? Ça aussi, c’est quelque chose qu’il faut mettre en place, qu’il faut formaliser. C’est vrai qu’on a une charte au CETO, mais qui est un peu dépassée. Elle nécessite d’être un peu actualisée et d’intégrer des notions supplémentaires. On a évoqué pendant les réunions du CETO de leur faire faire un quiz. C’est inséré dans le questionnaire de satisfaction un quiz aux clients pour qu’ils s’auto-évaluent, du genre quel type de voyageur responsable êtes-vous, avez-vous fait tels ou tels gestes pendant votre voyage ? Aujourd’hui rien n’est formalisé, c’est un peu le client qui fait à sa manière. On peut les éduquer, leur expliquer mais il n’y a pas de support de communication derrière qui sont montés sur les sites web ou dans les brochures. De plus, c’est une démarche qui doit être transversale à toute la société, c’est une démarche qui passe aussi par la formation en interne. Il faut former les agences à tenir ce discours auprès des clients. Il faut qu’on forme les commerciaux à tenir ce discours auprès des agences et ainsi de suite. Formez-vous vos guides ? Voila, ça aussi c’est un sujet difficile, alors on forme des guides, mais c’est plutôt sur l’aspect classique, c‘est à dire le service au client, l’organisation d’un voyage, le type de prestations que les clients attendent mais pas de discours orienté sur le tourisme responsable, c’est un autre aspect de la formation qu’il va falloir développer. De quelle façon les formez-vous ? On les forme comme on peut, car on ne peut pas être dans tous les pays tout le temps. La problématique est de savoir la confiance que l’on a en les réceptifs, et le suivi que l’on fait à distance. Donc, ça fait partie du cahier des charges, on a un certain nombre de critères par rapport aux guides, après on mesure ça aussi avec les retours de satisfaction des clients. Quand ils remplissent les questionnaires de satisfaction clients, ils font des remarques sur le voyage, le guide. Avez-vous des questions spécifiques sur les guides ? Non, enfin on en a sur les guides en général, mais pas sur le tourisme responsable. Ca fait parti des supports qu’il faut étoffer et mettre à jour. Il y a plein de choses à mettre a jour, c’est vrai qu’aujourd’hui la rubrique tourisme durable en 153 général est un peu flottante, floue et qu’il faut formaliser tout ça. L’adaptabilité du référentiel ATR à des TOs de plus grande taille que les membres certifiés, qu’en pensez-vous ? Justement lors de ce groupe de travail, on réunit des gens très différents et l’idée c’est de sensibiliser un peu tout le monde, que tout le monde fasse quelque chose, et de trouver un socle commun inspiré d’ATR qui puisse convenir à tout le monde. Mais le risque c’est que le référentiel auquel on aboutisse, soit trop « light », il faut quelque chose qui soit acceptable pour tous mais pas trop minimal non plus. C’est ça la difficulté aujourd’hui. On essaye de voir si on peut « séparer » les gens qui font plutôt du club (Marmara, Look, Fram) Il faut vraiment différencier les labels qui concernent les hôtels et les produits en itinérance, ce n’est pas du tout le même métier.. Sensibilisez-vous l’équipe de la production aux spécificités du tourisme responsable, aux choix qu’ils doivent faire pour monter des produits durables et respectueux ? Non les chefs de produits ne sont pas formés, ça fait partie de la démarche de la société au global. On a beaucoup plus de marge de manœuvre quand il s’agit de sur mesure ou d’individuel. Avez-vous des partenariats avec des associations ou ONG locales ? On soutient des ONG en Asie particulièrement, et on a développé des produits maison, dans des camps arborigènes en Australie, en Asie du sud est avec des bateaux lodge sur le Mékong, on a des lodges en Thaïlande au Cambodge. En Indonésie on à un produit destiné à soutenir un village. On développe des initiatives locales dans nos destination, c’est des choses qui sont assez anciennes, on fait ça depuis longtemps. Mas ça suppose des investissements importants, ça prend du temps, ça pose des problèmes logistiques. Avez-vous des partenariats avec des ONG de plus grande envergure, typa ECPAT, UNITAID ? Non, pas au jour d’aujourd’hui, on a plutôt des actions locales, avec des petites associations dans les destinations. On n’a pas de partenariat global avec par exemple handicap International, WWF, ou autre. Envisagez vous de mettre en place des actions de tourisme durable au sein d’Asia ou êtes vous plutôt dans l’attente de voir ce qui va ressortir du groupe de travail du CETO ? On aimerait aboutir à un référentiel pour la fin de l’année qui « convienne à l’ensemble des participants ». Mais j’ai peur que si on veuille dans un premier temps unifier tout le monde, ça risque d’être vidé de sa substance. C’est sûr que c’est quelque chose qui va prendre du temps à mettre en place, mais une fois que c’est lancé, quand les choses se mettent en place ça peut aller très vite. Il suffirait de 1 ou 2 labels qui soient crédibles, reconnus, concrets, d’un peu de com, de 2 ou 3 TO qui tirent la locomotive et puis c’est parti. C’est vrai que le groupe de travail aujourd’hui est encore en phase de réflexion, on n’a pas encore compris comment répondre aux attentes de chacun. Il faut un minimum de contraintes. Si chacun dit : oui votre charte moi je prends ça, ça et ça, et ça je ne prends pas et que chacun fait son tiroir on va plus s’en sortir, ça ne marchera pas. Si le CETO se mobilise, tire sur quelque chose de concret, ça peut faire avancer les choses à échelle nationale pour les autres TO. Si un groupe comme le CETO prend ça en main, ça peut vraiment faire avancer les choses. 154 Annexe 5 95 Entretien avec Sarah Lopez Chargée d’innovation et de tourisme responsable chez Nouvelles Frontières Le développement durable chez Nouvelles Frontières : prise en compte des 3 domaines du développement durable, c'est-à-dire environnement, économique et social. Plusieurs actions sont mises en place, au siège en premier lieu puis à l’étranger. Un niveau environnemental : Une politique de tri des déchets au siège, élaboration d’un futur contrat avec EDF pour l’énergie verte, bilan carbone 2011, choix de papiers respectueux de l’environnement, recyclages d’anciennes brochures, achats durables…. Les Hôtels Club de NF sont labélisés iso 9001 Il est envisagé de travailler avec Travel Life pour les hôtels Club De NF (démarche venant de TUI), et peut être pour le reste des hôtels des circuits. Sur environ 800 hôtels, 500 doivent être « MEMBRES » de Contracting Western Europe CWE TUI encourage beaucoup la démarche de développement durable et donne des outils. Des réunions de coordination du développement durable ont lieu 2 fois par an. Une politique de DD est mise en place pour tout le groupe et des audits internes sont effectués 4 fois par an. TUI fourni une charte de bonne conduite et une liste de prestataires à éviter. Niveau économique et social : Dans le cahier des charges de TUI, le groupe a inséré des clauses concernant la protection des enfants, des critères sociaux et juridiques. Sensibilisation clients : NF a créé sa charte du plongeur responsable et la donne à tous les réceptifs concernés NF Aventure fournit la charte d’ATR NF n’a pas de charte du voyageur Mise en place d’ateliers rencontre dans les Hôtels Club NF, où les clients partagent des moments de découverte avec les populations locales. Participation ONG : Tourism For Development : financement de projets variés (eau, habitat, nutrition) ECPAT (démarche initiée par TUI) Proposition aux clients de participer à des projets d’ONG ou de les découvrir « Planter votre arbre », NF travaille avec l’ONG « cœur de foret » qui a pour objectif de limiter la déforestation et de planter des arbres. Un arbre a été planté pour chaque salarié de NF et pour 8€ les clients peuvent aussi planter un arbre. Les objectifs de l’ONG sont économiques, sociaux et environnementaux. Cahier des charges : Un CDC concernant le montage de produit est distribué aux chefs de produits et aux réceptifs. Il est précis et concerne : l’hébergement, les déplacements, les types de prestataires à sélectionner, l’aspect économique, la sensibilisation client, l’environnement, la découverte culturelle, le partage de la vie quotidienne… On retrouve un cahier des charges spécifique à chaque branche ou type de produits comme les circuits « rencontre ». 95 L’entretien n’a pas pu être retranscrit, Madame Sarah Lopez n’ayant pas l’autorisation de laisser enregistrer l’entretien. 155 Les chefs de produits contrôlent la qualité des prestations lors de leurs déplacements ainsi que le service qualité relation clients. Pour les retours de satisfaction 50% des voyageurs sont contactés par téléphone. Formation : Sont formés au tourisme responsable les agents de voyages par le service ressources humaines. Les formateurs RH sont formés au tourisme responsable par la chargée de mission tourisme responsable de NF. Les vendeurs sont formés sur les produits et non sur le développement durable en général. Les formations sont simples avec quelques sujets précis comme le tourisme sexuel. Certains agents de voyages sont impliqués dans la démarche de développement durable notamment grâce au projet de reforestation de la forêt à Madagascar, d’autres moins. Il n’existe pas de formation pour les guides locaux à part le cas de NF aventure. Des formations en e-learning sont envisagées, mais c’est difficile il faut que ce soit interactif. NF Aventure : Ils n’ont pas obtenu la certification ATR en raison du prix que couterait les audits des agences externes. Pb de la formation des 300 agences externes. La demande : Notre brochure n’est pas nommée tourisme responsable mais beaucoup de gens considèrent la rencontre comme du tourisme responsable. Ils attendent que les actions de NF soient cohérentes avec les produits proposés et la démarche. 156 Annexe 6 Organigramme du service du Club Med Découverte, un service à part entière au sein du groupe Club Méditerranée96 CLUB MED CLUB MED DECOUVERTE Paul Jean WAHL Gestion terrestre Philipe MERCET Chef de produit Zone Afrique / Océanie / Moyen Orient / Europe / Méditerranée Dirkan DEMIRYAN Chef de produit Zone Amérique / Antilles / Asie Pacifique Katty LABOUREUR Régionale opération découverte Egypte Basée au Caire 96 Elisabeth MOET Responsable CMD et Club Med 2 Christophe CARRAUD Responsable Chef de produit Responsable Certification ATR Anne Sophie LESCURE Responsable Marketing CMD et CM2 Charlène BADOUX Stagiaire assistant Marketing CMD et CM2 Louise ROHFRITSCH Stagiaire assistant service production Isabelle COHEN Coordonatrice accompagnateurs Mathilde BARBAT Assistant stagiaire tourisme responsable 10 Accompagnateurs Organigramme valable pour la période de l’été 2010 157 Annexe 7 Exemple d’un circuit de Club Med Découverte 158 159 160 Annexe 8 161 Annexe 9 : Fiche de poste Titre du poste : Responsable certification Responsabilités : Prise en charge du suivi de la certification de service Afnor/Afaq Agir pour un Tourisme Responsable Mission : Taches : Procéder à des évaluations et améliorations régulières (une évaluation globale par saison) pour respecter les modalités de certification présentées dans le référentiel ATR - Rattachement : Connaitre et respecter toutes les modalités de la certification ATR Réaliser un audit interne par an Préparations aux audits de renouvellement de l’AFNOR Prise en charge et organisation des audits internes et externes Former les auditeurs internes Produire un bilan annuel Analyser les résultats des enquêtes de satisfaction (édites des indicateurs et des écarts) Contrôle des indicateurs chiffrés Définir la fréquence des autocontrôles pour chaque engagement Mette en œuvre un plan d’amélioration suite aux écarts relevés lors des audits Créer des plans d’actions Contrôler des supports de communication Ce poste est rattaché au service Club Med Découverte et au service production sous la direction de la responsable Elisabeth Moët 162 Annexe 10 Contenu d’un e-mail destiné à la responsable du service Club Med Découverte et aux responsables financiers du groupe Club Med qui sont en mesure de prendre les décisions de taille comme celle de s’engager dans une démarche de certification. Club Med découverte entend suivre la démarche du Club Med engagé dans le développement durable à travers son projet d’éco-certification des villages d’ici 2012. A ce titre et en total accord avec la stratégie du groupe, il a été envisagé avec Agnès Weil et Christophe Carraud d’obtenir la certification Agir pour un Tourisme Responsable (ATR). CMD disposant déjà de certains atouts pour obtenir cette certification, les actions à mettre en place seraient donc réalisables et sans changements d’envergure au sein de la production. De plus, un label est un moyen de communiquer facilement vers les clients qui englobe toutes les actions difficiles à valoriser individuellement et améliore la visibilité. C’est aussi une preuve externe qui permettra de cautionner la démarche et d’apporter une crédibilité certaine. Certes, une telle démarche reflète un certain engagement sur le long terme, mais on peut attendre des retombées commerciales, et médiatiques non négligeables. Une démarche de certification engagerait des besoins financiers et humains : - la cotisation à l’association ATR d’un total de 13500€ pour 3 ans et un budget de certification pour l’AFNOR estimé à 14600€ sur 3 ans incluant les honoraires d’audit interne et externe. Total estimé sur 3 ans : 28100€ (devis basé sur le chiffre d’affaire et la durée de l’audit) - La création d’un poste permanant destiné à mettre en œuvre la procédure de certification sur le long terme (évaluer, améliorer) et à fournir des bilans annuels. Budget évalué : 50000€ par an. Vous trouverez ci-joint la fiche du poste. Ne pas se lancer dans une démarche de tourisme durable serait prendre le risque d’être en retard par rapport aux concurrents déjà engagés dans ce domaine (Kuoni, Voyageurs du Monde, Nouvelle Frontières, Asia). A ce jour, il est envisagé de mettre en place des formations au tourisme durable afin que tous les acteurs concernés par les circuits soient sensibilisés : le personnel CMD, les réceptifs et guides locaux et les agents de voyages. Ces modules de formation et autres outils de sensibilisation seront opérationnels avant la fin du mois de septembre 2010. Cordialement, 163 Annexe 11 Fiche « info-com », document de communication en interne 164 Annexe 12 CD-Rom contenant les documents powerpoint : - La présentation du tourisme responsable La présentation de la démarche de Club Med découverte pour les commerciaux et agents de voyages Le module de formation en interne Le module de formation des guides locaux L’ « InfoCom » Se trouve aussi en supplément sur le CD-Rom les documents de l’annexe 3 sous format informatique. 165 Annexe 13 Le dossier de formation qui sera envoyé à tous les réceptifs avec qui travaille Club Med Découverte. (En cas de perte le dossier se trouve aussi sur le CD-Rom) 166 BIBLIOGRAPHIE Ouvrages généraux: • BAIDER Fabienne, BURGER Marcel et GOUTSOS Dionysis, « La communication touristique : Approches discursives de l’identité et de l’altérité », édition l’Harmattan, collection Sémantiques, Paris, 2004 • BARTHELEMY André et RICHARD Philippe in MARTIN Boris, « Voyager autrement : vers un tourisme responsable et solidaire », C.L Mayer, 2002 • BOURDIEU Pierre, PASSERON Jean Claude, « La reproduction », Edition de minuit, 1970 • CHABROL Grégoire in MARTIN Boris, « Voyager autrement : vers un tourisme responsable et solidaire », C.L, Mayer, 2002 • DOLFUS André in COLLOMBON Jean-Marie, BARLET Sandra, RIBIER Danièle (Textes réunis par), « Tourisme solidaire et développement durable », édition du Gret, Collection Agridoc, Dossier thématique, Paris, 2004 • DOLFUS André, LAURENT Alain et MARTIN-GOUSSET Pierre in COLLOMBON Jean-Marie, BARLET Sandra, RIBIER Danièle (Textes réunis), « Tourisme solidaire et développement durable », édition du Gret, Collection gridoc, Dossier thématique, Paris, 2004 • DUPONT Louis, « Le plan marketing du tourisme par la pratique », édition l’Harmattan, collection Tourismes et Sociétés, Paris, 2005 • FRYBOURG Pierre, « Certification et management de la qualité, un atout stratégique », Edition Arnaud Franel, Paris 2006 • SAINSAULIEU R. in P. Carré, « Traité des sciences et techniques de la formation », Paris, Dunod, 1999 • VALAYER Dora in MARTIN Boris, « Voyager autrement : vers un tourisme responsable et solidaire », C.L Mayer, 2002 • WEMAERE Jean, « Les 100 mots de la formation », Que sais-je ?, édition PUF, 2007 • Dictionnaire Le Littré, édition Garnier, Paris 2007 • Le Petit Larousse 2009, Edition Larousse, 2008 Etudes et rapports : • Atout France, « Sensibilité des clientèles au tourisme durable », 2009 • BOT Sandrine Et LAURENT Alain, Présentation TER_RES, 2008 • BLANGY Sylvie, DUBOIS Ghislain, KOUCHNER Françoise, « Ecotourisme, Expériences française », AFIT, 2002 • Eco Destinet « Handbook of Ecotourism Labelling Criteria and good practice in Europe», http://www.ecoroute.eu 167 • LOZATO-GIOTAR Jean Pierre, in Préface de l’étude « Les français et le Tourisme Responsable » de TNS Sofres et Voyagesncf.com, 2009 • Ministère délégué au Tourisme, « Intentions de départ des français en été », 2007 • Rencontres Territoriales d’Auvergne 2008 ; « Le tourisme responsable, laboratoire d’une économie territoriale plus solidaire, coopérative et culturelle », 27 et 28 mai 2008 • SPE Tourisme, Cabinet de consultant, Lettre d’information 13 octobre 2009, www.spe tourisme.com • TNS Sofres et Voyages SNCF, « Les Français sont-ils des voyageurs responsables », 2009 • Union Nationale des Associations de Tourisme et de plein air, « Tourisme solidaire vue par les voyageurs français », mars 2005 Enseignants, Chercheurs, Professionnels du tourisme : • BARDE Yannick, Manager Chez Asia lors d’un entretien sur le tourisme responsable • Théorie de GREENBERG in cours de Jean Philippe SAJUS, Motivation et implication au travail, Master 2 Tourisme et Développement, année 2008 – 2009 • MAIRAL jean Claude, président du groupe Tourisme responsable de Cités Unies de France, lors de la conférence sur le Tourisme Responsable au Forum national du Tourisme responsable, Chambéry, juin 2010 • QUERINI François, formateur à l’AFRAT et GIONOT Françoise, formatrice TETRATKYS, lors du Forum National sur le Tourisme Responsable, juin 2010, Chambéry • QUERINI François, formateur à l’AFRAT; GIONOT Françoise, formatrice TETRATKS ; DICKO Alassane, Guide accompagnateur Mali ; MOUCHET Alain, Formateur au CREPS de Briançon, lors de l’atelier « Formation des guides, transfert de compétences et expériences », FNTR, 2010, Chambéry • SAJUS Jean Philippe, Motivation et implication au travail, Cours de Master 2 Tourisme et Développement, année 2009 – 2010 • SHEOU Bernard, lors du Forum National du Tourisme Responsable, Chambéry, juin 2010 • SHACKLEY Myra, professeur en gestion des ressources naturelles à l’école de commerce de Nottingham, Le courrier de l’Unesco, Juillet 1999 • TORRENTE Pierre, enseignant et directeur du CETIA, Université Toulouse 2, lors d’une conférence sur le Tourisme Responsable au Forum national du Tourisme responsable, Chambéry, juin 2010 Travaux universitaires : • VERAGHE Charlotte, « La formation dans le tourisme responsable », Cetia, 2009 • VERAGHE Charlotte, « Les limites du tourisme responsable », Cetia 2008 168 Article de presse : • BEVILLE Gilles in revue Espaces Tourisme et Loisirs, « Tourisme solidaire et responsable », N°220, novembre 2004 • FRANCOIS-LACOMPTE Agnès; PRIM-ALLAZ Isabelle, article publié dans « International Conference on Marketing Trends », Venise, Italie Janvier 2010. • RAMAVONIRINA Patricia, « Les guides locaux », http://www.laverite.mg/societe-a- madagascar/metier-de-guide-touristique-local-lnparler-couramment-une-langue-etrangeresemble-une-utopienr.html • RICHARD Philippe, ancien directeur de l’institut des droits de l’homme de Lyon, revue « Presque en marche », n°136, mai 1998 • TERRISSE Laurent, in TerraEco, « Comment la publicité récupère l’écologie ? », aout 2010 • UNAT in revue Espaces Tourisme et Loisirs, « Tourisme solidaire et responsable », N°220, novembre 2004 • ZYSBERG Claudine in revue Espaces Tourisme et Loisirs, « Tourisme solidaire et responsable », N°220, novembre 2004 • L’Echo Touristique, Tourisme durable : « En progrès, mais… peut mieux faire », N°2794, janvier 2007 • The Telegraph, « How green is your tourism? » ,http://www.telegraph.co.uk, 2009 “ Sites internet : • Club Méditerranée, www.clubmed.com et www.clubmed-corporate.com • Agir pour un Tourisme Responsable, www.tourismeresponsable.org • Coalition Internationale pour un Tourisme Responsable, site internet : www.coalition-tourismeresponsable.org • DESTINET, Sustainable Tourisme Information Portal, http://destinet.ew.eea.europa.eu • Dictionnaire en ligne, dictionaireenligne.com • Forum National du Tourisme Responsable, www.forum-national-tourisme-responsable.com • Ministère du Tourisme, www.tourisme.gouv.fr • Organisation Mondiale du Tourisme, www.world-tourism.org; • OMT, World Tourism Barometer www.world-tourism.org/facts/wtb.html • Programme des Nations Unies pour l’Environnement, http//www.unep.org • TNS Sofres, www.tns-sofres.com • VVE - L'association des Voyageurs et Voyagistes éco-responsables, blog.voyages-ecoresponsables.org 169 Chartes et référentiel en tourisme durable : • Charte du voyageur responsable de Agir Pour un Tourisme Responsable http://medias.voyageons-autrement.com/dossiers/charte-ethique-du-voyageur.pdf • Charte des voyageurs éco-responsables de l’association de voyageurs et voyagistes écoresponsables • Charte des voyagistes éco-responsable de l’association de voyageurs et voyagistes écoresponsables • Charte « Parmi tous les bonheurs du monde il y à celui de respecter » du Club Méditerranée • Référentiel et plan de contrôle externe du programme de certification Agir pour un Tourisme Responsable 170 TABLE DES MATIERES REMERCIEMENTS ________________________________________________________________ 6 SOMMAIRE______________________________________________________________________ 7 SIGLES ET ABREVIATIONS ________________________________________________________ 7 METHODOLOGIE _________________________________________________________________ 8 INTRODUCTION GENERALE _______________________________________________________ 9 Partie 1 : LE TOURISME RESPONSABLE ET LE MARCHÉ DES TOURS OPERATEURS______ 11 Chapitre 1 : Le tourisme responsable _______________________________________________ 12 1. Du développement durable au tourisme durable et autres formes alternatives de tourisme 1.1 Le développement durable ________________________________________________ 1.2 Le tourisme durable ______________________________________________________ 1.3 Du tourisme durable aux nouvelles formes alternatives de tourisme _____________ 12 12 13 14 2. Le concept de tourisme responsable _____________________________________________ 2.1 Le concept du tourisme responsable________________________________________ 2.2 La nécessité de pratiquer un tourisme responsable ___________________________ Faire changer les mentalités est nécessaire pour se tourner vers un tourisme plus profitable à tous, mais aussi accessible à tous. __________________________________ 2.3 Les conditions à la mise en place du tourisme responsable_____________________ 16 16 17 18 18 3. Les acteurs du tourisme responsable en France ___________________________________ 20 3.1 La Coalition Internationale pour un Tourisme Responsable (CITR) _______________ 20 3.1.1 Les objectifs de la CITR _______________________________________________________ 20 3.1.2 La journée mondiale du tourisme responsable ___________________________________ 21 3.2 Tourisme et territoires responsables ________________________________________ 21 3.3 VVE, L'association des Voyageurs et Voyagistes Eco-responsables _____________ 23 3.3.1 L’association _________________________________________________________________ 23 3.3.2 Les chartes de VVE ______________________________________________________________ 23 3.4 Agir pour un Tourisme Responsable (ATR)___________________________________ 24 3.4.1 Les origines de l’association : __________________________________________________ 25 3.4.2 Les Objectifs de l’association : _________________________________________________ 25 3.4.3 La certification Agir pour un Tourisme Responsable, AFNOR Service confiance______ 26 Chapitre 2 : Le tourisme responsable : représentations des consommateurs français ______ 27 1. Le tourisme responsable : une notoriété croissante_________________________________ 27 1.1 Une démocratisation du tourisme durable et responsable ______________________ 27 1.2 Tourisme responsable : un concept de plus en plus connu _____________________ 28 2. Les représentations du tourisme durable par les consommateurs ____________________ 31 2.1 Imaginaire d’un voyage responsable pour les touristes ________________________ 31 2.1.1 Un voyage respectueux de l’environnement______________________________________ 31 2.1.2 Un voyage en immersion dans la vie des populations locales ______________________ 32 2.2 Les perceptions d’un voyage non durable ___________________________________ 34 3. Les pratiques du tourisme responsable : motivations et freins _______________________ 3.1 Besoin d’un changement des mentalités pour diriger les touristes vers le tourisme durable ____________________________________________________________________ 3.2 Leviers de motivation du tourisme responsable_______________________________ 3.3 Les freins au tourisme durable _____________________________________________ 35 35 35 36 171 Chapitre 3 : La place du tourisme responsable chez les tours opérateurs : le cas de Club Med Découverte _____________________________________________________________________ 39 1. Les tours opérateurs spécialisés et engagés dans le tourisme responsable ____________ 39 1.1 Les tours opérateurs spécialisés dans le tourisme responsable _________________ 39 1.2 Les voyagistes engagés dans une démarche de tourisme responsable ___________ 40 1.2.1 Le groupe de travail du CETO __________________________________________________ 40 1.2.2 Les Tours Opérateurs engagés dans le tourisme responsable _____________________ 41 2. Club Med Découverte __________________________________________________________ 46 2.1 Club Méditerranée Découverte : une branche du Club Méditerranée ______________ 46 2.1.1 Historique du Club Méditerranée _______________________________________________ 46 2.1.2 Le concept ___________________________________________________________________ 46 2.2 Club Med Découverte _____________________________________________________ 47 2.2.1 L’historique de Club Med découverte____________________________________________ 47 2.2.2 L’offre de circuits _____________________________________________________________ 49 2.3 Le système de production des circuits par Club Med Découverte ________________ 50 3. Le tourisme responsable et Club Med Découverte __________________________________ 3.1 Les orientations positives _________________________________________________ 3.2 Les points négatifs _______________________________________________________ 2.3 Un volonté de changer les choses __________________________________________ 53 53 53 54 Conclusion de la partie 1 _________________________________________________________ 55 Partie 2 : LES OUTILS ET DÉMARCHES QUI PERMETTENT L’INTÉGRATION DU TOURISME RESPONSABLE CHEZ UN TOUR OPERATEUR _______________________________________ 56 Chapitre 1 : La sensibilisation et l’éducation des clients au cœur du tourisme responsable _ 57 1. La rencontre entre les populations : enjeux de la sensibilisation ______________________ 57 1.1 Les touristes comme acteurs principaux_____________________________________ 57 1.2 La volonté de rencontrer l’autre doit être mise en avant ________________________ 58 2. Les différentes étapes et outils de sensibilisation client _____________________________ 60 2.1 Les acteurs concernés par la sensibilisation _________________________________ 60 2.2 La sensibilisation avant le départ un élément essentiel ________________________ 62 2.3 La sensibilisation tout au long du séjour : le rôle majeur des guides locaux _______ 62 2.4. Les outils de sensibilisation clients ________________________________________ 63 2.4.1. Les chartes du voyageur ______________________________________________________ 63 2.4.2 Les fiches pays_______________________________________________________________ 64 3. Les limites de la sensibilisation__________________________________________________ 65 3.1 L’implication de tous les acteurs nécessaire _________________________________ 65 3.2 Le rôle d’un voyagiste est-il de sensibiliser ? _________________________________ 66 Chapitre 2 : La formation outil essentiel pour un tourisme responsable __________________ 67 1. La formation en entreprise ______________________________________________________ 1.1 Les caractéristiques de la formation ________________________________________ 1.2 Les plans de formation ___________________________________________________ 1.3 Le formateur et la motivation des formés ____________________________________ 1.4 La formation des employés d’un tour opérateur ______________________________ 67 67 68 68 69 2. La formation des guides locaux _________________________________________________ 71 2.1. L’implication de la population locale nécessaire au tourisme responsable ________ 71 2.2 Les conditions relatives à la bonne formation des guides ______________________ 72 2.3 La formation des guides locaux : limites et difficultés__________________________ 73 2.3.1 La compréhension et la présence sur un territoire ________________________________ 73 2.3.2 Un manque de reconnaissance du métier de guide _______________________________ 74 172 3. La formation en interne_________________________________________________________ 76 3.1 La formation pour convaincre ______________________________________________ 76 3.2 La formation pour tendre vers une offre de produits plus responsables __________ 76 Chapitre 3 : Les enjeux et limites de la certification en tourisme responsable _____________ 78 1. Les programmes de certification_________________________________________________ 1.1 La qualité _______________________________________________________________ 1.2 La certification __________________________________________________________ 1.3 Développement durable et certification ______________________________________ 78 78 79 80 2. La certification en tourisme responsable, vecteur de développement pour les territoires _ 81 2.1 Une amélioration du lien social entre visiteurs et visités _______________________ 81 2.2 Pour un meilleur développement économique des territoires ___________________ 82 3. La certification : de multiples enjeux pour les voyagistes ____________________________ 83 3.1 Un gage de crédibilité ____________________________________________________ 83 3.2 Une meilleure image et visibilité ____________________________________________ 83 3.3 Une réponse aux nouveaux modes de consommation _________________________ 84 3.4 Des enjeux divers ________________________________________________________ 84 3.4.1 Un levier de motivation du personnel ____________________________________________ 85 3.4.2 Un moyen de défense _________________________________________________________ 85 3.4.3 Un avantage commercial ______________________________________________________ 85 4. Les limites des programmes de certification _______________________________________ 86 4.1 Des référentiels trop « light » sur certains points______________________________ 86 4.1.1 La crédibilité des référentiels ___________________________________________________ 86 4.1.2 Les moyens de contrôle _______________________________________________________ 87 4.2 Une absence de regard critique des clients __________________________________ 88 Conclusion de la partie 2 _________________________________________________________ 90 Partie 3 : LA MISE EN PLACE D’UNE DÉMARCHE DE TOURISME RESPONSABLE AU SEIN DE CLUB MED DÉCOUVERTE ________________________________________________________ 91 Chapitre 1 : Etude du programme de certification Agir pour un Tourisme Responsable _____ 92 1. La démarche générale__________________________________________________________ 92 1.1 Les coûts de la certification _______________________________________________ 92 1.2 Les disposition d’organisation et de suivis___________________________________ 94 2. Les principaux axes de travail ___________________________________________________ 96 2.1 Une multitude de documents à préparer et d’actions à mettre en place ___________ 96 2.2 Les principaux axes de travail______________________________________________ 99 3. Le poids d’une telle démarche pour le service de Club Med Découverte _______________ 101 Chapitre 2 : La mise en place d’outils de formation, d’information et de sensibilisation au tourisme responsable ___________________________________________________________ 102 1. La formation, l’information et la sensibilisation en interne ________________________ 1.1 Méthodologie employée__________________________________________________ 1.2 Les outils nécessaires pour former le personnel _____________________________ 1.3 Les outils de formation et de communication internes ________________________ 102 102 103 105 2. La formation des guides locaux ________________________________________________ 107 2.1 Les objectifs et caractéristiques de la formation _____________________________ 107 2.1.1 Le choix des formateurs ______________________________________________________ 107 2.2.2 Obligation et contrôle des formations des guides ________________________________ 108 2.2 Le module de formation au tourisme responsable ____________________________ 108 2.2.1 Le module de formation powerpoint ____________________________________________ 108 2.2.3 Le manuel du guide __________________________________________________________ 111 173 Chapitre 3 : Recommandations relatives à la mise en place d’actions complémentaires pour un tourisme responsable ___________________________________________________________ 113 1. L’intégration du tourisme responsable dans différents domaines ____________________ 113 1.1 L’intégration des principes du tourisme responsable dans les documents officiels 113 1.1.1 Les contrats signés avec les réceptifs __________________________________________ 113 1.1.2 Le cahier des charges________________________________________________________ 114 1.2 Le cas des circuits croisières en Egypte ____________________________________ 115 1.2.1 La sensibilisation du personnel et des clients lors des croisières _________________________ 115 1.2.2 Mise en place d’un « Espace Ado » ________________________________________________ 116 2. Recommandations pour l’intégration du tourisme responsable dans l’offre de Club Med Découverte ____________________________________________________________________ 117 2.1 Les caractéristiques d’un circuit dit responsable_____________________________ 117 2.2 Le positionnement des concurrents________________________________________ 118 2.3 Les recommandations de positionnement pour Club Med découverte ___________ 120 2.3.1 La certification en tourisme responsable ___________________________________________ 120 2.3.2 L’orientation de l’offre vers le tourisme responsable __________________________________ 120 Conclusion de la partie 3 ________________________________________________________ 122 CONCLUSION GENERALE _______________________________________________________ 123 TABLE DES ANNEXES __________________________________________________________ 125 BIBLIOGRAPHIE _______________________________________________________________ 167 TABLE DES MATIERES _________________________________________________________ 171 174 TOURISME RESPONSABLE ET TOURS OPERATEURS, LE CAS DE CLUB MED DECOUVERTE QUELS SONT LES OUTILS ET DEMARCHES QUI PERMETTENET L’INTEGRATION DES DIMENSIONS DURABLES ET RESPONSABLES CHEZ UN VOYAGISTE ? Le tourisme responsable tient une place de plus en plus importante dans le marché croissant du tourisme et se traduit par une réelle tendance de consommation. Cependant, les touristes – sensibles à ces nouvelles formes de tourisme - ont encore du mal à définir concrètement le concept de tourisme responsable, principalement à cause d’un manque de visibilité de l’offre. A ce sujet, le secteur de la production touristique à lui-même quelques difficultés à intégrer les dimensions « durables et responsables » dans leurs activités. Ce mémoire apporte des pistes de réflexions quant à l’intégration du concept de responsabilité au travers du voyagiste Club Med Découverte : la certification, la formation, la sensibilisation des clients et l’adaptation de l’offre. Au travers ce travail de recherche, les enjeux et limites des outils et démarches proposés ont été mis en exergue. Ces limites illustrent le fait que les tours opérateurs sont pas nécessairement les plus à même à développer et porter le tourisme responsable. Ils devraient peu être, être soutenus pas une organisation d’envergure internationale, qui prendrait en compte les attentes et particularités du secteur de la production mais aussi les besoins des destinations concernées par l’activité touristique. RESPONSIBLE TOURISM AND TOURS OPERATORS, THE CASE OF CLUB MED DECOUVERTE WHAT ARE THE TOOLS AND APPROACHES WHICH PERMIT TO INTEGRATE RESPONSIBILITY AND SUSTAINABILITY PRINCIPLES IN A TOUR OPERATOR’ACTIVITIES Responsible tourism plays an increasingly important role in the growing tourism market and represents a real trend of consumption. However, tourists – attracted by these new forms of tourism are still struggling to define concretely the concept of responsible tourism, mainly due to a lack of visibility of specific touristic products. Regarding this fact, the tourism production sector has also some difficulties to integrate the "sustainable and responsible" dimensions. This dissertation brings some hypothesis about the best way to integrate the concepts of responsibility through Club Med Découverte tour operator. These possibilities are: certification, training, client’s awareness and adaptation of supply. Through this research, issues and limitations of tools and approaches proposed have been highlighted. These limits reflect the fact that tour operators are not necessarily more able to develop and bring up responsible tourism, but they should be supported by a global organisation, that takes into account the needs and the characteristics of the sector of touristic production but also the ones of the receptive countries.