La censure sur Internet

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La censure sur Internet
La censure sur Internet
Nous avons définir la censure en la traitant sous ces différents domaines d’applications
tous d’abords une définition littérale de la censure et de ces différents aspect. Pourquoi celle-ci
est de plus en plus présente et les différents point de vue de ceux quelle concerne. Les
différents contexte pour les quels elle s’applique ( militaires, politique, religieux et
commerciaux ). Comment la censure s’applique à internet ? Les techniques utilisées et bien
entendu les moyen mis en place pour lui résister. Nous citerons quelques faits marquants pour
illuster nos propos. Et finalement les conséquences possible de la censure.
I Comment définir la censure
A / Les problématiques soulevées par la censure
Selon la définition du Larousse, la censure est le fait
communication quelconque. Cependant, avec le temps, il
censurer des documents ou des informations sous peine
d’expression. Ce phénomène est d’ailleurs amplifié avec
informations.
d'interdire tout ou partie d'une
est de plus en plus difficile de
de porter préjudice à la liberté
le net et la mondialisation des
De nos jours, il est facile de trouver des photos avant retouches des people, des vidéos trashs et
choquantes, des publications d’internautes donnant leurs opinions dans le domaine politique ou
religieux, des articles de presse dénonçant des actions publiques… Ce type d’informations n’est
pas toujours bien perçu par l’ensemble des citoyens et de la communauté des internautes. De
ce fait, des problématiques se révèlent sur la définition du terme de la censure mais également
sur l’impact, de l’usage de celle-ci, sur le monde.
Chaque pays pratique la censure de manière différente, cependant, tous mettent en avant leurs
définitions de la liberté d’expression dans les textes de lois.
Par exemple, aux États-Unis, la liberté d’expression est un des droits les plus fondamentaux de
constitution puisqu’elle est citée dès le premier amendement :
Premier amendement : “Le Congrès ne fera aucune loi qui touche l'établissement ou
interdise le libre exercice d'une religion, ni qui restreigne la liberté de la parole ou de la
presse, ou le droit qu'a le peuple de s'assembler paisiblement et d'adresser des pétitions
au gouvernement pour la réparation des torts dont il a à se plaindre.”
De même en France, la liberté d’expression est mentionnée comme « un des droits le plus
précieux », dans la Déclaration des Droits de l'Homme et du citoyen de 1789 :
Article 19: “Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique
le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de
répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque
moyen d'expression que ce soit.”
Le 13 Juillet 1990, la loi Gayssot (Loi n° 90-615) a été mise en place. Elle tend à réprimer tout
acte raciste, antisémite ou xénophobe.
Article 1 : “Toute discrimination fondée sur l'appartenance ou la non-appartenance à
une ethnie, une nation, une race ou une religion est interdite. L'Etat assure le respect de
ce principe dans le cadre des lois en vigueur.”
De cette manière, l'Etat Français, ne fait pas de censure mais elle empêche la publication de
certains opinions extrémistes.
La montée de l’utilisation d’internet de façon journalière a également intensifié la liberté
d’expression et la publication d’opinion personnels via le net. Parallèlement, la censure a été
amplifiée selon les pays afin de protéger les moeurs.
De manière générale, les moeurs actuelles sont relativement souples. Malgré tout, il reste des
irréductibles dont les pratiques sociales restent strictes. Ce sont ces citoyens inflexibles qui
peuvent parfois créer des tensions puisqu'ils peuvent émettre des opinions pouvant heurter le
plus grand nombre.
En France, la censure n’est pas forcément bien vécue par tous le monde. En effet, il y a d’une
part les personnes les plus extrêmes, que cela soit dans le domaine religieux, politique, militaire
ou commercial, mais également les personnes qui souhaiteraient que l’information fasse preuve
de transparence, afin que cela ne porte pas atteinte à la liberté d’expression.
La censure via internet soulève beaucoup de questions selon les points de vue des internautes
mais aussi selon différents contextes. De Même il y a de plus en plus de techniques pour
censurer et pour lutter contre la censure. Tout cela a bien sur des conséquences...
B / Différents point de vue
Les différents points de vue sur la censure d’Internet
De manière générale, la censure est ressentie et reconnue différemment en fonction du côté ou
l’on se place. Dans le cadre d’Internet, le censeur peut être une institution, un gouvernement,
une entreprise, ou encore une religion. En revanche, le censuré sera toujours l’internaute
puisque l’on décide à sa place quelles informations il peut diffuser ou non. Plusieurs motifs sont
utilisés pour justifier la censure, mais on en retrouve quatre principaux : la censure morale,
militaire, politique et religieuse.
Du point de vue des internautes
La grande majorité des internautes-citoyens du web s'opposent à toute volonté d'encadrer la
liberté d'expression sur Internet, soutenant que cette régulation condamnerait forcément des
honnêtes gens à l'ostracisme. C’est à dire une forme d’exclusion sociale sur le net.
Dans ce sens, il existe des mouvements d’association citoyennes qui s’opposent à cette
régulation comme la “Coordination Permanente des Medias Libres” (qui rassemble des dizaines
de Webzines francophones, des associations de webmestres indépendants, et des hébergeurs
à but non lucratif).
Sur le web anglophone c'est la “Electronic Frontier Foundation” qui s’occupe de la défense du
respect du premier amendement des Etats-Unis au sujet de la liberté d’expression et de la
presse. Ce mouvement dénonce la diabolisation d’Internet et de ses utilisateurs. Selon leur avis,
ceux qui ont le pouvoir et souhaitent réguler la liberté d’expression sur le net ne sont pas les
mieux placé pour le faire. Car ils n'ont qu'une connaissance parcellaire du réseau, n’étant pas au
contact direct de la réalité Internet (hommes politiques) ou qu’ils souhaitent tout simplement la
marchandisation de l'Internet sous couvert d'une labellisation ou certification totale du net
(grandes multinationales).
Toujours selon les partisans de cette lutte, le vide juridique d’Internet est un mythe car il vise à
légitimer une censure institutionnelle et mercantile. Ils se fondent sur le principe général du droit
selon lequel tout ce qui n'est pas explicitement prohibé est permis. Par conséquent, le prétendu
vide juridique n'est rien d'autre que l'exercice de la liberté. Contrairement à ce que l'on pourrait
penser, ces personnes ne sont donc pas radicalement opposés à un encadrement juridique de
la liberté d'expression en vue de sanctionner les abus, ils contestent simplement l'idée d'une
autorité de régulation destinée à définir une déontologie des contenus. Ils sensibilisent les
législateurs sur les dérives à éviter en ce qui concerne la responsabilité sur Internet.
Ces mouvements-citoyens sont convaincus que la démocratie doit primer sur le développement
technique et que la justice doit réprimer les abus. Ils souhaitent simplement être le nouveau
chien de garde de cet espace de liberté d'expression contre les volontés politiques et
marchandes d'en contrôler le contenu. Ils considèrent avant tout qu'il convient mieux d'éduquer
et responsabiliser les internautes plutôt que de réguler et d'encadrer cette liberté fondamentale.
Du point de vue des institutions
La censure de masse est généralement mises en oeuvre par de grandes institutions. En effet, il
ne suffit pas d’avoir la volonté de censurer, il faut aussi en avoir les moyens. Ainsi, une censure
à grande échelle est couramment à l’origine des plus grands pouvoirs de ce monde. La politique,
les forces armées, le commerce, ou encore les religions, sont les principales sources de censure
sur le net, du fait qu’ils disposent des moyens techniques et humains nécessaires pour
l’appliquer. Cet écart de forces entre les censeurs et les censurés à malgré tout tendance à se
rééquilibrer. On constate depuis peu que certaines informations sensibles et censurées arrivent
tout de même à percer et se répandre sur la toile (cf partie 3 : La photo désavantageuse de
François Hollande qui a fuité sur le net / L’affaire Wikileaks / L’affaire Snowden).
C / Les contextes
La censure de masse est généralement mises en oeuvre par de grandes institutions. En effet, il
ne suffit pas d’avoir la volonté de censurer, il faut aussi en avoir les moyens. Ainsi, une censure
à grande échelle est couramment à l’origine des plus grands pouvoirs de ce monde. La politique,
les forces armées, le commerce, ou encore les religions, sont les principales sources de censure
sur le net, du fait qu’ils disposent des moyens techniques et humains nécessaires pour
l’appliquer. Cet écart de forces entre les censeurs et les censurés à malgré tout tendance à se
rééquilibrer. On constate depuis peu que certaines informations sensibles et censurées arrivent
tout de même à percer et se répandre sur la toile (cf partie 3 : La photo désavantageuse de
François Hollande qui a fuité sur le net / L’affaire Wikileaks / L’affaire Snowden). Internet en est
devenu instable pour ceux qui souhaitent contrôler l’information, il se trouvera toujours des petits
génies de l’informatique pour bousculer les barrières de la censure.
Censure politique
La classe politique, se soucie de plus en plus de son image sur l’Internet, les enjeux y sont
primordiaux, d’ou une censure toujours plus présente afin de travailler l’image d’un politicien ou
d’un pouvoir en place. Nous prendrons pour exemple la Corée du Nord, ou le Web est un outil
de propagande au service du régime de Kim Jong-il. Le pays ne compte que deux sites Internet
enregistrés sous le nom de domaine ".kp", acquis à la fin de 2007 : celui du centre informatique
officiel, qui sert également d’organe de surveillance du réseau nord-coréen, et celui du portail
gouvernemental. Quasiment personne n’a accès à Internet en Corée du Nord et ceux qui y ont
accès sont orientés vers les sites “officiels” du gouvernement.Les sites accessibles font, pour la
plupart, l’éloge de Kim Jong-il. Le gouvernement de Pyongyang dispose d’une dizaine de sites
officiels, la plupart hébergés en Chine ou au Japon et disponibles en chinois, japonais, anglais et
russe. Toujours très soucieux de son image, Kim Jong-il a décidé de créer des sites Internet
destinés aux Sud-Coréens. Le 26 janvier 2008, son gouvernement a même accusé son voisin
du Sud de violer le droit à l’information des citoyens car les sites Internet traitant des activités de
Kim Jong-il y étaient inaccessibles.
Censure militaire
La censure militaire est généralement utilisée par les pays en conflits internes ou externes. Elle
peut être utlilisée comme arme ou comme moyen de défense. Certainement dans un but de
défense, la France à du rétablir une censure militaire, lorsque l’armée nationale syrienne a fait
prisonniers 18 agents français à Homs et un 19e à Azouz. Alors que les négociations engagées
entre Paris et Damas se sont soldées par un échec et que la Syrie a décidé d’augmenter la
pression sur la France en portant l’affaire sur la place publique. La presse française est restée
silencieuse alors que ces informations ont été rendues publiques publiques par les médias
extra-nationaux.
Dans un autre cas de figure, la censure militaire sur Internet peut viser des objectifs
stratégiques d’extension de pouvoir sur la place Internationale. Dans ce contexte, l’affaire
Snowden a révélé les détails de plusieurs programmes de surveillance de masse américains et
britanniques. En juin et juillet 2013, Snowden rend publiques par l'intermédiaire des médias,
notamment du Guardian et du Washington Post, des informations classées top-secrètes de la
NSA concernant la captation des métadonnées des appels téléphoniques aux États-Unis, ainsi
que les systèmes d'écoute sur internet des programmes de surveillance PRISM et XKeyscore du
gouvernement américain, et le programme de surveillance Tempora du gouvernement
britannique. Justifiant ces révélations, il indique que son “seul objectif est de dire au public ce qui
est fait en son nom et ce qui est fait contre lui.”Toutes ces informations étaient cachées au public
alors qu’elles le concernaient directement.
Censure commerciale
La censure commerciale sur Internet sert avant tout comme son nom l’indique des intérêts
commerciaux. Ainsi une entreprise, et majoritairement des entreprises du web vont choisir de
masquer des informations qui pourraient nuire à leur image de marque ou leurs stratégies
commerciales. Dans cette idée, le géant du Net Google et ses acolytes Facebook, Twitter
prennent à tour de bras des décisions arbitraires pour censurer certains propos ou images jugés
contraire aux règles établies par les entreprises elles-mêmes. La firme apple s’est récemment
fait remarquer par un puritanisme exacerbé. Sur ses boutiques de vente de livres ou
d'applications pour iPhone, la pomme a mis en place une véritable "police morale". Impossible
de trouver un quelconque contenu dévoilant la moindre partie intime. L'hebdomadaire allemand
"Stern" en a été la première victime, voyant son application bloquée pour la publication de
photos érotiques jugées "inappropriées".
Sont bannis tous contenus violents, diffamatoires, protégés par les droits d'auteur,
pornographiques ou affichant de la nudité. Au moindre écart, la sanction tombe : suppression de
la publication, voire du compte.
Malgré plus d'un milliard d'utilisateurs, Facebook est d'un impressionnant puritanisme. Un artiste
danois, Frode Steinicke, a été exclu du réseau social pour avoir publié une photo du tableau
"l'Origine du monde" de Gustave Courbet. Considéré comme "pornographique", le sexe féminin
peint en 1886 n'a pas droit de cité sur le site.
Dans un autre objectif qu’est la lutte contre le piratage, la censure peut être utilisée dans le but
de préserver des intérêts commerciaux. Google dispose d'une liste noire de sites web qu'il
efface des suggestions automatiques de recherche, sans y être contraint par décision de justice.
The Pirate Bay, BitTorrent, IsoHunt ou RapidShare, ont tous été retirés de cette saisie
semi-automatique, qui doit pourtant refléter "les recherches de l'ensemble des internautes".
“C'est plus subtil qu'une censure franche, mais c'est toujours de la censure", estime Gary Fung
(fondateur de IsoHunt). "On se dirige vers une censure du moteur de recherche sans fondement
juridique par Google devenu un Big Brother bien-pensant du web."
II Les techniques pour censurer
A / Les moyens matériels utilisés pour exercer une censure sur
internet
Le point d'accès unique
Certains pays ont établi un point d'accès unique à leur réseau (Chine, Cuba en
parallèle d'un réseau international), qu'ils font gérer par un seul opérateur
téléphonique, ce qui permet de faciliter la surveillance car tout le trafic passe au
même endroit. S'ils décident de couper l'accès au réseau, c'est un peu comme si
quelqu'un pouvait débrancher la prise téléphonique du pays. Ils agissent
directement sur le "backbone*" qui permet l'accés à internet mondial.
La censure est facilitée quand il n'y a qu'un seul opérateur télécom comme en Iran.
Quand il existe plusieurs FAI chacun doit appliquer ses propres filtres, ce qui n'est
pas aussi efficace.
*Backbone : Une dorsale Internet (Internet backbone en anglais) est un réseau informatique
faisant partie des réseaux longue distance de plus haut débit d'Internet
Le gouvernement Chinois a imposé aux fournisseurs d’accès de réseaux publics
Wi-Fi d'utiliser un programme de traçage des internautes. Non contentes de
renforcer le contrôle du trafic Internet, les autorités mettent désormais en place une
censure économique, en forçant des cybercafés à renoncer à leur offre Wi-Fi.
Quand il n'y a qu'un point d'accès à internet cela facilite aussi d'autres systèmes de
surveillance, comme la lecture des fichiers liés aux e mails qui est couramment
utilisée pour museler les internautes. Des algorithmes sont chargés de reconnaître
les textes mais aussi les images susceptibles de porter préjudice au régime en
place.
La suppression des sites
Certains contrôlent les serveurs de noms de domaine, ils peuvent ainsi tout
simplement "supprimer" un nom de domaine pour rendre l’accès à un site
impossible. Et si ils ne contrôlent pas les serveurs, ils ont recourt aux menaces pour
que les hébergeurs le fassent à leur place.
Le filtrage par IP et DNS
A l'aide de routeurs, de pare-feu ou de proxys, configurés pour filtrer les adresses
mac ( adresses matériel unique à chaque machine ), les noms de domaine, ou de
certains port, ce filtrage bloque les sites qui deviennent inaccessibles.
Le filtrage par mots-clés
Un filtrage par mots-clés se fait sur les URL (adresses des sites) ou dans les
moteurs de recherche. Dans ce dernier cas, le site est toujours accessible mais il
n'est plus référencé pour une recherche classique. Google s'était engagé à filtrer à la
source les résultats de recherche sur Google.cn mais dés qu'il a arrêté, la Chine a
repris la suite avec à peine moins d'efficacité.
De jeunes ingénieurs chinois plein de bonnes intentions qui travaillent pour «
trencent » fleuron du Net chinois, connu pour son service de messagerie en ligne, se
retrouvent contraint d’installer des mécanismes de censure aux applications ou aux
forums de discussion sur lesquels ils travaillent.
Le blocage ponctuel des sites
La censure n'est pas toujours constante, elle peut s'imposer comme juge de liberté
conditionnelle. Des sites normalement accessibles peuvent être contrôlés en période
de troubles et lorsqu'ils n'ont pas directement accès au serveur, ils font appel à des
pirates qui surchargent ces derniers par de nombreuses requêtes simultanées. Ils
peuvent décider de baisser temporairement les débits réseaux, comme l'Iran ou la
Birmanie. Il devient alors presque impossible d'envoyer des emails, de consulter des
vidéos et des photos compromettantes.
De façon financière
Lorsqu'il devient impossible techniquement de contrôler internet, certains pays ont
recourt à des tarifs de connexion exorbitants comme à Cuba.
L'intimidation
L'intimidation encourage la délation et l'autocensure (arrestations au Viet-Nam,
contrôle d'identité à l'entrée des cybercafés au Bélarus...).
Avant la révolution les autorités tunisiennes surveillaient internet de différentes
façons. Entre autre, les cybercafés étaient forcés de collaborer à cette politique.
Ainsi les autorités demandaient aux utilisateurs des cybercafés de montrer leur
identifiant avant de pouvoir utiliser Internet. Elles tenaient également les cybercafés
responsables des activités de leurs clients ce qui permettait d'encourager
l'autocensure. Sous couvert de protéger l'ordre public ainsi que la sécurité nationale,
une loi de 1998 permet aux autorités Tunisiennes d'intercepter et de vérifier le
contenu des communications internet.
Le savoir faire français
Un an après le scandale de Amesys ( une filiale du groupe Français Bullen ) en Libye
qui avais permis à Mouammar Kadhafi de garder le « contrôle », une nouvelle fois le
savoir faire français s'exporte en Lybie avec Qosmos qui fournit un moyen de
surveillance des internautes à Bachar el-Assad.
La censure, un contrôle qui coûte de plus en plus cher
Selon Reportaire Sans Frontières c'est la Chine qui a le système de censure le plus
abouti du monde. Elle a investi "Plusieurs dizaines de millions de dollars" selon Lucie
Morillon, qui précise que "plus on y met d'argent, plus la censure est efficace". Avoir
le pouvoir de contrôler les internautes tout en développant une infrastructure réseau
qui assure un développement économique rapide à un coût humain : 30.000 à
40.000 "cyberpoliciers" chinois sont en charge d'assurer la censure du web. Leurs
principales tâches sont de surveiller, repérer, actualiser le filtrage... Il faut savoir que
la Chine est le pays qui a le plus d'internautes, ils doivent donc avoir la plus grande
cyberpolice. Une technique de plus en plus répandue comme en Iran ou en Russie.
Certains pays comme la Syrie freine le développement de leurs infrastructures par
peur de ne pouvoir le contrôler complètement, un réseau obsolète avec des
connexions très difficiles rend difficile l’accès aux photos, aux vidéos ainsi qu'aux
serveurs mail.
Les "Ennemis d'Internet"
La liste des ennemis d'Internet établie par Reporters sans frontières épingle cette
année l'Arabie saoudite, Bahreïn, le Bélarus, la Birmanie, la Chine, la Corée du Nord,
Cuba, l'Iran, l'Ouzbékistan, la Syrie, la Tunisie, le Turkménistan et le Viêt-Nam.
B / Les moyens de résistance à la censure sur internet
Le darket et Tor
Le Darknet à ne par confondre avec le « Deep Web », le Web profond, qui regroupe
les sites accessibles librement mais non indexés par les moteurs de recherche (500
fois plus important que le web marchand). Le Darknet est encore plus insaisissable
comme l'explique Okhin, un jeune trentenaire qui se revendique «cryptoterroriste»,
« un darknet est un réseau qui n'est pas connecté à Internet ». Ce dernier est utilisé
pour le trafic de drogue, d’armes et de site pédophile, il possède aussi sa propre
monaie « le bitcoin » . Mais c'est aussi une plate-forme très pratique pour toutes
personnes voulant échapper à la surveillance ou souhaitant contourner les
différentes techniques de censure sur internet. TOR acronyme de « The Onion
Router », le routeur en oignon, permet l’accès à cet internet qui n'en est pas un et
permet d'entrevoir un réseau libre de tout contrôle.
[!media au2g84vkdx6!]
Un groupe d’activistes français a dernièrement piraté une partie du web syrien en
affichant une page qui sensibilisait les internautes à la censure sur internet. Ils ont
ainsi diffuser des conseils pour utiliser le Darknet, afin de contourner celle-ci. Ils se
revendiquent défenseurs des droits de l’homme et de la liberté d’information.
Reporter sans frontières envoie aussi des intervenants dans certains pays comme la
Syrie, l’Egypte ou Afganistan. Ces intervenants sont envoyés sur place avec des clés
USB contenant entre autre le logiciel TOR et d'autres programmes informatiques qui
permettent d’accéder au Darknet de façon crypter et dérouter (transfert de serveur
en serveur aléatoirement dans le monde). Ce cryptage permet de contourner la
censure mise en place par certains régimes et rend intraçable les envois et les
connexions inter(dark)net. Ces formations sont organisées sous bonne garde avec
plusieurs journalistes locaux qui viennent suivre une conférence pour ce familiariser
à l’utilisation de ces outils de cryptage, de chat, email, … ce qui leur permettra de
repartir avec un ordinateur capable de conserver leur liberté d'expression et
d'information, ainsi que le savoir faire permettant de les installer ailleurs.
L'un des créateurs de TOR, l'Américain Jacob Appelbaum, fut un temps très proche
de l'équipe de WikiLeaks, qui utilise le Darknet et Tor pour diffuser leurs
informations bien connu depuis les différents scandales occasionnés par leurs
révélations ainsi que plus récemment avec l'affaire Snowden.
Emission de radio de France Culture sur le réseau TOR :
http://www.franceculture.fr/emission-place-de-la-toile-mythologies-du-dar
knet-2013-11-30
Le projet d'un réseau indépendant
Commotion est un projet ambitieux qui vise à créer un réseau internet indépendant
et sécurisé. Dirigé par Sascha Meinrat qui est engagé depuis longtemps dans la
libération de l'internet et instigateur des réseaux citoyens. "J'ai bricolé mon premier
réseau autonome il y a dix ans. Les antennes étaient faites avec des boîtes de
conserves." systéme de wifi basé sur le principe Cantena qui permet d’augmenter la
portée du wi-fi par concentration des ondes. Ce projet officiel financé par l'Open
Technology Initiative (OTI) organisme consacré à l'étude des grands problèmes de la
société américaine avec un budget annuel de plus de 4 millions de Dollars. Ils
souhaitent créer des réseaux sans fils autonomes, adaptables et faciles à installer
qui pourront être utilisés dans les zones de guerres, de catastrophes naturelles ou
de pauvreté extrême. Un simple programme permet de transformer un routeur
Wi-Fi ordinaire, un simple PC ou un smartphone en un relais intelligent, capable de
connaître en temps réel la configuration du réseau et de trier les données pour les
envoyer vers leurs destinataires ou vers un autre relais. Ces réseaux indépendants
peuvent être facilement raccordés au reste du monde : il suffit qu'un seul des
appareils soit connecté à Internet. En ce qui concerne le cryptage et la sécurisation,
Commotion intègre les algorithmes du projet TOR.
A présent, Jacob Appelbaum ( Un des créateur de Tor ) planche sur un projet
nommé Freedom Box pour transformer un ordinateur basique en serveur crypté et
sécurisé pour le grand public. Il est envisagé d'intégrer Freedom Box au réseau
Commotion, notamment pour bénéficier d'une possibilité de "connexion différée" :
"Par exemple, lors d'une manifestation réprimée par la police, un manifestant prend
une photo avec un smartphone connecté à Commotion. Internet a été coupé ce
jour-là dans le quartier par les autorités, la photo ne peut pas sortir du pays, mais
grâce à Commotion, elle est stockée à l'abri, sur une freedoom box locale. Puis, dès
qu'Internet est rétabli, la box envoie automatiquement la photo dans le monde
entier."
III Quelques faits marquants
A / Les pays
De plus en plus dans le monde, la censure est pratiquée de manière plus ou moins flagrante
selon les pays.
Par exemple, un des pays les plus strictes en terme d’utilisation d’internet est sans aucun doute
la Chine. Ancien régime communiste, le gouvernement censure massivement le web. Cette
action est surnommé le Grand Firewall de Chine. Parmis les nombreux sites internets bloqués,
on peut y trouver les réseaux sociaux Twitter et Facebook ou bien encire le site du célèbre
journal américain le New York Times. Cependant, le gouvernement chinois vient de débloquer
tout récemment l’accès à ces trois sites mais uniquement dans la zone de libre-échange de
Shangai dans l’unique but d’attirer les entreprises étrangères à venir s’implanter chez eux sans
qu’ils ne se sentent enclaver.
Autre exemple, l’Iran, pays où la religion tient une place importante dans la politique, déclare
ouvertement censurer plusieurs millions de sites. Abdolsamad Khoramabadi, conseiller du
procureur général, a déclaré la chose suivante : “Plus de cinq millions de sites Internet sont
interdits d'accès. La plupart ont des contenus immoraux et antisociaux. Les ennemis utilisent
l'Internet pour attaquer notre identité religieuse.” Ainsi, le pays bloque les sites pornographique
étrangers ou bien encore les sites de groupe féministe. Mais également des sites comme
Youtube ou bien encore Facebook de part le fait qu’ils peuvent permettre de diffusé des idées
contraire à celles du régimes Irannien.
Plus proche des chez nous, l’Italie, avec la collaboration des fournisseurs d’accès du pays, vient
tout juste de confirmer le blocage des sites tels que vK (le Facebook russe) ou encore
l’hébergeur de fichiers Rapidgator au nom de “la protection des films”.
Mais il faut également voir au sein même de notre pays.
Une photo du président de la république, François Hollande, fût publiée par le site de l’AFP et
rapidement retirée par celui-ci. Les raisons restent néanmoins flous. En effet la photo ne met
pas le président en avant bien au contraire. L’AFP à indiqué à tout les médias de retirer
immédiatement la photo de leurs contenus. Hors, le fait de vouloir censurer cette photo, à
entraîner la curiosité des internautes. Cette conséquence est couramment appelée “effet
Barbara Streisand” (cf. voir Partir IV).
Les pays qui pratiquent la censure sur internet affirment le faire pour des raisons économiques,
d’idéaux, de “pseudo” protection du territoire… Mais malgré le rôle important de ceux-ci dans la
censure du web, d’autres acteurs majeures de la société y participent.
B / Les entreprises
Dans le but de protéger leur image mais également de faire des bénéfices, les entreprises ont
recours à la censure.
Apple, géant du monde de l'informatique, impose sur son App Store pour Ipad de ne pas publié
de romans ou bandes dessinées à caractères jugés “pornographique” par la firme américaine.
Ainsi, la plate forme française de bande dessinées Iznéo c’est vu contrainte de retirer de son
catalogue toutes bandes dessinées contenant des caractères sexuels pourtant réserver à un
public de minimum 16 ans. Le nombre de bandes dessinées retirées représentant environ 40%
des bd d’Iznéo.
Facebook, réseau social mondialement connu aux milliards d’utilisateurs stipule en clair dans
ses conditions d’utilisations : “Facebook ne tolère pas l’intimidation et le harcèlement.” ou encore
“Facebook interdit la publication de contenus pornographiques et de matériaux de nature
sexuelle[...] Nous imposons également des limites à l’affichage de certaines parties du corps.”
Autant de règles à respecter qui peuvent être vu comme une certaine forme de censure, à moins
que cela ne soit une question de moralité ?
[!media dy3zagebbqh!]
IV Les conséquences de la censure
A toute action, ses conséquences, y compris la censure.
Un des effets incontournables de la censure, l’effet Barbara Streisand. Cette actrice américaine
à voulu faire supprimer une photo de sa résidence prise par un photographe dans le cadre d’une
enquête sur l’érosion du littoral californien en 2003.
La justice ayant donné raison à la compagnie en charge de l’enquête, la photo fût conservée.
Les médias se sont emparés du sujet, diffusant l’information ce qui attira la curiosité de pas
moins de 420 000 internautes uniques le mois suivant!
Depuis, on appelle effet “Streinsand” toute conséquence de censure d’un média ayant échoué et
qui à pour effet de diffuser le dit média très rapidement ce qui engendre un véritable “buzz”
autour de celui-ci.
Autre effet, quasiment similaire à celui de l’effet Streisand, l’effet Flamby présenté par Benjamin
Bayart en Juin 2001. Il explique ainsi que suite à la publication d’informations du site Wikileaks
sur le gouvernement américain, ce dernier à voulu supprimer les informations mais celle-ci
étaient déjà dupliquées (Mirroring) sur des centaine de sites à travers le monde.
La différence entre ces deux effets très proches résident dans le fait que pour l’effet Streisand,
les internautes sont intéressés par une information car elle a voulut être censuré (effet de
curiosité) tandis que pour l’effet Flamby, l'information étant attendue par les internautes, elle est
de suite dupliquée sur plusieurs autres sites internet.
De plus, censurer une information rend les internautes mécontents puisqu’ils ont le sentiment
d’être influencer sur leurs jugements personnels.
Conclusion
Nous espérons que vous avais maintenant une compréhension plus global de la censure sur
internet et de ses différents tenants et aboutissants. Pourquoi tant d’efforts sont déployés pour
censurer internet et en quoi il devient fondamentale pour d’autres de défendre la liberté
d’expression et d’information sur internet. A l’image d’internet, la lutte contre la censure est
basée sur l’utopie d’un monde libre et égalitaire. Mais nous dérivons de plus en plus vers la
dystopie, toutes les possibilités d'émancipations que propose internet en matière de liberté
d’expression ce retourne contre lui. Un espace de liberté “ surveillé ” qui permet de censuré sans
que cela ne se remarque ou simplement de compliqué l’accès à certaines informations.
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