1 Cahier de doléances du Tiers État du Vigan (Gard) Cahier des

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1 Cahier de doléances du Tiers État du Vigan (Gard) Cahier des
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Cahier de doléances du Tiers État du Vigan (Gard)
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Cahier des doléances, plaintes et remontrances du Tiers état de la ville et communauté du Vigan , au
diocèse d’Alès, dressé dans rassemblée générale de cet ordre tenue le 11 mars 1789, en l'hôtel de
ville, convoquée au son de la cloche et à son de trompe, ainsi qu'il résulte du procès-verbal tenu à ce
sujet le dit jour, en présence de M. Jean-Jacques Gueuze2, conseiller du Roi et son juge en la dite
ville et viguerie du Vigan.
Les lettres de convocation pour former cette assemblée ont été connues de MM. les Officiers
municipaux de cette ville le samedi 7 du courant, à 4 h. du soir. Les doléances, plaintes et
remontrances à faire à Sa Majesté demandent beaucoup de réflexion, ou, pour mieux dire, seraient
l'ouvrage d'un temps bien plus considérable que celui que nous laisse le peu d'intervalle qui reste
entre le départ des députés à nommer pour la ville de Nîmes, qui doit être au plus tard après-demain,
et le peu d'heures que cette assemblée durera.
Cette ville réduira donc les objets qui doivent former le présent cahier au sommaire de ceux qui
devraient en composer le détail. Elle se repose, quant aux motifs et 3 moyens prendre pour les faire
accueillir, sur les soins 4expérience et la capacité des députés qu'elle nommera.
1. Offrir des secours au Roi pour les besoins de l'État et réparer le déficit ;
2. Qu'il soit délibéré aux États généraux par tête et non par ordre ;
3. Égalité de l'imposition, sans acception d'ordres, de personnels ni de biens ;
4. L'Assemblée doit s'occuper d'une constitution qui, sans altérer la forme du gouvernement qui nous
régit, assure à la Nation sa liberté, ses droits, et à chaque citoyen sa propriété, son honneur et sa vie.
5. Les subsides ne pourront être établis, quant à la quotité, la forme et la durée, que du libre
consentement de la Nation.
6. La répartition doit être faite de manière que le pauvre paie peu, l'homme aisé davantage et le riche
beaucoup; non seulement sur une règle proportionnelle, mais en raison combinée du sacrifice que
chacun peut faire sans nuire à ses besoins.
7. L'impôt qui sera rejeté sur la terre doit être fixé non pas uniformément, mais à raison du net produit,
puisque, pour en obtenir des fruits, certains fonds exigent des travaux immenses et des avances
considérables, qu'il est juste de déduire.
8. Tel est le sol des Cévennes en général stérile, montueux, constamment dégradé par les ravins et
les torrents, qui entraînent la couche végétale, renversent les digues que l'industrie et le travail
infatigable do ses habitants avaient élevées à grands frais. La variation de l'atmosphère y rend les
récoltes précaires. Le défaut de communications y rend les importations et les exportations coûteuses.
Les routes vicinales, si dispendieuse pour leur confection et leur entretien, qui sont supportés par les
communautés, rendent ce pays digne de l'attention la plus sérieuse du gouvernement et d'une
administration paternelle et éclairée. Un impôt qui ne serait pas relatif à toutes ces circonstances y
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Bréaux, Molières et Le Vigan ont des cahiers identiques.
Élu député.
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jetterait dans le découragement ; il se trouverait bientôt inhabité, sauvage, et livré à la stérilité à
laquelle la nature paraissait l'avoir condamné ;
9. La réforme ou reconstitution des États de Languedoc ;
10. La suppression des péages, pontonages et pulvérages et l'établissement des douanes sur les
frontières ;
11. L'acquittement de la promesse faite par le Roi, dans sa déclaration du 22 septembre 1788 de
rapprocher les juges de leurs justiciables ;
12. Un nouveau code civil et criminel ;
13. Une réforme dans l'étude du droit positif ;
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14. La milice par sort établie à la charge des communautés, pour fournir aux remplacements ;
15. Tout impôt portant sur les objets de première nécessité supprimé, et rejeté sur les objets de luxe,
nuisibles à l'agriculture ;
16. La liberté de se racheter des droits féodaux quelconque, au denier trente ;
17. Point de distinction d'état ou de fortune pour le logement des gens de guerre, à l'exception des
ecclésiastiques, des veuves et orphelins ;
18. Un tarif clair pour le contrôle des actes et insinuations, et uniformité pour la perception des droits
sur les sommes quelconques ;
19. Égalité dans la taxe des affirmations pour procès ;
20. Suppression du droit de franc-fief ;
21. Conversion de la dîme en un autre impôt ;
22. La culture du tabac permise.
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