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CG05-34-CouvB.qxp:Mise en page 1 15/04/14 12:38 Page 1 Le magazine du Conseil général des Hautes-Alpes n° 34 - Avril 2014 Jeux olympiques Loisirs Cantons Retour sur cinq expériences inoubliables Le département enchanté Recours contre le découpage L’eau, l’or des Hautes-Alpes 2 4 6 8 10 SOMMAIRE Vivre Plus Haut n°34 // avril 2014 PLEIN CADRE Briançon, 80 ans d'attente ÉVÉNEMENT Recours contre le découpage cantonal ACTUALITÉS EN TRAVAUX 16 18 ENTRETIEN 20 À VOS CÔTÉS 22 24 CAUSES COMMUNES TRIBUNES DOSSIER 11 L’eau, l’or des Hautes-Alpes Publication éditée par le Conseil général des Hautes-Alpes Service communication Hôtel du département, place Saint-Arnoux, CS 66005, 05008 GAP Cedex Tél. 04 92 40 38 00 Directeur de la publication : Jean-Yves Dusserre, président Rédaction : Service Communication, Marion Martin-Lurcel, Sylvie Roman Photographies : services du Conseil général, sauf mention contraire Photo de Une : Stéphane Paris Le péché gourmand HAUTS TALENTS JO : retour sur cinq expériences inoubliables Attirer le stagiaire pour garder le médecin TOUT À LOISIR Le département enchanté Conception graphique : Sur le pont ! communication, et Paris Le Sud Mise en pages : MCM Communication Tél. 02 99 20 11 20 Impression : Imprimerie IPS, Reyrieux Diffusion : La Poste - Tirage 72 000 exemplaires ISSN : 2260-7978 Imprimé sur papier 100 % recyclé TEMPS FORTS 7 février Première pierre de la rocade de Gap Le chantier qui permettra aux automobilistes de contourner Gap en reliant la route de Marseille, la route de Veynes, la route de Grenoble et la route de Briançon a débuté pendant l’hiver. Cet ouvrage capital devrait nettement soulager le trafic en centreville de Gap. 26 février Inauguration du stand au salon de l'agriculture Plus de 700 000 visiteurs se sont pressés porte de Versailles au salon international de l’agriculture, du 22 février au 2 mars. Les quarante exposants hauts-alpins sont rentrés tout à fait satisfait de cette première expérience menée par le Département. 10 mars Réception pour la journée des femmes C’est maintenant une tradition : chaque année, pour la journée des femmes, le président Dusserre reçoit les femmes impliquées dans la vie du département : maires, conseillères générales, conseillères régionales, cadres, chefs d’entreprises… à l’occasion d’un déjeuner. CG05-34-Som2-3.qxp:Mise en page 1 29/04/14 12:56 Page 3 ÉDITO 3 Suppression des départements : l'imposture Manuel Valls ministre de l’Intérieur avait déjà supprimé un canton sur deux (lire en page 6). On était alors en droit de penser qu’il avait un projet pour l'organisation territoriale de la France. Mais le Premier ministre a choisi de supprimer purement et simplement les départements en 2021, tout en promettant un “débat”. De qui se moque-t-il ? De la démocratie, j’en ai bien peur. Ainsi donc supprimer les Conseils généraux fera faire des économies au pays ? C’est vrai, à condition que l’on supprime en même temps : • les prestations sociales que nous versons, dont le RSA et l’APA, • les routes départementales, 2 000 kilomètres dans les Hautes-Alpes, que nous entretenons, sécurisons et déneigeons, • les collèges, que nous construisons et équipons, • les transports publics que nous organisons et subventionnons, • les pompiers que nous finançons, • et bien d’autres missions… 210 des 240 millions d’euros du budget départemental correspondent à des dépenses “obligatoires” encadrées par l’État lui-même ! Les 30 millions restants sont eux investis dans l’économie locale en aide aux communes essentiellement. Je ne suis pas contre un changement. S’il y a un effort collectif à faire nous y prendrons part. Mais dans ma conception du débat, il n’y a pas de décision prise à l’avance, pas de concertation de façade. Et dans ma conception de l’organisation territoriale, il n’y a pas une seule solution valable pour toute la France, mais des solutions adaptées à chaque territoire en fonction de spécificités urbaines, rurales, montagnardes… Depuis 2012, le Président et ses gouvernements ont passé par pertes et profits le fait rural et la proximité. Leur projet se limite aux métropoles. Monsieur le Premier ministre vous ne pourrez pas supprimer nos missions. Elles sont indispensables aux citoyens. Et vous ne pourrez pas les confier aux régions, surtout pas des régions fusionnées “géantes”. Nous pratiquons dans notre département des politiques “sur mesure”. Nos travailleurs sociaux connaissent chaque famille en difficulté. Nous attaquer sans concertation, c’est remettre en cause la décentralisation. Faire porter le discrédit sur les élus, qui coûtent 0,48 % du budget de notre Département, c’est attaquer la démocratie. Jean-Yves Dusserre Président du Conseil général 23 et 30 mars Élections municipales et communautaires À l’instar de la tendance nationale, les élections municipales dans les HautesAlpes ont tourné à l’avantage de la droite. Le taux de participation de 71,85 % est supérieur de près de 10 points à la moyenne nationale. En outre, 114 listes ont été élues dès le premier tour. Parmi les communes de plus de 1 000 habitants, seules les villes de Gap, Briançon, Laragne-Montéglin, du Dévoluy et de Serres ont participé au second tour. 28 mars Feu vert pour le parc photovoltaïque Le gouvernement a validé le projet de parc photovoltaïque du Chevalet, à Aspres-sur-Buëch. Le chantier, porté par le Conseil général et la Compagnie nationale du Rhône, devrait débuter pendant l'été, pour une mise en service en 2015. 18 avril Inauguration de la MDPH La nouvelle maison départementale des personnes handicapées a été inaugurée par les autorités, le 18 avril. Elle est installée rue du Commandant Dumont. Ce guichet unique pour les personnes handicapées traite près de 9 000 demandes chaque année. CG05-34-PleinCadre-4-5.qxp:Mise en page 1 4 15/04/14 12:47 Page 4 PLEIN CADRE Vivre Plus Haut n°34// avril 2014 Briançon, 80 ans d’attente CG05-34-PleinCadre-4-5.qxp:Mise en page 1 15/04/14 12:55 Page 5 L’équipe briançonnaise de hockey sur glace a terminé la saison en beauté après une phase finale de la ligue Magnus disputée contre les Ducs d’Angers. Après six matches très serrés (trois victoires et trois défaites), ils l’ont nettement emporté (5-1) au terme de la septième rencontre sur la glace de la patinoire René-Froger. C'est le premier titre de champion de France des Diables Rouges depuis la création du club voici 80 ans. 5 CG05-34-Even6-7.qxp:Mise en page 1 6 17/04/14 15:57 Page 6 ÉVÉNEMENT Vivre Plus Haut n°34 // avril 2014 Les inégalités des cantons : les élus n'auront pas le même travail selon qu'ils géreront les relations avec 41 ou 4 communes. Réforme cantonale L’Assemblée départementale dit non à l’unanimité L L’ensemble des élus du Conseil général ont rejeté la nouvelle carte des cantons élaborée par le ministère de l’Intérieur, comme dans de nombreux autres départements. Un recours a été déposé devant le Conseil d’État. e Conseil général des HautesAlpes, réuni en session extraordinaire le 2 décembre 2013 a rejeté à l’unanimité la nouvelle carte cantonale telle qu’élaborée par le ministère de l’Intérieur. En effet, la loi du 17 mai 2013, relative au mode de scrutin des élus départementaux (actuellement conseillers généraux) qui s’appliquera dès le prochain renouvellement, instaure deux changements majeurs : division par deux du nombre de cantons (de 30 actuellement on passera à 15), et un ticket paritaire homme - femme par canton, soit deux titulaires pour un même territoire. Non-respect des bassins de vie Au cours des débats ont notamment été dénoncés l’absence de concertation préalable avec les élus locaux, le manque de cohérence des périmètres des futurs cantons, le non-respect des CG05-34-Even6-7.qxp:Mise en page 1 17/04/14 15:58 Page 7 7 Canton de L’Argentière-la-Bessée L’Argentière-la-Bessée Champcella Freissinières Pelvoux Puy-Saint-Vincent La Roche-de-Rame Saint-Martin-deQueyrières Vallouise Les Vigneaux Canton de Briançon-1 une partie de Briançon Cervières La Grave Le Monêtier-les-Bains Puy-Saint-André Puy-Saint-Pierre Saint-Chaffrey La Salle-les-Alpes Villar-d’Arène Villard-Saint-Pancrace Canton de Briançon-2 Une partie de Briançon Montgenèvre Névache Val-des-Prés Canton de Chorges bassins de vie ou périmètres intercommunaux. Il faut dire que la seule prise en compte du critère démographique n’est pas sans laisser craindre le pire pour les territoires ruraux. En effet ceux-ci compensaient jusqu’à présent l’éloignement géographique par la notion de chef-lieu de canton, mais aussi par la proximité avec “leur” conseiller général. C’est sans doute pourquoi 56 départements sur 102 se sont prononcés contre cette réforme. Parmi eux, seize départements de gauche… Au premier rang desquels figure la Corrèze, le département du Président de la République ! La Bâtie-Neuve Bréziers Chorges Espinasses Montgardin Prunières Puy-Saint-Eusèbe Puy-Sanières Réallon Remollon Rochebrune La Rochette Rousset-Serre-Ponçon Saint-Apollinaire Le Sauze-du-Lac Savines-le-Lac Théus Canton d’Embrun Baratier Châteauroux-les-Alpes Crévoux Crots Embrun Les Orres Saint-André-d’Embrun Saint-Sauveur Canton de Gap-1 Canton de Gap-2 Contre-propositions rejetées Canton de Gap-3 Dans ces conditions difficile de qualifier le combat mené par les départements de “partisan” ou de “politicien” ! Tous les décrets correspondant aux cartes des redécoupages départementaux ont été publiés au Journal Officiel avant le 28 février et la fronde des mécontents s’est depuis mise en marche… d’autant que pour la plupart, ces décrets ne tiennent aucun compte des contre-propositions établies par certains départements ! C’est pourtant d’“arbitraire” et de “partisan” que le plus grand redécoupage de la Ve République est qualifié puisque ni les conseillers généraux, ni les maires n’ont été associés à cette réforme qui suscite beau- Canton de Gap-4 Canton de Guillestre Canton de Serres Abriès Aiguilles Arvieux Ceillac Château-Ville-Vieille Eygliers Guillestre Molines-en-Queyras Mont-Dauphin Réotier Risoul Ristolas Saint-Clément-surDurance Saint-Crépin Saint-Véran Vars Aspremont Aspres-sur-Buëch La Bâtie-Montsaléon La Beaume Le Bersac Bruis Chabestan Chanousse L’Épine Étoile-Saint-Cyrice Eyguians La Faurie La Haute-Beaume Lagrand Méreuil Montbrand Montclus Montjay Montmorin Montrond Moydans Nossage-et-Bénévent Orpierre Oze La Piarre Ribeyret Rosans Saint-André-de-Rosans Saint-Auban-d’Oze Sainte-Colombe Sainte-Marie Saint-Genis Saint-Julien-en-Beauchêne Saint-Pierre-d’Argençon Le Saix Saléon Savournon Serres Sigottier Sorbiers Trescléoux Canton de LaragneMontéglin Antonaves Barret-sur-Méouge Châteauneuf-de-Chabre Éourres Laragne-Montéglin Lazer Monêtier-Allemont Le Poët Ribiers Saint-Pierre-Avez Salérans Upaix Ventavon Canton de SaintBonnet-en-Champsaur Ancelle Aspres-lès-Corps Buissard Chabottes Champoléon La Chapelle-enValgaudémar Chauffayer Les Costes La Fare-en-Champsaur Forest-Saint-Julien Le Glaizil Laye La Motte-en-Champsaur Le Noyer Orcières Poligny Saint-Bonnet-en-Champsaur Saint-Eusèbe-enChampsaur Saint-Firmin Saint-Jacques-enValgodemard Saint-Jean-Saint-Nicolas Saint-Julien-enChampsaur Saint-Laurent-du-Cros Saint-Léger-les-Mélèzes Saint-Maurice-enValgodemard Saint-Michel-de-Chaillol Villard-Loubière coup d’incompréhension. D’ailleurs, les dizaines de délibérations des conseils municipaux qui se sont prononcés contre la nouvelle carte cantonale en témoignent. L’incompréhension est d’autant plus grande que le nombre d’élus, lui, reste identique. Par conséquent la diminution de cantons n’entraîne pas une baisse du nombre d’élus. Le président du Conseil général JeanYves Dusserre a sans délai fait un recours gracieux auprès du Premier Canton de Tallard Avançon Barcillonnette La Bâtie-Vieille Châteauvieux Esparron Fouillouse La Freissinouse Jarjayes Lardier-et-Valença Lettret Neffes Pelleautier Rambaud Saint-Étienne-le-Laus La Saulce Sigoyer Tallard Valserres Vitrolles Canton de Veynes Châteauneuf-d’Oze Le Dévoluy Furmeyer Manteyer Montmaur Rabou La Roche-des-Arnauds Veynes ministre sollicitant le retrait du décret n° 2014-193 du 20 février 2014 portant délimitation des cantons pour le département des Hautes-Alpes. De plus, conformément au vote de l’assemblée départementale un recours contentieux (actuellement en cours de rédaction), a été déposé auprès du Conseil d’État avant le 30 avril prochain. Dans ce contexte, Il est aujourd’hui difficile de confirmer que les prochaines élections cantonales auront bien lieu en mars 2015 ! ■ CG05-34-Actu8-9.qxp:Mise en page 1 15/04/14 8 13:09 Page 8 ACTUALITÉS Vivre Plus Haut n°34 // avril 2014 Gap foire expo Habitat et énergie : venez vous renseigner onnaissez-vous le réseau habitat énergie ? C’est un réseau créé et animé par le Conseil général. Il rassemble des acteurs publics ayant pour mission d'informer et d'accompagner les particuliers dans leurs démarches liées à l’habitat et à l’énergie. Pour vous renseigner, vous pourrez rencontrer tous les acteurs du réseau à la Gap Foire Expo, du 3 au 11 mai à l’Alp’Arena. Si vous avez un projet immobilier, vous pourrez rencontrer chaque jour un des membres du réseau, sept d’entre eux seront présents : Les Espaces info énergie (volet énergétique des projets de construction ou de rénovation), l’Agence nationale de l’habitat (ANAH, accorde des subventions pour l’amélioration des logements) ; le Calhaura (accompagnement pour monter les dossiers de subvention de l’ANAH) ; agence départementale d’information sur le C Le Conseil général est toujours partenaire de la Gap Foire Expo. logement (ADIL, conseils juridiques et financiers) ; le CAUE (Conseil d’architecture, d’urbanisme et d’environnement) et bien sûr le Conseil général (propose des aides financières Santé Pour plus d’informations : www.cg05.fr, rubrique “Environnement”. Agriculture Les Hautes-Alpes adoptent le mémo santé-social De nombreux producteurs primés au concours général agricole RICHARD BORD Le mémo santé social, une carte que l’on glisse dans le portefeuille, est actuellement distribué par les travailleurs sociaux du département aux personnes âgées ou handicapées. Cette carte, remplie par les professionnels médico-sociaux et la famille, permet d’assurer la liaison, en plus de la carte Vitale. On y trouve des informations pour faciliter le travail des professionnels: état-civil, numéro de sécurité sociale, de mutuelle, de caisse de retraite, mais aussi les personnes à contacter en cas d’urgence, les coordonnées du médecin traitant. Bref, tous les acteurs avec qui le titulaire de la carte est en contact, de l’infirmière à la pharmacie en passant par le kinésithérapeute. ■ Pour vous la procurer, vous pouvez vous rendre dans la maison des solidarités la plus proche de chez vous (liste et adresses disponibles sur www.cg05.fr). aux particuliers: maintien dans le logement, énergies renouvelables…). ■ Le Salon de l’agriculture s’est terminé et avec lui les épreuves 2014 du concours général agricole. Cette année encore, de nombreux produits Haut-Alpins ont été primés. C’est ainsi que le muscat de tonin demi-sec du domaine de Tresbaudon a reçu une médaille d’or en catégorie “Vins de Provence”. Autres médailles d’or chez les apiculteurs : le rucher de Saruchet en Le muscat du domaine de Tresbaudon a obtenu a obtenu deux : une pour son une médaille d’or en catégorie “Vins de Provence”. miel de bruyère et une pour son miel polyfloral, et Pierre Arnaud une pour son miel de lavande. Tous deux obtiennent également une médaille d’argent (miel de lavande pour le rucher de Saruchet, miel de montagne pour Pierre Arnaud). Les jus de pomme du Gaec de Quint ont également obtenu une médaille d’argent. Du côté des produits laitiers, pas de médaille d’or, mais une d’argent pour le fromage frais en faisselle “Le petit campagne” vendu sous la marque Yoplait et une de bronze pour la tomme de montagne du Gaec La Belette. ■ Pour en savoir plus : il existe une application smartphone dédiée aux produits locaux des Hautes-Alpes. Elle s’appelle Croq’05, disponible sur l’Appstore et Google Play. CG05-34-Actu8-9.qxp:Mise en page 1 35000 15/04/14 13:10 Page 9 C’est le nombre de vues des cinq premiers films du Conseil général, soit environ 7 000 vues chacun. Le dernier, consacré à l’aide aux communes, sort début mai. Pour les visionner : www.youtube.com/vivreplushaut 9 Déchets - foyers témoins Des résultats inattendus Q ui l’eut cru… Alors que l’opération foyer témoins se termine – il ne reste que deux semaines avant la fin de l’opération – on peut déjà en tirer les premiers enseignements, et ce ne sont pas forcément les plus attendus. Pas de données chiffrées pour l’instant, mais un ressenti général très positif. Les 43 foyers participant à l’opération se sont montrés particulièrement motivés, contactant régulièrement les services du Conseil général pour obtenir des informations, pour essayer de faire encore mieux. Mais là où les enseignements sont les plus riches, c’est sur la convivialité qui peut naître autour d’une pratique pas forcément réputée pour fédérer les foules : la gestion de déchets. La chose est particulièrement marquée auprès de ceux qui ont obtenu un composteur ou un couple de poules. “Toutes les poules ont reçu un petit nom, et souvent leurs propriétaires ont arrangé leurs poulaillers en leur construisant des cabanes, des enclos… ce sont devenus des animaux de compagnie à part entière !” constate-t-on dans les services du Département. De même, le compostage fait naître du lien social. C’est un phénomène à l’ampleur assez inattendue : on utilise le composteur du voisin, on s’échange des trucs et astuces, on expérimente, comme cet homme habitant en appartement qui teste un composteur en inox sur le balcon, ou ces foyers se lançant dans le lombricompostage… Enfin, le simple fait de peser les déchets le premier mois a donné lieu à de nombreuses surprises, les foyers témoins étant souvent effarés par la quantité de déchets qu’ils produisaient. De fait, ils n’ont parfois même pas attendu pour essayer de réduire… L’opération foyers témoins a débuté début février. 43 foyers ont été retenus pour peser leurs déchets pendant trois mois et tester des gestes visant à réduire la quantité de déchets produits par la famille. À l’issue de cette expérimentation, le Département étudiera les différentes façon de généraliser la démarche. ■ Les enfants sont particulièrement attirés par les gallinacés. Du 1er au 8 avril Premières réunions Tourisme 2020 Dans le cadre de la démarche Tourisme 2020, qui ambitionne de renouveler et repositionner le tourisme dans les Hautes-Alpes, le département a organisé une série de tables rondes et d’entretiens avec les professionnels du département. C’est ainsi que plus de 80 entretiens en face à face ont été réalisés, complétés de neuf tables rondes territoriales (une dans chaque bassin touristique) et huit tables rondes par filières. Ces travaux se termineront le 5 juin par l’organisation des assises du tourisme, à Gap au Quattro. Par ailleurs, le prochain numéro de Vivre + Haut, qui paraîtra la première semaine de juillet, sera intégralement consacré au tourisme. Le projet “Tourisme 2020” étant une démarche participative, vous êtes dès maintenant invités à vous exprimer sur le sujet sur Facebook. Vos idées peuvent être sérieuses (propositions concrètes pour développer le tourisme, témoignages) où plus légères (selfie devant des lieux qui vous plaisent…). Nous sommes preneurs de toutes vos suggestions. ■ Pour en savoir plus : www.tourisme2020.com CG05-34-Travaux-10.qxp:Mise en page 1 16/04/14 10 17:35 Page 10 EN TRAVAUX Vivre Plus Haut n°34 // avril 2014 RD1091 LA GRAVE Réfection de murs de soutènement RD944 FOREST-SAINT-JULIEN RD 993 ASPRES SUR BUECH 280 000 € Calibrage du col de Manse 850 000 € Calibrage de l’itinéraire entre Saint-Pierred’Argençon et Aspres-sur-Buëch 650 000 € RD 902A MONT-DAUPHIN Travaux de réfection du pont de Chagne 250 000 € RD47 – GAP Calibrage de la route de Saint-Jean 700 000 € RD942 TALLARD Aménagement du carrefour de l'ALAT 440 000 € RD 1075 EYGUIANS RD39A SAINT-SAUVEUR Réalisation d’ouvrages de soutènement aval 240 000 € Fonds de concours : Aménagement de la traversée de l’agglomération 450 000 € www.inforoute05.fr CG05-34-Dos11-15.qxp:Mise en page 1 14/04/14 16:41 Page 11 DOSSIER Vivre Plus Haut n°34 // avril 2014 11 La retenue de Serre-Ponçon symbolise la multitude d’usages que représente la ressource en eau : tourisme, agriculture, gestion des crues, énergie… Environnement JEAN-LUC ARMAND L’eau, l’or des Hautes-Alpes Ses usages sont multiples : irrigation des terres agricoles, production d’énergie, consommation des ménages… Souvent l’eau accepte de se laisser domestiquer, mais parfois elle fait courir des risques importants à toute une population. Pour appréhender une partie de ce que représente cette ressource dans les Hautes-Alpes, nous consacrons dans ce numéro notre dossier à l’eau, qui reste une richesse du département. CG05-34-Dos11-15.qxp:Mise en page 1 14/04/14 12 16:42 Page 12 DOSSIER Vivre Plus Haut n°34 // avril 2014 M a petite est comme l’eau, elle est comme l’eau vive…” À peine prononce-t-on les premiers mots de la célèbre chanson de Guy Béart, que l’on entend déjà rouler les galets au fond de la Durance. Les plus cinéphiles d’entre vous se rappelleront aussi cette scène d’ouverture du film de François Villiers en 1958. Hortense plonge son petit pied dans un mince filet d’eau – sans doute du côté de Montgenèvre – et déclare d’un ton qui donnerait des cheveux blancs à tous les agriculteurs de la Provence : “Je coupe la Durance”. Stupeur. C’est donc à cela que tiendrait la vie de centaines de milliers de gens en aval ? Et la voix off de Jean Giono, qui dit tout en quelques mots : “Tout le long de cette Durance vivent des familles humaines. (…) Pour les uns, ils ne voient que de la matière à turbiner, les autres se représentent la rivière comme elle est dans les allégories, semblable à une jeune fille (…) Même grâce, même jeunesse et probablement mêmes caprices.” Oui, grâce à la retenue de SerrePonçon, qui a donné la base du scénario du film L’Eau vive, les HautesAlpes sont le château d’eau de la Provence. Devrait-on dire le coffrefort ? Pour les Haut-Alpins, c’est une richesse. Ce qui est rare est souvent précieux, et dans nos montagnes, on l’a vite compris : le niveau d’équipement des cours d’eau est formidable. Grâce au travail de surveillance mené depuis de nom- Le côté touristique et économique : les milieux aqueux forment un terrain de jeux idéal pour un grand nombre d’activités de pleine nature. breuses années (lire ci-contre), on compte des installations de grande qualité. Cela n’a pas toujours été facile. “C’était parfois, la guerre de l’eau !”, comme le rappelle l’ASA de 39 associations syndicales autorisées en gestion départementale Vous connaissiez peut-être l’Asadha, l’association syndicale autorisée pour l’aménagement et le développement de l’irrigation des Hautes-Alpes. Depuis 2013, sa mission de gestion des ASA est assurée par le Conseil général, qui a repris les compétences et le savoir faire de cette association. Le Département assure donc la gestion administrative de 39 d’entre elles : préparation des documents financiers (budgets), des documents administratifs (délibérations, compte-rendus), comptabilité, suivis des dossiers adhérents, élaboration des rôles d’arrosage… Le département ne décide jamais en lieu et place du conseil syndical de l’ASA : il fait simplement bénéficier les ASA qui ont conventionné de son expertise en matière de gestion administrative et technique. Pour le département, c’est aussi une façon de maintenir un tissu agricole local et de préserver l’intérêt général. Sans le soutien du Conseil général, nombre de petites ASA ne pourraient survivre. Prise d'eau du canal de Remollon, en 1908. CG05-34-Dos11-15.qxp:Mise en page 1 14/04/14 16:45 Page 13 13 Laragne-Montéglin… Pour prélever l’eau d’une rivière ou d’un torrent, on s’associe. Depuis le Moyen-Âge, les riverains se rassemblent pour construire d’innombrables canaux qui servent à acheminer l’eau dans les champs. Certaines de ces organisations existent encore, ce sont les associations syndicales autorisées (ASA) ou libres (ASL). Un droit inaliénable JEAN-LUC ARMAND Dans le département, on en compte 257, dont beaucoup, certes, sont en sommeil. Le principe : certaines parcelles peuvent bénéficier d’un droit à l’eau, les propriétaires peuvent “aller prendre l’eau au torrent”. Le droit est attaché au sol, pas à la personne, et il est inaliénable. Les agents du Conseil général au travail sur le Drac. Le recueil de données est une étape importante de la gestion de la ressource. Le canyoning, une activité bien adaptées aux terrains calcaires des Hautes-Alpes. En contrepartie les propriétaires doivent entretenir les canaux. Encore aujourd’hui on parle de la corvée annuelle : désensabler, curer, parfois à la pelle et à la pioche dans un étroit boyau maçonné. La modernité est passée par là toutefois. Les canaux à ciel ouvert disparaissent, remplacés par des systèmes d’aspersion automatisés. Mais les enjeux sont les mêmes : éviter les pertes, les fuites, car on doit rendre au torrent une certaine quantité d’eau. La distribution de l’eau, c’est le règne du compromis : la quantité d’eau disponible n’est pas garantie. Quelle qu’elle soit il faut la partager. Production électrique, irrigation, tourisme, écologie et consommation des ménages : les usages sont multiples et la ressource limitée. ■ Ausculter les lacs et rivières D e façon générale les données suffisamment fiables sur la ressource en eau dans les Hautes-Alpes sont assez limitées. Les études jusqu’à présent se basent sur des valeurs théoriques, qu’il faut compléter par des études de terrain pour améliorer la connaissance du milieu, pour aider à la prise de décision. Depuis 2008, c’est un des cinq axes de la politique de l’eau au Conseil général. Cette politique n’est pas imposée par la loi, c’est une volonté de l’équipe du président Dusserre : on parle de politique “volontariste”. Ces données seraient par exemple utiles pour répondre aux agriculteurs qui craignent, en ce moment, que l’augmentation des débits réservés (la quantité d’eau qui doit en permanence couler sur chaque cours d’eau) ne vienne mettre en danger leur activité, notamment dans le Buëch où le bassin est en déficit chronique. Ainsi, une meilleure connaissance de la ressource permettrait de savoir comment la partager entre les différents usages : eau potable, agriculture, tourisme (impacté par tous les sports d’eau vive), et l’indispensable préservation de la biodiversité. Une solution serait d’avoir un réseau plus important de stations de mesures, permettant d’effectuer des analyses qualitatives et quantitatives. Des données seraient ainsi produites pour chacun des usages. Le Département collecte des données depuis 2004 sur la qualité des cours d’eau et le fonctionnement des ouvrages d’eau potable. ■ CG05-34-Dos11-15.qxp:Mise en page 1 14/04/14 14 16:45 Page 14 DOSSIER Vivre Plus Haut n°34 // avril 2014 Cours d’eau : des risques à m “Éviter une catastrophe écologique et humaine.” C’est par ces mots que la Cleda (communauté locale de l’eau du Drac amont) présente les travaux de restauration du lit du Drac, de l’amont du plan d’eau du Champsaur jusqu’à SaintBonnet. Ces travaux sont un bel exemple d’application de l’un des huit plans de gestion des cours d’eau des Hautes-Alpes. Sur le Drac, des travaux titanesques Conséquences : les berges sont déstabilisées, le milieu de vie des poissons est peu à peu détruit, la nappe phréatique s’assèche et on constate un nombre grandissant de glissements de terrain. À tel point que le plan d’eau du Champsaur, les habitations et les routes voisines étaient menacées à court terme. Pour remédier à cela, une opération JEAN-LUC ARMAND E n effet, sur près de quatre kilomètres, le Drac s’est enfoncé de plus de quatre mètres depuis les années soixante. Et consécutivement aux crues de 2006 et 2008, le phénomène s’accélère. La couche d’argiles tendres présente sous le lit de galets a été mise à nu, le Drac s’enfonce un peu plus chaque année. L'eau des Hautes-Alpes, une richesse pour l'avenir. de recharge sédimentaire. “La plus grande opération de ce type en France” est en cours depuis novembre 2013. Il s’agit d’élargir le lit (de 30 à 80 m minimum) et de déposer 450 000 m3 de galets sur la couche d’argile mise à nu. Les travaux de 4,5 millions d’euros devraient être terminés ce printemps, et redonneront au Drac l’aspect qu’il avait dans les années 1960. Dans les Hautes-Alpes, il y aura huit plans de gestion des cours d’eau semblables à celui-ci, un par bassinversant. Celui du Drac est particulièrement avancé à cause de l’urgence des travaux, pour les autres, les principales études sont terminées. Elles ont défini les actions à conduire, leur degré d’urgence et leur montant. Les travaux, planifiés sur 5 à 7 ans, permettront de réaliser des ouvrages de protection, de laisser des espaces libres où une crue pourra s’étaler, d’enlever la végétation qui pourrait créer des embâcles… Des précipitations parfois dévastatrices Ces études montrent que le département dispose d’un patrimoine naturel d’une incroyable diversité. Mais aussi que la morphologie du territoire – des montagnes aux versants abrupts – rend les précipitations importantes dévastatrices. Les cours d’eau aval reçoivent rapidement une importante quantité d’eau et de sédiments, qui provoquent une élévation anormale. Et parfois des coulées de débris CG05-34-Dos11-15.qxp:Mise en page 1 14/04/14 16:47 Page 15 15 à maîtriser impressionnantes. Ces crues et ces laves torrentielles ont marqué l’histoire des vallées haut-alpines, causant de nombreux dégâts : on se souvient de la crue de mai 2008, de la crue de juillet 1995 du Bez et du Peytavin, et même de la crue de la Gyronde en septembre 1928. Ce volet scientifique du travail – les plans de gestion incarnant le volet réglementaire – est fondamental pour améliorer la connaissance de ces cours d’eau, par exemple pour prévenir les risques torrentiels. Sur ce sujet, le département s’est d’ailleurs associé à l’Italie pour mettre en place un projet de surveillance des torrents transfrontaliers. Baptisé TT : Coco (torrents transfrontaliers : connaissance et communication), il s’applique en France aux vallées de la Gyronde, de la Guisane et de la Clarée. Une batterie de mesures sera effectuée sur ces torrents (enregistrement des ondes créées par les laves torrentielles, mesure de la vitesse d’écoulement, de même que les zones où se déposent les matériaux en cas de crue (les cônes de déjection). Le montant de ce projet qui bénéficie de fonds Européens Alcotra s’élève à 535 000 €. ■ L e Département emploie plusieurs techniciens spécialisés dans l’assainissement et l’eau potable. Ils se déplacent parfois dans votre commune pour visiter les différents éléments d’un captage d’eau potable, par exemple. Ils peuvent conseiller votre commune sur des améliorations possibles : poser une grille sur les aérations des réservoirs pour empêcher l’intrusion d’animaux, débroussailler les captages avant que les racines ne détériorent l’installation. En fonction des projets de chaque commune, ils dressent aussi un état des lieux des stations d’épuration et font leurs préconisations afin qu’elles respectent les normes en vigueur. Les techniciens procèdent régulièrement à des prélèvements analysés au laboratoire vétérinaire de Gap. Ces résultats sont consignés dans un rapport de visite, décrivant l’état de la station et son fonctionnement. À la base, c’est une obligation réglementaire du Conseil général, depuis la loi sur l’eau de 2006. Cette mission a cette année été confiée à IT 05. Sans doute ne connaissez-vous pas encore cette agence, fondée le 28 janvier 2014, qui fournit aux collectivités membres l’expertises de techniciens, dans des domaines aussi variés que l’eau… Mais aussi la voirie, les finances… ■ Preuve que la question de l’eau est toujours un enjeu d’actualité : 140 agriculteurs ont manifesté à Gap, le 8 mars, contre le projet de loi sur l'eau. CHAMBRE D'AGRICULTURE L’eau est présente sur tout le territoire IT 05 : mettre en commun les experts CG05-34-Entretien16-17.qxp:Mise en page 1 16 16/04/14 17:54 Page 16 ENTRETIEN Vivre Plus Haut n°34 // avril 2014 JEAN-LUC ARMAND Jimmy et Sharon Frannais sont propriétaires du “Péché Gourmand” à Briançon depuis 2010. Ils fêtent cette année leur première étoile dans le guide Michelin. Une reconnaissance importante pour le premier restaurant de ces deux francoaustraliens trentenaires qui ont fait leurs gammes dans des cuisines de renom… JEAN-LUC ARMAND Jimmy et Sharon Frannais “On ne voulait pas ouvrir un restaurant de montagne” CG05-34-Entretien16-17.qxp:Mise en page 1 16/04/14 17:58 Page 17 17 Quelle ambiance souhaitiez-vous donner à votre restaurant ? On voulait faire quelque chose de grande qualité. D’abord en cuisine, parce que notre expérience professionnelle s’est toujours construite auprès des chefs étoilés, et puis dans la déco aussi. On ne voulait pas d’une ambiance “chalet de montagne” avec raclettes et fondues : ce créneau est déjà occupé sur le marché local. Donc pas de bois, pas de cheminée. On Les nouveaux propriétaires ont souhaité une décoration moderne et épurée. voulait quelque chose de très épuré, très simple, à la fois moderne et Bib gourmand dans le Michelin. Fin Pensez-vous qu’il y a de la place chaleureux. D’où les deux mois de janvier on a appris qu’on l’avait perdu, à Briançon pour une restauration on a sauté de joie : haut de gamme ? travaux avant d’ouvrir ! on ne peut pas avoir De plus en plus, mais jusqu’à un cerIl reste encore du traNous une étoile et un Bib. tain point. Aujourd’hui, il n’y a clairevail, nos extérieurs par Et on savait que la ment pas le marché pour un deuxexemple sont très pertransformons qualité de notre tra- étoiles. Si on voulait se lancer fectibles. Mais on fait tous les produits vail n’avait pas baissé ! là-dedans, il faudrait faire de gros les choses progressivenous-mêmes, et Depuis l’ouverture, investissements, augmenter la qualité ment, et on a commencé par la salle. uniquement des l’inspecteur du guide des prestations, recruter du personnel. Michelin s’est présenté Mais alors on n’aurait pas assez de produits locaux Pour vous, cela à trois reprises. Lors clients pour en vivre toute l’année. et de saison. signifie quoi, “faire de sa dernière visite, Pour un une-étoile, oui, nous pensons de la qualité” ? en janvier, il a com- que l’on peut en vivre. Chez nous tout est frais. On transforme mencé à photographier la carte des Et puis beaucoup de choses changent tous les produits nous-mêmes. Il n’y a vins, il s’est présenté après avoir déje- en ce moment, chez les professionnels pas de surgelé, pas de plats préparés. uné, on a discuté trois quarts d’heure du tourisme. Ça se rajeunit, ça change On s’approvisionne autant que possi- en cuisine… On le sentait bien ! de propriétaire ici ou là, bref, ça ble avec des produits locaux et de saibouge ! La vallée de Serre-Chevalier son. C’est aussi pourquoi on change la Que vous a apporté le macaron monte en gamme petit à petit, carte tous les deux ou trois mois, pour du Michelin ? Briançon rénove son image… C’est D’abord une hausse de la fréquenta- assez net depuis quelques années. ■ s’adapter aux récoltes : tous les mercredis je m’approvisionne sur le tion. Notre mois de mars 2014 est le marché. On a quelques spécialités meilleur depuis l’ouverture en 2010 ! Le Pêché gourmand que l’on garde toute l’année, comme Et puis une vraie reconnaissance 2, route de Gap - Briançon notre ris de veau ou notre soufflé. locale. Pendant les 18 premiers mois, 04 92 21 33 21 J’avoue que nous avons aussi une nos clients ont d’abord été les touristes, Menus à 22 € (le midi en semaine), préférence pour les produits nobles, nous avions finalement peu de Haut- 31 €, 45 €, 60 € et à la carte. Alpins à table. Depuis un an et demi, capacité : 50 couverts foie gras, langoustine… et plus encore depuis la parution du Fermé les dimanches et lundis, Vous vous attendiez à recevoir Guide 2014, nous attirons de plus en sauf en été (fermeture uniquement une étoile ? plus de Briançonnais. Et puis il y a eu le lundi). On a assez d’expérience aujourd’hui la pub, les retombées des articles de Fermeture annuelle : première semaine de mai et deuxième pour savoir ce qui marche. On savait presse. quinzaine de novembre. qu’on n’était pas mal, on avait déjà le “ ” JEAN-LUC ARMAND Pourquoi avez-vous choisi de vous installer à Briançon ? Nous sommes arrivés dans la région en 2007, nous étions tous deux chefs de cuisine dans un hôtel-restaurant à Montgenèvre. Licenciés pour raisons économiques, nous cherchions à racheter un établissement pour en faire une table gastronomique. Nous avons toujours travaillé auprès de grands noms, et on voulait faire quelque chose de bien. On a racheté le Péché Gourmand en octobre 2010, on a fait deux mois de travaux, et on a ouvert. CG05-34-Talents18-19.qxp:Mise en page 1 16/04/14 18:06 Page 18 18 HAUTS TALENTS Retour sur cinq expér ie Vivre Plus Haut n°34// avril 2014 Jeux Olympiques Cinq sportifs de haut niveau ont participé aux JO de Sotchi, dans différentes disciplines du ski : snowboard, ski de fond, ski cross. Ils y ont défendu au plus haut niveau l’esprit sportif de leur département d’origine ou d’adoption. Pierre Vaultier, le snowboardeur en Or P JEAN-LUC ARMAND ierre Vaultier est le médaillé d’or le plus inattendu de ces Jeux ! Avec une blessure importante au genou, un problème de ligaments croisés, quelques semaines seulement avant le début des JO, participer tenait déjà de l’exploit! Mais gagner… “C’était une situation très particulière, se souvient Pierre. Rien n’était gagné, au contraire ! Mon intention était plutôt de me faire plaisir, apprécier comme je pouvais cette course.” Aujourd’hui finie la pression des premiers jours. Le médaillé olympique de Serre-Chevalier prend du repos, laisse cicatriser sa blessure, avec un but clair : récupérer toutes ses aptitudes physiques, regagner sa forme musculaire, et être au top d’ici le début de la saison prochaine. Mais après cette interruption de quelques mois, le snowboardeur prend un peu de recul en continuant sa carrière, mais sur un autre rythme. ■ Pierre Vaultier se repose après son exploit à Sotchi. Alizée Baron, pour le plaisir du skicross C Alizée Baron, un des espoirs français du skicross. P/ MS LK POO M ZOO NCE AGE ’est une discipline encore toute jeune : à Sotchi, le skicross vivait ses deuxièmes Jeux olympiques. Et pourtant les français sont déjà bien présents avec des médailles (le triplé chez les hommes) et des espoirs… comme la jeune Alizée Baron, 21 ans, et une passion de battante ! Son club et sa station, c’est Orcières-Merlette, qui la suit depuis des années, et qui organise même une épreuve de la Coupe d’Europe. “Je me souviens avoir regardé les Jeux de Vancouver à la télé, et avoir trouvé les épreuves de skicross, vraiment impressionnantes. Et cette année, j’y étais !”, dit-elle dans un sourire communicatif. Depuis, pas le temps de redescendre sur terre car les courses se sont enchainées, avec notamment une place de demi-finaliste à la dernière course de Coupe du Monde à La Plagne. Elle va ensuite s’octroyer “un bon mois de vacances” avant de préparer la prochaine saison. ■ CG05-34-Talents18-19.qxp:Mise en page 1 16/04/14 18:09 Page 19 19 r iences inoubliables Charlotte Bankes, les JO comme tremplin Quelques semaines après sa cinquième place aux Jeux, Charlotte Bankes décroche le titre de championne du monde junior de snowboardcross. POOL KMSP / AGENCE ZOOM À peine rentrée des JO, la voici championne du monde junior de snowboardcross ! Le mercredi 2 avril à Valmalenco (Italie), Charlotte Bankes a effacé la déception des JO : alors qu’elle menait la course, elle a chuté, ce qui l’a reléguée à la 5e place du classement général. Un encouragement à aller encore plus haut : “Nous avons enchaîné sur les Coupes d’Europe et du Monde. Les Jeux, c’était une expérience extraordinaire, et je n’avais pas la pression, même si le parcours était vraiment dur”, confie-t-elle. Et cette année particulière de ses premiers Jeux est aussi celle du Bac. Pas le temps de souffler donc, puisque dès son retour, Charlotte était dans l’action avec la Coupe d’Europe : trois courses, trois victoires, dont celle de Puy-Saint-Vincent ! Elle a pris la tête du classement de la Coupe d’Europe… au Royaume-Uni, de parents Britanniques, mais depuis toujours, sa base de vie et sa base de ski est à l’Argentière-la-Bessée. Avec le Club Écrins Snowboard, on risque de la revoir régulièrement sur les podiums. ■ avant la victoire des championnats du monde junior. Les JO de Sotchi l’ont lancée, à présent, difficile de l’arrêter ! Charlotte Bankes est née il y a 18 ans Coraline Hugue, la fondeuse pendant trois semaines, et Coraline Hugue a eu juste le temps de rentrer chez elle, à Embrun, avant de repartir en Finlande participer à une épreuve de la Coupe du Monde ! Puis il y a eu les Mondiaux militaires, Coraline court aussi pour l’Armée, son employeur, et le Championnat de France dans le Jura. Elle finit cette saison avec plus que jamais l’envie de continuer, de s’entraîner et de tout faire pour garder son niveau au top l’année prochaine. ■ Stéphanie Joffroy, franco-chilienne d’Orcières Coraline Hugue a franchi la ligne à la quatrième place, un résultat historique pour le relais français. VIANNEY THIBAULT / AGENCE ZOOM S eule athlète à défendre les couleurs des Hautes-Alpes dans les disciplines du ski de fond, Coraline Hugue, a fait un joli palmarès : le skiathlon, avec la 22e place, le 30 km skate où elle pointe à la 7e place, et enfin le relais, où l’équipe féminine termine à la 4e place, ce qui est un résultat historique ! “Les Jeux c’est vraiment une expérience exceptionnelle”, confie la championne de Crévoux. Dès les Jeux terminés pas le temps de réaliser ce qu’elle avait vécu Née d’un père moniteur de ski à Orcières et d’une mère chilienne, Stéphanie Joffroy a la double nationalité franco-chilienne. Et c’est justement sous les couleurs de son pays d’Amérique, qu’elle a couru à Sotchi, seule représentante de cette discipline. Après cette première participation à des Jeux, sa “priorité est de faire le circuit de la Coupe du Monde”. La volonté de Stéphanie semble à toutes épreuves. Car si elle aussi a été blessée aux Jeux, elle se projette déjà dans la saison prochaine tout en poursuivant sa formation de monitrice de ski : “Je ne sais pas comment ça va suivre l’année prochaine, mais ce que j’ai fait à Sotchi montre que nous sommes sur le bon chemin.” CG05-34-VosCotes20-21.qxp:Mise en page 1 20 16/04/14 18:14 Page 20 À VOS CÔTÉS Vivre Plus Haut n°34 // avril 2014 Désertification médicale Généralistes : attirer le stagiaire pour garder le médecin Depuis un an, le Conseil général verse une bourse pouvant atteindre 3 000 € aux étudiants médecins généralistes effectuant un stage dans les HautesAlpes. Devant le succès de la démarche, cette initiative a été reconduite pour une nouvelle année. Son but : attirer plus de généralistes dans le département. J ’ai beaucoup de patients. Sur Gap, ça va, mais dans le Champsaur par exemple on travaille de 8 heures à 20 heures sans interruption”, déclare Mélanie, jeune médecin fraîchement installée dans les Hautes-Alpes. Elle y a rencontré des patients parcourant parfois plus de trente kilomètres pour venir se soigner. “On ressent nettement le manque de médecins généralistes”, nous confie-t-elle au téléphone, entre deux consultations. Comme treize autres étudiants en 2013, elle a bénéficié d’une bourse versée par le Conseil général. Cette bourse s’adresse aux étudiants en médecine générale qui décident d’effectuer un de leurs six stages (de six mois chacun) dans le département: 1 000 € lors du premier stage, et 2 000 € en cas de second stage, à condition qu’il soit effectué dans un cabinet de médecin généraliste. En un an, quatorze étudiants en ont bénéficié. S’installer sur le lieu du stage Cette bourse est une façon de lutter contre la désertification médicale, dans la mesure où il n’est pas rare qu’une fois sorti de l’université, l’ancien étudiant vienne s’installer sur le lieu de ses stages. Mais c’est aussi un coup de pouce qui facilite la vie de l’étudiant médecin. Il n’est pas toujours facile, quand on est étudiant, de quitter pour six mois la vie urbaine, la famille, les amis. Alors, même si certains privilégient la qua- PURESTOCK “ Pour lutter contre la désertification médicale, le Département subventionne les stages des étudiants en médecine. lité des stages, chez d’autres c’est la vie sociale qui prime – ou bien tout simplement les impératifs matériels. En effet, le stage est un moment délicat à gérer : il faut payer deux loyers – l’appartement d’étudiant près de la fac et un autre sur le lieu du stage. Comme on alterne travail en cabinet et cours à la fac, de nombreux allers et retours sont donc nécessaires. Cela coûte vite cher en essence, en autoroute… et en pneus neige pendant l’hiver ! Le système des stages en médecine est très encadré. C’est l’étudiant le mieux classé qui a le plus de choix. Les derniers doivent bien souvent se contenter de ce qui reste ; les places étant limitées par service et par ville. Malgré tout les Hautes-Alpes sont choisies assez vite : les professionnels ont bonne réputation, on sait à Marseille que les stages à la montagne seront de “bons stages”, bien encadrés, dans une bonne ambiance. ■ CG05-34-VosCotes20-21.qxp:Mise en page 1 16/04/14 18:15 Page 21 21 Voir tous les enfants d’une classe d’âge : c’est ce que permet le dispositif “Éval mater”, commun à toute la région PACA. Protection maternelle et infantile Voir tous les enfants de classe maternelle Chaque année, les médecins du Conseil général se rendent dans les écoles maternelles pour effectuer un bilan de santé de l’ensemble des enfants. C’est un travail de titan, mais la garantie d’un suivi de qualité. P endant l’année scolaire, les médecins de la protection maternelle et infantile (ils sont six dans les Hautes-Alpes) consacrent une partie importante de leur temps de travail à se rendre dans les écoles maternelles, pour effectuer des con- sultations médicales avec tous les enfants scolarisés de trois ans et demi à quatre ans et demi… soit plus de 1 300 enfants. Ces tests sont effectués avec la présence des parents. Baptisés Éval Mater, ils ont été élaborés avec l’agence régionale de la santé, l’hôpital de la Timone à Marseille et les services de PMI (ils sont communs à toute la région PACA). Leur intérêt est de recueillir des données médicales sur des enfants généralement en bonne santé et d’une même tranche d’âge. Ils permettent le dépistage précoce de certaines pathologies qui seraient bien plus difficiles à traiter si elles étaient diagnostiquées plus tard, de connaître la couverture vaccinale de la population, mais aussi à titre individuel de faire le point sur le suivi santé de leur La PMI, qu’est ce que c’est ? La protection maternelle et infantile est un service de prévention santé de la mère et de l’enfant confié aux Conseils généraux. Installés dans les maisons des solidarités, des médecins, infirmières puéricultrices, psychologues, sages femmes et conseillères conjugales proposent des consultations et des accompagnements de prévention médicale, psychologique et sociale. Il s’agit d’un service public gratuit. Vous pouvez en voir un exemple sur la chaîne Youtube du Département : www.youtube.com/vivreplushaut. La liste des maisons des solidarités est disponible sur www.cg05.fr enfant, son adaptation à l’école… Un travail qui permet de détecter les problèmes de santé au plus tôt, pour assurer une meilleure prise en charge. Dépistages précoces C’est le cas par exemple d’un déficit visuel : s’il n’est pas dépisté au plus tôt, l’œil peut se mettre au repos, conduisant à une perte de vision (l’amblyopie). Dépisté vers l’âge de 3 ou 4 ans, il peut être corrigé. Le test visuel est ainsi souvent effectué en début d’année (il y a des délais d’attente important en cas de consultation). Ce genre de déficit explique aussi parfois les troubles du comportement d’un enfant : un enfant qui voit mal ou entend mal aura des difficultés à rester concentré à l’école… Les test Eval Mater donnent aussi un panorama de la couverture vaccinale. C’est ainsi que la flambée de rougeole qui a marqué le département en 2011 a été fort bien expliquée par un déficit de vaccination – qui était visible lors des tests. Chaque année ils permettent d’alimenter des statistiques nationales. Ils complètent donc bien les certificats de santé des nourrissons émis à l’âge de 8 jours, 9 mois et 24 mois. ■ CG05-34-Causes22-23.qxp:Mise en page 1 Patrimoine 22 14/04/14 17:30 Page 22 CAUSES COMMUNES Vivre Plus Haut n°34 // avril 2014 Ressusciter la pierre pour réveiller l’activité ours banaux, chapelles, lavoirs, fontaines… Tout ce petit patrimoine représente souvent l’histoire d’une commune, voire d’une communauté. Entre les monuments classés et l’utilitarisme des bâtiments contemporains, il est parfois difficile de leur trouver une place. Et pourtant, certaines communes se battent pour le faire revivre, faisant le pari que cela créera du lien social. Le Conseil général soutient activement ce genre d’initiative à l’aide de son programme de soutien au patrimoine. Ce petit patrimoine est particulièrement important aux yeux des habitants. Et cet attachement se ressent jusque dans les dossiers de demandes de subvention. Ces fours, ces fontaines, ces chapelles sont autant de petits lieux qui servent de point de rencontre. Les habitants se les approprient, le patrimoine devient une composante de l’identité locale. Le coup de pouce du Département, c’est une ligne budgétaire de 300000 € F par an (la subvention est plafonnée à 15 000 € par projet), utilisable pour entretenir ce patrimoine de proximité, qu’il soit classé ou non. En réalité, de nombreux projets ne dépassent pas les 1 000 €. Les critères ? Ce patrimoine doit représenter quelque chose pour l’identité du territoire, qu’il s’agisse de la transmission d’un savoir, d’une utilisation encore régulière dans le cadre d’une manifestation ou bien le long d’un chemin de randonnée… Les travaux envisagés doivent bien sûr respecter la nature du lieu (ce qui est Paroles d’élu toujours le cas pour les bâtiments protégés, l’avis de l’architecte des bâtiments de France étant obligatoire). Le Conseil général sollicite sinon l’avis du CAUE (comité architecture, urbanisme et environnement). Toutefois, dès lors que le bâtiment est visible par le public, toute personne peut solliciter une aide : un particulier, une association, une collectivité… Dans certains cas, le Conseil général agit en partenariat avec la Fondation du patrimoine, qui subventionne les projets des particuliers, mais aussi des collectivités et des associations par le biais de souscription ou d’appels au mécénat. ■ Richard Siri Vice-président chargé de la culture et du patrimoine “J’attache beaucoup d’importance à l’entretien du petit patrimoine. Un four qui est restauré, ce sont les us et coutumes locales qui remontent à la surface, des moments de convivialité qui renaissent. En ce sens le patrimoine est vivant.” Villar-Loubière Restauration du moulin à eau e moulin à eau de Villard Loubière fait partie du réseau des écomusées du Champsaur. Il est géré par l’association “Moulin, patrimoine et culture en haut Valgaudemar”. C’est un des rares moulins de ce type à ne pas avoir été électrifié, il permet donc de montrer aux visiteurs l’intégralité du mécanisme hydraulique. Ce dernier a été restauré en 2013 (consolidation d’un réservoir d’eau permettant de réguler la force hydraulique, restauration de la roue horizontale, du mécanisme d’une des meules…). Le but de ces travaux de plus de 17 000 € (dont 2 000 € de subventions du département) était clairement de conserver une technologie ancienne. ■ L Le moulin est ouvert toute l’année, des visites seront organisées pendant l’été. La roue horizontale du moulin de Villar-Loubière a été entièrement restaurée en 2013. CG05-34-Causes22-23.qxp:Mise en page 1 15/04/14 17:05 Page 23 TRIBUNES 23 Saint-Firmin Restauration de la chapelle des Préaux Le Conseil général a subventionné la rénovation de cette chapelle de SaintFirmin, dans le Valgaudemar. Une étude préalable aux travaux a été réalisée par un architecte du patrimoine, Sylvestre Garin. “Ce que nous recherchons dans ce genre d’étude, c'est d’avoir la pleine connaissance de l’état du bâtiment et des conséquences pas forcément visibles par tout un chacun. Ainsi les élus peuvent décider en toute connaissance de cause de la façon de séquencer les travaux.” Le Département a versé une subvention de 15 000 € pour des travaux de 85 000 €. ■ La chapelle des Préaux à Saint-Firmin. Arvieux Tir groupé à Brunissard À Brunissard, hameau de la commune d’Arvieux, on trouve un four banal, particulièrement atypique avec sa haute tour dotée d’une cloche, mais aussi une chapelle évangélique de la même époque et une fruitière. Ces trois dossiers ont été portés par une association d’habitants du hameau (Les Barots) réunis pour la sauvegarde de leur patrimoine. Les travaux du four vont coûter près de 60 000 €, et un peu plus de 30 000 € pour la chapelle… subventionnés à 20 % par le Département. Quant à La fruitière, en très mauvais état, les travaux devraient permettre de l’utiliser de la même façon que le four banal. ■ MAJORITÉ OPPOSITION Priorité Hautes-Alpes Démocrates et Républicains des Hautes-Alpes Le résultat des élections municipales est sans appel pour le gouvernement qui voit sa politique menée depuis deux ans massivement rejetée par les Français. Le nouveau gouvernement a affiché sa volonté d’obtenir des résultats rapides et probants, particulièrement sur l’emploi. Pour les Français et les HautAlpins, nous souhaitons sa réussite et nous le jugerons aux résultats. L’exercice sera difficile : les chiffres du déficit public pour 2013 sont pires que prévus et atteignent 4,3 % de notre PIB, alourdissant encore plus notre dette nationale ! Mais le nouveau gouvernement dispose d’une marge de manœuvre pour stabiliser et diminuer les charges des entreprises créatrices d’emplois et alléger les charges fiscales et sociales sur les ménages. Cependant, quand le Premier ministre annonce le projet de suppression des Conseils généraux en contredisant les propos tenus par le Président de la République à ses vœux du 18 janvier dernier à Tulle, nous considérons que c’est une nouvelle attaque à la ruralité et un coup sérieux porté aux politiques de proximité. De notre côté, nous poursuivons sans relâche les nombreuses actions entamées depuis 2008 pour redynamiser l’économie locale et améliorer le quotidien des Haut-Alpins. Notre cap est clair, notre gestion est saine et nos engagements sont tenus. Monique Estachy et Jean-Michel Arnaud, co-présidents. JeanYves Dusserre, Victor Bérenguel, Jean-Marie Bernard, Marcel Cannat, Xavier Cret, Roger Didier, Jean-Luc Lombard, Albert Moulet, Roger Para, Jean-Louis Poncet, Patrick Ricou, Michel Roy, Richard Siri, Gérard Tenoux. Depuis l’annonce faite par le Premier ministre, lors de son discours de politique générale, de la suppression des Conseils généraux à l’horizon 2021, de nombreux élus, de droite comme de gauche, affirment leur opposition à une telle réforme. Dans un moment où l’on demande de nombreux efforts aux Français pour redresser les comptes publics du pays, cette position tranchée ne peut pas être comprise. Les élus ne doivent plus donner cette image de défense de leurs avantages, leurs acquis, ou leur petit pré carré. L’objectif est de rationnaliser l'organisation territoriale, sans perdre les avantages de la démocratie de proximité. Il ne s’agit pas pour autant de revenir plus de 30 ans en arrière, avant les lois de décentralisation de 82. Pour ne prendre qu’un seul exemple, la gestion des bâtiments scolaires (collèges pour les départements, lycées pour les régions) a depuis longtemps fait ses preuves. Faut-il imaginer que la réforme annoncée par le Premier ministre s’applique différemment dans les zones rurales que dans les zones urbaines? À l’évidence, la métropole marseillaise ou niçoise fait double emploi avec les Conseils généraux de ces départements. Tandis que dans un territoire excentré comme le nôtre, seul un organe de décision proche des habitants paraît pertinent pour traiter les spécificités de son développement: agriculture, emploi, stations de ski, énergies renouvelables. À nous de faire des propositions constructives. Les citoyens attendent de leurs représentants qu'ils soient capables de s’entendre sur ce genre de questions. Nous sommes prêts à en discuter collectivement avec la majorité de Jean-Yves Dusserre. C’est ce travail qui rendra plus fort notre territoire. Bernard Allard-Latour et Christian Graglia, co-présidents. Guy Blanc, Joël Bonnaffoux, Pierre Denis, Alain Fardella, Claude Feutrier, Gérard Fromm, Bernard Jaussaud, Louis Massot, Julie Ravel, Auguste Truphème, Marc Zecconi. CG05-34-Loisirs24-25.qxp:Mise en page 1 Musique 24 14/04/14 17:37 Page 24 TOUT À LOISIR Vivre Plus Haut n°34 // avril 2014 Le département enchanté Les Hautes-Alpes sont le département de France où l’on compte le plus de chorales par habitant. Et le nombre de choristes est en constante augmentation. Cet engouement qui ne faiblit pas s’explique à la fois par la volonté de se rassembler et la simplicité d’accès à cette pratique musicale. T outes les occasions sont bonnes pour chanter ensemble dans les Hautes-Alpes ! D’une vallée à l’autre, dans les villes, les villages, les collèges, des centaines d’amateurs de tous âges et horizons socio-professionnels différents consacrent plusieurs heures par semaine à des répétitions et donnent des concerts dans les églises, les salles des fêtes, les cinémas… Le département compte plus de 40 ensembles vocaux, signes d’une vie associative florissante. Il y a en a pour tous les goûts et dans tous les registres musicaux : traditionnel, liturgique, classique, jazz, gospel, etc. “Ce qui est génial ici, c’est qu’il y a tellement de répertoires différents que tout le monde peut se retrouver quelque part”, se réjouit Kevin Oss, chef de chœur professionnel originaire de Seattle. Il dirige pas moins de huit chorales différentes, dans tout le département. “Le nombre de choristes continue à progresser, renchérit-on au Cedra, le Centre départemental de ressource des arts. Les chorales portent un nombre de projets vertigineux et leur succès ne se dément pas.” Un tel succès s’expliquerait par la topographie et la culture du département : “Dans le temps, les gens chantaient à la veillée. Cette tradition a continué jusque dans les années 70 et elle perdure encore aujourd’hui à travers les chorales. Elles permettent aux gens de se retrouver et d’avoir une production commune sans avoir de bagage musical.” Un projet de chant choral rassemble chaque année tous les collèges du département. Comme ses collègues, Cécile Moutte, professeur de musique au collège de Fontreyne, dirige une trentaine d’élèves de la 6e à la 3e. 250 collégiens à La Passerelle Tous volontaires, ils répètent sous sa direction une fois par semaine leur futur spectacle consacré cette année aux chansons de Jean-Jacques Goldman. En juin, 250 élèves de tout le département se rassembleront pour deux concerts au théâtre de la Passerelle, à Gap. L’existence des chorales repose souvent sur l’implication de leur chef de chœur. Qu’elles soient bénévoles ou professionnelles, ces fortes personnalités partagent la même passion de la musique et ne comptent pas leurs heures. “Dans une chorale, on ne devrait entendre qu’une seule voix, rappelle Maguy Cassot, chef de l’ensemble vocal Thélia depuis 17 ans. On se fiche de l’origine, de la religion, des opinions politiques. Il n’y a aucune compétition. Les gens viennent JEAN-LUC ARMAND La chorale Thélia, dirigée par Maguy Casso, en répétition au conservatoire de Gap. CG05-34-Loisirs24-25.qxp:Mise en page 1 14/04/14 17:39 Page 25 25 Le chant, une pratique instrumentale à la portée de tous. JEAN-LUC ARMAND JEAN-LUC ARMAND Kevin Oss encadre 250 choristes dans tout le département. Il a reçu le soutien médiatique d’André Manoukian pour son disque de chants de Noël. uniquement par plaisir. Et quand l’ambiance est bonne, on chante beaucoup mieux !” Autodidacte, Maguy Cassot a elle-même d’abord fait partie de “L’Alpe qui chante”, la doyenne des chorales haut-alpines fondée en 1947. “Le chant fait partie intégrante de ma vie”, confie-t-elle. Amateur également, Michel Olivier est le chef bénévole de trois chorales différentes dont le chœur d’hommes Polychr’hom, à Gap. Dans la famille, le virus a aussi touché ses filles. Aucune connaissance musicale particulière L’une d’elles dirige à son tour une chorale à Marseille. “Et ma petite fille d’un an n’arrête pas de chanter”, dit-il ravi, avant de déclamer quelques vers : “Écho, la vie est méchante ! Et, d’une voix bien touchante, l’Écho m’a répondu : “Chante !”. Les chorales doivent aussi leur succès au fait qu’elles accueillent des personnes n’ayant aucune connaissance musicale particulière. Kevin Oss, lui, adore voir arriver ces débutants. “Ils découvrent d’abord que ça fait du bien de chanter, analyse-t-il. La deuxième étape, c’est de leur donner envie de restituer à un public ce que la musique leur a apporté. La troisième, c’est de leur faire comprendre que la voix est un instrument qui permet de s’exprimer et de commencer à leur apprendre les techniques vocales.” Ses 250 choristes sont âgés de 20 à 80 ans. Avec une centaine d’entre eux rassemblés au sein de la Chorale des montagnes, Kevin Oss a enregistré un disque de chants de Noël et tourné un clip avec le soutien médiatique d’André Manoukian. Le succès rencontré pour ce premier opus a motivé la mise en chantier d’un deuxième CD. Pour les choristes, c’est la mélodie du bonheur ! ■ CG05-34-Agenda26-27.qxp:Mise en page 1 26 MAI Jeudi 1er Rando VTT Organisée par la mairie de Laragne-Montéglin. Trois parcours de 10 à 35 km. Départ de Serres. Renseignements : www.buech-rando.com, rubrique Espace VTT-FFC. Samedi 3 et dimanche 4 Les Équit’days 05 Animations cheval pour tous. Avec le championnat de Provence de derby cross le dimanche (parcours d’obstacles en terrain varié). À Ribiers. Renseignements : www.buech-rando.com ou 04 92 67 19 26. Dimanche 18 13e édition de la Foulée Caturige Course pédestre (12 km) organisée par l’office de tourisme. Départ de Chorges. Renseignements et inscriptions : 04 92 50 64 25 ou www.serreponcon-tourisme.com Du jeudi 22 au samedi 24 Printemps du livre jeunesse, sur le thème “Que la montagne est belle”. À Veynes. Renseignements : 04 92 58 18 66. 14/04/14 17:50 Page 26 AGENDA Vivre Plus Haut n°34 // avril 2014 Du vendredi 30 mai au dimanche 1er juin 15e rallye national du Laragnais Du vendredi 30 mai au dimanche 1er juin Raid VTT “Les chemins du Soleil”. Étape à Aspres-sur-Buêch. Samedi 31 10 km d’Embrun Rendez-vous au plan d’eau d’Embrun. www.eac-embrun.com JUIN Dimanche 1er Inauguration du site VTT FFC La grave – La Meije – Villar d’Arène. À l’arboretum de La Grave. Renseignements et inscriptions : http://www.ecolevtt-lagrave.com Dimanche 1er Cyclo-rando “La Serre-Ponçon” Toute la journée, parcours autour du lac de Serre-Ponçon. Départ de Chorges. Renseignements : 04 92 43 29 29. Samedi 7 et dimanche 8 Festival “Printemps en culture” Concerts, animations, spectacles de rue. À Sigoyer. Renseignements : 04 92 54 04 29. Samedi 28 juin Faites du Lac La baie Saint-Michel accueil cette année encore la fête du lac, journée de lancement de la saison estivale sur les berges de la retenue de Serre-Ponçon. le principe de la journée est simple : proposer au Haut-Alpins un échantillon des activités à leur disposition pendant l’été. Les professionnels de la retenue offrent en effet, toute la journée, des essais gratuits pour découvrir les activités nautiques. Au programme donc : animations, mais aussi salon nautique, salon de l’occasion de 14h à 19h sur la plage du Bourg, puis la journée se terminera avec un concert (à 22h). Pour tous renseignements : www.serre-poncon.com ou par téléphone : 04 92 43 11 43 Dimanche 8 Médiévale du jeu Jeux de société à thème médiéval pour enfants et adultes. Château de Tallard. www.tourisme-tallard-barci.com Samedi 14 16e Trophée de la Meije Trails de 8 à 42 km. Départs de La Grave. www.lagrave-lameije.com Du jeudi 12 au dimanche 15 Montbardon Jazz and Cheese Festival Jazz à Château-VilleVieille. www.jazzandcheese.fr Du vendredi 13 au dimanche 15 Festival de Rafiot cyclé Régate de bâteaux en matériaux de récupération. Ouverture de la base de loisirs de la Germanette, à Serres. Samedi 21 Fête de la musique Samedi 28 3e manche du Trophée Odanak Compétition VTT jeunes de 6 à 16 ans. À Superdévoluy. www.tropheevttodanak.com CG05-34-Agenda26-27.qxp:Mise en page 1 14/04/14 17:52 Page 27 27 Samedi 28 et dimanche 29 Festival Échos Animations musicales avec les trompes de la ferme du Faï. Le Saix. Renseignements : office du tourisme de Veynes, 04 92 57 27 43. Samedi 28 et dimanche 29 Grand raid du Queyras Trail longue distance (132 km) autour du parc du Queyras. Deux autres parcours possibles : 30 km et 58 km. Départs d’Aiguilles, de Guillestre et d’Arvieux. www.grandraidqueyras.fr Dimanche 29 Randonnée VTT l’Eterlou Cinq circuits pour découvrir le Dévoluy à VTT. www.ledevoluy.com Du vendredi 27 juin au dimanche 21 septembre Programme de la saison à Montmaur La saison culturelle du domaine départemental de Montmaur débute le vendredi 27 juin. Le rythme cette année est de prévoir un spectacle chaque vendredi soir, pendant tout l’été, jusqu’aux journées La orquestra de cambra de l'emporda, du patrimoine. Cette en concert le 25 juillet à Montmaur. année, la programmation tournera autour de l’humour musical. Pour plus d’informations : www.cg05.fr, rubrique “Culture” puis “Château de Montmaur”. Du dimanche 8 au dimanche 15 juin Critérium du Dauphiné Pour ce prélude au Tour de France, dont c’est la 66e édition, les Hautes-Alpes accueilleront deux étapes : le 11 juin (MontélimarGap par Rosans) et le 12 juin (Sisteron-La Mure par le col de Manse). La course s’élancera de Lyon le 8 juin. L’arrivée à Gap (mercredi 11) sera le moment idéal pour que les sprinteurs s’expriment, tandis que l’ascension du col de Manse promet de faire la part belle aux grimpeurs (lundi et mardi). Le Critérium partira ensuite pour la Suisse et la Savoie. Pour en savoir plus, avec notamment les profils de la course, le détail et les commentaires des étapes : » http://www.letour.fr/criterium-du-dauphine Du lundi 23 au mercredi 25 juin Barre des Écrins : 150e anniversaire Cette année, c’est le 150e anniversaire de la première ascension de la barre des Écrins. Le point culminant des Hautes-Alpes a été atteint pour la première fois par une cordée de trois anglais (Edward Whymper, Horace Walker et Adolphus Warburton Moore) accompagnés par un guide suisse (Christian Almer) et un guide chamoniard (Michel Croz). Les alpinistes sont partis de La Grave et ont traversé la brèche de la Meije pour dormir à La Bérarde. De la Bérarde ils ont traversé le col des Écrins pour mettre le pied sur l’actuel glacier Blanc, avant de rejoindre le sommet de la « Pointe des Écrins » et redescendre à Vallouise. Du 23 au 25 juin, la compagnie des guides célébrera l’anniversaire de cette ascension en reprenant l’itinéraire historique : Départ de La Grave le 23, mais aussi de Vallouise le 24. Renseignements : » http://www.guidesdemontagne.com/150ans-de-la-barre-des-ecrins