Exigences relatives aux dispositifs médicaux
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Exigences relatives aux dispositifs médicaux
L’actualité en médecine dentaire Nouveau droit des produits thérapeutiques – Exigences relatives aux dispositifs médicaux 2e partie: Les dentistes en tant que fabricants de dispositifs médicaux Institut suisse des produits thérapeutiques (Swissmedic), Division Dispositifs Médicaux La nouvelle loi sur les produits thérapeutiques et la révision de l’ordonnance sur les dispositifs médicaux entrées en vigueur le 1er janvier 2002 ont introduit de nouvelles dispositions dans l’utilisation des dispositifs médicaux. L’Institut suisse des produits thérapeutiques (Swissmedic) est, avec les services sanitaires cantonaux, l’instance compétente en matière de dispositifs médicaux. Conformité des dispositifs médicaux Les fabricants et les importateurs sont responsables de la conformité des dispositifs médicaux mis pour la première fois sur le marché. Ceci vaut également pour les personnes modifiant les dispositifs médicaux autrement que prévu ou de manière à en modifier les performances. Elles sont tenues d’observer les exigences de l’ordonnance sur les dispositifs médicaux du 17 octobre 2001 (ODim, basée sur les exigences de la directive 93/42/ CEE sur les dispositifs médicaux) et les normes pour dispositifs médicaux y relatives. Cette responsabilité passe au dentiste individuel si celui-ci – fabrique lui-même des dispositifs médicaux tels que plombages, prothèses, implants – fait fabriquer des dispositifs médicaux par des sous-traitants qui ne peuvent garantir eux-mêmes la conformité aux dispositions légales, ou qui n’ont pas de siège/représentation en Suisse ou dans l’EEE. Dans ces cas, le dentiste doit prendre les mesures nécessaires à assurer et confirmer la conformité des produits, y compris le procédé de fabrication correct. Garantir un procédé de fabrication correct signifie vérifier et s’assurer de différents aspects de la fabrication, dont – la formation suffisante de toutes les personnes impliquées dans la fabrication. Celle-ci doit leur permettre une validation adéquate lors de la confection de dispositifs sur mesure, c.-à-d. d’évaluer les spécifications fournies par le dentiste, de détecter les incertitudes et les possibles problèmes, de mener les vérifications nécessaires, y compris auprès du dentiste. – une définition et une documentation satisfaisantes des procédés de fabrication – la maintenance et la calibration adéquates des instruments utilisés – une hygiène satisfaisante et la prévention de contaminations – la tenue correcte de protocoles de fabrication. Pour les dispositifs médicaux sur mesure, il y a lieu en particulier de consigner dans chaque cas tout ce qui s’écarte du procédé normal de fabrication, et les raisons à cela. Un contrôle des lots de matières premières doit être tenu et leur traçabilité assurée, afin de permettre les rappels de produits en cas de défauts de qualité. Le dentiste qui installe par exemple une couronne fabriquée par le technicien (donc un dispositif sur mesure) porte ainsi également l’entière responsabilité de son exécution correcte et conforme par le laboratoire dentaire. Swissmedic recommande dans ces cas de ne confier l’exécution de tels dispositifs qu’à des techniciens dentaires en mesure, par leur formation, de remplir les exigences suisses resp. communautaires en matière de dispositifs médicaux, qui rédigent les déclarations et tiennent une documentation correcte selon l’annexe VIII de la directive 93/42/CEE et qui les conservent. Certaines associations professionnelles ont mis en place un Annexe VIII Déclaration relative aux dispositifs ayant une destination particulière 1. Pour les dispositifs sur mesure ou les dispositifs destinés à des investigations cliniques, le fabricant ou son mandataire établi dans la Communauté rédige la déclaration comprenant les informations visées au point 2. 2. La déclaration comprend les informations suivantes: 2.1. Pour les dispositifs sur mesure: – les données permettant d’identifier le dispositif en question, – une déclaration selon laquelle le dispositif est destiné à l’usage exclusif d’un patient déterminé et le nom de ce dernier, – le nom du médecin ou d’une autre personne autorisée qui a établi la prescription et, le cas échéant, le nom de l’institution médicale concernée, – les caractéristiques spécifiques du dispositif indiquées dans la prescription médicale correspondante, – une déclaration selon laquelle le dispositif en question est conforme aux exigences essentielles énoncées à l’annexe I et, le cas échéant, l’indication des exigences essentielles auxquelles il n’a pas été entièrement satisfait, avec mention des motifs. (...) 3. Le fabricant s’engage en outre à tenir à la disposition des autorités nationales compétentes: 3.1. pour les dispositifs sur mesure, la documentation permettant de comprendre la conception, la fabrication et les performances du produit, y compris les performances prévues, de manière à permettre l’évaluation de sa conformité aux exigences de la présente directive. Le fabricant prend toutes les mesures nécessaires pour que le procédé de fabrication assure que les produits fabriqués sont conformes à la documentation mentionnée au premier alinéa. (...) 4. Les informations contenues dans les déclarations prévues à la présente annexe doivent être conservées pendant au moins cinq ans. Déclaration relative aux dispositifs sur mesure, directive 93/42/CEE du Conseil du 14 juin 1993 relative aux dispositifs médicaux. Ces exigences européennes valent également pour la Suisse. Rev Mens Suisse Odontostomatol, Vol 113: 1/2003 107 L’actualité en médecine dentaire système interne d’assurance-qualité pour respecter les exigences légales, en particulier l’Association des Laboratoires de Prothèses Dentaires de Suisse (ALPDS). Les laboratoires non affiliés doivent par contre organiser eux-mêmes les mesures adéquates. Swissmedic recommande d’autre part aux cabinets et laboratoires dentaires de n’utiliser pour la fabrication en routine que des pièces à façonner et des matériaux – conçus expressément par le fabricant pour l’usage prévu et – munis du marquage européen CE (resp. du marquage suisse MD). La procédure du marquage CE selon la directive européenne 93/42/CEE relative aux dispositifs médicaux, resp. du marquage suisse MD prévoit entre autres que les vérifications nécessaires ont été effec- Art. 6 ODim Meldung nach Art. 6 MepV für orthopädische oder zahntechnische Labors Annonce selon l’art. 6 ODim pour laboratoires de technique orthopédique ou dentaire Notifica secondo l’art. 6 ODmed per laboratori di tecnica ortopedica o odontotecnici Inverkehrbringerin / responsable de la mise sur le marché / resp. dell’immissione in commercio Firma / entreprise / ditta: MWSt-Nr. / No T.V.A./ No IVA: Strasse / rue / via: Postfach / case postale / casella postale: PLZ-Ort / NPA-lieu / NPA-luogo: Kontaktperson / personne de contact / persona da contattare: Telefon / téléphone / telefono: Fax: Sonderanfertigung / dispositifs sur mesure / dispositivi su misura: Orthopädische Produkte / dispositifs de technique orthopédique / dispositivi ortopedici: Zahntechnische Produkte / dispositifs de technique dentaire / dispositivi odontotecnici: ❏ Prothesen, Orthesen / prothèses, orthèses / protesi, ortesi ❏ Kunststoff-Prothesen / prothèses résine / protesi in resina ❏ Rehabilitationstechnik / technique de réhabilitation / tecniche riabilitative ❏ Kieferorthopädische Apparate / appareils orthodontiques / ortodontica per correzioni ❏ Kompressions-Bandagen / bandages compressifs / bendaggi di compressione ❏ Kronen und Brücken/ couronnes et ponts / corone e ponti ❏ Orthopädische Schuhe / chaussures orthopédiques / scarpe ortopediche ❏ Modellguss-Prothesen / prothèses métalliques / scheletrati ❏ andere / autres / altri: ❏ andere / autres / altri: Meine/unsere Firma verpflichtet sich, eine Liste der Sonderanfertigungen zu führen und die Lieferscheine (mit integrierter Erklärung für Sonderanfertigungen) in den Geschäftsakten aufzubewahren. Ma/notre firme s’engage à tenir une liste des dispositifs sur mesure et à garder dans mes/nos dossiers les bulletins de livraison avec déclaration pour dispositifs sur mesure intégrée. La mia/nostra ditta si impegna a tenere una lista dei dispositivi su misura e a conservare nei miei/nostri libri contabili i bollettini di consegna con integrata la dichiarazione per dispositivi su misura. Datum / date / data: Unterschrift / signature / firma: .................................. Ort / lieu / luogo: .................................. 108 Rev Mens Suisse Odontostomatol, Vol 113: 1/2003 ........................................................ L’actualité en médecine dentaire tuées (p. ex. une analyse des risques, des tests appropriés quant à la biocompatibilité, l’adéquation des matériaux, la qualité du résultat clinique) et que le produit a été soumis à une évaluation de conformité correspondante. Si le dentiste ou le technicien dentaire veut utiliser d’autres produits et matériaux, c’est à lui qu’il incombe de démontrer que ces produits conviennent à l’usage prévu et qu’ils se prêtent à la fabrication de produits finaux sûrs et performants. Dans la règle, un tel effort et le risque inhérent à l’innovation ne se justifient pas pour une fabrication sur place. Au cabinet dentaire, il y a lieu d’accorder une attention particulière à ce qu’on peut appeler les «chaînes ouvertes de produits», c.-à-d. un adhésif de la maison A est combiné avec un composite de la maison B et durci au moyen de la lampe polymérisante de la maison C. Bien que chacun des produits et appareils utilisé puisse porter le marquage CE, le dispositif médical «plombage» est en fin de compte un dispositif fabriqué sur mesure par le cabinet, et c’est le dentiste qui doit en garantir la fabrication correcte. Evaluation de la conformité Comme le droit européen, le droit suisse distingue entre – la fabrication industrielle – la fabrication artisanale de dispositifs sur mesure telle qu’elle se fait au cabinet ou au laboratoire dentaires (sur ordonnance pour un patient nommément désigné) et – l’assemblage de systèmes et d’unités de traitement à partir de composants conformes. Les dispositifs médicaux classiques sont de plus classés en fonction du risque qu’ils présentent. Les exigences quant à la procédure d’accès au marché augmentent avec le risque. Quelques exemples pratiques: les tables de traitement simples, la lingerie de salle d’opération, les instruments chirurgicaux réutilisables, les compresses appartiennent à la classe I. Les prothèses dentaires et les implants, les seringues à usage unique, les sondes, les appareils à rayons X, électromédicaux, de monitoring, d’anesthésie et de réanimation sont en classe II et III. Les règles de classification sont exposées dans la directive européenne 93/42/ CEE sur les dispositifs médicaux, et valent également pour la Suisse. Les fabricants de dispositifs sur mesure, de dispositifs médicaux de la classe I (non stériles et sans fonction de mesure) et de systèmes et d’unités de traitement doivent, avant la mise sur le marché, s’annoncer une fois pour toutes auprès de l’autorité compétente. En Suisse, ils doivent s’annoncer auprès de Swissmedic, Extraits du Moniteur de la santé 2002 Claude Lonchamp, politologue L’étude L’enquête annuelle réalisée en 2002 en vue de l’établissement du Moniteur de la santé d’Interpharma fournit des informations fiables – en référence avec l’actualité et en comparaison avec les années écoulées depuis 1997 – sur l’opinion des citoyennes et des citoyens suisses concernant certaines questions relatives au système de santé. Les interviews ont été réalisées en juillet 2002 selon la méthode de l’entretien personnel en face-à-face. La thèse générale Les deux grands axes selon lesquels la population juge le système de santé demeurent les critères de qualité et les prestations d’une part, les considérations d’ordre financier d’autre part. En comparaison avec 2000 et 2001, la tendance de la population à mettre l’accent sur les coûts s’est amplifiée. Aujourd’hui, le nombre des thèmes jugés en priorité sous cet angle est supérieur à celui noté il y a encore un ou deux ans, même si, de toute évidence, l’orientation en fonction de la qualité se maintient. Des différences croissantes sont observées entre les groupes de population, les comportements en matière de santé étant de plus en plus marqués par l’appartenance à une couche sociale donnée. Les catégories de revenus les plus défavorisées, notamment, tiennent de plus en plus compte des coûts que leur occasionne le système de santé. L’intérêt porté aux questions de santé publique L’intérêt que portent les citoyennes et les citoyens aux questions de santé publique demeure inchangé. On observe toutefois une évolution de la disposition à faire appel à un média particulier pour s’informer de ces questions. De plus en plus fréquemment, il est fait appel aux informations des médecins, des organisations Division Dispositifs Médicaux, Erlachstrasse 8, 3000 Berne 9 (formulaire pour fabricants à la page suivante). Ces entreprises ou personnes peuvent alors procéder elles-mêmes à l’évaluation de la conformité et commercialiser directement leurs produits. Pour chaque dispositif sur mesure livré, le laboratoire dentaire établit une déclaration attestant que les exigences essentielles sont respectées. Ces données peuvent être consignées comme l’entend l’entreprise. Elles peuvent être mentionnées p. ex. sur les bulletins de livraison ou les factures. Les fabricants ou les importateurs de dispositifs médicaux des classes II et III, ainsi que de dispositifs médicaux stériles ou avec fonction de mesure de la classe I doivent en revanche faire appel à un organe d’évaluation de la conformité accrédité dans le domaine correspondant au niveau suisse ou européen. Ces organes procèdent à une première évaluation ainsi qu’à des contrôles subséquents réguliers chez le fabricant. Pour en savoir plus Vous trouverez une récapitulation des informations concernant les dispositifs médicaux ainsi qu’un «Guide sur la réglementation des dispositifs médicaux» sur le site Internet de l’Institut sous www.swissmedic.ch/md.asp. ■ de patients et des fabricants. La disposition à se servir de l’Internet pour se documenter dans ce domaine s’accroît. De manière générale, l’image que les citoyennes et les citoyens se font des acteurs de la politique de santé est devenue plus critique. Cette constatation s’applique tant à la compétence professionnelle qui leur est attribuée qu’à leur responsabilité sociale. Les médecins continuent de figurer en tête pour ces deux dimensions. Toutefois, la critique tend à s’accentuer également à leur égard. Ce sont surtout l’industrie pharmaceutique et les pharmacies auxquelles une compétence particulière en matière de politique de santé continue d’être reconnue. Dans l’ensemble, l’état de santé de la population ayant le droit de vote, tel que celle-ci le décrit, n’a pas varié par rapport aux deux dernières années. On constate toutefois une polarisation puisque la proportion de ceux qui se sentent en très bonne santé augmente légèrement. Parallèlement, le pourcentage des personnes jugeant leur état de santé moyen à mauvais s’accroît lui aussi. L’appréciation de l’état de santé personnel est de plus Rev Mens Suisse Odontostomatol, Vol 113: 1/2003 109 L’actualité en médecine dentaire en plus fonction du niveau social. En 2002, le nombre des personnes ayant consulté un médecin en l’espace d’un an a légèrement baissé. En outre, la fréquence avec laquelle des traitements sont sollicités dépend de plus en plus de la couche sociale. Plus les revenus sont faibles, plus les consultations sont fréquentes. La charge financière due aux primes des caisses-maladie. Quarante-deux pour cent des citoyens ayant le droit de vote font état de problèmes financiers persistants ou occasionnels en relation avec le paiement des cotisations des caisses-maladie. Pour la première fois, davantage de personnes déclarent avoir des difficultés à payer leurs primes de caisse-maladie que ce n’est le cas concernant les impôts. Cette situation se rencontre plus fréquemment dans les couches de revenus les plus basses, elle concerne plus de la moitié des personnes lorsqu’on parle de problèmes occasionnels. Dans la même période, le pourcentage des personnes ayant des problèmes persistants pour régler leurs primes de caisse-maladie n’a cependant pas augmenté. La subvention des primes par les pouvoirs publics atténue ce phénomène. Au cours des deux dernières années, la charge financière que représentent les primes des caisses-maladie a conduit les assurés à modifier le montant de leur franchise ou à changer de caisse. Douze pour cent ont augmenté leur franchise, la moitié à 600 CHF, l’autre à plus de 1200 CHF. En 5 ans, 13 pour cent ont changé de caisse. Actuellement, 4 pour cent envisagent cette démarche. Si les primes continuent à progresser, 11 pour cent pourraient y songer. Si cette progression devait s’affirmer davantage encore, une autre possibilité est prise en considération, à savoir la réduction des prestations sollicitées. Les préférences en matière de répartition des moyens Si les citoyennes et les citoyens pouvaient répartir différemment les moyens financiers disponibles pour la santé, c’est en premier lieu pour les soins à domicile qu’ils dépenseraient davantage. Par ailleurs, ils augmenteraient les dépenses pour les praticiens de médecine naturelle, les soins intensifs et la recherche pharmaceutique, même si dans ces trois secteurs également, on note au fil du temps une réduction de la disposition à approuver des dépenses supplémentaires. Des économies sont surtout préconisées dans 110 l’administration des caisses. D’importantes minorités se déclarent en faveur d’économies touchant les médecins spécialisés, les hôpitaux privés, les médicaments et les médecins généralistes. En comparaison annuelle, les citoyens sont surtout devenus plus critiques à l’égard des coûts occasionnés par les médecins. Aucune des mesures actuellement en cours de discussion en vue d’une réduction des dépenses de santé n’obtient l’adhésion d’une majorité. La suppression du libre choix de l’hôpital, de la liberté de traitement, du libre choix du médecin ou de l’accès à de nouveaux médicaments ou à de nouvelles méthodes de traitement est rejetée par 60 à 69 pour cent des personnes interrogées. Le soutien le plus important est encore celui qui concernerait une éventuelle restriction du choix de l’hôpital. De manière générale, 9 pour cent y sont favorables, et 26 pour cent supplémentaires donneraient le cas échéant leur accord en fonction de l’ampleur de la réduction des coûts en résultant. Les comportements à l’égard du financement des caisses-maladie L’actuel système d’assurance-maladie continue à bénéficier d’un jugement majoritairement positif. Les mesures qui apporteraient un changement radical sont rejetées. L’espoir que les pouvoirs publics s’engageront dans la couverture des coûts demeure très vif. Parmi les personnes interrogées, un pourcentage croissant se déclare favorable à ce que certaines composantes du financement des dépenses de santé sollicitées par les assurés dépendent des revenus, de sorte que l’on peut ici aussi parler d’une prise en compte accrue des coûts. Soixante-dix-neuf pour cent des personnes interrogées sont favorables à ce qu’un délégué du Conseil fédéral soit chargé du contrôle des prix au sein du système de santé. Deux autres revendications d’actualité sont en revanche controversées. Quarante et un pour cent approuvent la mise en place d’une caisse unique sur le modèle de la CNA (SUVA) en remplacement des caisses-maladie actuelles, 43 pour cent la rejettent. Trente-sept pour cent souscrivent à une limitation de l’installation de nouveaux médecins alors que 44 pour cent expriment à cet égard une opinion négative. Le catalogue de prestations des caisses Le catalogue des prestations de l’assurance de base, dans sa forme actuelle, est Rev Mens Suisse Odontostomatol, Vol 113: 1/2003 considéré pour l’essentiel comme étant correct. Du point de vue de 49 pour cent des citoyens ayant le droit de vote, la médecine alternative devrait être réglementée par l’intermédiaire de l’assurance complémentaire. Seuls 32 pour cent sont favorables à un financement par le biais de l’assurance de base. L’enquête révèle quatre secteurs pour lesquels il n’existe pas de majorité assurée favorable à leur couverture par la caisse. Il s’agit, pour l’essentiel, des problèmes de toxicomanie, de la stérilité, des troubles liés au stress et de la prévention. Dans aucun de ces secteurs, on ne trouve en revanche de majorité réclamant un financement de ces problèmes de santé exclusivement par les patients concernés. Cette remarque s’applique pour l’essentiel au Viagra et aux médicaments de confort également. Cinquante-cinq pour cent des personnes interrogées préfèrent que les caisses soient tenues de conclure des contrats avec tous les médecins autorisés à exercer. Ce pourcentage a toutefois diminué de 6 points en l’espace d’un an. En revanche, la disposition à laisser les caisses décider elles-mêmes des médecins avec lesquels elles veulent conclure des contrats a progressé. Le pourcentage des personnes favorables à cette option n’est toutefois que de 35 pour cent et reste donc minoritaire. Si l’obligation de contracter devait être supprimée ainsi que le propose le Parlement, les critères de qualité devraient alors, de l’opinion des citoyens ayant le droit de vote, l’emporter sur la prise en compte des coûts occasionnés par le médecin. L’industrie pharmaceutique et la Suisse en tant que site économique et de recherche Pour la Suisse en tant que site économique, l’industrie pharmaceutique est considérée comme étant d’une haute importance par une majorité de personnes. Pour la majorité des citoyens ayant le droit de vote, ce secteur fait figure d’employeur de premier rang et de moteur de l’exportation. Les personnes interrogées pensent que l’industrie pharmaceutique contribue à la bonne réputation de la Suisse à l’étranger. Certaines critiques s’élèvent concernant la politique pratiquée en matière d’information. La recherche pharmacologique proprement dite est largement acceptée car elle est considérée par une majorité comme une contribution à la qualité du système de santé en Suisse et comme un garant de la qualité de vie. Il convient d’investir L’actualité en médecine dentaire dans la recherche aussi longtemps qu’il existe des maladies encore incurables. Des bénéfices importants sont acceptés dans la mesure où ils sont investis dans la recherche. En revanche, la question de savoir si cette démarche peut également justifier des prix plus élevés pour les médicaments est très controversée. Une minorité espère que l’investissement dans la recherche pharmacologique pourra permettre de réduire le prix des hôpitaux et des médecins. L’opinion quasiment unanime est que chacun devrait bénéficier du progrès médical. ■ Ville d’Yverdon-les Bains, Clinique dentaire scolaire Tests salivaires d’évaluation du risque carieux sur des élèves d’Yverdon-les-Bains, Vaud Dr John Viebrock Nombreuses analyses montrent que la polarisation de la carie dentaire se concentre sur certains individus désignés. Des micro-organismes jouent un rôle essentiel dans la formation et la progression de la carie. La présence d’hydrate de carbone, sa fréquence et son temps en bouche sont aussi des facteurs significatifs. Les streptococci mutans et sobrinus sont responsables de l’initiation de la carie. La transmission de ces streptococci au petit enfant est due à la personne qui s’en occupe. Les lactobacilli ont un lien avec la progression de la lésion, les champignons de levure et A. naeslundii jouant aussi un rôle important. La présence de lactobacilli montre une consommation en sucre élevée. Des facteurs individuels, tout comme l’hôte, la forme des dents et la salive, peuvent influencer la formation de la carie. Pendant les années scolaires 2000/2001 et 2001/2002, la Clinique dentaire scolaire d’Yverdon-les-Bains et son service de prophylaxie dentaire ont effectué des tests salivaires d’évaluation du risque carieux sur quelques tranches de la population scolaire de la Ville. Cette analyse de salive a été financée par la Société Suisse d’Odonto-stomatologie. Le résultat de l’examen a été transmis sous pli fermé aux parents de chaque élève ayant participé à l’analyse. Les statistiques des résultats de ces examens ont été soigneusement gardées et analysées de manière anonyme. Après une étude informatique, des conclusions significatives relatives à la Ville d’Yverdon-lesBains ont été formulées. J’ai eu l’honneur de présenter ces résultats et quelques réflexions lors de la Journée romande de prophylaxie qui s’est déroulée le 12 septembre 2002 à Yverdon-les-Bains. La Clinique dentaire scolaire et son service de prophylaxie ont obtenu des deux établissements secondaires et d’un des établissements primaires de la Ville l’ac- cord d’effectuer ces examens dans le cadre d’une animation de santé. Toutes les classes de 5e année, y compris les classes relevant de la pédagogie compensatoire, ainsi que toutes les classes de 1re année d’un établissement primaire d’Yverdon-les-Bains ont été choisies pour participer à cette enquête. Avant d’effectuer l’examen, chaque parent a reçu une information écrite une lettre d’explication comportant un coupon réponse. Dans la lettre il était précisé ceci: «Votre enfant aura la possibilité de participer à une analyse de salive. Cet examen permettra de révéler la quantité de certaines bactéries responsables de la carie dentaire dans la bouche de votre Europe du sud 1re année 5e année Acceuil Suisse 1re année 112 5e année Rev Mens Suisse Odontostomatol, Vol 113: 1/2003 Acceuil Cyberespace hostile: se protéger sans s’emmurer Virus, spam, attaques mal intentionnées et autres intrusions, si ce n’est de l’espionnage ou du vol de données confidentielles. La Toile, réseau par définition parfaitement ouvert, prend de plus en plus des allures d’environnement anarchique, voire de monde de tous les dangers ... Filtrer ce qui entre et surveiller ce qui sort lors des connexions sur le Web – sans entrave à la liberté de se balader où et quand on veut –, voici en un mouchoir de poche les fonctions essentielles que l’on est en droit d’exiger de tout logiciel de protection digne de ce nom. Bien entendu, la sécurité à 100% n’existe nulle part . Or, j’aimerais vous présenter ce mois-ci Norton Internet Security 2003, un outil qui, s’il n’est pas infaillible, me semble offrir un niveau de protection confortable. Thomas Vauthier [email protected] Bénéficiant d’un système de détection intelligent qui surveille les transmissions suspectes (les attaques du type Nimda et Code Red), la version 2003 de la suite Norton Internet Security (NIS) se montre efficace contre les tentatives d’intrusion. Il intègre également de nombreux outils de sécurité et de protection, qui permettent, entre autres, de remonter jusqu’aux attaquants et de bloquer les publicités en pop-up. Outre l’antivirus et le parefeu, le logiciel contient un outil de contrôle parental et une application anti-spam. Le tout accessible plus facilement grâce à une interface améliorée. Livré dans son emballage jaune vif, NIS se décline essentiellement en un CD-Rom de 150 Mo. Alors que la version mise à jour s’obtient pour quelque 50 Euro, il faudra compter entre 75 et 80 Euro pour la version complète. Enfantine, l’installation du logiciel n’excède pas cinq minutes. L’interface affiche par le biais d’un système d’indicateurs, verts ou rouges, les options qui sont actives et celles qui ne le sont pas. Parmi les améliorations de cette nouvelle mouture figure un bouton qui bloque les données entrantes et sortantes en un clic. Norton Personal Firewall Comme par le passé, Norton Personal Firewall (NPF) constitue le cœur de la suite NIS. Ce pare-feu bloque les attaques extérieures et autorise une gestion facile des accès à Internet des diverses applications présentes sur l’ordinateur. Lors de l’installation, le programme analyse le disque à la recherche de programmes ouverts sur le Web, par exemple les navigateurs, messageries instantanées et clients de messagerie e-mail, puis se configure automatiquement pour les laisser franchir le parefeu. L’opération peut également s’effectuer manuellement. NPF bloque automatiquement les attaques provenant d’Internet grâce à la détection d’intrusion. La fonction One Button Disconnect interrompt ou réactive en un seul clic la connexion à Internet, alors que la fenêtre Security Monitor affiche l’état de votre protection. www.com//.htp:/net@com:http.com.www//@netscape.eps//[email protected]//.htp:/net@com:http.com.www//@netscape.eps//[email protected]//.htp:/net@com:http.com.www//@netscape.eps//[email protected]//.htp:/net@com:http.com.om//.htp:/net@ La sécurité sur le Web, un thème toujours d’actualité www.com//.htp:/net@com:http.com.www//@netscape.eps//[email protected]//.htp:/net@com:http.com.www//@netscape.eps//[email protected]//.htp:/net@com:http.com. www.com//.htp:/net@com:http.com.www//@netscape.eps//[email protected]//.htp:/net@com:http.com.www//@netscape.eps//[email protected]//.htp:/net@com:http.com.www//@netscape.eps//[email protected]//.htp:/net@com:http.com.www//@netscape.eps//[email protected]//.htp:/net@com:http.com.www//@netscape.eps//[email protected]//.htp:/net@com:http.com.www//@ Mieux encore, la fonction Alert Tracker détecte toute intrusion et adresse un rapport à chaque tentative de franchissement non autorisé du pare-feu ou d’analyse des ports de la machine sur lequel il est installé. En cas d’attaque, le nouvel Alert Assistant fournit des informations sur les activités suspectes, notamment si le programme qui tente de se connecter comprend une signature numérique (auquel cas il est probablement digne de confiance). Le Visual Tracker permet pour sa part de remonter jusqu’à l’origine de l’attaque et présente l’adresse IP dans une carte. Norton AntiVirus En plus du pare-feu, NIS 2003 intègre une version complète de Norton Antivirus 2003, en plus d’outils (Norton Privacy Control) pour bloquer les publicités, les cookies, les JavaScripts, les contrôles ActiveX et même les transmissions à votre insu de données personnelles (numéro de carte de crédit par exemple). La version 2003 de NIS ne se contente pas de bloquer automatiquement les scanneurs de ports, elle teste également tous les paquets de données entrants ou sortants. Si elle repère des échanges de données suspects, en les comparant à une base de données fréquemment mise à jour, NIS 2003 coupe automatiquement la liaison vers l’ordinateur distant. Grâce à cette technique, le logiciel peut détecter les vers, comme Nimda et Code Red. Norton Parental Control Ce module est destiné au blocage de l’accès aux groupes de discussion, ainsi qu’aux sites Web non adaptés pour les enfants. Possibilité de configuration de différents droits d’accès à Internet pour chaque membre de la famille. Spam Alert Ce module assez efficace vérifie les courriers entrants et bloque les courriers publicitaires dans les clients POP3 standards tels que Microsoft Outlook Express, Eudora et Netscape Messenger. Ainsi, le nouvel outil antispam, Norton Spam Alert, permet notamment de filtrer de manière très élégante et efficace les e-mails non désirés. Fiche Technique Systèmes d’exploitation supportés Microsoft Windows 98/Me/2000, XP Home/XP Pro. Une version Mac suivra sans doute. Configuration recommandée Processeur Intel Pentium II (ou compatible) 300 MHz ou supérieur; 128 Mo de RAM 60 Mo d’espace disque (Contrôle parental non installé); 90 Mo d’espace disque (installation complète). Lecteur de CD-ROM ou DVD-ROM, Microsoft Internet Explorer 5.01 ou supérieur. Un an de mises à jour de sécurité Internet avec tout achat de Norton Internet Security 2003, puis sur abonnement annuel disponible pour les mises à jour suivantes. www.symantec.com A suivre ... L’actualité en médecine dentaire Ex-Yougoslavie 1re année 5e année Acceuil Europe 1re année 5e année Acceuil Autres 1re année 5e année Acceuil Total 1re année enfant. Chaque individu a environ 600 sortes de bactéries dans la bouche. Ces bactéries font partie de la flore naturelle et vivent dans un équilibre harmonieux. Cependant, dans des circonstances bien précises (consommation fréquente de sucre, par exemple), certaines de ces bactéries se multiplient vite et deviennent plus nombreuses que d’autres. Ceux-ci sont les streptococci mutans et les lactobacilli. Ils jouent un rôle décisif dans le dé- 114 5e année Acceuil veloppement de la carie. Le test de salive permet de révéler la quantité de streptococci mutans et de lactobacilli. Une quantité élevée prédit un risque important de la carie. «Les mauvaises dents» ne sont pas une fatalité. Les personnes présentant ce risque élevé devraient être informées, car une prophylaxie adaptée (hygiène et alimentation) donne la possibilité de garder des dents saines. Cette analyse de salive est financée par la Société Suisse d’Odon- to-stomatologie (SSO). Le résultat de l’examen sera transmis aux parents de chaque élève ayant participé à l’analyse.» Le coupon réponse donnait la possibilité aux parents d’accepter ou non que leur enfant participe à l’analyse de salive. Les réponses ont été presque toutes positives. Après avoir effectué l’examen, les résultats ont été remis à l’enfant qui les a transmis à ses parents à la maison. Le contenu de la «lettre-résultat» était Rev Mens Suisse Odontostomatol, Vol 113: 1/2003 L’actualité en médecine dentaire simple: streptococci mutans et lactobacilli en quantité élevée, en quantité moyenne ou en quantité faible. Le flux salivaire a été noté comme bas (risque élevé de carie) ou élevé. Aucune conclusion n’a été tirée. Mais afin d’encourager un suivi prophylactique, on recommandait dans tous les cas les mesures prophylactiques suivantes: «contrôles réguliers, applications au fluorure, nettoyage professionnel, scellement de fissures (souhaité), hygiène buccale régulière, et une alimentation équilibrée (éviter de grignoter).» Le prélèvement de la salive des élèves a été fait en classe. Pendant que la prophylaxiste expliquait la procédure au moyen de diapositives, chaque enfant déposait sa salive dans un godet en plastique. Après la collecte, la salive a été placée sur le support «agar» de chaque élève. Ces supports ont été incubés pendant 48 heures à 37 °C et ensuite lus ensemble par le médecin-dentiste et la prophylaxiste pour assurer la meilleure interprétation. Les valeurs correspondant aux streptococci mutans, aux lactobacilli, et au flux salivaire ont été soigneusement notées pour être intégrées dans une analyse graphique informatique. Malgré son rôle protecteur important, le flux salivaire n’a pas été intégré dans les analyses graphiques en raison de l’inexactitude de son prélèvement dans les classes de 1re année et dans certaines classes relevant de la pédagogie compensatoire. L’analyse graphique des résultats streptococci mutans est divisée en cinq catégories: Le graphique «Tous les élèves» montre qu’en 1re année, 58% des élèves ont un niveau de SM élevé ou moyen; en 5e année, 61% des élèves ont un niveau de SM élevé ou moyen; et dans les classes relevant de la pédagogie compensatoire 68% des élèves ont un niveau de SM élevé ou moyen! En regroupant par pays ou région d’origine: Le graphique «Suisse» montre que 46% des élèves de 1re année ont un niveau de SM élevé ou moyen et que 61% des élèves du 5e année ont un niveau de SM élevé ou moyen. Le graphique «Europe (sans Europe du sud)» montre que 75% des élèves du 1re année ont un niveau de SM élevé ou moyen et que 50% des élèves du 5e année ont un niveau de SM élevé ou moyen. Le graphique «Europe du sud» montre que 69% des élèves du 1re année ont un niveau de SM élevé ou moyen, 62% des élèves du 5e année ont un niveau de SM élevé ou moyen, mais que 41% des élèves dans les classes relevant de la pédagogie compensatoire ont un niveau de SM élevé ou moyen. Le graphique «Ex-Yougoslavie» nous montre un nombre important d’élèves avec SM élevé ou moyen dans chaque catégorie: 75% 1re année, 74% 5e année, et plus que 77% classes relevant de la pédagogie compensatoire. La deuxième partie de l’analyse graphique des résultats lactobacilli est aussi divisée en cinq catégories: Le graphique «Tous les élèves» montre qu’en 1re année, 43% des élèves ont un niveau de LB élevé ou moyen; en 5e année, 56% des élèves ont un niveau de LB élevé ou moyen; et dans les classes relevant de la pédagogie compensatoire, 57% des élèves ont un niveau de LB élevé ou moyen! En regroupant par pays ou région d’origine: Le graphique «Suisse» montre que 33% des élèves du 1re année ont un niveau de LB élevé ou moyen et que 52% des élèves du 5e année ont un niveau LB élevé ou moyen. Le graphique «Europe (sans Europe du sud)» montre que 25% des élèves du 1re année ont un niveau LB élevé ou moyen et que 70% des élèves du 5e année ont un niveau LB élevé ou moyen. Le graphique «Europe du sud» montre un niveau LB élevé ou moyen chez 48% des élèves en 1re année, 56% en 5e année, et 40% en classes relevant de la pédagogie compensatoire. Le graphique «Ex-Yougoslavie» montre un niveau LB élevé ou moyen chez 60% des élèves en 1re année, 63% en 5e année, et 43% en classes relevant de la pédagogie compensatoire. Un aperçu final sur les niveaux de streptococci mutans et lactobacilli dans les graphiques «Elèves tous mélangés» est révélateur. Un niveau élevé ou moyen de SM ou LB a été constaté chez plus de la moitié de l’ensemble des élèves contrôlés. Dans la population écolière yverdonnoise examinée, on recense 62% d’enfants avec un niveau SM élevé ou moyen et 52% d’enfants avec un niveau LB élevé ou moyen. Les enseignants qui ont participé à l’étude n’ont pas été épargnés non plus des niveaux importants de streptococci mutans (64%) et de lactobacilli (40%). Les résultats de cette enquête «tests salivaires d’évaluation du risque carieux» sont catégoriques: la prophylaxie dentaire est plus que jamais nécessaire pour éviter la généralisation de la lésion dentaire dans la population écolière yver- donnoise. L’éducatrice en prophylaxie dentaire a un rôle considérable à jouer dans le maintien de la santé buccale des élèves. Le dentiste scolaire de son côté effectue tous les soins prophylactiques nécessaires pour assurer la prévention de la carie dentaire chez ses patients. Un rappel: le risque de carie est élevé quand le nombre de germes présents est important. Sans intervention de facteurs protecteurs, des lésions cariogènes peuvent se développer. L’évaluation du nombre de streptococci mutans et lactobacilli contribue à l’établissement d’un diagnostic et améliore le pronostic; en 1998, une étude (Kneist)1 a mis en évidence le rapport entre l’augmentation de la carie pronostiquée par le biais des données salivaires et l’augmentation réelle de la carie chez les enfants de 12–13 ans sur une période de quatre ans. Cette étude a souligné l’importance de l’observation de ces paramètres, dans le but d’appliquer des mesures préventives avant l’apparition de la carie. Le constat suivant a finalement été fait: les résultats des analyses salivaires (niveau élevé de streptococci mutans et de lactobacilli) et la prévalence des caries chez les patients de la Clinique dentaire scolaire ne s’accordent pas toujours. Un niveau microbien élevé ne prédit pas chaque fois la présence de la carie dentaire chez l’écolier yverdonnois. En conclusion, les tests salivaires d’évaluation du risque carieux sur des élèves d’Yverdon-les-Bains montrent la nécessité absolue d’une surveillance prophylactique généralisée des élèves, supervisée par le Service dentaire scolaire. Le nombre d’enfants à risque est impressionnant. Il est essentiel de continuer à informer les élèves sur la nécessité d’une bonne hygiène alimentaire et buccale, et de faire le maximum pour les suivre de près. La mise en place de l’ensemble des mesures prophylactiques applicables en milieu scolaire doit être envisagée pour prévenir l’apparition de la lésion dentaire. ■ Rev Mens Suisse Odontostomatol, Vol 113: 1/2003 115 L’actualité en médecine dentaire CLIN D’ŒIL DU PASSÉ L’art dentaire et ses avatars à travers les âges Roger Joris, Genève (Transcription, adaptation et illustrations de Thomas Vauthier) Introduction L’art dentaire n’est pas très riche en lettres de noblesse; il ne manque pourtant pas de références à son existence jusque dans les temps les plus reculés de l’Antiquité. J’en veux pour preuve les découvertes, il y a quelques années, des archéologues dans la grotte de Tautavel (Pyrénées orientales). Ayant exhumé les restes d’un jeune homme, ils confièrent les ossements à ces nouveaux savants que sont les paléopathologistes, pour les étudier et pour trouver les raisons de la perte de certaines dents. Après examen, les spécialistes posèrent le diagnostic d’une extraction traumatique de la deuxième prémolaire supérieure gauche. Ils pouvaient également constater que le jeune homme avait encore vécu plusieurs années après cette intervention. fonctionnement de l’appareil de mastication et de son esthétique. On peut en trouver de nombreux exemples chez les Egyptiens et les Romains. Et puis, pendant des siècles, l’art dentaire – ou ce qui en tenait lieu – fut abandonné aux métiers de faméliques ambulants, d’étuveurs, un peu détrousseurs, et d’arracheurs de dents présents sur les foires, ainsi que de barbiers douteux et audacieux. Découvert en 1971, le crâne de l’Homme de Tautavel (env. 450 000 ans avant J.-C.) présente un front plat et fuyant et des arcades sourcilières très développées. La face est large, les orbites rectangulaires. A noter l’alvéole détruite au niveau des prémolaires supérieures. Cela se passait il y a environ quatre cent mille ans, et depuis, de nombreux millénaires s’écoulèrent jusqu’à l’apparition des civilisations du Moyen-Orient et du bassin de la Méditerranée qui ne nous ont pas laissé non plus grand chose concernant l’art dentaire. Mais le raffinement de ces sociétés amena une nouvelle façon de s’occuper du 116 Du paléolithique ... Depuis que l’homme est apparu sur la terre il s’est trouvé aux prises avec toutes les déficiences inhérentes à sa nature humaine; déficiences aggravées souvent par l’hostilité du milieu dans lequel il vivait, ou par le mode de vie qu’il devait adopter. Comme il ne pouvait connaître l’origine de ses maladies et de ses souffrances, il a tout naturellement pensé à des puissances occultes, mystérieuses, à des esprits agressifs et malveillants. Que faire, sinon essayer de se concilier les bonnes grâces de ces démons inconnus, ou tout au moins espérer d’eux une neutralité bienveillante. C’est alors qu’est né le rite magique, le talisman (objet qui possède une propriété active de porter bonheur et chance), l’amulette (objet qui possède une propriété passive de protection contre un maléfice), destinés à conjurer le mauvais sort. Ainsi, tout naturellement, ce sont les mages et les prêtres qui furent les premiers médecins, parce qu’ils se croyaient et qu’on les croyait aussi, plus près des dieux oublieux des angoisses et des malheurs des hommes. C’est pourquoi l’art de guérir qui, à ses débuts était une sorte de méthode empi- Rev Mens Suisse Odontostomatol, Vol 113: 1/2003 Notre confrère Roger Joris a exercé pendant de nombreuses années la médecine dentaire en tant qu’omnipraticien installé en cabinet privé à Nyon, avant de prendre sa retraite bien méritée. Mais, passionné en plus de l’histoire – non seulement de la médecine mais également de l’histoire de «l’art dentaire» –, il a également été président de la Société Suisse de l’Histoire de la Médecine, puis président de la Société Européenne de l’Histoire de la Médecine. Dans ses fonctions, et à titre de plaisir personnel, il a rédigé un certain nombre de textes et a tenu de nombreuses conférences publiques pour transmettre à d’autres les fruits de ses recherches et de sa passion. Récemment, le Dr Joris a bien voulu ouvrir ses archives et mettre à disposition de nos lecteurs une série d’articles sur différents aspects de la médecine dentaire à travers des siècles. La RMSO vous proposera dès lors de découvrir, au fil des mois à venir, quelques Clins d’œil du passé. Après «Un chirurgien-dentiste genevois à la Cour de Sa Majesté la Reine de Hollande en 1809», voici le deuxième volet de cette série. Il s’agit en fait d’une première partie d’un résumé de l’histoire de la médecine dentaire. Thomas Vauthier rique, instinctive, d’hygiène, consistant à se protéger du chaud ou du froid, de l’humidité ou de la sécheresse, des excès ou des insuffisances de nourriture, devint alors une médecine hiératique et magique, bien avant de devenir scientifique. On a recours alors à la prière, à la supplication, au rite magique, à l’intervention des divinités. Mais en même temps, on commence à faire usage de substances végétales et animales, puis minérales pour se défendre. ... à l’Egypte ancienne En Egypte, l’art dentaire est une discipline spéciale de l’art de guérir, si l’on en croit Hérodote: «La médecine est répartie de cette façon en Egypte: chaque médecin soigne une seule maladie, non plusieurs. Tout est plein de médecins; les uns sont médecins pour les yeux, d’autres pour la tête, les dents ...» Malgré cette affirmation, il faut bien reconnaître que nous ne possédons pratiquement rien de solide qui puisse nous permettre de suivre Hérodote et de parler vraiment d’un art dentaire en Egypte. L’actualité en médecine dentaire Si l’on veut vérifier l’information d’Hérodote on s’aperçoit bien vite que nous disposons de bien peu de chose. Mais puisqu’il y a quelque chose il faut l’examiner et s’en tenir aux faits avérés, aux objets examinés, aux textes traduits. Les sources écrites sont les papyrus médicaux. Le grand égyptologue Georg Ebers fut l’un des premiers à émettre l’hypothèse de l’existence d’un art dentaire en Egypte ancienne. Mais il l’a fait d’une manière bien étrange. Ebers avait vu, au musée d’Orvieto, une mâchoire étrusque sur laquelle on pouvait constater l’existence d’une ligature maintenant deux dents au moyen d’un fil d’or. La découverte est intéressante, mais il ne nous est vraiment pas possible de le suivre dans sa conclusion. En effet, Ebers affirme que ce qui était possible aux Etrusques devait bien l’être aussi aux Egyptiens! Ce n’est pas invraisemblable, mais ce n’est qu’une supposition et non une preuve, et surtout pas une observation scientifique. Les papyrus apportent d’assez nombreuses prescriptions concernant les soins aux gencives, le nettoyage des dents, les moyens de garder les dents blanches ou de les rendre plus blanches. On y trouve aussi la description d’une méthode de réduction de la luxation de la mandibule. Cette méthode a eu du succès puisqu’on la retrouve dans Hippocrate, mais 1500 à 2000 ans plus tard. Il est bien possible que les Egyptiens aient tenté de remplacer les dents perdues avec des matières périssables ce qui expliquerait leur totale disparition. Mais tout cela n’est qu’une hypothèse de plus. Par contre, il est bien évident que des chirurgiens ou des dentistes ont fait des interventions dans la bouche de leurs patients. Il s’agit surtout d’extractions. Il n’est sans doute ni injuste, ni téméraire de ne pas admettre trop facilement l’existence d’une spécialisation en art dentaire chez les anciens Egyptiens. Car on pourrait aussi parler d’un art dentaire chez les Assyriens, puisque l’on a trouvé sur une tablette en écriture cunéiforme provenant de la bibliothèque d’Assurbanipal, un texte d’incantation destiné à chasser le ver qui ronge les dents. On a retrouvé aussi dans une tombe royale en Babylo- CONGRÈS / JOURNÉES SCIENTIFIQUES Compte rendu du 1er Symposium Suisse sur la Dentisterie esthétique, les 29 et 30 novembre 2002 à Lausanne – Première partie L’esthétique sans compromis Thomas Vauthier, Bâle «Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la dentisterie esthétique, sans jamais oser le demander.» C’est ainsi que l’on pourrait résumer le premier Swiss Symposium on Esthetic Dentistry qui s’est déroulé les 29 et 30 novembre 2002 à Lausanne. Le sous-titre «L’esthétique sans compromis» était également tout ce qu’il y a de plus propice, puisque pendant deux jours, des réhabilitations esthétiques «pures et dures» ont été au menu. Ce fut presque comme un défilé de mode, que dis-je, de haute couture, les groupes incisivo-canins, essentiellement supérieurs, jouant en l’occurrence le rôle de mannequins. Une assistance nombreuse de près de 600 praticiennes et praticiens (dont une délégation de quelque vingt personnes venues exprès de Pologne dans un bus spécial!) s’est réunie au Palais Beaulieu à Lausanne, dans la salle de conférences fraîchement rénovée, alors que le reste du bâtiment est encore en train de faire peau neuve. Un grand Merci à Didier Dietschi et Ivo Krejci, Genève, d’avoir organisé, avec le soutien de la maison Coltène-Whaledent, ce somptueux spectacle illustrant à la perfection les résultats spectaculaires que la dentisterie esthétique est à même d’obtenir aujourd’hui, ainsi que les moyens d’y parvenir. Le programme du vendredi fut entièrement assuré par le Professeur Gérard Chiche, directeur du Département de Prothèse dentaire de la Louisiana State University, La Nouvelle-Orléans, EtatsUnis. Ce conférencier de renommée mondiale, originaire de Paris mais exerçant depuis plus de vingt ans outre-Atlantique, a passé en revue en quatre chapitres sa philosophie de la dentisterie esthétique, de même que les moyens, les matériaux et les méthodes qu’il met en nie, un cure-dent. Mais on ne fait pas un art dentaire avec un cure-dent et une incantation. Il existe au Musée du Caire un panneau de sarcophage en bois, datant de l’ancien empire représentant le chef des dentistes et des médecins; il se nomme Hesi-Re. C’est encore le meilleur indice de l’existence des dentistes sinon d’un art dentaire! Relief de Hesi-Re Troisième Dynastie (règne de Djoser, 3100–2181 avant J.-C.). Bois d’acacia. Hauteur: 86 cm, largeur: 41 cm. Musée du Caire. A suivre ... ■ œuvre et qu’il enseigne dans ce domaine. Présentée avec un sens didactique hors pair et accompagnée d’une iconographie époustouflante, alternant diapositives et brèves séquences vidéo, cette présentation a su captiver l’audience pendant une journée entière. Analyse esthétique: la clé de la prédictibilité des résultats En matière d’esthétique en général et de celle du sourire en particulier, les désirs des patients sont de plus en plus calqués sur les stéréotypes qui font office d’impératifs dans les revues «lifestyle» et autres magazines de mode. Dans bien des cas, le praticien se trouve aujourd’hui placé entre le marteau et l’enclume, appelé à concilier le naturel d’une part et les souhaits du patient de l’autre. C’est d’autant plus vrai aux Etats-Unis où – les canons esthétiques étant poussés à l’extrême – le blanchiment et l’orthodontie sont devenus monnaie courante, si ce n’est pour ainsi dire obligatoires. Or, il ne faut pas oublier, a tenu à rappeler le conférencier, que pour assurer des résultats esthétiques parfaits, il faut de la méthode, voire pour certains critères, des chiffres. Pour Gérard Chiche, cette méthode se fonde en premier lieu sur l’analyse esthétique systématique de l’état clinique initial et de l’objectif esthétique à atteindre. Et cette analyse peut se décliner en six points: Rev Mens Suisse Odontostomatol, Vol 113: 1/2003 117 L’actualité en médecine dentaire 1. Ligne du sourire et plan incisif Une ligne du sourire convexe confère une impression d’harmonie, de douceur et de jeunesse. Pour autant que cela soit possible, c’est donc un objectif auquel le praticien devrait aspirer. Un plan incisif trop plat, surtout lorsque les incisive centrales sont trop courtes, crée un conflit (tension) par rapport à la convexité de la lèvre. Dans le cas idéal, le contour du plan incisif suit la ligne du sourire. Il faut cependant analyser également la forme de la lèvre inférieure. Fait troublant, une lèvre inférieure plate est un écueil important à une bonne harmonie du sourire. 2. Profil des incisives Le profil des incisives en vue sagittale doit également être convexe et il est important que le tiers incisif ne forme pas d’angle aigu par rapport au plan d’occlusion. Un angle presque rectangulaire assure en outre une bonne réflexion de la lumière, provoquant un effet dit «de pierre précieuse». Les tests phonétiques (faire prononcer les consonnes «F» et «V») renseignent sur le profil et sur une relation adéquats par rapport à la lèvre inférieure. Il faut toujours commencer le plan de traitement par l’analyse du bord incisif, puis planifier le contour gingival et, le cas échéant, les implants à la fin! 3. Longueur des incisives La position des incisives par rapport aux lèvres au repos est évaluée par le test phonétique de la consonne «M». Idéalement, le découvrement devrait être de 3,5 à 4,5 mm chez les femmes, voire 2 à 3 mm de plus chez les hommes, pour une longueur clinique des incisives centrales de 10 à 11 mm. En cas de mobilité réduite des lèvres, il peut être nécessaire de rallonger quelque peu les incisives, soit en en rallongeant les bords (évaluer à l’aide d’un composite d’essai!), soit par un allongement de la couronne clinique par chirurgie parodontale (hé oui, les Américains ne lésinent pas sur les moyens!). Pour tout allongement des incisives, il est important de tester la protrusion et de créer éventuellement un léger overjet pour garder une bonne fonction. Dans le cas contraire, à savoir le raccourcissement des incisives, on peut simuler le résultat en peignant directement sur les dents avec un feutre noir, ou en taillant sur les modèles d’étude. Il faut contrôler l’overbite et la protection canine et éventuellement repositionner le tiers incisif en cas de réduction importante. 118 4. Proportions des incisives centrales Les canons de l’esthétique dictent des rapports largeur/longueur assez stricts. Il est possible de prévisualiser le résultat d’éventuelles corrections à l’aide de composites d’essai, posés sans mordançage. Il ne faut pas se fier à l’intuition, mais utiliser des chiffres: les proportions largeur/ longueur pour les incisives centrales se situent dans une fourchette de > 65% à < 85%, les cotes idéales étant comprises entre 75 et 82%. En d’autres termes, pour une longueur de 10 mm, la largeur devra être comprise entre 7,5 et 8,2 mm, pour 10,5 mm entre 7,9 et 8,2 mm et ainsi de suite. Les diastèmes posent problème, bien entendu. En général, il est préférable de recourir à la fermeture par voie orthodontique, sinon les surcontours sont programmés d’avance. Pour les diastèmes de moindre importance, il est possible de combler directement les espaces, tout en impliquant les latérales si besoin. Il faut alors répartir les corrections par un stripping distal et en ajout mésial aux latérales. 5. Progression de dent à dent L’esthétique nécessite une bonne balance entre les incisives centrales et les latérales. Même si les centrales doivent dominer le sourire, des latérales trop délicates ou trop larges créent une dysharmonie. Il faut éviter des centrales étroites ou asymétriques, de même que les latérales trop longues. Les implants pour remplacer des latérales posent souvent des problèmes, notamment au niveau des papilles interdentaires. 6. Plan et contour gingival Les éléments clés sont la symétrie et la progression harmonieuse du feston gingival. Le plan gingival doit suivre le contour de la lèvre supérieure; la situation est très délicate en cas de lèvre supérieure plate. Un composite d’essai en direction gingivale permet souvent d’évaluer et de prévisualiser des corrections par chirurgie gingivale. Il faut toujours se référer à la progression de la centrale à la canine: alors que le niveau gingival des latérales devrait être environ 1 mm en dessous de celui des centrales, le contour au niveau des canines devrait être en retrait d’environ un demi-millimètre par rapport à celui des centrales. Techniques de couronnes non métalliques Dans la deuxième partie de son exposé, Gérard Chiche a abordé un sujet bien Rev Mens Suisse Odontostomatol, Vol 113: 1/2003 dans le vent, à savoir les couronnes entièrement céramiques qui, du fait de l’absence d’armature métallique, promettent des résultats esthétiques proches des dents naturelles. Par contre, le problème de la fiabilité et de la survie à long terme des bridges complètement céramiques attend toujours une réponse, en dépit des propriétés mécaniques intéressantes du zircone, préconisé par d’aucuns pour la confection des «armatures». Pour cette raison, le spécialiste américain estime que ce genre de restaurations devrait, pour l’instant du moins, rester réservé à un cadre universitaire. «Les patients privés ne sont pas des cobayes!», a-t-il rappelé. Les couronnes entièrement céramiques se composent de deux familles, qui obéissent à deux logiques. La famille «A» = Alumine est surtout connue par les systèmes InCeram et Procera. La particularité réside dans le fait que ces couronnes conviennent en principe uniquement à un scellement «classique». En effet, aucun mordançage de leur structure interne n’est possible et par conséquent, pas de «collage» non plus, par opposition à la famille «B» = Bonded qui comprend les porcelaines mordançables. En principe, les couronnes InCeram et Procera seront scellées par les ciments au verre ionomère classiques (Vitremer®) ou renforcés (Fuji-Plus®), voire par un composite dual; le ciment au phosphate de zinc devrait être évité, car la microsolubilité marginale entraîne des colorations, très gênantes, en fin liseré brun au niveau cervical. Nuançant ses propos précédents, le spécialiste a cependant évoqué la possibilité d’un «collage» par le Panavia® 21, après microsablage de l’intrados pendant 10 secondes et un bonding au Clearfill® Porcelain Activator et Clearfill® New Bond ou Bond SE. Approfondissant ensuite le sujet des couronnes Procera, le conférencier a d’abord rappelé l’impératif absolu de ne jamais retoucher la chape en alumine (épaisseur conventionnelle de 0,6 mm), par crainte de créer des microcraquelures et par conséquent des zones de faiblesse. En outre, lorsque les préparations sont plutôt courtes, la chape doit être renforcée en direction occlusale et les crêtes marginales doivent être bien soutenues. Pour éviter de zones en porte-à-faux, notamment sur les molaires, la chape peut être modelée avec des «ailettes» internes de support. Les indications principales pour les couronnes de la famille «A» sont les moignons métalliques ou en dentine fortement colorée, du fait que la structure L’actualité en médecine dentaire d’alumine masque assez bien le moignon sous-jacent. Récemment annoncée, la possibilité de créer des chapes de diamètre réduit (0,4 mm) promet d’augmenter la translucidité et semble réduire les risques de problèmes occlusaux. La famille «B» = Bonded des couronnes entièrement céramiques comprend toutes les porcelaines (lucite) qui se prêtent au collage par mordançage de la pièce prothétique. Les systèmes Empress® 1 et 2 en sont les représentants les plus connus. Ces céramiques pressées permettent de travailler avec des épaisseurs plus faibles (≥ 1mm, l’idéal étant d’environ 1,3 mm). Lorsque l’on doit mettre en place des tenons radiculaires, il faut de préférence utiliser des pivots en zircone, tout en veillant à bien respecter un sertissage par effet de ferrule d’au moins 1 mm (2–3 mm si possible) sur tout le pourtour de la préparation. Le collage sera réalisé par un composite de scellement à double polymérisation (p.ex. RelyX® de 3M en le mettant à l’abri de l’oxygène gel de glycérine). La mise en place d’un fil de rétraction (Pre-Pack®, trempé dans une bouteille d’Hémodent®) assure une polymérisation marginale sans interférence par le fluide gingival. A noter que les forces de contraction de polymérisation sont d’autant plus grandes qu’il y a de forces opposées: il faut procéder à une polymérisation lente et éviter le «spot cure» provoquant des tensions locales. «Smile design» Dans le troisième volet de son exposé, le Pr Chiche a développé ses idées concernant l’évolution des standards et canons de l’esthétique des dents antérieures, de même que ses méthodes pour assurer la prédictibilité des résultats. Pour ce qui est la prise de la teinte, la collaboration avec le céramiste est essentielle lorsqu’il s’agit de pièces réalisées au laboratoire. La teinte est composée de beaucoup de couleurs, et il convient de respecter trois zones: cervicale, corps de la restauration et région incisive. Il est préférable dans tous les cas de déterminer d’abord la teinte de base, soit celle au milieu de la face vestibulaire. En général, il s’agira d’un mélange, de type 80% A3 avec 20% A2, par exemple. A noter que le teintier Vita est toujours considéré comme étant l’étalon-or en la matière et que les goûts aux Etats-Unis favorisent les teintes très claires! La région du bord incisif est cruciale pour une bonne esthétique. Elle se compose d’un «halo» bleuté, sous le liseré margi- nal (très important dans les régions interproximales!) et des mamelons dentinaires (ou «streaks») relativement opaques qui transparaissent par effet de translucidité à travers la masse de l’«incisal» proprement dit. Lorsque le pilier présente des colorations cervicales, on peut les maquiller par du composite opaque (si elles ont grises) ou faire ajouter de l’orange au laboratoire. Il est très important de visualiser le résultat à atteindre. L’imagerie numérique, vantée un certain temps, est trop peu fiable et ne donne aucune garantie. Il vaut mieux travailler avec un «mock-up» avec un composite d’essai ou faire un wax-up, une clé de silicone et réaliser des provisoires composées de plusieurs teintes (le Pro Temp® p.ex. convient très bien). «Use the mock-up for length, and the wax-up for fullness», a conseillé le spécialiste. Dans les réhabilitations du «groupe de 6», il faut veiller au respect d’un bon alignement des dents (centrales très symétriques et dominantes) et de la progression des embrasures. Les latérales sont considérées comme étant les «dents du sexe» – plutôt carrées chez les hommes et plus délicates chez les femmes. On peut créer des effets spéciaux selon les besoins, en faisant ressortir les lignes de transition brillantes entre la région interproximale (augmenter la déflection) et la face incisive (augmenter la réflexion). Pour la bonne maîtrise des papilles interdentaires (rappel: la distance biologique entre la crête alvéolaire et le point de contact est de quelque 5 mm), il est parfois nécessaire de «pincer» les tissus mous par un alignement orthodontique des axes ou de créer une zone de contact plutôt qu’un point de contact interproximal. Les facettes en céramique Après quelque quinze ans d’expérience clinique, les facettes en céramique («veneers») sont actuellement reconnues comme faisant partie intégrante de l’arsenal thérapeutique en médecine dentaire esthétique. En comparaison avec les composites, par exemple, les facettes subissent nettement moins de modifications de la teinte (colorations, notamment) et offrent davantage de stabilité au plan de la structure de surface (résistance à l’usure) et sont par conséquent plus esthétiques à long terme. Argument de marketing (très important aux EtatsUnis), les facettes, puisqu’en céramique, sont plus lisses, confiant ainsi au patient davantage de confort subjectif. On appel- le cela un «slicker smile» là-bas... Les taux de succès se situent aux alentours de 93% et les 7% d’échecs sont dus dans 67% des cas à des fractures, dans 22% à des micro-infiltrations et dans 11% à des descellements. Les principes à respecter lors de la confection de facettes céramiques se résument ainsi: maximiser la surface d’émail exploitable pour le collage et minimiser les flexions, tant sur le pilier que sur la restauration. L’ajustement minutieux de l’occlusion (et, le cas échéant le port d’une gouttière de protection nocturne) est primordial. Autres précautions: éviter des implants antagonistes, n’offrant aucune résilience et toujours coller par un adhésif renforcé (p.ex. Optibond®). Il n’y a aucune preuve scientifique que le recouvrement du bord incisif augmente la résistance mécanique des facettes. Toutefois, un recouvrement est préconisé sur les canines (pour la disclusion) et peut être utile pour rallonger des dents, pour recouvrir des facettes d’usure ou pour augmenter la surface de collage dans les cas de couronnes cliniques courtes. En revanche, tout recouvrement du bord incisif comporte le rique de créer des contre-dépouilles lors de la préparation. En général, il ne faut pas essayer de masquer des colorations sur les piliers et éviter en particulier de poser des facettes sur des dents présentant des colorations par la tétracycline. Toutefois, il est possible d’atténuer des zones grises (< 40% de la surface de la préparation) par un sablage topique de la préparation au CoJet-Sand® (poudre d’alumine et de silice) directement en bouche, avant le collage. Après le mordançage, la préparation est bien badigeonnée par un produit en une phase («prime-bond»); il faut faire pénétrer le liquide en agitant vigoureusement le pinceau. Sécher et évacuer les excès, mais ne pas polymériser cette première couche, contrairement au protocole préconisé pour les couronnes céramiques. Les facettes par contre sont collées d’abord par «spot curing», ce qui permet de bien les fixer avant d’enlever les excès grossiers dans les zones interproximales, avant de polymériser le composite, là encore sous une barrière anti-oxygène de gel de glycérine. Lorsqu’il y a des recouvrements du bord incisif, l’application et polymérisation d’un sealant sur les marges linguales est conseillée. Vu l’épaisseur de la céramique, la polymérisation se fera de préférence par une lampe halogène super-puissante (1500 mW/mm2). Il faut faire attention dans tous les cas de restaurations antérieures associant des Rev Mens Suisse Odontostomatol, Vol 113: 1/2003 119 L’actualité en médecine dentaire facettes et des couronnes ou ponts entièrement céramiques. En effet, le composite de scellement devient plus transparent en l’espace de quelques semaines déjà, un phénomène qui se répercutera bien entendu par un changement de teinte des facettes, bien moins épaisses que les pièces prothétiques à recouvrement complet. Les deux méthodes principales qui permettent d’éviter ce désagrément sont, d’une part, de choisir une brillance plus importante pour les facettes et, d’autre part, de sceller d’abord les facettes et de faire éventuellement adapter la teinte des couronnes ou ponts au labo- ratoire, après évaluation du résultat clinique. Quant à l’avenir des facettes en céramique, déjà bien établies en médecine dentaire esthétique en tant que méthode fiable et prévisible, le Pr Chiche prévoit un élargissement des indications, un peu à l’instar de ce qui s’est passé avec les implants. Pour se servir à bon escient de cette méthode de traitement attrayante, il convient de mettre en pratique de manière stricte des protocoles précis et bien définis, de préférence en suivant une check-list comprenant toutes les étapes à respecter. ■ REVUES Diabète Rajeh V L & D’Ambrosio J A: Dental management considerations for the patient with diabetes mellitus JADA 132: 1425–1431, 2001 Le diabète un désordre endocrinien caractérisé par une hyperglycémie résultant d’une inadéquation de la sécrétion d’insuline, de l’action de l’insuline ou de ces deux facteurs. Sur 2000 patients adultes vus en pratique, 40 à 70 sont diabétiques et pratiquement la moitié l’ignore. Aux USA, la prévalence du diabète intéresse 6% de la population et près de 20% des plus de 65 ans souffrent de diabète. Le diabète de type 1 est une classe qui regroupe 5 à 10% des cas de diabète. Il résulte d’une destruction auto-immune des cellules bêta productrices d’insuline localisées dans le pancréas. L’affection intervient en général pendant l’enfance ou l’adolescence, mais peut survenir à n’importe quel âge. L’absence d’insuline est presque toujours absolue et l’incidence des complications qui en résulte est très élevée et comprend la céto-acidose. Ces patients développent facilement d’autres troubles immunitaires comme la maladie de Grave, la thyroïdite d’Hashimoto et la maladie d’Addison. Le diabète de type 2 regroupe 90 à 95% des cas et résulte d’une altération de la fonction de l’insuline. Ses causes spécifiques restent inconnues, la destruction des cellules productrices n’intervenant pas dans cette situation. Le risque de développer un type 2 est proportionnel à l’âge, l’excès pondéral, l’inactivité phy- 120 sique, l’hypertension et une dyslipidémie. La prédisposition génétique est fréquente et l’affection reste prépondérante chez les Afro-Américains, les Hispaniques et les Amérindiens. D’autres formes de diabète, plus rares, sont attribuables à des défauts génétiques fonctionnels des cellules bêta, des endocrinopathies, des médicaments, des drogues ou des infections virales. Le diabète lié à la grossesse se manifeste dans 4% des cas et retourne presque toujours à la normale après l’accouchement. La glycémie des sujets normaux se situe entre 60 mg/dl et 150 mg/dl pendant la journée. L’insuline assure la régulation du taux de glycémie en assurant le transfert du glucose sérique aux tissus insulinodépendants. Elle stimule le transfert des acides aminés vers les cellules et la synthèse des triglycérides à partir des acides gras. Le glucose est stocké dans le foie sous forme de glycogène. Le manque d’insuline signifie l’incapacité des cellules insulinodépendantes à utiliser le glucose comme source d’énergie. Les triglycérides stockés sont alors transformés en acides gras qui vont générer une céto-acidose. La glycémie augmente (hyperglycémie), le glucose est éliminé dans les urines en provoquant une polyurie par diurèse osmotique. L’excès de perte de fluide engendre une déshydratation et une perte de poids due à l’incapacité qu’ont les cellules à fixer le glucose. Les complications du diabète se manifestent au niveau vasculaire. Les séquelles à long terme incluent des rétinopathies, des néphropathies, de l’hypertension, de Rev Mens Suisse Odontostomatol, Vol 113: 1/2003 l’hyperlipidémie, de l’artériosclérose, des troubles vasculaires périphériques et cérébraux. Un diabète mal contrôlé affecte les processus de cicatrisation et le risque d’infection. Les nouveaux critères diagnostiques du diabète comprennent : – un taux de glycémie de 200 mg/dl (11,1 millimolaire) ou plus, une polydipsie, une polyurie et une perte de poids inexplicable; – un taux de glycémie à jeun de 126 mg/ dl (7,0 mmol/l) ou plus (taux normal: 110 mg/dl). Le traitement médical a pour objectif de maintenir le taux de glycémie au plus proche de la normale. Les programmes d’éducation thérapeutique comprennent le contrôle diététique, l’activité physique et l’autocontrôle régulier du taux de glycémie. L’insuline est utilisée systématiquement dans les cas de diabète de type 1 et parfois dans celui de type 2. Elle est en général administrée par injection sous-cutanée, parfois à l’aide d’une pompe digitalisée. Les agents antidiabétiques par voie orale sont utilisés dans des formes modérées de diabète de type 2. Le médecin-dentiste doit considérer le diabétique comme un patient à risque. Il doit se tenir informé des contrôles du taux de glycémie, de la fréquence des épisodes d’hypoglycémie et des médicaments consommés. La concertation avec le médecin traitant est primordiale. Toute intervention chirurgicale implique un ajustement adéquat du régime antidiabétique. Les consultations effectuées le matin sont conseillées car les taux de cortisol endogène sont en général plus élevés (le cortisol augmente avec la glycémie). Les rendez-vous de patients sous insuline ne devraient pas coïncider avec les pics d’activité, ces derniers correspondant au risque maximal de développer une hypoglycémie. Le patient diabétique devra avoir mangé normalement en prenant ses médicaments habituels avant toute intervention, afin d’éviter un risque d’hypoglycémie. En fonction de l’anamnèse, il est parfois nécessaire de mesurer le taux de glycémie avant une intervention bucco-dentaire. De nos jours, des monitors avantageux permettent d’obtenir des résultats très précis. Un patient présentant une glycémie basse (<70 mg/dl) prendra des hydrates de carbone avant l’intervention. Une glycémie élevée nécessite une consultation médicale. L’actualité en médecine dentaire La complication classique qui se produit pendant un traitement est un épisode d’hypoglycémie. Les premiers signes en sont une modification de l’humeur, une perte de la spontanéité, une sensation de faim et de faiblesse. Ils sont suivis par de la sudation, de l’incohérence et de la tachycardie. Non traités, ils évoluent en perte de conscience, coma et exitus. 15 g d’hydrates de carbone devraient être administrés oralement dès les premiers symptômes (sucre, boisson sucrée, etc.). Si le patient est incapable d’avaler, une assistance médicale est requise afin d’administrer une dose de dextrose par voie intraveineuse. Une crise hyperglycémique est beaucoup plus rare. Difficile à différencier d’un épisode d’hypoglycémie, elle se manifeste d’abord par des nausées, des vomisse- ments, des douleurs abdominales et une odeur d’acétone. Le traitement d’une hyperglycémie implique une assistance médicale avec administration d’insuline. En situation postopératoire, le médecindentiste se souviendra qu’un diabète mal contrôlé développe plus facilement des infections et des troubles de la cicatrisation. Le recours aux antibiotiques est souvent nécessaire. Les salicylates sont à éviter parce qu’ils augmentent la sécrétion d’insuline. Les complications bucco-dentaires liées au diabète comprennent une plus grande susceptibilité aux affections parodontales notamment par réduction de l’activité des polymorphonucléaires, du métabolisme du collagène et de l’intégrité vasculaire. Une parodontite peut altérer le contrôle de la glycémie en accentuant les complications micro- et macrovasculaires. Le tabagisme entretient un état parodontal défavorable. 40% à 80% des patients diabétiques souffrent de xérostomie. Le manque de sécrétion salivaire modifie l’écosystème bucco-dentaire en favorisant le développement de germes opportunistes (Candida albicans, bactéries cariogènes, pathogènes parodontaux). Les troubles du goût (dysgueusie) et le «burning mouth sydrome» sont des symptômes fréquents chez le patient diabétique mal contrôlé. Le médecin-dentiste est un contributeur important dans les mesures de régulation nécessaires chez le patient diabétique. Une concertation avec le patient et le médecin traitant est de première importance dans la prise en charge. Michel Perrier, Lausanne Impressum Titel / Titre de la publication Angabe in Literaturverzeichnissen: Schweiz Monatsschr Zahnmed Innerhalb der Zeitschrift: SMfZ Pour les indications dans les bibliographies: Rev Mens Suisse Odontostomatol Dans la revue: RMSO Redaktionsadresse / Adresse de la rédaction Monatsschrift für Zahnmedizin, Postfach, 3000 Bern 8 Für Express- und Paketpost: Postgasse 19, 3011 Bern Telefon 031 310 20 88, Telefax 031 310 20 82 E-Mail-Adresse: [email protected] Redaktion «Forschung · Wissenschaft» / Rédaction «Recherche · Science» Chief Editor/ Chefredaktor / Rédacteur en chef: Prof. Dr. Jürg Meyer, Abteilung für Präventivzahnmedizin und Orale Mikrobiologie, Zahnärztliches lnstitut der Universität Basel, Hebelstr. 3, CH-4056 Basel Inseratenverwaltung Service de la publicité et des annonces Schweizer Monatsschrift für Zahnmedizin Förrlibuckstrasse 70, Postfach 3374, CH-8021 Zürich Telefon 043 444 51 04, Telefax 043 444 51 01 Inseratenschluss: etwa Mitte des Vormonats. 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