Y`EN A MARRE !! - unsadouanes.org

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Y'EN
A
MARRE !!
Depuis trop longtemps l'extension de la Brigade de Bourg Madame est prévue. Des plans ont été
faits, défaits, refaits et encore redéfaits.
Il n' empêche que cette brigade compte une trentaine d'agents qui doivent se satisfaire et
s'adapter constamment aux deux pièces qui constituent leur brigade.
Aujourd'hui cette adaptation n'est plus possible. En effet les exigences de la nouvelle retenue
ont mis en exergue les manques criants de cette brigade :
Y' en a marre de notre local de travail !
1.Y' en a marre ! ... d'une unique pièce de 30 M2 dont l'espace de mouvements est réduit du tiers par
l'ameublement ( 4 bureaux , 3 armoires) , dans laquelle nous devons , lors d'une procédure, trouver
place aux infracteurs comme à nous-mêmes, nous contraignant à ignorer pour eux et nous tout légitime
besoin d'intimité, de discrétion, d'hygiène, de sécurité ( l'exiguïté nous obligeant à mettre tout notre
matériel de travail, y compris nos armes portées, et tous les objets de bureau, à portée de main des
personnes retenues).
2.Y' en a marre ! ... de cette même pièce où nous devons aussi accueillir médecin, avocat(s) ,
interprète(s)... , où nous devons nous entretenir au téléphone au vu et au su de tous.
3.Y' en a marre ! … de cette même pièce où nous devons aussi rédiger simultanément tous les PV
d'une ou plusieurs procédures avec seulement 3 ordinateurs, où nous devons aussi procéder aux
auditions.
4.Y' en marre de cette même pièce où nous devons aussi détailler et conditionner les marchandises.
5.Y' en a marre de cette même pièce où nous devons aussi rédiger les rapports de service.
6.Y' en a marre de cette même pièce où nous devons aussi consulter les courriers et informations
administratifs, la cote de service, …
7.Y' en a marre de cette même pièce où nous devons aussi accueillir parfois des personnes en fauteuil
roulant après les avoir hissées tant bien que mal pour franchir les 6 marches du perron.
8. Y' en marre d'un parking devant la brigade jonché de véhicules saisis (6, 12, 15 parfois) qui a des
allures de dépôt d'une casse-auto, et nous prive nous même de places de stationnement.
Y' en a marre de notre local de vie !
Y' en a marre d'une pièce nommée « local social » de 30 M2 dont l'espace viable pour cette
usage est de 3m X 3m pour l'ensemble des agents (28), la surface restante ayant été occultée par
l'installation de 24 armoires-vestiares, de 2 coffres-forts, de 2 tubes d'armement.
Y' en a marre de cette même pièce où nous devons imposer aux personnes en visite à corps de
se mettre nu au mépris des plus élémentaires mesures d'hygiène et de confort ( elles sont nues sur un
vieux carrelage sale et froid, elles déposent leurs effets sur les chaises et tables que nous utiliserons par
la suite pour nous réunir, y consommer notre café, nous restaurer, dans la puanteur la saleté le risque
microbien voire infectieux qu'entraînent inévitablement ces indignes conditions de visite).
Y' en a marre de cette même pièce où nous devons nous vêtir nous équiper nous armer et
approvisionner.
Y' en a marre de cette même pièce que nous devons faire traverser aux infracteurs pour accéder
à l'unique '' « salle » de retenue '' ( 1m X 2m) dont l'unique accès s'ouvre sur notre espace de vie.
Y' en a marre de cette même pièce où nous devons nous satisfaire de mobilier vieux, usé,
endommagé, brisé ( buffet, tables, chaises) .
Y' en a marre de manquer d'espaces sanitaires ( hommes/ femmes) avec douche.
Y' en a marre de manquer d'espaces '' vestiaires '' ( hommes/femmes).
D'autant plus que la mise en œuvre de la nouvelle retenue a rendu d'autant plus flagrant tous ces
manques auxquels les agents refusent désormais de devoir s'adapter.
En effet, lors de l'affaire du 29 juin 2011 relative à une saisie de soixante kilos de tabac, une douzaine
de personnes se retrouvaient confinées dans nos locaux (les deux personnes en retenue, les huit agents
de l'escouade, les deux avocats et la traductrice).
Les agents se sont vus obligés de taper les 7 procès verbaux sur les trois seuls ordinateurs disponibles,
le local social a servi de local d'audition et de local de visite à corps, les entretiens avec les avocats ont
du se dérouler dans le fourgon des douanes situé dans le garage faute de place.
Combien de temps les agents de Bourg Madame BSI devront-ils encore supporter l'incurie de leur
administration ?
Combien de temps 28 agents (hommes et femmes ) devront-ils encore se partager deux pièces dont ils
s' accommodent avec obédience depuis de nombreuses années ?
Combien de temps supporterons nous encore le manque constant de matériel et de locaux adaptés ?
Nous n'avons d'autre choix que de rouler en pneus neige en juin ! Nous avons dix lampes seulement
pour tous les agents, nous n'avons pas de tenue réellement adaptée à nos missions en haute montagne
quand d'autres unités voisines se voient dotées par le CHS de sous vêtements chauds, de chaussures
adéquates.
Une partie des agents n' est pas dotée en gilet pare-balles et les bombes lacrymogènes qui ont été
retirées sont en attente de remplacement depuis un an, les radios PMR qui maintiennent en contact les
équipes d'un point à l'autre s'avèrent souvent inutilisables et une partie de l'escouade se trouve de fait
coupée de l'autre.
L'heure est venue ou la motivation et l'abnégation dont les agents de Bourg Madame BSI ont toujours
fait preuve jusqu'ici ne peuvent plus palier à tous ces manques qui mettent leur vie en danger sur le
terrain et les contraignent à travailler dans des conditions déplorables.
Nous exigeons de notre administration qu'elle prenne enfin en compte nos revendications, qu'elle cesse
de nous demander toujours plus de résultats avec toujours moins de moyens.
Qu'elle n'exige pas de nous le respect absolu des BOD sous peine de responsabilité pénale engagée
quand elle ne nous fournit rien de ce dont nous avons besoin.
Il ne résulte, de ces scandaleusement déplorables conditions de travail et de vie au sein de cette brigade,
qu'un sentiment unanime de honte, mêlé de frustration de découragement et d'abandon, devant le peu
de respect et de considération que nous accorde, à tous ses niveaux hiérarchiques, notre administration
qui n'a cure de notre bien être et de notre ''bien travailler'' pour faire notre Métier au mieux, tel qu' ici
nous l'avons toujours accompli, animés jusqu' alors du sens du devoir de la fierté d' être Douanier et de
la satisfaction de concourir utilement aux services de notre pays.
Pour toutes ces raisons, nous ne pouvons imaginer de poursuivre notre travail en l'état et
engageons notre administration à nous faire une proposition sensée, afin de solutionner très rapidement
cette situation, que nous jugerons recevable ou pas.
Nous soussignés, les agents des douanes de la B-S-I de Bourg-Madame.

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