Travailler au Chili : quelle couverture sociale pour les - Borealis-net
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Travailler au Chili : quelle couverture sociale pour les ressortissants Français ? Ressortissant français, vous avez conclu un contrat de travail de droit chilien (employeur chilien ou employeur étranger installé au Chili) ou vous êtes travailleur indépendant. Quel sera le régime social applicable ? Existe-t-il des choix ? En qualité de ressortissant français sous contrat de travail chilien, vous avez le choix soit de cotiser au Chili comme tout travailleur chilien (A), soit de rester affilié à la Sécurité Sociale française (B). Mais qu’en est-il pour les travailleurs indépendants (C) ? A- L’OPTION DU SYSTEME CHILIEN Retraite/décès/invalidité : Au Chili, les travailleurs d’une manière générale financent leur pension de retraite au travers d’un prélèvement minimum effectué à la source par l’employeur, compris entre 11,14% et 11,54% de la rémunération mensuelle brute (10% au titre du prélèvement obligatoire et hors frais de gestion du fonds de pension). L’âge de départ légal à la retraite est fixé 65 ans pour les Hommes et à 60 ans pour les femmes. Les contributions s’effectuent auprès des Fonds de Pensions, gérés par des entités privées dites « AFP » (Administradoras de Fondos de Pensiones), qui sont placées sous la surveillance d’un organisme d’Etat (Superintendencia de Pensiones de Chile). L’assurance sur la vie et l’invalidité se financent respectivement par le biais des fonds de retraites et de contrats d’assurances spécifiques. Ces contributions sont versées aux mêmes Fonds de Pensions auxquels sont versées les cotisations retraite. Assurance-Santé : Les employés peuvent choisir entre le système public de santé (« FONASA »), financé par une contribution correspondante à 7% du salaire brut du travailleur, ou un système privé au travers d’une affiliation à une compagnie d’assurance santé privée (« ISAPRE »). La contribution est égale dans les deux cas pour les garanties de base et à la carte dans le cadre de la souscription d’un contrat plus étendu auprès d’une compagnie d’assurance santé privée (« ISAPRE »). Conclusion : Le Chili est l’un des premiers pays au monde à avoir expérimenté la mise en place de fonds de pension privés en vue de couvrir les régimes d’assurance retraite. Mis en place dans les années 80, ce système de capitalisation privée (contrairement à la mutualisation par le biais du système de répartition) est attentivement scruté par d’autres pays (européens par exemple) notamment au regard des crises financières de ces dernières années. Cône Sud - MAJ novembre 2015 Travailler au Chili : quelle couverture sociale pour les ressortissants Français ? Au Chili, toutes ces contributions de sécurité sociale sont prélevées directement à la source par les employeurs et sont payées aux entités correspondantes. Elles sont déduites des impôts et s’imputent sur le salaire de base tout en se limitant à 66 UF au maximum par salarié au titre du régime de base. Le travailleur peut néanmoins convenir d’un prélèvement plus élevé, au-delà des garanties de base dudit régime. Les risques afférents aux accidents de travail et aux maladies professionnelles sont financés par les employeurs à travers une contribution équivalente à 0.95% du salaire mensuel. Tableau de synthèse des cotisations de base Cotisations sociales obligatoires (% du Salaire) Pris en charge par l´employeur Pensions de retraire AFP Assurance Invalidité 1.5% Santé (FONASA/ISAPRE) Assurance Accidents de 0.95% Travail/ Maladies Professionnelles Assurance Chômage 2.4 et/ou 3% C.D.D/C.DI Pris en charge par le travailleur (via prélèvement à la source sur le Salaire) 11,60 % environ (10%+frais de gestion) 7% B- L’OPTION DU SYSTEME FRANCAIS Assurance-Santé : Vous pouvez, tout en restant affilié à la Sécurité Française, prendre une complémentaire santé française qui vous exonérera des obligations de cotisations auprès des organismes locaux (FONASA/ISAPRE). Retraites : Les travailleurs qui peuvent se voir appliquer les dispositions de la Loi 18.156 (en leur qualité de Technicien étranger), peuvent être exonérés de l´obligation de cotiser, s´ils le souhaitent. Autrement dit, ces travailleurs étrangers pourront : Cône Sud - MAJ novembre 2015 Travailler au Chili : quelle couverture sociale pour les ressortissants Français ? Être exonéré des cotisations à l´AFP à condition que (conditions cumulatives) : - Le travailleur accrédite un diplôme de « technicien » étranger ; ce qui signifie que si vous êtes titulaire d´une licence universitaire, vous devrez impérativement légaliser votre diplôme afin qu´il soit reconnu au Chili ; - Le travailleur soit effectivement affilié à la Sécurité Sociale Française, ou au régime de prévision français, peu important sa nature juridique, lui garantissant les prestations nécessaires en cas de maladie, invalidité, vieillesse et décès. Ce critère sera rempli avec l´attestation correspondante de l´entité étrangère en question ; - Le contrat de travail contienne une clause dans laquelle le travailleur manifeste sa volonté de rester affilié au système français ; - L´employeur ait communiqué cette situation à l´AFP correspondante. Demander le remboursement des fonds versés à l’AFP, si l´exonération de cotisations n´a pas été communiquée à l´AFP par votre employeur. Toutefois, l´employeur reste dans tous les cas tenus de cotiser à l´assurance accidents de travail et maladies professionnelles même si le travailleur a décidé de maintenir ses cotisations sociales avec la sécurité française. Attention : les fonds que vous aurez versés à une AFP peuvent avoir une valeur juridique en France dès lors qu´il existe un Accord franco-chilien sur la sécurité sociale, du 25 Juin 1999.1 C- LE CAS DU TRAVAILLEUR INDEPENDANT Il est courant, au Chili, qu´un Dentiste/Médecin/Avocat/Architecte/Ingénieur exerce ses fonctions dans un cadre non salarié. Au lieu de recevoir un salaire, il émettra des factures (« boletas de honorarios ») au destinataire de cette prestation de services. Il convient de préciser que même l´Etat chilien embauche des « fonctionnaires » via cette pratique. Par conséquent, bon nombre de « fonctionnaires » ne sont en réalité pas fonctionnaires. Ce fonctionnement permet au bénéficiaire des prestations de services (personne publique ou privée) de s´affranchir des règles contenues dans le Code du Travail. 1 Plus d´information sur le site http://www.cleiss.fr/docs/textes/conv_chili.html Cône Sud - MAJ novembre 2015 Travailler au Chili : quelle couverture sociale pour les ressortissants Français ? Alors que les Sociétés de droit chilien sont assujetties à l´Impôt sur les Sociétés («Impuesto de Primera Categoria»), les personnes qui exercent à titre individuel des professions libérales sont assujetties à l’Impôt sur le Revenu (« Impuesto de segunda catégoria » sobre las rentas). Par exemple, les professionnels qui émettent régulièrement des factures d´honoraires pour l´exercice libéral de sa profession sont les suivants : - Les professionnels universitaires ; - Les techniciens professionnels non universitaires ; - Les auxiliaires de l´administration de Justice ; A l´instar des Sociétés, les professionnels indépendants doivent également s´acquitter d’un paiement mensuel de l’impôt (el « Pago Provisional Mensual » ou P.P.M.). Le montant du P.P.M est de 10% du montant facturé. Qui doit payer le P.P.M ? Lorsqu´un contribuable assujetti à l’impôt de deuxième catégorie émet une facture d´honoraire, il peut choisir l´une des options suivantes : - Le destinataire de la facture retient à la source 10% du montant des honoraires ; - L´émetteur acquitte lui-même le montant dû au titre du P.P.M. Ainsi, à supposer qu´un architecte francophone émette à une Société Y de droit chilien des factures mensuelles de 2.000 euros. Factures mensuelles Retenue à la Source à la Société Y 10% 2.000 euros 200 euros Montant de la Montant des P.P.M facturation annuelle annuels 24.000 euros 2.400 euros A l´instar de ce qui s’applique aux sociétés avec l´Impôt de première catégorie, les P.P.M payés par le Contribuable assujettis à l’impôt de seconde catégorie se déduiront au titre d’un crédit d´impôt quand il s´agira, pour le professionnel indépendant de déclarer ses impôts sur le revenu à l’administration chilienne, ce qui peut signifier que le Trésor Public Chilien doive lui rembourser une montant X dans le cas d’un trop-perçu. LIENS UTILES - Loi 18.156 concernant la possibilité de choix, pour les travailleurs étrangers, de leur régime social http://www.previsionsocial.gob.cl/subprev/?page_id=7249 , Dimitri Weiler, conseiller patrimonial pour Equance, spécialisé notamment dans les solutions assurance privée et capitalisation. [email protected] Cône Sud - MAJ novembre 2015