«J`ai acheté une maison de maître… pour avoir une ferme!» de
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«J`ai acheté une maison de maître… pour avoir une ferme!» de
Art de vivre Art de vivre Jean-Claude Biver «J’ai acheté une maison de maître… pour avoir une ferme!» Il accumule les succès: Jean-Claude Biver vient d’être désigné meilleur manager horloger et meilleur communicateur; il a aussi décroché, pour sa marque Hublot, le titre très envié de chronométreur officiel pour l’Eurofoot 2008 qui aura lieu en Suisse. mais cet entrepreneur heureux est aussi un amoureux de la nature. Il a récemment acheté près de montreux une propriété comprenant une maison de maître et une ferme en activité. 10 N u m é r o 7 A v r i l – M A i 2 0 0 7 11 Art de vivre E Souvenir d’enfance Une cuisine au soleil Dans son bureau, Jean-Claude Biver conserve la vieille machine à écrire de son grand-père maternel, Marcel Zeien. «J’étais enfant, mais je me souviens très bien de mon grand-père travaillant tard le soir et qui finissait par s’endormir sur sa machine à écrire». Jean-Claude Biver et sa femme, Sandra, dans leur cuisine-véranda. Une porte permet d’accéder directement au jardin. «C’est très pratique car dès les premiers beaux jours, nous mangeons dehors». lle domine la route de son imposante silhouette. Une maison de maître de 1865 dans les environs de Montreux, à laquelle on accède par un chemin goudronné qui mène à un grand portail tout simple. C’est ici que Jean-Claude Biver s’est installé il y a deux ans, abandonnant sa maison sur le lac. «Mes amis pensaient que je ne pourrais jamais me passer du lac, mais c’est faux, dit-il en riant. Maintenant j’ai l’accès direct sur les champs et c’est un autre plaisir. Le lac donne un caractère de vacances à une maison alors qu’avec la terre, on est dans le permanent. Ici, c’est toute la générosité de la nature». Si Jean-Claude Biver reconnaît «s’être acclimaté à la maison à la Précieuse cave «J’ai entre 3000 et 4000 bouteilles dans ma cave, essentiellement du bordeaux. J’ai la deuxième collection au monde de Château Yquem. J’ai tous les millésimes depuis 1811. Cela dit, j’ai aussi des vins de la région. Ils sont naturellement plus simples, mais excellents». seconde», la rencontre entre cette grande bâtisse aux allures de château et l’horloger n’a pourtant pas été facile. «Je ne voulais pas être un châtelain, raconte-t-il. Je ne voulais rien savoir de cette maison que Sandra, ma femme, avait découverte. L’idée ne me plaisait pas. Et puis à force qu’elle insiste, j’ai fini par regarder le dossier de l’agence immobilière et j’ai vu que la maison comprenait une ferme. Une vraie, avec des animaux, une basse-cour… J’ai craqué. Je pouvais vivre dans une ferme qui travaille, pas une de ces fermes avec des citadins dedans. Il n’y a rien de pire: on dirait une tombe». Il n’en est rien chez Jean-Claude Biver, où la maison et la ferme sont distantes de 60 mètres. Dans la cour, les poules se baladent librement, s’aventurant parfois jusqu’à la maison devant laquelle est installé un grand enclos pour les chiens. A l’intérieur de la maison, l’ambiance est chaleureuse. Hauts à 28 ans, mais la vie est un cheminement vers l’équilibre, la sérénité. Aujourd’hui, mon petit château – qui n’en est pas un! – me correspond». Pour la déco, Jean-Claude Biver s’en est remis à sa femme. «Nous n’avons pas la même sensibilité. Je ferais quelque chose de plus masculin. Ce serait beau, mais peut-être pas bien adapté à la vie au quotidien. Il n’y aurait pas ce côté cosy. Et puis, c’est comme en cuisine, il ne peut pas y avoir deux chefs. Moi, je me suis contenté de laver les pinceaux», dit-il en riant. Mais aussi de donner son empreinte à son bureau. Une pièce avec une cheminée, à l’atmosphère conviviale où les livres débordent des bibliothèques dans un désordre créatif. C’est là que Jean-Claude Biver commence sa journée entre une et trois heures du matin. «Je travaille sur différents dossiers, je prends le temps de réfléchir à long terme. C’est un moment très important. Vers 7 heures je pars au bureau. Ce moment matinal avec moi-même me permet d’être pleinement disponible pour mes collaborateurs». n Wladimir Bianchi plafonds avec rosaces, moulures, parquets, tapisserie à rayures bordeaux, murs kaki ou jaune paille… Un style authentique qui respecte «la vraie nature de la demeure». «J’ai énormément de chance d’avoir cette maison avec la ferme, la vue sur le lac et les cèdres du Liban de 54 mètres de haut. C’est bien plus difficile que d’avoir une maison hollywoodienne. J’aurais trouvé sympa 12 N u m é r o 7 La ferme de ses rêves. A v r i l – M A i 2 0 0 7 13