«J`ai acheté une maison de maître… pour avoir une ferme!» de

Transcription

«J`ai acheté une maison de maître… pour avoir une ferme!» de
Art de vivre
Art de vivre
Jean-Claude Biver
«J’ai acheté
une maison de maître…
pour avoir une ferme!»
Il accumule les succès: Jean-Claude Biver
vient d’être désigné meilleur manager horloger
et meilleur communicateur; il a aussi décroché,
pour sa marque Hublot, le titre très envié
de chronométreur officiel pour l’Eurofoot 2008
qui aura lieu en Suisse. mais cet entrepreneur
heureux est aussi un amoureux de la nature.
Il a récemment acheté près de montreux
une propriété comprenant une maison de maître
et une ferme en activité.
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Souvenir d’enfance
Une cuisine au soleil
Dans son bureau, Jean-Claude Biver conserve
la vieille machine à écrire de son grand-père
maternel, Marcel Zeien. «J’étais enfant,
mais je me souviens très bien de mon grand-père
travaillant tard le soir et qui finissait par s’endormir
sur sa machine à écrire».
Jean-Claude Biver et sa femme,
Sandra, dans leur cuisine-véranda.
Une porte permet d’accéder
directement au jardin.
«C’est très pratique car dès les premiers
beaux jours, nous mangeons dehors».
lle domine la route de son
imposante silhouette. Une
maison de maître de 1865
dans les environs de Montreux, à
laquelle on accède par un chemin
goudronné qui mène à un grand
portail tout simple. C’est ici que
Jean-Claude Biver s’est installé il y
a deux ans, abandonnant sa maison
sur le lac. «Mes amis pensaient que
je ne pourrais jamais me passer du
lac, mais c’est faux, dit-il en riant.
Maintenant j’ai l’accès direct sur les
champs et c’est un autre plaisir. Le
lac donne un caractère de vacances
à une maison alors qu’avec la terre,
on est dans le permanent. Ici, c’est
toute la générosité de la nature».
Si Jean-Claude Biver reconnaît
«s’être acclimaté à la maison à la
Précieuse cave
«J’ai entre 3000 et 4000 bouteilles
dans ma cave, essentiellement du
bordeaux. J’ai la deuxième collection
au monde de Château Yquem. J’ai
tous les millésimes depuis 1811.
Cela dit, j’ai aussi des vins de la
région. Ils sont naturellement plus
simples, mais excellents».
seconde», la rencontre entre cette
grande bâtisse aux allures de château et l’horloger n’a pourtant pas
été facile. «Je ne voulais pas être un
châtelain, raconte-t-il. Je ne voulais
rien savoir de cette maison que Sandra, ma femme, avait découverte.
L’idée ne me plaisait pas. Et puis à
force qu’elle insiste, j’ai fini par regarder le dossier de l’agence immobilière et j’ai vu que la maison comprenait une ferme. Une vraie, avec
des animaux, une basse-cour… J’ai
craqué. Je pouvais vivre dans une
ferme qui travaille, pas une de ces
fermes avec des citadins dedans.
Il n’y a rien de pire: on dirait une
tombe».
Il n’en est rien chez Jean-Claude Biver, où la maison et la ferme sont
distantes de 60 mètres. Dans la cour,
les poules se baladent librement,
s’aventurant parfois jusqu’à la maison devant laquelle est installé un
grand enclos pour les chiens.
A l’intérieur de la maison, l’ambiance est chaleureuse. Hauts
à 28 ans, mais la vie est un cheminement vers l’équilibre, la sérénité.
Aujourd’hui, mon petit château
– qui n’en est pas un! – me correspond».
Pour la déco, Jean-Claude Biver
s’en est remis à sa femme. «Nous
n’avons pas la même sensibilité. Je
ferais quelque chose de plus masculin. Ce serait beau, mais peut-être
pas bien adapté à la vie au quotidien. Il n’y aurait pas ce côté cosy.
Et puis, c’est comme en cuisine, il
ne peut pas y avoir deux chefs. Moi,
je me suis contenté de laver les pinceaux», dit-il en riant.
Mais aussi de donner son empreinte à son bureau. Une pièce avec une
cheminée, à l’atmosphère conviviale
où les livres débordent des bibliothèques dans un désordre créatif.
C’est là que Jean-Claude Biver commence sa journée entre une et trois
heures du matin. «Je travaille sur différents dossiers, je prends le temps
de réfléchir à long terme. C’est un
moment très important. Vers 7 heures je pars au bureau. Ce moment
matinal avec moi-même me permet
d’être pleinement disponible pour
mes collaborateurs». n
Wladimir Bianchi
plafonds avec rosaces, moulures,
parquets, tapisserie à rayures bordeaux, murs kaki ou jaune paille…
Un style authentique qui respecte
«la vraie nature de la demeure».
«J’ai énormément de chance d’avoir
cette maison avec la ferme, la vue
sur le lac et les cèdres du Liban de
54 mètres de haut. C’est bien plus
difficile que d’avoir une maison hollywoodienne. J’aurais trouvé sympa
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La ferme de ses rêves.
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