Extrait "Yanis"

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Chapitre 1
Je cours
Je suis champion de course. Sérieux !
Champion du 100 mètres avec 15’98
dans ma catégorie. Ça c’est pour
les championnats départementaux.
Je devrais être en école d’athlétisme
mais au vu de mes performances, j’ai été
surclassé en poussin. Je ne vous raconte
pas ça pour la frime, mais pour que
vous compreniez mieux la suite
de mon histoire. C’est vrai, j’aime courir
depuis que je suis tout petit, partir comme
une flèche tel Speedy Gonzales, la souris
la plus rapide de tout le Mexique. Vous
savez, celle qui lance souvent des « Ay
caramba ». Elle porte habituellement
un sombrero jaune démesurément grand.
Les copains me comparent aussi à Bip Bip,
le grand géocoucou d’une série
de cartoons américains.
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J’ai d’abord appris à courir avec Papa.
Lui aussi a été très fort dans sa jeunesse,
je vous la raconterai plus tard. On court
encore parfois ensemble, certains soirs,
le week-end et pendant les vacances.
Lui court surtout pour le plaisir,
maintenant. Mais pour moi, il voit ça plus
sérieusement, peut-être trop sérieusement.
Il en oublie parfois que je suis un petit
garçon de dix ans. Il me pousse à faire
des entraînements sans cesse. J’avoue
que parfois, ça me pèse un peu. Il a mis
tous ses espoirs en moi. Il espère que
j’en ferai mon métier plus tard.
Quand ce sera possible, il aimerait
que je participe aux championnats
régionaux. Plus tard, les championnats
de France. Enfin... devenir champion
du monde comme Usein Bolt. Même que
les copains me surnomment aussi
« l’éclair », l’un des surnoms
de mon idole. Papa m’a même avoué
un jour qu’il aurait souhaité que je porte
le prénom de Usein. Mais maman n’a pas
voulu, elle trouvait que ce serait trop
lourd à porter.
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C’est clair, alors là dans les courses,
on ne m’aurait jamais fait de cadeau.
Il aurait fallu que je sois aussi bon que
la star d’athlétisme.
Après l’école, deux fois par semaine,
je vais aux entraînements officiels,
ceux du club d’athlétisme. Mais Papa veut
aussi que je m’entraîne les autres jours
de la semaine et le week-end, pour être
prêt pour les compétitions. Je vous
le disais tout à l’heure, on court
ensemble. Enfin... Papa a le chronomètre
en main et moi, le feu aux fesses pour
aller toujours plus vite. C’est une image,
bien sûr, je n’ai pas vraiment le feu
aux fesses, mais c’est pour que vous
compreniez mieux à quelle vitesse
je cours.
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