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Déclaration du SNES
Audience au Cabinet du jeudi 12 novembre 2009
Nous constatons un désintérêt très net de l'Institution vis-à-vis de notre profession :
abandon par deux fois (en 2002 et 2005) des projets de refonte de notre circulaire de
missions datant de 86, avant la création du CAPES ;

régression du rôle des professeurs documentalistes dans les nouveaux programmes de
collèges et nous avons les plus vives craintes pour la réforme du lycée.
Le lieu CDI est parfois cité dans les textes officiels sans que l’on parle du rôle du personnel qui y
travaille, c’est-à-dire les professeurs documentalistes.
Lors de la dernière audience du SNES au Cabinet au sujet de la situation des professeurs
documentalistes, le 13 janvier 2009, nos interlocuteurs s'étaient engagés à créer un groupe de
travail sur le recrutement et les missions des professeurs documentalistes, réunissant les
syndicats représentatifs et l'association professionnelle. Or, cette promesse est restée sans suite.
Qu'en est-il aujourd’hui?

(…)
Ce désintérêt va de pair avec la casse des recrutements. Depuis 4 ans, la Documentation est la
discipline la plus touchée par la baisse des postes au CAPES. Cette politique a des conséquences
désastreuses :
1. Disparition du personnel qualifié. A la rentrée, près de 500 postes de professeurs
documentalistes étaient vacants : + 30% en 1 an. A Lille, plus de 90 postes n'ont pas été
pourvus, soit près de 15% des postes. A Créteil 57 postes vacants, à Versailles, 60, concentrés
dans les zones difficiles (Mantes, Les Mureaux, Trappes, Sarcelles...).
2. Nous assistons aussi à la suppression de postes dans les « gros établissements » qui
bénéficiaient d’un second, voire d’un troisième poste. Pour exemple, les 9 suppressions dans
des cités scolaires de l’académie de Grenoble.
3. De plus, de nouveaux établissements ont ouvert sans que soit créé de poste de professeur
documentaliste. Ca été le cas dans l’académie de Nice en 2008, et dans celle de Lyon en 2009.
4. Sans oublier le manque criant de remplaçants en documentation pour assurer les congés
maternités, congés maladies, etc. Il n'y a plus aucun TZR en documentation dans les académies
de Corse, Dijon, Limoges, Reims ; plus que 2 à Rennes, Lille ou Besançon.
5. Enfin, les Rectorats pratiquent d’intolérables « bricolages administratifs » pour gérer la
pénurie :

recours cynique à des contractuels dont certains sont réemployés année après année en voyant
diminuer leurs chances d’obtenir un poste de titulaire (en 2008 42 postes au CAPES Interne
pour 1159 inscrits). Et le recrutement de précaires est de plus en plus contestable avec le recours
grandissant aux petites annonces ANPE (des vacataires à Bac + 2 sont parfois affectés en CDI) ;
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pressions sur les TZR d'autres disciplines dites excédentaires pour occuper un poste dans un
CDI ;

affectation de personnels en difficulté professionnelle ;

incitation à une reconversion vers la Documentation sans réelle formation ni suivi des
personnels concernés.
C'est pourquoi dans notre courrier de demande d’audience, nous réclamions
l'augmentation des postes aux CAPES de Documentation de la session 2010. Rappelons que le
taux d’encadrement en professeur documentaliste est déjà nettement insuffisant : on peut l’estimer à
seulement 1,1 certifiés en documentation par CDI. Et lorsque l'on compare les estimations de
départs avec les recrutements (en 2009 192 postes ouverts pour 531 départs), on arrive à
l’arithmétique impitoyable du non-remplacement de 2 professeurs documentalistes sur 3. Etant
donné la pyramide des âges de notre profession, les prévisions de départs vont rester très
importantes pour les années à venir : 490 en 2010, 426 en 2011. Entendez vous enfin ouvrir des
recrutements à la hauteur des besoins ? C’est la survie même de notre métier qui est en jeu.
(…)
Cette politique de non-recrutement est en contradiction avec l’importance d'une éducation à
l'information pour les jeunes d’aujourd’hui. Les professeurs documentalistes ont un rôle central à y
jouer. Différents rapports l’ont reconnu : rapport de l'Inspection Générale en 2007 (dir. C. BecchettiBizot et A. Brunet), rapport du sénateur Assouline en 2008 et tout récemment, le rapport remis à
Nadine Morano. Le Ministère de l'Education Nationale va-t-il enfin tenir compte de ces
préconisations ?
(…)
Enfin, les contentieux statutaires perdurent toujours, c'est le cas par exemple de l'inégalité
concernant la rémunération de l'accompagnement éducatif. Il aura fallu plusieurs relances du SNES
pour obtenir la parution des textes qui ont porté sa rémunération de 15,99 à 30 euros. Mais elle n’est
pas indexée sur le point d’indice, elle reste inférieure à une HSE de certifié et n’est pas défiscalisée.
Que compte donc faire le Ministère pour tenir sa promesse d’une égalité de traitement ?
L’inégalité persiste non seulement pour la rémunération de l'accompagnement éducatif mais plus
globalement pour le paiement de tous les travaux supplémentaires. Le SNES revendique aussi que
l'indemnité forfaitaire des certifiés en documentation soit portée au même taux que l'ISOE
que touchent les autres professeurs certifiés.
Jean-Pierre Hennuyer – Vassilia Margaria
Groupe Documentation du SNES – Secteur Contenus