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FICHE SUPPORT
Leçon 10: Israël dans la mondialisation
Séquence 6:
Les relations avec les pays émergents
Depuis deux décennies, Israël a développé des relations avec les pays émergents et
réalise avec eux une part croissante de ses échanges avec une forte dimension
technologique. C’est principalement le cas avec la Chine et l’Inde. Avec la Russie, les
relations sont beaucoup plus compliquées. Avec le Brésil, les relations commerciales sont
quasi-inexistantes, et les relations politiques exécrables. En ce qui concerne la nouvelle
génération des pays émergents, les relations seront très dépendantes de la situation
politique (cf. Turquie, pays africains). Ces relations revêtiront une importance croissante,
largement dépendantes de la dégradation des relations entre Israël et les Etats-Unis - déjà
perceptible - et entre Israël et l’Europe - qui semble inéluctable.
Les relations commerciales avec l’Inde sont très équilibrées. Avec un peu plus de 2
milliards d’exportations et tout autant d’importations, l’Inde est devenue un partenaire
commercial de plus en plus important pour Israël. Il y a des raisons à cela. L’Inde est
également une puissance technologique, avec plus de 1 million d’informaticiens : Israël
importe du sous-continent du matériel informatique, notamment du hardware. Surtout,
l’Inde est devenue un débouché pour l’industrie d’armement israélienne. Le pays est le
premier acheteur d’armes israéliennes et envisage même d’acquérir la technologie du
« dôme de fer »1. Rompant avec la tradition ‘tiers-mondiste’ de l’Inde 2, le nouveau
gouvernement conservateur de New Dehli a pris des distances avec les Palestiniens : les
Indiens n’ont pas eu un mot de compassion pour eux pendant la guerre à Gaza en 2014.
Plus encore, de nouvelles perspectives de coopération se développent. Israël a invité
l’Inde à participer à un effort commun en matière de cyberdéfense. Depuis l’élection du
président Modi, les deux pays se sont également rapprochés dans d’autres domaines :
coopération sur la haute technologie, l’eau, les technologies agricoles ... « Nous sommes
enthousiasmés par les perspectives de liens plus en plus importants avec l’Inde. Nous
pensons que le ciel est la limite » a même déclaré B. Netanyahu. 3. Seule ombre au
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L’Inde est ainsi devenue l’un des partenaires commerciaux les plus importants d’Israël dans le secteur de la défense. Un rapport a
placé Israël comme quatrième plus grand fournisseur d’armes de l’Inde, selon le site israélien Globes.
New Delhi n’a établi des relations avec Israël qu’en 1992, retard sans doute lié aux problèmes qu’entretient l’Inde avec sa minorité
musulmane et à la nécessité pour ce pays de préserver des relations avec les pays arabes riches.
Le Premier ministre israélien a déclaré qu’il était « ravi » de rencontrer son homologue et l’a invité à se rendre en Israël, dans ce
qui serait une première pour un Premier ministre indien. En fait, M. Modi avait déjà visité Israël lorsqu’il dirigeait la province du
tableau, alors qu’Israël faisait pression pour sanctionner et isoler Téhéran afin de l’obliger
à freiner son programme nucléaire, l’Inde était restée l’un des plus grands importateurs de
pétrole iranien. Mais l’Inde a réduit les importations de pétrole brut en provenance d’Iran
de 40% en 2013 sous la pression occidentale 4.
La Chine est devenue un partenaire économique important d’Israël : Israël importe 5,6
milliards de dollars de marchandises de Chine, et exporte pour 2,8 milliards de biens, soit
un rapport très déséquilibré (2,8 milliards de déficit). Israël importe surtout des biens
d’investissements (3 milliards), des biens de consommation (2 milliards, dont 1,3 milliards
de non durables). Mais les relations ne s’arrêtent pas là. La Chine souhaite également
renforcer sa coopération militaire avec Israël, et Israël a investi en Chine 5. Par ailleurs, la
Chine a aussi investi en Israël. Elle a emporté l’appel d’offres pour la construction du
nouveau port d’Ashdod 6. Dans la foulée, les Chinois construiront aussi le chemin de fer
Ashdod-Eilat.
Les relations avec la Russie sont complexes et limitées au plan commercial, avec
seulement 1 milliard d’importations (essentiellement des diamants bruts) et 1 milliard
d’exportations (produits industriels, et, pour un quart, alimentation). Les deux grands
secteurs d’exportation de la Russie (hydrocarbures et armement) n’intéressent pas Israël.
Parallèlement, la high tech israélienne n’est pas encore très prisée en Russie. Mais il
existe un potentiel … avec près de 1 million de Russophones en Israël. Bien évidemment,
le jeu compliqué de Moscou au Proche Orient ne facilite pas la lisibilité de l’avenir de ces
relations.
Avec le Brésil, les relations économiques sont quasi-inexistantes et très mauvaises au
plan politique.
Avec les pays de la deuxième génération des pays émergents, les relations dépendront
étroitement de la conjoncture politique (cf. Turquie).
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Gurajat, avant de devenir Premier ministre.
Toutefois, l’Inde garde des relations commerciales fortes avec Téhéran (le commerce bilatéral entre l’Iran et l’Inde s’est élevé à
près de 15 milliards de dollars en 2013 selon The Economic Times basé à Mumbai).
En Chine, Israel Corp est associé à Chery. Fruit d’une association à 50-50, entre le constructeur automobile chinois Chery et la
holding financière Israel Corp, la marque chinoise Qoros devait arriver en Europe en 2014. Après l’échec de Better Place, les deux
entreprises ont entendent investir dans la voiture électrique.
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Les installations construites par les Chinois porteront sur 3,5 milliards de shekels (plus de 700 millions d’euros) et seront situées le
long d’un quai de 1.050 mètres au nord de l’actuel port d’Ashdod. Il s’agit en fait d’une extension de l’actuel port.
Illustration Séquence 6
Illustration 1
Illustration sur les relations entre Israël et la Chine

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