Mémoire - Centre de formation saint michel

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Mémoire - Centre de formation saint michel
LA TRANSMISSION DES VALEURS DE LA
CLINIQUE
AU SERVICE DES PATIENTS
« Être au service de tout homme
et de tout l’homme… »
Océane DREANO
Sr Marie Annunciata
Christine LE ROY
Valérie MACE
Virginie MAHEO
Jennifer MARY
IFAS Saint Michel – Malestroit
Module 7
Année 2015 - 2016
Sommaire
1. Introduction ............................................................................................................................3
a) sujet traité .............................................................................................................................................. 3
b) motivations............................................................................................................................................. 3
c) annonce du plan ...................................................................................................................................... 3
2. Quelques notions ....................................................................................................................4
Définition des concepts ...................................................................................................................... 4
a)
1) les valeurs .......................................................................................................................................... 4
2)
le ‘prendre soin’ ............................................................................................................................. 4
3) la transmission .................................................................................................................................. 4
b) principales lois françaises relatives à la bientraitance ............................................................................... 5
3. Les valeurs de la clinique ........................................................................................................6
a) historique de la Communauté des Sœurs Augustines de Malestroit ............................................................ 6
b) les valeurs fondatrices de la Clinique ........................................................................................................ 6
c) l’application des valeurs dans la Clinique aujourd’hui ................................................................................8
1) le rôle du Comité d’éthique ................................................................................................................8
2)
le volet social du Projet d’Etablissement de la Clinique .................................................................... 9
4. Pistes pour la transmission des valeurs de la Clinique aujourd’hui .....................................10
a) La transmission des valeurs à travers le personnel .................................................................................. 10
b) le rôle du Centre de Formation Saint Michel et de l’IFAS ........................................................................... 11
c)
la diffusion des valeurs de la Clinique vers l’extérieur ......................................................................... 12
5. Synthèse ................................................................................................................................13
6. Conclusion .............................................................................................................................13
a) ce que nous avons appris ....................................................................................................................... 13
b) les difficultés que nous avons rencontrées .............................................................................................. 14
c) question ouverte ................................................................................................................................... 14
2
1. Introduction
a) sujet traité
Le sujet que nous allons traiter est celui-ci : « la transmission des valeurs de la Clinique au service des
patients ».
Il nous a semblé intéressant d’aborder ce thème de la transmission des valeurs, alors que nous vivons dans
un monde en perpétuelle mutation. Or les valeurs par définition possèdent une certaine stabilité dans le temps, elles
représentent une ligne de conduite, un guide pour les personnes qui s’y réfèrent. Mais le monde, lui, change, les
modes de vie, les mentalités, la technique…évoluent. Quels sont les moyens qui permettront à la Clinique, dans les
prochaines années, de pouvoir continuer à vivre de ses valeurs fondatrices et de se mettre toujours plus au service
des patients ?
La problématique que nous avons retenue est donc la suivante :
Comment aujourd’hui promouvoir la transmission des valeurs de la Clinique, au service des patients ?
Nous avons choisi, comme ressource principale pour aborder notre sujet, de solliciter des entretiens avec
différentes personnes qui jouent un rôle important vis-à-vis de ces valeurs portées par la Clinique :
 Sœur Marie Paul, Prieure de la Communauté des Augustines et Présidente du Conseil d’Administration de la
Clinique, à qui ont été posées des questions liées à l’historique de la Communauté et de la Clinique, aux
valeurs fondatrices et à l’application de ces valeurs dans la Clinique aujourd’hui.
 Monsieur Philippe Lelièvre, Directeur des Ressources Humaines du Groupe Hospitalier Saint Augustin
(GHSA), que nous avons interrogé lui aussi sur sa vision du prendre soin, des valeurs du Groupe ainsi que sur
leur transmission et mise en pratique dans la structure, notamment à travers le personnel.
 Le Docteur Hirschauer, Président du Comité d’Ethique de la Clinique, qui nous a parlé du rôle de ce Comité
au sein de la Clinique.
 Sœur Marylène, Directrice de l’IFAS, qui intervient dans différentes structures en France pour des
formations. Elle nous a donné un exemple concret de situations où la transmission des valeurs est effective,
au service des patients.
b) motivations
Ce sujet nous a motivées pour diverses raisons :
-
Futures professionnelles de santé, nous souhaitons nous mettre pleinement au service des patients dans
leur intégralité, et pour cela, il nous paraît intéressant de nous pencher de plus près sur le concept du
‘prendre soin’ et sur les moyens de le vivre au quotidien en lien avec des valeurs qui le soutiennent ;
-
Etudiantes au sein de l’IFAS, nous avons, au cours de nos mois de formation, pu découvrir les valeurs de la
Clinique des Augustines, et nous les approprier pour notre vie professionnelle future. Il nous a donc semblé
également intéressant de réfléchir sur ces valeurs et de les confronter à notre monde contemporain.
c) annonce du plan
En abordant ce sujet, nous nous sommes rendues compte de sa complexité. D’où la nécessité de faire un
choix dans ce que nous voulions traiter.
Ce thème nous a donc amenées en premier lieu à nous pencher sur les définitions de différents concepts :
les ‘valeurs’, le ‘prendre soin’ et enfin la ‘transmission’ et à reprendre les principales lois françaises relatives à la
bientraitance.
Nous nous sommes proposés ensuite de réfléchir sur les valeurs mises en avant et vécues par la Clinique.
Dans un premier temps, nous avons donc retracé l’historique de la Communauté des Augustines, à l’origine de la
Clinique. Puis nous avons fait ressortir les valeurs fondatrices qui soutiennent l’établissement. Nous évoquons
ensuite l’application des valeurs aujourd’hui, avec le rôle du Comité d’éthique et un résumé du volet social du Projet
d’Etablissement.
3
Une troisième étape nous a amenées à rechercher des pistes pour le maintien et le développement des
valeurs de la Clinique aujourd’hui, au service des patients. Cette réflexion nous a conduites sur trois chemins
principalement : l’importance de la transmission des valeurs à travers le personnel, le rôle du Centre de Formation
Saint Michel et l’ouverture de la Clinique sur l’extérieur, et donc la diffusion de ses valeurs.
2. Quelques notions
a) Définition des concepts
1) les valeurs
Selon le dictionnaire Larousse, la valeur est « ce qui est posé comme vrai, beau, bien, d'un point de vue
personnel ou selon les critères d'une société et qui est donné comme un idéal à atteindre, comme quelque chose à
défendre »
D’après le cours donné par Sœur Marylène, la valeur est « la clé qui permet de donner sens à la vie, à sa vie, à
son existence humaine. La valeur semble à la croisée du désir infini d’être et des conditions finies de sa réalisation. »
« Dans les situations où la personne est fragilisée (maladie, vieillesse…) elle opère un nécessaire retour vers ses
valeurs d’origine; c’est là que les capacités de respect, d’écoute, d’empathie des soignants prennent tout leur sens.
Les valeurs sont indiscutables puisqu’elles participent à l’édification de la personnalité de chaque être humain. »
« La valeur suppose des réalités; elle a une base objective : les personnes sont des valeurs. Les valeurs
réclament une résonance du sujet : le sujet y reconnaît un coefficient pour la construction et le sens à donner à sa
vie, qui se présente comme l’exigence profonde de tout son être à réaliser entièrement sa propre vie en harmonie
avec la vie des autres, de réaliser pleinement ses valeurs, même quand celles-ci sont ardues et chargées de
douleurs. »
2) le ‘prendre soin’
Les soignants, par le ‘prendre soin’, aident la personne :
 à satisfaire les besoins perturbés.
 à accéder à d'autres niveaux de besoins.
 à retrouver un état d'indépendance, d'autonomie.
 à retrouver une meilleure qualité de vie.
‘prendre soin de…’ : « c’est une valeur essentielle de tous les professionnels de santé. Le ‘prendre Soin’,
malmené par les exigences et les courants actuels, est cependant à la base des pratiques soignantes, et habite
pleinement tout soignant et acteur de santé. Mais, de par l’accroissement des possibilités de traiter, les soins de
réparation se sont appropriés progressivement la sphère des actes soignants. En se médicalisant, les soins risquent
de perdre de vue ce qui prend sens pour assurer la continuité de la vie des hommes et leur raison d’exister. »1
« La bientraitance, quant à elle, est une démarche globale dans la prise en charge du patient, de l’usager et
de l’accueil de l’entourage visant à promouvoir le respect des droits et libertés du patient, de l’usager, son écoute et
ses besoins, tout en prévenant la maltraitance. »2
3) la transmission
Le dictionnaire Larousse donne ces sens possibles au verbe transmettre : « Faire passer quelque chose à ceux
qui viennent ensuite, à ses descendants, à la postérité ; communiquer quelque chose à quelqu'un après l'avoir
reçu. » Sœur Marylène poursuit, dans son cours sur les valeurs3, qu’il existe en chaque personne un « patrimoine de
valeurs reçues à transmettre » et que ceci représente la « colonne vertébrale de la personne. Les valeurs reçues,
transmises dans son histoire de vie peuvent être :
1
Document du GRIEPS (Formation Conseil Santé) : « Le concept de ‘CARE’ » - http://www.grieps.fr
2
Guide de promotion de la bientraitance en établissements de santé et en EHPAD publié par l’HAS (Haute Autorité de Santé) et la FORAP (Fédération des
Organismes Régionaux et territoriaux pour l’Amélioration des Pratiques et organisations en santé)
3
SM/IFAS/Centre de Formation St Michel/Groupe Hospitalier St Augustin MALESTROIT (module 1)
4





l’esprit de famille, l’amitié, l’amour, l’hospitalité, la solidarité, le respect des autres, l’altruisme, la cordialité,
le service
la santé, l’accueil, l’ouverture d’esprit, le bonheur
le sens du beau, la liberté constructive de son être, le sens des responsabilités, la réussite, le goût du travail,
la joie
la politesse, le respect du bien commun, l’esprit critique, l’humanisme
la justice, l’honnêteté, le sens du devoir, la connaissance des interdits et des lois »
b) principales lois françaises relatives à la bientraitance
Le système de santé Français est l’un des meilleurs4, toutefois il connaît des problèmes de déficits de plus en
plus nombreux. Cela a conduit à une politique de restrictions budgétaires dans tous les centres de soins en France.
Ainsi concrètement, il a eu une réduction de postes et donc des conséquences sur le travail et les patients.
Un exemple : le temps consacré au patient est souvent diminué, comme celui des transmissions et des
formations. Il peut y avoir le sentiment pour les soignants que l’hôpital est devenu une entreprise qui doit être
rentable comme une autre5. Ainsi, il faut soigner le maximum de personnes en un minimum de temps, de moyens et
d’argent. C’est dans ce contexte que certaines dérives volontaires ou involontaires sont apparues. Il y a eu, ces
dernières années, un besoin pour le législateur de mettre en place certaines lois sur la bientraitance, pour protéger
tout le monde.
La loi du 2 janvier 2002 rénove l'action sociale et médico-sociale, elle a notamment pour objectif de développer les
droits des personnes fréquentant les établissements et services sociaux et médico-sociaux. Cette loi régit près de 32
000 structures, ce qui représente plus d'un million de places et plus de 400 000 salariés.
7 droits fondamentaux des usagers sont définis par le Code de l’Action Sociale et des Familles en 2002 :
- respect de la dignité, intégrité, vie privée, intimité, sécurité
- libre choix entre les prestations domicile/établissement
- prise en charge ou accompagnement individualisé et de qualité, respectant un consentement éclairé
- confidentialité des données concernant l'usager
- accès à l'information
- information sue les droits fondamentaux et les voies de recours
- participation directe au projet d'accueil et d'accompagnement
7 nouveaux outils pour l'exercice de ces droits ont alors été mis en place :
- Le livret d'accueil
- La charte des droits et libertés de la personne accueillie
- Le contrat de séjour ou le document individuel de prise en charge
- La personne qualifiée
- Le règlement de fonctionnement de l'établissement ou du service
- Le conseil de la vie sociale ou une autre forme de participation des usagers
- Le projet d'établissement ou de service
En 2007 est publié le plan « développement de la bientraitance et renforcement de la lutte contre la maltraitance »
En 2008, l'agence nationale de l'évaluation et de la qualité des établissements et service sociaux et médico-sociaux a
fait paraître des recommandations de bonne pratiques professionnelles. Son objectif est de développer une culture
de la bientraitance au sein des établissements et services qui accueillent des personnes vulnérables.
4
cf cours de Monsieur Estrangin sur « La santé publique » (module 1)
article : « les valeurs du soin », de Marie de Hennezel (psychologue, psychothérapeute et auteur française, connue pour son engagement à l'amélioration des
conditions de la fin de vie)
5
5
En 2009, la loi dite HPST (Hôpital Patient Santé Territoire) confie aux agences régionales de la santé la mission de
lutter contre la maltraitance et de promouvoir la bientraitance dans les établissements médico-sociaux mais
également dans les établissements de santé.
3. Les valeurs de la clinique
a) historique de la Communauté des Sœurs Augustines de Malestroit
Au XIIe siècle, à Dieppe, des femmes chrétiennes se regroupent, au nom de leur Foi, pour soulager la misère
auprès des femmes, des enfants et des malades. Cela crée des émules basées sur les valeurs de la Foi.
En 1635, l’Evêque de Vannes demande à ces sœurs de venir à Vannes. La communauté arrive à Malestroit en
1866 dans un monastère crée par les sœurs Ursulines dans lequel il ne reste pas grand-chose. Elles commencent par
instruire la population avec la création d’un pensionnat de jeunes filles, par la suite les sœurs accueillent de vieilles
femmes sans ressources puis des soldats blessés. La communauté a l’envie de servir les malades, elle suit la vocation
qui était la leur : soulager la souffrance. Pour cela les sœurs s’adaptent aux besoins de chaque époque, elles ont un
rôle éducatif auprès de la population par rapport à l’hygiène, l’eau, l’école…
En 1928 la clinique est construite, sous l’impulsion de Sœur Yvonne Aimée, alors jeune religieuse, qui
deviendra en 1935 Prieure de la Communauté. Elle ouvre en 1929 pour accueillir des malades, elle se développe
avec un service de chirurgie et joue un grand rôle pendant la seconde guerre mondiale en accueillant les blessés et
en cachant les résistants. La clinique s’agrandit en 1935 et subit des transformations.
En 1943 création de la maternité.
En 1971 un nouveau service de médecine est ouvert, puis en 1973 un nouveau bloc opératoire.
En 1978 la clinique participe à l’exécution du service public hospitalier, actuellement elle fait partie du
Groupe Hospitalier Saint Augustin crée par la communauté.
En 1997, création du Centre de Formation Saint Michel, avec l’Institut de Formation d’Aides-Soignants et la
Formation Continue
En 2003 fermeture de la maternité, des urgences et du pôle chirurgie d’où un changement de d’orientation
avec la création de 4 pôles : 1 pôle gériatrique, 1 à orientation SSR, 1 de rééducation et 1 de soins palliatifs.
Ces nouvelles orientations répondent à une exigence nationale de rationaliser le nombre de lits de chirurgie
par région du fait d’un problème de démographie médicale, des contraintes économiques et d’une nouvelle
gouvernance par la qualité et la gestion des risques. Malestroit se situant à 15 kms du CH Ploërmel et à 40 kms du
CHBA, ils ont estimé qu’il était nécessaire de réduire le nombre de lits.
Le 15 novembre 2003 création de la Maison Yvonne Aimée, première unité de soins palliatifs du Morbihan.
En 2004, ouverture d’une balnéothérapie.
b) les valeurs fondatrices de la Clinique6
De tout temps, la société a eu besoin d'une base pour se créer et perdurer dans les siècles. Cette base, ce
sont des valeurs, des normes, des règles, des coutumes. En France, notre culture est fondée sur des valeurs judéochrétiennes, elles sont nos racines communes, et cela, malgré les évolutions de la société. C’est sur cette base que la
Clinique des Augustines est fondée, sur ces valeurs chrétiennes et la doctrine de l’Eglise, mais pas seulement. La
tradition hospitalière est aussi prise en compte, car il est d’important de savoir d’où l’on vient pour savoir l’on où va.
La valeur principale de l’institution, mais qui permet aussi aux individus de vivre en société, c’est la solidarité,
en d’autres termes c’est apporter son aide à son prochain. Le patient est un être unique ; pour les chrétiens,
l’homme en effet a été créé à l’image de Dieu. Il est sacré, il faut de ce fait le prendre dans sa globalité, dans
l’ensemble de ses dimensions : physique, psychologique, sociale et spirituelle.
« Être au service de tout homme et de tout l’homme », c’est prendre en compte cette indivisibilité de
l’individu pour lui prodiguer les meilleurs soins possibles. Et cela passe par le respect des personnes soignées et leurs
entourages, avec beaucoup d’attention et de compassion.
6
extraits de l’entretien avec sœur Marie Paul, Prieure de la Communauté des Augustines
6
La seconde partie de la définition de la bientraitance par la communauté, c’est d'avoir un profond respect
pour l’autre. Respect de ses choix, ses convictions, son mode de vie, et cela, quelle que soit la personne. Et cela,
grâce à une plus grande ouverture d’esprit, à l’envie d’apprendre sur l’autre, mais aussi sur la pathologie dont il
souffre, à l’attention portée à la personne par le biais de bonnes questions, mais aussi à la faculté de se remettre en
cause.
Mais pour pouvoir bien traiter une personne, lui apporter son aide, il faut d’abord être bien traitant envers
soi-même : "être bien dans son corps et dans sa tête". Il faut aussi être bien traitant avec les autres soignants qui
nous entourent pour avoir un véritable travail d’équipe. C’est une vocation, car on donne une partie de soi à un
autre qui est dans le besoin, on le rassure, on le réconforte. On lui apporte notre aide sous diverses formes : les
soins, les conseils, l’orientation vers d’autres personnes compétentes, ou plus simplement lui parler, être présent ...
C’est une valeur de vie, mais qui aussi très importante à faire vivre.
Il est important de prendre soin, d’avoir un souci de l’autre. C’est ce qui permet de faire avancer les métiers
de la santé, mais cela demande une perpétuelle quête de réflexion, d’approfondissement, de questionnement qui
permet de poser les grands débats de notre société actuelle : les questions d’éthique (l’euthanasie, l’avortement,
l’eugénisme…). S’il n’y a plus d’intérêt à prendre soin des personnes et si l’on méprise Dieu alors on tombe dans la
maltraitance. « Le mépris de Dieu conduira au mépris de l’homme » citation de Jean-Paul II. La maltraitance, c’est
prendre l’homme pour une machine, qui une fois qu’elle est atteinte de maladie incurable, doit être abandonnée,
éliminée. L’homme n’a plus de valeur, plus de reconnaissance, on ne le respecte plus.
L’évolution de la société, des soins, mais aussi des institutions religieuses et plus précisément la diminution
des vocations a poussé la clinique à intégrer de plus en plus de laïcs. Or pour avoir un réel travail d’équipe, il y a
besoin de règles, de bases, de valeurs communes. Et cela dans le but de soigner correctement les individus avec
respect, rigueur, et sérieux. Mais surtout ces valeurs doivent être comprises, intégrées par tous. C’est pourquoi il a
fallu mettre en place un mode de transmission pour l’ensemble du personnel. Cette transmission s’effectue par
capillarité.
Ainsi, la capillarité ne correspond pas à de grands discours sur comment bien soigner les personnes, mais
cela se fonde sur le bon sens, les petits détails qui font tout, une coopération entre les personnels. C’est un travail
d’intense réflexion. Cela passe par le biais d’un comité qui prend en compte les exigences de l’Etat, l’évolution en
général de la société, des soins, mais aussi des valeurs de la communauté.
Dans ce comité, la présence d’une sœur permet de prendre des décisions dans l’intérêt de tous, d’avoir un
socle commun pour l’ensemble du personnel, mais surtout pour les cadres. Ils sont les garants de la transmission des
valeurs au sein de la clinique, et parfois aussi à l’extérieur comme par exemple avec les stagiaires. Mais ceux qui font
vivre, qui incarnent ces valeurs, c’est l’ensemble du personnel. Ils ont aussi un rôle à jouer, car ils sont le dernier
maillon de la transmission des valeurs.
Car l’incarnation des valeurs de la clinique, c’est le bon sens, tout passe dans les petits détails, les petites
attentions (par exemple : respecter les personnes en frappant à leur porte avant d’entrer, leur dire bonjour, parler
avec eux…). Mais là aussi, il faut toujours se remettre en question : qu’est-ce qui peut être amélioré sans toucher à la
qualité des soins ?
C’est aussi se demander ce que l’on peut apporter en plus chez le patient, à sa vie, mais aussi à sa famille.
Cela passe aussi par le respect et le prendre soin de l’entourage du patient. Sa famille fait partie de lui et donc peut
favoriser sa guérison ou non. D’où l'importance de prendre en compte cet entourage, de le respecter, de prendre en
considération ses demandes et de l'aider, de le soutenir dans les moments difficiles.
Il est important que des sœurs travaillent au sein de l'établissement, car elles sont le lien entre la Clinique et
la communauté. Elles sont les garantes que les valeurs de l'institution sont comprises et appliquées au quotidien.
Elles ont aussi un rôle d’encadrement. Comme c’est un établissement à échelle humaine, les problèmes sont
rapidement repérés et réglés. Mais pour savoir si les valeurs sont correctement transmises il n’y pas de réel moyen
mis en place au sein de la Clinique. Certes, il y a la possibilité de voir le patient, mais cet outil est assez limité. Il y a
les enquêtes de satisfaction des patients, mais le plus important, c’est le ressenti dans les services. Il y a aussi des
7
plaintes comme dans tous les établissements, mais le plus important, c’est l’acceptation, la remise en cause et
surtout la mise en place de procédures pour que cela ne se reproduise plus.
Un partenaire important dans le monde de la santé, c’est l’Etat, il a aussi son rôle à jouer. Il a un droit de
regard, et cela, pour l’ensemble de la population, dans le but que le travail soit correctement fait. Il n’y a pas
d’opposition entre les normes, les directives étatiques et les valeurs de la Clinique. Certes, elles sont contraignantes,
mais le cadre n’est pas trop rigide. Ainsi, le respect des règles n’a pas fait perdre à la Clinique ses valeurs qui sont de
s’occuper des patients et de prodiguer des soins de qualité.
En conclusion, la structure a su rester attractive et possède un bon rayonnement, car les patients savent
qu’ils seront bien soignés, bien traités. Et cela avec des valeurs, de la rigueur, du respect. Car pour la communauté, la
bientraitance c’est s’occuper de tous les patients dans leurs globalités en les traitant avec dignité, compassion et
respect. Et cela, tout en prodiguant des soins de qualité et de proximité, par des actions concrètes communes à
l’ensemble du personnel dont le but de répondre aux besoins de la population.
c) l’application des valeurs dans la Clinique aujourd’hui
« La Clinique appartient au Groupe Hospitalier St Augustin qui regroupe les établissements de soins de
Malestroit et Angers, l’Institut de Formation des Aides Soignants et le Centre de Formation Continue de Malestroit,
ainsi que l’association Moldova Yvonne-Aimée (association initiant la coopération internationale et l’aide au
développement sanitaire et à la République de Moldavie).
Avec 500 salariés, le Groupe Hospitalier Saint Augustin conduit le développement de son projet médical et
chrétien, dans la ligne qui lui a été donnée par ses fondatrices, les Sœurs Augustines de la Miséricorde de Jésus. Son
ambition et son dynamisme se veulent au service d’une mission difficile, passionnante et exigeante, au cœur des
enjeux fondamentaux de l’Europe et du monde.
C’est ainsi que le GHSA n’a de cesse de développer une image d’accueil, de qualités de soins dans la
souplesse, la cohérence et la pérennité – valeurs qui fondent une institution chrétienne de santé soucieuse de son
engagement au service de la personne. » 7
1) le rôle du Comité d’éthique 8
Le Comité local d’éthique de la Clinique a été créé en 2009. Il permet notamment de vivre trois journées de
formation avec un philosophe. Les thèmes traités sont choisis par les soignants. Ils sont travaillés à partir de cas de
prise en charge de l’établissement ou d’EHPAD. Le résultat de ces journées est publié sous forme de fascicule peu à
peu diffusés dans les services. Ils contribuent à développer un langage commun dans ce domaine éthique souvent
présent.
 Définition de l’Éthique
L'éthique réfléchit sur ce qui est bon pour la personne en elle-même et dans son interaction avec la nature et
les autres hommes. Il s'agit ainsi de réfléchir aux critères d'un agir véritablement libre, juste et responsable.
L'éthique médicale recouvre, pour le Groupe Hospitalier, les pratiques suivantes, de manière non
exhaustive : le sens du soin, la recherche épidémiologique, les contraintes économiques et l’équité de soins, la fin de
vie, la formation, l'ouverture à d'autre pays.
L'objectif du Comité est d’être un lieu d’échange et de réflexion et de participer à la mise en place d'une
culture commune.
Il ne fonctionne pas dans l'urgence et ne peut se substituer aux autres instances ou réglementations
spécifiques. Il n'est pas compétent pour trancher ou examiner des différends entre personnes.
7
8
extrait du ‘livret d’accueil des nouveaux arrivants’ du GHSA
Extraits du document Le Comité d’éthique du Groupe Hospitalier Saint Augustin et de l’entretien avec le Docteur Hirschauer
8
 La composition du comité
Le Comité local d'éthique de la Clinique des Augustines est une instance pluridisciplinaire et pluraliste
composée de professionnels de santé et de personnes choisies pour leur compétence et leur intérêt pour les
problèmes éthiques.
Il comprend des membres de droit, des représentants des personnels hospitaliers et des membres invités
permanents. Il accepte des membres des autres structures du Groupe et des personnels extérieures, dans la mesure
où leurs fonctions ou formations les incitent à rejoindre ce Comité. Il est composé de 30 membres (infirmiers, aidessoignants, médecins…).
Le Comité est susceptible d'évoluer et de modifier son fonctionnement, sa composition, ses missions selon
les modalités qu'il a lui-même définis dans son règlement intérieur.
 Les missions du Comité
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Identifier les problèmes éthiques rencontrés dans l'établissement ;
Participer à la réflexion collective suscitée par les avancées de la médecine et de la biologie ;
Formuler des avis ou des orientations générales à la demande des personnels de santé ou à partir d'études de
cas, des questions particulières ou des thèmes généraux ;
Informer les personnels de santé sur les données essentielles relatives à l'éthique médicale et contribuer à la
formation continue ; diffuser en interne des réflexions et des recommandations ;
Organiser ou participer à des journées annuelles d'éthique.
Voici des exemples de thèmes qui y ont été abordés :
 refus de soins et de traitements appropriés et proportionnés,
 droit à l'information du patient (consentement éclairé, annonce d'une mauvaise nouvelle, annonce du
diagnostic, qu'est-ce que dire la vérité au patient ?),
 liberté et contrainte (contention, protection juridique et incapacité, conscience, perte de jugement)
2) le volet social du Projet d’Etablissement de la Clinique 9
Dans le contexte de l’évolution importante de la politique de santé en France, le Projet d'Etablissement de la
Clinique s’est donnée pour objectif « d’offrir un soin de qualité, sa principale ressource résidant dans les personnels
qui y travaillent. ».
L’élaboration de ce projet social s'est appuyée notamment sur la « connaissance des attentes des salariés »
et « s'enracine dans l'histoire de la Clinique des Augustines et de sa politique sociale, en lien avec la Communauté
des Augustines. »
 Les ressources humaines de la Clinique
Les atouts de la Clinique des Augustines reposent sur la « forte motivation de son équipe » et sur son statut
propre : « établissement confessionnel ayant une certaine éthique de la prise en charge de la personne soignée […]
Cette appartenance très forte à une approche plus humaine de la prise en charge des patients doit être développée
et soutenue en particulier auprès des nouveaux salariés. »
L’évolution des activités a ainsi entraîné une augmentation des effectifs et l’intégration de nouveaux
métiers. L'établissement a déjà pris certaines mesures pour anticiper et gérer cette situation d'évolution :
constitution d'un pool de remplacement du personnel, création d'une journée mensuelle de travail qui permet
d'analyser les problématiques de terrain…
9
Extraits du Volet social du Projet d’Etablissement 2010-2014 et de l’entretien avec Monsieur Lelièvre
9
Cette évolution constante et rapide rend également indispensable l’évaluation des compétences, leur
évolution et l’émergence des talents: l’entretien annuel individuel permet ainsi à chacun de « savoir ce qu'on attend
de lui à partir d'objectifs fixés » et constitue un « moyen d'intégration, de reconnaissance et de progression
professionnelle ».
 Enrichir les compétences des professionnels
« La prise en charge du malade de nos jours est globale car ‘l'homme est un tout indissociable’. La gestion
des ressources humaines doit s'inspirer de ce modèle pour conforter les valeurs de solidarité et d'humanisme qui
sont les bases culturelles de la structure : répondre aux besoins de chacun tout en respectant les contraintes
réglementaires et la qualité des soins par une gestion personnalisée et une politique de développement des
compétences et des performances. »
Le Centre de Formation Saint Michel de Malestroit permet de « proposer des actions de formations adaptées
aux professionnels de la Clinique, de favoriser le développement des compétences individuelles et collectives et
l’évolution professionnelle. »
 Qualité, amélioration des conditions de vie au travail et qualité du travail
La Clinique cherche aussi à trouver la meilleure adéquation possible entre les besoins de la collectivité
hospitalière et les besoins individuels de chacun, tout en accroissant la qualité d'un soin dispensé aux patients. Elle
souhaite donc « promouvoir la santé au travail, prévenir les risques professionnels sur la santé du personnel au
niveau des contraintes physiques, du rythme de travail ou encore de certains environnements agressifs. ».
Une étude du Cancéropôle du Grand Ouest démontre « trois facteurs influençant le manque de qualité de
vie : prioritairement le manque de reconnaissance, puis le manque de transmission et d’information et enfin, le
nombre de patients, le manque de temps, la confrontation à la mort et la mauvaise prise en compte des besoins des
proches et des patients. Conséquences : un soignant qui souffre ne peut pas être un soignant efficace. Il s’agit
d’améliorer la qualité des soins aux malades en améliorant la qualité de vie des soignants. »
 La communication interne
« La clarification et la connaissance des valeurs, des stratégies de l'établissement sont source de cohésion et
permettent aux professionnels de se mobiliser et de s'investir à part entière dans l'évolution de l'établissement ». Le
dialogue social et la communication peuvent être des « éléments facilitateurs de l'appropriation, du partage et de la
mise en œuvre du projet social. »
La qualité de ce dialogue se construit autour de l'écoute et de l'expression des agents à différents
niveaux. « Renforcer la cohésion sociale et favoriser une plus grande participation des personnels, constituent des
enjeux importants pour l'évolution de la Clinique des Augustines et la motivation des personnels y travaillant. » La
recherche de cette participation s'appuie sur l'histoire de l'établissement où les échanges, les liens inter-personnels
et les différentes rencontres de consultation et d'information ont toujours été un aspect important afin aussi de
favoriser le sentiment d'appartenance à la structure.
Pour conclure cette synthèse du Volet social, nous pouvons souligner cette expression qui semble orienter
les actions et objectifs de la Clinique dans ce domaine: « un soignant qui souffre ne peut pas être un soignant
efficace, la qualité de vie au travail des soignants conditionne donc la qualité des soins ».
4. Pistes pour la transmission des valeurs de la Clinique aujourd’hui
a) La transmission des valeurs à travers le personnel 10
 par l’intégration et l’accompagnement des nouveaux :
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10
la période d’intégration à la Clinique est très importante : « pour la faciliter, chaque personne nouvellement
recrutée bénéficie dans la mesure du possible d’une période d’adaptation à son Service et à l’établissement.
Extraits du Volet social du Projet d’Etablissement 2010-2014 et de l’entretien avec Monsieur Lelièvre
10
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Cette phase correspond à une période de doublure durant laquelle le nouvel employé est placé sous la
tutelle d’un membre de l’équipe paramédicale apte à répondre à ses différentes interrogations. » 11
il existe également une réelle « politique d’intégration » des remplaçants : des réunions mensuelles avec
bilan points forts/ points faibles de chacun, permettent à chacun de s’exprimer librement et de trouver sa
place au sein de la Clinique
l’accueil des stagiaires est favorisé, en lien avec diverses institutions
 par l’attention à la qualité de vie du personnel :
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la Clinique facilite le retour pour le personnel de nuit en équipe de jour
elle propose le temps partiel choisi,
elle est attentive à l’aménagement des postes et du temps de travail pour les salariés « seniors » ;
elle prévoit des marges de manœuvre pour les échanges d’horaires entre salariés
elle apporte également son aide aux salariés désireux de réaliser une formation, enrichissante pour le salarié
lui-même et bénéfique pour l’établissement : « des formations thématiques et diplômantes sont ainsi
proposées tout au long du parcours professionnel. A la demande des salariés et des différents services, un «
Plan de Formation » destiné à l’ensemble du personnel salarié de l’établissement est établi chaque année. »
11
 par la démarche participative, la connaissance mutuelle et la réflexion :
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la Clinique est fidèle aux entretiens annuels avec l’ensemble du personnel
elle favorise l’entraide entre les services
des objectifs communs sont définis, avec réflexion sur les missions, les valeurs du service, le sens donné au
travail de chacun: « Au sein de chaque service sont organisées chaque semaine des réunions de démarche
participative où la parole de chacun est entendue concernant le patient, et où sont abordées en particulier
les prises en charge complexes, les problèmes éthiques, pouvant aboutir à des procédures collégiales […] Les
regards croisés des différents professionnels contribuent à la prise de décision la mieux adaptée à la
situation. »11
des journées de réflexion sont également organisées pour les cadres et les médecins du Groupe Hospitalier
b) le rôle du Centre de Formation Saint Michel et de l’IFAS
 l’IFAS
C’est en 1997 que l’IFAS a été créé dans le but de former du personnel de santé : des aides-soignants, et
aussi de répondre à une demande importante dans la région. Au cours de la formation, il y a la volonté de
transmettre des valeurs qui sont : le respect de la vie et de la dignité humaine, et que le patient est au centre de
tout : « être au service de tout homme et de tout l’homme ».
« La société, le monde médical à changer, il y a donc un besoin d’aides-soignants en adéquation avec le
marché du travail. Ainsi, il faut former des professionnels compétents, polyvalents, qui ont des savoirs théoriques et
pratiques. Mais surtout qui vont développer une identité professionnelle avec des valeurs, dont la principale est de
prendre soin des personnes fragilisées. »12
 la formation continue
Dans la même dynamique, le Centre de formation propose depuis 1998 une formation continue : formations
réunies dans un catalogue annuel, s'adressant à tous les personnels des services médicaux, médico-techniques,
sanitaires et sociaux ainsi que des formations sur mesure en réponse aux demandes des établissements et des
professionnels, organisées en inter ou intra-établissements.
11
12
Extraits du ‘livret d’accueil des nouveaux arrivants’ du GHSA
Extrait du Projet Pédagogique de l’IFAS
11
On constate une demande de plus en plus importante de structures, religieuses ou non, à des formations
pour l’ensemble de leurs personnels. Une étude préalable de leur projet d’établissement est alors réalisée, pour
connaître leurs valeurs, mais aussi pour s’adapter à leurs besoins.
c) la diffusion des valeurs de la Clinique vers l’extérieur
 la Clinique, Pôle de référence gériatrique pour les EHPAD du territoire de santé
Le GHSA veut favoriser la mise en place et le développement de réseaux de soins dans la région avec la
volonté que les personnes âgées soient mieux prises en charge, d’où la création de la filière gérontologique sanitaire
et labellisée. C’est un service d’hospitalisation ou les entrées s’articulent avec 13 EHPAD de la région et le
développement du réseau de santé gérontologique du Val de d’Oust à Brocéliande. Il y a une volonté de travail avec
les acteurs de santé de la région.
La Clinique des Augustines dispose également d’une unité mobile de gériatrie qui intervient, d’une part sur
le CH de Ploërmel, au niveau de l’UPATOU (unité de proximité d’accueil, de traitement et d’orientation des urgences)
et d’autre part, elle met à disposition, dans 13 EHPAD du secteur (Guer, Allaire, Josselin, Saint Antoine à Ploërmel,
Questembert, Ménéac, Guilliers, La Gacilly, Serent, Elven, Rochefort-en-Terre, Mauron privée, Mauron publique),
des gériatres qui en assurent la coordination médicale.
L’objectif de ces interventions est :

d’apporter la compétence gériatrique aux établissements

d’assurer la formation du personnel soignant aux bonnes pratiques de soins gériatriques par des
propositions de formation continue au Centre de Formation Saint Michel
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de mieux répondre aux besoins de la population âgée en accord avec les médecins traitants.
 l’exemple d’ADEODAT
Un entretien avec Sœur Marylène nous a donné un exemple d’intervention qui fait suite à un constat dans
des structures de soins fondées par des Congrégations religieuses : il y a une diminution et un vieillissement des
religieux, d’ou un besoin de personnel laïc. Or bien souvent, ceux-ci ne connaissent pas les valeurs de la structure.
Souvent, elles sont transmises de façon orale et tendent à la longue à disparaître. D’où le souhait des directeurs de
former l’ensemble du personnel avec les mêmes valeurs.
C’est une formation qui se déroule sur trois ans dans l’Association Des Etablissements et des Œuvres Des
Augustines (ADEODAT). Celle-ci regroupe 6 EHPAD et son but est d’avoir un socle commun, un projet, une charte.
Elle repose sur la valorisation de la vie humaine qui est :
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Accueillir la personne dans toutes ces dimensions.
Prendre soin d’une personne fragilisée, par un accompagnement individualisé.
Favoriser l’ouverture aux autres et au monde.
Respecter la dignité de toutes personnes jusqu’à la fin de sa vie.
Etre attentif dans la gestion du personnel à sa formation et à sa promotion.
Etre présent dans l’organisation administrative.
Sœur Marylène y intervient pour des sessions de formation de 2 jours sur le thème « prendre soin en bon
samaritain ». Elle travaille avec un groupe de 15 à 18 personnes. Il y a l’intervention d’un diacre sur l’anthropologie
chrétienne et celle d’un témoin de terrain qui parle de la bientraitance au quotidien et des travaux de groupe. À la
fin des deux jours, ils élaborent une charte par établissement.
 le rayonnement international
Au-delà de la France, le GHSA tient à apporter un rayonnement européen et international à travers l’activité
internationale qu’il développe. Ceci, afin de permettre échanges et ouvertures dans un monde économique et social
12
en perpétuelle évolution et une Europe qui se dessine un peu plus chaque jour. (cf l’association Moldova YvonneAimée pour la coopération internationale et l’aide au développement sanitaire et à la République de Moldavie)
5. Synthèse
Nous souhaitons maintenant montrer comment notre cheminement dans ce travail nous a permis de
comprendre pleinement l’importance de la transmission et de l’appropriation des valeurs de la Clinique ; et ce que
cela nous a apporté pour notre pratique professionnelle:
 Notre réflexion est partie de la notion du ‘prendre soin’, élément qui est au cœur de la pratique aidesoignante. Selon Walter Hesbeen, ce concept peut être posé comme une valeur, une orientation philosophique du
soin car il permet de considérer « l'être humain en tant que sujet singulier » et non comme un simple objet de soins.
 Puis la recherche sur les valeurs fondatrices de la Clinique nous a montré qu’elles reposent sur cette
approche globale du patient, à considérer dans toutes ses dimensions : physique, psychologique, sociale et
spirituelle. Ici, nous avons mieux compris la devise des Augustines et de la Clinique: « être au service de tout homme
et de tout l’homme ».
Sœur Marie Paul nous a dit à ce sujet : « notre civilisation est profondément chrétienne, nos racines sont
judéo-chrétienne c'est notre base commune. Nous prenons en modèle le Christ, qui a été rejeté par la société et qui
va pourtant vers ces personnes qui l’ont rejeté. Il va prier pour eux, il va aussi vers les nécessiteux pour les aider.
L’homme malade en effet souffre doublement : il est malheureux et il se sent rejeté.
Ainsi une loi de l’Eglise est d’aider son prochain. Il s’agit de soigner l’homme dans sa globalité et non
uniquement dans son corps, car l’homme est un être entier, unique, créé à l’image de Dieu, et qui a besoin de
compassion et d’attention. C’est un besoin fondamental qui est chrétien mais qui se trouve aussi dans les Droits de
l’Homme. C’est une valeur chrétienne inscrite dans l’évangile, mais aussi dans la Devise Française : liberté égalité,
fraternité.
 C’est de ce fondement que découlent les valeurs humaines, professionnelles ou encore éthiques que nous
avons évoquées et qui font la richesse de la Clinique.
 Leur transmission est assurée, nous l’avons vu, par la formation, l’implication et l’attention au personnel. Elle
l’est également par leur diffusion au niveau territorial et au-delà grâce aux cadres et médecins de la Clinique et aux
Augustines. Elle l’est enfin, et c’est cela qui nous concerne le plus en tant qu’élèves, par la formation assurée au sein
du Centre de Formation Saint Michel.
 Notre démarche finalement nous amène à constater que ce qui nous est proposé dans notre formation
d’aides-soignants aujourd’hui, à travers le Projet Pédagogique de l’école, n’est autre que cet ensemble de valeurs
portées par le GHSA. Nous devenons donc à notre tour dépositaires de cet héritage et appelés, à travers notre
pratique future, à le diffuser pour être toujours plus « au service de tout homme et de tout l’homme ».
6. Conclusion
a) ce que nous avons appris
En conclusion, ce travail nous a permis de mener une véritable réflexion sur les valeurs en général et sur
celles de la Clinique des Augustines en particulier. Il a suscité également une interrogation sur nos propres valeurs,
personnelles et professionnelles. Grâce à cette réflexion, nous avons pu mettre des mots sur ce qui est au cœur de
notre métier d’aides-soignantes et réaliser combien il est important d’être en adéquation avec le milieu
professionnel dans lequel nous choisirons d’exercer.
Les entretiens avec les différentes personnes qui travaillent au sein de la Clinique ont été aussi très
enrichissants, nous permettant de comprendre des concepts qui, jusque là, restaient assez abstraits pour nous.
Enfin, la dynamique du travail de groupe nous a stimulées dans notre recherche, en nous éclairant
mutuellement de nos connaissances et expériences diverses.
13
b) les difficultés que nous avons rencontrées
Toutefois, ce sujet nous a quand même paru vaste et complexe, un peu dur à comprendre au départ. Nous
avons eu des difficultés à cerner ce qui était important au milieu des nombreuses informations récoltées.
Le travail de groupe s’est révélé lui aussi un peu difficile par moment, lors de la confrontation de nos
différents points de vue.
c) question ouverte
Pour terminer, nous gardons cette question, qui finalement se pose à chacun de nous ici, futurs
professionnels de santé : comment, au fil des années, poursuivre la réflexion sur nos propres valeurs et les vivre au
quotidien dans notre travail ?
**************************
Nous remercions particulièrement nos référents: Sœur Marylène et Monsieur Estrangin, pour leur
disponibilité à nous guider dans notre travail de recherche. Nous remercions également les différentes personnes
qui nous ont accordé de leur temps pour un entretien : Sœur Marie Paul, Monsieur Lelièvre et le Docteur Hirschauer.
Sources
Références des cours donnés à l’IFAS :
- Cours de Sœur Marylène - définition du métier d’AS - Module 1
- Cours de Sœur Marylène : « agir selon ses valeurs » - Module 1
- Cours d’Anne Le Gallo : « les conceptions du soin » - Module 1
- Cours de Monsieur Estrangin : « la santé publique » - Module 1
- Cours du Docteur Hirschauer : « éthique en fin de vie » - Module 3
- Cours d’Anne Le Gallo : « la maltraitance » - Module 5
- Cours de Catherine Courtois : « éthique et prendre soin » - Module 5
Lectures complémentaires :
- Guide de promotion de la bientraitance en établissements de santé et en EHPAD publié par l’HAS (Haute
Autorité de Santé) et la FORAP (Fédération des Organismes Régionaux et territoriaux pour l’Amélioration des
Pratiques et organisations en santé)
- ‘Livrets d’accueil des nouveaux arrivants’ (médecins – salariés et stagiaires) du Groupe Hospitalier Saint
Augustin
- Document : ‘Le Comité d’éthique’ du GHSA
- Document : ‘Volet social du Projet d’Etablissement 2010-2014’ du GHSA
- Projet Pédagogique de l’IFAS
- Chartes : de la personne hospitalisée, de la personne âgée, des droits et libertés de la personne âgée
dépendante
Sites Internet consultés :
- www.grieps.fr : Document du GRIEPS (Formation Conseil Santé) : « Le concept de ‘CARE’ »
- www.cssante.ca (Centre Spiritualité santé) : article : « les valeurs du soin », de Marie de Hennezel
(psychologue, psychothérapeute et auteur française, connue pour son engagement à l'amélioration des
conditions de la fin de vie)
- www.legifrance.gouv.fr : lois relatives à la bientraitance
- www.augustines-malestroit.com : Communauté des Augustines de Malestroit
- www.cliniquedesaugustines.fr : Clinique des Augustines
- www.cfsm56.fr : Centre de Formation Saint Michel
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