Chambre de métiers et de l`artisanat Nord - Pas-de

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Chambre de métiers et de l`artisanat Nord - Pas-de
LE MONDE
DES
RETROUVEZ DANS CE NUMÉRO TOUTE L'INFORMATION DE VOTRE CMA
rtisans
Nord - Pas-de-Calais
Bimestriel n°96 • septembre-octobre 2013 • 1 €
ÉDITION
BIENVENUE DANS LE
LABEL ARTISAN EN OR P. 40
STARS & MÉTIERS
LE PRIX QUI MONTE,
QUI MONTE P. 4
INITIATIVE GOURMANDE
LA BONNE IDÉE DES
DUNKERQUOIS P. 46
Région Nord - Pas-de-Calais
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P ANORAMA
D OSSIER
É DITO
BIEN ACHETER
POUR SOIGNER SA MARGE !
Alain Griset
Président de la
Chambre de métiers et
de l’artisanat de région
Nord - Pas-de-Calais
Dans les grandes entreprises,
la gestion des achats a donné
naissance à une fonction à part
entière, celle d’acheteur. Et vous,
qu’avez-vous mis en place ?
P. 29
V
Les prix Stars & Métiers récompensent les chefs
d’entreprises artisanales pour leur réussite
en matière d’innovation technologique,
stratégique, managériale et commerciale. P 4
■ ÉVÉNEMENT
4 STARS & MÉTIERS : le prix qui monte !
■ ACTUALITÉS
8 FORMATION : rentrée à Caudry
9 JOB DATING : un temps fort pour
trouver un maître d’apprentissage
10 URMA : Christophe Pilch en visite
à l’antenne d’Arras
11 URMA : une première pour le maire
de Boulogne
12 UNE NOUVELLE CONVENTION
d’objectifs et de partenariat
13 CG DU NORD ET CMA DE RÉGION
au service du développement
de l’artisanat sur le département
S TRATÉGIES
Bernard Dollet (à droite), membre de la
commission territoriale Lens-Béthune a signé
une charte de développement durable pour
la CMA de région. P 14
■ TERRITOIRE
14 SEPT ENGAGEMENTS pour associer
tous les partenaires
16 LA VILLE DE TOURCOING soigne
ses artisans
■ ÉCLAIRAGE
17 EMPLOI ET QUALIFICATION l’artisanat
à la rescousse
18 L’ARTISANAT, RÉSERVOIR D’EMPLOIS
des postes à pourvoir, l’apprentissage
pour y accéder
20 UNIVERSITÉS RÉGIONALES DES
MÉTIERS ET DE L’ARTISANAT innover
pour relever le défi de la formation
■ 1 JOUR AVEC…
24 UN FABRICANT DE JOUETS EN BOIS
les jouets du Père Charbeau
■ CAS D'ENTREPRISE
26 PLOMBERIE IEGC investir sur l’humain
■ RÉUSSITE
28 LES MATÉRIAUX D’ANTAN l’export,
une évidence
P RATIQUE
Avec la reprise du centre de formation
Formatech, à Solesmes, la CMA de région étoffe
son offre de formation continue à l’attention
des salariés, des adultes en reconversion
et des demandeurs d’emploi. P 34
■ FORMATION
34 FORMATION CONTINUE :
la CMA de Région étoffe son offre
35 103 TITRES ET DIPLÔMES
accessibles par la VAE
■ BANC D’ESSAI
36 MERCEDES SPRINTER 2014 objectif
sécurité
■ PRATIQUE
37 ÉCO-CONDITIONNALITÉ : une
formidable opportunité de marché
pour l’artisanat du bâtiment
38 BOOSTER L’EMPLOI dans
le Douaisis
■ PAROLES D’EXPERTS
39 UN OUTIL DE PILOTAGE À LA LOUPE
le prévisionnel d’activité
R EGARDS
■ INITIATIVES
40 ARTISAN EN OR : bienvenue dans
le label confiance
42 « UNE PIQÛRE de rappel
indispensable ! »
43 UNE ENTREPRISE qui marche… au poêle !
44 HISTOIRE D’ÉVITER les « tuiles »…
45 À FOND la gomme !
46 LA BONNE IDÉE GOURMANDE
des pâtissiers dunkerquois
Ce numéro comprend des pages spécifiques entre les pages 1 à 16 et 33 à 48 pour les abonnés du Nord.
Ce magazine contient un supplément « Guide Santé / Prévoyance / Retraite » jeté sous la couverture.
ous avez peut-être vu ou entendu
la campagne de promotion de l’artisanat
qui a débuté le 29 septembre dernier et qui s’est
achevée le 22 novembre. Télévision, journaux,
radio, Internet, affichage, aucun support n’a
été négligé pour mettre en avant notre secteur
d’activité ! Il s’agit ici de valoriser nos métiers
au travers de leur diversité, de leur richesse,
des filières qui y mènent - l’apprentissage
évidemment - et des débouchés qu’ils offrent.
Cette campagne est d’autant plus importante
qu’elle est mise en place par le FNCPA (Fonds
national de promotion et de communication
de l’artisanat), un outil conçu pour vous mais
surtout grâce à vous puisque chaque entreprise
artisanale s’acquitte d’un droit d’environ 11 €
par an pour lui permettre de fonctionner !
Cette campagne intervient également après
les soubresauts qui, cet été, ont quelque peu
chahuté notre secteur et même remis
en cause le fonctionnement de nos antennes
de formation. Il y a surtout eu les menaces
qui ont pesé sur l’ICF (Indemnité compensatrice
forfaitaire) plus communément appelée
« aide aux employeurs d’apprentis ». Il s’agit
d’une aide de 1 600 euros qui se concrétise
pour le Nord - Pas-de-Calais par une dotation
de 35 millions d’euros versée par l’État
au Conseil régional. Cette aide est heureusement
toujours en vigueur pour l’année 2013-2014
et je vous invite toutes et tous à réfléchir
à l’embauche, et donc, à la formation
d’un apprenti.
En effet, au-delà d’une simple opportunité,
il s’agit d’un véritable pari sur l’avenir, sur
votre entreprise, sur votre métier.
De cela, le Conseil régional en est heureusement
parfaitement conscient et son soutien permanent
nous permet d’avancer dans nos projets
comme nous l’a réaffirmé Christophe Pilch,
le vice-président chargé de l’Apprentissage,
à l’occasion de la rentrée.
Votre Chambre de métiers et de l’artisanat
s’efforce d’offrir aux 5 000 apprentis formés
dans ses dix antennes de l’URMA (Université
régionale des métiers et de l’artisanat),
les outils et matériels en phase avec les évolutions
technologiques. Elle s’attelle parallèlement
à mettre en œuvre les conditions de montées
en qualifications pour adapter son offre
de formation aux attentes des professionnels
comme aux besoins des territoires.
Car si nous ne pouvons nier le ralentissement
de l’activité des entreprises, la réalité est là :
dans notre région, un actif sur dix est employé
dans l’artisanat !
Le Monde des artisans n°96 – Septembre-octobre 2013 – Édition de région Nord - Pas-de-Calais – Président du comité de rédaction des pages locales : Alain Griset – Avec le concours rédactionnel de la
chambre de métiers et de l’artisanat de région Nord - Pas-de-Calais, Éric Deschamps et Philippe Deconinck. Crédits photo : CMA de région Nord - Pas-de-Calais – Éditeur délégué : Stéphane Schmitt – Rédaction :
ATC, port. : 06 82 90 82 24, e-mail : [email protected] – Ont collaboré à ce numéro : Barbara Colas, Marjolaine Desmartin, Christelle Fénéon, Guillaume Geneste, Thomas Hubert, Véronique
Méot, Delphine Payan-Sompayrac, François Sabarly – Secrétariat de rédaction : M. Anthony, J. Clessienne, J. Neisse – Publicité : ATC, 137 quai de Valmy, 75010 Paris – Chef de publicité : Philippe Saint Étienne,
Tél. 01 40 05 23 18, e-mail : [email protected] – Publicité nationale : Directeur commercial Mathieu Tournier, Tél. 01 40 05 23 10, fax 01 40 05 23 24, e-mail : [email protected] – Publicités
départementales sud-ouest : Thierry (Tél. 06 22 69 30 22) et Cédric Jonquières (Tél. 06 10 34 81 33), fax 05 61 59 40 07, e-mail : [email protected] – Publicités départementales nord et est : François
Bederstorfer, Tél. 03 87 69 18 12, fax 03 87 69 18 14, e-mail : [email protected] – Photographies : Laurent Theeten, responsable image – Crédit photos locales : CMAR 59-62 sauf mentions contraires Promotion diffusion : Shirley Elter, Tél. : 03 87 69 18 18. Tarif d’abonnement 1 an. France : 6 euros. Tarif au numéro : 1 euro. À l’étranger : nous consulter – Conception éditoriale et graphique : TEMA|presse,
Tél. 03 87 69 18 01 – Fabrication : Pixel image, I. Marlin, J.-M. Tappert, Tél. 03 87 69 18 18 – Éditeur : ATC, 23 rue Dupont des Loges, 57000 METZ, Tél. 03 87 69 18 18, fax 03 87 69 18 14 – Directeur de la publication :
François Grandidier – N° commission paritaire : 0316 T 86957 – ISSN : 2263-777 – Dépôt légal : septembre 2013 – Impression : Imprimerie Léonce Déprez - Zone industrielle Riutz - 62620 Barlin.
NOR
Le monde des artisans ● septembre-octobre 2013 ●
3
vénement
Nord - Pas-de-Calais
Organisés par la CMA de région Nord – Pas-de-Calais et la Banque Populaire
du Nord, les prix Stars & Métiers récompensent les chefs d’entreprises
artisanales pour leur réussite en matière d’innovation technologique,
stratégique, managériale et commerciale.
STARS & MÉTIERS
Le prix qui monte !
16
lauréats issus du Nord Pas-de-Calais ont reçu
leur trophée lors de la
soirée de remise des prix régionaux
qui s’est tenue en juillet dernier dans
les salons d’honneur de la préfecture
de Région devant plus de 400 invités,
en présence de Monsieur le Préfet de
région, sous la présidence partagée
de MM. Alain Griset, Président
de la CMA de région Nord - Pasde-Calais, et de Fabrice Bouvier,
Directeur général de la Banque
Populaire du Nord.
La sélection des dossiers s’est opérée
sur la base des critères suivants :
◾ Dynamique commerciale : orientations de développement, résultats
économiques obtenus, pertinence
des choix dans la gestion.
◾ Dynamique en matière de
gestion des ressources
humaines : savoir-faire
de l’entreprise,
Le Prix Stars & Métiers a été présenté à la presse peu avant la cérémonie. De g. à d. :
Fabrice Bouvier, Directeur général de la Banque Populaire du Nord, Alain Griset,
Président de la Chambre de métiers et de l’artisanat de région Nord – Pas-de-Calais,
et Annaïck Laurent, Directrice de la Direccte, représentant M. Le Préfet de Région.
formation, transmission du savoir,
gestion motivante des salariés.
◾ Innovation technologique : mise en
œuvre de nouveaux produits ou procédés technologiques de production
ou de fabrication.
◾ Stratégie globale d’innovation :
présence de l’innovation dans tous
les domaines de l’entreprise (orga-
Le Préfet de région, Dominique Bur, a tenu à saluer « l’excellence
professionnelle, la richesse et la diversité des talents représentés ce soir,
et, au-delà, de l’ensemble des artisans »
».
nisationnels, humains, commerciaux…).
Au vu de la qualité des dossiers reçus
par le jury, le prix Stars & Métiers est
sans conteste « le prix qui monte » et
qui valorise ses lauréats.
R
CONTACT :
Vous souhaitez concourir
pour l’édition 2014 ? Appelez le
09 72 72 59 62 ou rapprochez-vous
de votre conseiller habituel
de la CMA de région.
➜ Dynamique commerciale
Anthony Peelman
EURL Peelman, charpente, couverture, zinguerie à Hem
Un couvreur historique !
Anthony Peelman a débuté très tôt dans la vie active. D’abord apprenti couvreur, il crée son entreprise à 18 ans à peine en 1998. Il réalise d’abord de petits
travaux de couverture puis, son succès grandissant, il embauche trois personnes et investit dans de nouveaux équipements. Aujourd’hui, Anthony
Peelman s’est spécialisé dans la rénovation et la restauration de monuments historiques et des bâtiments liés au patrimoine privé ou public comme
les granges, fermes et hôtels particuliers. Il œuvre dans le respect des règles de l’art et en adéquation avec l’architecture traditionnelle tout ceci en
utilisant des matériaux de qualité. En effet, l’EURL Peelman ne travaille qu’avec des matériaux durables : le zinc, la terre cuite, le cuivre, l’ardoise… Ce souci
du respect du patrimoine régional et son choix pour les matières nobles lui ont valu d’obtenir la qualification d’artisan d’art par la CMA en avril 2006.
4
●
Le monde des artisans ● septembre-octobre 2013
➜ Stratégie globale d’innovation
➜ Stratégie globale d’innovation
Laurent Rigaud
Stéphane Westelynck
Rigaud & Filles, boucherie, charcuterie à Wambrechies
La boucherie du XXIe siècle
SARL Literie Westelynck, fabrication et vente
de matelas à Borre
La literie c’est de père en fils !
Laurent Rigaud a débuté très tôt dans la boucherie en devenant apprenti
à 14 ans et en reprenant sa première entreprise en 1989 à 18 ans à peine !
Dès lors, il ne cesse de développer son activité. En 1994, il crée un élevage
bovin « label rouge » à Beuvry. Dès 1998, il acquiert un magasin à Leers, en
ouvre un à Lomme et en achète un autre à Bailleul. C’est en 2009 qu’il prend
les rennes du magasin de Wambrechies qu’il transforme afin de doubler une
surface. Vous l’aurez compris, Laurent Rigaud ne s’arrête jamais : en 2013,
il devient le premier artisan boucher à proposer à ses clients le porc bio
régional en partenariat avec le Conseil régional. Il est aujourd’hui à la tête
d’une équipe de 19 collaborateurs répartie entre Wambrechies et Leers.
Cet « Artisan en or » a remporté de nombreux prix et labels tels que le 1er Prix
international de l’andouillette, celui du potje’chevlesch ou encore le Prix
d’excellence du jambon. Son but avoué : transmettre son entreprise à ses
deux filles, Élodie et Hélène, pour développer la boucherie du XXIe siècle,
fondée sur les valeurs de l’artisanat mais gérée et dirigée grâce aux outils
et techniques les plus élaborés !
Dans la famille Westelynck, on est artisan de père en fils sur Borre
depuis plus d’un siècle. Au total, ce sont quatre générations qui se
sont succédé depuis 1899. En 1982, au décès de son père, Stéphane
Westelynck abandonne ses études de Génie mécanique et reprend
l’entreprise avec sa mère. Il s’oriente alors vers un CAP de tapissier
d’ameublement qu’il obtient en 1984 avec le titre « d’apprenti
méritant » puis s’installe en 1985 avec son épouse pour fabriquer
des matelas et des sommiers, des accessoires de literie ou
des articles de décoration assortis.
En 1991, les établissements Westelynck déménagent pour de plus
grands locaux et créent un atelier en plus du magasin, agrandi
de nouveau en 2002 et en 2010. En 2011, Stéphane Westelynck
crée un second atelier et, en 2012, il ouvre un centre d’usinage
à commande numérique pour fabriquer des pièces de bois en
trois dimensions avec une grande précision. La démarche
de la Literie Westelynck est la suivante : concevoir, fabriquer
et commercialiser toutes ses literies dans ses ateliers et ses
magasins afin d’offrir le meilleur rapport qualité/prix à ses clients.
En 1999, il s’est vu couronner du titre de maître artisan. Il obtient
le Mercure d’or régional, puis national en 2013.
➜ Dynamique commerciale
Jean-Marie Contreras
Le salon by Jean-Marie Contreras, salon de coiffure
et esthétique à Arras
Un coiffeur innovant et formateur
De gauche à droite : Anthony Peelman, Stéphane Westelynck,
Jean-Marie Contreras, Laurent Rigaud et Max Vandermarlière,
Secrétaire adjoint de la CMA de région.
Jean-Marie Contreras débute sa vie professionnelle en 1983
comme apprenti chez M. Adamiak, champion de France de coiffure.
Très vite, il devient manager de plusieurs salons et en crée
six autres en 1987 et 1991. À cette époque, il devient également
formateur pour plusieurs réseaux. Cet aspect de son métier lui plaît
à tel point qu’il décide d’ouvrir son propre centre de formation
à Douai en 2003 : « L’Academy by Jean-Marie Contreras ».
Il y forme des artisans mais aussi des professeurs de centres
d’apprentis et développe une charte qualité. Plus qu’une
nouveauté, c’est une révolution car ces formations se dispensaient
auparavant uniquement sur Paris. En parallèle, Jean-Marie
Contreras intervient comme ambassadeur de grandes marques,
comme coiffeur studio pour de nombreuses revues,
dans les défilés haute couture et réalise des shows coiffure
aussi bien au niveau national qu’international.
En 2009, il ouvre le Salon by Jean-Marie Contreras, spécialisé dans
le morpho-visagisme et le relooking. Il innove un peu plus tard
en créant avec son épouse la clinique du cheveu pour répondre
aux besoins de personnes qui rencontrent des problèmes
de chute de cheveux. Dans ce cadre, Mme Contreras se déplace
également dans les cliniques et les hôpitaux.
De gauche à droite : Claude Valade, Directeur général adjoint de la Banque
populaire du Nord, a remis leur prix à Clément Marot, Xavier Theillier,
Arnaud Rousset et Bernard Moutier.
➜ Dynamique commerciale
Clément Marot et François Vandeweghe
➜ Innovation technologique
Arnaud Rousset
Sarl Clément Marot, restaurant traditionnel à Lille
Un cuisinier connu et reconnu !
SARL Rousset, fabrication et vente de produits
chimiques à Arleux
L’innovation au service des terrains en herbe
Qui ne connaît pas Clément Marot ? Sa notoriété est telle que les clients
viennent de très loin pour goûter sa cuisine… L’histoire de Clément Marot
commence à Langres où il est élève de l’école hôtelière. Il part ensuite pour
la capitale où il travaille dans les plus grands restaurants et chez quelques
particuliers fortunés. Tout se passe le mieux du monde quand sonne l’appel
sous les drapeaux. Il s’engage alors dans la marine et part faire le tour
du monde sur le porte-hélicoptères Jeanne d’Arc. Revenu de ses classes, il
travaille sur Lille puis au Touquet quand il rachète le restaurant Le Club fondé
avant guerre lorsqu’il s’appelait encore Le Bistro du père la Cerise : toute
une histoire ! Année après année, Clément agrandit ses locaux avec l’achat de
la salle du voisin, celui de la salle des artistes derrière le restaurant… En 2013,
Clément projette d’agrandir la cuisine, la plonge et la chambre froide.
Sofochim a été créée en 1981 par les beaux-parents d’Arnaud
Rousset qui fut vendeur et directeur régional dans un magasin
de prêt-à-porter, avant de poursuivre son expérience dans
l’entreprise qu’il reprend en 2006. De commercial, il devient donc
« chimiste », sa nouvelle activité consistant dans la fabrique et
la vente de produits chimiques aux collectivités et aux industries
dans le cadre de la maintenance industrielle, le déverglaçant
ou le désherbant. Le traçage des terrains en herbe représente 30 %
de son chiffre d’affaires. Au début, Arnaud Rousset a passé
beaucoup de temps à réparer les traceurs de ses clients.
Il décide donc très vite de créer son propre matériel dont le brevet
a été déposé en décembre 2012. Succès assuré !
Le monde des artisans ● septembre-octobre 2013 ●
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vénement
Nord - Pas-de-Calais
➜ Stratégie globale d’innovation
➜ Stratégie globale d’innovation
Bernard Moutier
Xavier Theillier
SARL Kaïman, Communication visuelle à Roncq
Le spécialiste de la communication visuelle !
Ets Vandevelde, tôlerie, chaudronnerie,
ventilation (conception du prototype
et petites séries) à Lomme
L’artisanat « nucléaire »
Après un BTS Imprimerie à St Luc à Tournai, Bernard Moutier travaille pendant deux ans
en photogravure et imprimerie puis dans l’édition publicitaire pendant 12 ans. Là,
il est responsable de la fabrication, des équipes commerciales et créatives avant de
se spécialiser dans la communication visuelle en créant Kaïman, en 1990. Aujourd’hui,
composé d’une équipe confirmée et d’un matériel numérique dernière génération,
Kaïman réalise l’ensemble des travaux d’impression et poses publicitaires sur tous les
supports : véhicules, vitrines, panneaux, enseignes, foires et salons… Depuis quelques
années, la société se développe et se spécialise dans l’événementiel sportif. En tant
que sous-traitant sur la partie signalétique, elle participe aux plus grands événements
sportifs nationaux : 24 heures du Mans, Open de Tennis de Montpellier, Tour de France,
LOSC… Au fil des années, Kaïman a su accompagner les évolutions technologiques
de son métier en modernisant son parc de machines avec le souci d’investir dans
du matériel high-tech et en respectant les nouvelles normes écologiques. La société
a notamment le souci de produire de façon « éco-responsable », à savoir : recyclage
des cartouches d’encre machine usagées, recyclage des cartons et tri sélectif avant
évacuation. À ce titre, Kaïman a d’ailleurs reçu le Prix de l’entreprise éco-responsable.
Ingénieur automobile de formation, Xavier
Thellier occupe, plusieurs années durant, le poste
de commercial dans diverses sociétés quand, en 2005, il
reprend l’entreprise de chaudronnerie Vandevelde. Dès
ce moment, Xavier Thellier met en place une démarche
de pérennisation et d’innovation au sein de l’atelier par
la refonte globale de son ergonomie, le remplacement
du matériel obsolète, l’investissement dans la découpe
laser ou l’agrandissement des locaux. Ses efforts
portent leurs fruits car les Ets Vandevelde réalisent
aujourd’hui un chiffre d’affaires supérieur à 1 million
d’euros ! Aujourd’hui, Xavier a obtenu une certification
de fabrication de pièces pour le nucléaire en mars 2013.
Trois personnes sont d’ores et déjà certifiées.
➜ Innovation technologique
➜ Dynamique commerciale
Gérard Leclercq
Christophe Martiaux
Sarl Atelier du fauteuil roulant, articles médicaux
à Berck-sur-Mer
Un artisan visionnaire !
Ateliers Martiaux, ébéniste à Drocourt
Art et créativité par le bois
L’atelier du fauteuil roulant est une entreprise de location et
de vente en matériel médical. Sa spécialité : la personnalisation
du fauteuil roulant, voire même la création sur mesure. Gérard
Leclercq conseille ses clients en fonction de leurs besoins afin
de leur apporter un maximum d’autonomie et de bien-être tout
en mesurant les coûts. Gérard Leclercq est notamment un expert de
la commande au menton (seulement 8 personnes le sont en France).
Il a également monté sur ses fauteuils un appareillage technique
et innovant nommé Vision +, pourvu d’une caméra avec un faisceau
et un écran. Aujourd’hui l’entreprise souhaite développer Vision +
mais aussi s’orienter vers le développement du suivi des patients
et se spécialiser dans le domaine des fauteuils enfants.
Christophe Martiaux, menuisier-ébéniste, est installé à Drocourt. Il gère
depuis six ans l’entreprise familiale créée par son père qui lui a tout appris.
Diplômé de la célèbre école St Luc à Tournai, il est médaillé d’argent au
concours des beaux-arts de l’académie des sciences, de lettres et d’art d’Arras
avant de devenir ébéniste sculpteur ornementiste et de préparer un BTS
en gestion des petites entreprises. Depuis 2010, il participe au groupe
de travail « métiers d’art » d’Euralens*. Son travail de sculpture et de
restauration est aujourd’hui relayé par les équipes du Louvre à Paris et,
par-delà nos frontières, jusqu’en Belgique et aux États-Unis à Boston.
Ses clients viennent régulièrement le voir pour du travail sur mesure.
Tout est fabriqué à la demande, sur place et en atelier, car pour lui, ce n’est
pas plus compliqué de faire une fenêtre de château, qu’une porte de maison
individuelle. Parole d’artisan !
* Euralens désigne tout à la fois le territoire qui accueille le Louvre, le projet collectif
que se donnent les acteurs de ce territoire et l’instrument politique et technique
de sa gouvernance.
➜ Dynamique commerciale
François Evrard
SARL Francechris - Maison Evrard, boucherie,
charcuterie, traiteur à Lille
Maison Evrard : la qualité au service de ses clients
Sorti major de l’école de gastronomie Ferrandi à Paris, François
Evrard décide de rejoindre la boucherie familiale en 1987, suite
à la maladie de son père. En 1997, il part s’installer sur Marchiennes
dans la boucherie-charcuterie de son grand-père et arrière-grand
père maternel fondée en 1905. En 2005, il reprend son magasin
actuel de Lille. Là, il développe son affaire et élargit son offre
de produits : des volailles sélectionnées à Rungis, des viandes rares
telles que le porc ibérique frais ou le bœuf d’Angus, de la charcuterie
maison ou d’Italie… Son but : toujours plus de qualité de service
pour ses clients. Enfin, la maison Evrard propose un service
de traiteur et des plateaux-repas.
➜ Dynamique commerciale
Michel Reiser
CDS La Clef des sols, fourniture et pose de revêtement
à Prouvy
La Clef des sols, leader des terrains sportifs !
6
●
Le monde des artisans ● septembre-octobre 2013
De gauche à droite : Gérard Leclercq, Christophe Martiaux,
François Evrard et Michel Reiser ont été félicités par Richard Tasserit,
Directeur du marché des professionnels de la Banque populaire du Nord.
Après avoir travaillé dans les milieux de la robotique et de la thermique
industrielle, Michel Reiser crée Clefs des sols en 2002. Au début, la société
se distingue en fournitures et poses d’antidérapants et mise en place
de sols pour aires de jeux. En 2010, Michel décide de se spécialiser
davantage dans les sols sportifs. En 2011, il se lance dans un nouveau
procédé de fabrication de courts de tennis inconnu en France.
Et ça marche ! Aujourd’hui, Michel Reiser et La Clef des sols figurent
parmi les leaders dans ce domaine !
➜ Dynamique de gestion des Ressources humaines
➜ Dynamique de gestion des Ressources humaines
Vincent Clouet
Bernard & Marie-Yvonne Mesureur
Flandres Plomberie, plomberie, chauffage, sanitaire,
VMC à Saint-Pol-sur-Mer
Un plombier qui ne connaît pas la crise
Bernard Mesureur et fils, boucherie et charcuterie
à Valhuon
La boucherie en famille
Après des études de comptabilité et un parcours professionnel réussi
dans cette branche, Vincent Clouet décide de tout quitter en 2007 pour
fonder sa propre société de plomberie, chauffage, sanitaire et VMC, Flandres
Plomberie. Dès lors, tout va très vite car Vincent Clouet connaît bien les
acteurs du marché. Dès le départ il engage deux salariés puis trois, jusqu’à
être aujourd’hui à la tête d’une équipe de 18 personnes avec, parmi elles,
un jeune en contrat d’insertion de la ville de Grande-Synthe. Sa capacité
d’embauche est telle que Vincent Clouet a reçu le prix du créateur
d’entreprise créateur d’emplois. Sa clientèle, basée sur un bailleur social lors
de la création de son entreprise, s’étend très vite à l’ensemble des bailleurs
présents sur le Dunkerquois et le Calaisis. Du dépannage standard, Flandres
Plomberie est aujourd’hui capable d’intervenir sur des logements passifs
dont la consommation en énergie est très basse, grâce à la qualité du travail
de ses collaborateurs qui ont été formés aux nouvelles technologies.
Après quatre années d’apprentissage, Bernard Mesureur travaille
13 ans comme salarié dans une boucherie à St Pol-sur-Ternoise.
En 1994, il saisit l’opportunité de reprendre une boucherie
charcuterie à Valhuon, entre St Pol-sur-Ternoise et Lillers. En 2002, il
reprend une seconde boucherie à Pernes-en-Artois, près de Bruay-laBuissière. En 2008, M. et Mme Mesureur – sa co-gérante - anticipent la
transmission de l’entreprise en créant une SARL avec leurs deux fils
car perpétuer leur savoir-faire tient au cœur des Mesureur. En effet,
la société a formé 14 apprentis depuis sa création ! Certains d’entre
eux ont même suivi les cours de l’école nationale supérieure des
métiers de la viande à Paris. Enfin, les Mesureur ont remporté les
Mercure d’Or régional et national en 2001 et 2009.
➜ Dynamique de gestion des Ressources humaines
Paulo Ramos
SARL Ramos Couverture, couverture, zinguerie,
étanchéité, bardage à Loison-sous-Lens
La qualité de la couverture !
De gauche à droite : Bernard Mesureur, Vincent Clouet, Paulo Ramos
et David Cap ont reçu leur prix des mains de Gabriel Hollander,
1er Vice président de la CMA de région.
Paulo Ramos commence à travailler dans la couverture dès l’âge
de 17 ans pour occuper progressivement tous les postes : chef
d’équipe, chef de chantier, conducteur de travaux… Il suit donc
un parcours exemplaire au sein de son entreprise jusqu’à ce qu’il
décide de créer sa société en 2008 avec 2 salariés, puis 3, puis 4…
Aujourd’hui la SARL Ramos Couverture génère un chiffre d’affaires
de plus d’un million et demi d’euros avec 19 collaborateurs,
9 véhicules, un bâtiment de 960 m²… Son succès, Paulo Ramos le doit
notamment à ses équipes régulièrement formées aux différents
outils et techniques. Chacune est également sensibilisée à la qualité
avec pour objectif : zéro service après vente ! Enfin, pour assurer
la production, chaque chef de chantier forme une équipe
sur des critères d’âge et de compétences.
➜ Dynamique de gestion des Ressources humaines
David Cap
Capelect, entreprise d’électricité générale à Fenain
Une entreprise artisanale investie dans l’environnement
Apprenti en CAP installations électriques dans une entreprise artisanale du Valenciennois, David Cap se voit proposer une embauche par le dirigeant
dès la fin de son apprentissage. S’en suit une collaboration réussie qui s’achèvera avec le départ à la retraite de l’artisan qui l’encourage à créer sa société
ce qu’il fait en 1995. Les débuts sont modestes : David Cap travaille seul avec un matériel restreint mais sa persévérance paie. L’entreprise grandit au fur
et à mesure et il acquiert une belle notoriété. En 1996, Capelect recrute son premier salarié et s’équipe davantage. De nouveaux ateliers sont créés pour
la conception de l’aménagement électrique, des showrooms sont installés… Après quelques années, Capelect intègre le réseau Astuces créé par EDF,
qui regroupe des installateurs tournés vers l’innovation et l’économie d’énergie. Aujourd’hui, l’entreprise peut s’appuyer sur une équipe motivée
et compétente de huit personnes formées régulièrement aux nouvelles techniques. Grâce à elle, Capelect a obtenu en 2010 le label Qualifélec qui évalue
la technicité des entreprises d’électricité. Elle a également progressivement mis en place une démarche de traitement des déchets dans laquelle
ses employés se sont tous investis. C’est aussi dans ce cadre que Capelect développe la vente de produits moins énergivores.
L’ensemble des lauréats.
Le monde des artisans ● septembre-octobre 2013 ●
7
ctualités
Nord - Pas-de-Calais
FORMATION
RENTRÉE À CAUDRY
C’est un bâtiment de grande classe dont la construction se termine à Caudry, dans la toute nouvelle
rue de l’Université des métiers, la bien nommée, puisqu’il s’agit de l’antenne de l’Université régionale des
métiers et de l’artisanat et de la nouvelle implantation de l’antenne économique de la Chambre de métiers
et de l’artisanat, actuellement située à Cambrai. N’ayons pas peur des mots : c’est superbe, lumineux
et parfaitement agencé.
C
e nouvel équipement répond à des
besoins en formation identifiés par
les organisations professionnelles, en
accord avec le Conseil régional, qui
veille à l’équilibre de l’offre de formation sur le territoire. Il facilitera
aussi la vie des apprentis qui doivent
parfois couvrir de longues distances
pour rejoindre leur lieu de formation.
Désormais, à Caudry, il est possible de
se former aux métiers suivants : boulangerie, pâtisserie, fleuristerie, coiffure, bâtiment (maçonnerie, peinture et
construction en béton armé).
L’effectif théorique de l’établissement
s’élève à 416 apprentis au niveau CAP,
soit 208 en première année et 208 en
deuxième année.
Cette opération a été menée dans
+
Info
le cadre du contrat d’objectifs et de
moyens noué entre l’État, le Conseil
régional et la CMA de région Nord –
Pas-de-Calais. Elle s’élève à 20 millions
d’euros.
La Ville de Caudry a aussi participé
au montage financier en rétrocédant
un terrain de 4 hectares sur lequel est
implanté le bâtiment. L’antenne est équipée d’un centre de ressources (espaces
information et documentation) d’une
salle informatique, de quatre ateliers
d’application, de dix salles d’enseignement théorique, de salles audio visuelles
et dédiées à la formation ouverte et à
distance (FOAD). Un foyer des élèves,
la demi-pension et un terrain multisports en gazon synthétique complètent
l’ensemble.
Les grandes étapes du projet
• 2008 : Adoption du programme de l’opération
• Décembre 2009 : Décision de l’assemblée générale de la CMA du Nord pour
le lancement du projet sur le terrain mis à disposition par la commune de Caudry
• Septembre 2010 : Finalisation du dossier de consultation des entreprises
• Décembre 2010 : Campagne d’archéologie préventive
• 21 décembre 2010 : Obtention du permis de construire
• Avril 2011 à octobre 2011 : Consultation des entreprises
• Janvier 2012 : Ordres de services et démarrage du chantier
• Novembre 2013 : Ouverture
La nouvelle antenne est
située rue de l’Université
des métiers.
8
●
Le monde des artisans ● septembre-octobre 2013
Job dating
Un temps fort pour
trouver un maître
d’apprentissage
Le job dating, un rendezvous important pour les
futurs apprentis et maîtres
d’apprentissage.
Pour la troisième année
consécutive, la Chambre de
métiers et de l’artisanat de
région Nord – Pas-de-Calais a
organisé un « job dating »
dans sept antennes de l’URMA
(Université régionale des
métiers et de l’artisanat)
à Arras, Béthune, Saint-Martin
Boulogne, Capelle-la-Grande,
Prouvy Rouvignies
et Tourcoing (Cefma et le
Virolois). À cette occasion,
des dizaines de métiers proposaient formations et contrats
dans les secteurs de l’alimentation, de la production,
du bâtiment et des services.
Il n’est jamais trop tôt pour
trouver un maître d’apprentissage mais parfois, hélas, trop
tard ! C’est pour éviter que
cet adage ne se vérifie que
la CMA de région a notamment
décidé de mettre en place un
job dating, en pleine période
de recrutement, et dont la
troisième édition s’est tenue
le 1er juillet dernier dans
sept antennes de l’URMA.
L’objectif était de faire se
rencontrer maîtres d’apprentissage et candidats, afin
de conclure la signature d’un
contrat d’apprentissage dans
le secteur de l’artisanat. Pour
y parvenir avec le maximum
d’efficacité, un dispositif avait
été spécialement mis en place.
Tout d’abord des chefs
d’entreprise, contactés au
préalable, étaient présents
pour recevoir en direct les
candidats. Parallèlement, des
ateliers CV et entretiens d’embauche ont été mis en place et
gérés par les équipes pédagogiques de l’URMA mais
également les conseillers
de structures partenaires de
cette opération (Pôle Emploi,
mission locale). Pour cette
troisième édition, 52 entreprises étaient présentes
sur l’ensemble des antennes
URMA concernées qui ont
reçu 455 candidats, soit près
de 9 candidats pour une entreprise. Cinq cents offres déposées sur la bourse de l’apprentissage ont été proposées aux
candidats par les référents
de l’URMA. Près d’un candidat
sur dix est reparti avec une
convention d’immersion,
c’est-à-dire un contrat de
très courte durée afin de vivre
un métier de l’intérieur avant
de choisir de s’y former.
En 2012-2013, 4 842 apprentis
étaient inscrits dans les
dix antennes de l’URMA tandis
que plus de 8 365 contrats
étaient en cours au 1er janvier
2013 dans les entreprises
artisanales.
EXPOSITION
LES MÉTIERS D’ART
SE METTENT
EN SCÈNE POUR
OFFRIR L’ART
Le croiriez-vous ? Ce n’est pas une vue réelle d’un atelier
d’artiste mais une maquette à petite échelle. Elle sera visible,
comme d’autres, à l’exposition « Artisanales » de Valenciennes.
L
’association « Artisanales » organise la 26e édition de
son exposition annuelle dans le grand hall de l’Hôtel
de Ville de Valenciennes les 6, 7, 8 décembre puis les 13, 14
et 15 décembre. Cette association réunit des professionnels
en création, restauration et conservation du patrimoine,
dans des matériaux divers : métal, verre, bois, terre, cuir, textile, papier et soutient la création de jeunes entreprises et la
transmission du savoir-faire. La CMA Nord-Pas-de-Calais
est partenaire de cette association. L’exposition s’inscrit
dans le parcours des animations de la ville pour les fêtes de
fin d’année et contribue à intégrer l’art au quotidien.
R
CONTACT
Association « Artisanales »
18 Avenue des Dentellières - 59300 Valenciennes
Président : Jean-Claude Dabonneville au 03 27 44 13 81
Présidente d’honneur, fondatrice :
Françoise Lesaint au 03 27 42 20 78
mail : [email protected]
JEMA 2014 :
ça commence
dès aujourd’hui
R
endez-vous est d’ores et déjà fixé les 4, 5 et 6 avril 2014
pour une nouvelle édition des Journées européennes
des métiers d’art. Le principe en est simple et désormais
bien connu : les artisans d’art participant ouvrent leurs
portes au public pour des démonstrations, des ateliers participatifs, des expositions et de la vente. La participation
peut être individuelle ou sous forme de groupement. Une
campagne importante de communication orchestrée par
l’INMA (Institut national des métiers d’art) et la Chambre
de métiers et de l’artisanat soutient l’opération en région.
R
CONTACT
Manifestez-vous dès maintenant auprès
de Maryline Garbez au 09 72 72 59 62
ou [email protected]
Le monde des artisans ● septembre-octobre 2013 ●
9
ctualités
Nord - Pas-de-Calais
URMA
CHRISTOPHE PILCH EN VISITE
À L’ANTENNE D’ARRAS
La rentrée de l’URMA s’est effectuée le lundi 2 septembre dernier en présence du vice-président du Conseil
régional chargé de l’Apprentissage.
L
’apprentissage étant l’une des compétences du Conseil régional, la rentrée constituait donc l’occasion idéale pour le président de la CMA, Alain Griset, de convier le vice-président en
charge de l’Apprentissage à une visite approfondie de l’une des
dix antennes de l’URMA, en l’occurrence celle d’Arras, la plus
importante de la région, qui accueillait l’année dernière près de
1 200 apprentis sur les quelque 5 000 formés au total.
Lors de cette visite en présence d’élus de la CMA, de représentants des missions locales et de Pôle Emploi, visite qu’il a
lui même qualifié « d’enrichissante », Christophe Pilch a pu
constater de visu que les finances octroyées par l’exécutif régional (l’apprentissage constitue le troisième poste budgétaire de
la Région avec 100 millions d’euros) étaient judicieusement
utilisées.
Ayant travaillé dans le secteur automobile, il a été impressionné
par la qualité des installations et du matériel mis à disposition
des apprentis de l’unité automobile comme à ceux, d’ailleurs,
du pôle bâtiment/énergies renouvelables.
Christophe Pilch a également écouté avec attention la présentation par Alain Griset du projet de transfert des métiers de
services et de l’alimentaire, situés dans les bâtiments de la rue
Eiffel mais également des services administratifs de l’antenne
d’Arras, rue des Rosati, vers ce site de la rue Copernic où
10
●
Le monde des artisans ● septembre-octobre 2013
Christophe Pilch, vice-président du Conseil régional
en charge de l’Apprentissage, et Alain Griset, président de la CMA
de région, entourés par quatre apprentis, symboles
de l’apprentissage comme voie d’excellence : Pauline Sallaz (2e année
BP fleuriste), Julien Defonte (Terminale Bac pro électricité),
Cédric Bernard (2e année BTM pâtisserie) et Romain Hapiette
(2e année BTS après-vente automobile).
6 000 m2 supplémentaires ont été acquis.
Tout ceci s’inscrit dans une triple logique, qui renforce d’ailleurs le socle du partenariat établi entre le Conseil régional et
la CMA de région : augmenter le nombre d’apprentis dans la
région ; tenir compte des besoins des professionnels en respectant un équilibre territorial ; adapter les formations à l’évolution des matériels et des techniques.
Ce dernier point constitue d’ailleurs l’une des principales raisons d’être de l’URMA, concrétisée par les partenariats établis
avec des établissements de l’enseignement supérieur comme la
Faculté de chirurgie dentaire de Lille ou le CESI à Arras.
Depuis le déploiement de l’URMA, Alain Griset a constaté
« une évolution positive sur le niveau des formations »,
»
Christophe Pilch y voyant un outil pour « revaloriser l’apprentissage ».
» À une question posée par la presse, Alain Griset a précisé que « notre objectif n’est pas de concurrencer l’Éducation
nationale mais bien d’apporter un plus après une analyse des
besoins et du tissu économique ».
Une volonté affichée que le président traduit par le slogan
suivant : « l’URMA, c’est tous niveaux, tous publics » ; et
concrétisée en effet par les formations en alternance, les formations continues pour les jeunes, les demandeurs d’emploi,
les artisans, leurs salariés ou les personnes en reconversion…
Une visite qui s’est conclue de la façon la plus concrète qui
soit avec le témoignage de quatre apprentis aux parcours et
métiers aussi divers que brillants !
« L’emploi est le but ultime de notre
action et nous devons tout mettre en
œuvre pour favoriser cette économie
résidentielle que constitue l’artisanat. »
Mireille Hingrez-Céréda
URMA
UNE PREMIÈRE POUR
LE MAIRE DE BOULOGNE,
MIREILLE HINGREZ-CÉRÉDA !
Mireille Hingrez-Céréda, maire de Boulogne-sur-Mer, a visité l’antenne URMA de Saint-Martin Boulogne.
C
’est à l’initiative d’Alain Bontemps,
président de la commission territoriale Boulogne-sur-Mer – Montreuil,
que Mireille Hingrez-Céréda, maire de
Boulogne-sur-Mer, a visité, pour la première fois depuis son élection, l’antenne
URMA de Saint-Martin Boulogne, après
avoir découvert au préalable l’entreprise
de son hôte, la ciergerie Leroy.
On a beau avoir succédé à un maire
appelé à une fonction ministérielle pour
diriger la commune qui abrite le premier
port de pêche français, on peut encore
être surprise par la visite d’un lieu de
formation.
Il est vrai que l’antenne URMA de SaintMartin Boulogne, qui a entamé en septembre sa 11e rentrée, offre à ses apprentis des équipements modernes et toujours
en phase avec l’évolution des techniques
et technologies.
C’est ce qu’a ainsi pu constater
Mme Hingrez-Céréda en découvrant les
ateliers d’automobile (maintenance, carrosserie-peinture), d’alimentation (boulangerie, pâtisserie, chocolaterie, confiserie) et des services (coiffure, esthétique).
La première magistrate en a profité pour
échanger avec les apprentis présents (l’objectif est d’atteindre le nombre de 500
apprentis d’ici fin décembre, soit la date
butoir pour signer un contrat d’apprentissage). Un objectif qui « n’aurait sans
doute pas été réalisable sans l’intervention
d’Alain Griset dans le cadre de ses fonctions nationales, qui a réussi à obtenir le
prolongement de l’aide aux employeurs
qui embauchent un apprenti, soit
1 600 euros », expliqua d’emblée Philippe
Prudhomme, responsable de l’antenne.
Mireille Hingrez-Céréda a découvert avec intérêt les installations de l’antenne URMA
de Saint-Martin Boulogne.
Maire de la commune la plus peuplée de
l’arrondissement et dans un bassin d’emploi hélas pas épargné par le chômage,
notamment celui des jeunes, Mme HingrezCérédé a forcément appris avec satisfaction le taux d’insertion professionnelle
des diplômés. « Nous avons enregistré
87 % de réussite aux examens et 92 %
des diplômés sont insérés professionnellement à l’issue de leur parcours », a poursuivi Alain Bontemps.
Des jeunes âgés de 16 à 25 ans, en grande
majorité, mais pas seulement. En effet,
l’antenne accueille environ 70 stagiaires
dans le cadre de la formation continue,
dont un tiers en… pâtisserie. Un engouement que le responsable de l’antenne
attribue en partie aux émissions culinaires
mais qui concerne cependant des adultes
ayant déjà un projet en tête…
« L’emploi est le but ultime de notre action
et nous devons tout mettre en œuvre pour
favoriser cette économie résidentielle que
constitue l’artisanat », a pour sa part insisté la première magistrate.
Elle a donc apprécié à leur juste valeur
les outils mis en œuvre pour optimiser
la formation en alternance : le dispositif « Direct Artisanat » ou la création
d’un poste d’intervenant social pour
prévenir les risques de décrochage mais
aussi actionner le fonds de solidarité
destiné à aider ceux qui rencontrent
des difficultés…
Le monde des artisans ● septembre-octobre 2013 ●
11
ctualités
Nord - Pas-de-Calais
ENTRE LE CONSEIL GÉNÉRAL DU PAS-DE-CALAIS ET LA CMA DE RÉGION
UNE NOUVELLE CONVENTION D’OBJECTIFS
ET DE PARTENARIAT
P
artenaire conventionnel actif depuis
de nombreuses années, notamment
dans le cadre du soutien au développement de l’artisanat sur les territoires
(PRCTE, PRDA…), le Conseil général du
Pas-de-Calais s’engage de nouveau aux
côtés de la Chambre de métiers et de l’artisanat de région Nord - Pas-de-Calais
par le biais d’une convention triennale
qui s’articule autour de quatre objectifs
majeurs ciblés :
■ accompagner l’orientation des jeunes du
département vers la filière de l’artisanat ;
■ observer, analyser et accompagner le
développement de l’artisanat dans les territoires du Pas-de-Calais ;
■ apporter une aide sociale aux artisans
du Pas-de-Calais ;
■ appréhender l’artisanat au prisme de
l’ESS (économie sociale et solidaire) dans
le Pas-de-Calais.
En effet, si le Pas-de-Calais est un
département jeune, avec 30 % de sa
population âgée de moins de 25 ans, le
revers de la médaille est que près d’un
demandeur d’emploi sur cinq entre dans
cette catégorie d’âge sur son territoire !
Dans ce contexte, l’objectif est de s’appuyer sur les équipes et les moyens des
quatre centres de formation de l’URMA
(Université Régionale des Métiers et de
l’Artisanat) établis dans le département
(Arras, Béthune, Calais et Saint-Martin
Boulogne) afin de faire de la formation et
de l’emploi des jeunes une priorité.
Ainsi, un parcours d’accompagnement
vers les métiers de l’artisanat va notamment être décliné en direction des collégiens et des jeunes issus des missions
locales (promotion des métiers, orientation, prospection et mobilisation des entreprises, mise en relation des jeunes avec les
artisans, immersions en entreprise). La
crise économique et les accidents de la vie
n’épargnent pas le monde de l’artisanat et
certains chefs d’entreprise se retrouvent
parfois confrontés à des situations délicates qui peuvent impacter la viabilité de
leur outil de travail.
Le Conseil général du Pas-de-Calais a
donc décidé, au travers de cette nouvelle
convention, d’abonder le fonds d’action
sanitaire et social de la CMA de région
afin d’apporter un soutien d’urgence aux
artisans en difficulté.
Enfin, dans la continuité du lancement
du Plan départemental de l’Économie
Solidaire et Sociale, les services du département et de la CMA de région travailleront de concert pour faire émerger et
permettre le développement de projets
artisanaux aux vertus sociales et solidaires
(coopératives, groupement, insertion…).
Le Salon Créer s’ancre dans le paysage
Les organisateurs et les exposants
avaient le sourire à la fermeture du salon
Créer qui s’est déroulé du 15 au 17 septembre. La fréquentation en baisse ne
les alarmait pas plus que cela et ils
avaient de bonnes raisons. À peu près
tous ont constaté une plus grande préparation des visiteurs qui savaient ce qu’ils
venaient chercher comme information et
auprès de qui il l’obtiendrait. Cette analyse est confortée par une hausse sensible de la consultation du site Internet
du salon (+32 %) et la présence de
quelque 4 500 participants aux ateliers
et conférences techniques. La Chambre
de métiers et de l’artisanat de région
a reçu 450 personnes en entretien
sur son stand dont 150 seront approfondis en rendez-vous individuel, déjà
programmés sur place.
12
●
Le monde des artisans ● septembre-octobre 2013
Les conseillers de la CMA de région ont accueilli 450 personnes
au cours des trois jours du salon.
LE CONSEIL GÉNÉRAL DU NORD ET LA CMA
DE RÉGION AU SERVICE DU DÉVELOPPEMENT
DE L’ARTISANAT SUR L’ENSEMBLE DU DÉPARTEMENT
L
e Conseil Général du Nord est engagé
depuis de longues années aux côtés de
la CMA de région pour le soutien de l’artisanat. Il a réaffirmé cette volonté cette
année, au bénéfice des 29 000 entreprises
du département. Le programme d’action
se décline en cinq axes :
■ Analyser les besoins des entreprises et
définir des plans d’actions en faveur des
artisans, dans le cadre des démarches de
Contrats de Territoires : sept démarches
sont en cours aujourd’hui sur les territoires de Flandre Maritime, Flandre
Intérieure, Lille, Douaisis, Cambrésis,
Valenciennois et Avesnois. Création de
villages d’artisans, implication des artisans dans le développement des circuits
courts, création de label éco-responsable, valorisation des produits artisanaux, soutien à l’acquisition de véhicules électriques sont autant d’exemples
de propositions en cours.
Les élus territoriaux de la CMA de
région sont vos interlocuteurs pour tout
renseignement sur ces démarches.
Alain Griset, Président de la CMA de région
et Martine Filleul, 3e Vice-Présidente
Aménagement du territoire, Développement
économique et Développement rural du
Conseil général du Nord, partagent une
ambition commune pour l’artisanat
du département.
■ Observer l’artisanat : ses entreprises
et ses effectifs, par territoire et dans
le temps. Sont ainsi édités des documents essentiels pour comprendre les
évolutions du tissu artisanal et aider à
prendre les bonnes décisions.
■ Informer et accompagner les jeunes
attirés par les métiers de l’artisanat :
forums, réunions d’informations,
stages d’immersion en entreprise…
sont autant de possibilités offertes aux
jeunes pour s’orienter, réussir leur parcours de qualification professionnelle.
N’oublions pas qu’un chef d’entreprise
artisanale sur deux est lui-même un
ancien apprenti et que l’artisanat offre
de très belles possibilités de carrières
professionnelles.
■ Aider les artisans : la vie apporte
parfois de bien désagréables difficultés
ayant des répercussions directes sur la
situation des entreprises. Le Conseil
Général du Nord a décidé, au titre de la
solidarité nordiste, d’abonder le Fonds
d’action social de la CMA de région
pour aider ces artisans dans le besoin.
■ Inciter les artisans à se regrouper :
le Conseil général du Nord soutiendra
l’organisation de réunions d’informations et la réalisation de supports
d’information afin de relayer, auprès
des artisans, les bénéfices attendus des
démarches de regroupement, notamment sur le plan de la compétitivité.
Le jury du prix Ateliers d’Art de France salue l’élégance
Un soliflore en argent dont
l’élégance et la finesse traduisent la maîtrise technique
de son créateur a valu à Olivier
Thomas Melilli le premier prix
régional d’Ateliers d’Art de
France, décerné en septembre
dernier. Cette reconnaissance
régionale lui donne accès
à une sélection directe pour
concourir au prix national.
Il y a bien longtemps que la
bonne odeur des gaufres Rita
à la sortie du four ne vient plus
titiller les papilles, cependant,
il règne toujours une atmosphère particulière dans cette
ancienne usine roubaisienne,
devenue une résidence d’artistes et d’artisans d’art.
C’est à cette adresse, sobrement appelée « Chez Rita »,
qu’Olivier Thomas Melilli
exerce son art. Titulaire d’un
Diplôme des Métiers d’Art,
option métal, obtenu à l’école
Olivier De Serres à Paris, Olivier
Olivier Thomas Melilli a installé son atelier dans l’ancienne
fabrique de gaufres Rita à Roubaix.
crée des sculptures
et des bijoux. Spécialiste du
travail du cuivre, de l’acier et
de l’argent par martelage,
son inspiration lui vient de la
nature et de l’environnement :
« J’aime les formes organiques.
Le soliflore que j’ai présenté au
concours donne l’impression
d’être en symbiose avec la
fleur. Je l’ai baptisé Germes ».
Cette pièce a été un long che-
minement. Elle a d’abord existé sur le papier, puis, après plusieurs dessins, lorsqu’Olivier
Thomas Melilli a estimé que le
projet était assez mûr, il l’a réalisé en cuivre. Cette étape lui
a permis d’affiner l’esthétique
du soliflore et d’anticiper
les difficultés techniques de
la mise en forme avant de
passer au modèle définitif.
Les visiteurs du récent Salon
des métiers d’art de Lens ont
pu découvrir le travail d’Olivier,
notamment ses bijoux : colliers, bracelets, bagues… Puis,
« la plus petite galerie du
monde », située à Roubaix a
fait une place à ses sculptures
lors des journées portes
ouvertes des ateliers d’artistes
et il est toujours possible de
visiter « le grand bassin », près
du musée de la Piscine, toujours à Roubaix, où ses travaux
sont exposés
aux côtés de
ceux d’autres
créateurs.
Ce soliflore
a permis
à Olivier
Thomas
Melilli de
remporter
le prix
régional des
Ateliers d’art
de France.
Le monde des artisans ● septembre-octobre 2013 ●
13
T erritoire Nord Pas-de-Calais
Une charte de développement
durable pour l’artisanat, le commerce
et les prestations de service
a été signée à Béthune.
Bernard Dollet (à droite), membre de la commission territoriale
Lens-Béthune a signé cette charte pour la CMA de région.
Sept engagements pour associer
tous les partenaires
A
près Arras en 2012, et en
attendant peut-être la voisine lensoise, c’est donc
au tour d’une autre ville
artésienne, Béthune, d’avoir signé le
8 juillet une charte baptisée « Charte
pour le développement durable du
commerce, de l’artisanat de la prestation de service et du tourisme HRC ».
Elle l’a été avec le soutien acté de plusieurs partenaires : CMA de région,
CCI Artois, Syndicat des commerçants non sédentaires du Pas-deCalais et Union commerciale locale.
L’un des enjeux principaux de cette
convention est de maintenir et développer l’équilibre entre, d’une part,
l’attractivité globale d’un pôle commercial et, d’autre part, la performance de l’offre de proximité. En
clair, il s’agit d’assurer une veille
active sur les équilibres territoriaux,
notamment entre les commerces de
centre-ville et ceux de la périphérie.
Pour y parvenir, un projet de développement a été mis en place avec
plusieurs objectifs pour le volet commerce- artisanat :
■ utiliser l’artisanat et le commerce
comme vecteurs de création d’emplois
et d’accompagnement à l’emploi ;
■ veiller à une offre de services et de
commerces adaptée aux demandes
des habitants ;
14
●
Le monde des artisans ● septembre-octobre 2013
■ dynamiser l’artisanat et le commerce en facilitant l’implantation
d’offres innovantes, créatrices de
richesses et emblématiques ;
■ préserver et accompagner le dynamisme de l’artisanat et du commerce
en centre-ville ;
■ lier le développement artisanal et
commercial à tout nouveau projet
économique, social et urbanistique ;
■ faire du marché de plein air un
vecteur d’attractivité locale et touristique.
Cette charte s’appuiera sur sept
engagements :
■ appliquer le document stratégique
de développement économique (et
plus particulièrement de l’artisanat
et du commerce) ;
■ instaurer une gestion prévisionnelle et concertée des projets de rénovation et restructuration urbaine ;
■ maintenir les grands équilibres et
la complémentarité de l’artisanat et
du commerce de centre-ville et de
périphérie ;
■ reconsidérer, adapter et dynamiser l’offre du commerce de centreville, du commerce de proximité et
de l’artisanat ;
■ renforcer la conception et la gestion commune des animations de la
ville avec les entreprises artisanales,
commerciales et non sédentaires
locales ;
■ renforcer le rôle de l’union commerciale et pérenniser le poste d’animateur de ville ;
■ créer une commission mixte de
concertation permanente.
Comme s’en félicita Bernard Dollet,
artisan photographe à Beuvry, commune limitrophe, et représentant la
CMA, « le volet commerce et artisanat de cette charte souligne d’ailleurs la place importante qui doit
être accordée aux professionnels de
ces deux secteurs, notamment en ce
qui concerne l’emploi ».
En effet à Béthune, entre 2010 et
2013, le nombre d’entreprises artisanales est passé de 292 à 366, soit
une hausse de plus de 25 % qu’il faut
bien entendu nuancer par le nombre
d’immatriculations sous le régime de
l’auto-entrepreneur.
Trois secteurs sur quatre ont cependant vu leur nombre d’entreprises
augmenter, ceux de l’alimentation,
du bâtiment et des services, seul l’artisanat de production ayant enregistré un solde net négatif.
R
CONTACT
Antenne économique de la CMA
de Béthune
au 03 21 68 71 65 ou
[email protected]
Document non contractuel - Crédit photo : Thinkstock - Juillet 2013
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T erritoire Nord Pas-de-Calais
Le top départ de la construction d’un nouveau
pôle artisanal a été lancé à Tourcoing
le 25 septembre dernier. Ce pôle sera situé dans
le quartier du Pont Rompu et pourra accueillir
douze entreprises réparties sur deux bâtiments.
La ville de Tourcoing soigne
ses artisans
C
’est l’Epareca* qui pilote
le dossier et le finance en
grande partie (voir encadré).
Douze locaux modulables
de 120 à 135 m2 seront proposés,
sachant qu’ils seront disponibles en
décembre 2014 et qu’ils s’adressent
plutôt à des entreprises du bâtiment. Ces options stratégiques ont
été prises à la suite d’une étude de
marché qui a révélé des besoins
en locaux de surface inférieure à
150 m2, principalement pour des
activités de BTP et de second œuvre.
Avant de signer le lancement des travaux, Michel-François Delannoy,
maire de Tourcoing, s’est exprimé sur l’artisanat, en présence
d’Annie Guillemot, présidente du
conseil d’administration d’Epareca :
« L’artisanat est un sujet économique
de premier plan sur lequel nous sou-
Vue du futur pôle artisanal du quartier
du Pont Rompu à Tourcoing.
16
●
Le monde des artisans ● septembre-octobre 2013
haitons travailler davantage dans les
années qui viennent. Les entreprises
artisanales ont fort à faire face ici à
la concurrence des entreprises belges.
Les artisans sont pourvoyeurs d’em-
+
Info
plois et nous nous efforcerons de renforcer leur présence ».
* Epareca : Établissement public d’aménagement
et de restructuration des espaces commerciaux et
artisanaux.
Le coût du pôle artisanal s’élève à 2,017 millions
d’euros, financés par
• Epareca : 69,3 %
• ANRU (Agence nationale de rénovation urbaine) : 12,3 %
• LMCU (Lille Métropole Communauté urbaine) : 10,9 %
• Conseil général du Nord : 7,5 %
Fonctionnalités
• Hauteur libre intérieure fixée à 5 m, permettant
l’aménagement de mezzanines
• Portes sectionnelles
• Dalle supportant 3 tonnes au m²
• Voirie permettant l’accès poids lourds pour les livraisons
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• Loyer de 49,50 € HT/m²/an
© DR
É clairage
EMPLOI ET QUALIFICATION
L’artisanat à la rescousse
Apprentissage,
réservoir d’emplois,
création et reprise
d’entreprise : les réponses
apportées par l’artisanat
au chômage et au manque de
qualification ne manquent pas.
D’un côté, plus de 3 millions de chômeurs et une génération de jeunes face à un horizon
bouché. De l’autre, l’artisanat qui manque de salariés et d’entrepreneurs. Une nouvelle
vague d’initiatives en matière de formation et d’orientation cherche à combler ce fossé.
«
N
ous sommes dans
une bataille » : lors
de la conférence
sociale du 20 juin,
François Hollande a donné le ton
face à la montée inexorable du chômage. La semaine suivante, l’Union
européenne promettait 8 milliards
d’euros pour la formation et l’emploi des moins de 25 ans.
Bonne nouvelle : l’artisanat offre
des solutions à cette crise sociale.
Certaines ne sont pas nouvelles.
C’est le cas de l’apprentissage, qui
conduit à un emploi pour 80 % des
200 000 jeunes formés chaque année
dans le secteur des métiers. Le président de la République demandait
ainsi : « Pourquoi ne pas imaginer
que l’entreprise qui contribuerait à la
définition de la formation d’un jeune
en alternance (…) puisse signer un
contrat d’apprentissage avec engagement d’embauche, sous réserve bien
sûr de l’obtention du diplôme ? »
Pré-embauche
La réponse avait été fournie quelques
semaines plus tôt par Alain Griset,
président de l’Assemblée permanente des chambres de métiers et
Service public de l’orientation
« Mieux parler des métiers de l’artisanat »
« Nous allons être associés au service public de l’orientation organisé par chaque
région. Nous espérons que nous allons parvenir à mieux parler des métiers de
l’artisanat et de leurs possibilités », se félicite-t-on à l’APCMA. Le gouvernement a
inclus les chambres consulaires parmi les organismes contribuant à l’orientation
professionnelle dans son deuxième projet de loi sur la décentralisation. Les chambres
de métiers et de l’artisanat s’outillent en conséquence : « Nous embauchons une
personne qui va rénover le logiciel Oriente métiers, qui permet de répondre à la
question : "Un métier de l’artisanat est-il pour moi ?", et nous préparons le
renouvellement de notre convention avec l’Onisep pour aller beaucoup plus loin
dans l’information des jeunes sur les métiers », précise -t-on à l’APCMA.
de l’artisanat (APCMA), à l’occasion des Rencontres sénatoriales de
l’apprentissage : « L’apprentissage,
tel que nous le pratiquons dans
l’artisanat, s’apparente à une préembauche. L’entreprise artisanale
forme le jeune apprenti pour assurer la relève et son développement.
La quasi-totalité des entreprises
formatrices embauchent définitivement l’apprenti, une fois le diplôme
obtenu. » Un moyen parmi d’autres
d’accéder aux métiers de l’artisanat, qui continuent à créer de l’emploi et occupent aujourd’hui 3 millions de personnes. Pourtant, 29 %
des artisans et des commerçants de
proximité rencontrent des difficultés de recrutement, selon la dernière
enquête de l’Union professionnelle
artisanale (UPA) – une proportion en
forte hausse. Les principales raisons
citées sont le manque de qualification des candidats, voire l’absence
de réponse aux offres proposées.
Un verrou pourrait sauter avec la
réforme de l’orientation professionnelle, qui s’ouvre enfin aux métiers
(voir encadré). Objectif fixé par les
artisans et le gouvernement dans
le Pacte pour l’artisanat signé en
janvier : « favoriser le renouvellement des générations, à la fois pour
les 30 000 entreprises artisanales
qui cherchent un repreneur chaque
année et pour les 50 000 postes à
pourvoir annuels du secteur ».
Thomas Hubert
Le monde des artisans ● septembre-octobre 2013 ●
17
É clairage
La formation en alternance
dans l’artisanat a fait ses preuves
comme voie royale vers l’emploi.
Pour autant, les places proposées
ne sont pas toutes pourvues :
des efforts sans relâche restent
donc à l’ordre du jour pour faire
coïncider offre et demande.
L’ARTISANAT, RÉSERVOIR D’EMPLOIS
Des postes à pourvoir,
l’apprentissage pour y accéder
E
18
●
Le monde des artisans ● septembre-octobre 2013
Didier Pétrel, maître d’apprentissage
© Capeb
Deux apprentis pour préparer la relève
Didier Pétrel, 53 ans, peintre en bâtiment dans l’Eure,
travaille avec deux apprentis : un jeune homme formé
sur place du CAP à la mention complémentaire,
et une jeune fille arrivée plus récemment pour préparer
son BP. « Le niveau IV, c’est essentiel : que voulez-vous faire
avec un CAP en 35 heures ? », s’exclame l’artisan. Avec
des travaux très variés auprès d’une clientèle composée
« Les tâches variées,
à 95 % de particuliers, l’entreprise a besoin de techniciens
le contact client…
polyvalents et performants. Didier Pétrel veut « bien
On ne maîtrise pas
répartir les postes de travail pour combler tous les besoins
cela en deux ans. »
et assurer quelques doublons ». Il a essayé de faire évoluer
un salarié plus ancien, mais ce dernier n’a pas eu la motivation de faire valider les
acquis de son expérience. Ils se sont donc séparés et Didier Pétrel préfère travailler
aujourd’hui avec des jeunes recrutés dès l’apprentissage. « L’objectif est de continuer
à travailler avec eux, tout dépendra de la conjoncture. »
Leur plan de carrière, ils en parlent déjà avec leur patron, qui a une idée claire de ce
qu’il veut leur offrir : « Qu’ils puissent s’installer, être autonomes. S’il y a une pénurie
de travail, qu’ils puissent rebondir – mais aussi reprendre derrière moi. »
Trouver la perle rare
L’accompagnement commence par
une visite d’une demi-journée maximum, au cours de laquelle James
Colas et ses collègues échangent
avec l’artisan sur ses objectifs et ses
difficultés. « Nous arrivons avec un
logiciel qui contient des référentiels
par métier définis par la Capeb au
niveau national. Le chef d’entreprise
nous dit : "Cela, je le fais, cela, je
© DR
n sondant un panel représentatif de 4 700 entreprises
pour l’UPA en juillet, l’institut I+C a révélé l’ampleur du
réservoir d’emplois disponible dans
l’artisanat : 10 000 en boulangerie, 9 000 dans le bâtiment et 4 000
en boucherie, pour ne citer que les
métiers les plus déficitaires. Alors
que les pouvoirs publics se sont
engagés à former 30 000 chômeurs
d’ici la fin de l’année, le syndicat
patronal des artisans « encourage
vivement le gouvernement à miser
sur les secteurs de l’artisanat et du
commerce de proximité ».
Sa branche bâtiment, la Capeb, s’attaque de front à ce problème récurrent. En Haute-Normandie, par
exemple, elle aide depuis plus de cinq
ans les artisans à mettre en place une
« démarche compétences ». « L’idée
est de réaliser une photographie des
compétences pour voir les forces et les
faiblesses, puis développer des actions
de formation pour augmenter la force
de l’entreprise », explique James
Colas, chargé de mission à la Capeb
Haute-Normandie avant d’ajouter :
« Dans l’artisanat, la force de l’entreprise, ce sont ses compétences. »
« Dans l’artisanat,
la force de l’entreprise,
ce sont ses
compétences. »
James Colas, chargé
de mission à la Capeb
Haute-Normandie.
ne le fais pas." Cela donne un éclairage en termes de compétences. » De
brefs entretiens avec les salariés permettent également d’évaluer l’adé-
© Stadler-Région Alsace
« Le gouvernement est
revenu sur la suppression
de l’indemnité
compensatrice de
formation des apprentis
pour les entreprises
de moins de 10 salariés,
j’espère qu’il le fera aussi pour les moins
de 50. » Bernard Stalter,
président de la CMA d’Alsace.
quation entre leur niveau de formation et leur poste, puis de proposer
un plan de formation à l’entreprise.
La Capeb agit alors comme un guichet unique pour trouver les organismes de formation, les financements et accomplir les formalités.
L’action ne s’arrête pas là : « Nous
offrons une action individualisée de
recrutement : faire la fiche de poste,
la diffuser, rechercher des candidats,
préparer l’artisan à l’entretien d’embauche, jusqu’à l’intégration du salarié », explique James Colas. Cerise sur
le gâteau : grâce aux financements de
l’État et de l’Union européenne, tous
ces services sont gratuits pour les artisans, adhérents ou non de la Capeb.
Pour trouver la perle rare, de nombreux patrons préfèrent recruter
des jeunes dès l’apprentissage, à
l’image de Didier Pétrel (voir encadré). Une approche qui profite aux
apprentis eux-mêmes : une récente
étude de l’Insee * sur les jeunes préparant un CAP ou un BEP montre
qu’« un apprenti a plus de chances
qu’un lycéen professionnel d’obtenir
son diplôme de niveau V ». Quant à
l’insertion professionnelle des appren-
« Si une petite entreprise me propose un emploi
stable, je suis prêt à y aller »
Tous les mercredis après-midi, l’information sur
l’apprentissage est en libre-service dans l’auditorium
ultramoderne de l’Institut des métiers et de l’artisanat
de Villiers-le-Bel (Val d’Oise). Dans l’assistance,
Marvyn Lafortune, 20 ans, a déjà été apprenti. Mais après
un déménagement en cours de 3e, il a raté son année et
s’est retrouvé orienté par défaut vers les espaces verts.
« L’apprentissage,
Très motivé, il veut reprendre une formation de vendeur au
c’est le travail,
niveau CAP pour aller le plus loin possible – mais surtout,
la paye et une
en apprentissage. « Cela représente le travail, la paye et
formation plus
une formation plus complète. Et sur le CV, l’expérience fait
complète. »
la différence », affirme-t-il. S’il est prêt à faire son
apprentissage dans une entreprise artisanale, son rêve est d’entrer dans un grand
groupe ou dans le secteur public. « Je suis ambitieux, je veux évoluer. Et je pense à
une grande entreprise car je cherche la stabilité », déclare-t-il. Puis, après réflexion :
« Si une petite entreprise me propose un emploi stable, je suis prêt à y aller. »
Preuve que l’artisanat ne doit pas relâcher ses efforts pour promouvoir
ses opportunités de carrière.
tis, les chiffres du ministère du Travail
montrent que 80 % d’entre eux ont un
emploi trois ans après le diplôme (sept
points de plus que les anciens élèves
des lycées professionnels).
Job dating, Facebook
et Artimobiles
Pour continuer à faire progresser le
nombre d’apprentis dans l’artisanat
(+10 % en 10 ans), les initiatives se
multiplient. À Toulouse, candidats,
artisans et formateurs se retrouvent
ainsi à l’occasion de séances de « job
dating » express et la page Facebook
colorée qui présente les formations
dans les métiers de la région compte
plus de 15 000 fans. Dans toute
la France, on ne compte plus les
camions, bus et autres Artimobiles
qui sillonnent les places publiques et
les collèges pour attirer les jeunes.
C’est notamment le cas en Alsace, où
administrations, chambres consulaires et organisations professionnelles voyagent ensemble sur l’Apprentissage tour, tous secteurs
d’activité confondus. La visite comporte trois étapes : une rencontre avec
les « ambassadeurs des métiers »,
chefs d’entreprise ou salariés à la
carrière exemplaire ; des entretiens
avec les entreprises qui recrutent, en
présence de conseillers de la CMA ;
et un espace numérique pour chercher des places d’apprentissage sur
Internet. « Les gens se déplacent plus
facilement si on va près de chez eux :
les missions locales nous envoient
des jeunes qui ne viendraient pas
jusqu’à nos bureaux et l’Éducation
nationale prévient les établissements
scolaires », constate Bernard Stalter,
président de la chambre de métiers et
de l’artisanat d’Alsace.
Une mobilisation que les artisans
souhaitent poursuivre, à condition que l’État maintienne les aides
financières liées à la formation d’un
jeune : « Le gouvernement est revenu sur la suppression de l’indemnité compensatrice de formation des
apprentis pour les entreprises de
moins de 10 salariés, j’espère qu’il
le fera aussi pour les moins de 50 »,
revendique Bernard Stalter.
Thomas Hubert
*
E. Alet et L. Bonnal, « L’apprentissage : un impact positif
sur la réussite scolaire des niveaux V », Économie et
statistique n° 454, 2013
© DR
© DR
© Thomas Hubert
Marvyn Lafortune, 20 ans
Le monde des artisans ● septembre-octobre 2013 ●
19
É clairage
L’époque où deux ans
d’apprentissage et un CAP
suffisaient pour faire carrière
dans l’artisanat est révolue.
Les formations évoluent vers
le niveau supérieur et visent
de nouveaux publics.
UNIVERSITÉS RÉGIONALES DES MÉTIERS ET DE L’ARTISANAT
Innover pour relever le défi
de la formation
O
20
Le monde des artisans ● septembre-octobre 2013
●
+
Info
Une licence pro pour devenir artisan
L’URMA Midi-Pyrénées propose à la rentrée une formation
inédite : la licence professionnelle en management et développement durable des petites et moyennes organisations.
Ce contrat d’apprentissage de 14 mois combine des cours
de gestion adaptés à l’entreprise artisanale à l’université
Jean-François Champollion d’Albi et l’acquisition des compétences techniques d’un métier au niveau CAP dans un
CFA de l’artisanat. « Nous ciblons des étudiants bac+2 ou
bac+3 sans expérience professionnelle qui ne trouvent pas
d’emploi ou cherchent à devenir chefs d’entreprise »,
explique Véronique Vallée, responsable de l’URMA.
© WavebreakmediaMicro – fotolia.com
«
n constate une montée en puissance du
bac professionnel en
trois ans, un manque
de jeunes au niveau V (CAP, BEP) et
le besoin de nouvelles compétences
dans les entreprises artisanales.
Notre objectif est donc d’offrir des
parcours individualisés de formation
pour des personnes qui ont des parcours différents », explique expliquet-on à l’APCMA. La réponse, ce sont
les Universités régionales des métiers
et de l’artisanat (URMA), un nouveau mode d’organisation des filières
de formation en plein développement
depuis 2009. Jeune diplômé, chômeur ou salarié en reconversion :
« Qui que vous soyez, adulte ou
jeune, avec votre formation existante
(rectiligne ou pas), on vous accueille
et on vous offre une formation qui
débouche sur un emploi ou une création ou une reprise d’entreprise »,
résume l’APCMA. À ce jour, le label
URMA a été attribué à 23 régions de
France sur 27. La dernière en date
est celle de Guadeloupe et l’un des
exemples les plus aboutis est celui de
Midi-Pyrénées.
© DR
Monter en niveau de qualification
L’URMA Midi-Pyrénées propose
au public des filières de formation complètes et
des pôles de compétences combinant formations
supérieures et innovation technologique.
atelierS
bureauX
STOCKAGE
« Nous avons commencé par travailler avec les organisations professionnelles pour dresser la carte de l’existant : quelles formations sont en
sureffectif, quels sont les manques »,
explique Véronique Vallée, directrice du service formation à la CMA
de la région Midi-Pyrénées et responsable de l’URMA. Ce travail
d’inventaire a permis d’identifier
les lieux propices à la définition de
pôles de compétences. « Il s’agit de
monter en niveau de qualification
sur des métiers phares », précise
Véronique Vallée. Chaque pôle combine des formations jusqu’au niveau
bac+2 et des actions portant sur la
veille technologique, l’animation de
réseaux et la qualité. Le département
du Gers est ainsi devenu un pôle de
compétences spécialisé dans le froid
et la climatisation.
locaux techniques
commerces
Un accord de longue date entre les
CMA et le Conservatoire national
des arts et métiers (Cnam) permettait déjà de proposer le titre d’entrepreneur de la petite entreprise
(Tepe), une formation concrète destinée aux créateurs et aux repreneurs
d’entreprise. Les URMA vont plus
loin en nouant des partenariats avec
les Instituts universitaires de technologie (IUT) pour proposer des cursus
communs. En Midi-Pyrénées, cela
inclut des transferts de technologie. « Dans le cadre de projets tutorés, des entreprises qui ont des projets innovants pourront recevoir un
petit groupe d’étudiants », déclare
Véronique Vallée.
Si les artisans voient d’un très bon
œil l’arrivée de nouvelles compétences chez leurs salariés – notamment en gestion et en marketing – le
monde universitaire suscite parfois
la méfiance. « Nous sensibilisons
les artisans au fait qu’ils ont intérêt
à faire venir un stagiaire étudiant
ou un doctorant, même
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si ce n’est pas évident
de leur faire accepter la présence
de quelqu’un de plus capé qu’eux
– mais cela commence à venir »,
sourit-on à l’APCMA. Dans le
cadre de la décentralisation, il souligne aussi le défi que représente la
dépendance de l’offre de formation
aux budgets régionaux. « Ce sont
les régions qui décident combien de
places on peut ouvrir dans un CFA.
Nous souhaitons que les moyens
accordés aux CFA soient conformes
aux objectifs qu’on leur donne »,
avertit l’APCMA.
L’étranger et les quartiers,
nouvelles frontières
de l’apprentissage
Nul besoin cependant d’aller
jusqu’au niveau supérieur pour
profiter des innovations de la formation artisanale. En Alsace, c’est
l’Allemagne toute proche qui ouvre
de nouvelles portes : l’apprentissage
transfrontalier permet de suivre
les cours au CFA et de passer son
diplôme en France, tout en travaillant dans une entreprise allemande
La réponse, ce sont les URMA, nouveau mode
d’organisation des filières de formation
en plein développement depuis 2009.
du Bade-Wurtemberg voisin. De
plus, le certificat Europa Pass permettra bientôt à un apprenti suivant une formation de niveau IV en
France de suivre un enseignement
optionnel sur la langue allemande
et les affaires transfrontalières, puis
d’effectuer un stage dans une entreprise outre-Rhin. « Les entreprises
qui veulent travailler ou exporter en Allemagne auront un plus
du fait qu’un de leurs jeunes a étudié en Allemagne », explique JeanPierre Bechler, boulanger-pâtissier
à Colmar et président de la commission formation de la CMA d’Alsace.
De son côté, il s’apprête à accueillir des apprentis allemands désireux
d’apprendre les techniques professionnelles françaises.
Autre initiative dans le Val-d’Oise,
où les centres de formation de la
CMA proposent depuis 2010 des
+
Vécu
De l’intérim à la pâtisserie maison
À 37 ans, Lynda Kabchou est en passe de réaliser son rêve :
révolutionner la pâtisserie orientale au cœur de son
quartier, à Sarcelles (Val d’Oise).
En 2010, intérimaire dans la restauration, Lynda Kabchou
fait partie des 15 femmes retenues parmi une centaine de
candidates par la CMA du Val d’Oise et Alain Ducasse pour
obtenir le CAP de cuisine. « C’était le diplôme qui m’intéressait :
pour faciliter les choses, pour la paye. Sans diplôme, on reste
commis de cuisine », se souvient-elle. Après un an d’alternance
entre le CFA et le restaurant du chef étoilé au Plaza Athénée,
elle refuse la proposition d’embauche du palace pour monter
Lynda Kabchou, pâtissière à Sarcelles, est bien décidée à faire
sa propre entreprise. Son mari, Abdelmalek, la rejoint comme
venir le salon de thé oriental haut de gamme en banlieue.
conjoint collaborateur. Leur projet : ouvrir une pâtisserie-salon
de thé haut de gamme. « Je fais de la pâtisserie fine orientale à base de produits de qualité : sucre de canne, œufs
de la ferme… Je veux changer la mentalité de "l’oriental", trop gras et trop sucré », affirme Lynda Kabchou. Ses
créations, délicatement décorées, mêlent la fleur d’oranger et les fruits secs du sud de la Méditerranée avec les
saveurs traditionnelles de la pâtisserie française : vanille, caramel ou praliné. Un régal ! Aujourd’hui, elle
a décroché un prêt pour investir et reçoit des commandes plusieurs mois à l’avance. Reste un problème
de taille : « Depuis deux ans, je "galère" pour trouver un local aux normes, regrette-t-elle. Je veux rester à
Sarcelles, où les clients me connaissent et doivent aller jusqu’à Paris quand ils veulent un bon gâteau. »
En attendant, Lynda et Abdelmalek Kabchou ne baissent pas les bras : six jours sur sept, ils fabriquent
à domicile le matin et vendent sur un stand dans la galerie commerciale du quartier l’après-midi.
© Thomas Hubert
22
formations en cuisine et en esthétique réservées à des femmes sans
qualification des quartiers défavorisés du département (voir encadré). Ce projet implique non seulement les pouvoirs publics (État,
Pôle Emploi…), mais aussi des
entreprises prestigieuses : le cuisinier étoilé Alain Ducasse et le parfumeur Sisley font ainsi jouer leurs
réseaux pour trouver des stages
aux personnes formées. Après une
sélection basée sur la motivation,
elles suivent ainsi une formation
en alternance accélérée pour obtenir le CAP en un an. Bilan : « une
réussite à deux niveaux. La première promotion a réussi l’examen
à 100 %, 80 % avaient un emploi
après 6 mois, dont 80 % en CDI »,
rapporte Jean-Luc Perroteau, directeur des CFA de la CMA 95.
Thomas Hubert
●
Le monde des artisans ● septembre-octobre 2013
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journée
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… UN FABRICANT DE JOUETS EN BOIS
Les jouets du Père
2
CHOISIR LE BOIS
Tout le bois de Patrice
Charbeau est stocké
à l’extérieur. Chaque
tronc débité est mis
dans un séchoir à bois.
« Il faut compter une année
par centimètre. On utilise
de petites rablettes
pour permettre au vent
de circuler. » Soucieux
de son impact écologique,
Patrice Charbeau
s’intéresse depuis toujours
aux « arbres de pays ».
Avec plusieurs articles
de journaux sur son
travail, il est régulièrement
contacté par des élagueurs
qui lui proposent des
arbres. C’est un moyen
économique et écologique
de se fournir : « Je paye
juste le coût du transport
et de sciage ».
24
●
3
PRÉPARER LE BOIS
À chaque création, il doit imaginer toutes les étapes pour
fabriquer le jouet. « On utilise des gabarits en carton ou
plexiglas. Ensuite, je réalise un prototype en bois pour voir
si le résultat est conforme à ce que j’avais imaginé. Si besoin,
je modifie et ensuite je produis. » Ancien entraîneur de rugby,
Patrice Charbeau en avait assez de ramener des trophées
mal finis. Il a donc commencé à en fabriquer en bois.
Les jouets ont suivi. « J’en créais déjà pour mes enfants.
Et, plus jeune, j’avais reçu de petits outils
et j’en fabriquais aussi. » Aujourd’hui, l’élaboration
de trophées représente 20 à 25 % de son activité.
Le jeu de quilles
camion de pompiers.
Le monde des artisans ● septembre-octobre 2013
DR
1
© Photos Pixel Image – Barbara Colas
RÉALISER LE GABARIT
Avant d’utiliser le bois, Patrice
Charbeau doit le travailler.
Les copeaux envahissent
l’espace. C’est seulement
ainsi qu’il obtient des
morceaux de bois propres
Il utilise du bois dur ou semi dur
car « le bois tendre supporte
mal les chocs ». Il se sert de
soixante essences différentes.
Sa palette se compose ainsi
de platane, de chêne, de frêne,
d’acacia, d’orme, d’érable…
mais également de bois
d’ornementation tels que le
tulipier de Virginie, le févier
d’Amérique, l’arbre de Judée,
le buis, tous les fruitiers ou
encore les arbustes de haie.
« L’idée, c’est de donner
une petite fiche avec toutes
les essences utilisées dans le
jouet, de montrer la diversité
des bois. »
Charbeau
UN HOMME À LA BARBE BLANCHE VÊTU DE ROUGE
EN TRAIN DE CONFECTIONNER DES JOUETS EN BOIS.
ON S’Y CROIRAIT. ET POURTANT NOUS NE SOMMES
PAS DANS L’ATELIER DU PÈRE NOËL MAIS BIEN DANS
CELUI DE PATRICE CHARBEAU, ARTISAN INSTALLÉ
À SAUJON, EN POITOU-CHARENTES.
4
6
DÉCOUPE, FAÇONNAGE
ET PONÇAGE
VENTE DANS
LE SHOWROOM
5
FINITIONS
La touche finale est la mise en couleur par trempage
avec une teinte à l’eau et l’application d’un vernis
au pistolet. Entre le 20 juillet et le 20 août, c’est la
haute saison : « Il y a en moyenne 3 à 4 personnes
par jour qui viennent ». L’artisan réalise 80 % de
son chiffre d’affaires à l’atelier et les 20 % restant
sur les Salons de métiers d’art. « J’en fais six par
an, je les sélectionne bien car ils ne sont pas tous
intéressants. » Avec sa barbe blanche, les enfants
le prennent souvent pour une sorte de Père Noël.
Aussi, il joue le jeu et porte toujours du rouge.
« Ils viennent et m’observent attentivement. Je vois
bien qu’ils se posent des questions et cela m’amuse. »
Avec la fourmi à bascule,
Patrice Charbeau casse
les codes du genre !
DR
La scie à chantourner
permet à Patrice
Charbeau de découper
soigneusement les formes
qu’il a dessinées grâce à
ses gabarits. « Elles doivent
être parfaites, sinon ça ne
s’emboîtera pas comme
il faut. » Il perce, fait des
entailles, des mortaises.
Chaque jouet a ses
particularités. Il utilise
également une toupie
pour obtenir les formes
rondes. Et il ponce de plus
en plus fin pour donner
à ses jouets la douceur
nécessaire.
3
DR
CONTACT :
Patrice Charbeau
19 rue de Saintonge à Saujon
Tél. : 05 46 02 26 10
www.marchanddereves.fr
Les clients visitent d’abord
l’atelier avant de se rendre
dans le showroom. Celui-ci
est bien rempli et change
régulièrement. « Je crée 15 à 20
nouveaux modèles par an, pour
contenter ma clientèle qui est
fidèle et veut des nouveautés. »
Pour Patrice Charbeau,
jouets en bois ne riment pas
forcément avec traditionnel.
Alors il tente de casser les codes
du genre. La fourmi à bascule
en est un bel exemple. Le panier
moyen est à 75 euros, et les prix
vont de 15 euros pour une boîte
à dents de lait à 500 euros pour
la bascule. « Il est difficile de
dépasser 50 euros par pièce »,
concède l’artisan qui fait rêver
les enfants… comme leurs
parents.
Barbara Colas
Le monde des artisans ● septembre-octobre 2013 ●
25
Pour s’assurer de développer
son entreprise, Victor Debil-Caux
a choisi de miser sur l’humain,
une vraie valeur ajoutée selon lui.
Dans cette optique, il a embauché
des seniors et des apprentis pour
que le savoir-faire se transmette
et que les uns et les autres se
complètent. C’est ce qui lui a
permis d’être l’un des lauréats
Stars & Métiers 2012.
© F. Maréchal / Stars&Métiers
C as d'entreprise
Créée en 2008, l’entreprise de Victor Debil-Caux (au centre) affiche un
effectif de 36 salariés et un chiffre d’affaires proche de 2,97 M€ (CA 2012).
PLOMBERIE IEGC
L’
Investir sur l’humain
univers de la plomberie, Victor
Debil-Caux l’a découvert en travaillant comme ingénieur dans
une grande entreprise de BTP
et cela lui a plu. C’est pour cette raison qu’en 2008, il a créé IEGC (pour
Innovation En Génie Climatique).
« À l’époque, je voulais installer des
pompes à chaleur et des chauffe-eau
solaires. » C’était sans compter la baisse
du crédit d’impôt en 2009, couplée à
celle du prix du fuel. « Le marché a été
divisé par deux en six mois. » Ce sont des
débuts difficiles, mais il n’y a pas de quoi
démotiver le jeune créateur. Il se tourne
alors vers ses anciens collègues pour proposer ses services sur leurs chantiers.
Aujourd’hui âgé de 31 ans, il est à la tête
d’une entreprise qui compte 36 salariés
dont 6 apprentis en formation et plusieurs anciens apprentis. Car former ses
salariés est une chose qui lui tient à cœur.
« C’est un métier dans lequel les hommes
font la valeur ajoutée. On manque de
plombiers confirmés et de main-d’œuvre
qualifiée. » Il a donc choisi d’embaucher
des apprentis et de les former en interne.
« On y passe beaucoup de temps mais
c’est un investissement à long terme, et
26
●
Le monde des artisans ● septembre-octobre 2013
le but est évidemment de les embaucher
ensuite. » Une démarche qui lui a valu de
remporter le prix « Dynamique de gestion des ressources humaines » de Stars &
Métiers en 2012.
Éviter les erreurs de casting
Gérer le planning avec des apprentis n’est
pas toujours simple : « Ils ne sont pas là
toutes les semaines, ce n’est pas évident
de les intégrer à des équipes fixes sur
les chantiers ». Mais c’est un vrai plus :
« Ils sont énergiques et motivent les plus
anciens ». Les uns et les autres intègrent
l’entreprise s’ils sont en accord avec cette
philosophie. Aussi, les plus expérimentés
+
Info
sont heureux de transmettre leur savoirfaire. Avec 29 apprentis formés depuis
la création d’IEGC, le bilan est plutôt
positif : « Certains se débrouillent tout
seuls rapidement après leur apprentissage, voire même sont aptes à former un
jeune ». Aux artisans qui ne veulent plus
embaucher d’apprentis, suite à de mauvaises expériences, Victor Debil-Caux
« On passe beaucoup
de temps à former
nos apprentis, c’est
unin vestissement
à long terme. »
IL A SU
• Prendre en compte les remarques de ses clients
pour miser sur les points forts de l’entreprise.
• Motiver ses salariés, anciens comme apprentis.
• Rebondir malgré les difficultés du marché en allant
au-devant des besoins du secteur.
• S’imposer comme un acteur incontournable après la fin
des chantiers et développer ainsi une nouvelle activité.
• Créer une marque pour mieux communiquer auprès
de ses clients et booster le bouche-à-oreille.
Impliquer les salariés
Avec 12 chantiers simultanés en moyenne,
le travail ne manque pas. Maintenant que
le jeune entrepreneur a pris plus de recul
sur son activité, il souhaite resserrer la
zone d’intervention. « Nous perdons trop
de temps sur la route. Désormais, nous
allons travailler au plus près. » Autre
nouveauté, un service de dépannage (lire
encadré ci-contre) pour lequel l’entreprise
va déménager dans de nouveaux locaux,
afin de pouvoir stocker plus de matériel.
Pour motiver ses salariés, Victor DebilCaux leur verse des primes de fin d’année,
ainsi que de fin de chantier « lorsque cela
s’est bien passé ». Il les forme également à
© F. Maréchal / Stars&Métiers
répond : « Il existe une période d’essai
de deux mois. Il faut s’en servir » ! Pour
éviter toute erreur de casting, le jeune
chef d’entreprise ne laisse rien au hasard.
Deux entretiens sont prévus pour les
embauches, l’un avec le responsable technique, puis un second auquel il se joint.
« Si on voit un jeune arriver tête baissée et
que c’est son père qui nous donne le CV
et répond aux questions, ce n’est même
pas la peine d’essayer. »
NOUVELLE ACTIVITÉ
ET NOUVELLE MARQUE
Déterminé à développer l’entreprise, Victor Debil-Caux
(en photo ci-contre) a choisi de miser sur une nouvelle
activité. « On se lance dans le dépannage afin
d’accompagner nos clients sur le plus long terme. »
Il a remarqué que ces derniers appréciaient fortement le service aprèsvente et donc décidé de miser sur ce point fort. Mais cela ne l’a
pas empêché de voir également les points faibles de l’entreprise.
« Nos clients doivent savoir dire notre nom, mais IEGC est compliqué à
prononcer et à retenir. » Il a donc créé une marque pour cette nouvelle
activité au nom très évocateur : 60 degrés. « Mon objectif à terme est
d’intervenir chez les gens en moins de 3 heures. » Il a déjà tout prévu :
« Pendant le temps où ils ne sont pas en dépannage, les gars feront de la
préfabrication en atelier [soudures qui peuvent être faites en atelier] ».
À terme, cette activité devrait représenter 50 % du chiffre d’affaires.
Cela va également permettre à l’entreprise d’être moins dépendante
des grands donneurs d’ordres.
certaines techniques comme « le démontage et le montage d’une chaudière ».
Il y a deux ans, il a fait entrer deux salariés dans le capital. « Ils sont plus impli-
qués dans la vie de l’entreprise, participent aux assemblées générales et sont
associés aux décisions. »
Barbara Colas
Le monde des artisans ● septembre-octobre 2013 ●
27
© Photos : DR
R éussite
En 2011, Alexandre Rémy (au centre, photo de gauche) reprend les Matériaux
d’Antan, une entreprise aixoise spécialisée dans les éléments d’architecture
en pierre et ferronnerie. Résultat : un chiffre d’affaires doublé et un export triplé.
LES MATÉRIAUX D’ANTAN
L’export, une évidence
L’
entreprise les Matériaux
d’Antan conçoit, réalise et
commercialise des éléments
d’architecture monumentaux pour parcs et demeures (fontaines,
portails, toitures…). Depuis l’arrivée à
sa tête d’Alexandre Rémy en 2011, elle
développe aussi « une nouvelle gamme
de lampes d’extérieur, très demandée, et
fait du sur-mesure pour les clients qui
fuient le standard ». Le jeune dirigeant
a su insuffler une nouvelle dynamique à
la société, sans en gommer le côté traditionnel. « C’est difficile de conserver une
touche artistique et un savoir-faire artisanal avec des contraintes de délais souvent très courtes, admet-il. Il faut beaucoup de rigueur, un suivi quotidien des
plannings et une relance perpétuelle des
fournisseurs. » En deux ans, Alexandre
Rémy a réussi le tour de force de doubler le chiffre d’affaires, embauchant un
apprenti et une assistante au passage.
Une évolution remarquable, due à un
travail assidu – il travaille en moyenne
80 heures/semaine, 6 jours sur 7 – et au
lancement de la nouvelle gamme. « Nous
avons aussi eu la chance d’être repérés
par des architectes prestigieux, qui nous
28
●
Le monde des artisans ● septembre-octobre 2013
ont confié des chantiers hors norme. J’ai
également initié un réseau de partenaires
en France et à l’international. »
Une stratégie « opportuniste »
Pour cet ancien directeur de CCI
International Doubs, l’export était une
évidence. « Cette année, nous avons
déjà triplé notre CA export, en particulier sur les USA. Certainement
parce que le nombre de visiteurs étrangers (Américains, Australiens, Russes,
Européens) est en hausse sur notre parc. »
Alexandre Rémy se sert de son expérience de vie à l’étranger pour se mettre
à la place de ces clients et anticiper leurs
questions et leurs craintes. Il adapte aussi
la qualité de ses produits (pierre de taille
capable de résister au climat moscovite,
par exemple), les dessins et même les couleurs. « Je n’oublie pas le coup de pouce
de certains architectes et décorateurs
d’intérieur, en particulier américains,
anglais et danois, qui m’ont pris sous leur
aile pour réaliser des projets en symbiose
pour le compte de leurs clients. » Le dirigeant explique l’attrait de ses produits à
l’étranger par l’emplacement de l’entreprise. « La Provence bénéficie d’une
image très positive dans l’imaginaire de
nos clients export. Nous surfons sur ce
cliché pour la première prise de contact. »
Les Matériaux d’Antan marquent l’essai
en misant sur la qualité et la tenue des
délais. Mais aussi en innovant en permanence, Alexandre Rémy projetant de lancer une nouvelle gamme de lampes basse
consommation. « J’envisage de participer
à des Salons à l’étranger. En attendant,
j’entretiens mes réseaux et je saisis les
opportunités quand elles se présentent. »
Gros bémol : Alexandre Rémy est le seul
à parler plusieurs langues étrangères dans
l’entreprise. À ce titre, il gère la totalité des
dossiers export, hors logistique des expéditions. Il ambitionne donc d’embaucher
un commercial bilingue pour partager les
dossiers France et export. « Je reste prudent, tempère-t-il. Je sais que nous restons tributaires du taux de change, de la
concurrence de l’Espagne et de l’Italie, de
l’image de la France dans le monde… »
En attendant, Alexandre Rémy a été couronné Talent de la création d’entreprise,
catégorie Artisanat et Commerce, dès
2011, année où il a repris Les Matériaux
d’Antan.
Marjolaine Desmartin
© Picture-Factory - Fotolia.com
Bien acheter
pour soigner sa marge !
D
ans les grandes entreprises, la gestion des achats a donné
naissance à une fonction à part entière, celle d’acheteur. C’est dire
son importance ! Dans les entreprises artisanales, les achats sont
gérés en interne par l’artisan ou par la coopérative s’il a rejoint cette
□□ □
forme d’organisation. Et vous, qu’avez-vous mis en place ?
Dossier réalisé par Véronique Méot
D ossier
GESTION
Quatre étapes pour
rationaliser vos achats
En tant que chef d’entreprise, l’artisan doit optimiser ses achats, condition sine qua non pour
augmenter sa rentabilité. Acheter au juste prix et selon ses véritables besoins, voilà un projet qui,
dans un contexte économique peu favorable, devient urgent.
À
qualité égale, réussir ses achats…
c’est gagner de la
marge ! En faisant baisser les coûts ou en
obtenant un service plus
avantageux, vous pouvez
rendre vos propres prestations plus compétitives. Les
achats représentent donc
un axe stratégique dans la
gestion de l’entreprise artisanale, axe pourtant trop
souvent négligé. Les achats
concernent les approvisionnements (matières premières,
produits intermédiaires),
mais aussi les frais généraux
ou achats hors production
+
Info
(abonnements téléphoniques,
assurances, location de matériel…). Leur gestion est chronophage mais essentielle à la
rentabilité de l’entreprise.
C’est souvent l’artisan luimême qui s’en occupe ou son
conjoint collaborateur. Mais
la fonction nécessite une
démarche structurée.
1. Définir
vos besoins réels
Première étape nécessaire à
la mise en place d’une stratégie d’achat, la définition des
besoins passe par la rédaction d’un cahier des charges,
même succinct. Il existe deux
Vers des achats responsables
L’Observatoire des achats responsables (ObsAr), think tank des achats
durables, a publié un guide pratique pour permettre aux TPE-PME de
« comprendre les achats responsables ». Selon l’ObsAr, peut être qualifié
d’achat responsable « tout achat intégrant dans un esprit d’équilibre
entre parties prenantes des exigences, spécifications et critères en faveur
de la protection et de la mise en valeur de l’environnement, du progrès
social et du développement économique ». La définition du juste besoin
et la maîtrise des coûts guident la démarche.
L’ObsAr indique un processus en 5 « R » :
• réduire la consommation (conception, énergie, matière première) ;
• réduire les déchets (fabrication, consommation, fin de vie) ;
• recycler au maximum (fabrication, consommation et seconde vie) ;
• réparer (augmenter la durée de vie) ;
• réutiliser (recyclage, emballage).
3
POUR EN SAVOIR PLUS :
www.obsar.asso.fr
30
●
méthodes : un cahier des
charges détaillé qui liste les
caractéristiques des produits
et services auquel le fournisseur répondra point par point
ou un cahier des charges plus
fonctionnel qui définit le
besoin et auquel le fournisseur répondra par une solution globale. Dans les deux
cas, l’exercice permet de faire
le point pour éviter les surconsommations (abonnements dont vous n’avez pas
besoin, location à l’année de
matériel utilisé ponctuellement…) et d’ajuster les achats
en fonction des besoins réels
et non des offres.
Le monde des artisans ● septembre-octobre 2013
2. Choisir vos produits
Le négoce propose aux artisans des produits que le distributeur a lui-même sélectionnés et négociés avec les
fabricants. Or, l’offre ne correspond peut-être pas aux
besoins. Pour avoir le choix, il
ne faut pas hésiter à faire jouer
la concurrence et à s’adresser
à plusieurs distributeurs.
Il n’y a pas que le prix et la
disponibilité qui dictent le
choix d’un produit, mais
bien d’autres critères comme
la qualité, la facilité de mise
en œuvre, etc. Par ailleurs,
un peu de sourcing est nécessaire afin de suivre les innovations : se rendre dans
les Salons professionnels,
consulter les magazines de la
presse professionnelle et les
sites Internet des industriels
sont des actions efficaces.
3. Référencer
les fournisseurs
pertinents
Vérifier la santé économique
des fournisseurs est un prérequis à toute autre démarche.
Les sites d’informations
économiques et financières
(infogreffe.fr, société.com...)
permettent de s’assurer en
quelques clics de la pérennité d’une entreprise. Une fois
LA
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© lassedesignen - Fotolia.com
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AVIS D’EXPERT
Faites jouer la concurrence
en comparant les offres point
par point, selon des critères
objectifs.
« Épluchez vos charges fixes ! »
© DR
Loïc Delage est responsable développement
commercial de Gestélia, association
d’expertise comptable.
cette précaution prise, vous
pouvez lister les différents
fournisseurs présents sur le
marché selon vos propres
critères : proximité géographique, qualité de l’offre,
capacité à innover, etc. Dans
un second temps, n’hésitez
pas à les contacter pour une
demande d’information ou à
visiter leur site Internet pour
mieux comprendre leur offre.
Dresser une « short » liste
des quatre ou cinq fournisseurs retenus et faites jouer
la concurrence en comparant
leurs offres point par point,
selon des critères objectifs.
« L’artisan doit dépasser la
dimension affective et choisir
ses fournisseurs en fonction
des conditions de vente qu’ils
proposent et non par sympathie. Avoir confiance ne suffit
pas », martèle Éric Bouvard,
formateur indépendant, en
charge d’animer la formation
« Bien acheter, bien vendre :
réussir mes négociations
commerciales » organisée
par la CMA 10 qui démarre
en octobre 2013.
4. Négocier les offres
Les prix pratiqués aux comptoirs des négoces font le
grand écart selon les jours
de la semaine, les points de
vente, etc. Il est impératif de
négocier pour ne pas subir ce
genre de variations. Mais ce
n’est pas tout. La négociation
porte sur l’ensemble des critères qui définissent l’achat :
la qualité, les délais de livraison, les coûts d’acheminement, les délais de paiement,
les quantités unitaires de
livraison, la disponibilité des
produits, ou tout au moins les
engagements du fournisseur
en termes de disponibilité
ainsi que des critères propres
à chaque métier. Il peut s’agir
de session de formation technique, d’accompagnement à
la mise en œuvre, de contrat
de maintenance, de fourniture de documentation ou
encore de service on-line, etc.
« Les artisans font face à deux types de
charges : les charges structurelles ou fixes
et les charges variables liées à leur activité.
La maîtrise des secondes leur est familière
car elle dépend de leur connaissance métier et de
l’exploitation de leur entreprise. En revanche, la gestion
des premières est souvent méconnue des artisans.
Ils ignorent qu’ils disposent d’une marge de manœuvre.
Or, les charges structurelles sont obligatoires, mais cela
ne veut pas dire qu’elles ne sont pas négociables ou à
optimiser. Les artisans doivent donc les passer en revue,
éplucher les contrats et négocier ! Du cabinet d’expertise
comptable à la banque, en passant par la compagnie
d’assurances, ils peuvent faire jouer la concurrence.
Les grandes entreprises proposent des offres packagées
aux TPE, or le contenu du pack ne correspond pas forcément
à leurs besoins. Les artisans doivent analyser les offres et
s’adresser le cas échéant à des intermédiaires mandataires
qui leur vendront les services au détail. Au final, chaque chef
d’entreprise devrait s’appliquer à comprendre la facturation
de ses fournisseurs pour n’acheter que les prestations
qui répondent réellement à ses attentes.
En tout état de cause, il est primordial d’identifier son
besoin réel auprès de chaque fournisseur pour ensuite
trouver le meilleur rapport qualité/prix. Certains chefs
d’entreprise artisanale veulent acheter à un certain prix
sans réaliser que cela pourrait être préjudiciable à leur
entreprise si tous les besoins identifiés ne sont pas pourvus
à cause d’un prix bas. »
Certains services, à valeur
ajoutée, peuvent faire la différence ! Enfin, pour bien négocier, rien de mieux que de se
mettre à la place du vendeur.
« Il faut anticiper ses réac-
tions, comprendre comment
il traite vos objections, bref
rééquilibrer la conduite de
l’entretien, pour ne pas laisser
le commercial le guider seul »,
recommande Éric Bouvard.
Le monde des artisans ● septembre-octobre 2013 ●
31
D ossier
GROUPEMENTS D’ACHATS
Une réponse efficace à la
problématique des achats
L
a
coopérative c’est l’avenir de l’artisanat, car sans
perdre son indépendance,
l’artisan bénéficie de conditions avantageuses, déclare
Michel Pernin, fraîchement
élu président de la FFCGA
(Fédération française des coopératives et groupements d’artisans). Le modèle permet en
outre de palier les handicaps
liés à l’isolement et à la taille
de l’entreprise. La coopérative contribue également au
développement d’une économie de proximité, moderne et
compétitive. » En se regroupant, les artisans disposent
en effet d’une force de frappe
plus importante pour négocier avec leurs fournisseurs.
En externalisant la gestion
des achats, l’artisan se déleste
d’une fonction chronophage.
« On estime qu’un adhérent,
libéré des contraintes liées à la
gestion des achats, économise
en moyenne une demi-journée de travail par semaine »,
ajoute Michel Pernin.
Parmi les autres avantages, le
président de la FFCGA cite la
diminution des prix d’achat,
la réduction des stocks dans
l’entreprise, la simplification
administrative et comptable
(un seul fournisseur, une seule
facture, un seul paiement),
l’amélioration des conditions
«
32
●
© Photos : DR
Rejoindre une coopérative permet aux artisans de bénéficier d’offres négociées par de véritables
acheteurs professionnels et de services à valeur ajoutée, tout en conservant leur indépendance.
Bruno Biard,
directeur de
Capail, société
coopérative
des artisans
professionnels
de l’automobile
d’Indre-et-Loire.
« Sans la coopérative, nos adhérents n’auraient accès
ni aux mêmes prix d’achat ni aux services proposés par
les fournisseurs. » Eddy Chollet, directeur général délégué
de la Société coopérative des artisans ruraux (SCAR).
de livraison et de service, un
meilleur accès à l’information et à la formation. « Sans
la coopérative, nos adhérents n’auraient accès ni aux
mêmes prix d’achat ni aux
services proposés par les fournisseurs », confirme Eddy
Chollet, directeur général délégué de la Société coopérative
des artisans ruraux (SCAR).
Panel de services
En contrepartie du coût de
l’adhésion – fixée à 4 500 €
chez SCAR – et d’une cotisation annuelle qui varie entre
2 et 3 % de son chiffre d’affaires, l’artisan accède donc à
un panel de services plus pointus. La coopérative développe
aussi ses propres services.
« Nous organisons notamment des réunions techniques
toutes les six à huit semaines
pour les informer des innovations et des promotions afin
de les aider à mieux commander », ajoute Eddy Chollet.
Le monde des artisans ● septembre-octobre 2013
Suivant le principe de la
mutualisation, les coopératives
pratiquent les mêmes prix quel
que soit le volume commandé.
« Selon les produits, les artisans gagnent entre 15 et 20 %
sur leurs achats », indique
Rodolphe Durand, responsable du groupement Eurocam
(groupement des sociétés coopératives de l’automobile).
Cette centrale d’achats qui réunit sept coopératives obtient
des conditions tarifaires encore
plus intéressantes. Pour autant,
toutes les décisions ne sont pas
prises au niveau d’Eurocam,
les coopératives adhérentes
ont leur mot à dire. « Avant
de choisir un produit ou un
fournisseur, nous procédons
à des tests dans l’une des coopératives et si ses adhérents
sont satisfaits, alors nous décidons de son référencement
au niveau du groupement »,
ajoute Rodolphe Durand.
La gestion du stock est optimisée : les besoins en mètres
carrés sont donc moindres et
l’artisan peut libérer de la trésorerie pour financer d’autres
investissements. Les conditions
de livraison sont optimums.
« Nos adhérents, actionnaires
– ils s’acquittent de prise de
part sociale fixée à 610 € –
bénéficient d’une livraison
rapide, au fil des commandes »
assure Bruno Biard, directeur
de Capail (société coopérative
des artisans professionnels de
l’automobile d’Indre-et-Loire).
Mieux, les fournisseurs qui
négligent d’entretenir la
relation client avec les TPE,
changent de stratégie face à
un groupement qu’ils souhaitent fidéliser. Les commerciaux sont plus présents aux
côtés de la centrale d’achats,
ils n’hésitent pas à proposer
des aides techniques, des supports marketing, des formations, etc.
3
CONTACT :
www.ffcga.coop
D ossier
PLURI’EL 28
La coopérative qui monte,
qui monte…
Accompagnée par la chambre de métiers et de l’artisanat d’Eure-et-Loir et l’Orcab, la coopérative
artisanale Pluri’EL 28, créée en 2012, est un exemple en termes de structure et d’organisation.
© Pluri’EL 28
L
ors de sa prochaine
assemblée générale qui
se tiendra en juin 2014,
Pluri’EL 28 devrait
compter 100 adhérents dans ses
rangs. Aujourd’hui, la coopérative, créée à l’initiative de deux
menuisiers en Eure-et-Loir en
juin 2012, en compte 74. Une
croissance qui n’inquiète pas
son directeur général, Christian
Weber, car il a tout prévu. « En
phase de création, avec la
CMA, nous avons visité trois
coopératives en compagnie
des artisans des 45 entreprises
ayant signé un accord de principe d’engagement dans la coopérative et nous avons constaté
que la problématique majeure
de ces structures est la gestion
de leur croissance », se souvient
le directeur général.
En effet, la croissance moyenne
d’une coopérative est de l’ordre
de 15 à 20 % pendant les
quinze premières années. Pour
anticiper cette croissance, qui
pose des problèmes en termes
d’immeuble et de foncier
notamment, Pluri’EL 28 a décidé d’installer ses locaux dans
une friche industrielle, à La
Loupe – à l’ouest de Chartres –
sur 17 000 m2 de locaux couverts. « Ce choix peut paraître
surdimensionné par rapport à
nos besoins actuels, mais il nous
permet d’envisager les dix prochaines années avec sérénité »,
commente Christian Weber.
17 000 m2
de locaux
couverts,
c’est beaucoup
pour un début,
mais cela
permet
d’envisager
l’avenir
de Pluri’EL 28
et son
développement
avec sérénité.
Six acheteurs spécialisés
La coopérative, qui emploie
12 personnes, a recruté six
acheteurs, respectivement
spécialisés dans six secteurs
(placo, isolation et plafond ;
couverture ; bois ; bois d’ossature ; menuiserie sur mesure et
agencement). Chacun gère son
budget et son stock selon les
décisions prises en amont par
les commissions « métiers »
dans lesquelles siègent les artisans. « Les adhérents choi-
sissent les produits avec lesquels ils veulent travailler et se
réunissent tous les trois mois
pour définir le plan de stocks.
Charge aux acheteurs de les
trouver dans les meilleures
conditions », ajoute le directeur général.
Enfin, la coopérative est épaulée dans son développement
par l’Orcab, l’Organisation des
coopératives d’achats pour les
artisans du bâtiment à laquelle
elle a adhéré (lire encadré).
« C’est rassurant de savoir que
des directeurs très expérimentés observent notre gestion et
peuvent envoyer des signaux
le cas échéant », confie encore
Christian Weber. Des échanges
et du partage d’expérience
comme gages de succès… suivant l’esprit coopératif !
R
CONTACTS :
pluriel28.wix.com
www.orcab.coop
3 QUESTIONS À… Christian Puau
Président de l’Organisation des coopératives d’achats pour les artisans du bâtiment (Orcab)
© DR
• Quel est le rôle de l’Orcab ?
L’Orcab est le bras armé de la Forcab (Fédération des coopératives d’achats des artisans du bâtiment).
Nous réunissons trois secteurs d’activité : plomberie, chauffage, électricité ; gros œuvre ; bois et dérivé. Au total,
nous comptons 49 coopératives et 61 points de distribution, soit 7 000 artisans. Notre rôle consiste à accompagner
les coopératives dans leur développement. Nous sommes là pour accompagner mais pas pour assister.
• En quoi l’adhésion à une coopérative fait gagner du temps à l’artisan ?
L’artisan gagne du temps car il ne traite qu’avec un seul interlocuteur pour ses achats et ses approvisionnements.
Il n’a plus besoin de trouver un fournisseur, de le recevoir, de négocier, etc.
• L’Orcab a développé un outil de chiffrage pour passer les commandes sur Internet, quels sont ses avantages
pour les adhérents ? Defiweb est un outil dédié à la filière bois. Il permet aux adhérents de passer leurs commandes 24 heures sur
24 et 7 jours sur 7. L’artisan reste acteur de sa prise de commande, il peut procéder au chiffrage de ses devis quand il le souhaite.
Defiweb sécurise les process de commande versus la fabrication des produits.
Le monde des artisans ● septembre-octobre 2013 ●
33
F ormation Nord - Pas-de-Calais
FORMATION CONTINUE
LA CMA DE RÉGION ÉTOFFE SON OFFRE
Avec la reprise du centre de formation Formatech, à Solesmes, la CMA de région étoffe son offre de formation
continue à l’attention des salariés, des adultes en reconversion et des demandeurs d’emploi. Ce centre
de formation, dont la fermeture était clairement programmée, a mobilisé tous les élus du territoire,
au premier rang desquels la Communauté de communes du Pays Solesmois, la Communauté d’agglomération
du Cambrésis (CAC) et la Communauté de communes du Caudrésis et du Catésis (4C).
A
ujourd’hui, le centre de formation Formatech de Solesmes,
qui forme jusqu’à 1 500 stagiaires par an, intègre donc l’Université
régionale des métiers et de l’artisanat
(URMA). Le sud du département est
bien sûr concerné en premier lieu, cependant, la réputation du centre dépasse
largement les frontières du département
grâce à son offre de formations pointues,
notamment dans les secteurs de la sécurité, de la manutention, de l’industrie
et du bâtiment. Les chefs d’entreprises
artisanales et leurs salariés profiteront
de cette nouvelle possibilité. En effet,
les formations à la manutention, à la
conduite d’engins de levage ou à la sécurité sont des besoins récurrents.
Faisons connaissance
avec ce nouvel outil
La formation à la sécurité occupe une
large place dans le catalogue : sauveteur
secouriste du travail, prévention et lutte
contre l’incendie, gestes et postures, analyse de poste, montage et démontage des
échafaudages en sécurité, travail en hauteur, habilitations électriques, port des
équipements de protection individuelle,
signalisation sur chantier, étiquetage et
stockage des produits dangereux.
La sécurité et la manutention allant
souvent de pair, le centre de Solesmes
propose également des formations
qualifiantes, notamment au regard du
droit du travail. Ainsi, les indispensables
CACES® R 389 Chariots élévateurs
(Certificat d’aptitude à la conduite des
engins en sécurité) et CACES® R 386
Nacelle élévatrice sont proposés, en plus
de la conduite des ponts roulants, de
l’élingage, du port de harnais…
Le décret n° 98-1084 du 02/12/1998 du
Code du travail impose aux chefs d’entreprise de former et mettre en sécurité
leurs salariés qui utilisent des équipe-
34
●
Le monde des artisans ● septembre-octobre 2013
De g. à d., Nathalie Drobinhoa, responsable
du site de Solesmes, Mélanie Fanton,
Directrice du Pays du Cambrésis,
Alain Griset, Président de la CMA de région
Nord - Pas-de-Calais, et Michel Wallerand,
Président de la Communauté de
communes du Pays Solesmois.
ments de travail mobiles et des appareils
de levage. L’offre de l’URMA sur le site
de Formatech répond à ces obligations
réglementaires.
À l’origine, Formatech a mis en œuvre
des formations dans les domaines de l’industrie métallurgique qui était très présente dans l’est du Cambrésis (Vallourec,
Etilam…). Peu à peu, cette offre a évolué
en fonction des besoins du territoire.
L’offre porte sur les domaines de l’électricité et électro technique, soudure (tous
procédés), conduite des installations et
des machines automatisées pour les opérateurs.
Trois ateliers dédiés aux formations
Industrie sont équipés d’une presse
plieuse, de postes à souder tous procédés,
de deux compresseurs, d’un emboutisseur, de deux bancs d’essai…
Le secteur du bâtiment est très représenté dans le Cambrésis. C’est pourquoi le centre, dès sa création, a mis en
œuvre des formations diverses dans ce
domaine. La Chambre de métiers et de
l’artisanat a pour objectif de pérenniser et développer davantage encore son
intervention dans les différents métiers
du bâtiment : maçonnerie, gros œuvre,
carrelage et mosaïque, installations thermiques et dépannage, plaquiste. Ceci est
complémentaire des formations initiales
offertes par l’antenne URMA de Caudry.
Les formations ont repris en commençant par la manutention, les maçons, carreleurs et
plombiers chauffagistes ont suivi de près.
F ormation Nord - Pas-de-Calais
Formation tout au long de la vie
103 titres et diplômes accessibles par la VAE
Le saviez-vous ? La Chambre de métiers et de l’artisanat de région peut vous accompagner dans le cadre
de votre préparation à la reconnaissance de votre qualification par la VAE (Validation des acquis
de l’expérience) vers 103 titres ou diplômes.
L
a VAE permet de briguer un titre
ou un diplôme en constituant un
dossier prouvant votre expérience
et votre maîtrise professionnelle. Cela
concerne le chef d’entreprise, son ou
sa conjointe et les salariés. La CMA de
région vous apporte un appui méthodologique car se présenter devant un jury
ne s’improvise pas et nécessite une solide
préparation.
Plusieurs niveaux de qualification sont
possibles, du CAP au BTS et concernent
de nombreux métiers artisanaux : boucher, charcutier, traiteur, boulanger, pâtissier, chocolatier, glacier, confiseur, carrossier, coiffeur, esthéticienne, cuisinier,
crêpier, ramoneur, installateur dépanneur audio-vidéo-électroménager, poêlier âtrier, toiletteur, ébéniste, maréchalferrant, mécanicien matériel agricole,
peintre en bâtiment, génie climatique,
tapissier décorateur, menuisier de bâtiment et d’agencement, tailleur de pierre
et traiteur organisateur en réception.
C’est un peu long mais complet !
R
CONTACTS
serveur en salle, cordonnier, électricien,
fleuriste, installateur sanitaire et thermique, mécanicien auto et moto, opticien lunetier, photographe, prothésiste
dentaire, sérigraphe, vente et commerce,
27.09.2013
12:16
Les titres préparés étant nombreux, le
mieux est de contacter nos spécialistes
au 09 72 72 59 62
• Nord : Virginie Limonier [email protected]
• Pas de Calais : Bérangère Tlili [email protected]
PDF/X-1a-2001 (QUADRI_300dpi_tx_vecto)
Le monde des artisans ● septembre-octobre 2013 ●
fogra39
35
MERCEDES SPRINTER 2014
d'essai
Motorisations
• 2.1 CDi 95 ch :
2 143 cm3, 95 ch
à 3 800 tours/minute,
250 Nm à 1 400 tours/
minute, conso.
moyenne : 8,9 l/100 km
• 2.1 CDi 129 ch :
2 143 cm3, 129 ch
à 3 800 tours/minute,
305 Nm à 1 200 tours/
minute, conso.
moyenne :
8,2 à 8,7 l/100 km
• 2.1 CDi 163 ch :
2 143 cm3, 163 ch
à 3 800 tours/minute,
360 Nm à 1 400 tours/
minute, conso.
moyenne :
7,9 à 8,4 l/100 km
• V6 3.0 CDi 190 ch :
2 987 cm3, 190 ch
à 3 800 tours/minute,
440 Nm à 1 400 tours/
minute, conso.
moyenne :
9,9 à 10,3 l/100 km
• NGT/GPL : 1 798 cm3
à compresseur, 156 ch
à 5 500 tours/minute,
240 Nm à 3 000 tours/
minute, conso.
moyenne :
9,3 à 9,6 kg/100 km
Caractéristiques
techniques
• L x l x h : 5 245 / 5 910 /
6 945 / 7 340 x 1 945 /
1 960 x 2 415 / 2 720 /
2 940 mm
• Longueur de chargement : 2 600 / 3 265 /
4 300 / 4 700 mm
• Hauteur intérieure :
1 650 / 1 940 / 2 140 mm
• Largeur intérieure
mini : 978 mm (roues
jumelées) / 1 226 mm
(roues maxi single) /
1 350 mm (roues
simples)
• Volume utile :
7,5 / 8,5 / 9 / 10,5 / 11,5 /
14 / 15,5 / 17 m3
• Charge utile :
875 à 2 695 kg
• Prix : non encore fixé
36
●
Objectif sécurité
Le Sprinter pouvait jusqu’alors s’enorgueillir du fait d’être disponible avec
des motorisations à la pointe du respect de l’environnement et en de multiples
versions. À cela, la version restylée, lancée à l’automne prochain, ajoute
la possibilité d’être équipée de nouveaux systèmes de sécurité.
La nouvelle génération de Sprinter se reconnaît
aisément à sa face avant, plus cubique,
la volonté des responsables de la marque étant
de rapprocher le look du gros utilitaire de celui
des poids lourds à l’étoile. La face avant se voit
ainsi dotée d’une grille de radiateur plus grande
et au dessin plus affirmé, de nouveaux phares,
d’un capot plus haut et de nouveaux boucliers.
À l’arrière, les plus perspicaces remarqueront
les nouveaux feux doubles.
À l’intérieur, peu d’évolutions ; seules de très
légères modifications ont été apportées. Elles
ne remettent en cause ni le confort ni l’agrément
de conduite, deux points sur lequel le Sprinter fait
figure de référence. Pas d’évolution, non plus,
sur la composition de la très large gamme :
fourgons (de 7,5 à 17 m3), châssis à cabine
simple ou double, roues simples ou jumelées,
transmission intégrale. Idem en ce qui concerne
les motorisations, qui n’en avaient pas réellement
besoin étant donné qu’elles répondent déjà toutes
aux futures normes antipollution Euro VI.
Des aides inédites
Là où cette nouvelle génération de Sprinter
se démarque de la précédente, mais aussi
de la plupart des autres utilitaires, c’est au niveau
des aides à la conduite et à la sécurité désormais
disponibles. Cela commence avec la nouvelle
fonction inédite de l’ESP (en série sur tous
les modèles), qui permet de stabiliser le véhicule
en cas de vent latéral. Les autres systèmes
d’aide sont des options, mais représentent une
avancée du point de vue de la sécurité, donc de la
Le monde des artisans ● septembre-octobre 2013
sinistralité et, au final, du coût d’exploitation
du véhicule. C’est le cas du radar anticollision,
de l’alerte de présence de véhicule dans l’angle
mort par signal lumineux dans le rétroviseur,
de l’alerte de franchissement de ligne ou de
l’assistance aux feux de route permettant
de rester en feux de route tout en évitant, via
la gestion du faisceau lumineux entièrement
automatique, d’éblouir les autres usagers.
Des systèmes issus des voitures particulières
et qui tendent à se développer, améliorant ainsi
la sécurité de tous.
Guillaume Geneste
Équipements de série
ABS, ESP, airbag conducteur, vitres électriques, verrouillage centralisé avec télécommande, direction assistée, filtre à particules,
siège conducteur avec accoudoirs, système
de contrôle de la maintenance Assyst,
régulateur/limiteur de vitesse.
© Photos : Dirk Weyhenmeyer Fotografie
BANC
P ratique Nord - Pas-de-Calais
Éco-conditionnalité
Une formidable opportunité de marché
pour l’artisanat du bâtiment
C
’est notamment en présence de
Dominique Métayer, Président de
l’Union nationale de l’artisanat
(UNA) « Maçonnerie-Carrelage » à la
Capeb Nationale, que David Zecchinel,
président du Syndicat des maçons-carreleurs-façadiers et tailleurs de pierre de la
Capeb du Pas-de-Calais, a expliqué lors
de la 4e Rencontre artisanale que les entreprises du bâtiment devaient s’appuyer sur
nouvelles réglementations environnementales, mais aussi s’y adapter.
Parmi elles, l’éco-conditionnalité qui va
constituer une formidable opportunité de
marché, à compter du 1er juillet 2014. En
effet, seuls les particuliers faisant appel
à une entreprise formée pour améliorer
la performance énergétique de leur logement avec la mention « Reconnu Grenelle
Environnement », pourront bénéficier des
aides de l’État en faveur de la rénovation
énergétique (éco-prêt à taux zéro et cré-
David Zecchinel lors de son intervention.
dit d’impôt). Le plan de réhabilitation
énergétique et environnementale du parc
de logements anciens du Nord – Pas-deCalais concerne la rénovation de 100 000
logements d’ici 2014.
On sait que 65 % des logements de
la région datent d’avant 1975 et sont
souvent mal isolés et mal chauffés. En
comptant une réhabilitation moyenne
de 30 000 euros par logement, la facture
s’élève à 3 milliards. David Zecchinel a
également évoqué la marque Handibat®
qui désigne le savoir-faire des professionnels du bâtiment dans le domaine de
l’adaptabilité et de l’accessibilité du bâti
à destination des personnes âgées et/ou
handicapées.
Il a confirmé l’avancée des titulaires du
droit d’usage de la marque dans le Pasde-Calais : 156 stagiaires ont été formés
sur les différents modules (maintien à
domicile, petits commerces, immeubles
collectifs) depuis septembre 2011.
Avec le vieillissement de la population et
les 3,8 millions de ménages en situation
de précarité énergétique, les logements
doivent donc être adaptés à cette évolution avec en perspective, un véritable
marché pour les TPE du bâtiment.
CONTRAT DE TRAVAIL
QUAND UN CDD ARRIVE À TERME
Le recours au contrat à durée déterminée (CDD) est fréquent. Résiliation anticipée, renouvellement
du contrat ou transformation en contrat à durée indéterminée, notamment, sont-ils possibles ?
I
l y a deux types de CDD : ceux qui comportent un terme
précis, et ceux qui sont conclus sans terme précis. Dans le
premier cas, une date de début et une date de fin est mentionnée dans le contrat de travail. Dans le cas des CDD conclus
sans terme précis (remplacement d’un salarié absent, travail
saisonnier), une durée minimale est néanmoins prévue.
jusqu’au terme du contrat. Pour les CDD sans terme précis,
elle est calculée en fonction de la durée prévisible du contrat
(jusqu’à la date prévue pour le retour du salarié remplacé, par
exemple). Attention : les salariés sous contrat à durée déterminée ou en intérim peuvent, de leur côté, rompre leur contrat
avant son terme s’ils justifient avoir trouvé un emploi à durée
indéterminée.
Rupture anticipée
En principe, tout CDD doit se poursuivre jusqu’à son terme.
Vous ne pouvez le rompre par anticipation que dans certaines
situations exceptionnelles : force majeure (incendie dans les
locaux, inondation grave...), si votre salarié commet une faute
grave ou lourde, ou par accord amiable. Un CDD, par conséquent, ne peut pas être rompu par anticipation pour un motif
économique ou pour une cause réelle et sérieuse, comme lors
d’un licenciement. De plus, même lorsque vous pouvez rompre
le CDD avant son terme, vous devez en principe verser une
indemnité au salarié. Pour les CDD de date à date, cette indemnité est égale au montant des salaires qui restaient à payer
Renouvellement
Les CDD avec un terme précis peuvent être renouvelés une fois,
et à condition que cette possibilité soit prévue dans le contrat.
De plus, le CDD ne peut être renouvelé que dans la limite de la
durée maximale fixée par la loi (entre 9 et 24 mois selon le type
de contrat). D’autre part, il est possible de conclure des CDD
successifs pour le même emploi, avec le même salarié ou avec
un autre salarié, mais en respectant, sauf exceptions, un délai
de latence entre les deux contrats.
Enfin, lorsqu’un salarié continue son travail après l’expiration
de son contrat, celui-ci est transformé en CDI.
Le monde des artisans ● septembre-octobre 2013 ●
37
P ratique Nord - Pas-de-Calais
PARTENARIAT
BOOSTER L’EMPLOI DANS LE DOUAISIS
P
ôle Emploi et la Chambre de
métiers et de l’artisanat de région
Nord – Pas-de-Calais coopèrent
depuis plusieurs années afin d’accompagner les chefs d’entreprises artisanales
dans leur recrutement. Dans la foulée
d’une convention régionale, chaque
bassin d’emploi adopte une convention
avec des objectifs assignés et des interlocuteurs clairement identifiés. Buts : aider
les chefs d’entreprises artisanales tout en
luttant contre le chômage et promouvoir
l’apprentissage.
C’était récemment au tour du Douaisis
de signer sa « feuille de route » et cela
a été fait devant pas moins de 180 personnes réunies à Gayant expo, lors de la
Foire expo de Douai.
Les deux organismes s’engagent à mettre
en place un plan de prospection commun
et partagé afin de recueillir des offres
d’emploi « dormantes » dans les entreprises. Après étude du poste, la meilleure
adéquation entre les profils définis et les
candidats sera recherchée, particulièrement lors de la présélection des candidats
et des formations complémentaires pour
occuper le poste seront proposées.
Une information sur les mesures et aides
financières à l’embauche complète le
La convention de partenariat avec Pôle Emploi dans le Douaisis a été signée par
(au premier plan) Anne Dauchez, Directrice territoriale Pôle Emploi de l’Artois et du Douaisis, et
Henry-Luc Sprimont, Président de la commission territoriale Douai Cambrai de la CMA de région,
sous les regards attentifs (arrière-plan) d’Alain Griset, Président de la CMA de région, et de
Jacques Destouches, sous-préfet de l’arrondissement de Douai.
dispositif. La création et la reprise
d’entreprise sont l’une des missions
fondamentales de la CMA de région.
Pôle Emploi répond aux questions des
demandeurs d’emploi porteurs d’une
idée ou d’un projet de création ou de
reprise d’entreprise et leur propose différents outils et services gratuits, adaptés aux besoins. Après la validation de
leur projet, Pôle Emploi les oriente vers
la CMA afin qu’ils soient accompagnés
tout au long de leur parcours.
Une forme de « droit de suite »
contre les malfaçons
38
●
Le monde des artisans ● septembre-octobre 2013
© Fotolia.com
L
e nouveau propriétaire d’une maison peut mettre en cause la responsabilité de l’entrepreneur qui
aurait réalisé, avec l’ancien propriétaire, des travaux non conformes à la
réglementation.
C’est le jugement rendu par un arrêt
de la Cour de cassation qui ajoute
que ce professionnel est responsable de l’installation décidée et mise
en place par le propriétaire, même
s’il n’a fait que participer très ponctuellement à sa création.
L’affaire en question portait sur la réalisation d’une évacuation d’eaux usées
dans le sol, sans aucun système d’assainissement, ce qui est rigoureusement
interdit.
L’artisan mis en cause a expliqué qu’il
n’avait fait que fournir les matériaux
et réaliser quelques terrassements pour
l’installation entièrement conçue et en
grande partie réalisée par le propriétaire lui-même.
Il a ajouté que le propriétaire de
l’époque avait pris seul le risque délibéré de réaliser un ouvrage non conforme
aux normes environnementales en
vigueur.
Cela n’a pas empêché les juges de le
rendre responsable vis-à-vis du nouvel
utilisateur de l’installation défectueuse
car il a contribué en toute connaissance
de cause à l’installation d’un dispositif
interdit, qui plus est défaillant !
P aroles d’experts
Un outil de pilotage à la loupe
Le prévisionnel d’activité
Un chef ou créateur d’entreprise se base souvent sur son intuition. Néanmoins, il lui faut se rassurer
et convaincre ses partenaires et collaborateurs que son intuition est juste. Pour cela, le prévisionnel
d’activité est un outil de travail tout à fait adapté.
L
e prévisionnel d’activité va tout d’abord déterminer les
besoins nécessaires à un projet. Tout projet a un coût.
En « bon père de famille », le chef d’entreprise se doit
de chiffrer ce coût et d’anticiper les problématiques (notamment la trésorerie) avant de valider que son apport sera suffisant pour se lancer. Ensuite, il doit prévoir son niveau de
chiffre d’affaires (CA). Attention : le montant annoncé doit
être en corrélation avec le réseau et le marché, au risque de se
discréditer face à ses partenaires. Il est préférable pour cela
de s’appuyer sur une étude de marché. La réalisation de ce
CA va induire les charges fixes et variables. C’est le moment
de vérité : le niveau de CA estimé couvre-t-il l’ensemble des
charges ? On parle ici de rentabilité. Une fois encore attention : des professionnels qui connaissent votre secteur d’activité vont étudier ces éléments avant de formuler un avis.
Sous-estimer ses charges, c’est perdre en crédibilité face à de
futurs partenaires !
Enfin, le nerf de la guerre : la trésorerie ! Bien évaluer la montée en puissance de son activité, bien anticiper sur les délais de
règlement des clients sont des prérequis pour définir le niveau
de trésorerie nécessaire, assurer la pérennité de son projet et
la tranquillité de son sommeil.
Le prévisionnel est bien plus qu’une étape vers l’obtention
d’un prêt bancaire. Il doit permettre d’analyser la faisabilité
et la rentabilité du projet, d’attirer le créateur ou chef d’entreprise sur les points forts et les points faibles de son activité.
Il est un ensemble d’objectifs, un outil de pilotage de la performance de son projet durant ses premières années. Il est
donc important de bien se faire accompagner dans son élaboration. En tant que partenaire, l’expert-comptable étudiera
avec le chef d’entreprise les hypothèses retenues et le conseillera pour valider ou infirmer son intuition.
Article réalisé en partenariat avec Gestélia.
Médicis récompense les commerçants,
artisans et chefs d’entreprise
Concours Talents de la création d’entreprise, Grand Prix Médicis des micro-entreprises,
Trophées PME - Bougeons-nous… la fin d’année 2013 sera riche en récompenses. Fidèle à ses habitudes,
Médicis, la mutuelle retraite des commerçants, artisans et chefs d’entreprise, s’associe à ces grandes
manifestations et récompense les indépendants qui entreprennent. Prenez date…
Le Concours Talents de la création d’entreprise
Depuis six ans, Médicis est partenaire du Concours Talents
dans la catégorie « Talents du commerce ». Cette année,
BGE, premier réseau national d’appui aux entrepreneurs, et
ses partenaires fêtent le 9 septembre prochain la 15e édition
du concours Talents de la création d’entreprise
placée sous le signe de la réussite des entrepreneurs et récompenseront à cette occasion de
nombreux entrepreneurs.
Retrouvez le programme de cette journée
sur www.concours-talents.com.
Pour assister à la remise du Grand Prix, connectez-vous sur le
site www.salonmicroentreprises.com et profitez d’une invitation
gratuite. Remise du Grand
Prix Médicis : le 1er octobre
à 16 h, salle Maillot.
Les Trophées PME Bougeons-nous
Le Grand Prix Médicis des micro-entreprises
Dans le cadre de la 4e saison des « Trophées PME – Bougeonsnous » animé par Jean-Jacques Bourdin sur RMC, Médicis
récompensera le 14 octobre prochain à l’espace Cartier de Paris
le savoir-faire d’une entreprise artisanale.
Retrouvez les lauréats
sur www.mutuelle-medicis.com
Depuis 10 ans, Médicis récompense le lauréat du Grand Prix
Médicis au Salon des micro-entreprises qui se déroulera du
1er au 3 octobre au Palais des congrès de la Porte Maillot à Paris.
Article réalisé en partenariat avec Médicis.
Le monde des artisans ● septembre-octobre 2013 ●
39
I nitiatives Nord - Pas-de-Calais
ARTISAN EN OR
BIENVENUE DANS LE LABEL CONFIANCE
Avec l’arrivée des restaurateurs dans la démarche Artisan en or, six filières alimentaires sont
désormais engagées dans cette démarche qualité. La dernière « promotion » des Artisans en Or
a été reçue le 7 octobre dernier dans les locaux du Conseil régional, soirée au cours de laquelle
leur ont été remis leurs certifications et les outils de communication qui leur permettront
de se distinguer auprès de leurs clients.
L
e Président du Conseil régional,
Daniel Percheron, a tenu à accueillir
personnellement les récipiendaires
malgré un calendrier chargé. Cela lui a
permis de renouveler son engagement
envers l’artisanat et de rappeler le potentiel du secteur en matière de création
◾ Les nouveaux
Artisans en or
BOUCHERIE
• Boucherie Aux Plaisirs Salés
à Boiry-Sainte-Rictrude - M. Dauphy
• Boucherie Widehem à Berck-sur-Mer
• Boucherie Charcuterie Traiteur Leveaux
à Marcq-en-Barœul
• Au Coq d’Or à Loon-Plage - M. et Mme Fiers
• Boucherie Pigache à Blendecques
• Chez Seb Traiteur à Wingles M. et Mme Sénéchal
• Boucherie Charcuterie Chevaline Briche
à Malo-les-Bains
• Chez Aurélien à Auchel - M. et Mme Dumur
• Boucherie Théry à Oye-Plage
• La Belle Viande à Wimereux - M. Buisine
d’emplois. Ce qu’a confirmé Alain Griset,
Président de la CMA de région Nord Pas-de-Calais, puisque la région a quasiment rattrapé son retard par rapport à la
moyenne nationale en rythme de créations
d’entreprises et de formations d’apprentis.
De son côté, Laurent Rigaud, Président de
• Boulangerie Dauchy à Flines-lez-Râches
• L’Atelier des saveurs à La Madeleine M. Masschelein
• Boulangerie Soufflet à Marcoing
• Le Vieux Fournil à Cappelle-la-Grande M. et Mme Meneboo
• Maison Thomas à Mérignies
• Maison Delbassé à Orchies
• De Blés en blés à Escaudoeuvres M. et Mme Galope
• Boulangerie Debruyne à Comines
• Boulangerie Au Fournil du Bléquin à
Nielles-les-Bléquin - M. et Mme Doutriaux
• Boulangerie Hecquet à Wingles
• Boulangerie Pascal Meurin à Harnes
• Maison Musial Alexandre et Laurence
à Boulogne-sur-Mer
• Boulangerie La Parisienne à Lens M. et Mme Deprecq
• Boulangerie Botte à Arras
• Le Pain Hélios à Arras - M. Jonquois
• Sylvie et Yves à Saint-Nicolas-lez-Arras M. Lemort et Mme Morgant
• Boulangerie Thorel à Fouquereuil
40
RESTAURATION
• Clément Marot à Lille
• Potin de Casseroles à Béthune - M. Marquis
• La Chaumine à Lomme - M. Roelandt
PÂTISSERIE
CHARCUTERIE
BOULANGERIE
• Boulangerie La P’tite Fabrique à Dunkerque MM Delmas et Duchêne
• Aux Mille et un Délices à Armbouts-Cappel M. et Mme Parmentier
• La Gourmandine à Somain M. et Mme Lannoye
la Confédération générale de l’alimentation de détail, a insisté sur l’importance de
cette distinction qui apporte un vrai repère
parmi une profusion de labels parfois fantaisistes. Celle-ci repose en effet sur une
méthodologie stricte et contrôlée par un
organisme indépendant (Avicert).
• Volailles Rôtisserie Charcuterie Robilliard
à Lens
• Boucherie Charcuterie Caron-Valin
à Auxi-le-Château
• Boucherie Charcuterie Bocquet
à Avesnes-le-Comte
• Boucherie Charcuterie Derenty à Auchel
• Charcuterie Lagache à Bailleul-Sire-Berthoult
• Aux Trois Chocolats à Marck - M. Boulloigne
• Le Palet d’Or à Wambrechies M. et Mme Lefebvre
• Le Concert Gourmand à Lille M. et Mme Thève
• Boulangerie-Pâtisserie Delbecque
à Saint-Pol-sur-Mer
• La Parenthèse Gourmande à Allennes-lesMarais - M. et Mme Gody
• Pâtisserie Blauwart à Solesmes
• Pâtisserie Mangard à Sainte Cécile Plage
• Pâtisserie Leblond à Hesdin
• Pâtisserie Beauchet à Arras
• Boulangerie-Pâtisserie Caradeuc à Carvin
• Boulangerie-Pâtisserie Sylvie
et Pascal Loboda à Pernes-en-Artois
• Boulangerie Duquesnoy à Vitry-en-Artois
Programme soutenu financièrement par l’Union européenne
●
Le monde des artisans ● septembre-octobre 2013
www.renault.fr
AU LIEU DE TRAVAILLER COMME TROIS,
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SOUS CONDITION DE REPRISE
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CHANGEONS L’AUTOMOBILE
(1) Prix conseillé pour un Nouveau Kangoo Express Générique dCi 75 Access avec option 3 places à 9 150 € HT incluant la remise Renault de 4 140 € HT et la prime de reprise Renault de 1 500 € HT, sous condition de la reprise d’un véhicule de plus de 8 ans, par rapport au tarif
n° 2194 au 02/07/13 de 14 790 € HT. (2) Prix conseillé pour un Nouveau Kangoo Express Confort 1.6 16V 105 avec options 3 places, peinture métallisée et pack Style à 9 580 € HT incluant la remise Renault de 4 300 € HT et la prime de reprise Renault de 1 500 € HT, sous condition de la
reprise d’un véhicule de plus de 8 ans, par rapport au tarif n° 2194 au 02/07/13 de 15 380 € HT. (1)(2) Offres non cumulables, réservées aux artisans, commerçants et sociétés (hors loueurs et flottes sous protocole), valables jusqu’au 30/09/13 dans le réseau Renault participant.
Renault, 1er constructeur en France avec 29,3 % de part de marché sur le marché flottes Véhicules Particuliers + Véhicules Utilitaires à fin mai 2013. Source AAA, Association Auxiliaire de l’Automobile. RENAULT QUALITY MADE : la qualité par Renault.
RENAULT N° 1 DES VENTES AUX ENTREPRISES
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DOUAI www.renault-douai.fr
FACHES THUMESNIL / LA MADELEINE / ROUBAIX / VILLENEUVE D’ASCQ www.renault-lille-metropole.fr
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I nitiatives Nord - Pas-de-Calais
« UNE PIQÛRE DE RAPPEL
INDISPENSABLE ! »
La boucherie Treunet, à Étaples, a bénéficié des services de la CMA pour la mise à jour du document
unique sur l’évaluation des risques professionnels (ERP).
Laurent Treunet, un boucher charcutier passionné mais vigilant.
C
’est dans le cadre de l’offre de services de la CMA de région Nord –
Pas-de-Calais que Laurent Treunet,
qui a succédé à son père à la tête de la
boucherie familiale le 1er janvier 2007, a
mis à jour le document unique sur l’ERP
(évaluation des risques professionnels).
À 34 ans, Laurent Treunet compte déjà
une solide expérience. Après la 3e, il
intègre le lycée hôtelier d’Amiens mais, au
bout d’une année, le passion de la boucherie le reprend, lui qui a passé son enfance
dans la boutique créée à Étaples par son
père en 1980, à quelques encablures des
bateaux de pêche artisanale. Ou plutôt
celui de la charcuterie… Il obtient en effet
son CAP puis son BEP et passe également
une mention complémentaire traiteur au
CFA d’Arras, sous la houlette de JeanRené Mariage.
Cinq années d’apprentissage qu’il
conclut donc auprès de son père avant
d’être embauché dans la boutique. Mais
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Le monde des artisans ● septembre-octobre 2013
point de cuillère dorée dans la bouche !
Le jeune homme doit d’abord faire ses
preuves…
C’est ainsi qu’au début des années
2000, il investit dans un camion pour y
développer son activité sur les marchés.
De Boulogne à Merlimont en passant
par Stella-Plage ou Hesdin, les débuts
sont laborieux mais Laurent s’accroche
et finit par imposer ses produits – « faits
maison », insiste-t-il - même si désormais, il se consacre exclusivement aux
rendez-vous hebdomadaires du Touquet
et d’Étaples.
En 2007 sonne l’heure de la retraite
pour son père en même temps que celui
de la reprise pour Laurent qui rachète
le fonds de commerce et les murs.
Aujourd’hui, il emploie deux salariés
en fabrication, Vincent son frère depuis
six ans et Frédéric, embauché voici deux
ans. Et comme il a beaucoup appris
auprès de son père, Laurent Treunet se
fait un devoir de transmettre son savoirfaire en formant des apprentis, Quentin
(en mention complémentaire traiteur) et
Kévin (1re année CAP traiteur) tous deux
à l’antenne URMA de Calais.
Pour faire face à un besoin de stockage
plus important, tout en permettant à
son personnel, « consciencieux, compétent et soucieux de l’avenir du métier et
de la boutique », de travailler dans les
meilleures conditions possible, Laurent
Treunet a complètement repensé l’agencement du magasin et refait les laboratoires.
Outre ce lifting qui a nécessité cinq
semaines de travaux, l’artisan a profité de cette occasion pour élaborer
le document unique sur l’ERP avec le
concours d’Aurélie Obert, de l’antenne
de la CMA de Saint-Martin Boulogne.
Comme en convient Laurent Treunet,
« on a tellement la tête dans le guidon
qu’une piqûre de rappel ne peut être que
bénéfique ».
De nombreux points ont ainsi été abordés : utilisation des outils, notamment
des couteaux et des risques potentiels de
blessure ; circulation au sein des locaux
(laboratoire, magasin) ; risques liés à
l’électricité (électrocution, incendies).
Une réflexion sur les mesures de sécurité qui a permis de formaliser le document unique, à la grande satisfaction de
Laurent Treunet…
« On a tellement la tête dans le guidon
qu’une piqûre de rappel ne peut être
que bénéfique. »
I nitiatives Nord - Pas-de-Calais
UNE ENTREPRISE QUI MARCHE…
AU POÊLE !
Alain Freel (vente de fournitures et pose de conduits de cheminées aux Attaques) a suivi le niveau 3
de Dev’Com +
D
epuis 1997, les établissements
Alain Freel sont spécialisés dans la
fourniture et la pose de tubages, de
conduits et de fumisterie. Installés depuis
1999 sur la commune des Attaques, près
de Calais, ils bénéficient depuis peu d’un
showroom pour y présenter leur gamme
de poêles, de cheminées et d’inserts. Alain
Freel est plutôt du genre direct ! C’est ainsi
qu’après son Bac hôtelier, il bifurque vers
son activité actuelle dès 1989 et n’hésite
pas à s’installer à son compte le 1er juillet 1997. Il débute donc cette activité
avec son épouse et un salarié mais, deux
ans plus tard, le voilà obligé de trouver
un local dans l’urgence. C’est ainsi qu’il
est l’un des premiers à s’installer sur la
zone industrielle dite « Les Estaches »
aux Attaques, près de Calais. En 2007,
il investit de nouveaux locaux et dispose
ainsi de 1 000 m2. Il est vrai que l’entreprise n’a cessé de se développer puisqu’elle
emploie huit salariés (dont l’épouse du
gérant) avec une partie administrative
et une équipe de professionnels aptes à
répondre aux besoins des professionnels
comme des particuliers.
La gamme des prestations proposées par
les établissements Freel est large. Outre
la fourniture et la pose, l’entreprise propose en effet l’entretien, la réparation
et la mise aux normes des équipements
de fumisterie (cheminées, poêles, chaudières), les conduits, les produits d’évacuation de fumées…
Cette superficie permet également d’abriter un stock conséquent de pièces, notamment les tubages en simple ou double
paroi dans de nombreux diamètres, les
flexibles en inox et, de manière générale,
les pièces indispensables au respect des
normes et réglementations en vigueur.
Pour autant, Alain Freel ne se repose
pas sur ses lauriers et c’est dans cette
optique qu’il s’est lancée dans le dispositif
« Dev’Com + ». Car si l’entreprise a réalisé
un chiffre d’affaires de 2 millions d’euros
(équitablement réparti entre la prestation
de services et le négoce), cela n’empêche
pas Alain Freel de se projeter vers l’avant.
Outre le showroom ouvert aux particuliers et en libre accès pour les professionnels, il a également développé un site
Internet qui présente non seulement les
produits (du poêle au simple raccord)
mais qui offre en plus la possibilité de
commander en ligne ! Dans le cadre de
Dev’Com +, l’intervention d’Emmanuel
Belo, chargé de développement économique à la CMA, a également porté sur
l’identification des prospects pouvant être
intéressés par les produits dans l’optique
d’une démarche commerciale…
R
CONTACT
Votre antenne économique de la CMA
Alain Freel et Benoît Devos, l’un de ses collaborateurs, posent dans le showroom.
Le monde des artisans ● septembre-octobre 2013 ●
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I nitiatives Nord - Pas-de-Calais
HISTOIRE D’ÉVITER LES « TUILES »…
Bruno Ancel, gérant d’une société de couverture à Wingles, a utilisé le dispositif RH +.
(site, plaquettes) comme des ressources
humaines spécialisées et dédiées pour
répondre aux appels d’offres », précise-t-il.
Certes, en interne, tout n’a pas été si facile
même si le chiffre d’affaires 2012 a (largement) compensé la baisse de l’année
précédente. Un résultat que le chef d’entreprise, assisté de Valérie, son épouse,
salariée associée, n’hésite d’ailleurs pas à
attribuer à une « bonne équipe » constituée de sept couvreurs (dont quatre en
CDI) qui parcourent le grand nord de
la France dans cinq camions, dont une
nacelle. C’est dans ce contexte que Bruno
Ancel se félicite de l’offre de services de
la CMA qu’il a découverte lors du bilan
conseil (40 points de contrôle effectués
dans les domaines du commercial, des
ressources humaines, de la gestion de
l’entreprise et l’organisation) réalisé
par Cyril Droissart, agent de développement économique à l’antenne de Lens,
lequel l’a dans la foulée dirigé vers Pierre
Strzelecki de l’antenne d’Arras.
Bruno Ancel et son équipe de couvreurs devant le camion nacelle.
G
érant de l’une des 40 franchises
du réseau Attila, spécialisé dans
la toiture, Bruno Ancel a apprécié les prestations de la CMA qui lui
ont permis de réajuster l’organisation
interne de son entreprise.
Il a longtemps joué les « monte-enl’air » avant même d’obtenir son CAP
de couvreur puis d’être embauché
chez son oncle, artisan à Annœullin.
Aujourd’hui, s’il se contente de
quelques sauts à l’élastique ou en parachute (!), c’est d’abord pour appréhender le plus efficacement possible l’organisation de son entreprise que Bruno
Ancel (42 ans) prend de la hauteur…
Surtout depuis qu’il a ouvert en 2006
la deuxième agence du réseau Attila
Système qui en compte désormais une
quarantaine en France !
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Le monde des artisans ● septembre-octobre 2013
Spécialisé dans le diagnostic, l’entretien,
la réparation, la pose et la dépose de toitures, sans oublier les contrats d’entretien,
Attila possède la particularité d’avoir
notamment développé l’utilisation de
robots téléguidés. Cela permet de proposer une gamme très large de prestations sur tous types de toitures (tuiles,
ardoises), éléments associés (gouttières,
chéneaux, cheminées), recherche de
fuites, désamiantage, démoussage, etc.
Comme l’explique Bruno Ancel, « notre
clientèle est essentiellement constituée
d’entreprises, de grands groupes et de
collectivités ». Autrement dit des marchés
conséquents que le gérant a conquis en
développant une politique commerciale
active mais aussi en profitant des avantages de la franchise. « Nous bénéficions
effectivement d’outils de communication
Si la sécurité et la prévention comptent
bien évidemment parmi les priorités du
réseau, il a néanmoins fallu réaliser le
document unique sur l’ERP (évaluation
des risques professionnels), certes obligatoire mais plus particulièrement dans une
société de couverture, l’un des métiers les
plus concernés par les chutes…
Parallèlement, dans le cadre du dispositif
RH +, un règlement intérieur a été élaboré avec la mise en place d’entretiens
professionnels, ce qui a sans doute permis
d’améliorer les relations entre direction et
personnel et donc, par ricochet, l’efficacité
et la productivité au sein de l’entreprise…
De quoi encourager Bruno Ancel à poursuivre dans cette voie pour pérenniser
l’entreprise…
R
CONTACT
Votre antenne économique de la CMA
I nitiatives Nord - Pas-de-Calais
À FOND LA GOMME !
David Maxime a créé sa franchise de vente et montage de pneus à domicile.
Avec son camion équipé, David Maxime intervient (presque) partout.
C
’est en janvier 2010 que David
Maxime, aujourd’hui âgé de
33 ans, a intégré la « Première
Entreprise de France » en créant « meilleurspneus.com », une activité de vente
et montage de pneus à domicile, dont le
siège social est établi à Billy-Berclau.
Il est vrai que le secteur des pneumatiques
n’était pas inconnu pour ce jeune homme
originaire de Seclin. Car s’il a démarré
par la mécanique en obtenant un BEP en
alternance, il a ensuite pris un virage vers
le commerce en décrochant un Bac pro
puis un BTS commercial.
Le pneu le rattrape cependant puisqu’il
intègre assez rapidement une société
d’import et de négoce en gros qui travaille
auprès des professionnels du secteur, pour
la plupart des enseignes connues. Avec un
secteur comprenant 22 départements,
David Maxime apprend très vite, à tel
point qu’il ajoute une corde à son arc, celle
de formateur en montage et technicité du
pneu auprès des concessionnaires autos.
Mais les contraintes de cette vie de « commercial » l’amènent, après une réflexion
approfondie, à bifurquer vers le statut
d’artisan. Car le montage de pneus à domicile, qui n’en est encore qu’à ses balbutiements, lui semble être une « niche » qui ne
demande qu’à gonfler et David Maxime
franchit de fait le pas de la création…
D’autant plus vite qu’ayant bien étudié
son affaire, notre entrepreneur a opté
pour un concept plutôt novateur : mettre
en place une franchise dont il a pris la précaution, au préalable, de déposer le nom
commercial auprès de l’INPI (Institut
national de la propriété industrielle) :
« meilleurspneus.com ».
Pour exercer son activité dans les meilleures conditions, il lui a fallu disposer
d’un matériel digne de celui utilisé dans
les ateliers : démonte-pneus, équilibreur,
compresseur, groupe électrogène et surtout un camion. Ce qui a nécessité un
investissement important mais allégé
par l’obtention d’un prêt accordé par la
plateforme d’initiative locale « Artois
Initiative » après un dossier monté par
Julien Ringard de l’antenne de la CMA
de Béthune.
Expérience professionnelle et contacts
dans le milieu, distribution de flyers
et bien évidemment mise en place d’un
site Internet ont ainsi permis à David
Maxime de démarrer son activité sur des
bases saines et proposer ses prestations
aux particuliers et surtout aux professionnels, parmi lesquels de nombreux
artisans (taxis, entreprises du bâtiment,
ambulances…). Et pour mettre en pratique ses principaux atouts (adaptabilité,
souplesse, tarifs), le concepteur de « meilleurspneus.com » s’appuie notamment
sur la concurrence entre les différents
fournisseurs de pneus.
Il intervient donc à domicile mais aussi
parfois sur site lorsque les véhicules se
retrouvent coincés dans des situations
inconfortables, à partir de deux pneus
pour les déplacements les plus proches
et quatre dans sa zone d’intervention la
plus éloignée ! Il installe essentiellement
des pneus pour véhicules de tourisme,
camionnettes et 4x4, sans oublier les
« Run flat » qui permettent de rouler
après une crevaison pendant 100 km et
sans pression…
S’il a envisagé dès le début de développer
une franchise, il se donne encore le temps
d’asseoir son activité même si depuis ses
débuts, elle a augmenté d’année en année
pour atteindre un chiffre d’affaires de
170 000 euros !
Pour mettre en pratique ses principaux
atouts (adaptabilité, souplesse, tarifs),
le concepteur de « meilleurspneus.com »
s’appuie notamment sur la concurrence
entre les différents fournisseurs de pneus.
Le monde des artisans ● septembre-octobre 2013
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I nitiatives Nord - Pas-de-Calais
LA BONNE IDÉE GOURMANDE
DES PÂTISSIERS DUNKERQUOIS
À l’initiative du Conseil régional, une ville met la culture à l’honneur tous les deux ans.
Après Valenciennes et Béthune, 2013 est l’année de Dunkerque. Ville portuaire, les responsables
dunkerquois ont retenu le conteneur comme emblème de cette saison. Et, pour se distinguer,
ils ont décidé qu’il serait rose.
Les clients de Christophe Franchois, pâtissier à Bergues, sont ravis du Dunkerque 2013.
P
armi les richesses proposées sur
la côte, il en est une qui ne passe
pas inaperçue dans les vitrines des
pâtissiers dunkerquois : un gâteau en
forme de conteneur rose.
L’initiative revient à Armel Leleu, manager de centre-ville, qui contacte Philippe
Boddaert, formateur en pâtisserie au
Cefral de Dunkerque, établissement co
géré par la CMA de région Nord – Pasde-Calais et la CCI Côte d’Opale. L’idée
du gâteau en forme de conteneur se
fait jour et emporte l’enthousiasme de
Philippe Boddaert qui soumet illico le
projet à ses apprentis pâtissiers en BTM
1re année (Brevet technique des métiers).
Le cahier des charges tient en deux mots :
cubique et rose.
Après quelques réunions, le projet s’affine
et le groupe propose un gâteau monté sur
une base de biscuit sacher au chocolat
Voici le vrai conteneur qui a inspiré le gâteau
proposé sur le littoral dunkerquois.
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Le monde des artisans ● septembre-octobre 2013
noir, surmonté d’une mousse de chocolat blanc, le tout enrobé d’un glaçage à
base de framboise et de violette. Des
dégustations au sein du Cefral, puis avec
des partenaires extérieurs confirment la
justesse du choix des ingrédients : délicieux ! Il ne reste plus qu’à rédiger la fiche
technique et la fiche de coûts de revient
pour que les pâtissiers s’emparent de la
recette et à lui trouver un nom : ce sera
le Dunkerque 2013. De Bray Dunes à
Gravelines, on trouve ce nouveau gâteau
presque partout.
C’est le cas par exemple chez Christophe
Franchois, pâtissier à Bergues : « J’en prépare tous les jours, c’est un gâteau qui se
vend très bien, en plus on le repère sur le
champ en vitrine grâce à sa couleur flashy
et son marquage spécifique. J’ai adhéré
tout de suite à cette initiative car c’est
important de se renouveler. Ce gâteau a
été conçu pour des portions d’une personne mais les clients ont commencé à
me demander des gâteaux plus grands
pour 4, 6 et 8 personnes. La communication qui a été faite autour de ce produit a
été très efficace. C’est bon pour nous de
nous renouveler et je n’arrête pas depuis
onze ans que je suis installé. D’ailleurs,
certains clients ne me demandent pas
un gâteau précis, ils me disent "Qu’y
a-t-il de nouveau ce mois-ci ?". J’espère
vivement que ce gâteau continuera à se
vendre au-delà de 2013 ».
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