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FICHE PEDAGOGIQUE
Exploitation d’un article d’un magazine francophone
Type de support : Article de journal
Niveau européen : A partir de B1.2 - Elèves de lycée
Source du document : Hebdomadaire Jeune Afrique, magazine francophone
panafricain dédié à l’actualité économique, sociale, culturelle et politique du
continent.
Durée de l’activité :
Trois activités indépendantes afin de préparer les élèves à la
découverte de l'article (voir description).
ACTIVITE : Axée sur la compréhension écrite à travers un parcours de mini-textes
cette activité va constituer un exercice à caractère plutôt ludique où l’élève va tester
sa capacité à se confronter à un article authentique et à faire surgir du sens à partir
d’indices et d’inférences.
OBJECTIFS :
1/ Au niveau linguistique : Apprendre à positionner les personnages d’une histoire et
à situer les événements grâce aux informations puisées dans divers petits textes et
en fonction des structures grammaticales utilisées - Apprendre à travailler sur les
temps et les modes pour arriver à déterminer dans quel espace-temps se déroule
une action - Développer des stratégies d’élucidation et de compréhension de l’écrit.
2/ Au niveau culture et civilisation contemporaines : Traiter d’une question sociale et
humaine dramatique, d’une brûlante actualité : le calvaire des migrants africains Les espaces géopolitiques concernés - Les raisons de l’exode - Les rapports Sud-Sud…
DÉMARCHE MÉTHODOLOGIQUE
Nous ne distribuerons pas aux élèves l’article de "Jeune Afrique" et nous ne leur demanderons
pas de s’y plonger. Il va constituer un support sur lequel nous allons travailler en suivant une
approche moins conventionnelle. Nous allons en prendre connaissance en procédant de manière
homéopathique, comme le veut la démarche dite de la pédagogie active. Pour ce faire nous
choisirons des passages de l’article. Nous les présenterons à la classe, distribuée en petits sousgroupes (binômes, trios ou quatuors), sous forme de cartes ou bien, comme ce sera le cas ici,
sous forme de document PowerPoint visionné grâce à un vidéoprojecteur ou un tableau
interactif.
Ce n’est qu’à l’issue du travail de découverte que nous distribuerons l’article aux élèves.
Séquence 1 :
La classe est divisée en binômes ou en petits groupes de travail
Durée 40/50 minutes avec prolongation possible (devoirs)
Le professeur présente l’activité comme un jeu afin de découvrir le personnage central d’une histoire.
Alexandre Garcia – Centre International d’Antibes –
Comme à chaque fois, il s’agit pour ce faire, de chercher les réponses aux questions Qui ? Où ? Quand ?
Quoi ?
Le but du jeu pour chaque petit groupe de travail est donc de collecter le maximum d’informations, de
trouver des indices, de faire jouer les inférences pour mener une réflexion commune au groupe et qui
aboutisse à des propositions concrètes.
L’enseignant inscrit au tableau trois noms de pays : Côte d’Ivoire, Ghana, Togo. Il s’assure que l’ensemble
de la classe a identifié ces pays comme étant des pays d’Afrique subsaharienne.
- Il distribue ensuite à chaque groupe la première des dix cartes (il aura au préalable préparé autant
de cartes que de sous-groupes) voir la carte 1 ici
Il s’agit dans un premier temps :
- de s’intéresser aux difficultés d’ordre linguistique qu’elles soient lexicales (gronder/tapoter/ avec
frénésie/ mettre en isolement/ expulser) ou syntaxiques (on remarquera le présent progressif avec
la périphrase être en train de ; le gérondif et le futur proche)
- de s’intéresser au récit qui fait intervenir deux interlocuteurs : la personne qui parle au style direct
dont les phrases apparaissent entre guillemets et celle qui raconte et observe. Le narrateur observe
la scène et nous apprend le prénom du premier personnage (Aïssatou) et nous informe à la fois du
ton avec lequel Aïssatou s’exprime (elle gronde) et de son état de nervosité (elle tapote avec
frénésie). Quelle conclusion pouvons-nous tirer face à ce récit à deux voix* (narrateur + personnage
principal) ?
Les autres observations nous aident à répondre aux grandes questions Qui ? Où ? Quand ? Quoi ?
-
L’enseignant distribue la carte 2 à chaque groupe de travail. La première observation qui devra être
faite est que c’est Aïssatou qui poursuit directement le récit ici. Nous procèderons ensuite comme
pour la première carte en commençant d’abord par l’exploration du vocabulaire puis des questions
grammaticales (ici le choix de l’imparfait) avant d’essayer de collecter des indices qui nous
permettent d’étoffer notre perception de l’histoire.
- La carte 3 est distribuée. Le vocabulaire et les temps et modes (l’indicatif avec le futur, le passé
composé et le présent ; le subjonctif présent) vont nous être d’une grande utilité pour comprendre
Aïssatou :
1/ Elle est mère, elle a des enfants
2/ Elle a vécu une grande souffrance (le calvaire que j’ai vécu)
3/ Elle est déterminée à tout faire pour éviter cela à ses enfants (mes enfants ne vivront pas = futur)
4/ Elle est déterminée à tout faire pour que ses enfants réussissent dans la vie.
Nous nous interrogerons sur ce qui a bien pu se passer dans la vie d’Aïssatou.
-
La carte 4 arrive. Grâce à elle nous comprenons mieux le calvaire (ici le terme cauchemar) enduré
par Aïssatou : la faim et surtout la soif. Très peu "d’eau pendant des jours " ; quant à l’emploi de
l’imparfait, il indique que cette faim et cette soif était un problème récurrent.
-
Faisons un autre point. Chaque groupe essaie de mettre en perspective toutes les informations
dont il dispose jusqu’à présent. Les groupes doivent organiser leurs cartes, essayer de trouver une
chronologie, peut-être des liens entre elles…
-
Passons ensuite à la carte 5. Aïssatou, nous donne des nouvelles positives d’elle-même et de ses
enfants. Les mots clés ici sont "carte de séjour". La situation traversée par Aïssatou et son calvaire
qui semble terminé, est lié à l’immigration.
-
La carte 6. Ici, Aïssatou poursuit le récit de l’épreuve endurée. Elle nous renvoie de nouveau au
temps où elle accomplissait la traversée du Sahara. Les autres cartes directement liées à celle-ci
sont la carte 2, la carte 4 et la carte 3
Alexandre Garcia – Centre International d’Antibes –
-
Avec la carte 7 nous sommes de nouveau au présent. Et Aïssatou nous explique qu’une association
a accepté qu’elle organise des défilés (ce qui nous permet de comprendre ce qu’elle fait
aujourd’hui, et à quoi elle consacre son temps).
-
Tandis qu’avec la carte 8, nous retournons dans le passé récent d’Aïssatou où elle revient sur
l’épreuve qu’elle a endurée pour traverser le désert (à pied, avec ses enfants, 21 jours de
souffrance qu’elle n’oubliera jamais). Cette carte vient se placer en compagnie des cartes énoncées
en h).
-
Sur la carte 9 nous découvrons une nouvelle intervention du narrateur. Les explications qu’il nous
donne viennent compléter les informations de la carte 7.
-
L’enseignant inscrit au tableau deux nouveaux pays : Algérie et Maroc qui se situent contrairement
aux trois premiers, en Afrique du Nord.
-
Dernière carte, la carte 10 où, de nouveau, c’est Aïssatou qui intervient. Elle se plaint de la
bureaucratie (la paperasse), nous dit tous les documents qu’elle doit réunir. Il faudra expliquer aux
élèves certains d’entre eux (contrat de bail, casier judiciaire) avant de leur demander à quoi ils
peuvent bien servir et pourquoi Aïssatou doit les rassembler.
Note : au lieu de cartes nous faisons apparaître ici un document Powerpoint qui sera présenté grâce à
un vidéoprojecteur ou un tableau interactif.
Séquence 2 :
A réaliser ultérieurement cette deuxième activité peut être réalisée individuellement en classe ou
sous forme de devoir à remettre
Durée 20 minutes
-
En fonction de l’ensemble des informations dont ils disposent, l’enseignant demande finalement
aux élèves individuellement (mais peut se faire aussi en restant dans le groupe de travail) de
résumer l’histoire d’Aïssatou et de ses enfants, puis d’apporter leurs commentaires et observations
par rapport à la problématique générale dans laquelle elle s’insère. Ceci pourra faire l’objet d’un
petit exposé oral ou d’une production d’un texte de 180 à 220 mots.
Séquence 3 :
Troisième activité. Les élèves, par groupes de travail ou individuellement, reçoivent l’article de la
journaliste marocaine Sana Guessous
Durée 20 minutes

L’enseignant demandera d’où est tirée cette histoire. Il ne s’agit pas d’un roman, d’une fiction.
Aïssatou est un personnage réel et son histoire a semblé suffisamment singulière pour qu’une
journaliste ait eu envie de la raconter.
Compréhension de l’écrit : grille de lecture à compléter
Question
A qui parle Aïssatou au téléphone dans la première
carte ? Et que cherche-t-elle ?
Où vivent Aïssatou et ses enfants à présent ? Et dans
quelles conditions ?
Quel a été le parcours d’Aïssatou de 2011 à janvier
2015 ?
Aujourd’hui Aïssatou vit dans la clandestinité
Alexandre Garcia – Centre International d’Antibes –
Réponse
Vrai □
Faux □
Quels sont ses espoirs (3 réponses)
Quelle est sa principale crainte ?
Aïssatou souhaite-t-elle rester au Maroc ?

Oui □
Non □
Mise en contexte : discussion
Une des particularités de cette histoire tient au fait qu’elle se déroule dans un pays du sud de la
méditerranée, un pays francophone : au Maroc. Il s’agit d’un parcours d’émigration avec, comme
destination finale souhaitée, l’Europe, mais qui se trouve stoppé dans l’extrême-nord du Maroc
(Tanger, Nador, Oujda) où des Africains, tels Aïssatou, après un très long et pénible périple et au
prix de mille dangers, sont bloqués par les quatorze kilomètres qui les séparent de l’Espagne ou
par les grillages (dont il est fait référence dans l’article) qui ferment les frontières des villes de
Ceuta et Melilla, enclaves espagnoles au Maroc.
Dans les forêts et les collines qui entourent ces deux villes se regroupent les malheureux dans
des camps de fortune où la police marocaine intervient régulièrement ("Ils sont en train de
vider les forêts").
La journaliste Sana Guessous, nous parle de cette nouvelle problématique de l’immigration au
Maroc. (link
http://www.jeuneafrique.com/Articleimp_ARTJAWEB20150216155848_moi-aessatouguin-enne-r-gularis-e-au-maroc-mais-toujours-en-sursis.html)
Pays naguère uniquement terre d’émigration, mais, pris dans cette nouvelle tourmente des flux
migratoires, il est aujourd’hui une terre d’immigration confronté lui aussi, à la question de la
régularisation des clandestins.
Enfin, ceci rappelle ce qui se déroule à la frontière franco-belge avec des centaines de
clandestins qui ne souhaitent qu’une chose : entrer en Angleterre.
* implique que cette scène est peut-être tirée d’un roman.
Alexandre Garcia – Centre International d’Antibes –