Témoignage de Marie, diplômée du Master en Sciences et Gestion

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Témoignage de Marie, diplômée du Master en Sciences et Gestion
Témoignage de Marie, diplômée du Master en Sciences et Gestion de
l'Environnement, option Gestion pour un Développement Durable
(actuellement Interfaces Sociétés-Environnements), promotion 2009
1. Qu’aviez-vous comme formation de base ? Pourquoi avez-vous bifurqué vers
l’environnement ?
En secondaire, j’ai eu un parcours scientifique : maths fortes - sciences fortes. La suite logique à ce
1er cursus était de faire des études scientifiques. Curieuse de comprendre le vivant, je me suis
dirigée vers la biologie des organismes. Après un bac, j’ai trouvé que les sciences « pures » étaient
quelque peu enfermées dans une sorte de « tour d’ivoire » : plusieurs paramètres ne me
semblaient pas être pris en compte. C’est alors que je me suis intéressée au master en
environnement.
Petite anecdote : quand je disais à mes professeurs de biologie que je voulais faire un master en
GESTION de l’environnement, ils me reprenaient en précisant « master en SCIENCES et gestion de
l’environnement », ça veut tout dire !
C’est dans le cadre de ce master que j’ai enfin trouvé ce que je cherchais : l’esprit critique, savoir
réfléchir par soi-même sur des thématiques controversées. Enfin je trouvais des professeurs qui
m’ont bousculée, qui ont mis à mal mes idées « carrées », qui m’ont appris à réfléchir autrement,
en plus grand ! Autant vous dire que ces 2 années et plus particulièrement la dernière ne
ressemblaient en rien aux trois années de bac. J’ai même envie de dire que je n’avais pas
l’impression d’être à l’école, tellement ces années ont été géniales ! Aujourd’hui c’est ce que j’ai
appris durant ces 2 dernières années qui me sert chaque jour dans mon travail, car ça m’a forgé
l’esprit !
2. Comment avez-vous entendu parler du Campus ?
Via les masters proposés lors du bac en biologie.
3. Comment s’est passée votre année à Arlon ? Votre vie étudiante ?
Au-delà du côté intellectuel génialissime que j’ai trouvé chez mes profs, j’ai rencontré des gens
extraordinaires. Des gens venant de tous horizons : communication, sociologie, anthropologie,
ingénieur,… mais aussi des gens des 4 coins du monde : Cameroun, Bénin, Liban,… autant vous
dire que c’était vraiment très riche ! Et aujourd’hui encore nous nous voyons très souvent, ce sont
de vrais amis ! Le fait qu’Arlon soit un petit campus nous donne l’impression d’être une sorte de
grande famille. Les contacts sont supers conviviaux, même avec les professeurs et le personnel
administratif. Arlon parait perdu mais avec des gens aussi riches, on ne s’ennuie jamais. Ce sont
vraiment mes 2 meilleures années d’étude!
4. Pour quel organisme travaillez-vous actuellement ?
Je travaille pour deux asbl belges :
L’asbl Racines et Ressources. Je travaille dans le cadre du programme européen LEADER sur 5
communes de l’Ardenne. Celui-ci a pour but de développer les zones rurales dans une optique de
développement durable.
L’asbl Charleroi Nature. Nous travaillons à la protection, sensibilisation et éducation à
l’environnement via différents projets tels que travail avec les écoles, club du troisième âge,
organisation de colloques de conférences, travail de terrain (par exemple la réouverture d’une
mare), etc.
5. Quel est votre travail actuel ? Quelles sont vos tâches et responsabilités ? Qu’est-ce
qui vous plaît le plus dans ce travail ?
Dans la 1ère asbl je suis chargée de missions. J’ai été responsable d’un projet « énergie ».
Aujourd’hui, je suis en charge d’un projet « tourisme durable » et je travaille à la construction
d’une coopération avec la Bretagne sur un projet de valorisation du patrimoine naturel par le
patrimoine culturel. J’adore le côté « terrain » du travail, on est en contact avec beaucoup de gens,
nous devons créer un véritable réseau afin de mener à bien nos projets. Mais d’autre part, chaque
chargé de missions est seul face à son projet. Donc il faut appréhender, seul, toutes les dimensions
possibles pour un projet ; ce qui demande de penser à 360° ! C’est très diversifié et donc motivant.
Dans la 2e asbl je suis gestionnaire. Je dirige une petite équipe de 3 personnes. Je suis donc
responsable de toute la gestion de l’asbl : comptabilité, droit social, rapports d’activités, GRH,
monter différents projets, aller chercher des subsides, etc. Pour ce travail, je dois savoir me
débrouiller par moi-même car personne n’est vraiment là pour me guider. Le côté super est la
gestion d’équipe, monter des projets, essayer d’aborder des thématiques environnementales
différemment, chercher à faire réfléchir les gens.
6. Quel lien faites-vous avec votre formation ? En quoi a-t-elle été un atout pour votre
embauche et dans vos pratiques professionnelles ?
Finalement, le master ne m’a pas donné des connaissances « brutes ». Il m’a plutôt appris à
appréhender différentes thématiques environnementales sous différents angles. Ce qui, au final,
m’a permis d’avoir une construction de l’esprit et de la réflexion bien différente et c’est cela qui me
sert au quotidien. Durant mes études, c’est aussi ce qui m’effrayait car nous n’apprenons pas une
matière bien définie mais nous apprenons à comprendre et décortiquer n’importe quelle matière.
Ce qui est très déstabilisant pour un esprit « carré » car on n’arrive plus à mettre des contours
définis autour de ce que nous avons appris. Mais c’est également ce qui nous ouvre toutes les
portes vers tous les boulots !
7. Quels cours et/ou enseignants vous ont le plus marquée ? Pourquoi ?
Les professeurs de l’option (sociologues de l’environnement) de façon générale pour tout ce que
j’ai expliqué ci-dessus.
8. Un commentaire pour conclure ?
Il ne faut pas que les étudiants aient peur de la Ville d’Arlon. Souvent, le côté fin fond de la
Belgique fait peur car les étudiants recherchent également le côté festif des études et ils ont
l’impression qu’Arlon, c’est mort. Mais la convivialité est tellement forte sur le campus que l’on a
toujours des amis pour guindailler !
Il ne faut pas non plus avoir peur du côté « sciences humaines » du campus. Certains me disent
que dans le secteur de l’environnement ce qui compte avant tout c’est d’avoir des connaissances
techniques. Mais je pense que ces compétences ne suffisent pas à comprendre les différentes
problématiques environnementales. Il est également important de concevoir comment les
problématiques environnementales sont perçues, définies, étudiées et gérées au sein d’une société,
d’une culture. C’est ce que fait l’approche sociologique dans cette option.