ginger snaps : resurrection

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ginger snaps : resurrection
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GINGER SNAPS : RESURRECTION
GINGER SNAPS : UNLEASHED
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Titre original : GINGER SNAPS : UNLEASHED
Autre titre : GINGER SNAPS : RESURRECTION / GINGER SNAPS 2 : UNLEASHED
Année : 2004
Nationalité : Canada
Acteurs : Emily Perkins, Katharine Isabelle, Tatiana Maslany, Janet Kidder, Eric Johnson, Pascale Hutton,
Patricia Idlette, David McNally, Susan Adam, Shaun Johnston, Brendan Fletcher & Jake Mackinnon
Réalisateur : Brett Sullivan
Scénario : Megan Martin
Musique : Kurt Swinghammer
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Les tendances suicidaires manifestes de Brigitte et sa
dépendance à l´aconit font d´elle une jeune femme à problèmes
qu´il convient de surveiller médicalement. Elle se voit donc
internée dans un hôpital en compagnie d´autres demoiselles
souffrant de problèmes psychologiques aussi divers que variés.
Mais Brigitte a bien d´autres soucis. Son corps poursuit son
incroyable mutation et, en l´absence d´aconit, celle-ci se fait
plus rapide encore. Ses sens s´aiguisent, ses pulsions
deviennent difficilement contrôlables et il lui faut par dessus
tout fuir le loup-garou qui la traque…
En 2000, John Fawcett surprend son monde avec un second
long métrage nommé GINGER SNAPS. Bien que sorti dans un
relatif anonymat, le film se crée rapidement une réputation
flatteuse auprès des bissophiles adeptes des vidéo clubs. Le
métrage, particulièrement soigné, nous invite à entrer dans
l´univers de Ginger et Brigitte, deux soeurs dont le passage à
l´adolescence ne se fera pas sans mal. En effet, leur chemin
croise celui d´un loup-garou qui, d´un coup de dents, modifiera
à jamais leurs destinées. Le réalisateur opte alors pour un
parallèle audacieux (et payant) entre le passage de l´enfance à
l´âge adulte et la mutation de l´humain à la bête. Le ton est
sombre, le propos pertinent et les actrices incroyablement
justes. Le succès d´estime qui suit ne pouvait que donner lieu à
un second chapitre, dont la raison d´être va cependant bien audelà de l´aspect mercantile…
Cette première séquelle arrive dans les bacs en 2004, tout
comme le troisième volet, tourné dans la foulée, avec cette foisci le réalisateur Brett Sullivan aux commandes. L´homme
reprend donc le flambeau pour offrir une continuité intelligente
à l´histoire des sœurs Fitzgerald. La métaphore entre le passage
à l´état de femme et la lycanthropie poursuit ici son chemin de
manière convaincante. C´est donc fort logiquement qu´après
l´arrivée d´un cycle menstruel perturbant, ce sont maintenant
les pulsions sexuelles qui font leur apparition. L´attraction et
l´envie du corps de l´autre seront dès lors les points d´orgue
d´un métrage oscillant avec tact entre le suggéré et l´explicite.
Le suggéré tout d´abord, avec l´ombre du loup qui rôde sans
relâche autour de sa proie, pour une confrontation qui
s´annonce bien entendu comme charnelle. L´image de la jeune
femme traquée par le monstre velu n´est du reste pas sans
rappeler le conte du Chaperon Rouge et certaines des
interprétations qui en sont faites… Brigitte est ici fort
naturellement effrayée mais aussi intriguée et, de manière plus
déroutante à ses yeux, irrémédiablement attirée par la bête qui
la désire.
Comme dit précédemment, le métrage sait aussi se montrer
bien plus explicite, notamment via le personnage de Ginger qui
apparaît maintenant dans les pensées de sa sœur. Ses propos,
crus et provocateurs, incitent Brigitte à céder à la tentation, la
pousse à succomber pour laisser place à la bestialité/sexualité
qui vit en elle. Dès lors, la frustration s´installe et les pulsions
s´avèrent de plus en plus délicates à refouler. Une hallucinante
séquence de masturbation collective vient du reste enfoncer le
clou et repousser encore les limites du désir. D´autant qu´audelà du danger insaisissable, effrayant et inconnu que
symbolise le loup-garou, un jeune infirmier torture lui aussi
cette chère Brigitte. Seul détenteur de l´aconit (dont l´une des
espèces se nomme d´ailleurs «aconit tue-loup») susceptible
d´apaiser les instincts bestiaux naissants, l´homme se livre à un
chantage odieux avec les pensionnaires (exclusivement
féminins) de l´hôpital : une dose de l´objet de leur dépendance
en échange de faveurs sexuelles. Par la force des choses, cet
infirmier (tantôt fragile, tantôt pervers) sera donc finalement
celui par qui le soulagement arrivera, celui qui injectera la
substance (métaphore de la semence) directement dans
l´intimité de la jeune femme…
GINGER SNAPS : RESURRECTION n´est cependant pas
qu´un film intelligent sur l´éveil à la sexualité et l´acceptation
de son corps (que Brigitte mutile, refusant les changements qui
s´opèrent) : c´est avant tout un film de loups-garous. Très hors
normes certes, mais loup-garou quand même ! Et là encore, il
prend une forme particulièrement inattendue, celui d´un double
huis clos plutôt bien vu. La première partie du film, située
exclusivement au sein de l´hôpital, se focalise donc sur la
psychologie de Brigitte mais aussi des autres «pensionnaires»
de l´établissement. Parmi eux, le personnage de Ghost. Jeune
fille effacée et mal aimée, elle aura les faveurs d´un scénario
qui prendra grand soin de développer, lentement mais
sûrement, ses troubles mentaux jusqu´à un final bien évidement
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sombre et désespéré… Dans cette partie, qui occupe environ
deux tiers du métrage, le loup est suggéré, il est une menace
palpable mais invisible dont la présence deviendra si troublante
qu´elle imposera à Brigitte une fuite en avant. Dérobade qui la
mènera dans un lieu encore plus étroit. Dès lors, l´étau se
ressert et le métrage prend des allures de «film de siège» (tout
comme GINGER SNAPS : AUX ORIGINES DU MAL) pour
une phase bien plus démonstrative et saignante. Le rythme
s´accélère et les mouvements de caméra deviennent plus
chaotiques. La tension monte pour finalement laisser souffler
un spectateur qui, pour peu qu´il ait adhéré au concept, ne peut
qu´en redemander. Ce sera chose faite avec un troisième volet,
encore plus soigné visuellement mais malheureusement moins
abouti sur le plan psychologique…
Abordons pour finir le cas des acteurs, tous très convaincants
avec bien entendu une mention spéciale pour Emily Perkins,
remarquable interprète de Brigitte. Son physique très
particulier, ses traits osseux ainsi que son regard pénétrant sont
autant d´atouts qui donnent une réelle consistance à son
personnage de femme-animal. Sa carrière semble du reste
s´orienter timidement vers le cinéma fantastique avec quelques
apparitions dans des séries télévisées telles que AUX
FRONTIERES DU REEL, LA 13EME DIMENSION, DEAD
LIKE ME, etc. Souhaitons avoir l´occasion d´en reparler dans
nos colonnes…
cela un aperçu d´une partie du story-board (une minute et vingt
sept secondes dans la maison) et un comparatif entre le storyboard et le film (sous-sol de l´hôpital) sur près de deux
minutes. Nous terminerons le tour de cette édition avec les
bandes annonces de l´éditeur, au nombre de trois, nous
permettant de nous (re-)plonger brièvement dans les deuxième
et troisième volets de la trilogie GINGER SNAPS ainsi que
dans l´envoûtant L´ANTRE DE LA FOLIE de John Carpenter.
Ces bandes annonces sont visibles aussi bien en version
française qu´en version originale sous-titrée. Nous pointerons
par ailleurs du doigt le re-titrage français du film, plutôt décalé,
ainsi que le visuel de la jaquette, tout simplement mensonger
(l´effet UNDERWORLD sans doute…).
GINGER SNAPS : RESURRECTION est donc la suite
directe du premier opus. Aussi sombre, encore plus travaillé
visuellement et toujours intelligent dans son propos, ce volet
parvient sans mal à se hisser au niveau de l´original. Il se
montre par ailleurs plus explicite graphiquement et bien
souvent plus soigné en terme d´effets spéciaux. Des qualités
qui font vite oublier les quelques maladresses que sont les
apparitions de Ginger (pas toujours utiles) ou le manque
d´intérêt de certains personnages secondaires… Quoiqu´il en
soit, le film de Brett Sullivan s´avère plus que recommandable
et s´inscrit sans honte au cœur de cette trilogie hors norme et,
pour tout dire, assez exceptionnelle.
Ce second opus arrive donc en France sur le tard, plus de
deux ans après la sortie des disques Zone 1 (Canada et EtatsUnis) qui disposait déjà de qualités techniques appréciables
ainsi que d´un doublage québécois de bonne facture…
Quoiqu´il en soit, le voici maintenant dans nos bacs suite à la
louable initiative de Metropolitan. Comme souvent chez cet
éditeur, le DVD est de qualité. L´image est donc proposée au
format 1.77 d´origine via un encodage 16/9ème exempt de
défaut. L´imagerie sombre du film n´est nullement un
problème et les teintes noires sont fort bien restituées. La
colorimétrie ainsi que les contrastes ne souffrent par ailleurs
d´aucun problème notable. Concernant l´ambiance sonore, elle
sera elle aussi exemplaire, que vous optiez pour la version
originale anglaise (avec sous-titres français amovibles) ou le
doublage français (d´honnête facture). Dans les deux cas, la
spatialisation (Dolby Digital 5.1) est au rendez-vous,
notamment lors des «flashs» sanglants de Brigitte ou, bien
évidement, lors des apparitions du loup-garou.
Xavier Desbarats
Ce disque français reprend par ailleurs les différents bonus
des éditions Zone 1 (américaine et canadienne), à l´exception
toutefois du commentaire audio… Reste que nous avons là huit
scènes coupées présentées en version originale sous-titrée pour
un total de douze minutes. Ne présentant que peu d´intérêt,
celles-ci sont pour une bonne part des versions «alternatives»
de ce que l´on trouve dans le montage définitif. Trois d´entre
elles permettent cependant d´approfondir encore le personnage
de la jeune Ghost, faisant ressortir plus en amont sa folie
morbide. Idem pour Alice (responsable du centre) dont le
personnage se voit légèrement, mais inutilement, développé.Un
Making-Of découpé en quatre parties vient s´ajouter à cela. Sur
une durée totale plutôt limitée (moins de seize minutes), il
parvient cependant à intéresser, allant droit à l´essentiel et nous
dévoilant maquillages, trucages mais aussi la construction des
décors. Les techniques sont régulièrement mises en parallèle
avec le résultat final visible dans le métrage pour un ensemble
pertinent et très digeste… Bien moins passionnant en revanche,
les différents bouts d´essais des acteurs, au nombre de six pour
une durée inférieure à douze minutes. Nous noterons toutefois
que le monologue «test» de l´actrice Tatiana Maslany (Ghost)
se fait sur une scène qui sera finalement coupée… S´ajoute à
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