Cosmétiques

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Cosmétiques
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24/09/2007 |
Cosmétiques
D'une manière générale, la cosmétique (du grec kosmetike, l'art de la parure) désigne l'hygiène corporelle et
les soins de beauté des diverses parties du corps (visage, cheveux, mains). Sont aussi compris sous ce terme
les traitements dispensés dans les instituts de beauté, la chirurgie esthétique, la production et le commerce
des cosmétiques.
De tout temps, les hommes ont fabriqué huiles essentielles, eaux de senteur, poudres parfumées, savons,
onguents thérapeutiques, fards, teintures, qu'ils extrayaient de substances animales et végétales, se
procurant souvent au loin matières premières ou produits finis. Montpellier et Grasse furent les premiers
grands centres de la parfumerie. Cette industrie se développa dès le XVIe s. à Paris; les métiers de parfumeurs
et de fabricants de poudre, regroupés en corporations, étaient parmi les plus lucratifs. Des livres
transmettaient les recettes des senteurs et des saveurs. D'usage quotidien à la cour sous l'Ancien Régime, les
cosmétiques s'exportèrent avec succès dans toute l'Europe.
1 - L'industrie suisse des cosmétiques et des parfums
Les cosmétiques furent largement répandus en Suisse. Au XIXe s., la savonnerie artisanale, qui dépendait des
importations de matières premières, passa au stade d'entreprise industrielle. Dans la seconde moitié du
XIXe s. à Bâle, des usines de colorants dérivés du goudron commencèrent à fabriquer des parfums
synthétiques. L'industrie suisse des parfums, née dans les années 1890, produit actuellement encore arômes
et essences, naturels mais surtout synthétiques, qui sont les produits de base et les additifs pour l'industrie
des cosmétiques. Depuis le rachat de petites entreprises telles Mühlethaler SA à Nyon (1929) et Flora AG à
Dübendorf (1948), elle se concentre à Genève (Chuit & Naef, d'où sortira Firmenich, est née en 1895,
Givaudan en 1899) et à Dübendorf.
Tournée vers l'exportation, cette industrie se distingue par une forte spécialisation. Elle est étroitement liée à
la recherche scientifique, en laboratoires privés et dans les instituts universitaires, tant pour la création que
pour les tests des nouveaux parfums. Les chimistes Philippe Chuit, Léon Givaudan et Leopold Ružička,
analysant les composants naturels, ont été les pionniers de la création de parfums synthétiques. La
réputation internationale de l'industrie suisse des parfums, la prééminence des grandes maisons Firmenich et
Givaudan sur le marché mondial sont liées aux découvertes scientifiques.
Parallèlement à la parfumerie, l'industrie des cosmétiques se développa en Suisse sous une multitude de
raisons sociales (Doetsch Grether, Steinfels, Trybol, Rausch, Biokosma et Mibelle). Les grandes maisons
étrangères, européennes dès 1918, américaines dès 1945, ouvrirent en Suisse des succursales, voire des
usines. Parmi les premières, on compte Schwarzkopf, Yardley, Beiersdorf, Wella, L'Oréal et Elida Fabergé;
parmi les secondes Estée Lauder, Max Factor et Procter & Gamble. En 1934, dix-neuf entreprises suisses et
étrangères fondaient l'Union de l'industrie suisse des cosmétiques (60 membres en 2004). Considérées
comme des industries de luxe, parfumerie et cosmétique subissent depuis toujours les fluctuations de la
conjoncture; elles ont ainsi connu une extension depuis 1975 et une régression après 1991.
Industrie et instituts cosmétiques en Suisse
Industrie des parfums et cosmétiques (dès 1985)
Année
Etablissements
Emplois
1985
136
4 308
1991
162
4 435
1995
153
3 764
169
4 358
2001
Instituts cosmétiques (dès 1955)
URL: http://www.hls-dhs-dss.chF14013.php
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Année
Etablissements
Emplois
1955
323
416
1965
830
1 201
1975
547
1 027
1985
1 722
2 822
1991
1 730
2 593
1995
2 028
3 300
2001
2 155
3 611
Sources:Recensements des entreprises
Auteur(e): Anne-Marie Dubler / FS
2 - Les cosmétiques au quotidien
En Suisse comme ailleurs, la consommation des cosmétiques augmenta fortement à partir de 1950 avec la
croissance du niveau de vie. Plus de deux tiers des produits étaient fabriqués dans le pays. Après 1970, les
points de vente se déplacèrent, passant des commerces spécialisés (parfumeries, drogueries, pharmacies)
aux discounts, aux grands magasins et aux grossistes (87% en 1994). Comme dans d'autres pays européens,
les cosmétiques sont soumis à la législation sur les denrées alimentaires (loi de 1995) et la publicité en est
contrôlée (1970). En 1958, les esthéticiennes fondèrent leur première association professionnelle, le
Schweizerischer Verband für Kosmetik. Celui-ci fusionna en 2000 avec l'Association professionnelle suisse des
esthéticiennes pour former l'Association professionnelle suisse d'esthétique. L'Union suisse des associations
d'esthétique, fondée en 1993, fut dissoute à la fin des années 1990. L'Association suisse d'esthéticiennes
propriétaires d'instituts de beauté et de relaxation a été créée en 1967. Depuis 1971, le métier, reconnu et
réglementé par la Confédération, requiert trois ans d'apprentissage.
Références bibliographiques
Bibliographie
– HSVw, 1, 330-332
– Das Gewerbe in der Schweiz, 1979, 159
– G. Pillivuyt, et al.Les flacons de la séduction, cat. expo. Lausanne, 1985
– E. Heymann Haut, Haar und Kosmetik [...]: Handbuch für Körperpflegeberufe, Apotheker und Dermatologen,
2
2003
Auteur(e): Anne-Marie Dubler / FS
URL: http://www.hls-dhs-dss.chF14013.php
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