Gala - Regine Mahaux
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Gala - Regine Mahaux
Bruxelles, Hôtel Métropole, le 9 février dernier. De gauche a droite, Natacha Régnier, Jérémie Renier, Emilie Dequenne (en robe Paule Ka), Marie Gillain, François Damiens, Virginie Efira, Helena Noguerra (en A.F. Vandevorst), Yolande Moreau (en robe Johanne Riss et bijoux De Greef), Bouli Lanners (habillé par Les filles à papa) et Matthias Schoenaerts (en Dior Homme par Kris Van Assche). Trophée design by Xavier Lust. Mise en beauté Dior. ta l e n t Génération Poelvoorde Depuis vingt ans, le cinéma belge, entraîné par le succès de Benoît Poelvoorde, crève l'écran. Gala a réuni la quasi totalité des grands noms du cinéma d'outreQuiévrain. Portrait de famille. PHOTOS : régine mahaux 100 101 Un clin d’œil à Benoît Poelvoorde de la part de Matthias Schoenaerts et de notre photographe Régine Mahaux. Sans oublier que Cécile de France, Déborah François, Olivier Gourmet et d'autres avaient leur place sur cette photo. L orsque l’on demande à Benoît Poelvoorde quelle différence il voit entre cinéma français et belge, il dit : « C’est simple. Si le réalisateur d’un film français découvre qu’une voiture gêne dans l’arrière-plan, il prend sa grosse voix et engueule son assistant, qui engueule le régisseur qui prend son talkie-walkie et accuse le stagiaire. En Belgique, on se fout de chercher un fautif, mais quelqu’un bouge la bagnole ! » Poelvoorde n’était pas à Bruxelles lorsque ce portrait de famille, que vous découvrez, a été imaginé et monté par Régine Mahaux pour Gala. Tous les autres ont cependant loué l’absent, qui pour une fois (il finissait un tournage en Afrique) n’avait pas tort. Tous savent la « responsabilité » de l’enfant terrible de Namur dans le rayonnement actuel du cinéma belge, puisque tout ceci est un peu de sa faute depuis qu’en 1992, Benoît, dirigé par le regretté Rémy Belvaux, dynamitait Cannes avec C’est arrivé près de chez vous. Un vrai-faux reportage dans le sillage d’un tueur en série que Poelvoorde interprétait avec une méchanceté drôlissime. Depuis, le public français plébiscite régulièrement cet humour « près de chez nous », si particulier, avec sa dimension proche d’une forme de folie douce. « Nous étions effarés par le conformisme et l’ennui que dégageait notre cinéma dans les années soixante-dix/quatre-vingt a souvent expliqué Poelvoorde. On avait tourné C’est arrivé près de chez vous pour rigoler. Mais le succès du film nous a tous pris par surprise. » Tous les ans aux César, les téléspectateurs branchés sur la soirée que diffuse rituellement Canal+ ont l’occasion d’apprécier la facilité avec laquelle le plat pays place ses talents, hommes et femmes, dans le dernier carré. Cette année, dans la catégorie meilleur acteur, on trouvait Yolande Moreau (pour Camille redouble) et Jérémie Renier (pour Cloclo), tandis que la révélation Matthias Schoenaerts brillait pour avoir « prêté » de manière si fantastique ses jambes à Marion Cotillard dans De rouille et d’os, de Jacques Audiard. L’acteur flamand, révélation de l’année passée, était là aussi pour sa participation à Tête de Emilie Dequenne et Natacha Régnier ont en commun d'avoir été primées à Cannes., bœuf (un polar inouï qu’on vous conseille) nommé dans la catégorie meilleur film étranger. Idem pour Emilie Dequenne (désignée meilleure actrice lors de la récente cérémonie des Magritte) qui concourait dans la même catégorie pour ce mélodrame magnifique qu’est A perdre la raison. « C’est vrai qu’on nous distingue de beaucoup d’acteurs français par notre manque total d’inhibition dans beaucoup de circonstances », dit l'actrice, amusée. C’est peu de dire qu’ils jouent en roue libre. Emilie la première est inoubliable en mère infanticide dans le film de Joachim Lafosse. C’est dans les festivals aussi que le cinéma belge a pris l’habitude de flamber. Natacha Régnier (La vie rêvée des anges, 1998), Emilie Dequenne (Rosetta, 1999) et Olivier Gourmet (Le fils, 2002) ont été distingués comme meilleurs acteurs dans des longs- métrages souvent signés des frères Dardenne, lesquels font partie du cercle très restreint des cinéastes qui ont reçu deux fois la palme d’or. Il y a deux ans, au terme de la toute première cérémonie des Magritte, Benoît Poelvoorde avait juste dit : « Je viens remercier la Belgique d’aider notre cinéma. C’est plus qu’un cinéma, notre affaire. C’est un état d’esprit. » X “On nous distingue par notre manque total d’inhibition dans beaucoup de circonstances” 102 Carlos Gomez